Des insecticides et un désherbant cancérigènes selon l’OMS
Des produits reconnus cancérigènes après des dizaines d’années d’utilisation aujourd’hui souvent interdits mais utilisés toujours dans des pays aux réglementations exotiques d’où viennent désormais nombre de légumes et de fruits ou encore pour les céréales. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte dans un communiqué sur le caractère possiblement cancérigène de trois agents chimiques très utilisés : le DDT, le 2/4 D et le lindane. Les insecticides lindane et DDT et l’herbicide 2,4-D, trois agents chimiques largement utilisés, ont été classés comme cancérigènes ou probablement cancérigènes pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Pour aboutir à ces conclusions, le CIRC explique dans un communiqué avoir mené une analyse détaillée de la littérature scientifique récente. Un groupe de travail constitué de 26 experts originaires de 13 pays différents a ainsi classé l’insecticide lindane comme cancérigène pour l’homme. Le lindane a largement été utilisé comme insecticide mais il s’est également retrouvé dans des produits pour le traitement des poux ou de la gale. Son utilisation est aujourd’hui interdite ou limitée dans la plupart des pays. Les experts disent disposer d’ »indications suffisantes » du caractère cancérigène du lindane chez l’homme pour le lymphome non hodgkinien (LNH). Le lindane a ainsi été placé dans le Groupe 1 par le CIRC, premier échelon de dangerosité de sa classification, au même titre que l’amiante par exemple. Un autre insecticide, le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) est classé à l’échelon inférieur (Groupe 2A), soit « probablement cancérigène pour l’homme« . Autrefois utilisé pour lutter contre les maladies véhiculée par les animaux et plus tard largement appliqué dans l’agriculture ainsi que pour éradiquer le paludisme, la majorité de ses utilisations a été interdites dans les années 1970. Toutefois, « le DDT et ses produits de dégradation sont très persistants« , souligne le CIRC. Des associations positives ont notamment été établies entre le DDT et des symptômes entraînant l’affaiblissement du système immunitaire, la perturbation des hormones sexuelles. Après des études épidémiologiques, l’agent chimique a également été associé positivement avec plusieurs maladies dont le cancer des testicules, le cancer du foie et le lymphome non hodkinien (LNH). Le dernier agent chimique visé est le 2,4-D, que le CIRC classe comme « peut-être cancérogène » pour l’homme (Groupe 2B), le troisième échelon de sa classification. Dénoncé depuis longtemps par les groupes environnementaux et les associations de consommateurs aux Etats-Unis, le 2,4-D est pourtant défendu par l’industrie agricole qui souligne son importance pour la production alimentaire. La population générale peut y être exposée par le biais des aliments, de l’eau, de la poussière ou d’applications résidentielles, et pendant la pulvérisation. Les avis du CIRC ne sont pas contraignants pour les firmes ou les particuliers qui souhaiteraient continuer l’industrialisation de ces trois agents chimiques. Cependant ils peuvent malgré tout influencer les autorités de régulation, le législateur ou l’opinion publique.