Archive pour le Tag 'Denis'

Fonctionnaires : suppression de 620 000 postes (Denis Payre)

Fonctionnaires : suppression de 620 000 postes (Denis Payre)

Denis payre,  chef d’entreprise et candidat à la candidature chez les « républicains » n’évite pas malheureusement la simplification des problèmes sur une question pourtant cruciale concernant les effectifs étatiques ou plus généralement publics.
L’intéressé soulève effectivement la question centrale de la lourdeur étatique et du poids financier du nombre de fonctionnaires. Reste que les chiffres qu’il avance sont tout à fait fantaisistes et ne reposent strictement sur rien. Notons au passage que depuis des dizaines et des dizaines d’années,  les candidats aux présidentielles  y compris républicains ont toujours annoncé leur volonté de réduire le nombre de fonctionnaires et finalement les ont augmentés.

À juste titre Denis Payre  propose une sorte d’audit systématique des institutions publiques et la fixation d’objectifs de gestion. Par contre il oublie de poser la question centrale d’une nouvelle définition des champs d’activité publics. Il ne s’agit pas seulement en effet de réduire le nombre de fonctionnaires mais sans doute et surtout d’abord de réduire le nombre d’organisations publiques qui n’ont pas grand-chose à voir avec la gestion de l’intérêt général ou qui peuvent être utilement transférés au privé par voie de délégation publique.

 

Denis Payre, entrepreneur et candidat à l’investiture Les Républicains, a décidé de se lancer dans la course pour une raison simple: «J’ai pris cette décision car en 2017, les adhérents avaient plébiscité un programme de réformes très ambitieux, ce que je ne retrouve pas aujourd’hui chez les autres candidats !»

L’une de ses mesures phares consiste à supprimer 620 000 postes de fonctionnaires. Mais où exactement ? «On a aujourd’hui des services administratifs pléthoriques, explique le candidat. Par exemple, dans le système de santé, 35% du personnel ne voit jamais un patient ! En Europe, la moyenne est de 24% (…) On retrouve ça dans l’éducation, dans la police, dans tous les services publics. Ces services en sureffectifs ajoutent de la bureaucratie et freinent les premières lignes.»

Denis Payre propose aussi d’instaurer une culture du résultat au sein même de l’administration, en commençant par «évaluer le coût de production des entités administratives comme les hôpitaux, les régions, les métropoles. Ensuite, il faudra comparer et inciter les responsables d’entités administratives à converger vers la meilleure pratique, avec des primes au résultat.»

Mais la mise en place de telles mesures ne risqueraient-elles pas de déclencher une guerre avec les syndicats ? Pour Denis Payre, pas forcément. «Beaucoup de fonctionnaires sont tout à fait d’accord avec mon analyse, avance-t-il. Notamment ceux qui se trouvent en première ligne, qui sont mal payés et qui se retrouvent à supporter le poids de cette bureaucratie. Oui, il faut un dialogue avec les syndicats mais on n’a pas le droit de bloquer le pays. »

Enfin, concernant le cas Zemmour, Denis Payre explique: «Il joue un rôle utile en ouvrant certains débats mais dans la forme, il va fracturer encore plus la société française. Ses constats sont les bons, pas ses solutions. »

Brexit : Boris Johnson, le roi de la pirouette (Denis MacShane)

Brexit  : Boris Johnson,  le roi de la pirouette  (Denis MacShane)

 

Le travailliste Denis MacShane a été le ministre d’Etat chargé de l’Europe (2002-2005) de Tony Blair après avoir été son ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères (2001-2001). Il tente d’expliquer les revirements de Boris Johnson dans l’opinion

Comment expliquez-vous ce nouveau revirement de Boris Johnson?

C’est le roi de la pirouette politique! Il est capable de tourner sur une roue et de changer de direction. Il a fait cela toute sa vie. Ce qui n’empêche pas qu’à Londres et Bruxelles, on ne négocie pas la même chose. Boris Johnson se croit engagé dans l’écriture d’un nouveau traité de Versailles où on parle rectification de frontières et réparations alors qu’en face, on discute d’un nouvel Uruguay round, l’ancien Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce. L’un parle politique et il cherche à contourner Michel Barnier. L’autre parle de la nécessité d’avoir des règles en matière d’échanges commerciaux et explique que c’est un sujet qui se discute à Bruxelles et non au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement. D’où le décalage auquel on a assisté ces derniers jours et la sensation de camouflet ressentie par les amis de Boris Johnson.

Quelle est la réaction de l’opinion publique?

C’est ce qui a peut-être pesé dans la balance et explique cette marche arrière. On assiste depuis la semaine dernière à une levée de boucliers de tout un tas de professions -camionneursagriculteurs, transporteurs aériens- pour dénoncer la folie d’un « no deal ». Au point que les députés conservateurs Brexiters se sont montré très discrets ces derniers jours pour contrer ce message. Tout le monde commence à avoir peur à l’approche du précipice. Tous les soirs à la télévision on voit des patrons de PME sonner l’alarme devant ce qui les guette aux frontières. Ce ne sont pas forcément des pro-européens. C’est la première fois que l’on assiste à un tel phénomène depuis juin 2016 et le référendum sur le Brexit!

On voit aussi monter au créneau le premier ministre irlandais Michèal Martin, fort de l’appui tacite de Joe Biden. Boris Johnson aimerait aussi que l’on parle d’autre chose. Il veut faire de 2021, qui verra Glasgow accueillir la 26ème conférence sur le changement climatique, une grande année de l’environnement. Il veut montrer que le Royaume-Uni pèse au niveau mondial et rêve d’une photo avec Joe Biden. Il n’a pas envie d’être pousuivi par des images de bouchons monstres à l’approche de Douvres. Le problème demeure qu’à Londres et à Bruxelles, on ne négocie pas la même chose.

Cela risque de se terminer par un nouvel échec…

C’est possible. Il va falloir suivre, cette semaine, les réactions des Brexiters – on peut parler d’une petite entreprise – auxquels Boris Johnson est redevable. Ils se trouvent, eux aussi, sous la pression de la City qui les pousse à trouver un « petit compromis » et à ne pas aller jusqu’au bout. Il y a néanmoins cette idée, dans notre pays, qu’il faut une révolution tous les cinquante ans. Cela a commencé avec la décapitation du roi d’Angleterre, en 1649, suivi par la scission avec l’Eglise catholique, le lancement de l’aventure impériale, la révolution industrielle, la création de l’Etat providence et la révolution thatchérienne. Aujourd’hui, c’est l’Union européenne qui est visée. Cela relève d’une foi messianique.

La situation ressemble à celle de juillet 1914. Le train a commencé à rouler. La question est de savoir si on peut le stopper. On pourrait décider d’arrêter l’horloge mais ce serait une humiliation pour Boris Johnson qui a fixé la deadline au 31 décembre de cette année. Un an après son arrivée au pouvoir, sa situation s’est fragilisée. Il a déjà eu à faire face à une rébellion parlementaire sur le confinement et sa gestion de la pandémie a sérieusement entamé sa popularité. Il va donc s’appuyer énormément sur les sondages durant ces prochains jours de négociations et chercher une excuse dans un sens ou dans un autre. Dans les deux cas, il peut toujours imaginer renégocier dans un an. C’est le titre de mon dernier livre, « Brexiternity ».

L’opposition travailliste paraît très discrète…

Elle est complètement absente. Ce sont les « singes de la sagesse ». Elle ne parle pas d’Europe, elle n’écoute pas l’Europe et elle ne voit pas l’Europe. Le Brexit, ce n’est qu’un problème pour Johnson et ses amis conservateurs.

 

 

«Une agriculture idéale et durable». (Denis Beauchamp)

«Une agriculture idéale et durable». (Denis Beauchamp)

 

Denis Beauchamp responsable du commerce des céréales dans une coopérative agricole et président de l’Association France Agri Twittos,  tente de réconcilier la dimension environnementale et économique de l’agriculture dans une tribune à l’opinion.

 

 

Connaissez-vous l’équation qui conditionne la réussite de toute politique agricole ? C’est une équation qui s’articule invariablement autour de trois facteurs (l’ordre n’a pas d’importance) :

- Elle doit être durable pour le producteur : si l’agriculteur ne vit pas de son métier, ce n’est pas un modèle d’avenir.

- Elle doit être capable de fournir de la nourriture de qualité, en abondance et abordable : si on souffre de pénurie tous les ans, ou si la nourriture est hors de prix, ça n’est pas viable à long terme.

- Elle doit être durable au point de vue environnemental : une agriculture qui détruit le milieu dans lequel elle s’exerce n’a pas d’avenir.

Ces trois points sont totalement imbriqués les uns dans les autres : à progrès agronomique égal, quand on touche le curseur de l’un, on fait mécaniquement et obligatoirement bouger les deux autres. J’insiste, et il faut en être conscient, on n’a rien sans rien et l’équilibre est très fragile.

Pour résumer, on pourrait avoir une agriculture qui aurait zéro impact, mais elle ne nourrirait personne. On pourrait également avoir une agriculture hyperproductive mais qui détruirait tout, évidemment ça n’irait pas. On pourrait enfin avoir une agriculture haut de gamme, mais qui ne ferait vivre que 20 % de ses producteurs, ça ne serait pas souhaitable. Une politique agricole qui oublie un ou plusieurs de ces paramètres n’a donc aucune chance d’être durable.

Sachant cela, quel est le constat à ce jour de la PAC pour la société Française ?

Sur le premier point, la rentabilité, si l’objectif a été atteint, ça l’est de moins en moins, et même plus du tout pour de larges secteurs agricoles. Sur le second point, la production, pas de doute, l’objectif est atteint : jamais le prix de la nourriture n’aura aussi peu pesé dans le panier des Français. Sur le troisième point, l’environnement, il faut être honnête. Même s’il y a encore des efforts à faire, les progrès sont incontestables et vont vraiment dans le bon sens.

Alors qu’est-ce qui cloche dans tout cela ? Deux choses principalement. Tout d’abord la perception pour le consommateur, qui est loin de savoir quelles ont été les évolutions de l’agriculture ces vingt dernières années. Il faut l’expliquer, chiffres à l’appui : oui, la pollution des rivières recule. Oui, les algues vertes aussi reculent. Oui, on sait mesurer avec une précision inconnue il y a dix ans, la moindre trace de tout ce que l’on veut (ou surtout de ce que l’on ne veut pas) dans notre nourriture. Et c’est suivi de très près. Oui, on utilise de moins en moins de produits phytosanitaires problématiques. Tout cela prend du temps, mais on est sur le bon chemin.

Ensuite, la rentabilité pour le producteur. Pour améliorer ce dernier point, il n’y a pas de formule magique. Soit le producteur parvient à fabriquer un produit à bas prix, et pour cela il faut des installations mécanisées et automatisées (pour l’élevage, ce sera des fermes usines, pour faire simple). Soit le producteur parvient à tirer un revenu autre que la production pure (méthanisation, paiement pour services environnementaux rendus, diversification), mais à ce compte-là on valide le fait que produire de la nourriture en France n’est plus rentable, ce qui n’est pas forcément un bon calcul à long terme en cas de pénurie ou de confinement. Soit la PAC sert à compenser l’écart entre ce qu’est prêt à payer le consommateur, et le coût de production de ce qu’il demande : ce serait la solution de facilité.

La société ne peut pas nous reprocher de produire ce qu’elle-même exige d’acheter

Je ne crois pas à l’argent magique. Chaque activité doit impérativement être rentable par elle-même, et les attentes sociétales doivent être cohérentes avec les dépenses alimentaires et donc, le mode de production qu’il implique. En clair, la société ne peut pas exiger la fin des pesticides et de l’élevage industriel, et en même temps chercher à acheter toujours le moins cher, à courir les promotions et les fast-foods, et à acheter à l’étranger ce qu’il est impossible de produire en France à coût réduit, comme c’est déjà le cas pour la volaille par exemple.

Si le pouvoir d’achat ne permet pas de financer la réalisation de ses attentes, alors la société ne peut pas demander à l’agriculture, plus que ce qu’elle peut payer. C’est cruel, mais c’est ainsi. On rêverait tous de vivre dans un pays rempli de gens très riches qui auraient un gros niveau de vie pour s’acheter uniquement des produits de luxe, mais la réalité est différente.

Il est là le cœur du malaise : d’un côté, des attentes sociétales de haut niveau que nous écoutons, et de l’autre côté, des dépenses de la même société au ras des pâquerettes, que nous constatons. Et ça, ce n’est pas, et ce ne sera jamais compatible. La société ne peut pas nous reprocher de produire ce qu’elle-même exige d’acheter.

Ça crée en revanche beaucoup de rancœur côté agricole, ainsi qu’un sentiment d’injustice et d’hypocrisie qui est très violent à vivre au quotidien. Alors, au moment de débattre de ce que nous voulons pour le futur de l’alimentation, avançons ensemble, avec lucidité et sans a priori. Et n’oubliez pas : les agriculteurs produiront toujours ce que vous consommez, ce ne sera jamais l’inverse.

Mettre fin à la nomenklatura mutualiste (Denis Samuel-Lajeunesse)

Mettre fin à la nomenklatura mutualiste (Denis Samuel-Lajeunesse)

Denis Samuel-Lajeunesse,  ancien président de la Lyonnaise de Banque et ancien directeur général de l’Agence des participations de l’Etat,  dénonce l’hypocrisie des banques mutualiste concernant leur opposition à la taxe sur les dividendes qui les affectent aussi.  Le crédit agricole et d’autres banques « mutualistes » crient  au loup à propos de la taxe destinée à remplacer la taxe sur les dividendes annulée par le Conseil d’Etat. Et avec des arguments qui prêtent à rire ou plutôt à pleurer : « En réalité c’est un transfert injustifié, au bénéfice des groupes qui préfèrent investir à l’étranger et au détriment des entreprises qui opèrent en France, y investissent, y créent des emplois et y font des bénéfices », critique notamment  Dominique Lefebvre, le président de la Fédération nationale du Crédit Agricole. Or le Crédit agricole est devenu une  banque internationale comme les autres et il y a longtemps que les agriculteurs ont été dessaisis de leur pouvoir sur un organisme qui a été détourné de son objet au profit d’oligarques agricoles.     .

Extrait de la tribune dans les Echos

«  Les bras m’en sont tombés.   Une première fois en lisant qu’ils devraient être exemptés de la surtaxe d’impôt sur les sociétés au prétexte qu’ils ne distribuent pas de dividendes et qu’ils seraient les parangons de l’investissement et de l’impôt en France ; une deuxième fois en observant les commentaires approbateurs de tous les obligés de ces messieurs, maires, députés, sénateurs, journalistes.  Ce serait donc une vertu que de ne pas distribuer de dividendes, cela reste évidemment à démontrer, et d’ailleurs nombre d’économistes pensent que la redistribution du capital facilite le développement de nouvelles entreprises et la modernisation de l’économie.  Surtout, il est affligeant d’entendre ces affirmations de la part de privilégiés qui ne versent pas de dividendes parce qu’ils ont un accès quasi illimité à une forme de capital quasi gratuit – les parts de sociétaires. Ce mécanisme sympathique pour nos vertueux mutualistes a plusieurs défauts : il représente une distorsion de concurrence vis-à-vis de ceux qui doivent réellement rémunérer le capital et il abuse de la bienveillance des sociétaires qui reçoivent un intérêt minimum sur des parts sociales fixes jamais réévaluées à proportion de la croissance de ces banques. Enfin, les intérêts de ces parts sociales sont des charges déductibles et donc amoindrissent l’impôt sur les sociétés de nos bons apôtres : qu’ils doivent s’acquitter de la surtaxe temporaire d’IS est donc un « petit retour des choses ». Le concert d’approbations qui a suivi cette tribune insolente m’a surpris dans un premier temps, jusqu’à ce que je me rappelle la puissance des réseaux mutualistes. Notamment auprès des élus locaux, députés, sénateurs, choyés par les mutualistes qui leur financent souvent des projets à la rentabilité discutable. Ces banques mutualistes seraient vertueuses par nature, n’investissant qu’en France, y soutenant l’investissement et l’emploi, belle thèse également. Le font-elles plus que les banques classiques ? Cela n’est pas démontré. Ont-elles évité les errements des pertes des salles de marché ou les mésaventures à l’international ?  Je n’aurai pas la cruauté de rappeler la liste de leurs déboires ou la façon dont l’Etat a dû organiser le sauvetage des Caisses d’Epargne et Banques Populaires en 2008. Sans l’impudence de cet article, je me serais tu. Le métier de banquier que j’ai exercé est difficile et, globalement, les banques françaises, tant capitalistes que mutualistes, s’en sont beaucoup mieux sorties que leurs consoeurs étrangères de beaucoup de pays.  Il reste la question de la pertinence du modèle mutualiste, que ce soit dans la banque ou l’assurance : beaucoup de vertus mais aussi quelques vices que je viens de rappeler. Surtout, ce qui frappe quand on observe ces groupes, c’est l’absence de contre-pouvoir face aux dirigeants de ces groupes bien au chaud entre eux. J’avais proposé en 1997 que soit ouverte une réflexion sur la démutualisation de ces groupes afin de restituer aux sociétaires et titulaires de parts sociales l’argent qui leur revient et que capture la nomenklatura mutualiste. Ce sont ainsi nos compatriotes souvent les moins bien pourvus qui retrouveraient un peu de capital et de pouvoir d’achat. Que l’on ne s’y trompe pas, outre un changement de gouvernance bienvenu, une telle réforme aurait des effets macroéconomiques favorables pour notre pays. »

«La France a besoin d’un traitement de choc» (Denis Kessler)

 «La France a besoin d’un traitement de choc» (Denis Kessler)

 

 

L e très libéral Denis Kessler, enfant terrible du Medef, milite pour une thérapie économique  de choc pour la France. Le médecin patronal n’a pas totalement tort dommage que dans son entreprise il se soigne en premier avec des émoluments un peu en décalage avec le poids  de son groupe. Pour autant son point de vue mérite d’être entendu. Le PDG de Scor s’exprime dans uen interview au Figaro.

 

LE FIGARO. - La campagne électorale traite-t-elle selon vous des véritables enjeux économiques de la France?

Denis KESSLER. - Le diagnostic que portent la plupart des candidats sur l’état de la France est erroné. Dès lors, la probabilité que la thérapeutique prescrite soit adaptée et efficace est à peu près nulle dans le meilleur des cas, et catastrophique dans le pire… La France traverse une crise aiguë, la situation est très grave. La France est en stagnation. En 2016, le PIB n’a crû que de 1,1 %… Et ce malgré la perfusion d’un déficit budgétaire exorbitant. La production industrielle reste 12 % en dessous de celle de 2008. Le niveau de la dette publique - bientôt un an de PIB! - est plus qu’alarmant. Et d’autant plus dangereux que les taux d’intérêt vont remonter. L’investissement productif est très insuffisant. Les comptes extérieurs de la France sont déficitaires. Quant au chômage…

Nous venons de perdre cinq ans. C’est pourquoi le prochain quinquennat sera décisif. C’est le sursaut - par la transformation du pays - ou le déclin - par le rafistolage d’un modèle périmé! La France a besoin d’un traitement de fond et de choc! La France a surtout besoin d’une vision mobilisatrice pour se reforger un destin et sortir de la patouille actuelle.

Vous plaidez pour des réformes structurelles. Quelle serait la priorité?

La société française est déséquilibrée, avec une sphère publique hypertrophiée et une société civile étouffée, ployant sous les prélèvements et les réglementations. Il faut procéder au «grand rééquilibrage». C’est la condition sine qua non pour retrouver croissance, compétitivité et plein-emploi. L’objectif contraignant devrait être de retrouver le niveau de dépenses publiques et sociales de notre principal partenaire - l’Allemagne - avec qui nous partageons la même monnaie, en passant de 57 % du PIB à 44 %, tout en éradiquant les déficits. Il en va de notre destin national et de notre rang dans le monde. Le chantier est énorme, mais d’autres pays ont réussi des redressements de même ampleur.

Vous regrettez le manque de vision de cette campagne. Redoutez-vous celle que développent les extrêmes, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon?

Populisme, protectionnisme et mauvais patriotisme qu’incarnent et que défendent les extrêmes sont le terreau de l’obscurantisme. Je suis très inquiet lorsque j’entends certains candidats multiplier les anathèmes, et accuser le capitalisme, la mondialisation, l’Europe, l’immigration, la Chine, le libéralisme, le patronat, l’euro… Les extrémistes de droite et de gauche font en permanence monter des boucs émissaires sur l’autel. C’est le retour de l’obscurantisme. Il faut le combattre.

La sortie de l’euro est-elle inenvisageable?

Une sortie de l’euro serait une catastrophe. Cela ruinerait tous les efforts consentis depuis vingt ans, et provoquerait une dévaluation de l’ordre de 25 % de notre «nouveau franc», un phénomène d’inflation importée au coût exorbitant pour tous, une fuite des capitaux, des cerveaux et des compétences. On sortirait de l’histoire par la petite porte, celle des oubliettes.

Baisse impôt des PME : le fruit d’une fiscalité trop complexe (Denis Ferrand)

Baisse impôt des PME : le fruit d’une fiscalité trop complexe (Denis Ferrand)

 

 

Le directeur général de l’institut de conjoncture de COE-Rexecode se montre réservée (comme le Medef) concernant la réduction de la fiscalité (IS) pour les PME.

Alléger l’impôt sur les bénéfices des PME, une bonne nouvelle?

Il faut replacer cette mesure dans son contexte. Dans le cadre du Pacte de responsabilité annoncé début 2014, François Hollande avait promis 41 milliards d’allègements de prélèvements pour les entreprises d’ici à fin 2017. Outre le CICE et les baisses de charges, un volet fiscal était prévu avec la suppression progressive d’une contribution sur le chiffre d’affaires, la C3S, et une baisse de 1 point de l’impôt sur les sociétés. Mais fin juin, [dans un entretien aux Echos], François Hollande a déclaré qu’il avait décidé de modifier la répartition des allègements. Tout en respectant l’enveloppe allouée restante, de 5 milliards pour 2017, il a décidé de conserver la C3S, déjà supprimée pour les PME et qui ne concerne plus aujourd’hui que les plus grandes entreprises, pour pouvoir, en contrepartie, relever le Crédit d’impôt compétitivité (CICE), qui s’appliquera donc sur 7% (contre 6% avant) de la masse salariale (jusqu’à 2,5 Smic). Pour l’IS aussi, il a changé les règles, décidant de cibler la baisse sur les PME. C’est cette annonce que précise aujourd’hui Manuel Valls: au lieu de 1 point de moins pour tout le monde, ce sera donc 5 points en moins sur une partie des bénéfices d’une partie des entreprises, c’est-à-dire les PME. Au final, il ne s’agit donc pas d’un nouveau cadeau pour les entreprises mais plutôt d’un réajustement à l’intérieur du pacte de responsabilité.

L’exécutif justifie ces choix par la volonté de muscler les créations d’emplois, qui proviennent surtout des petites entreprises…

Ce clivage entre petites et grandes entreprises, les gentilles qui créeraient des emplois et les méchantes qui délocaliseraient, est une représentation morale de l’économie, assez simpliste. Dans les faits, il y a un continuum d’entreprises des plus petites aux plus grandes et elles fonctionnent dans un écosystème commun. Les PME créent des emplois aussi parce que les grands groupes leur sous-traitent des tâches ou les associent sur leurs gros marchés. Certes, concernant l’imposition des bénéfices, on peut considérer que les multinationales sont mieux armées pour monter des schémas d’optimisation et se retrouver donc avec une facture allégée. Mais si elles peuvent si bien jouer ce jeu, c’est aussi parce que la législation fiscale est d’une particulière complexité.

Vous reprochez donc à cette mesure un manque de lisibilité?

Ces catégorisations par taille, avec les effets de seuil qu’elles induisent, participent au mal français d’un système rendu illisible et même injuste à force de ne s’appliquer à personne pareil. Le cas de l’impôt sur les bénéfices des sociétés est éclairant. Ainsi, la France a le taux d’IS le plus élevé d’Europe, à près de 34% contre plutôt 25% en moyenne européenne. Mais, pour mieux faire supporter cette charge, il existe un maquis d’exemptions, dérogations et niches -dont le CICE. Du coup, le taux effectif acquitté est en fait très sensiblement inférieur au taux facial, et le rendement de l’IS est en France un des plus faibles d’Europe!

Or là, au lieu de baisser le taux d’IS général, une mesure simple et visible de compétitivité, on préfère instaurer une sorte de barème puisque les entreprises de taille modeste paient déjà un taux réduit de 15%  jusqu’à 38.000 euros, puis donc 28% jusqu’à un nouveau plafond non encore défini, puis 34% sur le reste. Avec, à la clé, encore des calculs savants et des effets pervers.

Par ailleurs, cette annonce pose de nouveau la question de la crédibilité et la cohérence de la politique du gouvernement. Le pacte de responsabilité donnait une feuille de route claire, mais si l’enveloppe a bien été allouée, les modalités ont changé. Cela a un impact sur les acteurs économiques, qui ne sont plus les mêmes concernés, et sur les projets d’investissement de long terme, qui sont différemment impactés. De quoi fâcher le patronat et alimenter le premier reproche fait à la France, l’instabilité de son système fiscal.

(Interview le Figaro)

France : état d’alerte démocratique (Denis Jeambar)

France : état d’alerte démocratique (Denis Jeambar)

Dans Challenges Denis Jeambar  dénonce l’état de délabrement démocratique du pays. Il souligne en particulier l’effet néfaste de la réduction du mandat présidentiel à cinq ans et les primaires qui polluent la vie politique et la soumet à une obsession électoraliste permanente ; du coup ; les gouvernants naviguent à vue de manière opportuniste sans engager les réformes de fond qui seraient nécessaires. L’analyse de Denis Jeambar n’est pas complètement fausse mais elle est cependant un peu réductrice, on ne saurait en effet attribuer la responsabilité de l’immobilisme français dans tous les domaines à la seule question des institutions.  La problématique est en effet beaucoup plus large la crise française est le produit d’un phénomène systémique avec des interactions politiques économiques sociales, technologiques,  environnementales et même sociétales. Certes on ne saurait ignorer la responsabilité du monde politique, son fonctionnement et son mode de reproduction, mais bien d’autres éléments sont à prendre en compte comme par exemple l’inadaptation du système éducatif, la responsabilité des parents dans le choix des filières professionnelles, le poids de l’appareil bureaucratique français ou de l’ingénierie fiscale, l’overdose de collectivités locales, la condescendance voir le mépris des Français pour les filières professionnelles manuelles, la culture RTT, le manque de formation économique de beaucoup de responsables et d’une grande partie des Français, l’absence d’une véritable culture de concertation entre les partenaires sociaux enfin la trop grande sensibilité des Français aux promesses démagogiques qui ont conduit par exemple à voter pour trois présidents particulièrement incompétents et aussi primaires que  Chirac, Sarkozy ou Hollande.  bref la France ne pourra changer seulement par le haut il faudra une interaction entre la base et le sommet, admettre aussi la complexité de la crise.  La réflexion de Denis Jeambar dans challenges)

«  L’instauration du quinquennat et la procédure nouvelle des primaires y produisent même des effets pervers qui en aggravent la toxicité. Sur le papier, ces deux innovations semblaient constituer un progrès démocratique. Le mandat de cinq ans, a priori, était en phase avec un monde dominé par l’instantanéité. La limitation à deux mandats pouvait, en outre, accélérer le renouvellement du personnel politique et lui apporter un peu d’oxygène. Deuxième levier de modernisation, les primaires devaient à la fois faciliter ce rajeunissement en ouvrant le jeu des candidatures et casser le monopole étouffant des partis en donnant la parole aux électeurs. La réalité est bien différente. L’élection présidentielle est devenue plus que jamais une question obsessionnelle et la seule préoccupation des acteurs politiques. Les gestes de chacun d’entre eux, au pouvoir ou dans l’opposition, à gauche comme à droite, sont dictés par l’unique ambition personnelle, la construction d’image et le positionnement tactique. L’intérêt général passe au second plan dans une élection qui s’apparente de plus en plus à un concours de beauté. Séduire est l’essentiel, convaincre n’est plus de saison. L’urgence triomphe de la durée, donnée pourtant indispensable à l’action politique véritable. Le quinquennat s’est ainsi transformé en une présidence peau de chagrin: premier temps, on découvre le pouvoir et tient des promesses faites en l’air ; deuxième temps, la réalité triomphe, on change de cap, on improvise à toute vitesse et on perd toute crédibilité ; troisième temps, on fait des cadeaux électoraux pour se faire réélire.  Résultat, on ne construit rien de durable et de pérenne qui serve les intérêts du pays. La France a connu ce scénario du pire avec Jacques Chirac de 2002 à 2007, puis avec Nicolas Sarkozy et maintenant avec François Hollande. Près de quinze années d’improvisation politique et de cabotage sans vision ni cap qui éclairent la situation du pays et le retard qu’il a pris en tous domaines. Il est de bon ton de dire que les Français sont rétifs à la réforme. Peut-être, mais ce n’est pas en les gouvernant ainsi qu’on peut les exalter. Aucun de nos trois derniers présidents n’a démontré l’efficacité du quinquennat tant chacun a été obsédé par son propre destin électoral et a pataugé dans des difficultés qui exigeaient surtout l’ambition de faire en acceptant le risque de perdre. Cinq années ne sont pas suffisantes pour réformer le pays, surtout avec la durée de l’apprentissage élyséen et le temps consacré aux manœuvres pour une réélection.

Les primaires ne font qu’ajouter à la confusion. Elles installent le scrutin présidentiel sur le devant de la scène deux ans avant qu’il n’ait lieu. On le voit, aujourd’hui, avec la droite. Tout n’est plus que rivalités d’hommes scandées par des sondages quasiment quotidiens. Chaque prise de position n’est dictée que par des calculs électoraux. Les combinaziones deviennent l’essentiel et le travail de fond l’accessoire.

Notre pays s’est ainsi installé dans un jeu de dupes. Sa modernisation politique est une illusion. Le quinquennat et les primaires sont surtout la source d’une hystérie permanente et épuisante qui éclaire les progrès de l’abstentionnisme et le vote désespéré et dangereux pour l’extrême droite. A bien des égards, la France est en état d’alerte démocratique. »

 

Jeux olympiques : ça ne coûtera rien ( Denis Masseglia) !!

Jeux olympiques : ça ne coûtera rien ( Denis Masseglia) !!

 

 

Si on écoute Denis Mssiglia (présideet du comité olympique français), les jeux olypiques ne coûteront rien au contribuable. Tout  serait  déjà prévu dans les plans de développement de la région parisienne notamment en matière d’infrastructures. En faiat c’est le même raisonnement qui a été tenu par les villes qui ont déjà organisé ces jeux. Des jeux qui se sont révélés des gouffres financiers  notamment à Athènes.. A Londres, la facture a ainsi été multipliée par deux 10,9 milliards d’euros contre 4,8 milliards annoncés initialement. En 2004, le budget initialement présenté a été largement dépassé à Athènes : 11,1 milliards d’euros contre 5,3 prévus (et 2 à 3% de la dette extérieure du pays a augmenté en raison du coût des Jeux). Mais la médaille d’or en matière d’explosion de budget revient à Pékin en 2008 : 2,6 milliards d’euros initialement prévus, et …32 milliards d’euros dépensés ! Bien entendu des jeux olympiques en France ( pourquoi au fait seulement à Paris ? ), c’est enthousiasmant pour les sportifs, ceux qui aiment le sport , ceux surtout qui le pratiquent. Indéniablement un événement marquant ; reste à savoir si c’est bien la priorité en l’état de notre économie et de nos trous financiers ( ne pas oublier qu’on emprunte pour rembourser nos dettes pour l’ASSEDIC, pour les retraites, pour nos collectivités locales dont certaines seront en faillite dès 2016 etc. Au total une  dette de 30 000 euros environ par habitant ;  comme la Grèce impossible à rembourser !  Dans un contexte socio-économique qui fait débat, certains estiment donc que toute l’organisation aura un coût qui à terme ne sera pas bénéfique pour le pays.  Face à ces critiques, qu’il dit comprendre, Denis Masseglia a voulu expliquer exactement la nature des coûts de l’organisation, divisés en trois étapes. « Le budget des Jeux, c’est trois postes. Le premier, c’est celui de l’organisation même des Jeux qui vaut environ 3,5 milliards et le CIO donne pour cela pratiquement 2 milliards de dollars. Il n’y a pas énormément d’infrastructures sportives à construire, on est pratiquement à 500 millions et puis il y a le village (…) Après il s’agit de savoir si on le considère dans l’héritage sportif ou l’héritage sociétal. Je crois qu’on peut quand même considérer qu’il fait partie d’un besoin aussi bien en logements qu’en universités ou qu’en autres dispositifs », a-t-il ainsi estimé avant de mettre en perspective la troisième étape du processus.   Pour le président du CNOSF, le plan prévu à l’horizon 2024 pour Paris et sa région serait en tout point bénéfique en termes d’infrastructures. « Le dernier point, qui a coûté beaucoup dans d’autres candidatures, c’est celui qui est relatif aux infrastructures et là, il se trouve qu’il y a un plan à l’horizon 2024 pour Paris et l’Île-de-France qui fait que l’on peut tout caler en fonction de ce qui est prévu et ça ne coûtera pas un euro de plus aux contribuables. On est avec une candidature extrêmement raisonnable en terme de coûts et qui peut même rapporter plus que ce qu’elle va coûter ». Alors que le CIO le préconise dans un rapport à l’adresse de tous les prétendants, Denis Masseglia rappelle que la mise en place des Jeux Olympiques, avec tout ce que cela comporte en installations sportives ou urbaine, ne sera pas éphémère et servira l’intérêt général. « L’héritage pour nous va être au cœur du projet olympique », conclut-il ainsi. Un joli discours , celui tenu par tous les responsables politiques quand ils décident un investissement…sans certitude quant au retour financier !

 




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol