Economie UE : Plan de relance à 27 : c’est loin d’être ficelé
Si le principe semble maintenant acquis après l’accord entre Merkel et Macron restent à en finir définir les modalités ce qui est loin d’être le cas notamment concernant le montant des aides, des prêts et des conditions de gestion budgétaire que certains pays exigent. Les pays d’une nord sont très réticents à accorder des sortes de subventions à des pays considérés comme irresponsables sur le plan budgétaire. Ces pays visés sont l’Italie mais aussi l’Espagne, la Grèce et la France qui voudrait bien s’inviter elle aussi à cette nouvelle modalité de financement des emprunts pour éviter d’avoir à subir une augmentation de taux d’intérêt de la part des agences de notation.
Dans sa «lettre d’invitation» au sommet, le président du Conseil européen, Charles Michel, estime qu’«un consensus se fait jour» sur la nécessité d’un tel plan et sur le fait qu’il devra «être financé par des emprunts» communs. Mais les divergences restent nombreuses, qu’il s’agisse de son montant, de sa durée, de l’équilibre entre prêts et subventions, des critères de répartition des aides, ainsi que de la délicate question d’une «conditionnalité», c’est-à-dire la contrepartie (par exemple des réformes) réclamée à un Etat en échange de ces fonds.
Partisans d’une plus grande rigueur financière, les quatre «frugaux» réclament un niveau de dépense «proportionné», beaucoup moins élevé que les 750 milliards annoncés. Et il optent pour des prêts, que chaque Etat devra donc rembourser, plutôt que des subventions, dont les modalités de remboursement ne sont pas définies dans la proposition de la Commission. Le Premier ministre suédois, Stefan Löfven, se dit «très critique sur le fait que l’UE devrait réunir 500 milliards d’euros (…) pour les distribuer ensuite sous forme de subventions, sans aucune obligation de remboursement, envoyant ainsi la facture aux futurs contribuables». Il faut noter que les divergences sont encore importantes sur la nature et les modalités de cette mutualisation des aides européennes. En outre sur ce terrain l’unanimité incontournable d’où une difficulté diplomatique qui pourra sans doute rallonger les délais au-delà de juillet.
Chômage : que les ministres arrêtent de se contenter d’être des commentateurs ( Placé)
Chômage : que les ministres arrêtent de se contenter d’être des commentateurs ( Placé)
Placé (EELV) recadre sérieusement Rebsamen qui récemment s’est encore contenté de commenter l’actualité du chômage (après sa sortie malheureuse sur le contrôle renforcé des chômeurs). Rebsamen a notamment déclaré qu’il n’y avait pas assez de croissance pour créer des emplois (une découverte !). Placé invite à l’action et non à se laisser aller pour étaler ses sentiments sur les médias. Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, a joué les maîtres d’écoles, ce dimanche, et a invité les ministres à «ne pas débiter» leurs «avis et sentiments» dans les médias, mais au contraire à «se concentrer» sur leur action, lors du grand entretien de RCJ, la radio de la Communauté Juive. «J’appelle à la responsabilité toutes celles et tous ceux au gouvernement qui, matin, midi et soir, passent sur les antennes des radios et télévisions, sur les chaines info notamment, et débitent un peu leurs avis, leurs sentiments ! Le ministre, vraiment, qu’il évite de raconter avis et sentiments et qu’il se concentre sur son action», a plaidé le sénateur. Le dirigeant du parti écologiste a notamment évoqué les récentes déclarations au Parisien de François Rebsamen, ministre du Travail, sur «l’échec» du gouvernement sur le chômage. Rebsamen, «c’est vraiment un très bon ami. Il était président du groupe socialiste au Sénat et on a travaillé très très bien» mais «ses sorties sur les chômeurs, ses sorties sur les réformes du droit du travail, faut vraiment qu’il arrête !». «Si le droit du travail c’était ça le problème dans ce pays, peut être que la droite l’aurait reformée pendant 10 ans. On n’est pas obligé de faire ce que la droite n’a pas fait pendant 10 ans. On est quand même une majorité de gauche ! Emmanuel Macron a lancé lui aussi des idées ! Eh bien, qu’il se concentre sur l’économie, qu’il se concentre sur l’action. Quand je vois les difficultés qu’on a eu lors des discussions sur l’Europe, encore tout récemment !», les ministres, «qu’ils se concentrent tous», a-t-il insisté. Jean-Vincent Placé à a plusieurs reprises refuser de participer à un gouvernement de François Hollande.