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Dérèglement climatique et fin du monde

Dérèglement climatique et fin du monde

Une étude australienne évoque la fin de la civilisation en 2050 si rien n’est fait pour freiner le réchauffement de la Terre. Un calendrier sans doute un peu trop alarmiste mais qui a le mérite d’évoquer les grandes tendances qui pourraient progressivement détruire des conditions de vie d’après un papier de Franceinfo. Mais des climatologues soulignent qu’il s’agit du « scénario du pire » et qu’une autre issue reste possible. La fin du monde, d’après un rapport (lien PDF en anglais) par le think tank australien Breakthrough-National Centre for Climate Restoration pourrait intervenir vers 2050. Si rien n’est fait pour limiter le réchauffement climatique, « la planète et l’humanité auront atteint un ‘point de non-retour’ à la moitié du siècle, dans laquelle la perspective d’une Terre largement inhabitable entraînerait l’effondrement des nations et de l’ordre mondial », avancent les auteurs, David Spratt, directeur de recherche à Breakthrough, et Ian Dunlop, ancien cadre de l’industrie des énergies fossiles. Selon eux, il existe « une forte probabilité que la civilisation humaine touche à sa fin » dans trois décennies.

En dix pages, le rapport brosse un tableau apocalyptique. En 2050, la hausse de la température moyenne à la surface du globe aura atteint 3 °C. Plus de la moitié de la population mondiale sera exposée à des chaleurs létales au moins 20 jours par an. Et cette météo mortelle persistera plus de 100 jours par an en Afrique de l’Ouest, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est. Deux milliards d’habitants seront affectés par le manque d’eau.

Des écosystèmes tels que la Grande Barrière de corail ou la forêt amazonienne se seront effondrés. Et en été, l’océan Arctique sera navigable, libre de toute glace. Quant au niveau des mers, il aura augmenté de 0,5 mètre. Un demi-siècle plus tard, en 2100, la hausse sera de 2 à 3 mètres. Dans les régions tropicales, on comptera plus d’un milliard de déplacés climatiques. L’agriculture ne sera plus viable dans les régions subtropicales. Les récoltes mondiales auront diminué d’un cinquième. Et la population de la planète sera exposée à des risques de pandémies.

Le changement climatique représente maintenant une menace existentielle à court ou moyen terme pour la civilisation humaine. Dans ce « scénario extrême », « l’ampleur des destructions dépasse notre capacité de modélisation », préviennent les auteurs de l’étude, reprenant les mots de l’ONG suédoise Global Challenges Foundation (en anglais) en 2018.

Ce tableau extrêmement pessimiste s’explique. Les auteurs de l’étude ont choisi de retenir les conséquences les plus graves du réchauffement climatique en partant du principe qu’elles sont souvent mises de côté dans les publications plus consensuelles, à l’image du rapport collégial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). David Spratt et Ian Dunlop « ont juste poussé à l’extrême les probabilités. Ils ont pris les plus faibles avec les conséquences les plus importantes », pondère Joël Savarino, directeur de recherche au CNRS et à l’Institut des géosciences et de l’environnement de Grenoble.

Aucun des experts interrogés par franceinfo ne pointe cependant une quelconque erreur dans ce rapport. Même si ce n’est pas une étude scientifique, « plutôt une compilation de certaines références et de rapports d’ONG », précise Benjamin Sultan, directeur de recherche à l’Institut de recherches pour le développement (IRD).

C’est un article qui présente une vision cauchemardesque, le scénario du pire, mais qui ne peut pas être exclu pour autant.

Les conséquences d’un tel réchauffement climatique ne seraient donc pas irréalistes, tout au plus exagérées. Une hausse des températures de 3 °C d’ici à 2050 est ainsi une projection « assez extrême », nuance Frédéric Parrenin, directeur de recherche au CNRS. « Si on agit modérément, selon les engagements pris à Paris en 2015, une hausse de 3 degrés arriverait plutôt en 2100″, ajoute-t-il. Joël Savarino, lui, évoque cette possibilité si un mécanisme de rétro-action positive, c’est-à-dire une modification qui amplifie le changement climatique, s’installait. « Si les pergélisols, ces sols gelés en permanence en Arctique, se mettent à fondre à cause du réchauffement climatique, ils pourraient libérer de puissants gaz à effet de serre et ainsi nourrir le réchauffement. »

« La canicule de 2003, qui a fait 15 000 morts en France, pourrait devenir un été normal », prévient Henri Waisman, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales, spécialiste du climat et coauteur du rapport du Giec d’octobre 2018.

De même, l’estimation du milliard de réfugiés climatiques avancée dans l’étude australienne est à prendre « avec prudence », insiste le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele, professeur à l’Université catholique de Louvain et ancien vice-président du Giec. « A la limite, peu importe le chiffre avancé, ajoute Henri Waisman, ce qui est vrai, c’est que des centaines de millions de personnes pourraient être affectées. » Car « aucune ville, aucune infrastructure portuaire n’est capable de s’adapter à une montée des eaux d’un ou deux mètres en quelques décennies », remarque Joël Savarino.

Ses conclusions sont-elles réalistes ?

Au-delà des conséquences « naturelles », le réchauffement climatique pourrait bel et bien entraîner une multiplication des conflits, comme l’affirme l’étude. « Le risque est possible dans certaines régions, notamment au Sahel pour l’accès à l’eau, confirme la climatologue Françoise Vimeux, directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement. Mais là encore, il existe beaucoup d’incertitudes. Les modèles sur les cycles de pluie, par exemple, sont incertains. »

Le déséquilibre proviendra de la nourriture. Si les pays exportateurs sont affaiblis par les aléas climatiques, on peut imaginer des gouvernements qui préservent leurs intérêts. Et si la nourriture commence à faire défaut…

Joël Savarino rappelle que la France compte à peine 3% d’agriculteurs dans sa population active. « Ça veut dire que 97% de la population est incapable de se nourrir toute seule. »

Les experts s’accordent sur un point : la fin de la « civilisation humaine » évoquée par l’étude est plus qu’hasardeuse. « La fin de la civilisation n’est pas la fin de l’humanité, tempère Jean-Pascal van Ypersele. En outre, pour parler de la fin de la civilisation, encore faut-il s’entendre sur ce qu’est la civilisation. Il n’y a pas une, mais des dizaines de civilisations avec des niveaux de résilience différents. » Le climatologue ne nie pas les dégâts qui pourraient être causés puisque « des infrastructures importantes seront détruites, des systèmes alimentaires seront mis à mal, il y aura des déplacements de population… » Mais l’humanité, elle, perdurera, même si elle devra s’adapter.

Un monde avec 3 °C supplémentaires est une menace très sérieuse. Ce n’est pas seulement l’environnement et les écosystèmes qui seraient menacés, mais également notre société telle que nous la connaissons.

Françoise Vimeux évoque elle aussi « une autre manière de vivre ». « Cela serait un changement brutal, mais ce ne serait pas la fin du monde. La vie a déjà survécu à des catastrophes, l’humanité survivra aussi. Son extinction n’est pas pour tout de suite », assure Joël Savarino.

Ce scénario catastrophe est-il inéluctable ?
Les auteurs de l’étude australienne plaident pour « une mobilisation mondiale massive » et jugent que celle-ci est « nécessaire dans la prochaine décennie ». Ils font une analogie avec le plan Marshall lancé après la Seconde Guerre mondiale. Sans pour autant s’étendre sur le contenu d’un tel plan.

Gilles Ramstein, directeur de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, déplore cette comparaison et critique l’idée sous-jacente de « mettre l’industrie au service de la lutte contre le réchauffement climatique ». Le climatologue le reconnaît cependant : « Il faut une planification à long terme à l’échelle mondiale pour réduire notre facture énergétique sur vingt ans, en particulier dans les transports et le chauffage. » Une planification qui « entre en contradiction avec la rentabilité immédiate », souligne-t-il. Or « il y a de très gros intérêts financiers en jeu qui vont intéresser de grands groupes. Et il ne faut pas donner massivement de l’argent à une industrie polluante qui va se refaire sur le dos de l’économie verte. »

Le chercheur prône une mesure iconoclaste : « Il faut faire par exemple des transferts de technologies gratuits vers l’Afrique et les pays sous-développés, pour éviter qu’ils ne passent par la phase de la combustion et des énergies fossiles comme les pays riches ou l’Inde, la Chine, les pays en développement. »

Le Giec aussi « propose des solutions concrètes, mais aussi des paris technologiques pour capter le CO2 atmosphérique, par exemple », rappelle Françoise Vimeux. Selon le Giec, il faut en priorité s’attaquer aux émissions de gaz à effet de serre, à commencer par le dioxyde de carbone (CO2). Pour que la hausse des températures ne dépasse pas 1,5 °C, il faut diminuer d’environ 45% les émissions mondiales de CO2 d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 2010, puis atteindre vers 2050 la neutralité carbone, c’est-à-dire le point où les émissions sont compensées par l’élimination du CO2 présent dans l’atmosphère. Il faudrait aussi que les énergies renouvelables fournissent 70 à 85% de l’électricité en 2050. Les émissions de CO2 de l’industrie, elles, devraient être inférieures d’environ 65 à 90% en 2050 par rapport à ce qu’elles étaient en 2010.

Outre la production d’énergie et l’industrie, il faudrait revoir les politiques d’aménagement du territoire, réformer les modèles agricoles, développer des moyens de transports moins polluants, construire des bâtiments moins énergivores… Il faudrait aussi préserver les écosystèmes, reboiser, restaurer les sols pour que le carbone y reste stocké, mais aussi développer des technologies de capture et de stockage du carbone dans l’air, comme le font naturellement les arbres.

La facture de tels bouleversements est vertigineuse. Le Giec évalue les investissements nécessaires dans le système énergétique à 2 400 milliards de dollars par an entre 2016 et 2035. Cela revient à consacrer environ 2,5% du PIB mondial à la lutte contre le réchauffement climatique.

« Ce n’est pas un problème insoluble, il faut une vraie solidarité, une vraie politique internationale. Il faut que l’ONU ait plus d’importance », assure Frédéric Parrenin. Pour autant, « le progrès technologique ne résoudra pas tout », prévient le climatologue. « Pour réduire les gaz à effet de serre, il ne faut pas attendre que les gouvernements agissent, ils ne peuvent pas tout faire, poursuit Henri Waisman. Les villes, les régions, le secteur privé, les citoyens, tous ont un rôle fondamental. »

Pour le climatologue Gilles Ramstein, la « posture catastrophiste » de l’étude australienne a une vertu : « Elle permet de lancer une alerte encore plus forte. » « Si on ne fait rien, les réactions vont être de plus en plus émotionnelles et les choix qui seront faits ne seront pas forcément les bons, fait valoir l’expert. Plus tôt on commencera à changer de cap, mieux ce sera. Mais malheureusement, pour l’heure, rien ne bouge. »

« La prise en compte du risque maximum, c’est une approche intéressante, juge son confrère Benjamin Sultan. Si on se montre trop conservateur ou réservé dans nos prévisions, en écartant les fourchettes les plus hautes, on risque de ne pas être préparé. »

Mais « c’est à double tranchant », avertit la climatologue Françoise Vimeux. « C’est important de transmettre nos connaissances pour sensibiliser les citoyens, éveiller les consciences, éclairer la prise de décision, mais ce n’est pas utile d’être aussi alarmiste. »

Cela peut créer un sentiment de fatalité. Cela désarme. Les gens vont se dire : « Cela ne sert à rien, c’est la fin, c’est trop tard. » Mais ce n’est pas vrai. Il n’est pas trop tard.

A l’inverse, « exposer les différents scénarios, c’est aussi donner la possibilité de débattre de ce qui est acceptable ou non socialement, argumente la chercheuse. Accepte-t-on que la Grande Barrière de corail soit détruite ? Accepte-t-on qu’il y ait des millions de déplacés ? Ce sont des questions sociétales. »

« On peut éviter ce pire scénario. Toutes les décisions qu’on va prendre ou pas dans les dix ans vont avoir des conséquences. Les dix prochaines années, c’est l’échéance si on veut empêcher un réchauffement supérieur à 1,5 ou 2 °C, note Benjamin Sultan. Il faut changer complètement, il faut des transitions radicales sur notre façon de consommer, de produire, dans tous les secteurs et partout dans le monde. »

« Si on écoute les discours alarmistes, il y a le risque de dire que c’est foutu. Ça ne l’est pas. La jeunesse défile dans le monde entier. Ces discussions, on ne les avait pas il y a cinq ou dix ans », renchérit Henri Waisman. Le coauteur du rapport du Giec l’assure : « C’est loin d’être perdu. Au-delà de la crainte de l’échec, il est possible d’y arriver, et c’est même souhaitable. »

Dérèglement climatique : la fin du monde en 2050 ?

Dérèglement climatique : la fin du monde en 2050 ?

Une étude australienne évoque la fin de la civilisation en 2050 si rien n’est fait pour freiner le réchauffement de la Terre. Un calendrier sans doute un peu trop alarmiste mais qui a le mérite d’évoquer les grandes tendances qui pourraient progressivement détruire des conditions de vie d’après un papier de Franceinfo. Mais des climatologues soulignent qu’il s’agit du « scénario du pire » et qu’une autre issue reste possible. La fin du monde, d’après un rapport (lien PDF en anglais) par le think tank australien Breakthrough-National Centre for Climate Restoration pourrait intervenir vers 2050. Si rien n’est fait pour limiter le réchauffement climatique, « la planète et l’humanité auront atteint un ‘point de non-retour’ à la moitié du siècle, dans laquelle la perspective d’une Terre largement inhabitable entraînerait l’effondrement des nations et de l’ordre mondial », avancent les auteurs, David Spratt, directeur de recherche à Breakthrough, et Ian Dunlop, ancien cadre de l’industrie des énergies fossiles. Selon eux, il existe « une forte probabilité que la civilisation humaine touche à sa fin » dans trois décennies.

En dix pages, le rapport brosse un tableau apocalyptique. En 2050, la hausse de la température moyenne à la surface du globe aura atteint 3 °C. Plus de la moitié de la population mondiale sera exposée à des chaleurs létales au moins 20 jours par an. Et cette météo mortelle persistera plus de 100 jours par an en Afrique de l’Ouest, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est. Deux milliards d’habitants seront affectés par le manque d’eau.

Des écosystèmes tels que la Grande Barrière de corail ou la forêt amazonienne se seront effondrés. Et en été, l’océan Arctique sera navigable, libre de toute glace. Quant au niveau des mers, il aura augmenté de 0,5 mètre. Un demi-siècle plus tard, en 2100, la hausse sera de 2 à 3 mètres. Dans les régions tropicales, on comptera plus d’un milliard de déplacés climatiques. L’agriculture ne sera plus viable dans les régions subtropicales. Les récoltes mondiales auront diminué d’un cinquième. Et la population de la planète sera exposée à des risques de pandémies.

Le changement climatique représente maintenant une menace existentielle à court ou moyen terme pour la civilisation humaine. Dans ce « scénario extrême », « l’ampleur des destructions dépasse notre capacité de modélisation », préviennent les auteurs de l’étude, reprenant les mots de l’ONG suédoise Global Challenges Foundation (en anglais) en 2018.

Ce tableau extrêmement pessimiste s’explique. Les auteurs de l’étude ont choisi de retenir les conséquences les plus graves du réchauffement climatique en partant du principe qu’elles sont souvent mises de côté dans les publications plus consensuelles, à l’image du rapport collégial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). David Spratt et Ian Dunlop « ont juste poussé à l’extrême les probabilités. Ils ont pris les plus faibles avec les conséquences les plus importantes », pondère Joël Savarino, directeur de recherche au CNRS et à l’Institut des géosciences et de l’environnement de Grenoble.

Aucun des experts interrogés par franceinfo ne pointe cependant une quelconque erreur dans ce rapport. Même si ce n’est pas une étude scientifique, « plutôt une compilation de certaines références et de rapports d’ONG », précise Benjamin Sultan, directeur de recherche à l’Institut de recherches pour le développement (IRD).

C’est un article qui présente une vision cauchemardesque, le scénario du pire, mais qui ne peut pas être exclu pour autant.

Les conséquences d’un tel réchauffement climatique ne seraient donc pas irréalistes, tout au plus exagérées. Une hausse des températures de 3 °C d’ici à 2050 est ainsi une projection « assez extrême », nuance Frédéric Parrenin, directeur de recherche au CNRS. « Si on agit modérément, selon les engagements pris à Paris en 2015, une hausse de 3 degrés arriverait plutôt en 2100″, ajoute-t-il. Joël Savarino, lui, évoque cette possibilité si un mécanisme de rétro-action positive, c’est-à-dire une modification qui amplifie le changement climatique, s’installait. « Si les pergélisols, ces sols gelés en permanence en Arctique, se mettent à fondre à cause du réchauffement climatique, ils pourraient libérer de puissants gaz à effet de serre et ainsi nourrir le réchauffement. »

« La canicule de 2003, qui a fait 15 000 morts en France, pourrait devenir un été normal », prévient Henri Waisman, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales, spécialiste du climat et coauteur du rapport du Giec d’octobre 2018.

De même, l’estimation du milliard de réfugiés climatiques avancée dans l’étude australienne est à prendre « avec prudence », insiste le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele, professeur à l’Université catholique de Louvain et ancien vice-président du Giec. « A la limite, peu importe le chiffre avancé, ajoute Henri Waisman, ce qui est vrai, c’est que des centaines de millions de personnes pourraient être affectées. » Car « aucune ville, aucune infrastructure portuaire n’est capable de s’adapter à une montée des eaux d’un ou deux mètres en quelques décennies », remarque Joël Savarino.

Ses conclusions sont-elles réalistes ?

Au-delà des conséquences « naturelles », le réchauffement climatique pourrait bel et bien entraîner une multiplication des conflits, comme l’affirme l’étude. « Le risque est possible dans certaines régions, notamment au Sahel pour l’accès à l’eau, confirme la climatologue Françoise Vimeux, directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement. Mais là encore, il existe beaucoup d’incertitudes. Les modèles sur les cycles de pluie, par exemple, sont incertains. »

Le déséquilibre proviendra de la nourriture. Si les pays exportateurs sont affaiblis par les aléas climatiques, on peut imaginer des gouvernements qui préservent leurs intérêts. Et si la nourriture commence à faire défaut…

Joël Savarino rappelle que la France compte à peine 3% d’agriculteurs dans sa population active. « Ça veut dire que 97% de la population est incapable de se nourrir toute seule. »

Les experts s’accordent sur un point : la fin de la « civilisation humaine » évoquée par l’étude est plus qu’hasardeuse. « La fin de la civilisation n’est pas la fin de l’humanité, tempère Jean-Pascal van Ypersele. En outre, pour parler de la fin de la civilisation, encore faut-il s’entendre sur ce qu’est la civilisation. Il n’y a pas une, mais des dizaines de civilisations avec des niveaux de résilience différents. » Le climatologue ne nie pas les dégâts qui pourraient être causés puisque « des infrastructures importantes seront détruites, des systèmes alimentaires seront mis à mal, il y aura des déplacements de population… » Mais l’humanité, elle, perdurera, même si elle devra s’adapter.

Un monde avec 3 °C supplémentaires est une menace très sérieuse. Ce n’est pas seulement l’environnement et les écosystèmes qui seraient menacés, mais également notre société telle que nous la connaissons.

Françoise Vimeux évoque elle aussi « une autre manière de vivre ». « Cela serait un changement brutal, mais ce ne serait pas la fin du monde. La vie a déjà survécu à des catastrophes, l’humanité survivra aussi. Son extinction n’est pas pour tout de suite », assure Joël Savarino.

Ce scénario catastrophe est-il inéluctable ?
Les auteurs de l’étude australienne plaident pour « une mobilisation mondiale massive » et jugent que celle-ci est « nécessaire dans la prochaine décennie ». Ils font une analogie avec le plan Marshall lancé après la Seconde Guerre mondiale. Sans pour autant s’étendre sur le contenu d’un tel plan.

Gilles Ramstein, directeur de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, déplore cette comparaison et critique l’idée sous-jacente de « mettre l’industrie au service de la lutte contre le réchauffement climatique ». Le climatologue le reconnaît cependant : « Il faut une planification à long terme à l’échelle mondiale pour réduire notre facture énergétique sur vingt ans, en particulier dans les transports et le chauffage. » Une planification qui « entre en contradiction avec la rentabilité immédiate », souligne-t-il. Or « il y a de très gros intérêts financiers en jeu qui vont intéresser de grands groupes. Et il ne faut pas donner massivement de l’argent à une industrie polluante qui va se refaire sur le dos de l’économie verte. »

Le chercheur prône une mesure iconoclaste : « Il faut faire par exemple des transferts de technologies gratuits vers l’Afrique et les pays sous-développés, pour éviter qu’ils ne passent par la phase de la combustion et des énergies fossiles comme les pays riches ou l’Inde, la Chine, les pays en développement. »

Le Giec aussi « propose des solutions concrètes, mais aussi des paris technologiques pour capter le CO2 atmosphérique, par exemple », rappelle Françoise Vimeux. Selon le Giec, il faut en priorité s’attaquer aux émissions de gaz à effet de serre, à commencer par le dioxyde de carbone (CO2). Pour que la hausse des températures ne dépasse pas 1,5 °C, il faut diminuer d’environ 45% les émissions mondiales de CO2 d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 2010, puis atteindre vers 2050 la neutralité carbone, c’est-à-dire le point où les émissions sont compensées par l’élimination du CO2 présent dans l’atmosphère. Il faudrait aussi que les énergies renouvelables fournissent 70 à 85% de l’électricité en 2050. Les émissions de CO2 de l’industrie, elles, devraient être inférieures d’environ 65 à 90% en 2050 par rapport à ce qu’elles étaient en 2010.

Outre la production d’énergie et l’industrie, il faudrait revoir les politiques d’aménagement du territoire, réformer les modèles agricoles, développer des moyens de transports moins polluants, construire des bâtiments moins énergivores… Il faudrait aussi préserver les écosystèmes, reboiser, restaurer les sols pour que le carbone y reste stocké, mais aussi développer des technologies de capture et de stockage du carbone dans l’air, comme le font naturellement les arbres.

La facture de tels bouleversements est vertigineuse. Le Giec évalue les investissements nécessaires dans le système énergétique à 2 400 milliards de dollars par an entre 2016 et 2035. Cela revient à consacrer environ 2,5% du PIB mondial à la lutte contre le réchauffement climatique.

« Ce n’est pas un problème insoluble, il faut une vraie solidarité, une vraie politique internationale. Il faut que l’ONU ait plus d’importance », assure Frédéric Parrenin. Pour autant, « le progrès technologique ne résoudra pas tout », prévient le climatologue. « Pour réduire les gaz à effet de serre, il ne faut pas attendre que les gouvernements agissent, ils ne peuvent pas tout faire, poursuit Henri Waisman. Les villes, les régions, le secteur privé, les citoyens, tous ont un rôle fondamental. »

Pour le climatologue Gilles Ramstein, la « posture catastrophiste » de l’étude australienne a une vertu : « Elle permet de lancer une alerte encore plus forte. » « Si on ne fait rien, les réactions vont être de plus en plus émotionnelles et les choix qui seront faits ne seront pas forcément les bons, fait valoir l’expert. Plus tôt on commencera à changer de cap, mieux ce sera. Mais malheureusement, pour l’heure, rien ne bouge. »

« La prise en compte du risque maximum, c’est une approche intéressante, juge son confrère Benjamin Sultan. Si on se montre trop conservateur ou réservé dans nos prévisions, en écartant les fourchettes les plus hautes, on risque de ne pas être préparé. »

Mais « c’est à double tranchant », avertit la climatologue Françoise Vimeux. « C’est important de transmettre nos connaissances pour sensibiliser les citoyens, éveiller les consciences, éclairer la prise de décision, mais ce n’est pas utile d’être aussi alarmiste. »

Cela peut créer un sentiment de fatalité. Cela désarme. Les gens vont se dire : « Cela ne sert à rien, c’est la fin, c’est trop tard. » Mais ce n’est pas vrai. Il n’est pas trop tard.

A l’inverse, « exposer les différents scénarios, c’est aussi donner la possibilité de débattre de ce qui est acceptable ou non socialement, argumente la chercheuse. Accepte-t-on que la Grande Barrière de corail soit détruite ? Accepte-t-on qu’il y ait des millions de déplacés ? Ce sont des questions sociétales. »

« On peut éviter ce pire scénario. Toutes les décisions qu’on va prendre ou pas dans les dix ans vont avoir des conséquences. Les dix prochaines années, c’est l’échéance si on veut empêcher un réchauffement supérieur à 1,5 ou 2 °C, note Benjamin Sultan. Il faut changer complètement, il faut des transitions radicales sur notre façon de consommer, de produire, dans tous les secteurs et partout dans le monde. »

« Si on écoute les discours alarmistes, il y a le risque de dire que c’est foutu. Ça ne l’est pas. La jeunesse défile dans le monde entier. Ces discussions, on ne les avait pas il y a cinq ou dix ans », renchérit Henri Waisman. Le coauteur du rapport du Giec l’assure : « C’est loin d’être perdu. Au-delà de la crainte de l’échec, il est possible d’y arriver, et c’est même souhaitable. »

Dérèglement-climatique-et-dérèglement-civilisationnel

Dérèglement-climatique-et-dérèglement-civilisationnel

par
Philippe Lukacs

Economiste

L’économiste Philippe Lukacs rappelle, dans une tribune au « Monde », que le concept de « décivilisation » brandie dans le débat public, a été utilisé par l’ethnologue Robert Jaulin en 1974 pour dénoncer la destruction des modes de vie humains par un système économique prédateur de l’homme et de la nature.

Oui, comme le président de la République l’a évoqué le 24 mai, nous risquons non seulement un dérèglement climatique mais aussi un dérèglement civilisationnel, une « décivilisation ». Mais ce risque de décivilisation n’est pas celui de la perte des bonnes mœurs ou la déliquescence des hiérarchies, selon la conception qu’en donne Renaud Camus avec son essai de 2011 (Décivilisation, Fayard, 2011) dans un mouvement réactionnaire de regret du passé. Il n’appelle pas non plus à un « sursaut moral » comme le chef de l’Etat nous y a invités en réaction aux récentes émeutes.

Le risque est plus fondamental : c’est la logique même de notre civilisation qui nous entraîne vers une décivilisation. Il ne s’agit donc pas de chercher à maintenir un ordre ancien regretté mais, tout au contraire, de sortir le plus vite possible d’une logique mortifère.

Dès 1923, le philosophe György Lukacs (1885-1971) dénonçait, après Karl Marx (1818-1883), le risque d’une transformation du monde et de l’humanité en « choses », en marchandises échangeables : une « réification » du monde (Histoire et conscience de classe. Essais de dialectique marxiste, Paris, Les Editions de Minuit, 1960).

Notre aveuglement à l’égard ce qui est au-delà des marchandises, le climat notamment, n’est-il pas justement une des conséquences de ce mouvement de réification du monde ? En 1972, l’économiste Dennis Meadows, dans son fameux rapport sur « Les limites de la croissance », montrait que la logique selon laquelle nous construisons aujourd’hui notre univers de vie conduit à la mort de l’humanité, et donc de la civilisation.

En 2005, le sociologue Hartmut Rosa soulignait que notre logique d’accélération entraîne de multiples dysfonctionnements, non seulement écologiques, économiques mais aussi politiques, et se répercute même sur chaque individu (Accélération, une critique sociale du temps, La Découverte, 2013). Il montrait que dérèglement climatique et dérèglement civilisationnel sont liés.

Nous devons faire évoluer notre oekonomia, au sens étymologique du terme, c’est-à-dire la logique selon laquelle nous construisons notre « maison ». L’économie doit aujourd’hui élargir son regard. Non plus avoir comme unique préoccupation celle de l’optimisation de la production mais, plus largement, être attentive aux interdépendances, tant sociales qu’avec la nature.

Dérèglement climatique: une question d’abord un problème politique

Dérèglement climatique: une question d’abord un problème politique 

TRIBUNE
par Dominique Bourg

Philosophe

et Cyril Dion

Cinéaste et écrivain dans le Monde

Le 11 avril, à l’Assemblée nationale, Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, s’écriait : « Le dérèglement [climatique] est une réalité qui n’est pas politique, mais qui est naturelle. Cessez d’en faire des objets de polémique. (…) Arrêtez l’idéologie, entrez dans le pragmatisme et les solutions. C’est à ce prix-là qu’on réunira nos concitoyens avec l’écologie. En n’en faisant pas un champ de bataille stérile. »

Quelques jours plus tard, le 14 avril, le journaliste Hugo Clément réagissait à une violente polémique sur les réseaux sociaux. Alors qu’il était accusé d’avoir contribué à banaliser le Rassemblement national et permis une vaste opération de « greenwashing » du parti en allant débattre avec Jordan Bardella dans un événement organisé par le magazine réactionnaire et xénophobe Valeurs actuelles, où il avait reçu de longs applaudissements et l’onction du leader du parti d’extrême droite (qui a notamment déclaré : « Je partage beaucoup de ce qui a été dit. Et je pense que si l’écologie politique veut mener son combat à bien pour alerter l’opinion, il faudrait peut-être moins de Sandrine Rousseau et un peu plus d’Hugo Clément »), le journaliste répliquait : « Il faut débattre avec TOUT le monde (…). La vraie victoire de l’écologie sera le jour où TOUS les partis politiques proposeront des mesures à la hauteur des enjeux. »

Ces deux épisodes nous plongent au cœur du problème : l’écologie est-elle politique ? De gauche ou de droite ? Doit-elle au contraire échapper à toute polémique, dans une logique transpartisane ? Dans ce cas, faut-il tenter de convaincre des partis réactionnaires, ouvertement xénophobes, peu démocrates, répressifs à l’égard des minorités et des communautés LGBTQIA+, de s’engager pour le devenir de la planète au nom d’un intérêt supérieur – au motif que si la planète devient inhabitable, tout le reste serait accessoire ?

. Contrairement à ce qu’affirme Christophe Béchu, le dérèglement climatique n’est pas une réalité « naturelle », mais un phénomène tant social que géophysique, causé par des décennies d’activités humaines, qui résultent de décisions et d’orientations politiques.

Dérèglement climatique : la responsabilité occidentale dans les pays pauvres

Dérèglement climatique : la responsabilité occidentale dans les pays pauvres

L’enjeu de l’adaptation au réchauffement climatique place les Etats les plus riches face à des responsabilités nouvelles. Ces pays portent une responsabilité particulière dans ce dérèglement après quelque deux siècles de développement économique.(Le Monde)

 

Le Pakistan a souvent mauvaise presse dans les pays occidentaux. Accès d’extrémisme religieux, système politique dysfonctionnel, menaces de défaut sur la dette extérieure sur le modèle funeste du Sri Lanka : le tableau était déjà alarmant avant les inondations dévastatrices dont le pays a été la victime au cours des dernières semaines.

Ce désastre, qui a frappé notamment la grande province du Sind, a entraîné la mort d’au moins un millier de personnes. Les dégâts subis par les infrastructures se chiffreront en milliards de dollars. Cette situation dramatique doit être considérée pour ce qu’elle est : une préfiguration parmi bien d’autres des bouleversements à venir entraînés par le dérèglement climatique. Les pays les plus instables, politiquement et économiquement, y seront malheureusement les plus exposés.

 

De fait, l’aide dont le Pakistan a cruellement besoin n’a plus guère à voir avec celle habituellement mobilisée pour répondre à une catastrophe naturelle. Il ne s’agit plus seulement aujourd’hui de secours ponctuels avant un retour à la normale. Outre l’aide d’urgence, toujours indispensable, et l’attention portée à la situation alimentaire, qui pourrait se tendre sur place bien après le reflux des eaux, du fait de la destruction de centaines de milliers d’hectares de cultures, il faudrait aussi permettre au pays de se préparer à encaisser des chocs similaires à venir, alimentés par le même réchauffement climatique.

L’enjeu dépasse de beaucoup le seul Pakistan. Il est immense et place les pays les plus riches face à des responsabilités nouvelles. Pour une bonne partie du Sud global, ces pays portent en effet une responsabilité particulière dans ce dérèglement du fait de près de deux siècles d’un développement économique marqué par l’essor de l’industrie.

D’une conférence sur le climat à l’autre, les plus riches prennent des engagements en matière de financement de cette adaptation des plus pauvres au défi climatique qu’ils sont loin de tenir. Ils ont pourtant tout intérêt à réinventer ce soft power dans un contexte géopolitique qui leur est devenu défavorable.

Leur procrastination n’en est certes pas le principal ou unique moteur, loin de là, mais elle contribue, à sa mesure, à creuser le fossé qui sépare l’Ouest du reste (du monde), selon la formule désormais consacrée, que les réactions à l’invasion russe de l’Ukraine ont spectaculairement mis en évidence. A partir d’un cas chimiquement pur de violation des principes fondamentaux dans les relations internationales que sont la souveraineté et l’intangibilité des frontières, l’agression russe a été propice dans de nombreux pays à un relativisme étayé par la dénonciation d’un égoïsme occidental.s

L’accueil par les pays européens des réfugiés ukrainiens, opposé à l’hostilité à laquelle se heurtent les migrants chassés par les guerres ou les dictatures venus d’autres continents, est pour ce Sud global une illustration d’un deux poids deux mesures qui mine la crédibilité occidentale.

Cette mise en cause est évidemment perpétuée par les puissances telles que la Chine et la Russie qui entretiennent la thèse d’un Occident en proie au déclin. Ces dernières ont avancé sans vergogne leurs pions au cours de la dernière décennie, notamment en Afrique, au risque de précipiter des pays dans le piège du surendettement, selon les contempteurs de la stratégie de Pékin sur le continent, ou en proposant un soutien militaire pour mieux mettre la main sur des ressources naturelles pour Moscou. Le réengagement occidental n’en est que plus impératif.

Dérèglement climatique et tectonique des espèces

  • Dérèglement climatique et tectonique des espèces

 

  • Selon une étude parue ce jeudi dans la revue américaine Nature, avec la modification du climat, nombre d’animaux vont fuir leurs écosystèmes et vivre plus proches les unes des autres. Ils risqueront de se transmettre plus facilement leurs maladies, y compris d’animal à humain.
  • franceinfo )
  • Avec le dérèglement climatique, on assiste à « une tectonique des espèces » qui vont « partager leurs agents pathogènes avec l’espèce humaine », a expliqué jeudi 28 avril sur franceinfo Jean-François Guégan, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et à l’Institut national de recherche pour l’agronomie, l’alimentation et l’environnement (INRAE), spécialiste des relations entre environnement et santé, alors qu’une étude parue ce jeudi dans la revue américaine Nature assure que, dans les décennies à venir, le monde sera non seulement plus chaud, mais aussi plus malade. Le dérèglement climatique va pousser nombre d’animaux à fuir leurs écosystèmes pour des contrées plus vivables : en se mélangeant davantage, les espèces se transmettront aussi davantage leurs virus ce qui favorisera l’émergence de nouvelles maladies potentiellement transmissibles à l’homme.
    • franceinfo : Selon l’étude publiée dans Nature, avec le dérèglement climatique, les risques de maladies devraient augmenter…
    • Jean-François Guégan : C’est ce que met en évidence cet important travail basé sur une analyse de données exceptionnelles sur des espèces de mammifères placentaires et de leurs agents pathogènes. Dans un cadre de changement climatique mais aussi de modification des habitats au travers du développement de l’agriculture et de l’élevage, on voit des espèces, qui autrefois étaient séparées par des barrières physiques, se rassembler, coexister. C’est ce que j’appelle une tectonique des espèces. Puisque ces espèces, avec toutes ces modifications du changement global, peuvent coexister, vivre ensemble dans certains environnements, elles vont aussi partager leurs agents pathogènes et en particulier elles vont pouvoir les partager avec notre espèce, c’est-à-dire l’espèce humaine.
    • Cette évolution du climat va pousser des espèces à changer d’habitat, à se frotter à des environnements différents, avec à chaque fois la possibilité de contracter de nouveaux virus…
    • C’est ce que met en évidence cette analyse qui le chiffre. Mais nous le vivons actuellement tous les jours. Et ce phénomène a commencé depuis environ 40 ou 50 ans. On va avoir des modifications des habitats des espèces, beaucoup plus de rencontres entre certaines espèces qui, autrefois, n’avaient qu’un lieu pour coexister. Mais l’ensemble de ces phénomènes de changements globaux leur permet aujourd’hui de se rencontrer et aussi d’échanger des microbes qu’ils transportent.
    • L’étude prédit au moins 15 000 transmissions virales entre espèces qui pourraient intervenir dans un proche avenir. Est-ce que c’est beaucoup ?
    • Bien entendu, c’est un nombre incroyable. Mais il y a beaucoup plus d’échecs de transmissions. Et les échecs, on ne peut pas les mesurer par rapport à des succès qui peuvent donner la pandémie responsable de la Covid-19 actuellement.
    • Est-il possible d’estimer, de définir la transmission des virus à l’homme ?
    • Cela reste quelque chose de très difficile. Mais on est capable de le faire à partir de l’analyse de certains génomes de virus ou de bactéries, de voir leurs potentialités à un échange et à un transfert vers l’espèce humaine. Mais de plus en plus, on remarque que tous les coups sont permis. C’est-à-dire que l’on observe de plus en plus de passages de l’animal à l’humain, de l’humain à l’animal, mais aussi vers les plantes. Vous avez énormément d’agents microbiens des plantes qui sont capables de passer à l’animal et à l’humain et de produire les maladies actuelles et les futures maladies infectieuses de demain. Ces passages sont de plus en plus importants. Et ils sont aujourd’hui beaucoup plus possibles qu’hier, tout simplement par cette nouvelle coexistence, cette tectonique des espèces qui est en train de se produire. Elle va donner d’autres solutions aux agents microbiens pour pouvoir faire de multiples passages, notamment vers l’espèce humaine. Et donc plus de risques.

Climat : accélération du dérèglement

Climat : accélération du dérèglement

Jean Jouzel, paléoclimatologue français et membre de l’Académie des Sciences, juge sur Europe 1 que le réchauffement climatique s’est accéléré ces dernières années.

INTERVIEW sur Europe 1 (extrait)Alors que déluges et incendies ravagent diverses parties du monde à un rythme effréné entre précipitations exceptionnelles en Chine et en Allemagne et températures délirantes au Canada, 195 pays ont commencé ce lundi l’étude des nouvelles prévisions des experts climat de l’ONU. Un rapport « crucial pour le succès » de la conférence climat COP26 de novembre, et très attendu selon le paléoclimatologue français Jean Jouzel, invité d’Europe 1, lundi soir.

« Nous sommes vraiment dans un contexte de réchauffement climatique. Les six dernières années ont été les plus chaudes que nous ayons connu depuis 150 ans et l’élévation du niveau de la mer atteint près de 4 millimètres par an. Donc les choses s’accélèrent », a affirmé le spécialiste qui assure que tous ces évènements avaient été prévus par les précédents rapports du Giec.

 Pour lui en effet, « tout le monde sait » ce qu’il faut faire mais « personne ne le réalise ». « Pour avoir des chances d’atteindre la neutralité carbone en 2050, il faudrait diminuer de 7% à l’échelle planétaire nos émissions chaque année d’ici 2030, a poursuivi Jean Jouzel. Mais ce n’est pas ce que l’on fait puisque les émissions sont reparties à la hausse à la sortie de la pandémie ».  »Finalement, le monde d’après est comme le monde d’avant », a conclu le climatologue.

Comment contraindre les entreprises à lutter contre le dérèglement climatique

Comment contraindre les entreprises à lutter contre le dérèglement climatique

Les juristes de l’association Notre affaire à tous, à l’origine du procès « L’affaire du siècle » contre l’Etat pour inaction climatique, expliquent quels sont leurs leviers pour contraindre les entreprises à lutter contre le dérèglement climatique.(le  Monde)

Laure Barbé et Paul Mougeolle sont juristes dans l’association Notre affaire à tous. La première coordonne le groupe de travail Multinationales et le second est en charge du dossier Total.

Notre affaire à tous a remporté le procès « L’affaire du siècle » contre l’Etat pour inaction climatique. Cette première peut-elle ouvrir la voie à des contentieux à l’égard des entreprises ?

Cette victoire a confirmé que le juge était en mesure de contrôler la trajectoire des gaz à effet de serre de l’Etat, non seulement dans l’adéquation des objectifs, mais aussi dans les mesures mises en œuvre. Nous espérons que la justice adoptera une approche similaire avec les entreprises. Cette décision pourrait également avoir des effets indirects : si l’Etat est enjoint à rehausser sa politique climatique, peut-être décidera-t-il d’adopter des réglementations plus ambitieuses à l’égard des entreprises.

Votre association a déjà intenté un procès à Total sur sa stratégie climatique. Où en est-il ?

A ce stade, la procédure est ralentie par des questions sur la compétence des tribunaux. Néanmoins, nous avons gagné en première instance, ce qui nous laisse bon espoir de voir le dossier évoluer sur le fond. A notre sens, Total n’est pas assez ambitieux dans l’évolution de son business model vers les renouvelables. Il vise la neutralité carbone, ce qui constitue un progrès, mais cet objectif ne s’applique qu’à l’Europe. Dans le reste du monde, le groupe prévoit au contraire d’accroître sa production d’hydrocarbures ces dix prochaines années, ce qui pourrait s’avérer fatal à l’atteinte des objectifs de l’accord de Paris.

Le Groupe Casino est également ciblé. Pourquoi ?

Encore une fois, nous visons l’incohérence entre les annonces et les actes. Le fondement juridique de ce procès est le même que pour Total, même si l’étendue des allégations contre Casino ne porte pas sur l’ensemble de la stratégie climatique mais sur une filière précise. L’enquête de l’ONG Envol vert a démontré que des produits carnés vendus par Casino étaient issus de la déforestation en Amérique du Sud. Et surtout, que les mécanismes de vigilance mis en place par le groupe à l’égard de ses filiales étaient insuffisants.

Dérèglement climatique : une responsabilité collective

Dérèglement climatique : une responsabilité collective

Le juriste Kamel Ajji propose, dans une tribune au « Monde », que la France se dote d’une « armée de la Terre », sur le modèle de la force citoyenne consacrée à la protection de l’environnement, créée aux Etats-Unis par un décret de Joe Biden.

Tribune. Le président Joe Biden vient de signer plusieurs décrets relatifs à la lutte contre le changement climatique. Le texte reconnaît la crise climatique comme un élément essentiel de la diplomatie et de la sécurité nationale. Surtout, il prévoit la création d’une force citoyenne consacrée à la protection de l’environnement (Civilian Climate Corps Initiative). Si les contours de ce projet demeurent encore inconnus, l’idée en elle-même devrait inspirer la France et l’Europe.

L’analogie entre la lutte contre le dérèglement climatique et l’armée a une valeur pédagogique et symbolique. Historiquement, les sociétés humaines se sont rassemblées, équipées et ont constitué des armées pour faire face aux menaces extérieures. De la même manière, le dérèglement climatique menace les populations et nous met collectivement en demeure d’agir. Il est donc temps de s’organiser pour parer la menace en créant une armée de la Terre.

 

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Joe Biden promet une réponse mondiale à la crise du climat 

La comparaison avec l’armée est bien sûr relative. Il ne s’agit pas ici de combattre d’autres nations ou de développer de nouvelles armes mais bien d’intervenir comme une force de préservation de l’environnement. Cette tâche immense requiert une organisation et une planification qui ne trouve que deux équivalents : l’armée et l’administration. Seule une combinaison des atouts de ces deux institutions nous permet de faire face aux défis qui nous attendent.

La détermination sans précédent de la jeunesse

Nous disposons d’une arme redoutable pour assurer le succès d’une telle initiative : l’enthousiasme et la détermination sans précédent de la jeunesse. Ses appels répétés à l’action des gouvernants peuvent enfin trouver une réponse concrète de nature à engager la société et lui permettre de contribuer activement à la mission du XXIe siècle. En quoi consiste concrètement cette force publique ? La Civilian Climate Corps Initiative doit permettre aux jeunes de s’engager dans les secteurs de la préservation de la biodiversité, de la reforestation, de la protection des eaux et des sols.

 

La France, puissance administrative, peut s’inspirer de ce modèle et aller plus loin. Certes, le service civique offre d’ores et déjà des missions relatives à la protection de l’environnement. Toutefois, il faut changer d’échelle et proposer un imaginaire puissant. Ainsi, nous pouvons créer un service public national de la protection de l’environnement dont la mission consiste à mettre en place des parcours universitaires et des formations professionnelles destinées à former et recruter les futurs agriculteurs, ingénieurs agronomes, enseignants, juristes, chercheurs, soignants, inspecteurs et agents déployés sur notre sol. 

« L’affaire Ferrand et les dérèglements de l’Etat-Macron ». Une tribune très ambigüe de Guillaume Larrivé

« L’affaire Ferrand et les dérèglements de l’Etat-Macron ». Une tribune très ambigüe de Guillaume Larrivé

Dans un style très ampoulé, Guillaume Larrivé  (LR) critique Macron dans l’affaire Ferrand et en même temps conclut que Ferrand n’a pas à démissionner. Une sorte de fausses attaques peut être pour légitimer les dérives de certains responsables des Républicains (Fillon,balladur,  Sarkozy etc.). Tribune de l’Opinion

 

« L’avènement macronien devait ouvrir le règne du beau, du bien et de la vertu. Parmi les thuriféraires du nouveau Prince, un certain Richard Ferrand s’était signalé par ses gazouillis imprécateurs. Le réseau social à l’oiseau bleu garde la mémoire des réquisitoires de l’ex-directeur général des Mutuelles de Bretagne : « Nous disons à François Fillon qu’il a définitivement perdu toute autorité morale pour diriger l’Etat et parler au nom de la France », proclamait en avril 2017 le Vychinski de Carhaix-Plouguer, pourchassant alors « une droite qui voudrait que soit placé dans nos mairies et nos écoles le portrait d’un homme mis en examen. » Passons sur la balourdise du Tartuffe armoricain : chacun appréciera la sincérité du personnage.

Plus grave encore est l’accumulation, ces dernières heures, des dérèglements de l’Etat-Macron. C’est un festival. À peine la mise en examen de M. Ferrand était-elle connue que l’Elysée faisait savoir, jeudi matin, que le président de l’Assemblée nationale conservait « toute la confiance » du président de la République. Original. Sans doute une révision constitutionnelle implicite est-elle intervenue sans que nous n’y prenions garde : voilà qu’en 2019 le chef de l’exécutif prétend donner ou ôter sa confiance à celui qui préside l’assemblée législative. Cette bizarrerie est d’autant plus étrange que M. Macron accorde aujourd’hui sa confiance à un homme à qui il n’a pas le pouvoir de l’en priver alors que, en juin 2017, il l’avait retirée quand il avait le pouvoir de la maintenir. Rappelons en effet que le même M. Ferrand, alors nommé ministre par le même M. Macron, avait été prestement limogé après qu’une enquête préliminaire avait été diligentée au sujet de ses affaires immobilières bretonnes. Ne cherchez nulle logique juridique ou morale là-dedans. La seule règle qui guide ces gens, manifestement, est celle de leur intérêt du moment. Voilà le grand dérèglement.

Fange. Que l’on me comprenne bien. Je ne prends pas la plume pour me joindre ici au concert dissonant des aboyeurs qui jouent les chroniqueurs judiciaires ou les dispensateurs de moraline. J’aimerais seulement que chacun en revienne à ce qui est premier : les principes. Dans notre République, le principe de séparation des pouvoirs n’est pas une vieillerie décorative juste bonne à être évoquée devant les étudiants en droit. Il doit être pratiqué pour ce qu’il est. L’exécutif (même s’il est aujourd’hui boursouflé par le césarisme égocratique) n’a pas à décerner des brevets de vertu au législatif. Et, pardon de devoir rappeler cette évidence si méconnue, l’autorité judiciaire n’a pas un pouvoir de censure politique. Ce n’est pas parce que trois juges lillois décident de mettre en examen le président de l’Assemblée nationale (sans que l’on sache à ce stade, par définition, si des juges du fond le condamneront ou l’innocenteront un jour définitivement, lors d’un procès contradictoire devant un tribunal correctionnel, puis le cas échéant devant une cour d’appel, sous l’éventuel contrôle suprême de la Cour de cassation) que, illico presto, celui-ci serait tenu de mettre fin à la mission qu’il tient d’une élection par les députés de la nation.

Je ne défends certes pas M. Ferrand. Mais j’aimerais que la République ne tombe pas un peu plus chaque jour dans la fange : elle vaut mieux que le système de l’Etat-Macron.

Guillaume Larrivé, député LR de l’Yonne, est l’auteur de Le Coup d’Etat Macron. Le Prince contre la Nation (Editions de l’Observatoire, 2018). Il est candidat à la présidence des Républicains.

Dérèglement climatique : pas de miel cette année

Dérèglement climatique : pas de miel cette année

 

Un cri d’alarme de la plupart des les apiculteurs qui constatent que les conditions climatiques désastreuses ont pesé de manière significative sur la production de miel.

Une production déjà  passée de 35.000 tonnes dans les années 1990 à 16.100 en 2016. Le déréglemente climatique, la monoculture, qui nuit à la diversité des pollens, le Varroa, parasite importé d’Asie ravageur et coûteux à traiter, l’utilisation massive de pesticides dans l’agriculture (dont les néonicotinoïdes massivement utilisés jusqu’à récemment), ou encore les ravages provoqués par les frelons asiatiques dans les colonies sont diverses causes pouvant expliquer l’affaiblissement des ruches en France, la disparition progressive des abeilles, et, de fait, la chute de la production. Habituellement, à ce stade, « on a fait une bonne partie des miels, autour de 40, 50%, là, on ne les a pas », se désole mardi 25 juin Henri Clément, porte-parole et secrétaire général du syndicat majoritaire, l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF). « Les abeilles ne récoltent rien ! Dans les ruches, il n’y a pas à manger, les apiculteurs sont obligés de les nourrir avec du sirop car elles risquent de mourir de faim », déplore le syndicat agricole Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux), qui a lancé l’alerte dans un communiqué.

Les causes de ce désastre sont multiples, selon le syndicat : « Un hiver très doux a facilité une bonne reprise de ponte, les colonies très populeuses se sont trouvées sans fleurs, ni miellée [nectar butiné] et se sont effondrées en peu de temps. Ce nouveau coup dur est d’autant plus critique pour les apiculteurs qu’il intervient après plusieurs saisons difficiles ».  »On a des conditions météo qui sont catastrophiques », renchérit  Henri Clément. « Cela fait quelque temps qu’on s’alarme du bouleversement climatique qui a un gros impact sur les productions. »

Dérèglement climatique : passer de la parole aux actes, comment ?

Dérèglement climatique : passer de la parole aux actes, comment ?

 

 

Il n’est pas étonnant que les jeunes (aussi de moins jeunes) manifestent de façon aussi massive contre l’inertie des différents pouvoirs politiques vis-à-vis du dérèglement climatique. En effet en dépit des conférences et des grandes annonces médiatiques, le monde fait presque du surplace même si on peut constater ici ou là quelques actions positives. Mais globalement des actions qui ne sont pas à la hauteur des enjeux. Ce que réclament les jeunes qui ne sont pas encore prisonniers des contingences politiciennes, c’est de traduire les paroles en actes. Or la problématique est complexe car elle remet en cause le mode de production, le mode de consommation et même le type de civilisation. Ce que ne souhaitent pas évidemment les lobbys internationaux qui détiennent le vrai pouvoir et qui souhaitent continuer de transformer le citoyen en simples consommateurs. Pas question de changer le mode de production source pourtant de gâchis énorme de matières premières, de logistique, de transport ; source aussi d’émissions polluantes. Ainsi le moindre produit de base effectue des milliers de kilomètres pour sa production, sa commercialisation et sa distribution. Ceci vaut pour un produit un peu sophistiqué comme l’automobile mais aussi comme un produit élémentaire comme un simple yaourt. En outre nombre d’objets de consommation vivent une obsolescence programmée. À dessein ils ne sont pas réparables. Parfois quand ils le sont aucune organisation ne permet de les remettre en état. En outre la fiscalité qui pèse sur les systèmes de remise en état rend l’opération financièrement non rentable. Or il y aurait sans doute là d’énormes gisements d’emploi qui par ailleurs pourraient contribuer à la préservation de la planète. La responsabilité incombe à ces grandes sociétés multinationales qui ne voient que le consommateur dans le citoyen et développe une culture de consumérisme. . Elle incombe aussi aux pouvoirs politiques trop souvent sous la tutelle des grands lobbys financiers. On doit aussi mettre en évidence la responsabilité du consommateur qui peut et doit changer son mode de vie et n’est pas forcément contraint d’acheter des produits rapidement obsolètes ou encore des produits inutiles. Pour être cohérent, il convient évidemment de tenir et d’articuler les éléments économiques, environnementaux, sociaux voire culturels. L’exemple le plus caricatural est sans doute celui de l’automobile conçue pour transporter au moins cinq personnes en moyenne ou 500 kg alors que le taux d’occupation d’une voiture est en moyenne de 1,2 personne. Des voitures conçues toutes pour circuler 250 à 200 km/h voire davantage alors que la vitesse est limitée à 80 et 130 sur autoroute. On pourrait prendre bien d’autres exemples comme le business scandaleux de la commercialisation de l’eau en bouteille. Les jeunes en raison d’interpeller fortement les responsables du monde entier car en vérité rien ne change fondamentalement. Ajoutons à cela la folie de la métropolisation qui détruit les équilibres naturels et augmente  largement des émissions polluantes. Certes on ne transformera pas du jour au lendemain le mode de production et le mode de consommation mais c’est maintenant qu’il convient de commencer pour obtenir des effets significatifs d’ici 10, 20 ou 30 ans.

Edouard Philippe : »dérèglement fiscal, climatique ou intellectuel » ?

Edouard Philippe : »dérèglement fiscal,  climatique ou intellectuel » ?

Il faut vraiment être un énarque comme Edouard Philippe pour faire uen déclaration aussi nulle concernant l’augmentation de la fiscalité sur le carburant : “J’entends parfaitement la grogne, le mécontentement parfois, la colère aussi qui peut s’exprimer mais je dis aujourd’hui, comme je l’ai toujours dit, qu’il n’y a pas de solution magique au problème du dérèglement climatique”, a déclaré Edouard Philippe, en visite au Vietnam. Sil n’y a pas de remède miracle (effectivement il faut une transformation qui ne peut être que progressive qui articule les modes de production et de consommation) alors pourquoi cette seule arme de la fiscalité ?  Et Edouard Philippe de s’enfoncer uen plus en ajoutant : “Toutes les formations politiques étaient favorables à cette taxation carbone. Les candidats aux élections présidentielles faisaient la promotion de cette taxation carbone” a-t-il ajouté. Comme si les promesses de coiffeurs lors des campagnes électorales conféraient une pertinence économique, sociale ou environnementale. Si Philippe continue de s’enfermer dans son stupide raisonnement il risque de plonger dans les profondeurs de l’impopularité comme Macron. En effet La popularité d’Emmanuel Macron chute de 4 points en un mois à 21%,  en raison notamment de la fronde sur la taxation du carburant.  Selon un sondage YouGov diffusé le 1er novembre.

 




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