Virgin : dépôt de bilan
L’avis des élus du Comité d’entreprise sera sollicité sur le projet de dépôt de bilan qui fait suite à des années de difficultés financières pour le groupe, dans un secteur bouleversé par la concurrence sur internet et le numérique. Avant l’annonce vendredi de cette volonté de placer l’entreprise en cessation de paiement, Virgin avait déjà donné des signes de mauvaise santé financière en entreprenant fin décembre de résilier le bail de son magasin amiral sur les Champs-Elysées à Paris, alors qu’il génère 20% de son chiffre d’affaires. Les syndicats ont donc semblé accueillir la nouvelle sans grand étonnement. »Vu l’état des comptes, on s’y attendait à moitié », a ainsi expliqué à l’AFP Loïc Delacourt, élu CFE-CGC au CE. Cela n’empêche par l’intersyndicale (CFTC, CFE-CGC, CGT, FO et SUD) d’assurer que les syndicats du groupe seront « combatifs » et ne comptent « pas se laisser faire », les représentants du personnel ayant d’ores et déjà appelé à un rassemblement devant le magasin des Champs-Elysées deux jours après le Comité d’entreprise. Contrôlée depuis 2008 par la société d’investissements française Butler Capital Partners, Virgin est notamment victime, comme d’autres distributeurs spécialisés, de l’effondrement des marchés « physiques » du disque et du DVD, et de la concurrence des grands acteurs du web, comme Amazon ou Apple. Le groupe, issu à l’origine de l’empire Virgin du milliardaire britannique Richard Branson, a déjà enchaîné les fermetures de magasins, ses effectifs fondant de 200 salariés ces deux dernières années. La procédure de cessation de paiement, engagée quand une entreprise n’est plus en mesure de régler ses créanciers, peut déboucher sur un redressement, mais aussi sur une liquidation judiciaire, c’est-à-dire la disparition pure et simple de l’entreprise.