Archive pour le Tag 'dette'

Dette : risque de nouvelle dégradation de la France(JPMorgan)

Les différentes dégradations de la note de la France ont placé la note souveraine de la France à son niveau le plus bas jamais enregistré, à savoir AA-, ou Aa3 sur l’échelle équivalente de Moody’s. Fitch, qui doit réexaminer la note du pays à la mi-mars, l’a assortie d’une « perspective négative », ce qui équivaut à un avertissement avant une nouvelle dégradation.

« Nous voyons des risques raisonnables (30%-40%) de nouvelles décisions de notation négative en France si le gouvernement s’avère incapable de mettre en oeuvre un plan d’assainissement budgétaire crédible à moyen terme », écrit JPMorgan dans une note publiée lundi soir, faisant référence soit à un abaissement complet de la note, soit à une réduction des perspectives.

 

Dette publique : soutenable jusqu’à quand ?

 Dette publique : soutenable  jusqu’à quand ?

 

L’économiste Maxime Menuet revient dans une tribune au « Monde » sur les débats que soulève la dette publique française. A partir de quand devient-elle trop lourde ? Les spécialistes du sujet ne s’entendent pas. Réduire les dépenses devient cependant inévitable.

 

En abaissant, le samedi 14 décembre, la note de la dette souveraine française d’un cran, l’agence Moody’s s’est-elle prise pour un empereur romain baissant le pouce lors des jeux pour déclarer l’insoutenabilité de nos finances publiques ?

Fort heureusement, Moody’s n’a pas ce pouvoir impérial sur les marchés. Comme souvent, sa décision aura peu d’effet sur les taux d’intérêt, les agences de notation validant généralement des anticipations déjà intégrées par les investisseurs. Mais cette dégradation soulève une vraie question : la France pourra-t-elle honorer ses engagements et refinancer sa dette ? En clair, la dette publique française est-elle réellement soutenable ?

Certains y voient une exigence comptable, comme si la soutenabilité dépendait uniquement de calculs savants sur la croissance et le déficit, dans le but de respecter des règles strictes. Mais soyons honnêtes, les prévisions budgétaires de Bercy sont à peu près aussi fiables que les prévisions météo d’autrefois.

D’autres y voient un argument moral, affirmant qu’une dette insoutenable pèserait lourdement sur les générations futures, ou la présentent comme un prérequis pour assurer l’efficacité des politiques économiques et protéger l’économie des crises. En réalité, la soutenabilité est devenue un mantra, un concept fourre-tout que chacun brandit pour servir sa cause : prôner la rigueur budgétaire, légitimer des règles comptables ou jouer la carte de la morale intergénérationnelle.

Les économistes eux-mêmes peinent à s’accorder. Certes, ils s’entendent sur les dangers d’une dette publique qui deviendrait incontrôlable – le fameux effet boule de neige –, mais ils ne parviennent pas à en définir les contours…

La dette : priorité du nouveau ministre de l’économie

 

La dette : priorité du nouveau ministre de l’économie

Le discours est à usage interne quand le premier ministre- comme le nouveau ministre de l’économie- considère que la question de l’endettement est centrale. Un message aussi à usage externe aussi pour  rassurer les institutions extérieures notamment financières. Le nouveau ministre de l’économie a au moins le mérite comme technicien de bien connaître la problématique financière et de manière plus large économique. Le problème évidemment pour lui sera de savoir de quels espaces de manœuvre il dispose pour opérer un redressement en même temps qu’un travail de réindustrialisation. Le temps risque de lui manquer compte tenu de la faible assise sur laquelle repose au Parlement le nouveau gouvernement Bayrou.

« Plus nous sommes endettés, plus la dette coûte, plus elle étouffe le pays. Nous devons réduire le déficit sans tuer la croissance. C’est cet équilibre que nous devons rechercher et c’est le sens du projet de budget pour 2025 que nous allons poursuivre », a développé le nouveau ministre de l’économie, Eric Lombard, au cours de la cérémonie de passation de pouvoirs avec Antoine Armand au ministère de l’économie et des finances, ce lundi soir.

Un peu plus tôt dans la journée, le premier ministre, François Bayrou, a plaidé pour un retour de l’objectif de déficit public « autour » de 5 % ou « un peu plus » en 2025, là où son prédécesseur Michel Barnier avait mis la barre à 5 %. Egalement chargé de la souveraineté industrielle et numérique, Eric Lombard sera épaulé de deux ministres et trois ministres délégués, dont Amélie de Montchalin au ministère du budget, qui sera chargée de bâtir un budget.

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Nouvelle dette publique record à 3303 milliards d’euros

Nouvelle dette publique record à  3303 milliards d’euros

La dette publique ne cesse de battre des records pour atteindre plus de 3300 milliards milliards; un chiffre complètement abstrait pour les Français -pas très forts en mathématiques- dont la dérive se fera sentir un jour ou l’autre quand les institutions financières l’auront décidé. ( La France par exemple est obligée d’emprunter des maintenant 300 milliards pour boucler son budget, les financeurs sont majoritairement étrangers et la charge financière représente pour les seuls intérêts 50 à 60 milliards).En moins de dix ans, la dette publique a grimpé de plus de 1000 milliards d’euros. Elle atteint 113,7 % du PIB et a augmenté de plus de 71 milliards d’euros en trois mois.

Sur les trois mois qui viennent de s’écouler, la dette a augmenté de « 71,7 milliards d’euros », contre 69 milliards d’euros au second trimestre, calcule l’Insee. Une hausse principalement due à la dette de l’État, qui a bondi de près de 60 milliards d’euros, selon les statisticiens nationaux. Parallèlement, la dette des administrations de Sécurité sociale a aussi augmenté, de même que celle des administrations publiques locales, « légèrement ». Pour rappel, au premier trimestre, elle s’élevait déjà à 3 159,7 milliards, puis à 3 228,4 milliards au deuxième, soit 112 % du PIB.

La e dette publique a plus que triplé en vingt ans. Et le rythme s’accélère : en seulement sept années sous la présidence d’Emmanuel Macron, elle s’est alourdie de plus de 1 000 milliards d’euros. La crise du Covid et le « quoi qu’il en coûte » sont bien sûr passés par là, cependant la France est le seul pays d’Europe qui n’a pas réduit sa dette depuis, a rappelé en guise d’avertissement le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau dans Le Figaro . Seules la Grèce et l’Italie font pire, lorsque l’on mesure la dette rapportée au PIB, selon les données Eurostat.

 

Dette publique : La France va emprunter un record de 300 milliards

Dette publique : La France va emprunter un record de 300 milliards

 

L’Agence France Trésor (AFT) vient d’annoncer ce jeudi qu’elle lèverait 300 milliards d’euros de dette sur les marchés financiers tout au long de l’année 2025. Du jamais vu. En 2024 elle avait levé le montant déjà inédit de 285 milliards, qui suivait le record précédent de 270 milliards en 2023.Notons que le coût des emprunts est actuellement autour de 50 milliards ( pour le seul remboursement des intérêts).

Les 300 milliards d’euros d’emprunt annoncés pour 2025 équivalent précisément au montant indiqué dans le projet de loi de finances (PLF) présenté en octobre dernier par le gouvernement Barnier, lequel a pourtant été censuré début décembre. « Dès le premier lundi de l’année 2025, nous émettrons sous les offices de la loi spéciale qui garantit la continuité financière de l’État . Cette loi nous autorise à continuer à réaliser toutes les opérations de trésorerie et de dette, et ce jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi de finances pour 2025 », détaille Antoine Deruennes, directeur général de l’AFT.

Dette: La France va emprunter un record de 300 milliards

Dette: La France va emprunter un record de 300 milliards

 

L’Agence France Trésor (AFT) vient d’annoncer ce jeudi qu’elle lèverait 300 milliards d’euros de dette sur les marchés financiers tout au long de l’année 2025. Du jamais vu. En 2024 elle avait levé le montant déjà inédit de 285 milliards, qui suivait le record précédent de 270 milliards en 2023.Notons que le coût des emprunts est actuellement autour de 50 milliards ( pour le seul remboursement des intérêts).

Les 300 milliards d’euros d’emprunt annoncés pour 2025 équivalent précisément au montant indiqué dans le projet de loi de finances (PLF) présenté en octobre dernier par le gouvernement Barnier, lequel a pourtant été censuré début décembre. « Dès le premier lundi de l’année 2025, nous émettrons sous les offices de la loi spéciale qui garantit la continuité financière de l’État . Cette loi nous autorise à continuer à réaliser toutes les opérations de trésorerie et de dette, et ce jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi de finances pour 2025 », détaille Antoine Deruennes, directeur général de l’AFT.

 

Avertissement sur la dette – Moody’s dégrade la France

Avertissement sur la dette – Moody’s dégrade  la France

L’agence de notation Moody’s a annoncé dégrader la note souveraine de la France d’un cran à Aa3 avec perspective stable ans la nuit du samedi 15 décembre, le jour même de la nomination du nouveau premier ministre François Bayrou. Cette décision «reflète notre opinion selon laquelle les finances publiques du pays seront considérablement affaiblies au cours des prochaines années», en raison d’une «fragmentation politique plus susceptible d’empêcher une consolidation budgétaire significative», indique l’agence. 

Ce n’est  pas un hasard si  lors de la cérémonie de  de passation de pouvoir a insisté sur la question de l’endettement.

La conséquence sera une hausse  des taux d’intérêt dont le coût sera transféré dans une inflation supportée surtout par les consommateurs, la croissance et l’emploi

Dette- Moody’s dégrade la France

Dette- Moody’s dégrade  la France 

L’agence de notation Moody’s a annoncé dégrader la note souveraine de la France d’un cran à Aa3 avec perspective stable ans la nuit du samedi 15 décembre, le jour même de la nomination du nouveau premier ministre François Bayrou. Cette décision «reflète notre opinion selon laquelle les finances publiques du pays seront considérablement affaiblies au cours des prochaines années», en raison d’une «fragmentation politique plus susceptible d’empêcher une consolidation budgétaire significative», indique l’agence. Ce n’est  pas un hasard si  lors de la cérémonie de  de passation de pouvoir a insisté sur la question de l’endettement.

1400 milliards: le coût de la dette pour les pays pauvres en 2023

1400 milliards: le coût de la dette pour les pays pauvres en 2023

Les pays en développement ont payé un montant record de 1.400 milliards de dollars pour le service de leur dette extérieure en 2023, en raison des taux d’intérêt très élevés, selon un rapport de la Banque mondiale publié mardi.

Parmi ces pays, « les plus pauvres et vulnérables » ont déboursé un montant record de 96,2 milliards de dollars pour le service de leur dette, dont près de 35 milliards pour les seuls coûts d’intérêt. Un record également. Ces pays sont ceux éligibles à un prêt de l’Association internationale de développement (IDA), l’agence de la Banque mondiale qui prête aux pays les plus pauvres.

La Banque mondiale  indique que le taux payé sur les prêts des créanciers officiels a doublé pour atteindre plus de 4%. Les taux appliqués par les créanciers privés ont été encore pires, atteignant 6%, au plus haut depuis 15 ans.

Motion de censure : dette française en hausse

Motion de censure :  dette française en hausse

L’écart (  «spread») entre les taux français et allemands s’agrandit et constitue est un signal d’alerte. Il reflète la confiance, ou plutôt la défiance, que les grands créanciers internationaux, notamment chinois ou américains, éprouvent envers notre économie. La France emprunte désormais plus cher que l’Espagne ou le Portugal, deux pays qui faisaient figure de maillon faible de l’Europe. Le coût d’emprunt de la France est désormais proche de celui de la Grèce, pays en quasi-faillite il y a une quinzaine d’années. Le «spread» entre les taux français et allemand est désormais proche de son niveau de 2012, lorsque la zone euro était menacée d’éclatement avec la quasi-faillite de la Grèce. 

La  dette «atteint désormais 3228 milliards d’euros» a rappelé le Premier ministre ces derniers jours. La hausse des taux va en effet finir par se répercuter sur la charge annuelle de la dette publique. On « va arriver à 60 milliards d’euros par an » rien que pour payer les intérêts de la dette, a ainsi averti le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, mercredi dernier. La situation de la France pèse même sur l’euro qui s’enfonçait ce lundi. Vers 17 heures, la monnaie européenne tombait de 1,00% face au billet vert, à 1,0470 dollar, et perdait 0,16% par rapport à la devise britannique, à 82,91 pence pour un euro.

 

Notation Dette France: Nouvelle bienveillance de l’agence S&P

Notation Dette France: Nouvelle bienveillance de l’agence S&P

Après la commission européenne, la France vient de bénéficier d’une nouvelle bienveillance de l’agence américaine  Standard & Poor’s qui maintient sa note inchangée, la laissant en «AA-», perspective «stable»

L’évaluation de l’agence américaine se fonde évidemment sur des considérations financières et économiques mais aussi politiques. En effet si la France devait être assez lourdement sanctionnée par les institutions internationales notamment les agences de notation, l’union économique européenne pourrait connaître une grave crise ajoutant encore au climat économique et géopolitique délétère mondial.. Or S&P a choisi de s’en tenir à sa note du mois de mai dernier, lorsqu’elle l’avait fait passer de «AA» à «AA-». L’agence sanctionnait alors la «détérioration de la position budgétaire» du pays. «Le déficit budgétaire de la France en 2023 a été nettement plus élevé que ce que nous avions prévu», avait justifié la société américaine, doutant que le déficit puisse revenir sous 3% du PIB d’ici 2027. 

L’agence de notation ne s’aligne pas sur l’inquiétude des marchés : le taux d’intérêt auquel l’Etat français emprunte à 10 ans a brièvement dépassé celui de la Grèce, atteignant 3,05% mercredi, ce qui signifie que les investisseurs ont considéré qu’il était aussi risqué de prêter à Athènes qu’à Paris… Dans l’attente du couperet de S&P, le taux français est repassé à 2,9% ce vendredi.

C’est bienveillance de la commission européenne et de l’agence de notation doit cependant être prise comme un sursis est la question de la dégradation pourrait se reposer en 2025 en fonction de l’évolution de la conjoncture économique mais aussi politique du pays. 

Dette France: Nouvelle bienveillance de l’agence S&P

Dette France: Nouvelle bienveillance de l’agence S&P

Après la commission européenne, la France vient de bénéficier d’une nouvelle bienveillance de l’agence américaine  Standard & Poor’s qui maintient sa note inchangée, la laissant en «AA-», perspective «stable». 

L’évaluation de l’agence américaine se fonde évidemment sur des considérations financières et économiques mais aussi politiques. En effet si la France devait être assez lourdement sanctionnée par les institutions internationales notamment les agences de notation, l’union économique européenne pourrait connaître une grave crise ajoutant encore au climat économique et géopolitique délétère mondial.. Or S&P a choisi de s’en tenir à sa note du mois de mai dernier, lorsqu’elle l’avait fait passer de «AA» à «AA-». L’agence sanctionnait alors la «détérioration de la position budgétaire» du pays. «Le déficit budgétaire de la France en 2023 a été nettement plus élevé que ce que nous avions prévu», avait justifié la société américaine, doutant que le déficit puisse revenir sous 3% du PIB d’ici 2027. 

L’agence de notation ne s’aligne pas sur l’inquiétude des marchés : le taux d’intérêt auquel l’Etat français emprunte à 10 ans a brièvement dépassé celui de la Grèce, atteignant 3,05% mercredi, ce qui signifie que les investisseurs ont considéré qu’il était aussi risqué de prêter à Athènes qu’à Paris… Dans l’attente du couperet de S&P, le taux français est repassé à 2,9% ce vendredi.

C’est bienveillance de la commission européenne et de l’agence de notation doit cependant être prise comme un sursis est la question de la dégradation pourrait se reposer en 2025 en fonction de l’évolution de la conjoncture économique mais aussi politique du pays

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Près de 10 milliards de dette : le bilan économique d’Anne Hidalgo

Près de 10 milliards de dette : le bilan économique d’Anne Hidalgo 

 Anne Hidalgo – qui vient d’annoncer au Monde sa décision de ne pas briguer de troisième mandat - assure avoir «des comptes à l’équilibre». La preuve, selon elle, ils sont «certifiés par un commissaire aux comptes et validés par les agences de notation». Une semaine auparavant, son ancien premier adjoint et ancien adjoint aux finances de la capitale, Emmanuel Grégoire, s’était lui aussi présenté en fervent défenseur du bilan de l’équipe municipale et notamment de son volet financier. En assurant sans sourciller que la Ville, «très bien gérée», n’avait «aucun problème de soutenabilité».   dette de la ville a plus que doublé depuis l’arrivée d’Anne Hidalgo à sa tête en 2014, passant de 4 à 9 milliards.

 

Dette publique: 10.000 milliards d’euros, le vrai montant

Dette publique: 10.000 milliards d’euros, le vrai montant 

 La dette souveraine de l’État français approche les 10 000 milliards d’euros soit la moitié du patrimoine économique national. Pour résorber cette dette, la solution du bon sens est-elle la dernière à laquelle songe le gouvernement ? Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière. ( dans La Tribune)

La dette souveraine de l’État français c’est l’ensemble des emprunts et des engagements souscrits par l’État et qu’il doit rembourser. Elle inclut la dette publique, les dettes hors bilan, les dettes isolées, la dette des entreprises du secteur public, la dette du déficit commercial, les dettes cachées et les dettes invisibles, etc. Elle représente environ la moitié du total du patrimoine économique national de 2023 (19 084,3 milliards d’euros). Cette dette est de fait garantie par ce patrimoine national. Accroitre sa valeur et réduire les dettes est impératif pour les épargnants et pour l’État. Explications et solution.

La dette publique c’est l’ensemble des emprunts contractés par l’État, la Sécurité sociale, les organismes divers d’administration centrale et les collectivités territoriales. À la fin de l’année 2023, la dette publique au sens de Maastricht s’est établie à 3 101,2 milliards d’euros soit 110,6% du PIB. D’après les chiffres de la Banque de France, 52% de la dette des administrations publiques françaises étaient détenus par des investisseurs étrangers. La France a payé 50,1 milliards d’euros en charge d’intérêts de cette dette et 26,05 milliards d’euros  à des non-résidents à comparer au déficit des transactions courantes de 28,1 milliards d’eurosCette dette était de 2 218,4 milliards d’euros à la fin du quatrième trimestre 2017, soit une augmentation d’environ 1 000 milliards d’euros depuis les élections présidentielles de 2017. Cette dette est restée élevée et s’est accrue rapidement. Elle a fait apparaitre des comportements d’épargne de précaution et elle a affaibli la croissance avec des conséquences préjudiciables pour les personnes les plus vulnérables.

« La valeur des engagements hors bilan donnés par l’État atteint 4 188 milliards d’euros au 31 décembre 2023. Ce montant représente plus de douze ans de produits régaliens et est en hausse de 266 milliards d’euros par rapport à 2022. Il se compose de plusieurs parties : les engagements de retraite des fonctionnaires, pour 1 841 milliards d’euros, les engagements de l’État au titre de sa mission de régulateur économique et social, pour 680 milliards d’euros (incluant les régimes spéciaux de retraite (SNCF, RATP) à hauteur de 262 milliards d’euros) et enfin les engagements financiers (1 591 milliards d’euros) qui comprennent notamment la protection de l’épargne réglementée, les prêts garantis par l’État et les garanties et engagement vis-à-vis de l’Union européenne«  Cour des comptes. La dette hors bilan, qui est moins commentée par la presse a aussi des conséquences lourdes sur le déficit, etc.

Au sens du traité de Maastricht, la dette de la Sécurité sociale doit être incorporée à la dette publique. Ce qui n’est pas entièrement le cas. C’est 145,1 milliards d’euros qui sont encore retirés de la dette publique et gérés par la CADES. La Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES) a été créée en 1996. Sa mission est de financer et d’éteindre la dette cumulée de la Sécurité Sociale. « Fin 2023, 242,6 milliards d’euros de dette sociale ont ainsi été amortis par la CADES sur les 387,7 milliards d’euros repris depuis sa création (y compris les 27,2 milliards d’euros au titre de 2023)« .

Le total des passifs financiers comptabilisé par l’agence de participation de l’État (APA) s’élevait à environ 238,525 milliards d’euros fin 2023. Cette dette n’est pas prise en compte dans la dette publique. L’endettement de ses entreprises demeure un risque pour l’État, particulièrement aujourd’hui avec une croissance lente de l’activité économique, qui compliquerait le remboursement des dettes ainsi contractées.

La dette du déficit commercial correspond au solde négatif de la balance commerciale d’un pays. En France, la balance commerciale enregistre uniquement les flux liés aux exportations et importations de biens. En 2023, le déficit commercial de la France s’est établit à 99,6 milliards d’euros. Si la balance commerciale reste longtemps déficitaire (depuis 2006), elle peut devenir un problème économique lorsque la dette qu’elle engendre devient très lourde à supporter.

La France touchera 40 milliards d’euros de l’UE (plan de relance Européen Next EU de 750 milliards d’euros) comme subvention pour son plan de relance de 100 milliards d’euros. A priori l’argent doit être remboursé par l’Europe sur 40 ans si elle arrive à mettre en place ses propres taxes. Dans le cas où les 27 pays ne s’entendraient pas, la France doit rembourser 67 milliards d’euros, équivalent à 17,3% du budget européen (contribution de la France au budget de l’UE). De plus dans le plan global de 750 milliards d’euros il y a 360 milliards d’euros de prêts potentiels mis au service des pays européens, une possibilité de nouveaux emprunts pour la France de 62,28 milliards d’euros. La contribution de la France aux ressources propres de l’Union européenne était de 26,1 milliards d’euros en 2023. Celle-ci est directement affectée à l’UE sans passer par le budget de l’État.

L’Europe n’est pas la seule à venir au secours de la France. Le FMI vient de voter une allocation de droits de tirage spéciaux de 650 milliards de dollars (DTS). Le DTS n’est pas considéré comme un emprunt. La France peut donc emprunter sans l’intégrer à sa dette publique jusqu’à 145% de sa quote-part (qui est de 5,2%). D’après le FMI, les dettes cachées nuisent à l’économie. Les lois nationales doivent être révisées pour assurer la transparence des obligations publiques. En France, la transparence n’est pas totale sur les prêts garantis, sur les formes inédites et complexes de financement et sur les accords de confidentialité, etc.

Les dettes invisibles correspondent au manque d’investissement dans l’entretien des infrastructures, le coût de la transition retardée ou de l’inaction climatique.

Pour l’entretien des infrastructures, il y a besoin d’investissements directs considérables pour assurer l’avenir. Selon les avis de CESE en 2020 : « si la France possède l’un des meilleurs réseaux d’infrastructures au monde, les besoins d’investissement sont énormes tant pour entretenir l’existant que pour relever les grands défis du siècle que sont la transition écologique et la révolution numérique » En 2023, les dépenses de l’État consacrée aux investissements directs étaient de 4,3% du PIB, en 2020 moins de 5%, alors qu’au début des années 1990, elles représentaient près de 20% du budget. Le pourcentage réel à retenir aujourd’hui est proche de 10% du PIB soit 282 milliards d’euros (145 milliards d’euros pour les projets en études).

Dans le PLF 2024 on trouve une différence de 7 milliards d’euros en faveur de la planification écologique. La France n’est qu’à la neuvième place au classement 2023 des pays les plus écologiques et engagés. Elle se prépare à mal vivre les +4°C à l’Horizon 2100. Le troisième plan national d’adaptation au changement climatique dévoilé le 25 octobre 2024 reste flou et loin de la réalité. D’après la direction générale du trésor DGT, les besoins nécessaires sont de 100 milliards d’euros par an de 2024 à 2030. D’après l’ADEME, pour une élévation des températures mondiales de près de +3,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, dans le scénario de transition retardée, la somme nécessaire serait de 1 100 milliards d’euros de 2030 à 2050.

« Les nouvelles règles encourageront davantage les réformes structurelles et les investissements publics qui renforcent la durabilité et la croissance ». La France a mis en œuvre d’importantes réformes structurelles au cours des dernières décennies. Ces réformes n’ont pas permis pour autant de combler l’écart de PIB par habitant avec les pays les plus performants. Avec une Assemblée nationale divisée, le gouvernement évite d’engager de nouvelles réformes des retraites, du chômage, etc. Il a choisi, en même temps, de réduire les dépenses et d’augmenter les impôts et taxes. Ce choix hasardeux ne défend pas la crédibilité financière de la France… « Les États membres seront invités à élaborer un plan budgétaire et structurel national à moyen terme qui s’étende sur 4 à 5 ans…Les États membres seront autorisés à demander une prolongation du plan jusqu’à sept ans au maximum s’ils s’engagent à mettre en œuvre un ensemble de réformes et d’investissements qui améliorent la croissance potentielle et le potentiel de résilience… ».

Avec 10 000 milliards d’euros  de dette souveraine, le défi serait de réduire la dette publique de 1 408 milliards d’euros sur 4 à 5 ans (revenir à 60% du PIB) et de limiter le déficit public à 3% au lieu de 6,2% prévu en 2024. Une seule solution reste possible : orienter l’épargne des ménages vers les investissements productifs publics.

Le multiplicateur d’investissement ou multiplicateur budgétaire établit un rapport entre les dépenses publiques et leurs effets sur les revenus globaux disponibles. Quand l’État investit, les dépenses produiront un effet démultiplié sur la production, l’emploi, le niveau de vie des citoyens et l’indépendance industrielle. Dans une économie, l’investissement joue le rôle d’un accélérateur, l’épargne celui d’un frein. Pour rejeter le multiplicateur d’investissement, l’analyse libérale met en avant son inefficacité à cause des emprunts qu’il faudra rembourser par des impôts à venir. Pour éviter la hausse des taux due aux emprunts bancaires, l’augmentation de la dette publique, la relance de la demande extérieure et la hausse des impôts, la meilleure solution serait d’investir en recourant aux épargnes des ménages gérés par des établissements de crédits publics (conformément au traité de Rome, les caisses de crédit publiques peuvent emprunter directement à la Banque centrale).

D’après la Fédération Bancaire Française « L’épargne est toujours abondante en France et les flux d’épargne restent dynamiques en 2023 à 315 milliards d’euros »L’épargne financière des ménages est estimée à 4 427,7 milliards d’euros en 2023, dont 935,5 milliards d’euros déposés sur les produits d’épargne réglementée. Une partie de cette manne peut être utilisée pour créer de nouveaux livrets réglementés au lieu d’augmenter la dette extérieure nette de la France qui a atteint 1 102 milliards d’euros soit 39,1% du PIB. Avec des plafonds de versement, les nouveaux produits d’épargne seraient garantis et rémunérés. Les nouveaux contrats devraient présenter plusieurs atouts pour les consommateurs : flexibilité, frais de gestion nuls, pas de frais de transfert, avantages fiscaux, etc.

Les investissements retenus doivent être de haute qualité, nécessaires et utiles tels que la transition écologique, la santé et la dépendance, la ruralité et les infrastructures, etc. La France ne devrait pas opérer de dépenses publiques de fonctionnement pour des raisons électorales, ni pratiquer une politique économique de l’offre.

La dernière étude du FMI en 2020, portant sur les pays avancés et les pays émergents, a montré que financer par un accroissement de la dette « une augmentation de l’investissement public égale à 1% du PIB renforcerait la confiance dans le redémarrage de l’activité et dynamiserait le PIB de 2,7%, l’investissement privé de 10% et l’emploi de 1,2% ».

Dette : risque de mise en tutelle de la France ( Baverez)

 

 

Selon les derniers éléments communiqués par le Gouvernement dans le cadre du programme de stabilité d’avril 2024, le poids de la charge de la dette de l’État devrait connaître une forte croissance dans les prochaines années, pour quasiment doubler à l’horizon 2027, atteignant 72,3 milliards d’euros, contre 39 milliards . La question de la mise en tutelle financière pourrait être poser comme le souligne Nicolas Baverez. Depuis plus de vingt ans, Nicolas Baverez* alerte sur le décrochage économique de la France. Cela ne l’empêche pas de croire encore que le pays peut éviter le déclassement, s’il accepte de se réformer en profondeur. Il détaille les conditions de ce «sursaut» dans son dernier livre.

* Historien et économiste de formation, Nicolas Baverez est avocat et éditorialiste au « Figaro » et au « Point »

NICOLAS BAVEREZ. - Depuis quatre décennies, la France décroche. Mais dresser le constat de son long déclin et proposer une stratégie de redressement national pour y mettre un terme a paradoxalement été considéré comme un crime de lèse-majesté ou un mauvais coup porté au pays. Démosthène rappelait à bon droit qu’« il est d’un bon citoyen de préférer les paroles qui sauvent aux paroles qui plaisent ». Le diagnostic que j’ai formulé sur l’état de la France et sur son refus de s’adapter aux bouleversements du XXIe siècle est aujourd’hui largement partagé. La crise, au départ économique, est devenue sociale, politique, diplomatique. Elle a explosé avec Emmanuel Macron, qui a fait de notre pays, comme à la fin de la IIIe et de la IVe République, l’homme malade de l’Europe.

 

 

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