Une hausse des cotisations pour supprimer l’âge d’équilibre (CFDT)
D’une certaine manière le gouvernement est pris au piège de sa mise en demeure vis-à-vis de la CFDT concernant le rééquilibrage financier du futur système des retraites. On sait que la CFDT sou tient un régime universel mais s’oppose à des mesures immédiates d’ajustement financier notamment à l’âge pivot de 64 ans. Nombre de responsables du gouvernement avaient laissé entendre que cette affaire d’âge pivot pourrait éventuellement être remise en cause si les partenaires sociaux étaient capables de proposer des mesures pour rééquilibrer financièrement le système. Ce que vient de faire précisément Laurent Berger qui propose qu’on confie la régulation financière du système aux partenaires sociaux afin de d’envisager les mesures de cours, de moyen et de long terme. Pour le court terme, Laurent Berger envisage d’utiliser les réserves financières qui sont importants ou une hausse des cotisations. Laurent Berger est prêt à assumer une gouvernance réellement paritaire. Observons que le Premier ministre a parlé de cette piste en indiquant toutefois que la gestion paritaire serait sous la tutelle du Parlement autrement dit le pouvoir actuel, ce qui constitue une sérieuse entorse même de gestion paritaire. Les membres anciens républicains du gouvernement semblent réticents à cette proposition considérant qu’elle pourrait affecter l’activité économique. Un argument qui n’est pas faux totalement mais pas non plus complètement vérifier car pour l’instant la consommation des ménages qui soutient à bout de bras la croissance est caractérisée en même temps par une certaine prudence des consommateurs qui maintiennent un très haut niveau d’épargne et hésitent à consommer et à investir. « L’âge d’équilibre est totalement injuste, car il pénalise les gens qui ont commencé à travailler tôt », souligne le secrétaire général du premier syndicat français, dont les troupes seront dans la rue mardi partout en France pour réclamer notamment le retrait de cette mesure budgétaire. Selon le projet du gouvernement, cet âge pivot doit atteindre 64 ans en 2027 afin d’encourager, grâce à un dispositif de bonus-malus, l’allongement des cotisations et ainsi garantir l’équilibre des comptes.
Sur ce sujet, »s’il n’y a pas (…) de recul, la CFDT reviendra plus déterminée que jamais en janvier », a prévenu M. Berger sur LCI mardi, soulignant qu’il y aurait des « appels à mobilisations » dont les modalités ne sont pas encore arrêtées. »Je ne me situe pas dans une perspective où on échouerait », a-t-il ajouté. Pour Laurent Berger, »il y a d’autres solutions de court terme, une hausse des cotisations, par exemple. Pourquoi est-ce tabou d’en parler, alors qu’il paraît tellement évident de demander à ceux qui ont rempli leur contrat de travailler plus longtemps ? ». »Pourquoi ne pas ajuster temporairement le système grâce aux réserves des différents régimes (de retraite)? », remarque aussi le responsable syndical.