Un ambassadeur des migrations pour quoi faire ?
Curieux cette nomination assez surprenante d’un ambassadeur des migrations. Certes la question migratoire est de plus en plus importante, elle dépasse d’ailleurs la problématique des conflits en cours. En effet, il ne s’agit pas uniquement de la question des réfugiés politiques mais surtout des migrants pour raisons économiques ; du coup, cette problématique doit être gérée par un responsable politique susceptible de prendre en compte les différents éléments constitutifs de la problématique par les ministères concernés non par un ambassadeur. Pascal Teixeira da Silva a en effet été nommé ambassadeur de France des migrations et sera notamment chargé de travailler en amont avec les pays. Il semble bien que le rôle de cet ambassadeur sera forcément limité aux actions de court terme à mettre en œuvre dans les pays d’origine ou de transit pour freiner l’immigration avec notamment la mise en place de hotspots, c’est-à-dire de sorte de centre de triage des immigrés afin de n’autoriser l’entrée en France qu’au migrants justifiant du statut de réfugié politique. La question a pourtant des dimensions économiques, environnementales et technologiques. Il s’agit notamment d’inciter les pays pour à développer des activités susceptibles de fixer davantage la population active sur place. Il s’agit de prendre en compte et d’agir sur le climat qui accélère la désertification. Il s’agit d’opérer des transferts de technologie pour aider au développement. Autant d’éléments qui ne sont pas de la compétence d’un ambassadeur mais d’un responsable politique de haut niveau. La création de ce poste “un peu atypique” avait été annoncée par Emmanuel Macron le 28 août dernier lors d‘un mini-sommet euro-africain à Paris qui avait débouché sur une nouvelle feuille de route sur la question des migrations. “Il y a eu ce choix d‘avoir une fonction nouvelle mais qui est essentielle pour travailler avec les pays de transit des populations migrantes mais aussi avec des pays d‘origine”, a dit Christophe Castaner lors du compte rendu du conseil des ministres. “Nous savons que c‘est dans l‘amont qu‘il convient d‘œuvrer afin de gérer les situations de tension que nous connaissons, (notamment) à la frontière libyenne”, a-t-il ajouté. Il est essentiel “que nous puissions le plus en amont possible accompagner ces femmes et ces hommes qui se laissent enfermer