Archive pour le Tag 'dévalorisation'

La dévalorisation des diplômes de Master

La dévalorisation des diplômes de Master  

Le nombre toujours plus grand de diplômés et l’arrivée de nouveaux outils risquent de créer des disparités entre ceux disposant d’un capital culturel et social important et les autres, s’inquiète Anthony Hussenot, professeur en sciences de gestion, dans une tribune au « Monde ».

 

 

Dans une économie qui fait la part belle à la connaissance et à l’innovation, les plus diplômés restent les grands gagnants du marché du travail. Ils y sont statistiquement les mieux lotis : dix-huit mois après la fin de leurs études, 75,1 % des diplômés de master occupent un emploi salarié et sont en contrat à durée indéterminée pour la majorité d’entre eux, selon le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Mais des tendances de fond pourraient entacher cette situation favorable.Une première incertitude provient de l’augmentation continue du nombre d’étudiants de master ces deux dernières décennies, pour s’établir à environ 140 000 par an. On peut, bien sûr, se réjouir de la démocratisation de l’enseignement supérieur, même si, malheureusement, les étudiants de master restent principalement issus des classes favorisées, comme le montre le Centre d’études et de recherches sur les qualifications. Cette augmentation du nombre de diplômés de master sur le marché du travail fait cependant peser un risque de dévalorisation des diplômes, surtout si les administrations et les entreprises ne créent pas suffisamment d’emplois à la hauteur des attentes. Et cela semble déjà être, en partie, le cas.

On sait déjà que tous les diplômes de master n’ont pas la même valeur aux yeux des entreprises, et que certains établissements (grandes écoles, écoles de commerce, etc.) ont plus la cote que d’autres auprès des employeurs. Mais le succès actuel du double master risque de renforcer cette discrimination entre les diplômés et pourrait augmenter le coût des études. De plus, il entraînera sans doute un durcissement des critères de recrutement dans les entreprises et, à terme, la liste des diplômes à obtenir pour décrocher un poste pourrait s’allonger encore plus. Si cet engouement montre que les étudiants essaient d’ores et déjà de se prémunir contre le risque de dévalorisation de leur diplôme, ceux ne disposant que d’un seul diplôme de master risquent d’être les grands perdants de cette tendance.

Diplômes 2021: une dévalorisation ?

Diplômes  2021: une dévalorisation ?

 

 

Selon Antoine Prost, historien, spécialiste du système éducatif, l’inquiétude des étudiants au sujet d’une moindre valeur de leur diplôme est symptomatique d’une obsession française pour les examens collectifs et la notation. (Interview dans le Monde)

Pourquoi le QCM, mode d’évaluation qui s’est développé avec le passage des cours à distance, est-il dévalorisé dans le monde universitaire français ?

Le QCM vient des enquêtes d’opinions : cocher des cases est un très bon dispositif pour évaluer les connaissances, la formule de l’acide chlorhydrique, les dates des régimes politiques ou la définition d’une neuropathie. Mais c’est tout à fait limité et cela ne permet pas d’apprécier si l’argumentation est rigoureuse, la pensée originale, ni même si les connaissances sont bien assimilées.

Les  diplômes des années Covid auront moins de valeur ?

Je ne crois pas. Ce qui va laisser des traces, c’est la démotivation des étudiants, leur décrochage. Apprendre, c’est vivant. Un amphithéâtre, c’est un microcosme, un bouillon de culture, un lieu de rencontre. Il s’y passe bien d’autres choses que l’apprentissage stricto sensu. C’est surtout ça qui a été dévalorisé. De façon générale, nous passons trop de temps à évaluer, dans le supérieur. Les semestres sont courts : 14 semaines et deux semaines bloquées pour les examens, c’est trop d’épreuves de contrôle, et pas assez de formation. On ne donne pas assez de temps à l’étude. Il y a une mystique de la note, une sacralité trop grande de celle-ci, portée par des examens et des concours où l’on juge désormais sur une moyenne.

Réforme de la formation des enseignants : un risque de dévalorisation

Réforme de la formation des enseignants : un risque de dévalorisation

La réforme du concours de recrutement des professeurs diminue « l’évaluation des connaissances scientifiques du candidat par rapport aux exercices de pratiques professionnelles » estime, dans une tribune au « Monde », le professeur d’histoire en lycée Thibaut Poirot

L’arrêté précisant les futures modalités de recrutement des enseignants était attendu depuis plus d’un an. Il est tombé vendredi 29 janvier alors que l’éducation nationale est l’arme au pied face à la pandémie, et que l’enseignement supérieur ne sait pas comment faire revenir des étudiants touchés de plein fouet par la crise. Le 29 janvier, l’éducation nationale a sabordé son principal outil de recrutement : le capes, concours de recrutement des professeurs de collège et de lycée.

Lire aussi : Grenelle de l’éducation : « Une réforme nécessaire mais périlleuse des concours enseignant »

Pourquoi ce sabordage ? Parce que cet arrêté diminue profondément, entre autres par le jeu des coefficients de chaque épreuve du concours, l’évaluation des connaissances scientifiques du candidat par rapport aux exercices de pratiques professionnelles. Pour le cas de l’histoire-géographie par exemple, la part stricte du « disciplinaire » ne tient plus qu’en une seule épreuve à l’écrit. Autrement dit : le candidat ne sera pas pleinement évalué sur ses capacités scientifiques en géographie quand une dissertation d’histoire tombera. La « leçon » donnée par le candidat pour être admis à l’oral évaluera par ailleurs beaucoup moins ses connaissances scientifiques que la conception d’un cours. Peut-on cependant savoir faire cours devant un jury quand on n’a jamais exercé ?

« Vieille lune ! », « position conservatrice ! », « combat d’arrière-garde ! » va-t-on me répondre. Pourquoi donc faudrait-il connaître sa discipline ? Parce qu’un pédagogue ne se construit qu’à partir de sa capacité à analyser ses pratiques au regard du savoir qu’il transmet. Non, un professeur n’est pas qu’un transmetteur de compétences ou de « valeurs ». Il est aussi et surtout un concepteur de son métier, un artisan d’un savoir en train d’évoluer.

Un enseignement borné

Ce sont les réflexes de recherche, les bonnes habitudes des concours, à manier des supports multiples, à croiser des sources diverses qui font le professeur. Un professeur peu solide sur ses compétences disciplinaires en entrant dans le métier ne fera que répéter des vulgates, et souvent des vulgates fausses. Combien de mauvais manuels dans différentes disciplines, en lettres, en histoire-géographie, en mathématiques, contiennent des erreurs grossières ? Croire qu’il suffirait de potasser un manuel pour délivrer un savoir disciplinaire, c’est méconnaître la part importante du métier : faire son propre chemin, adapter son savoir à une situation d’enseignement. Croire qu’on peut susciter la curiosité des élèves sans culture disciplinaire étendue, sans rebondir sur leurs interrogations, c’est offrir un enseignement borné.

Dévalorisation du patrimoine des classes moyennes

Dévalorisation du patrimoine des classes moyennes

Un article de Xerfi repris par la Tribune sur la dévalorisation du patrimoine des classes moyennes.

 

 

Opinion

 

« Le patrimoine privé des classes moyennes est attaqué sur ses trois composantes : immobilière, mobilière (avec l’automobile) et financière. Immobilière d’abord. Dans un pays, où les prix de l’immobilier sont à un pic historique cela a de quoi surprendre.

 

Certes les prix de l’immobilier montent, mais pas partout. Les tendances haussières à Paris en petite couronne et dans quelques grandes métropoles régionales (Nantes, Rennes, Bordeaux, Lyon par exemple) ne résument pas à elles seules la réalité d’un marché national à trois vitesses : selon les données notariales, 45% des départements ont enregistré une progression des prix des appartements dans l’ancien en 2018, 40% ont connu une baisse et 15% sont restés stables. Bref, la tendance haussière ne concerne même pas la moitié des départements.

En outre, même là où les prix augmentent, ce n’est qu’une moyenne. La carte de France immobilière ressemble à une peau de léopard. Une peau de léopard où les taches brunes représentent les zones les plus tendues où les prix flambent, le plus souvent les grandes agglomérations. Mais il y a aussi les taches blanches, ces zones en perte de vitesse, le plus souvent situées en périphérie. Ces zones, c’est la France pavillonnaire celle des lotissements situés en couronnes périurbaines où les prix baissent voire chutent brutalement. Or le poids de la résidence principale dans l’ensemble du patrimoine des classes moyennes est écrasant : c’est nettement plus de la moitié et jusqu’à plus de 70% pour les ménages dont le montant du patrimoine les place entre le 5ème et le 7ème décile.

Plus varié en haut de la pyramide, le patrimoine des plus aisés est plus diversifié faisant tomber la part de la résidence principale à peine plus de 10%. La France des lotissements c’est aussi celle de la voiture. Et pour cause. Aux manques de transports en communs s’ajoutent les conditions d’accès difficiles aux services au sens large (écoles, commerces, services administratifs, médicaux, culturels). L’automobile est dès lors l’outil indispensable pour y accéder et la multi-motorisation une quasi-obligation. Pour les Français les plus modestes la voiture va jusqu’à représenter plus de 20% de leur patrimoine. Pour les classes moyennes c’est un peu moins de 5%. Ce n’est pas négligeable d’autant plus que c’est un patrimoine qui se déprécie d’autant plus rapidement qu’il est essentiellement constitué de véhicules diesels, ceux-là même que le gouvernement et les grandes métropoles veulent chasser du territoire. Le bilan est là, les ventes de diesel d’occasion sont en recul. Selon les chiffres de AAA Data, elles déclinent depuis 2017 et les plus touchées sont les diesels d’occasion de plus de six ans, cœur de cible des classes moyennes avec à la clé de sévères baisses de prix pour des vendeurs contraints pour certains de brader leur véhicule.

De surcroît, face à ce patrimoine mobilier et immobilier qui perd de sa valeur, il y a de l’endettement : plus du quart des ménages dont le patrimoine les situe entre le 4ème et le 5ème décile sont endettés au titre de leur résidence principale, une part qui monte à 42,4% pour ceux qui sont entre le 6ème et 7ème décile. La part des ménages endettés pour l’achat d’automobile est plus faible mais près du quart des ménages situés entre le 6ème et le 7ème décile sont concernés. Reste le patrimoine financier des classes moyennes, constitué à près de 90% des comptes chèques, des livrets défiscalisés et de l’assurance-vie. Si les comptes chèques ne rapportent rien, les autres placements sont également de moins en moins rémunérateurs : de 0,5% pour le Compte d’Epargne Logement à 1,25% pour le Livret d’Epargne Populaire en passant par 0,75% pour le livret A.

En fait seul le LEP se hisse au-dessus de l’inflation. Bref, en termes réels les rendements sont globalement négatifs. L’assurance-vie s’en sort un peu mieux mais la tendance est à la baisse. Attaqué sur toutes ses composantes, le patrimoine des classes moyennes se déprécie et participe à la montée des mécontentements.

 »

>> Plus de vidéos sur le site Xerfi Canal, le médiateur du monde économique

 

Livret A: la dévalorisation de l’épargne (CLCV)

Livret A: la dévalorisation de l’épargne  (CLCV)

 

Il est clair que le livret a ne fait plus recette auprès des épargnants dont beaucoup préfèrent laisser dormir leur liquidité sur les comptes courants. En cause, le fait que le livret A n’assure qu’une rémunération de 0,75 % quand l’inflation est proche de 2 % en 2018. Et cela encore sur un indice des prix largement obsolètes compte tenu de l’évolution structurelle de la consommation des ménages qui se caractérise par une hausse sensible des dépenses contraintes ( loyer, assurance, chauffage, abonnement, impôts etc.) dont les prix augmentent davantage que l’inflation officielle et une réduction des dépenses ajustables. Or le livret A  est surtout utilisé par des couches moyennes sensibles à l’évolution des prix des dépenses contraintes. C’est pourquoi l’ L’association de défense des consommateurs CLCV a appelé jeudi les autorités à modifier la méthode de calcul du taux du Livret A, estimant que l’accélération de la hausse des prix entraînait une « dévalorisation historique » de l’épargne des ménages.

« Pour l’année 2018, l’inflation devrait se situer à environ 1,8% ou 1,9%. Avec un taux du Livret A gelé à 0,75%, le rendement sera de plus d’un point inférieur à l’inflation », souligne la CLCV dans un communiqué. « Il s’agit d’une situation jamais vue depuis le début des années 1980. Cela signifie concrètement que pour ces produits les particuliers voient la valeur réelle de leur épargne se dégrader », s’alarme l’association.

Mi-avril, le gouvernement avait annoncé le gel pour deux ans du taux du Livret A à 0,75%, soit le plus bas niveau historique de ce placement réglementé créé en 1818 et devenu depuis très populaire auprès des Français. À partir du 1er février 2020, une nouvelle méthode de calcul du taux doit entrer en vigueur. Si celle-ci prévoit un taux minimum de 0,50%, elle renonce en revanche au principe historiquement en vigueur qui voulait que le taux du Livret A soit au moins égal au niveau de l’inflation, c’est-à-dire au rythme de hausse des prix à la consommation.




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol