Archive pour le Tag 'dentelle !'

«Ensauvagement»: une guerre sémantique en dentelle

«Ensauvagement»: une guerre sémantique en dentelle

Une guerre sémantique en dentelle est engagée au sein même du gouvernement en particulier entre le ministre de l’intérieur et le ministre de la justice. Le premier confirme le choix du mot ensauvagement pour qualifier la montée des très grandes violences en particulier contre les forces de l’ordre. Cette confrontation des concepts pourrait être intéressante si elle permettait d’analyser réellement les facteurs explicatifs de la montée des violences. Des facteurs multiples évidemment sociétaux, sociaux, économiques et politiques comme la déliquescence de l’autorité en général et de l’État en particulier. Cette confrontation serait utile si elle servait la stratégie d’action. Or pour l’instant il s’agit surtout d’une guerre en dentelle dans les médias et le salon des ministères. Ce que conclut d’ailleurs Castex mais  sans davantage d’efficacité.

À l’occasion d’un déplacement à Chateauroux (Indre) pour la rentrée scolaire, M. Castex avait nié toute divergence au sein de son gouvernement. «Fermez le ban: il n’y a aucune polémique», a-t-il affirmé. «Le vrai sujet, en revanche, c’est bien celui de mobiliser face à la montée des violences et de l’insécurité», a-t-il répliqué aux journalistes qui l’interrogeaient.

«La question n’est pas les mots qu’on emploie pour qualifier le phénomène, mais les actions que l’on met et que l’on va mettre en place pour y faire face», a-t-il ajouté. «Le ministre de l’Intérieur, comme l’ensemble du gouvernement, constate effectivement qu’il y a une montée du sentiment d’insécurité et je peux vous dire la totale mobilisation du gouvernement pour y faire face», a assuré M. Castex. Des propos de bon sens mais qui ne trouve guère écho sur le terrain compte tenu du manque de volonté politique à la fois pour engager une politique ferme contre les violences mais aussi pour sortir les banlieues -qui fournissent l’essentiel des troupes violentes- de leur ghetto. Rappelons à ce sujet que le rapport Borloo particulièrement apprécié qui proposait une stratégie globale vis-à-vis des quartiers sensibles a été enterré publiquement par Macron !

BCE : la guerre en dentelle avec l’Allemagne

 

BCE : la guerre en dentelle avec l’Allemagne

 

La guerre entre Mario Draghi patron de la BCE et l’Allemagne n’est pas officiellement déclarée mais elle se prépare. -La tonalité très ferme de Mario Draghi qui en réponse aux critiques allemandes a indiqué jeudi 21 avril que la banque centrale utiliserait tous les moyens à sa disposition si nécessaire et qui a souhaité en outre que sa politique monétaire soit davantage soutenue tant au plan national qu’européen. Pour Mario Draghi pas question de changer de stratégie, il a donc confirmé les  orientations déjà annoncées à savoir le maintien du taux principal à zéro, de larges liquidités pour les banques et le rachat d’actifs y compris d’actifs privés à partir de juin. Le président de la BCE a exhorté les Etats ç l’accompagner dans ses efforts pour regonfler une inflation actuellement presque inexistante et pour soutenir l’activité. D’ici juin il faut sans doute s’attendre un nouvel échange d’amabilité entre deux visions relativement opposées celle de la BCE qui justifie de son indépendance et celle de l’Allemagne toujours hantée par la rémunération de ses épargnants. Quelques semaines après avoir musclé son action face à une inflation léthargique, la BCE a demandé jeudi 21 avril qu’on « laisse du temps » à ses mesures pour dévoiler pleinement leurs effets, mais exigé que les gouvernements fassent davantage leur part du travail.  »Nos mesures fonctionnent, elles sont efficaces, laissez leur juste du temps pour montrer pleinement leurs effets », a déclaré Mario Draghi, lors d’une conférence de presse. Mais cela ne peut se faire tout seul. « Afin de récolter pleinement les fruits de nos mesures de politique monétaire, d’autres sphères de décision doivent contribuer de façon beaucoup plus appuyée, au niveau national et au niveau européen », a-t-il insisté avec un ton plus véhément qu’à l’habitude. La politique de la BCE est « la seule à soutenir la croissance » depuis quatre ans, a-t-il regretté, reprochant aux gouvernements de ne pas avoir lancé les réformes structurelles indispensables. « Nous considérons la présence du Royaume-Uni dans l’Union européenne comme mutuellement bénéfique et nous continuerons à le dire dans les prochaines semaines », a par ailleurs déclaré Mario Draghi. Un Brexit serait-il de nature à « mettre en danger le redressement économique de la zone euro ? L’évaluation de nos équipes est que le risque que cela soit le cas est limité », a affirmé le banquier central. Le président de l’institution monétaire de Francfort (ouest) s’exprimait à l’issue de la réunion régulière du conseil des gouverneurs, qui a décidé, sans surprise, de maintenir ses taux d’intérêt directeurs à leurs niveaux historiquement bas. Le taux central, baromètre du crédit en zone euro, est à zéro depuis le mois dernier, ce qui signifie qu’emprunter ne coûte pratiquement plus rien. Mais aussi que les placements ne rapportent plus, ou très peu, ce qui vaut à la BCE de vives critiques en Allemagne, pays où l’épargne est chérie.  »Nous avons pour mandat de chercher à atteindre la stabilité des prix pour toute la zone euro, pas seulement pour l’Allemagne », a dit Mario Draghi.

(avec AFP)

Affaire Buisson : les enregistrements de Sarko… pas de la dentelle !

Affaire Buisson : les enregistrements de Sarko… pas de la dentelle !

                                   

Dans son édition de ce mercredi, le Canard publie le verbatim de l’enregistrement d’une réunion à l’Élysée, le 27 février 2011, autour de Nicolas Sarkozy à quelques heures du remaniement qu’il va annoncer. L’hebdomadaire moque le « fayot » Patrick Buisson qui se répand en encouragements et en félicitations auprès du chef de l’État. Selon Le Canard, par exemple, après l’enregistrement de l’allocution dans laquelle il annonce le remaniement, l’ex-président revient : « ‘On n’a pas entendu ces connards de chiens qui aboyaient’ (dans les jardins élyséens ? » L’hebdomadaire satirique poursuit : « Buisson spirituel : ‘Tu parlais des journalistes ?’ Puis courtisan : ‘C’était très bien! Tu avais les bonnes intonations. Tu as bien détaché les phrases importantes. Faut pas y toucher.’ » De son côté le site Atlantico met en ligne les enregistrements sonores et les verbatims d’au moins quatre enregistrements, dans le contexte d’une réunion de Nicolas Sarkozy et de ses conseillers le 26 février 2011 à la Lanterne à Versailles consacrée au remaniement. Brice Hortefeux devait ensuite être remplacé par Claude Guéant à l’Intérieur et Michèle Alliot-Marie par Alain Juppé au Quai d’Orsay. « Remplacer (le Premier ministre François) Fillon par (Jean-Louis) Borloo, c’est grotesque », déclare Sarkozy lors de la réunion. « Y’a qu’une seule personne qui pourrait remplacer Fillon aujourd’hui, c’est Juppé. Je m’entends très bien avec Alain… Même si Fillon n’est pas décevant, il est comme on le sait. » Dans la voiture qui les ramène de Versailles, Patrick Buisson et le publicitaire Jean-Michel Goudard, conseiller en communication ne se privent pas de commentaires acerbes. « C’est dur, hein ? », lache notamment Buisson à propos de la présence de Carla Sarkozy à Versailles. « Ah t’es amusant. Si je la connaissais pas un peu mieux depuis la télé j’aurais trouvé ça… lamentable… interventions percutantes quand même hein », lui répond Goudard. Les deux hommes s’inquiètent ensuite du changement de fonction de Claude Guéant, qui passe du secrétariat de l’Élysée à l’Intérieur. « Tu vois l’avantage de Guéant, la depuis trois mois, c’est qu’il connaissait un petit peu les dossiers, notamment pour les affaires auprès du parquet. Il se mouillait un petit peu« , dit Patrick Buisson, mis en cause dans l’affaire des marchés des sondages de l’Élysée. « Ben ça l’intéresse quand même directement parce que… l’Élysée c’était lui à cette époque-là », lui rétorque Goudard. Patrick Buisson, ancien journaliste de l’hebdomadaire d’extrême droite Minute, se plaint aussi à propos du remaniement de ne pas avoir « réussi à entraîner la tête » du ministre de la Justice Michel Mercier, qu’il qualifie de « totalement calamiteux ». « Il y a plus calamiteux encore », assène Goudard, en nommant la ministre de la Santé Roselyne Bachelot qui, selon lui, « ne dit que des conneries ». Dans un communiqué transmis à l’AFP par son avocat Gilles-William Goldnadel, Patrick Buisson se défend : « En tant qu’intervenant essentiel de ces réunions » il « ne pouvait prendre des notes écrites et utilisait ces enregistrements pour préparer la réunion suivante ». Ces derniers « étaient détruits au fur et à mesure sauf manifestement quelques-uns qui lui ont été dérobés et dont il est fait présentement un usage extravagant et pervers », affirme-t-il. Patrick Buisson, accusé mi-février par Le Point d’avoir enregistré certaines de ses conversations avec l’ancien président, avait alors indiqué qu’il comptait porter plainte contre l’hebdomadaire. L’article du Canard enchaîné « ne change en rien la plainte déposée par Patrick Buisson contre l’hebdomadaire Le Point le 21 février », selon son communiqué. Car « le fait que M. Buisson aurait pu faire un usage clandestin, malveillant et systématique de ce qui n’était qu’un enregistrement de travail relève de la diffamation ». Patrick Buisson, qui a joué un rôle central dans la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, a été accusé d’infuser dans la politique française, des thèses de sa famille d’origine, l’extrême-droite. Dans l’un des enregistrements, il se présente comme « royaliste ». Il est aussi au cœur de l’affaire des sondages, dans laquelle un juge enquête sur la régularité des contrats conclus sous la présidence Sarkozy, sans appel d’offres, entre l’Élysée et neuf instituts de sondage, dont la société de conseil Publifact de Patrick Buisson.

 




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