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Vers la fin d’Erdogan (Turquie)

Vers la fin d’Erdogan (Turquie)

par
Ahmet Insel
Économiste, politologue, professeur émérite à l’Université Galatasaray, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne dans the Conversation


En Turquie, les élections présidentielle et législatives de mai 2023 (premier tour le 14 mai pour les deux, second tour le 28 pour la présidentielle) auront un caractère de référendum. Les électeurs sont, en effet, appelés à choisir entre deux voies politiques opposées.

En votant à la présidentielle pour Recep Tayyip Erdogan et aux législatives pour les partis de l’Alliance populaire constituée autour de lui et de sa formation l’AKP (Parti de la justice et du développement), ils soutiendront la consolidation d’un régime autocratique mettant en œuvre une politique répressive nationale-islamiste.

L’autre option est de voter pour le retour à la démocratie, à l’État de droit et au régime parlementaire. Le chef du Parti républicain du peuple (CHP, républicain, social-démocrate et laïc) Kemal Kiliçdaroglu incarne cette seconde option, qui signifierait la fin de l’erdoganisme, régime taillé sur mesure pour le pouvoir d’un seul homme. Pour la première fois, une très large coalition – la Table des Six, réunie autour du CHP, se présente unie face à Erdogan et son régime. Sera-ce suffisant pour mettre fin à un système dont l’édification a démarré il y a vingt ans ?

Le glissement progressif vers l’autocratie a commencé après les élections législatives de 2011. Sorti victorieux pour la troisième fois des élections générales, Recep Tayyip Erdogan, premier ministre depuis 2003, commença alors à faire l’éloge d’un système présidentiel qui lui permettrait de « diriger le pays comme une société anonyme » et de « prendre des décisions le plus vite possible ». En 2014, pour la première fois, le président de la République doit être élu au suffrage universel. Erdogan se fait élire et déclare que désormais « le régime est devenu, de fait, présidentiel ».

La tentative de coup d’État du 15 juillet 2016 et le régime d’état d’exception qui a suivi lui donnèrent l’occasion de transformer cet état de fait en état de droit.

Grâce au soutien du parti d’extrême droite MHP, nouvel et indispensable allié de l’AKP pour conserver la majorité au Parlement, le régime présidentiel a été entériné de justesse (51,4 %) en avril 2017, à l’issue d’un référendum entaché d’irrégularités.

Une autocratie élective et répressive, sans séparation des pouvoirs, fondée sur une idéologie nationaliste-religieuse, une politique économique chaotique et une politique étrangère agressive et opportuniste s’est ainsi mise en place. Les réussites économiques d’antan ont laissé place à une grave crise marqu&ée par une très forte inflation, une croissance chaotique et la dépréciation vertigineuse de la livre turque.

Les tremblements de terre du 6 février 2023, qui ont causé des dizaines de milliers de morts, ont révélé toutes les faiblesses du système mis en place : l’incurie des institutions, les conséquences de l’hypercentralisation et du népotisme dans l’administration, les résultats des autorisations accordées à des fins électorales à des constructions non conformes aux normes antisismiques… C’est dans ce contexte que la Turquie est entrée dans la campagne électorale.

Erdogan, en perte de popularité et pour la première fois en position défensive, a dû élargir la coalition formée avec l’extrême droite – l’Alliance populaire – vers des partis très minoritaires se réclamant d’un fondamentalisme islamiste radical. Face à lui, une coalition formée à la veille des élections de juin 2018, l’Alliance de la Nation, s’est élargie à d’autres partis et est devenue, en février 2022, la « Table des Six ».

La première expérience de formation d’un front uni anti-Erdogan avait donné des résultats probants lors des élections municipales de 2019. Prenant appui sur cette réussite, le chef du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, a imposé à son parti un aggiornamento pour former des alliances avec les partis conservateurs.

La Table des Six, ou l’Alliance de la Nation, regroupe donc le CHP, le Bon parti (droite nationaliste formée en partie des dissidents de MHP), deux partis libéraux et conservateurs créés par des dissidents de l’AKP, et un parti qui représente l’islamisme historique et très critique à l’égard de la corruption et du népotisme de l’AKP. Ces six partis ont désigné Kiliçdaroglu comme leur candidat pour l’élection présidentielle. Le parti pro-kurde de gauche HDP (Parti démocratique des peuples) qui représente au Parlement la majorité des électeurs kurdes (la population kurde est estimée autour de 18 %), ainsi que les différents courants de la gauche, ont aussi appelé à voter pour lui.

Voyant venir ce danger de front uni, Erdogan avait pourtant pris le soin auparavant de faire écarter de la course présidentielle le très populaire maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu (CHP), élu en 2019, en le faisant condamner en décembre 2022 à deux ans et sept mois de prison pour « insultes » à l’encontre de certains hauts fonctionnaires du régime. Le chef de l’État espérait voir la Table des Six se déchirer dans la recherche de son candidat à la présidentielle et finalement éclater. Sa stratégie a échoué et le large consensus réalisé autour d’un candidat anti-Erdogan unique a changé le contexte politique traditionnel dans lequel ce dernier avait l’habitude de manœuvrer facilement.

Depuis le virage vers un nationalisme religieux et autoritaire opéré par Erdogan au début de la décennie 2010, un des axes majeurs de sa stratégie politique a été d’attiser les fractures ethniques (Turcs-Kurdes), confessionnelles (sunnites-alévis) et culturelles (modernistes-conservateurs) qui travaillent la société.

Il se plaçait comme le leader naturel de la majorité sociologique turque, sunnite et conservatrice, accusant les représentants de l’opposition d’être des « diviseurs de l’unité nationale et confessionnelle », « le prolongement d’organisations terroristes » ou des agents de puissances étrangères ayant des visées sur la Turquie.

L’expression « authentique et nationale » devint son leitmotiv pour qualifier les actions de son gouvernement. Mais la composition des partis qui forment la Table des Six autour de Kiliçdaroglu, le soutien du mouvement kurde et des mouvements de gauche et la grave crise économique ont brouillé sa stratégie. La fracture entre les partisans et les adversaires d’Erdogan semble devoir surdéterminer l’issue des élections de mai 2023.

Avec une personnalité diamétralement opposée à celle d’Erdogan, Kilicdaroglu se positionne comme une « force tranquille » dans cette campagne électorale et a réussi à créer, ces dernières semaines, une vraie dynamique électorale. Il répond à l’aspiration d’une large partie de la population d’un retour à la quiétude, à une certaine normalité démocratique et à des politiques économiques plus rationnelles, moins chaotiques et imprévisibles par exemple au sujet des taux d’intérêt qu’Erdogan a fait passer en dessous de 10 % alors que le taux d’inflation s’approche de 100 %.

De son côté, le HDP, malgré la répression et les discriminations quasi quotidiennes qu’il subit, a réussi à former une alliance avec des petits partis de gauche pour les élections législatives. Et pour court-circuiter l’épée de Damoclès d’une dissolution par la Cour constitutionnelle à la veille du scrutin qui pèse sur lui depuis deux ans, il a pris la décision de se présenter aux élections sous les couleurs d’un autre parti, le Parti de la gauche verte. Cette alliance qui ne présente pas de candidat pour la présidentielle et appelle à voter Kilicdaroglu dès le premier tour aura aussi un rôle décisif à jouer dans la future assemblée. Le soutien de ses élus sera probablement nécessaire pour former une majorité parlementaire avec l’Alliance de la nation.

Le dénominateur commun de tous ces nouveaux mouvements de rapprochement est leur volonté de mettre fin au règne de vingt ans d’Erdogan, de revenir au régime parlementaire à travers un changement constitutionnel, de rétablir l’État de droit et les droits et libertés fondamentaux, de mettre fin à l’arbitraire, au népotisme, à la corruption et au recours à la religion comme instrument politique actif, et enfin de rétablir la confiance des acteurs économiques internationaux et de relancer les négociations avec l’UE, au point mort depuis plusieurs années.

Si l’opposition gagne ces élections, la tâche pour sortir du système légué par l’erdoganisme sera immense, et en tout état de cause la Turquie ne deviendra pas rapidement une démocratie apaisée. On ne peut qu’espérer que ce grand moment d’effervescence démocratique ne soit pas passager, comme ce fut le cas plusieurs fois dans le passé.

En revanche, en cas de nouvelle victoire d’Erdogan et de l’AKP, la Turquie s’engouffrera pour longtemps dans le camp des autocraties populistes et du national-capitalisme autoritaire. Les espoirs d’une sortie possible de l’autocratie par les élections seront affaiblis.

Et si l’opposition gagne mais Erdogan ne reconnaît pas les résultats des élections ou si le système juridique qu’il a mis en place annonce des résultats contraires ?

Cette question est bien sûr dans la tête de tous les électeurs de l’opposition en Turquie. Mais à part organiser une grande mobilisation civile pour assurer la sécurité du scrutin et réaliser un travail acharné pour convaincre les électeurs hésitants à voter pour le changement, tous les partis d’opposition sont unanimes pour ne pas parler de cette hypothèse sombre avant les élections.

D’abord pour ne pas effrayer les électeurs par un tel scénario du chaos, pour le moment hypothétique, et les dissuader ainsi d’aller voter ; ensuite, parce qu’il est impossible et surtout contreproductif de parler aujourd’hui des moyens et des modalités de lutte contre un tel coup de force qui signifierait qu’Erdogan aura franchi le Rubicon et se sera engagé dans la voie d’une dictature assumée comme telle. L’opposition aspire d’abord à gagner les élections dans les urnes ; il sera temps, alors, de prendre les mesures nécessaires pour que la volonté populaire soit respectée.

Turquie : L’erreur d’Erdogan

Turquie : L’erreur d’Erdogan

 

Un papier du monde analyse le jeu très dangereux d’Erdogan.

 

Samedi 23 octobre, M. Erdogan a déclaré qu’il avait « ordonné » à son ministre des affaires étrangères de déclarer persona non grata les ambassadeurs de dix pays – Etats-Unis, Allemagne, France, Pays-Bas, Danemark, Finlande, Suède, Canada, Norvège, Nouvelle-Zélande. Il reproche à ces pays d’avoir signé, le 18 octobre, un appel conjoint en faveur de la libération de l’homme d’affaires et philanthrope Osman Kavala, accusé d’avoir cherché à renverser le gouvernement et maintenu en détention provisoire depuis quatre ans.


M. Erdogan voit dans cet appel une ingérence dans les affaires intérieures de la Turquie. Les signataires ne se sont pourtant fait que l’écho d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui, en décembre 2019, a ordonné la « libération immédiate » de M. Kavala, abusivement détenu selon elle. La Turquie est membre fondateur du Conseil de l’Europe, dont la CEDH est issue.

Si Recep Tayyip Erdogan va jusqu’au bout de cette menace, formulée dimanche pour la deuxième fois, les ambassadeurs seront contraints de quitter la Turquie. Le président turc se tirerait-il une balle dans le pied ? Décider de renvoyer d’un coup dix ambassadeurs, dont sept représentent des pays alliés du sien au sein de l’OTAN, c’est risquer d’ouvrir une crise diplomatique à l’approche du sommet du G20 à Rome, où il espérait s’entretenir avec le président américain, Joe Biden.


Soucieux de promouvoir le rôle géopolitique de la Turquie, M. Erdogan n’a pourtant jamais été aussi isolé. M. Biden, qui divise le monde en démocraties contre autocraties, n’a pas pour lui l’enthousiasme de son prédécesseur, Donald Trump, et l’a plutôt évité jusqu’ici. Ses relations avec l’UE, et en particulier avec la France, qui vient de conclure un pacte de défense avec la Grèce, sont compliquées ; les tensions provoquées par Ankara en Méditerranée orientale en 2020 et son rôle en Libye, où la Turquie a fait venir des mercenaires de Syrie, n’ont pas amélioré l’image du président. Et son rapprochement avec Vladimir Poutine, qui lui a procuré des systèmes de défense antiaérienne S-400, au grand dam de l’OTAN, semble tourner court : leur dernier entretien, à Sotchi, en septembre, a été bref et s’est terminé sans conférence de presse commune.


Une telle crise diplomatique, notamment avec ses partenaires commerciaux européens, risquerait aussi de précipiter la Turquie plus avant dans la crise monétaire. La monnaie nationale, qui a perdu près de 25 % de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l’année, se déprécie chaque jour un peu plus. Trois gouverneurs de sa banque centrale ont été limogés entre 2019 et 2021. L’inflation est en hausse, le pouvoir d’achat des ménages s’effondre.

C’est peut-être là qu’il faut chercher le ressort de cette dernière foucade du président Erdogan : l’opposition le soupçonne de chercher, en jouant sur l’antagonisme avec les Etats-Unis et l’UE, à faire diversion sur la crise économique interne et son impopularité croissante, que confirment les sondages. Ce serait là un calcul à très courte vue. M. Erdogan ne peut plus se permettre le luxe de multiplier les crises.

Reconnaissance du génocide arménien par les États-Unis : nouvelle défaite d’Erdogan

Reconnaissance du génocide arménien par les États-Unis : nouvelle défaite d’Erdogan

 

 

Erdogan voient actuellement son étoile pâlir un peu partout y compris aux États-Unis,  l’allié de l’OTAN. En effet les États-Unis s’apprêtent à reconnaître le génocide des Arméniens par l’empire ottoman. Ce qu’ont toujours contesté les Turcs. C’est sans doute la preuve que les relations entre Erdogan et Biden demeurent très tendues d’une part en raison de la posture ambiguë de la Turquie à l’intérieur de l’OTAN  mais aussi des opérations militaires turques considérées comme dangereuses à l’extérieur de ses frontières.

 

Le Congrès américain avait reconnu le génocide arménien en décembre 2019 lors d’un vote symbolique. Le texte avait été défendu par des sénateurs des deux bords mais avait été bloqué à plusieurs reprises par des alliés républicains de Donald Trump. Au début de son mandat, ce dernier avait qualifié le massacre des Arméniens en 1915 comme «une des pires atrocités de masse du XXe siècle», se gardant d’employer le terme de «génocide».

L’affront d’Erdogan à l’Europe (Henri Guéno)

L’affront d’Erdogan à l’Europe (Henri Guéno)

Henri Guéno considèrent que l’Europe a reçu un affront inadmissible de la part d’Erdogan lors de la visite de la présidente de la commission européenne en Turquie dans une interview au Figaro.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a essuyé un affront à Ankara. L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Élysée y voit un symbole de la faiblesse congénitale de l’Union européenne.

- Alors que les dirigeants européens étaient reçus par Erdogan, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a été contrainte de s’installer en retrait, sur un divan, quand le président du Conseil européen, Charles Michel, et le président turc ont pris place plus loin, sur deux fauteuils proches et un peu plus en hauteur. Qu’est-ce que cela dit du rapport de force géopolitique entre l’Union européenne et la Turquie?

Henri GUAINO. - L’image en dit plus long sur l’Union européenne que bien des discours. Et ce qu’elle dit est rien moins qu’anecdotique. Elle ressemble à l’un de ces tableaux dans lesquels les peintres de cour mettaient chaque personnage à une place bien précise pour souligner les hiérarchies sociales et les rapports de puissance. Si cette image était un tableau.

 

Bref une humiliation organisée et voulue visant tout autant l’union européenne que la femme présidente de la commission.

Turquie: la prudence des Européens vis-à-vis d’Erdogan

Turquie: la prudence des Européens vis-à-vis d’Erdogan

A  juste titre, les Européens se méfient des changements spectaculaires et brutaux d’Erdogan en matière de politique étrangère. Ainsi Erdogan qui n’avait de cesse de torpiller les pays et les chefs d’État se mettant en travers de sa politique internationale a soudain changé de position en proposant un débat apaisé avec l’Europe.

 

Sans doute une certaine obligation pour Erdogan dont la situation économique est assez catastrophique en Turquie, à cela s’ajoute une pandémie hors de contrôle d’autant que la Turquie n’a pas les moyens sanitaires pour y faire face. Les Européens méfient des «déclarations d’intentions» et veulent «des faits et des actions concrètes», a déclaré lundi Peter Stano, le porte-parole de Josep Borrell. «Nous espérons tous que les mots du président turc soient rapidement transformés en actes concrets et durables qui prouvent sa réelle bonne volonté vis-à-vis de l’UE», a déclaré à l’AFP le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn. Mais «personne n’a l’intention de passer l’éponge», a-t-il averti. «L’UE reste déterminée à défendre ses intérêts et ceux de ses États membres ainsi qu’à préserver la stabilité régionale», a-t-il assuré.

Les sujets de tensions sont nombreux: contentieux avec la Grèce et Chypre, implication d’Ankara dans les conflits en Syrie, en Libye et au Nagorny Karabakh, brouille avec Paris, violations de l’embargo de l’ONU en Libye sur les armes, actions militaires agressives en Méditerranée orientale. Les dirigeants européens ont tendu la main au président Erdogan en juillet 2020, mais il l’a rejetée. Ils ont décidé en décembre de sanctionner Ankara pour la poursuite de ses forages gaziers unilatéraux dans la zone économique exclusive de Chypre. Pourtant Erdogan veut renouer des liens apaisés avec l’Europe.

Les  «énormes problèmes économiques» de la Turquie ne lui permettent pas de couper les liens avec l’Europe, son premier partenaire commercial. «La baraque s’écroule et il est en train de perdre la classe moyenne», explique un responsable européen. «Les Turcs montrent patte blanche», ironise un diplomate de haut rang. «Mais les Européens attendent de voir si cette attitude est sincère et durable. Les précédents épisodes les ont affranchis», a-t-il ajouté.

L’Allemagne, première puissance économique de l’UE, mise sur l’apaisement. Son ministre des Affaires étrangères Heiko Maas s’est rendu lundi à Ankara pour saluer les «signaux positifs» adressés par le président turc et «accompagner» ses initiatives. «Avec certains États, la gifle fonctionne. Avec la Turquie, elle ne fonctionne pas», remarque l’Italienne Nathalie Tocci, directrice de l’Istituto Affari Internazionali et conseillère de Josep Borrell. «Nous espérons une détente durable dans nos relations avec la Turquie de manière à rendre caduque une nouvelle extension des sanctions en mars», confie Jean Asselborn. «Mais il est nécessaire de s’assurer qu’on est prêt, si jamais on ne laisse pas d’autre choix à l’UE», a-t-il averti.

Et maintenant la folie d’Erdogan à Chypre

Et maintenant la folie d’Erdogan à Chypre

 

 

Pour masquer une situation de plus en plus dramatique sur le plan économique en Turquie le président Erdogan ne cesse de développer ses actions provocatrices partout où il le peut, récemment en Azerbaïdjan, aussi en Libye, en Syrie, près des côtes grecques et maintenant à Chypre. L’ile est divisée et la partie turque n’a pas été reconnue sur le plan international. Erdogan entend pourtant poursuivre ses explorations dans les zones contestées de l’ile et s’apprête à reconnaître suis preneur comme indépendante.

 

Une manière de déplacer le centre de préoccupation des Turcs en externalisant les difficultés. En effet , la Turquie est affrontée à une terrible crise économique caractérisée par un écroulement de sa croissance, un développement du chômage et un effondrement de sa monnaie de plus de 30 % depuis le début de l’année.

Une nouvelle fois claire clairement le présidents Erdogan menace  d’utiliser les moyens armées pour faire valoir sa position. En visite dans la partie nord de Chypre, que seule la Turquie reconnaît en tant qu’Etat, le président turc a estimé qu’il ne pourrait pas y avoir de paix et de stabilité dans la région tant que les droits de son pays et de son allié chypriote ne seront pas reconnus.

Turquie: après le gouverneur de la banque centrale mise à l’écart aussi du gendre d’Erdogan , ministre des Finances

Turquie: après le gouverneur de la banque centrale mise à l’écart aussi du gendre d’Erdogan ,  ministre des Finances

 

Officiellement le gendre du président Erdogan abandonne ses fonctions de ministre des finances pour raisons de santé. Toutefois il faut signaler qu’on apprenait hier une nouvelle fois le gouverneur de la banque centrale turque avait aussi été écarté. La réalité c’est que le chef d’État Erdogan comtesse les orientations de la banque centrale. Il souhaiterait notamment une politique beaucoup plus laxiste de la banque centrale turque. Pourtant la désagrégation économique et financière a déjà conduit non seulement à une très nette baisse de l’activité mais aussi à une chute de 30 % de la monnaie turque. Officiellement donc, Le gendre du président turc Recep Tayyip Erdogan a démissionné dimanche de son poste de ministre des Finances, en invoquant des raisons de santé dans une déclaration postée sur son compte Instagram.

«Après avoir occupé des postes ministériels pendant près de cinq ans, j’ai pris la décision de ne pas poursuivre mon service (en tant que ministre des Finances) en raison de problèmes de santé», a déclaré Berat Albayrak.

Le mouvement en France des Loups Gris d’Erdogan sera intredit

Le mouvement en France des Loups Gris d’Erdogan sera intredit

Le ministre de l’intérieur a annoncé son intention de dissoudre le mouvement proche d’Erdogan appelés les loups gris qui intervient de manière criminelle en France.

Le groupuscule des Loups Gris a été notamment pointé du doigt après des incidents ayant opposé la semaine dernière communautés turque et arménienne à Décines-Charpieu, près de Lyon.

Mercredi soir, des forces de l’ordre étaient intervenues dans cette ville, haut-lieu de la diaspora arménienne, pour empêcher 250 membres de la communauté turque – verbalisés finalement pour non-respect du couvre-feu – d’en «découdre» avec les Arméniens.

Le même jour, dans la matinée, une rixe avait opposé ces deux communautés sur l’autoroute A7, au niveau du péage de Vienne, faisant quatre blessés, dont un grave.

Choisir entre les Immigrés et les Kurdes : l’odieux chantage d’Erdogan

Choisir entre les Immigrés et les  Kurdes : l’odieux chantage d’Erdogan

 

C’est l’odieux chantage d’Erdogan avant son intervention contre les Kurdes en Syrie. Le départ des Etats-Unis  laissent les kurdes sans protection et Erdogan veut éradiquer cette population hostile qui a pourtant montre un courage exemplaire dans la lutte contre le terrorisme islamique. En France, aux Etats-Unis, en Iran, en Israël, en Arabie saoudite. Partout dans le monde, des voix inquiètes s’élèvent pour dénoncer l’intervention turque dans le nord-est de la Syrie. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence, jeudi 10 octobre, à la demande de ses membres européens. Mais Erdogan s’est livré à un odieux chantage auprès de l’occident et de la coalition : ou vous me laissez massacrer les kurdes ou je lâche sur l’Europe les 3.5 immigrés retenus  en Turquie. Le départ des Etats Unis constitue un véritable coup de poignard dans le dos aux kurdes qui ont tellement été efficaces contre les terroristes. Ce départ voulu par Trump est destiné à renforcer son impact sur son électorat partisan d’un retrait général des luttes armées dans le monde. Bref, un lamentable calcul électoral qui risque de déstabiliser toute la région surtout si l’Iran en profite pour reprendre des positions perdues.

 

En  annonçant le début de l’opération, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est justifié en assurant que l’objectif était d’empêcher, la création d’un « corridor terroriste » à la frontière méridionale de la Turquie. Les autorités turques assimilent les YPG au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu’elles considèrent comme une organisation terroriste.

En menant cette offensive, Erdogan souhaite empêcher l’apparition d’une région autonome kurde non loin de la frontière sud. Les Kurdes sont un peuple apatride, réparti sur les territoires turc, syrien, iranien et irakien. Selon les estimations, entre 2 et 3,6 millions de Kurdes vivraient en Syrie, essentiellement dans le nord du pays.

La Turquie redoute qu’un embryon d’Etat kurde galvanise les velléités séparatistes sur son propre territoire. En janvier 2018, le président turc avait d’ailleurs déjà lancé une offensive à Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, avec le même objectif.

Enfin, les autorités turques souhaitent créer une zone tampon de 30 km de long et de 500 km de large entre la frontière turque et les zones syriennes contrôlées par les milices kurdes dans la région, afin de « réimplanter 2 des 3,5 millions de réfugiés syriens présents en Turquie », a décrypté Frédéric Pichon, interrogé par franceinfo.

Les Kurdes sont les alliés des Occidentaux dans la lutte antijihadiste. Via les Unités de protection du peuple (YPG), ils forment la majorité des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes créée dans le nord de la Syrie.

Seuls sur le terrain, ce sont eux qui ont repris – aidés par la coalition internationale menée par les Etats-Unis – la ville de Kobané des mains du groupe terroriste Etat islamique (EI) en 2015, à l’issue de quatre mois de combats acharnés, puis celles de Raqqa, fief syrien de l’EI, en 2017, et de Baghouz, en 2019. C’est ainsi le porte-parole des FDS qui a annoncé en mars «la victoire militaire sur Daech [l'acronyme arabe de l'EI]« . « Le soi-disant califat a été totalement éliminé », a-t-il tweeté.

 

Dans un communiqué publié dimanche, soit trois jours avant l’offensive, la Maison Blanche a annoncé le retrait immédiat de ses troupes en Syrie (environ 2 000 soldats). Pour Frédéric Pichon, interrogé mardi par franceinfo, ce n’était pas une surprise : « Donald Trump avait annoncé qu’il souhaitait que les Etats-Unis se retirent des zones où le pays n’a pas de bénéfice. C’est une réflexion de businessmanL’Amérique ne veut plus s’engager dans des guerres lointaines », a expliqué l’expert.

 

 

Or, la présence des troupes américaines en Syrie constituait un rempart à une nouvelle offensive de la Turquie qui, rappelons-le, veut imposer sa fameuse «zone tampon » dans la région. La décision de Donald Trump de retirer ses troupes, laissant le champ libre à Erdogan, a ainsi été qualifiée par les FDS de «coup de poignard dans le dos ».

D’anciens combattants de l’armée américaine, laquelle a travaillé avec les combattants kurdes pour venir à bout de l’EI, ont même estimé que les Etats-Unis avaient « abandonné » les Kurdes. Diplomates et autres chefs d’Etat ont en chœur dénoncé la décision américaine. En réponse à cette vague d’indignation, Donald Trump a assuré mercredi ne pas cautionner l’offensive, que Washington considère comme une « mauvaise idée », et a même menacé de « ruiner l’économie turque si la Turquie détruit les Kurdes ».




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