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Retraites: allongement et augmentations des cotisations ; réforme à minima

Retraites: allongement et augmentations des cotisations ; réforme à minima

 

 

 

Ayrault a surpris tout le monde sur les retraites non pas sur le fond car c’est une réforme à minima mais sur le calendrier. L’objectif était de pas mécontenter tout le monde, de couper herbe sous le pied à la manifestation du 10 septembre et d’affaiblir le mouvement en cours à propos du ralbol fiscal. Une opération sans doute réussie mais qui entrainera sûrement d’ici 5 ans une autre réforme. Dans une déclaration à Matignon, Jean-Marc Ayrault a indiqué que la durée de cotisations requise pour une retraite à taux plein serait progressivement relevée, d’un trimestre tous les trois ans à partir de 2020. Elle atteindra 43 ans en 2035: il n’y a « pas d’autre solution », a-t-il affirmé, assurant qu’il n’y aurait pas d’allongement ultérieur, au-delà de 2035.  La durée de cotisation est actuellement fixée à 41,5 ans pour la génération 1956.  Cette mesure « s’appliquera à tous: salariés du privé, fonctionnaires et agents des entreprises publiques », a précisé Jean-Marc Ayrault.  Pour des économies plus immédiates, les cotisations vieillesse acquittées par les entreprises et par les salariés seront augmentées progressivement pendant quatre ans: 0,15 point en 2014, puis 0,05 supplémentaire en 2015, 2016 et 2017, soit au final 0,3 point pour les actifs comme pour les employeurs en 2017.  Le gouvernement a finalement renoncé à augmenter la CSG pour financer le déficit des régimes de retraite, une piste qui avait paru s’éloigner avec le débat sur le poids de la fiscalité en France.  Une hausse de la CSG « pèserait sur l’ensemble des ménages, elle n’a pas été créée pour financer les retraites », a déclaré le Premier ministre.   »Ce sont donc les cotisations sociales qui seront sollicitées à un faible niveau et progressivement. C’était d’ailleurs les vœux des organisations syndicales de salariés », a-t-il ajouté. Avec cette réforme, le gouvernement compte faire des économies de 7,3 milliards d’euros en 2020 pour le régime général (salariés du privé). Cet apport, assuré en grande partie par la hausse des cotisations vieillesse – 4,4 milliards d’euros – permettra de compenser le déficit du régime général, évalué à 7,6 milliards d’euros en 2020. L’équilibre de tous les régimes sera atteint en 2040.  Lors d’une ultime concertation à Matignon lundi et mardi, le Premier ministre avait donné des gages à ses interlocuteurs – syndicats comme patronat – soucieux de s’assurer un large soutien à propos d’un dossier traditionnellement source de crispation.  Mais dès la fin de son intervention la CGT a affirmé qu’elle n’avait pas été « entendue », maintenant la journée de mobilisation du 10 septembre, fixée avec trois autres syndicats (FO, FSU, Solidaires) pour protester contre l’allongement de la durée de cotisation.  Pierre Gattaz, le patron du Medef, a fustigé une « non-réforme dangereuse » et « pas acceptable » pour le patronat. Côté politique, l’heure était aussi à la critique au sein de l’opposition: pour Hervé Mariton, député UMP et délégué général en charge du projet des retraites à l’UMP, « les comptes pour 2020 n’y sont pas », alors que pour Hervé Morin, député de l’Eure (président du Nouveau centre), avec ces annonces « on se moque du monde! L’équilibre n’y est pas et les injustices continuent! ».  Seule la CFDT s’est félicitée « des mesures de justice » pour certaines vieilles revendications, dont la prise en compte de la pénibilité.  M. Ayrault a ainsi confirmé la création d’un compte mis en place à partir de 2015 pour les salariés exerçant des métiers pénibles.  Il permettra à ces salariés de suivre une formation pour se reconvertir, travailler à temps partiel en fin de carrière ou partir plus tôt à la retraite. Et sera financé par les entreprises. « Son financement devrait, à partir de 2016, reposer sur une contribution payée par toutes les entreprises au titre de la solidarité inter-professionnelle et modulée en fonction de la pénibilité propre à chaque entreprise », a précisé M. Ayrault.  Le coût de ce volet devrait représenter « moins d’un milliard d’euros à l’horizon 2020 et quelque 2 à 2,5 milliards d’euros à l’horizon 2035″, selon lui.  Les retraités seront également mis à contribution: les majorations attribuées aux parents de trois enfants seront soumises à l’impôt, ce qui n’était pas le cas auparavant et ce, pour tous les régimes.  Le Premier ministre a aussi annoncé qu’il engagerait une réforme « pour que le financement de la protection sociale pèse moins sur le coût du travail ».




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