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Comment réduire la dette publique et le chômage ?

Comment réduire la dette publique et le chômage  ?

En théorie, pour réduire l’endettement public et augmenter le taux d’activité, il faut générer de la croissance tout en maîtrisant l’évolution des dépenses publiques. Pourquoi depuis les années 1970 la France n’arrive pas à contenir sa dette publique et son nombre de chômeurs ? Raisons et solution. Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financièreNION. .( dans La Tribune)

La dette publiquele chômageDes trente glorieuses 1945-1973, on a retenu une expansion sans précédent dans une économie de paix du lendemain de la Seconde Guerre mondiale jusqu’au choc pétrolier de 1973. Depuis les années 1970, la dette de la France se dégrade. Elle s’est aggravée avec la crise financière de 2008. Elle atteint un record avec la pandémie. La dette publique française a dépassé 100 milliards d’euros en 1981, 500 milliards d’euros en 1993, 1 000 milliards d’euros en 2003 puis 2 000 milliards d’euros en 2014. Cette dette est passée de 15% du PIB en 1974 à 110,6% du PIB fin 2023 (3 101,2 milliards d’euros). Il faut noter qu’entre 1959 et 1974, la France n’a connu que trois années de déficits publics qui n’ont jamais dépassé 1,4% du PIB.

Depuis les années 1970, l’économie mondialisée s’est profondément transformée et avec elle le marché du travail. Ces mutations pourraient encore s’amplifier sous les effets de la révolution numérique et de l’intelligence artificielle. Au début des années 1970, le nombre de chômeurs s’élevait à 510.000 personnes, soit 2,4% de la population active. Fin 2023, ce taux remontait à 7,5% soit 2,3 millions de personnes indemnisées.

Les principales raisons fatidiques de cette progression.

Les années 1970. Le 15 août 1971, Richard Nixon (Président des États-Unis d’Amérique de 1969 à 1974) suspend la convertibilité du dollar en or pour augmenter l’offre de monnaie et fait du dollar la principale monnaie de réserve. Depuis cette date il n’y a plus de lien entre le Franc et l’or. Cette fin de parité ouvre une période d’incertitude. Les Européens cherchent une solution à cette instabilité. En 1972, le Franc fait partie des six devises du « serpent » monétaire, un système de taux de change mis en place par les six membres fondateurs de la Communauté économique européenne. En 1973 est votée la loi « Pompidou-Giscard ». Elle précise que le Trésor ne peut s’endetter que de manière limitée auprès de la Banque de France : « on a eu une loi stupéfiante [...]. On a obligé l’État à aller se financer sur le marché financier privé à 4% ou 5%, et… » Michel Rocard (Premier ministre de 1993 à 1994), Mediapolis, Europe 1, 22 décembre 2012. C’est en 1993 que la loi sur l’indépendance totale de la Banque de France a été votée.

La Banque de France a joué le rôle de banquier central au service de la politique monétaire décidée par le gouvernement de 1936 jusqu’en 1994. Cette pratique est interdite depuis la création de la zone euro et la Banque centrale européenne BCE. La BCE n’a pas le droit d’apporter directement des financements aux besoins de l’État. Elle n’a pas le droit de financer les déficits publics par la création monétaire.

Les partenaires sociaux jouaient encore un rôle prépondérant dans la gestion de la Sécurité sociale. Les syndicats et le patronat géraient l’assurance chômage. La réforme Boulin en 1971 vise à relever sensiblement le niveau des pensions et en 1972 la retraite complémentaire devient obligatoire. Depuis, la gestion paritaire a été soumise de façon croissante à une tutelle publique et à des réformes législatives récurrentes qui visaient essentiellement à réduire les dépenses de l’État.

L’euro. « Le chiffre fait très mal : chaque Français aurait perdu environ 56 000 euros sur la période 1999-2017″. C’est en tout cas ce qu’affirme une étude réalisée par le centre de politique européenne de Fribourg (Allemagne), soit environ 3 304 milliards d’euros. Vingt ans après la mise en place de la monnaie unique. Emmanuel Todd dans son livre Les Luttes de classes en France au XXIe siècle aux éditions du Seuil, arrive à la même conclusion de la perte du pouvoir d’achat par les Français avec l’introduction de l’euro.

Selon Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, l’euro au lieu de rapprocher les Européens a fini par les diviser et plomber l’économie. En d’autres termes, l’euro a contribué à un ralentissement économique et à des pertes de pouvoir d’achat pour les ménages européens.

L’euro est un frein à la croissance dans l’Union économique et monétaire. Quatre sous-périodes se distinguent : 1985-1991, 1992-1998, 1999-2016 et 2017-2022 pour 3 zones : monde, États-Unis et zone euro (données Banque mondiale).

 

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Dans la plupart des pays, l’introduction de l’euro n’a pas provoqué l’accélération promise de la croissance. Pour d’autres, l’accélération de la croissance s’est accompagnée de l’accroissement de déséquilibres structurels. Il faut réajuster aujourd’hui son taux de conversion au temps et à la réalité du poids de chaque pays dans la zone euro. Le traité de Lisbonne ne contient aucun mécanisme permettant la sortie de la zone euro.

La crise de 2008. Déclenchée aux États-Unis en 2007-2008, la crise des subprimes trouve son origine dans un excès d’endettement des particuliers. En 2008, face à cette crise, les banques centrales européennes ont abaissé leurs taux, ont injecté des liquidités et ont acheté de la dette publique et privée. La BCE a injecté 4 000 milliards d’euros de 2011 à 2017. En 10 ans, la crise financière a coûté approximativement 1 541 milliards d’euros à la France en termes de produit intérieur brut (PIB) selon les calculs d’Éric Dor, directeur des études économiques à IESEG School of Management. La dette de la France a augmenté de 1 000 milliards d’euros sur 10 ans entre 2007 et 2017. Pour la même période, le total de remboursement d’intérêts des dettes, à lui seul, s’est élevé à 500 milliards d’euros.

Le nombre de chômeurs indemnisés en France au sens du Bureau international du Travail (BIT) est ainsi passé de moins de 2 millions à près de 2,8 millions, une hausse de 40% entre mi 2008 et mi 2014. Le taux de chômage a augmenté de 7,3% à 10,5% de la population active.

Les taux de croissance de la productivité, très bas dans les années 1970-1980 (en moyenne inférieurs à 1% alors qu’ils se situaient autour de 3% dans les années 1960). La productivité du travail a progressé de manière régulière d’environ 1,3% de 1990 à la crise de 2008-2009. Après la crise de 2008, elle a connu une chute inédite de 2,6 points. Pour la période 2010-2016, la productivité a recommencé à croître, mais à un rythme de 0,9% inférieur à celui d’avant crise.

La pandémie. Déclenchée en Chine, l’impact économique du coronavirus (COVID-19) a été violent. Si l’on fait le compte total, sur les trois années frappées par la crise sanitaire (2020, 2021 et le début 2022), la facture de la crise sanitaire dépasse les 140 milliards d’euros.

Afin de faire face aux conséquences économiques de l’épidémie de COVID-19, en juillet 2020, l’Union européenne a mis sur pied un plan de relance de 806,9 milliards d’euros, 750 milliards d’euros au prix de 2018 (Next Generation EU). Ce plan octroie des subventions (338 milliards d’euros) et des prêts pour soutenir les réformes et les investissements (385 milliards d’euros) dans les États membres de l’UE. Ils ont décidé de s’endetter en commun et de rembourser cet emprunt de 2028 à 2058 (30 ans). La France a bénéficié de 40,3 milliards d’euros.

Pour la productivité du travail, avant la nouvelle crise sanitaire, de 2016 à 2019, les entreprises françaises accumulaient une productivité de +3,8%, 1,7% de cette productivité sera perdue en 2020. Depuis la crise sanitaire, d’après Dares, le niveau de productivité au travail continue de diminuer. En 2022 elle a baissé de 3% par rapport à 2019. In fine, de 1990 à 2022, la France a gagné en 33 ans en moyenne 0,85% par an.

Le Traité de Lisbonne. Adopté en 2007, le Traité de Lisbonne encadre actuellement le fonctionnement de l’UE. « Il a été engagé à la suite du résultat négatif de deux référendums sur le traité constitutionnel tenus en mai et juin 2005« . Le but de ce Traité était de favoriser la croissance et l’emploi tout en maintenant la compétitivité de l’économie européenne.

On s’aperçoit aujourd’hui, dans un contexte international ébranlé, marqué par une guerre à la porte de l’Europe, une nouvelle guerre au Moyen-Orient et une tension entre la chine et les États-Unis, que ce Traité n’a pas créé le renouveau voulu des modèles capitalistes européens. Il a cherché à réformer un modèle néolibéral par un mouvement de réformes structurelles (retraite, chômage, etc.). Depuis le début des années 1990, 7 réformes se sont succédé pour rétablir l’équilibre financier des régimes des retraites. À partir de la convention de 1979, qui marque une rupture avec la période 1958-1979, l’assurance-chômage ne fonctionne plus comme une assurance et les conditions sont de plus en plus restrictives.

Pour la première fois, la poussée des partis extrémistes, des partis nationalistes ou des partis populistes de gauche ou de droite, etc., s’observe dans une large majorité de pays européens. Cette droitisation pose une question du renouveau de l’économie européenne.

L’économie française est mise en déséquilibre par les dettes publiques, donc la solution, pour sauver la France, est de supprimer les emprunts d’État.

Les aides publiques aux entreprises sont en très forte hausse depuis les années 2020. La Cour des comptes estime à 260,4 milliards d’euros le soutien financier total pour les années 2020-2022 (y compris les prêts garantis et report du paiement des cotisations sociales). Le ministère du Budget évoque un montant de l’ordre de 140 milliards d’euros d’aides d’État en 2018 et l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) évalue à 157 milliards d’euros le montant global en 2019. Le bilan de ces mesures est jugé contrasté. Mais si l’État avait investi des milliards d’euros au lieu de soutenir les entreprises ?

Une étude réalisée dans l’essai Vers une économie écosociale pour sortir des crises (édition Vérone) montre un redressement spectaculaire des comptes publics de la France en 5 ans de 2020 à 2024 si cet argent avait été investi pour stimuler la croissance en temps de crise.

Pourquoi ne pas recourir à l’épargne des ménages pour soutenir l’économie sous forme de livrets réglementés (5 000 milliards d’euros en 2019 et 6 185,60 milliards d’euros fin 2023). D’après l’OFCE l’étude Investissement public, Capital public et croissance, coordonnée par Xavier Ragot et Francesco Saraceno, en période de crise et en particulier lorsque la politique monétaire atteint la borne zéro des taux d’intérêt, les investissements auront un effet de création de richesse estimée à un multiplicateur de 2 et 60 centimes rendus à l’État pour chaque euro investi.

Il s’agit d’investir chaque année : 100 milliards d’euros pour le pacte vert français ; 40 milliards d’euros pour le pacte dépendance et handicap ; 50 milliards d’euros pour le pacte républicain de solidarité ; 80 milliards d’euros pour le pacte ruralité et 10 milliards d’euros pour le développement responsable des PME-PMI.

Les résultats. À fin 2024, avec 6,1 millions de personnes inscrites à France Travail et une création de 5,26 millions d’emplois avec une réduction du coût public de 105,2 milliards d’euros, il y a bien un retour comme dans les années 1970 à moins de 1 million de chômeurs.

La dette publique tomberait à 1 494,86 milliards d’euros avec un taux d’endettement de 28,65%. La création de richesse par an est de 560 milliards d’euros avec 168 milliards d’euros de nouvelles recettes dans les caisses de l’État.

L’idée est d’investir pour soutenir une croissance supérieure à l’inflation et protéger les épargnes des ménages ; lutter contre les déserts médicaux et le déclin de l’espace rural ; atteindre la neutralité climatique tout en créant des emplois et en améliorant la qualité de vie ; freiner la poussée des extrêmes ; réformer le modèle néolibéral vers une économie écologique sociale et citoyenne et sortir de la démocratie de la rancune.

L’épargne des Français pour rembourser la dette publique !! (Sandrine Rousseau)

L’épargne des Français pour rembourser la dette publique !! (Sandrine Rousseau)

Une idée lumineuse de la gauchiste Sandrine Rousseau d’Europe écologie les Verts. Prendre l’épargne des Français ou les inciter à éponger la dette publique. Sandrine Rousseau est sans doute à l’économie ce que McDo est à la gastronomie. Témoin sa très évasive formation. En 2002, elle obtient un doctorat en sciences économiques avec les félicitations du jury, pour une thèse intitulée « Économie et environnement, une analyse « régulationniste » de la rente environnementale », qui aborde les rapports sociaux à l’environnement et leur impact sur les processus d’accumulation.

Un sujet suffisamment ésotérique et confus pour plaire à un jury de gauche. Sandrine Rousseau oublie que l’épargne en particulier dans les différents livrets n’est pas de l’argent qui dort mais sert de trésorerie à l’État au financement d’infrastructures et notamment du logement. Un État qui déjà ponctionne ses livrets avec un taux de rémunération très en dessous de l’inflation sur le log terme..

Une épargne qui concerne surtout les couches moyennes qui ne peuvent malheureusement solliciter l’évasion fiscale réservée aux plus riches. Notons qu’il faudrait aussi signaler à Sandrine Rousseau que rien n’empêche les épargnants de souscrire aux obligations d’État et autre formes d’emprunt. Mettre la totalité ou presque de l’épargne au service de la dette publique constituerait une sorte de fuite en avant et un gros risque pour les épargnants de voir leur épargne encore davantage ponctionnée. D’une certaine manière, ce serait creuser un trou au détriment des épargnants pour boucher l’énorme trou des déficits publics et en crèer de nouveaux  Des propos de gauchistes dangereux et irresponsables. Aussi irresponsables que ceux de Mélenchon ( dont Sandrine Rousseau est proche) qui propose tout simplement d’effacer la dette. Bref, de ne plus rembourser les emprunts.

Pour être crédible, la gauche aura besoin de faire un sérieux effort de formation et de compétences en matière économique.

Sandrine Rousseau: L’épargne des Français pour rembourser la dette publique !!

Sandrine Rousseau: L’épargne des Français pour rembourser la dette publique !!

Une idée lumineuse de la gauchiste Sandrine Rousseau d’Europe écologie les Verts. Prendre l’épargne des Français ou les inciter à éponger la dette publique. Sandrine Rousseau est sans doute à l’économie ce que McDo est à la gastronomie. Témoin sa très évasive formation. En 2002, elle obtient un doctorat en sciences économiques avec les félicitations du jury, pour une thèse intitulée « Économie et environnement, une analyse « régulationniste » de la rente environnementale », qui aborde les rapports sociaux à l’environnement et leur impact sur les processus d’accumulation.

Un sujet suffisamment ésotérique et confus pour plaire à un jury de gauche. Sandrine Rousseau oublie que l’épargne en particulier dans les différents livrets n’est pas de l’argent qui dort mais sert de trésorerie à l’État au financement d’infrastructures et notamment du logement. Un État qui déjà ponctionne ses livrets avec un taux de rémunération très en dessous de l’inflation.

Une épargne qui concerne surtout les couches moyennes qui ne peuvent malheureusement solliciter l’évasion fiscale réservée aux plus riches. Notons qu’il faudrait aussi signaler à Sandrine Rousseau que rien n’empêche les épargnants de souscrire aux obligations d’État et autre formes d’emprunt. Mettre la totalité ou presque de l’épargne au service de la dette publique constituerait une sorte de fuite en avant et un gros risque pour les épargnants de voir leur épargne encore davantage ponctionnée. D’une certaine manière, ce serait creuser un trou au détriment des épargnants pour boucher l’énorme trou des déficits publics et en crèer de nouveaux  Des propos de gauchistes dangereux et irresponsables. Aussi irresponsables que ceux de Mélenchon ( dont Sandrine Rousseau est proche) qui propose tout simplement d’effacer la dette. Bref, de ne plus rembourser les emprunts.

Pour être crédible, la gauche aura besoin de faire un sérieux effort de formation et de compétences en matière économique.

L’épargne des Français pour rembourser la dette publique !!

L’épargne des Français pour rembourser la dette publique !!

Une idée lumineuse de la gauchiste Sandrine Rousseau d’Europe écologie les Verts. Prendre l’épargne des Français ou les inciter à éponger la dette publique. Sandrine Rousseau est sans doute à l’économie ce que McDo est à la gastronomie. Témoin sa très évasive formation. En 2002, elle obtient un doctorat en sciences économiques avec les félicitations du jury, pour une thèse intitulée « Économie et environnement, une analyse « régulationniste » de la rente environnementale », qui aborde les rapports sociaux à l’environnement et leur impact sur les processus d’accumulation.

Un sujet suffisamment ésotérique et confus pour plaire à un jury de gauche. Sandrine Rousseau oublie que l’épargne en particulier dans les différents livrets n’est pas de l’argent qui dort mais sert de trésorerie à l’État au financement d’infrastructures et notamment du logement. Un État qui déjà ponctionne ses livrets avec un taux de rémunération très en dessous de l’inflation.

Une épargne qui concerne surtout les couches moyennes qui ne peuvent malheureusement solliciter l’évasion fiscale réservée aux plus riches. Notons qu’il faudrait aussi signaler à Sandrine Rousseau que rien n’empêche les épargnants de souscrire aux obligations d’État et autre formes d’emprunt. Mettre la totalité ou presque de l’épargne au service de la dette publique constituerait une sorte de fuite en avant et un gros risque pour les épargnants de voir leur épargne encore davantage ponctionnée. D’une certaine manière, ce serait creuser un trou au détriment des épargnants pour boucher l’énorme trou des déficits publics. Des propos de gauchistes dangereux et irresponsables. Aussi irresponsables que ceux de Mélenchon ( dont Sandrine Rousseau est proche) qui propose tout simplement d’effacer la dette. Bref, de ne plus rembourser les emprunts.

Pour être crédible, la gauche aura besoin de faire un sérieux effort de formation et de compétences en matière économique.

Dette France : avertissement du FMI

Dette France : avertissement du FMI

Après les autorités de Bruxelles, c ‘est au tour du FMI d’adresser un avertissement à la France sur la dérive  inquiétante 4 de son endettement. Un endettement qui atteint 110 % du PIB et dont la charge financière pèse de l’ordre de 50 milliards sur le budget annuel.

« Les pays qui ont une dette et un déficit relativement élevés, en ce moment où l’économie se porte mieux que prévu, devraient en profiter et être plus déterminés pour réduire leur dette et leur déficit », a déclaré Mme Georgieva, la directrice générale du FMI, interrogée sur la situation en France, en marge d’une réunion des ministres des Finances de l’UE à Luxembourg.

D’autant que la Commission européenne a ouvert la voie, mercredi, à des procédures pour déficits publics excessifs contre sept pays de l’UE, dont la France où les promesses de dépenses se multiplient pourtant à dix jours d’élections législatives. « Les pays avec une dette et un déficit élevés ne peuvent pas avancer avec succès vers l’avenir en portant ce fardeau sur leurs épaules. Ils doivent l’alléger », a déclaré la patronne du FMI.

Mais « ce sont des décisions que les pays doivent prendre pour eux-mêmes, bien sûr en consultation et en coordination avec les institutions européennes », a-t-elle ajouté, refusant de commenter les propositions des différents partis politiques en France.

Les sept pays épinglés, mercredi, par Bruxelles ont dépassé l’an dernier la limite de déficits publics fixée à 3% du Produit intérieur brut (PIB) par le Pacte de stabilité qui limite aussi la dette à 60% du PIB. Ils devront prendre des mesures correctrices pour respecter à l’avenir les règles budgétaires de l’Union européenne, sous peine de sanctions financières.

Le FMI a publié, jeudi, un rapport sur l’économie de la zone euro. Le Fonds anticipe une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,8% cette année pour les vingt pays partageant la monnaie unique, contre 0,4% l’an dernier. Il table sur une nouvelle amélioration à 1,5% en 2025.

L’institution estime également que l’inflation va continuer de refluer et prévoit qu’elle revienne « dans la deuxième moitié de 2025 » à sa cible de 2% fixée par la Banque centrale européenne (BCE).

La hausse des prix à la consommation a atteint 2,6% en mai dans la zone euro, très loin du record de 10,6% atteint en octobre 2022 en pleine flambée des tarifs de l’énergie après le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

 

Déficit et dette France : avertissement aussi du FMI

Déficit et dette France : avertissement aussi du FMI

Après les autorités de Bruxelles, c ‘est au tour du FMI d’adresser un avertissement à la France sur la dérive  inquiétante 4 de son endettement. Un endettement qui atteint 110 % du PIB et dont la charge financière pèse de l’ordre de 50 milliards sur le budget annuel.

« Les pays qui ont une dette et un déficit relativement élevés, en ce moment où l’économie se porte mieux que prévu, devraient en profiter et être plus déterminés pour réduire leur dette et leur déficit », a déclaré Mme Georgieva, la directrice générale du FMI, interrogée sur la situation en France, en marge d’une réunion des ministres des Finances de l’UE à Luxembourg.

D’autant que la Commission européenne a ouvert la voie, mercredi, à des procédures pour déficits publics excessifs contre sept pays de l’UE, dont la France où les promesses de dépenses se multiplient pourtant à dix jours d’élections législatives. « Les pays avec une dette et un déficit élevés ne peuvent pas avancer avec succès vers l’avenir en portant ce fardeau sur leurs épaules. Ils doivent l’alléger », a déclaré la patronne du FMI.

Mais « ce sont des décisions que les pays doivent prendre pour eux-mêmes, bien sûr en consultation et en coordination avec les institutions européennes », a-t-elle ajouté, refusant de commenter les propositions des différents partis politiques en France.

Les sept pays épinglés, mercredi, par Bruxelles ont dépassé l’an dernier la limite de déficits publics fixée à 3% du Produit intérieur brut (PIB) par le Pacte de stabilité qui limite aussi la dette à 60% du PIB. Ils devront prendre des mesures correctrices pour respecter à l’avenir les règles budgétaires de l’Union européenne, sous peine de sanctions financières.

Le FMI a publié, jeudi, un rapport sur l’économie de la zone euro. Le Fonds anticipe une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,8% cette année pour les vingt pays partageant la monnaie unique, contre 0,4% l’an dernier. Il table sur une nouvelle amélioration à 1,5% en 2025.

L’institution estime également que l’inflation va continuer de refluer et prévoit qu’elle revienne « dans la deuxième moitié de 2025 » à sa cible de 2% fixée par la Banque centrale européenne (BCE).

La hausse des prix à la consommation a atteint 2,6% en mai dans la zone euro, très loin du record de 10,6% atteint en octobre 2022 en pleine flambée des tarifs de l’énergie après le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

 

Dette France : avertissement aussi du FMI

Dette France : avertissement aussi du FMI

Après les autorités de Bruxelles, c ‘est au tour du FMI d’adresser un avertissement à la France sur la dérive  inquiétante 4 de son endettement. Un endettement qui atteint 110 % du PIB et dont la charge financière pèse de l’ordre de 50 milliards sur le budget annuel.

« Les pays qui ont une dette et un déficit relativement élevés, en ce moment où l’économie se porte mieux que prévu, devraient en profiter et être plus déterminés pour réduire leur dette et leur déficit », a déclaré Mme Georgieva, la directrice générale du FMI, interrogée sur la situation en France, en marge d’une réunion des ministres des Finances de l’UE à Luxembourg.

D’autant que la Commission européenne a ouvert la voie, mercredi, à des procédures pour déficits publics excessifs contre sept pays de l’UE, dont la France où les promesses de dépenses se multiplient pourtant à dix jours d’élections législatives. « Les pays avec une dette et un déficit élevés ne peuvent pas avancer avec succès vers l’avenir en portant ce fardeau sur leurs épaules. Ils doivent l’alléger », a déclaré la patronne du FMI.

Mais « ce sont des décisions que les pays doivent prendre pour eux-mêmes, bien sûr en consultation et en coordination avec les institutions européennes », a-t-elle ajouté, refusant de commenter les propositions des différents partis politiques en France.

Les sept pays épinglés, mercredi, par Bruxelles ont dépassé l’an dernier la limite de déficits publics fixée à 3% du Produit intérieur brut (PIB) par le Pacte de stabilité qui limite aussi la dette à 60% du PIB. Ils devront prendre des mesures correctrices pour respecter à l’avenir les règles budgétaires de l’Union européenne, sous peine de sanctions financières.

Le FMI a publié, jeudi, un rapport sur l’économie de la zone euro. Le Fonds anticipe une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,8% cette année pour les vingt pays partageant la monnaie unique, contre 0,4% l’an dernier. Il table sur une nouvelle amélioration à 1,5% en 2025.

L’institution estime également que l’inflation va continuer de refluer et prévoit qu’elle revienne « dans la deuxième moitié de 2025 » à sa cible de 2% fixée par la Banque centrale européenne (BCE).

La hausse des prix à la consommation a atteint 2,6% en mai dans la zone euro, très loin du record de 10,6% atteint en octobre 2022 en pleine flambée des tarifs de l’énergie après le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

 

Dette: une dérive mortifère et une incompétence économique

Dette: une dérive mortifère

Cela nous pendait au nez depuis trop longtemps. Cette fois, Bruno Le Maire n’a pas pu empêcher la dégradation de la note financière de la France. Les arguments du ministre de l’Économie ont laissé de marbre l’agence Standard & Poor’s, qui a adressé un carton jaune à l’exécutif à la veille du scrutin européen. Un revers majeur pour le chef de l’État et un camouflet pour le patron de Bercy en place depuis sept ans ! Une flèche en plein cœur pour un pouvoir qui était encore en mesure de s’enorgueillir d’une compétence économique.

 

Par  Bruno Jeudy, directeur délégué de La Tribune Dimanche.

Disons-le tout net, le pays n’est pas en faillite. La France reste parmi les pays les mieux notés de la planète et Bercy ne rencontrera aucune difficulté, demain, pour trouver des créanciers. Mais la pente est mauvaise et le déni des politiques – Emmanuel Macron en tête – sur les déficits est mortifère. Nous nous rapprochons davantage des nations les plus endettées, comme l’Italie et la Grèce (qui font de réels efforts), que des plus vertueuses. Ce n’est hélas pas nouveau. La France n’a plus voté un budget en équilibre depuis un demi-siècle ! Et la perspective de ramener nos déficits sous les 3 % du PIB s’éloigne à l’évidence.

Face à cette dangereuse trajectoire, S&P a voulu sanctionner l’exécutif. Un rappel à l’ordre peut-être salutaire dans un pays où tous les politiques semblent avoir perdu la boussole. De quoi attiser les critiques des oppositions promptes à dénoncer les errements du gouvernement dans la gestion des finances. Des oppositions qui, par le passé – pour parler des socialistes et des républicains -, ont contribué au creusement de cette dette abyssale. Sans compter le RN, champion de la contradiction, capable d’alerter sur la dette et, en même temps, de proposer l’un des programmes les plus dépensiers. Comprenne qui pourra…

« J’ai sauvé l’économie française », leur répond Bruno Le Maire, rappelant le soutien apporté aux entreprises et aux particuliers pendant la période du Covid. Le problème, c’est que le virus des largesses et du laisser-aller financier ne date pas de 2019 et n’est pas près de trouver un vaccin ! Une dette de 3 000 milliards d’euros, 5,5 % de déficit en 2023, il y a matière à interpeller le « Mozart de la finance » alias Emmanuel Macron.

« C’est pas Versailles, ici… » Ce slogan trouve un écho savoureux dans cette actualité économique morose qui rappelle à chacun, et notamment au président, le devoir de la rigueur. Il faut que nos gouvernants, plus habiles à manier le verbe que les chiffres, méditent cette phrase de Shakespeare : « Les mots ne paient pas les dettes. » Bruno Le Maire pourrait écrire le roman de la dette… mais, comme disait Benjamin Franklin, « les créanciers ont meilleure mémoire que les débiteurs ». La popularité et les succès électoraux font rarement bon ménage avec le souci de la maîtrise des dépenses. Qui aujourd’hui pourrait, comme Raymond Barre jadis, clamer « Je préfère être impopulaire qu’irresponsable » ?

 

Une dette qui s’approche des 100 000 € par ménage !  À la fin du quatrième trimestre 2023, la dette publique s’établit à 3 101,2 milliards d’euros.

Gestion, déficit, dette : des Français n’y comprennent rien

Gestion, déficit, dette : des Français n’y comprennent rien

D’après un sondage OpinionWay pour le Cercle Jean-Baptiste Say, publié jeudi, Les Français font preuve d’une grande méconnaissance des principaux indicateurs économiques . Des Français qui en grande majorité ignorent le montant du déficit budgétaire et les grands agrégats Financiers.

Des Français par exemple qui n’ont aucune idée de la dette publique, qui s’est établie à 110,6% du PIB fin 2023. ( Une dette qui s’approche des 100 000 € par ménage).

Interrogés sur la part de Français qui paient des impôts sur leurs revenus, 38% des sondés ne savent pas répondre. Ceux qui se prononcent sont, en moyenne, proches de la réalité (43%, contre 44% selon les chiffres de la Direction générale des Finances publiques). Mais seul un peu plus d’un quart des Français voient juste, entre 25 et 49%.

Près de trois Français sur dix (28%) considèrent que l’endettement de la France n’est pas un problème. Cette opinion a surtout la cote chez les jeunes : 45% des étudiants la partagent, contre seulement 16% des retraités.

S’il y a un fort consensus sur la nécessité d’augmenter le taux d’actifs pour augmenter les richesses (82%), près de six Français sur dix jugent possible de créer plus de richesse en travaillant moins. Les plus jeunes en sont les plus convaincus : ils sont 77% à partager cette position parmi les étudiants, contre 39% parmi les retraités.

Seul un Français sur deux a confiance en l’Éducation nationale dans sa capacité à former les jeunes générations aux sujets économiques de façon simple et factuelle. À peine la moitié (46%) estiment que les journalistes maîtrisent bien les sujets économiques. Ces doutes sont aussi renforcés concernant les dirigeants politiques (39%).

Bref il y a une certaine cohérence entre l’incompétence des dirigeants politiques et la méconnaissance d’une grande partie des Français. Plusieurs études ont d’ailleurs déjà démontré que les Français étaient les derniers d’Europe en matière de connaissances économiques.

Dette: une dérive mortifère

Dette: une dérive mortifère

Cela nous pendait au nez depuis trop longtemps. Cette fois, Bruno Le Maire n’a pas pu empêcher la dégradation de la note financière de la France. Les arguments du ministre de l’Économie ont laissé de marbre l’agence Standard & Poor’s, qui a adressé un carton jaune à l’exécutif à la veille du scrutin européen. Un revers majeur pour le chef de l’État et un camouflet pour le patron de Bercy en place depuis sept ans ! Une flèche en plein cœur pour un pouvoir qui était encore en mesure de s’enorgueillir d’une compétence économique.

 

Par  Bruno Jeudy, directeur délégué de La Tribune Dimanche.

Disons-le tout net, le pays n’est pas en faillite. La France reste parmi les pays les mieux notés de la planète et Bercy ne rencontrera aucune difficulté, demain, pour trouver des créanciers. Mais la pente est mauvaise et le déni des politiques – Emmanuel Macron en tête – sur les déficits est mortifère. Nous nous rapprochons davantage des nations les plus endettées, comme l’Italie et la Grèce (qui font de réels efforts), que des plus vertueuses. Ce n’est hélas pas nouveau. La France n’a plus voté un budget en équilibre depuis un demi-siècle ! Et la perspective de ramener nos déficits sous les 3 % du PIB s’éloigne à l’évidence.

Face à cette dangereuse trajectoire, S&P a voulu sanctionner l’exécutif. Un rappel à l’ordre peut-être salutaire dans un pays où tous les politiques semblent avoir perdu la boussole. De quoi attiser les critiques des oppositions promptes à dénoncer les errements du gouvernement dans la gestion des finances. Des oppositions qui, par le passé – pour parler des socialistes et des républicains -, ont contribué au creusement de cette dette abyssale. Sans compter le RN, champion de la contradiction, capable d’alerter sur la dette et, en même temps, de proposer l’un des programmes les plus dépensiers. Comprenne qui pourra…

« J’ai sauvé l’économie française », leur répond Bruno Le Maire, rappelant le soutien apporté aux entreprises et aux particuliers pendant la période du Covid. Le problème, c’est que le virus des largesses et du laisser-aller financier ne date pas de 2019 et n’est pas près de trouver un vaccin ! Une dette de 3 000 milliards d’euros, 5,5 % de déficit en 2023, il y a matière à interpeller le « Mozart de la finance » alias Emmanuel Macron.

« C’est pas Versailles, ici… » Ce slogan trouve un écho savoureux dans cette actualité économique morose qui rappelle à chacun, et notamment au président, le devoir de la rigueur. Il faut que nos gouvernants, plus habiles à manier le verbe que les chiffres, méditent cette phrase de Shakespeare : « Les mots ne paient pas les dettes. » Bruno Le Maire pourrait écrire le roman de la dette… mais, comme disait Benjamin Franklin, « les créanciers ont meilleure mémoire que les débiteurs ». La popularité et les succès électoraux font rarement bon ménage avec le souci de la maîtrise des dépenses. Qui aujourd’hui pourrait, comme Raymond Barre jadis, clamer « Je préfère être impopulaire qu’irresponsable » ?

 

Une dette qui s’approche des 100 000 € par ménage !  À la fin du quatrième trimestre 2023, la dette publique s’établit à 3 101,2 milliards d’euros.

Déficit et dette : quelles perspectives ?

Déficit et dette     : quelles  perspectives ?

5,5 % du PIB, telle est la mesure du déficit public communiquée mardi 26 mars par l’Insee. C’est bien au-delà des estimations de 4,9 % que partageait le gouvernement le 31 octobre 2023 dans le projet de loi de finances de fin de gestion 2023 et très loin de la moyenne de la zone euro de 3,2 %Anticipant cette annonce le rapporteur général de la commission des Finances du Sénat, Jean-François Husson, avait exercé le 21 mars le droit que lui confère l’article 57 de la loi organique relative aux lois de finances du 1er août 2001, dans le cadre de ses pouvoirs de contrôle sur l’action du gouvernement, en se rendant au ministère des Finances pour une vérification sur pièces et sur place. À peine sorti de Bercy il avait dénoncé une rétention d’informations du gouvernement qui, selon lui, disposait déjà depuis décembre 2023, soit au cours de l’examen du projet de loi de finances de fin de gestion, d’une note évaluant le déficit 2023 à 5,2 %. Il a surtout indiqué que l’Exécutif envisageait désormais un déficit de 5,7 % en 2024 (contre les 4,4 % indiqués dans la loi de Finances pour 2024) et même de 5,9 % en 2025. L’écart pour 2024 est massif, 36 milliards d’euros de déficit supplémentaire en 2024. C’est sans commune mesure avec les 10 milliards d’économies décidés par décret en février. Pour 2025, les écarts avec les textes budgétaires grimpent jusque 65 milliards, pour une annonce début mars de 20 milliards d’économies pour l’ensemble de comptes publics en 2025. Toujours très éloignée du plafond de 3 % imposé par le Pacte de stabilité, la France est aujourd’hui le plus mauvais élève de la zone euro après l’Italie dont le déficit est de 7 % en 2023. 

par 

Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans The Conversation 

L’évolution des dépenses publiques 2023 s’est avérée à peu près conforme aux attentes gouvernementales en hausse de 3,7 % après 4 % en 2022. Ce sont les recettes qui ont ralenti plus fortement qu’attendu en ne progressant que de 2 % après 7,4 % en 2022 sous l’effet du ralentissement de l’activité. Le phénomène se trouve amplifié pour des raisons techniques : le niveau des recettes fiscales s’avère en effet plus fortement dépendant de celui de l’activité que sa moyenne historique.

Dans le détail on retiendra que le déficit public reste très largement, à plus de 90 %, le fait de l’État et des administrations centrales et dans une moindre mesure de la Sécurité sociale, quasiment en totalité du fait de l’assurance-maladie. Les collectivités territoiriales qui ne peuvent, de par la loi, emprunter que pour des investissements, restent à l’équilibre. L’assurance chômage enregistre même un excédent de 1,6 milliard malgré les ponctions de l’État.

 

Depuis 1980 la dérive des comptes publics fut systématiquequelle que soit la couleur politique des gouvernements. Les crises les ont logiquement contraints à des relances keynésiennes nécessaires pour soutenir l’économie comme en 1993 (6,4 % de déficit) puis plus nettement encore en 2009 (7,2 %) le record étant atteint pendant le Covid en 2020 (9 %). La récurrence des déficits vient du fait que les périodes de forte croissance n’ont jamais été mises à profit pour désendetter l’État comme nous le rappelle l’épisode fameux dit de la « cagnotte » en 2000 : le Premier ministre Lionel Jospin annonçait alors comment il redistribuerait les 50 milliards de francs de surplus de rentrées fiscales.

En conséquence le déficit structurel, indépendant de la conjoncture économique, est resté au cours des dernières années assez stable, autour de 5 % du PIB malgré une sous-estimation récurrente (et parfois loufoque comme en 2020) du ministère de l’Économie.

Selon une jurisprudence constante, rappelée par le Conseil constitutionnel dans sa décision relative la loi de finances pour 2024 (considérant 20), « s’il apparaissait en cours d’année que l’évolution des charges ou des ressources était telle qu’elle modifierait les grandes lignes de l’équilibre budgétaire, il appartiendrait au Gouvernement de soumettre au Parlement un projet de loi de finances rectificative ». Au vu de l’ampleur des dérives constatées pour 2023 et annoncées pour 2024 et 2025, on voit mal comment le gouvernement pourrait faire l’économie d’une loi de finances rectificative, sans doute juste après les Européennes.

Or, pour la première fois depuis le début de cette législature, le groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée se déclare prêt à joindre ses voix aux autres groupes d’opposition face à ce qu’Éric Ciotti, président du parti, qualifie de « gestion calamiteuse des finances publiques », ajoutant :

« La situation des finances publiques constitue la première menace qui pèse sur l’avenir de notre pays. »

Une motion de censure adoptée impliquerait la chute du gouvernement Attal et très probablement de nouvelles élections législatives. Il n’est donc pas inutile de se pencher sur les doctrines budgétaires des trois principales forces d’opposition à l’Assemblée nationale.

À la différence de la majorité actuelle, adepte d’un statu quo sur les impôts mais d’une baisse relative des dépenses publiques, Les Républicains comme le Rassemblement national (RN) proposent des baisses d’impôt financées par d’hypothétiques coupes dans certaines dépenses mais en sanctuarisant – vraisemblablement pour des raisons électorales – les retraites. Le RN propose même un retour à la retraite à 60 ans pour de nombreux actifs alors que le déficit attendu des régimes de retraite est estimé, après la réforme si décriée de mars 2023, à 11 milliards en 2027.

La France insoumise assume, elle, une flambée des dépenses sociales avec un retour à la retraite à 60 ans, une hausse du point d’indice des fonctionnaires et du smic (17 milliards) ou encore l’indexation des retraites sur les salaires (16 milliards). Le tout financé par des hausses des impôts sur les ménages aisés et sur les sociétés, impôts au rendement très hypothétique.

Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron soutient qu’une augmentation du taux d’emploi au niveau de celui de nos voisins allemands assurerait des recettes supplémentaires qui feraient disparaître la totalité du déficit public. Certes le taux d’emploi est bien en hausse mais une telle parité prendra du temps alors que les intérêts de la dette publique passeront mécaniquement de 38,6 milliards d’euros en 2023 à au moins 74 milliards en 2027.

En conséquence les marges de manœuvre budgétaires du président qui étaient déjà particulièrement faibles au début de son second mandat semblent désormais inexistantes. Les agences de notation Fitch et Moody’s doivent d’ailleurs revoir la note qu’elles attribuent à la dette française le 26 avril et Standard & Poor’s le 31 mai, soit juste avant les élections européennes.

Ainsi, on voit mal comment le pays pourrait échapper à des hausses d’impôts, au moins sous la forme relativement indolore d’années blanches consistant à geler le barème de l’impôt sur le revenu (IR), sans prendre en compte l’inflation comme ce fut le cas en 2011 et 2012, à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy et au début de celui de François Hollande. Une telle décision se traduirait par une hausse du rendement de l’IR de l’ordre de 6 milliards en 2025. D’autres mesures de justice sociale semblent également inéluctables comme l’alignement à revenu égal de la CSG des inactifs sur celle des actifs. Les entreprises seront sans doute également touchées et il faut s’attendre à un nouveau report de la baisse de la CVAE.

C’est néanmoins en taillant dans les dépenses publiques que le redressement des comptes serait le plus efficace, essentiellement dans les dépenses sociales très nettement supérieures aux autres pays de l’Union européenne. Ainsi sur les retraites (14,4 % du PIB contre 11,9 % dans l’UE) la désindexation sur l’inflation semble inexorable. Pour la santé (12,2 % du PIB contre 10,5 % dans l’UE) la logique de déremboursement progressive qui se traduira au 31 mars 2024 par un reste à charge de 1 euro par boite de médicaments va se poursuivre. Les subventions de France compétences à l’apprentissage en particulier dans le supérieur seront sans doute restreintes dès cette année malgré l’excellent rendement social à moyen et long terme de l’apprentissage.

Dette : l’équation fiscalité–dépenses–croissance

Dette : l’équation fiscalité–dépenses–croissance
Le dérapage complètement incontrôlé du budget appelle évidemment des mesures radicales notamment concernant le fonctionnement de l’État. Le problème c’est que ces réformes structurelles demandent du temps et que le pouvoir politique va se rabattre comme d’habitude sur l’augmentation de la fiscalité pour boucher les trous. Pourtant le taux de fiscalité ( taux de prélèvements obligatoires) est déjà à près de 50% du PIB. Augmenter encore la pression fiscale, c’est mettre en cause la compétitivité du pays donc la croissance mais aussi les recettes fiscales. Bref on tourne en rond.De toute manière avec un déficit annuel de l’ordre de 150 milliards par an , la France est condamnée à emprunter. Et pas seulement pour rembourser l’endettement mais aussi pour financer le fonctionnement. Pour preuve la France encore empruntée de leur de 300 milliards cette année. De quoi faire plonger encore un peu plus l’endettement.

Comme il est sans doute trop tard pour le gouvernement d’engager des réformes réellement structurelles, le pouvoir va se rabattre sur des mesures fiscales supplémentaires et une réduction des dépenses sociales. De quoi affaiblir un peu plus un pouvoir d’achat en berne donc aussi la consommation et la croissance.

Dernier élément à prendre en compte et non des moindres, le pouvoir ne dispose d’aucune majorité politique pour engager des mesures structurelles radicale. Il pourrait même m’être menacé avec le nouveau plan de rigueur qui s’annonce après les européennes.

Partant d’un déficit public plus bas que prévu, le gouvernement va avoir de vastes difficultés à remonter la pente. Pour rappel, Bercy avait inscrit dans sa loi de programmation des finances publiques (LFPP) 2024-2027 présentée en décembre dernier une croissance entre 1,4% et 1,8% sur cette période. « Je ne vois pas par quel miracle la prévision de croissance en France serait supérieure à la croissance potentielle (environ 1,2%), tout en faisant de la consolidation budgétaire », s’interroge l’économiste.

Le pari de revenir à 3% d’ici à 2027 « est complètement fantaisiste à l’heure actuelle», juge Christopher Dembick. S’agissant de 2024, la croissance du PIB va osciller entre 0,1% et 0,3% au premier semestre selon la dernière note de conjoncture de l’Insee. Pour parvenir à l’objectif de croissance de 1% en 2024, « il faudrait que la croissance du PIB accélère de 0,7% durant les deux derniers trimestres de cette année », a calculé l’institut de statistiques.

 

Réduire la dette ou la croissance ?

Réduire la dette ou  la croissance ?

En 2023, la dette publique de la France, au cœur des débats awvec le déficit public, s’élevait à 3088,2 milliards d’euros, soit 111,7 % du PIB. Dans sa loi de finances (LF) pour l’année 2024, le gouvernement avait pour objectif de la ramener à 108,3% du PIB à l’horizon de 2027 (soit un recul de -3,4 points de PIB). Ce désendettement prévu de l’État résultait d’un effort budgétaire très modéré : entre 2023 et 2027, les dépenses de consommation publique ne baissaient que de 23,3 à 22,1% du PIB et les transferts de 25,3 à 24,3% du PIB. Ainsi les dépenses publiques étaient ramenées aux niveaux d’avant la crise du Covid.

 

Par Fabien Tripier, Université Paris Dauphine – PSL ; François Langot, Le Mans Université ; Jean-Olivier Hairault, Paris School of Economics – École d’économie de Paris ; Jocelyn Maillard, Cepremap et Selma Malmberg, Sciences Po dans la Tribune

Le désendettement reposait donc surtout sur l’hypothèse d’une croissance forte, qui aurait dû augmenter mécaniquement les recettes. Or le contexte économique a changé. Et avec les perspectives confirmées de ralentissement économique, la réduction de la dette ne pourra s’obtenir que par un recul plus marqué des dépenses publiques, toute hausse des impôts étant écartée par le gouvernement.

Comment réduire les dépenses publiques pour baisser la dette publique tout en se fixant comme objectifs de ne pas dégrader davantage la croissance et de contenir les inégalités ? Pour répondre à cette question aux enjeux économiques et sociaux, nous avons eu recours dans notre recherche au modèle développé par l’observatoire de macroéconomie du Centre pour la Recherche économique et ses applications (Cepremap).

Pour opérer le bon arbitrage, il convient tout d’abord de rappeler qu’il existe trois grandes catégories de dépenses publiques : la consommation publique (par exemple l’éducation nationale ou la défense), les transferts d’assurance sociale indexés sur les revenus, appelés transferts bismarckiens (pensions de retraite, indemnités chômage et autres revenus de remplacement) et les transferts d’assistance sociale, non indexés sur les revenus, appelés transferts beveridgiens (santé, action sociale et logement, famille et pauvreté). De notre point de vue, cette distinction entre les transferts bismarckiens et beveridgiens est importante pour la croissance et les inégalités. En effet, comme ils sont indexés sur les revenus, les transferts bismarckiens sont par nature neutres sur le plan de la redistribution, alors qu’au contraire, les beveridgiens sont fortement redistributifs.

Décrivons maintenant les implications des différents scénarios retenus. Si ces 20 milliards d’euros par an d’économies portent uniquement sur la consommation publique, alors les effets récessifs seront importants. Sur la période considérée, le taux annuel de croissance se réduirait de 0,51 point de pourcentage. Ce ralentissement économique pénaliserait fortement les ménages défavorisés, très dépendants des revenus d’activité. En conséquence, les ménages à haut revenu consommeraient 5,07 fois plus que ceux à bas revenu, au lieu de 4,83 dans le scénario de la LF. Concernant le ratio de la dette rapportée au PIB, s’il baisse effectivement de 1,8 point de pourcentage à l’horizon de 2027, il dépasserait les niveaux prévus dans la LF jusqu’en 2026, du fait de la récession créée par la baisse de la consommation publique.

Si ces 20 milliards d’euros par an d’économies portent de façon homogène sur les deux types de transferts, bismarckiens et beveridgiens, alors il n’y aura pas d’effets récessifs. En effet, dans ce cas, les ménages seraient incités à accroître leur offre de travail pour maintenir leur niveau de consommation. Cela compenserait alors les effets potentiellement récessifs de la baisse des transferts sur la demande globale. Cette réduction des dépenses publiques permet alors une forte baisse du ratio de la dette rapportée au PIB qui atteindrait 104,7 % en 2027 (-3,6 points de pourcentage par rapport à la LF 2024). Mais, dans ce scénario, la baisse des transferts d’assistance de type beveridgien, diminuant fortement le pouvoir d’achat des ménages défavorisés, génèrerait un fort accroissement des inégalités (les ménages à haut revenu consommeraient 5,29 fois plus que ceux à bas revenus).

Ces deux premiers scénarios échouent donc à concilier le désendettement public, le maintien de la croissance et la maîtrise des inégalités. Une solution pourrait consister à agir sur la composition des dépenses publiques. Les économies porteraient sur les transferts bismarckiens, en les réduisant d’un montant supérieur à 20 milliards par an (-39 milliards par an). Ce recul serait partiellement compensé par une hausse des transferts beveridgiens (+19 milliards d’euros par an). Cela représente toujours 20 milliards d’euros d’économies au total. Dans ce cadre, le PIB est stimulé à la fois par la hausse des heures travaillées et de la demande de consommation des plus défavorisés (avec + 0,17 point de pourcentage de taux de croissance annuel sur la période). Ceci induit dans le même temps une réduction des inégalités : les ménages à haut revenu consommeraient 4,75 fois plus que ceux à bas revenu, grâce au soutien à la consommation des plus pauvres, mieux ciblée par les transferts de type beveridgiens. Le ratio de la dette publique sur le PIB diminue à 106,0 % en 2027, soit une réduction de 5,7 points par rapport à la situation actuelle, améliorant les prévisions de la LF de 2,3 points.

Ce résultat souligne combien la stratégie gouvernementale adoptée dans la LF 2024 était à la fois risquée, en tablant exagérément sur la croissance, et sous-optimale, en laissant de côté des possibilités de réduction de la dette publique qui n’entravaient ni la croissance, ni la lutte contre les inégalités.

Depuis l’adoption de la LF 2024, l’ensemble des stratégies budgétaires est contraint par les dernières décisions du gouvernement. La baisse de la consommation publique est déjà engagée pour un montant de 10 Md€ et la réduction des transferts bismarckiens (lors de la réforme des retraites de 2023) a été insuffisante. Une stratégie s’appuyant sur une recomposition des transferts publics reste néanmoins à privilégier. Pour minimiser les pertes de croissance et contenir la hausse des inégalités, un ajustement budgétaire reposant sur une réduction de 10 Md€ de la consommation publique et de 19,3 Md€ pour les transferts bismarckiens, accompagnée d’une hausse de 9,3 Md€ des transferts beveridgiens, ne ferait perdre que 0,17 point de pourcentage de croissance par an. Elle freinerait la hausse des inégalités : les ménages à haut revenu consommeraient 4,91 fois plus que ceux à bas revenu. La dette publique s’établirait à 106,3 % du PIB, soit une réduction de 2 points supplémentaires par rapport à la LF 2024.

Ce résultat en matière de croissance et d’inégalités domine largement celui obtenu dans le cas d’une simple baisse de 20 milliards d’euros par an de la consommation publique. Cette réduction des transferts bismarckiens peut résulter d’une baisse des pensions de retraite via leur désindexation sur l’inflation pendant deux années. La hausse des transferts beveridgiens via la hausse des minima sociaux (minimum vieillesse, RSA, etc.) limiterait les conséquences négatives sur les inégalités des autres ajustements budgétaires.

Le chemin à suivre pour parvenir à désendetter l’État français sera complexe. Débattre des priorités sur le plan des dépenses publiques est néanmoins d’autant plus nécessaire que de nouvelles dépenses liées au changement climatique sont à prévoir. En l’absence d’une croissance forte et durable, le gouvernement devra arbitrer entre une protection sociale plus ou moins redistributive et le financement de la transition énergétique ou des autres biens publics pour contenir son endettement et respecter les règles du pacte européen de stabilité et de croissance.

Dette et déficits: Perspectives gouvernementales irréalistes pour Fitch

Dette et déficits: Perspectives gouvernementales irréalistes pour Fitch

 

Pour les agences de notation, il semble bien qu’on considère les prévisions gouvernementales de rétablissement des comptes comme assez improbables. C’est notamment l’avis de Moody’s et de Fitch.

Fitch estime qu’outre les 10 milliards d’euros « d’économies d’urgence » annoncées en février pour 2024, « des mesures budgétaires supplémentaires seraient probablement nécessaires pour respecter les objectifs du gouvernement de 4,4% en 2024 et de ramener le déficit à 2,7% d’ici 2027 ».

Des arguments qui rejoignent ceux de l’agence de notation Moody’s quelques jours plus tôt. Aux yeux de l’agence, une telle dégradation du déficit public « rend improbable » la tenue, par le gouvernement, de son objectif de réduction du déficit, « tel qu’il le prévoit dans son plan budgétaire à moyen terme présenté en septembre ». Elle estime également insuffisantes les 10 milliards d’économies supplémentaires en 2024.
De son côté, la Cour des comptes évoque 50 milliards d’économie d’ici la fin du quinquennat pour parvenir à ces 3% de déficit public d’ici 2027. L’OFCE évoque, de son côté, un effort de 70 à 80 milliards d’euros.

 

Selon Fitch, lle niveau d’endettement, « le deuxième plus élevé des Etats souverains de la catégorie AA », devrait encore « augmenter progressivement pour atteindre près de 113% du PIB d’ici à la fin de 2025 ».

 Selon le gouvernement, la France devrait dépenser plus de 74 milliards d’euros en 2027 pour rembourser les intérêts de sa dette, contre 38,6 milliards en 2023.

 

États-Unis : une dette à 100 % du PIB

États-Unis : une dette à 100 % du PIB

 

La dette américaine inquiète  d’ une part compte tenu de sa croissance, d’autre part compte tenu de sa valeur absolue qui atteint 34.580 milliards de dollars. Mais il faut la rapporter à la richesse du pays et la dette américaine qui se situe à 100 % du PIB  est inférieure à celle de la France à 111 %.

L’endettement américain est cependant moins inquiétant que d’autres du fait que le dollar, monnaie du pays est aussi la monnaie de référence au plan international pour les échanges. Pour apprécier sa véritable valeur il faudrait donc la rapporter à l’ensemble des richesses que le dollar couvre.

À la différence toutefois de l’Europe, l’endettement américain a permis aussi de largement soutenir la croissance. A contrario par exemple de la France qui cumule augmentation de l’endettement et baisse de croissance (zéro croissance au premier trimestre 2024 par exemple).

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