Archive pour le Tag 'Dépolitiser'

Dépolitiser la justice (Georges Fenech, ancien magistrat )

Dépolitiser la justice (Georges Fenech, ancien magistrat )

Georges Fenech,  ancien magistrat et ancien député, soutient dans l’Opinion les États généraux de la justice mais considère que c’est un peu tard. Il est important que l’on puisse mobiliser tous les acteurs de la justice et tous les Français sur des réflexions en profondeur sur le sujet de la justice. On peut regretter que ça n’ait pas été fait un peu avant. Rétablir la confiance dans la justice, c’est difficile, car nous partons de loin ! »

Il ajoute : « Quand vous voyez tous les sondages, vous notez une forme de défiance, un manque de confiance envers l’institution judiciaire. Il y a des suspicions sur l’indépendance de la justice, notamment (…). Il faut séparer le parquet et le siège tout en réfléchissant à notre procédure d’instruction. Bon courage à Emmanuel Macron sur ce sujet, Nicolas Sarkozy avait essayé, avant de faire machine arrière immédiatement. »

Pour faire renaître la confiance dans l’institution judiciaire, il  explique qu’il faut « s’attaquer au noyautage idéologique qui a infiltré l’institution judiciaire. Il faut dépolitiser l’institution judiciaire en faisant, par exemple, respecter des codes de déontologie. Que les magistrats n’appellent pas à voter pour tel ou tel candidat. Une minorité de magistrats fait trop de politique et certaines de leurs décisions sont frappées d’idéologie. »

Analyse–Dépolitiser l’analyse économique ?

Analyse–Dépolitiser  l’analyse économique ?

Ex conseiller d’Arnaud Montebourg et président de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) depuis 2014, Xavier Ragot veut donner une couleur plus neutre à l’institut qui était historiquement classé keynésien et de gauche. ( Une tâche en vérité immense car l’observation n’est jamais neutre, elle dépend de la nature des outils d’analyse utilisés et de la manière de les interpréter NDLR)

 

 

Les économistes sont-ils acteurs du débat public plus qu’auparavant ?

Tout à fait. La première raison est la transformation profonde de nos économies. Aujourd’hui, les citoyens ne passent plus par les partis politiques, ils vont directement à l’analyse économique non filtrée pour comprendre le monde. Ensuite, les outils des économistes pour évaluer les politiques publiques se sont développés. On peut évaluer plus rigoureusement et donc être plus utile au débat public, en utilisant des données et des modèles de plus en plus précis. Enfin, il y a dix ans, les économistes étaient réticents à aller dans l’arène politique pour éviter de se faire utiliser dans des débats idéologiques. On assiste maintenant à une dépolitisation et parfois une technicisation du débat public, avec des bons et mauvais côtés.

Votre étude récente sur le budget 2020 a créé la polémique. Vous y attendiez-vous ?

Quand on évalue le budget, on sait que l’on sera pris dans le débat politique, mais je ne m’attendais pas à une réaction aussi grande. Sur la forme, l’équilibre est difficile à trouver entre la rigueur sur la partie chiffres et le fait d’être compréhensible, sans avoir l’air de prendre parti. Nous avons des débats en permanence entre nous à l’OFCE pour simplifier sans caricaturer. Sinon, il serait facile de se cacher derrière des analyses ultra-techniques. Ce type d’exercice met des centres comme le nôtre dans une position difficile car nos résultats peuvent être caricaturés. Des acteurs politiques ont critiqué notre étude comme « pas sérieuse », car des effets de certaines évolutions ne sont pas pris en compte, comme la hausse du taux de recours à la prime d’activité. Certes, nous n’avons pas pu évaluer, pour des questions de méthodes, certaines mesures positives pour les ménages modestes, mais nous avons dû aussi écarter des mesures négatives, comme tous les instituts. Notre rôle est d’être très clair sur la portée et les limites de l’exercice, en faisant confiance à l’intelligence du lecteur.

C’est-à-dire ?

J’ai lu une présentation de l’OFCE comme « un cercle de réflexion placé à gauche ». Cela me pose vraiment problème. Nous sommes un centre de recherches : nous avons une revue classée par le CNRS, nous publions dans des revues académiques, etc.. Notre analyse de la situation économique nous amène à conclure que la réduction rapide de la dette publique n’est pas une priorité, ce qui ne nous place certes pas à droite de l’échiquier politique. Encore, cela pourrait se discuter avec les choix budgétaires de Donald Trump et Boris Johnson. C’est d’abord de l’analyse économique dont il faut débattre pour laisser les lecteurs se faire leur opinion. Je me bats pour une dépolitisation de l’analyse économique, pour la rendre plus utile au débat politique. Or il y a aussi des lobbies qui ont une orientation très tranchée, des centres de réflexion parfois cités comme centres de recherche, qui brouillent la frontière entre les choses sérieuses et les celles qui le sont moins. Ces points de vue sont légitimes, je le pense vraiment, mais c’est très différent du travail de recherche de l’OFCE.

Dépolitiser l’analyse économique ?

Dépolitiser  l’analyse économique ?

Ex conseiller d’Arnaud Montebourg et président de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) depuis 2014, Xavier Ragot veut donner une couleur plus neutre à l’institut qui était historiquement classé keynésien et de gauche. ( Une tâche en vérité immense car l’observation n’est jamais neutre, elle dépend de la nature des outils d’analyse utilisés et de la manière de les interpréter NDLR)

 

 

Les économistes sont-ils acteurs du débat public plus qu’auparavant ?

Tout à fait. La première raison est la transformation profonde de nos économies. Aujourd’hui, les citoyens ne passent plus par les partis politiques, ils vont directement à l’analyse économique non filtrée pour comprendre le monde. Ensuite, les outils des économistes pour évaluer les politiques publiques se sont développés. On peut évaluer plus rigoureusement et donc être plus utile au débat public, en utilisant des données et des modèles de plus en plus précis. Enfin, il y a dix ans, les économistes étaient réticents à aller dans l’arène politique pour éviter de se faire utiliser dans des débats idéologiques. On assiste maintenant à une dépolitisation et parfois une technicisation du débat public, avec des bons et mauvais côtés.

Votre étude récente sur le budget 2020 a créé la polémique. Vous y attendiez-vous ?

Quand on évalue le budget, on sait que l’on sera pris dans le débat politique, mais je ne m’attendais pas à une réaction aussi grande. Sur la forme, l’équilibre est difficile à trouver entre la rigueur sur la partie chiffres et le fait d’être compréhensible, sans avoir l’air de prendre parti. Nous avons des débats en permanence entre nous à l’OFCE pour simplifier sans caricaturer. Sinon, il serait facile de se cacher derrière des analyses ultra-techniques. Ce type d’exercice met des centres comme le nôtre dans une position difficile car nos résultats peuvent être caricaturés. Des acteurs politiques ont critiqué notre étude comme « pas sérieuse », car des effets de certaines évolutions ne sont pas pris en compte, comme la hausse du taux de recours à la prime d’activité. Certes, nous n’avons pas pu évaluer, pour des questions de méthodes, certaines mesures positives pour les ménages modestes, mais nous avons dû aussi écarter des mesures négatives, comme tous les instituts. Notre rôle est d’être très clair sur la portée et les limites de l’exercice, en faisant confiance à l’intelligence du lecteur.

C’est-à-dire ?

J’ai lu une présentation de l’OFCE comme « un cercle de réflexion placé à gauche ». Cela me pose vraiment problème. Nous sommes un centre de recherches : nous avons une revue classée par le CNRS, nous publions dans des revues académiques, etc.. Notre analyse de la situation économique nous amène à conclure que la réduction rapide de la dette publique n’est pas une priorité, ce qui ne nous place certes pas à droite de l’échiquier politique. Encore, cela pourrait se discuter avec les choix budgétaires de Donald Trump et Boris Johnson. C’est d’abord de l’analyse économique dont il faut débattre pour laisser les lecteurs se faire leur opinion. Je me bats pour une dépolitisation de l’analyse économique, pour la rendre plus utile au débat politique. Or il y a aussi des lobbies qui ont une orientation très tranchée, des centres de réflexion parfois cités comme centres de recherche, qui brouillent la frontière entre les choses sérieuses et les celles qui le sont moins. Ces points de vue sont légitimes, je le pense vraiment, mais c’est très différent du travail de recherche de l’OFCE.




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