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Macron et CFDT: mensonge et déni

Macron et CFDT: mensonge et déni

complètement acculé, le président lors de son interview hier n’a pas hésité à mettre en question la responsabilité particulière de la CFDT concernant l’absence de consensus sur la réforme des retraites. Un mensonge indigne dans la mesure où le premier syndicat de France a toujours été à la pointe justement pour faire des propositions crédibles en matière de progrès économique et social. Même l’idée de la réforme universelle des retraites reprise par Macron vient de la CFDT. Macon l’a promise en 2017 pour finalement décider d’une réforme ratatinée injuste et inefficace non pas universelle mais seulement paramétrique.

Macron est coupable d’une injure envers la CFDT et en particulier son secrétaire général Laurent Berger, un leader autrement plus responsable que l’aventurier au service de la grande finance et qui n’hésite même pas à prendre le risque du chaos pour satisfaire aussi son ego.

Ce n’est pas par hasard si la CFDT, 50 ans après sa création, est devenue majoritaire. C’est grâce à un travail de cohérence, un travail déterminé, un travail efficace que la CFDT a pu persuader de plus en plus de couches sociales. L’évolution sociologique a aussi favorisé la croissance de la CFDT avec l’élévation générale du niveau d’éducation et de formation.

Macron, avec cette accusation de la CFD,T pratique la politique de la terre brûlée car désormais le dialogue avec les syndicats réformistes aujourd’hui majoritaires en France va devenir hypothétique voire impossible. Qui par exemple va être en capacité de gérer la chienlit actuelle qui risque de se transformer en chaos. Sûrement pas Macron et sa clique de courtisans et de petits marquis transparents et incompétents.

Qui pour négocier les réformes nécessaires à la transformation économique et sociale? L’affaire n’est pas nouvelle, Macron éprouve un mépris à l’égard de toutes les institutions intermédiaires et particulièrement pour les syndicats. Fondamentalement, c’est un petit-bourgeois de droite inculte politiquement et immature psychologiquement.

Avant d’être président de la république Macon n’a jamais connu le moindre engagement. Il est complètement hors sol et n’a qu’une vue ésotérique des réalités. Un président, aussi chef des armées, qui a évité de faire son service militaire pour cause d’études ! Ce qui en dit long sur ses convictions républicaines et démocratiques.

Pendant ce temps-là, depuis parfois des dizaines d’années, des responsable CFDT à tous les niveaux géographiques ont inlassablement servis le progrès social et participé à la modernisation économique. Beaucoup ont sacrifié leur carrière professionnelle personnelle pour se mettre au service du progrès social , économique et sociétal. Au service de la justice et de l’efficacité.

La proposition de réforme universelle proposée par la CFDT en 2012

La proposition de réforme universelle proposée par la CFDT en 2012 revue de la CFDT, Jean-Louis Malys , secrétaire national de la CFDT, responsable de la politique des retraites.

Le système des retraites a été construit pour des des profils de carrière issus des Trente Glorieuses. Ces schémas de carrière étaient principalement linéaires et ascendants, avec une prédominance de l’emploi masculin. Ils sont aujourd’hui de moins en moins représentatifs de la réalité. Une réforme globale des retraites est indispensable pour éviter le creusement des inégalités entre ceux dont le parcours se caractérise toujours par la stabilité et ceux qui ont connu des mobilités, le chômage et la précarité. Si rien n’est fait, cette deuxième catégorie de salariés serait la grande perdante de la poursuite de réformes paramétriques au fil de l’eau. Un débat national sur une réforme systémique constitue donc aujourd’hui une étape incontournable.

Résumer la question des retraites à une simple équation financière est l’attitude la plus courante mais aussi la plus dangereuse. Elle aboutit soit à durcir indistinctement les conditions d’accès à la retraite, donc à creuser les inégalités, soit à revendiquer un statu quo intenable financé par une ponction grandissante sur la richesse produite sans souci des autres dépenses nécessaires comme l’éducation, la recherche, la santé ou la dépendance.

Au-delà de ses enjeux collectifs, la question des retraites renvoie chacun à sa situation : son âge, son 39 Jean-Louis Malys est secrétaire national de la CFDT, responsable de la politique des retraites. Jean-Louis Malys La position de la CFDT sur les retraites Pour une réforme systémique Cadres-cfdt, n°453. avril 2013 40 parcours professionnel et personnel, sa situation familiale, son patrimoine, ses aspirations, sa conception des temps de vie. L’écart entre la vision personnelle, pour ne pas dire individuelle, et la réponse économique, pour ne pas dire arithmétique, montre le défi que nous devons relever pour imaginer des solutions adaptées à notre temps, à ses réelles opportunités et à ses nombreuses contraintes. Depuis longtemps, avant 2010, avant même 2003 et 1995, la CFDT a choisi la voie de la lucidité et de l’ambition tout en assumant le prix de l’inconfort.

Le livre blanc de Michel Rocard en 1991 disait déjà l’essentiel : « Même avec des hypothèses économiques favorables au plein emploi, les régimes de retraite connaîtront des problèmes de financement, avec, à partir de 2005, l’arrivée massive à l’âge de la retraite des générations nombreuses de l’aprèsguerre. Là où on avait trois cotisants pour un retraité en 1970, on n’en compte plus que 1,9 en 2010 et 1,7 en 2040 dans les circonstances les plus favorables, 1,3 dans le cas contraire. » La réforme Balladur de 1993, en ne s’attaquant qu’aux retraites du privé et en éludant tout débat démocratique, a été un premier acte dont le caractère complexe et insidieusement douloureux n’a ni permis ni souhaité éclairer les vrais enjeux.

Une orientation confédérale de longue date En 2003, le mouvement social et les choix portés par la CFDT, au-delà des polémiques et incompréhensions suscitées, a porté les véritables enjeux qui n’ont cessé de s’imposer depuis lors : le choix entre la question de l’âge de départ et la durée de cotisation, la situation profondément injuste des carrières longues, celle des petites retraites, en particulier des femmes, l’enjeu de la pénibilité, et la situation des poly-pensionnés mise au grand jour par notre organisation. Entre ceux qui vantaient le « courage » de la CFDT et ceux qui hurlaient à la trahison, le temps a aujourd’hui fait son œuvre. Ceux qui n’ont cessé de prôner l’immobilisme ou la seule solution financière (« les riches peuvent 41 payer ») ont continué à avaler quelques couleuvres : abandon un peu honteux de la revendication des 37 ans et demi puis compromis (acceptable ?) pour la réforme des régimes spéciaux en 2008.

Le gouvernement Fillon prétendait quant à lui avoir résolu la question de l’équilibre des retraites par la réforme de 2010, tout en annonçant par avance qu’une nouvelle réforme paramétrique est d’ores et déjà programmée en 2018, voire avant, si la récession devait s’installer. Même si le gouvernement Ayrault prévoit une concertation sur les retraites à partir du printemps 2013, le temps du débat de fond sur ce thème n’est pas encore advenu et celui du consensus apparaît bien aléatoire. Débat et consensus sont-ils nécessaires ? Sont-ils possibles ? Nous continuons à le penser, sans pour autant imaginer qu’ils soient aisés l’un et l’autre. L’idée d’une réforme des retraites de grande ampleur fait partie des orientations confédérales depuis plus d’une décennie sous des appellations diverses, qu’il s’agisse d’une « refondation de la répartition » (congrès de Lille), d’une « réforme globale des retraites » (congrès de Nantes) ou d’une « harmonisation et consolidation de tous les régimes de retraites par répartition » (congrès de Grenoble). La réflexion s’est développée lors du Conseil national confédéral en mai 2008, où l’idée d’une réforme systémique des retraites a été formulée. Elle s’est également traduite en 2009 par la demande publique d’un « Grenelle des retraites ». Les enjeux politiques définis ainsi prennent en compte le triple défi de la démographie, de l’emploi et des inégalités.

Ils impliquent un débat de société pour préparer une réforme générale du système de retraite, afin de le rendre plus juste et pérenne financièrement, en tenant mieux compte des parcours professionnels, des parcours de vie et des aspirations des salariés. En 2010, les trois débats qui se sont tenus lors du congrès confédéral de Tours sur le thème des retraites précisent les contours d’une réforme globale et apportent L’idée d’une réforme des retraites de grande ampleur fait partie des orientations confédérales depuis plus d’une décennie. 42 des réponses à des questions majeures. D’une part, la durée de cotisation est confirmée comme le paramètre le plus juste.

Elle peut être augmentée pour tenir compte de l’allongement de la vie, à condition d’un renforcement des solidarités et des possibilités de choix des salariés. D’autre part, le financement du volet contributif des retraites doit s’appuyer sur les seuls revenus du travail tandis que les solidarités ont vocation à être financées par l’ensemble des revenus, y compris les revenus du capital. Enfin, une réflexion doit s’engager sur les conditions d’unification, à terme, des régimes de retraite pour répondre à des carrières de plus en plus sinueuses. À partir de ces décisions, nous souhaitons faire émerger un nouveau système de retraite, qui réponde aux enjeux de contributivité et de solidarité, tout en assurant la solvabilité financière à long terme, seule capable de rassurer les salariés, en particulier les plus jeunes générations. Le rendez-vous de 2013 et la nécessaire recherche d’un consensus Une demande de la CFDT La mobilisation de 2010 sur la réforme des retraites à laquelle la CFDT a activement participé a permis d’obtenir l’ouverture en 2013 d’un débat sur une réforme globale.

Il s’agissait d’une demande portée par la CFDT. L’article 16 de la loi de 2010 prévoit ainsi l’organisation d’une réflexion nationale sur « les objectifs et les caractéristiques d’une réforme systémique » des retraites à partir du premier semestre 2013. La tenue de ce débat a été confirmée lors de la grande conférence sociale qui s’est tenue en juillet 2012. La feuille de route qui en est issue prévoit un calendrier en trois temps. Un état des lieux a tout d’abord été réalisé à travers deux rapports successifs du Conseil d’orientation des retraites parus respectivement en décembre 2012 et janvier 2013 : l’un concernant les projections financières 43 à moyen et long terme, l’autre centré sur les questions de justice sociale et de lisibilité.

Cet état des lieux confirme la nécessité d’une réforme globale des retraites. Sur la base de ces travaux, une Commission sur l’avenir des retraites a été chargée par les pouvoirs publics d’identifier d’ici juin 2013 différentes pistes de réforme permettant « d’assurer l’équilibre des régimes (…) à court, moyen et long terme » et « d’en renforcer la justice, l’équité et la lisibilité »1. Une concertation se tiendra par la suite entre l’Etat et les partenaires sociaux sur « les évolutions souhaitables de notre système de retraite »2, préalablement à la décision de mesures par les pouvoirs publics à l’horizon fin 2013 – début 2014. Les positions des autres organisations syndicales Au sein des organisations syndicales, les oppositions à une réforme systémique restent nombreuses. La plupart d’entre elles s’opposent à l’idée d’un changement de système de retraite car, selon elles, la question du financement ne serait pas réglée par une telle réforme globale, qui ne permettrait pas de garantir le niveau des pensions.

Leur approche consiste implicitement à réduire la question des retraites aux ajustements paramétriques, en négligeant les dimensions sociétales et de redistribution et en privilégiant une approche exclusivement financière. Les logiques institutionnelles autour des organismes de retraite et les enjeux de pouvoir influent aussi sur ces positionnements. Les arguments utilisés sont souvent caricaturaux en affirmant contre l’évidence que le caractère systémique d’une réforme inclurait l’abandon automatique de la répartition ou que tout recul d’un système par annuités aboutirait à moins de solidarité.

Réduit à ces postures, le débat est clos avant d’avoir été engagé. Nous voulons faire ici la démonstration qu’une Une concertation se tiendra par la suite entre l’Etat et les partenaires sociaux sur « les évolutions souhaitables de notre système de retraite », préalablement à la décision de mesures par les pouvoirs publics à l’horizon fin 2013 – début 2014. 44 réforme systémique aboutit au contraire à consolider la répartition en la rendant solvable à long terme, et que la remise à plat des mécanismes de solidarité n’a d’autre but que de les rendre plus efficaces en les « fléchant » davantage vers ceux qui en ont besoin et en évitant certaines redistributions qui, par des mécanismes à la limite du compréhensible, aboutissent à servir ceux qui sont déjà bien lotis. Le positionnement des employeurs Les organisations d’employeurs se déclarent souvent favorables à un système par points voire revendiquent une réforme systémique. Ces positionnements sont motivés par une volonté d’individualiser la prise en charge des risques sociaux, de réduire les logiques solidaires quitte à favoriser les logiques de promotion de la capitalisation. Les objectifs de la CFDT ne sont évidemment pas ceux-là.

L’indispensable débat national La préparation du débat national sur une réforme systémique s’avère aujourd’hui indispensable. Sans réforme systémique, l’érosion des droits constitue une quasi-fatalité : pour le privé, par la baisse du taux de remplacement, pour le public, notamment dans l’hypothèse d’une remise en cause unilatérale de la règle des six derniers mois. La loi de 2010 portait en germes une nouvelle réforme paramétrique en 2018, voire même avant cette date en fonction de l’état des comptes. Or, la crise que nous subissons accélère leur dégradation et la CFDT se félicite que la feuille de route de la conférence sociale ait maintenu le rendez-vous de 2013. Revenons sur les dangers inclus dans le maintien en l’état des différents systèmes de retraite.

Empiler les mesures qui durcissent les conditions d’accès à une retraite pleine aboutit immanquablement à réduire le niveau de pension de ceux qui n’ont pas pu effectuer une carrière complète. Sans réforme systémique, l’érosion des droits constitue une quasi-fatalité. 45 Cela concerne les nouvelles générations et les femmes qui, pour une part croissante, sont des travailleurs pauvres et précaires. Les autres perdants sont les salariés ayant commencé leur carrière jeunes et ceux dont le métier pénible devient intenable ou dont la santé a été gravement affectée par de mauvaises conditions de travail.

De fait, l’écart va se creuser entre ceux-là et les salariés mieux lotis qui ont la chance d’avoir une carrière linéaire et complète. Nos systèmes de retraite actuels sont parfaitement adaptés aux profils des Trente Glorieuses. Ces derniers sont construits sur un schéma de carrière sans rupture ni mobilité. Ils récompensent les itinéraires ascendants et les promotions fulgurantes de fin de carrière. Ils favorisent les parcours conjugaux et les familles patriarcales stables.

Il faut être aveugle pour ne pas constater que cela ne concernera dans quelques années plus grand-monde. Les mécanismes actuels de solidarité existent bel et bien, ils représentent même 28 % du total des retraites directes et indirectes versées2. Qui en sont les contributeurs ? Qui en sont les bénéficiaires ? Diverses études le démontrent : les carrières plates et longues subventionnent les carrières dynamiques. Les dispositifs d’aide aux retraités parents sont très favorables aux salariés aisés et aux hommes, pas aux femmes, ni aux familles modestes. La prise en compte des périodes de chômage n’est que partielle et peut s’avérer dérisoire quand les temps de précarité se multiplient.

Et que dire des salariés poly-pensionnés (bientôt un retraité sur deux), dont le sort constitue par des mécanismes aveugles et incohérents une sorte de loterie où les perdants se consolent mal que d’autres bénéficient d’effets d’aubaine ? Des choix et des arbitrages complexes à assumer Les choix à opérer dans le cadre d’une réforme globale pour refonder l’esprit de justice sociale du système de retraite sont multiples. Ils engagent la société dans son ensemble sur le long terme, à l’horizon 2050. Une réforme rendrait compréhensible un partage des efforts entre générations, au sein de chaque génération, ainsi qu’en fonction 46 des autres besoins sociaux. Ces besoins recouvrent non seulement la problématique du vieillissement mais aussi les questions d’éducation, de formation et d’innovation.

La CFDT, en refusant de s’enfermer dans un discours uniquement contestataire, tente d’élaborer des solutions novatrices qu’elle verse ici au débat. Nous ne souhaitons pas copier tel ou tel modèle appliqué dans un autre pays. La réforme que nous voulons sera le fruit de débats et de compromis. Elle devra tenir compte du modèle social dont nous avons hérité et qui montre encore aujourd’hui pour l’essentiel son efficacité. Quelle est la part des richesses que notre société doit consacrer aux diverses conséquences du vieillissement de la population : dépenses de santé, dépendance et évidemment retraite ? Sans les réformes passées, justes ou injustes, nous frôlerions une dépense de 20 % du PIB rien que pour les retraites. En cette période où une croissance soutenue semble inatteignable, au moins à moyen terme, ne faut-il pas expliciter les arbitrages nécessaires avec les autres besoins en investissements matériels et immatériels pour préparer l’avenir ? Les cotisations patronales et salariales versées pour les seules caisses de retraite représentent 25 % du salaire brut d’un travailleur du privé.

Est-il possible d’aller au-delà alors même que les réformes paramétriques qui se cumulent indiquent aux générations qui payent ces cotisations que leur taux de remplacement ne va cesser de se dégrader ? Ce déséquilibre de la solidarité intergénérationnelle aggravé par le papy-boom est mortifère pour l’avenir de la répartition. Qui peut éluder cette question ? N’est-il pas nécessaire dans cette situation de mieux comprendre les mécanismes contributifs (comment une cotisation versée génère un droit imprescriptible à prestation) et ceux qui régissent les mécanismes de solidarité (périodes contraintes voire volontaires d’inactivité, prestations liées à la maternité) ? La CFDT pense qu’il faut distinguer les sources de financement de ces deux pans du système de retraites pour les rendre plus lisibles.

47 Des pistes à explorer Pour construire une réforme ambitieuse et source de confiance, nous devons nous interroger sur les mécanismes d’acquisition des droits. Les systèmes notionnels ou à points permettent davantage de maîtriser les périodes comptabilisées, les droits générés et l’origine du financement. Hors effets de déséquilibre démographique, les systèmes de retraite à points et notionnels, à partir des arbitrages des générations concernées, permettent davantage d’assurer l’équilibre financier dans une situation de croissance, et donc d’emploi, satisfaisante.

En même temps, le système par annuités, s’il est complexe et confus en termes de financements comme de droits acquis, permet à partir du paramètre de durée de cotisation de fixer des garanties de pensions qui sont aujourd’hui absentes (hors minimum contributif du régime général). Peut-on imaginer dans un dispositif simplifié et transparent, une combinaison associant un système d’acquisition contributif et solidaire utilisant une logique par points ou notionnelle avec des garanties actionnées au moment de la liquidation de la retraite s’inspirant du système par annuités ? Voilà une piste à explorer. Un système de retraite ainsi proposé doit pouvoir s’adresser d’une façon attractive à tous les salariés, quels que soient leurs statuts, afin d’absorber les mobilités au lieu de les sanctionner.

En même temps qu’une réponse aux difficultés liées aux situations des salariés polypensionnés, un système davantage unifié de retraite serait source d’égalité. Nous savons que cette perspective peut soulever des inquiétudes légitimes chez les fonctionnaires et les salariés bénéficiaires des régimes spéciaux. Mais l’histoire récente prouve que les mécanismes d’alignement vers le bas, presque honteux, sont à l’œuvre et qu’à refuser d’aborder ces questions franchement, on se retrouve dans des situations défensives inconfortables et à Peut-on imaginer dans un dispositif simplifié et transparent, une combinaison associant un système d’acquisition contributif et solidaire utilisant une logique par points ou notionnelle avec des garanties actionnées au moment de la liquidation de la retraite s’inspirant du système par annuités ? 48 l’efficacité discutable. Une telle réforme est évidemment ambitieuse et suppose un débat large permettant d’aboutir à une forme de consensus.

Nous n’ignorons pas le scepticisme ambiant car l’histoire sociale de notre pays a souvent jugé l’ampleur d’une réforme au degré d’affrontement atteint. Nous soupçonnons même qu’une forme de « scénarisation » de ces situations soit intégrée par les acteurs les moins enclins au dialogue social. Et si l’ampleur de la prochaine réforme des retraites se jugeait à l’aune de notre capacité collective à affronter les questions et à passer un compromis juste et compréhensible par le plus grand nombre ? Dans cette perspective, il faudrait évidemment rassurer les salariés les plus proches de la retraite en leur garantissant les avantages acquis dans les systèmes passés. Le nouveau système de retraite s’appliquerait progressivement aux générations plus éloignées de leur retraite.

Plusieurs hypothèses de mise en œuvre « en sifflet » ou de comptabilisation en parallèle des droits acquis à l’un ou l’autre de ces systèmes sont possibles. Cet aspect de la transition serait au cœur de la négociation pour offrir un système rénové aux jeunes générations sans sanctionner ou désespérer les plus anciens. De la même façon, l’architecture du futur système de retraite ainsi progressivement mise en place exclut dans un délai assez long un chambardement des diverses institutions qui collectent les cotisations, calculent les droits et versent les retraites. La perspective d’une unification progressive encouragerait évidemment les synergies et regroupements utiles en toute transparence, mais sans traumatisme. Depuis le début de l’année 2011, la CFDT a organisé en interne plus de trente débats qui ont réuni près de 1500 militants autour de ce thème.

La réflexion a été menée conjointement avec d’autres acteurs de la société : chercheurs, associations, intellectuels, représentants synLa perspective d’une unification progressive encouragerait les synergies et regroupements utiles en toute transparence, mais sans traumatisme. 49 dicaux. Réformer le système de retraite est un enjeu majeur pour maintenir une protection sociale de haut niveau fondée sur la solidarité. Il est de notre responsabilité d’éclairer ce débat et de tracer des perspectives, afin que tous les choix collectifs soient posés et que toutes les générations puissent légitimement garder confiance dans la répartition. 1 Cf. Lettre de mission du Premier ministre adressée à Yannick Moreau, Présidente de la Commission. 2 Cf. Feuille de route de la conférence sociale, juillet 2012. 3 20% si on exclut les pensions de réversion.

Interview Macron à la télé: Déni, mensonge et mépris

Interview : Macron à la télé: Déni, mensonge et mépris

Déni, mensonge et mépris, les trois qualificatifs les plus utiliser par les syndicats et l’opposition ( et même les républicains !) pour qualifier le discours d’un président aux abois qui promet maintenant de réduire le nombre de lois, de les saucissonner et de les condenser en quelques lignes. Résumé du Figaro:

«traditionnelles marques de mépris», a ainsi relevé Jean-Luc Mélenchon, «La foule est au peuple ce que le cri est à la voix», a-t-il ajouté.

«Ce président ne comprend pas les Français», a également abondé le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, sur les réseaux sociaux. Patrick Kanner, a à son tour fustigé sur Public Sénat l’«arrogance», la «suffisance», la «condescendance» et l’«irresponsabilité» du président.

La secrétaire générale des Verts s’est dite «glacée par la démonstration d’autosatisfaction du président Macron», et a dénoncé des propos «méprisants et mêmes offensants», ainsi que «la vacuité de ce qu’il propose».

«Les solutions proposées par le président de la République ne sont pas à la hauteur de la crise politique et économique que nous vivons», a aussi déclaré le chef de file des Républicains, Éric Ciotti.

Marine Le Pen a également évoqué un même «sentiment de mépris pour le peuple», et d’«inutiles blessantes et dangereuses provocations».

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger-très en colère- n’a pas attendu la fin de l’interview pour décocher un tweet au vitriol. «Déni et mensonge !», a-t-il écrit, en réaction aux propos d’Emmanuel Macron sur l’absence de compromis de la part des syndicats sur les retraites. Le chef du premier syndicat de France lui fait grief de «refaire l’histoire» et de «mentir sur la CFDT», dans le but de «masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste».

Philippe Martinez a qualifié les propos d’Emmanuel Macron de «foutage de gueule», qualifiant l’interview de «lunaire».

Politique -Macron -télé: Déni, mensonge et mépris

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«traditionnelles marques de mépris», a ainsi relevé Jean-Luc Mélenchon, «La foule est au peuple ce que le cri est à la voix», a-t-il ajouté.

«Ce président ne comprend pas les Français», a également abondé le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, sur les réseaux sociaux. Patrick Kanner, a à son tour fustigé sur Public Sénat l’«arrogance», la «suffisance», la «condescendance» et l’«irresponsabilité» du président.

La secrétaire générale des Verts s’est dite «glacée par la démonstration d’autosatisfaction du président Macron», et a dénoncé des propos «méprisants et mêmes offensants», ainsi que «la vacuité de ce qu’il propose».

«Les solutions proposées par le président de la République ne sont pas à la hauteur de la crise politique et économique que nous vivons», a aussi déclaré le chef de file des Républicains, Éric Ciotti.

Marine Le Pen a également évoqué un même «sentiment de mépris pour le peuple», et d’«inutiles blessantes et dangereuses provocations».

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger-très en colère- n’a pas attendu la fin de l’interview pour décocher un tweet au vitriol. «Déni et mensonge !», a-t-il écrit, en réaction aux propos d’Emmanuel Macron sur l’absence de compromis de la part des syndicats sur les retraites. Le chef du premier syndicat de France lui fait grief de «refaire l’histoire» et de «mentir sur la CFDT», dans le but de «masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste».

Philippe Martinez a qualifié les propos d’Emmanuel Macron de «foutage de gueule», qualifiant l’interview de «lunaire».

Macron -télé: Déni, mensonge et mépris

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«traditionnelles marques de mépris», a ainsi relevé Jean-Luc Mélenchon, «La foule est au peuple ce que le cri est à la voix», a-t-il ajouté.

«Ce président ne comprend pas les Français», a également abondé le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, sur les réseaux sociaux. Patrick Kanner, a à son tour fustigé sur Public Sénat l’«arrogance», la «suffisance», la «condescendance» et l’«irresponsabilité» du président.

La secrétaire générale des Verts s’est dite «glacée par la démonstration d’autosatisfaction du président Macron», et a dénoncé des propos «méprisants et mêmes offensants», ainsi que «la vacuité de ce qu’il propose».

«Les solutions proposées par le président de la République ne sont pas à la hauteur de la crise politique et économique que nous vivons», a aussi déclaré le chef de file des Républicains, Éric Ciotti.

Marine Le Pen a également évoqué un même «sentiment de mépris pour le peuple», et d’«inutiles blessantes et dangereuses provocations».

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger-très en colère- n’a pas attendu la fin de l’interview pour décocher un tweet au vitriol. «Déni et mensonge !», a-t-il écrit, en réaction aux propos d’Emmanuel Macron sur l’absence de compromis de la part des syndicats sur les retraites. Le chef du premier syndicat de France lui fait grief de «refaire l’histoire» et de «mentir sur la CFDT», dans le but de «masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste».

Philippe Martinez a qualifié les propos d’Emmanuel Macron de «foutage de gueule», qualifiant l’interview de «lunaire».

Affaire Halimi : l’irresponsabilité pénale , un déni de justice

Affaire Halimi : l’irresponsabilité pénale , un déni de justice

Le  responsable du Conseil représentatif des institutions juives de France Francis Kalifat dénonce le jugement de l’affaire Halimi qui consacre l’irresponsabilité pénale suite à la prise de drogue.(Interview JDD)

 

Il n’y aura pas de procès dans l’affaire Sarah Halimi, cette sexagénaire juive tuée en 2017 à Paris. Mi-avril, la Cour de cassation, tout en entérinant le caractère antisémite du crime, a confirmé l’irresponsabilité pénale du meurtrier, pris d’une « bouffée délirante » lors des faits. Le responsable du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Francis Kalifat estime que les magistrats ont manqué de courage. Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé une modification de l’article sur l’irresponsabilité pénale, il souhaite que celle-ci porte le nom de Sarah Halimi.

Lire aussi -  Pourquoi dénoncez-vous la décision de la Cour de cassation?
Dans un contexte où l’antisémitisme et l’islamisme ne faiblissent pas dans notre pays, cette décision est à l’évidence un très mauvais signal envoyé aux délinquants. Je la vois comme une terrible régression et une trahison dans le combat que nous menons contre ces fléaux et elle induit une impunité qui nous inquiète terriblement. De plus, elle suscite une question légitime : comment la justice de notre pays peut-elle à la fois reconnaître le caractère antisémite d’un crime et offrir l’impunité à son auteur en refusant qu’il soit jugé? C’est une justice schizophrène!

Quel est votre sentiment?
Par cette décision de la Cour de cassation, Sarah Halimi meurt une seconde fois. Et ça, nous ne pouvons pas l’admettre. Nous savons qu’elle a été assassinée non pas parce qu’elle se trouvait par hasard sur le chemin de son assassin ou parce qu’elle avait de l’argent, mais uniquement parce qu’elle était juive. Elle a été la victime d’un crime antisémite pensé, planifié et exécuté dans un rituel islamiste barbare et sordide. La justice française peine à reconnaître et à nommer cet antisémitisme. En confirmant l’irresponsabilité pénale de l’assassin, la Cour de cassation prive la famille de Sarah Halimi du procès indispensable à son travail de deuil mais elle vient aussi priver la France entière d’un procès historique : celui de l’antisémitisme qui tue encore aujourd’hui en France.

Doit-on juger les fous?
Dans une démocratie, on ne juge pas les fous, et c’est heureux, mais dans une démocratie, on ne considère pas non plus comme pénalement irresponsable celui qui par ses propres actes a lui-même déclenché son état psychique. Peut-on considérer aujourd’hui que lorsqu’on prend de la drogue régulièrement et massivement, on peut en ignorer les effets? La prise de cannabis ne peut pas être un facteur excusant lorsqu’il s’agit d’un crime antisémite et aggravant dans tous les autres cas! Au lieu de faire porter la responsabilité de l’acte sur celui qui s’est volontairement drogué, on fait porter la responsabilité sur la drogue. C’est horriblement choquant et injuste.

Dans ses commentaires, la Cour de cassation renvoie au législateur, soulevant l’imprécision de l’article sur l’irresponsabilité pénale quant à la consommation de stupéfiants…
La Cour de cassation n’a dit que la part du droit qu’elle a voulu voir dans cet article. Une autre interprétation était possible. Elle aurait pu en faire une lecture différente, et prendre la décision courageuse de contribuer à l’évolution de la jurisprudence à l’aune de l’évolution de la société. Le courage aurait été de laisser à une cour d’assises et à un jury populaire la responsabilité du débat contradictoire et du verdict. Celui-ci, rendu au nom du peuple français, n’aurait ouvert la voie à aucune contestation quel qu’il eût été.

Pourquoi dites-vous qu’elle a manqué de courage?
Pourquoi dans d’autres affaires la Cour de cassation a-t-elle fait la jurisprudence et dans celle-ci, a-t-elle renoncé? Elle n’a eu qu’une lecture mécanique de la règle de droit sans se saisir de la possibilité qu’elle a d’interpréter le texte. Or, l’application mécanique du droit entraîne des conséquences pour le moins choquantes voire révoltantes du point de vue de l’équité. Les hauts magistrats ont manqué de courage en renvoyant la balle au législateur. Ils ont sûrement dit le droit de façon très restrictive mais ils n’ont pas dit la justice. J’y vois une décision inique, un déni de justice et aussi peut-être une décision politique.

Pourquoi?
Sarah Halimi n’est-elle pas aussi la victime collatérale d’un conflit non dit entre l’exécutif et le pouvoir judiciaire? Plus précisément entre les magistrats et le président de la République à qui ils ont voulu redire leur indépendance. Alors que l’émotion exprimée par ­Emmanuel Macron traduisait celle d’une grande partie de la société française et sa volonté légitime que justice soit rendue. C’est une vraie question.

Selon vous, y a-t-il eu des difficultés dans la gestion de cette affaire depuis le début?
Dès le début, il y a eu une véritable omerta sur ce dossier avec une difficulté énorme pour faire admettre le caractère antisémite. Pourtant, nous sommes face à un cas d’école du meurtre antisémite islamiste! Ensuite, il y a eu le refus catégorique de la juge d’instruction de procéder à une reconstitution. Pourquoi? J’ai encore une fois le sentiment que l’on peine dans notre société à nommer le mal, à en reconnaître l’évidence lorsqu’il s’agit d’une victime juive. Il a fallu attendre de nombreuses années pour qu’enfin l’on reconnaisse que les actes et violence que subissent les Français juifs ne sont pas de la violence ordinaire mais bien l’expression violente d’un antisémitisme nouveau. Douze Français juifs ont été tués en France depuis le début des années 2000 uniquement parce qu’ils étaient juifs. Voilà la triste réalité!

Emmanuel Macron a annoncé une modification de l’article sur l’irresponsabilité pénale. Qu’en pensez-vous?
C’est le seul point positif de toute cette affaire. C’est important pour qu’à l’avenir toute situation terrible ne se reproduise plus, mais malheureusement cette évolution ne s’appliquera pas à Sarah Halimi. Avec d’autres, je demande solennellement que cette nouvelle loi porte le nom de Sarah Halimi afin que son nom soit inscrit dans la mémoire collective de notre pays. C’est une forme d’hommage qui lui serait rendu faute de lui avoir rendu justice.

Serez-vous présent au rassemblement dimanche à Paris?
Je serai présent à ce rassemblement citoyen pour dire que le combat contre l’antisémitisme et le choc de ce désastre judiciaire concernent chacun d’entre nous, ce n’est pas l’affaire des Français juifs mais bien celle de toute la société française : c’est l’affaire de la France.

Attentat de Rambouillet : » le flagrant déni de réalité»

  • Attentat de Rambouillet : » le flagrant déni de réalité»
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  • Un article d’ Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro dénonce le déni de réalité suite à l’attentat de Rambouillet :( extrait)
    • Et si le temps perdu à gloser sur les faits et méfaits supposés de la police était consacré à mieux l’armer contre tous ceux qui veulent sa mort? Peut-on encore la laisser se faire offenser, humilier, piétiner par ces voix de gauche qui la traitent de fasciste, par ces bandes de délinquants qui la considèrent comme un clan ennemi, par ces terroristes qui en font le symbole d’un État à abattre? Le doute n’est pas permis, mais rien ne change. À chaque fois, ce sont les mêmes débats, les mêmes indignations, les mêmes promesses.
    • L’assassinat, vendredi, d’une fonctionnaire du commissariat de Rambouillet par un islamiste tunisien est l’énième épisode de la guerre qui est livrée à notre pays. En première ligne pour nous défendre, les forces de l’ordre en paient un lourd tribut. Et les cités de banlieue ne sont pas le seul théâtre d’action de leurs bourreaux.
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Le déni de la pandémie à l’école

 

Le déni de la pandémie à l’école 

Malgré la convergence des données scientifiques démontrant que les écoles jouent un rôle dans la diffusion du virus, le gouvernement a choisi de les maintenir ouvertes. Or, cette décision ne s’accompagne pas d’une stratégie globale de prévention des risques, déplorent, dans une tribune au « Monde », l’ancien directeur de Santé publique France, François Bourdillon, et la politiste Mélanie Heard.

Les connaissances scientifiques ne laissent aucun doute sur le fait que les enfants sont, autant que les adultes, un vecteur de transmission de l’épidémie de Covid-19 et que l’école est donc impliquée dans sa diffusion.

Les données virologiques établissent, par exemple, que la charge virale excrétée par les enfants, même asymptomatiques, est comparable à ce qui est observé chez les adultes. Les données britanniques tirées d’un échantillon aléatoire montrent que les classes d’âge scolaire ont des taux de prévalence supérieurs à ceux des adultes. En France, à partir des seules données de dépistage cette fois, la réalité de la circulation du virus chez les enfants est désormais soulignée à chaque point hebdomadaire de l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France.

Les enfants sont un point d’entrée du virus dans les familles ; les données en ce sens sont désormais nombreuses. Une très grande étude rétrospective chinoise portant sur les chaînes de contaminations au sein de 27 000 foyers de la ville de Wuhan souligne une contagiosité forte chez les enfants dans les foyers. Enfin, une étude parue en novembre 2020 dans Nature visant à établir l’impact sur le taux de reproduction du virus de différentes interventions dans plus de 200 pays montre que « fermer les lieux d’éducation » est la deuxième mesure la plus efficace, quel que soit le niveau concerné.

D’une semaine sur l’autre, le nombre de classes fermées en France est en très nette hausse. La situation actuelle est, en outre, profondément modifiée par la diffusion de nouveaux variants bien plus contagieux, y compris chez les enfants. Et tous les modèles disponibles s’accordent pour les décrire comme capables de provoquer une vague d’infections dramatique à l’échéance de moins d’un mois dans notre pays.

Devant cette convergence d’informations scientifiques, bien des pays européens ont décidé de fermer leurs écoles : le débat porte alors sur la stratégie de prévention qui permettrait de les rouvrir sans alimenter une reprise de l’épidémie. Mais, dans notre pays, il existe un déni de la réalité du risque et l’« arbitrage » en faveur de la continuité scolaire est tenu pour intangible.

Comment comprendre pareille décision ? Il semble qu’il y a là une situation de dilemme : deux objectifs de même valeur sont réputés inconciliables. D’un côté, un risque majeur pour la lutte contre l’épidémie. De l’autre, des motifs d’inquiétude à l’égard de l’enseignement à distance : impact psychologique de la désocialisation, impact pédagogique de la classe à la maison et risque de décrochage ; impact social pour les élèves désavantagés par des conditions de vie difficiles ; impact économique aussi lorsque la classe à distance empiète sur le temps de travail des parents. Ces arguments des deux côtés étant posés, comment comprendre le mode de raisonnement des autorités ?

Le dangereux déni de dette (Jean Pisani-Ferry)

Le dangereux déni de dette (Jean Pisani-Ferry)

 

Ce qui est malsain, avec la proposition d’annuler la dette, c’est le déni de réalité consistant à affirmer que l’Etat peut effacer une partie de ses engagements sans que cela ne coûte à personne, estime l’économiste dans sa chronique au Monde. .

Chronique.

 

En arrivant à la Maison Blanche, Joe Biden a trouvé une dette publique de 27 000 milliards de dollars (22 380 milliards d’euros) et un déficit public de 3 600 milliards de dollars. Sa première décision a pourtant été d’engager un plan de soutien de 1 900 milliards, qui viendra s’ajouter aux 900 milliards votés en décembre 2020 à l’initiative de son prédécesseur. Au total, 13 points de produit intérieur brut (PIB), financés par endettement, vont être injectés dans l’économie américaine au cours des mois à venir.

En France, comme dans la zone euro, un soutien budgétaire de l’ordre de 4 % du PIB a permis en 2020 de maintenir le revenu moyen des ménages. En 2021, l’effort dépendra de la situation sanitaire, mais la mécanique restera la même. Le plan européen apportera peut-être un demi-point de PIB supplémentaire. Même en comptant des stabilisateurs automatiques plus puissants, on restera très en deçà des 13 points de PIB américains.

Outre-Atlantique, l’initiative Biden fait controverse : ce plan, disent les critiques, sollicite à l’excès des marges de croissance plus limitées qu’on ne le croit, et risque de déboucher sur une poussée inflationniste. Mais l’augmentation de la dette publique n’alarme personne.

En France, en revanche, où pourtant la dette est plus faible (115 % du PIB au lieu de 129 %), c’est paradoxalement sur celle-ci que se concentrent les débats. Le premier ministre Jean Castex a chargé une commission de préparer le redressement des comptes. Certains envisagent un recul de l’âge de la retraite. Les avocats de l’impôt fourbissent leurs armes. Le cantonnement a ses partisans. Et un petit groupe d’économistes mène campagne pour une annulation des 3 000 milliards d’euros d’obligations d’Etat détenues par la Banque centrale européenne (BCE).

Ces discussions sont prématurées. Avec maintenant le spectre d’une persistance de la pandémie, personne ne sait quand la situation reviendra à la normale. Dans ce contexte, l’impératif est ailleurs : amplifier la réponse sanitaire, continuer à protéger le revenu des personnes, prévenir le décrochage des plus vulnérables, préserver les entreprises.

En raison du niveau des taux, et grâce à l’action de la BCE, les Etats peuvent s’y consacrer sans se soucier de leurs conditions d’emprunt. Le premier risque pour la France n’est pas que cette crise la laisse trop endettée, c’est qu’elle la laisse industriellement et socialement anémiée.

Covid-19 : « déni de réalité sanitaire, en ligne »

Covid-19 : « déni de réalité sanitaire, en ligne »

La frilosité des gouvernements à imposer de strictes mesures sanitaires ne tient pas seulement à leur souci pour l’économie. Elle s’explique aussi par leurs concessions au sentiment croissant de défiance envers toute parole d’autorité, juge Marie Peltier, spécialiste du complotisme, dans une tribune au « Monde ».

Le président Emmanuel Macron, le mercredi 28 octobre, puis le premier ministre, Jean Castex, le jeudi 29, ont annoncé un confinement partiel et limité dans le temps. Cette réaction timide face à la gravité du pic actuel de la pandémie de Covid-19 est à l’image de celle des gouvernements des autres pays européens. Depuis maintenant plusieurs semaines, les professionnels des soins de santé tirent la sonnette d’alarme sur le fait que nous courons collectivement à la catastrophe. Face à cela, le politique réagit par des mesures disparates et incohérentes, ce qui nourrit un sentiment d’absurdité déjà bien ancré chez les citoyens. Comment lutter contre le complotisme et la désinformation dans un contexte où le pouvoir politique lui-même est parfois hésitant devant la propagation d’arguments de moins en moins scientifiques et rationnels ?

Depuis le début de la première vague de Covid-19, une évidence s’impose : la crise du récit collectif est plus que jamais palpable. Il semble que nous peinions chaque jour un peu plus à tenir un positionnement collectif et cohérent face à cette pandémie dont nous n’aurions pu imaginer, il y a quelques années encore, qu’elle pourrait nous frapper. Cette composante traumatique est essentielle à rappeler : nous oublions facilement que cette pandémie constitue un événement bouleversant, qui perturbe en profondeur notre rapport à autrui et au monde, et notre confiance en l’avenir.

Sur cette perte de repères, le conspirationnisme contemporain – qui a gagné depuis vingt ans énormément de terrain au sein de nos sociétés – joue pour beaucoup le rôle de « kit clés en main » : il propose des réponses préfabriquées, à la portée de tous, à des interrogations et des angoisses éminemment politiques et, plus encore, existentielles. Les phrases toutes faites qui circulent actuellement sur l’opportunité ou non du port du masque, sur la prétendue « immunité collective », sur la supposée « exagération » de la situation, sont en fait le fruit d’années de discours idéologiques qui ont progressivement fait du complotisme un réflexe mainstream, se répandant à des degrés divers et dans des milieux variés.

Opérations de communication ubuesques

C’est une grave erreur d’analyse de penser que le politique est immunisé contre ce type de réflexe. C’est une erreur tout aussi grossière de penser qu’il combat le conspirationnisme en faisant des « concessions » à cette sémantique et à cet imaginaire politique. Or, ce que nous observons, c’est que les frontières entre le positionnement conspirationniste et la parole qui prétend lui faire face sont de plus en plus poreuses. Aujourd’hui, la frilosité des gouvernements européens à imposer un nouveau confinement complet et d’une durée suffisante pour infléchir la courbe pandémique ne s’explique pas seulement par leur préoccupation pour les économies nationales, pour l’éducation ou pour la santé mentale de leurs concitoyens. Elle s’ancre également dans la défiance envers la parole d’autorité (dont la parole scientifique) qui a aujourd’hui gagné tout l’espace public.

 

 

« L’islamisme: la persistance du déni »

« L’islamisme: la persistance du déni »

Dans une tribune au « Monde », des professeurs et des chercheurs de diverses sensibilités dénoncent les frilosités de nombre de leurs pairs sur l’islamisme et les « idéologies indigénistes, racialistes et décoloniales », soutenant les propos de Jean-Michel Blanquer sur « l’islamo-gauchisme ».

Tribune. 

 

Quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty, la principale réaction de l’institution qui est censée représenter les universités françaises, la Conférence des présidents d’université (CPU), est de « faire part de l’émotion suscitée » par des propos de Jean-Michel Blanquer sur Europe 1 et au Sénat le 22 octobre. Le ministre de l’éducation nationale avait constaté sur Europe 1 que « l’islamo-gauchisme fait des ravages à l’université », notamment « quand une organisation comme l’UNEF cède à ce type de choses ». Il dénonçait une « idéologie qui mène au pire », notant que l’assassin a été « conditionné par des gens qui encouragent cette radicalité intellectuelle ». Ce sont des « idées qui souvent viennent d’ailleurs », le communautarisme, qui sont responsables : « Le poisson pourrit par la tête. » Et au Sénat, le même jour, Jean-Michel Blanquer confirmait qu’il y a « des courants islamo-gauchistes très puissants dans les secteurs de l’enseignement supérieur qui commettent des dégâts sur les esprits. Et cela conduit à certains problèmes, que vous êtes en train de constater ».

Nous, universitaires et chercheurs, ne pouvons que nous accorder avec ce constat de Jean-Michel Blanquer. Qui pourrait nier la gravité de la situation aujourd’hui en France, surtout après le récent attentat de Nice – une situation qui, quoi que prétendent certains, n’épargne pas nos universités ? Les idéologies indigéniste, racialiste et « décoloniale » (transférées des campus nord-américains) y sont bien présentes, nourrissant une haine des « Blancs » et de la France ; et un militantisme parfois violent s’en prend à ceux qui osent encore braver la doxa antioccidentale et le prêchi-prêcha multiculturaliste. Houria Bouteldja a ainsi pu se féliciter début octobre que son parti décolonial, le Parti des indigènes de la République [dont elle est la porte-parole], « rayonne dans toutes les universités ».

La réticence de la plupart des universités et des associations de spécialistes universitaires à désigner l’islamisme comme responsable de l’assassinat de Samuel Paty en est une illustration : il n’est question dans leurs communiqués que d’« obscurantisme » ou de « fanatisme ». Alors que le port du voile – parmi d’autres symptômes – se multiplie ces dernières années, il serait temps de nommer les choses et aussi de prendre conscience de la responsabilité, dans la situation actuelle, d’idéologies qui ont pris naissance et se diffusent dans l’université et au-delà. L’importation des idéologies communautaristes anglo-saxonnes, le conformisme intellectuel, la peur et le politiquement correct sont une véritable menace pour nos universités. La liberté de parole tend à s’y restreindre de manière drastique, comme en ont témoigné récemment nombre d’affaires de censure exercée par des groupes de pression.

 

«Le confinement : fruit du déni » (Alain Bauer)

«Le confinement : fruit du déni » (Alain Bauer)

 

 

« Consultant en gestion de crise, Alain Bauer est professeur de criminologie au Conservatoire National des Arts et Métiers, New York et Shanghaï. (chronique dans l’Opinion)

« Pour la première fois, une crise totale vient de frapper le monde dans sa globalité.

Clausewitz avait imaginé une guerre totale d’anéantissement, attribuée de manière erronée aux concepts stratégiques napoléoniens, avant de corriger son erreur. Mais l’expression est restée. Durant les deux Guerres mondiales, des pays neutres ou non alignés avaient échappé au conflit, collaboré sans être occupé, joué double ou triple jeu. Les crises économiques en 1929 ou en 2008 avaient eu des conséquences très diverses et s’étaient « limitées ​» à leur aspect monétaire et financier.

Mais voici une crise sanitaire de grande ampleur, comparable à celle de 1918, dont les effets dans la mémoire collective se sont noyés dans les conséquences de la Grande Guerre, même si la grippe « espagnole » (en fait originaire du Kansas semble-t-il) fit plus de morts que le conflit armé lui-même.

Comme Dominique Strauss Kahn le souligne dans une remarquable étude, cette crise est, à la fois et en même temps, une crise de l’offre et de la demande, touchant une économie plus mondialisée que jamais et parfaitement amnésique des épisodes pandémiques précédents, même récents. Elle pose clairement le risque d’une récession dangereuse à tous points de vue.

Il faut hélas y ajouter (la liste n’est pas exhaustive) ​:

- Une crise sanitaire qui montre l’erreur fondamentale d’avoir voulu considérer la santé publique comme un coût et non un investissement.

- Une crise industrielle dont l’impact va se ressentir durablement.

Une crise du secteur des services qui résiste tant bien que mal tout en découvrant un « ​front ​» intérieur pandémique qui bouleverse les circuits de distribution et les chaînes logistiques.

- Une crise administrative, avec les errements continuels d’organes de l’Etat qui produisent le meilleur et sont capables du pire, comme l’ARS du Grand Est proposant des réductions massives d’emplois de soignants en plein pic épidémique…

- Une crise militaire qui affecte des troupes exposées sur certains terrains d’opérations.

- Une crise sécuritaire, qui laisse démuni policiers et gendarmes, alors que leurs missions sont largement réorientées vers les populations.

Imprévoyants, incohérents, inexpérimentés, rares sont les gouvernements qui sortiront indemnes de la gestion chaotique de cet évènement. Le confinement total n’étant que le fruit de l’impréparation, du déni et de la pénurie alors même que la pandémie précédente avait été parfaitement anticipée. Certes, on n’a jamais raison trop tôt mais quand même !

Certains ont choisi l’option Azincourt, restant abasourdis par des évènements qui les ont surpris.

D’autres l’option Maginot, croyant à des pratiques de confinement limitées ou à des opportunités d’immunité collective encore à démontrer.

Enfin, l’option Waterloo, avec des opérations systématiquement menées à contretemps sans prendre véritablement en compte l’ampleur des risques pour la population. L’Angleterre, les Etats-Unis, le Brésil risquent d’en payer le prix.

Le management du chaos est un art difficile, et on ne saurait faire systématiquement porter sur les épaules des dirigeants actuels ce qui est souvent la conséquence de décisions anciennes, d’il y a une décennie, deux parfois.

C’est aussi la conséquence d’une culture structurante qui voudrait, contre toute décision politique, qu’une main invisible à Bercy resterait le seul outil régalien pour toujours tout régenter. Si la rigueur est une valeur qu’un contribuable ne saurait ignorer, elle ne peut à elle seule empêcher le beau risque de l’investissement, ni inverser les priorités en oubliant la valeur de l’humain.

Il est bel et bon de saluer et consacrer les « ​héros ​» du quotidien, il ne faudrait pas oublier les conditions dégradées dans lesquelles leur héroïsme a pu s’exprimer et que ce sursaut relève avant tout de l’incroyable agilité du système D national. On notera, avec satisfaction, que l’urgence d’adaptation est saluée à juste titre quand il s’agit du réaménagement des urgences ou du doublement des capacités de réanimation, sans qu’on se pose les mêmes problèmes de respect des « ​protocoles ​» et des « ​procédures ​» qu’on oppose notamment au Professeur Raoult…

Il faudra ne jamais oublier que ce sont celles et ceux – là même que l’administration voulait sacrifier qui ont sauvé le système hospitalier, par leur dévouement, leur volonté, leur créativité, leur prise de risque. Comme les policiers et les gendarmes (trop nombreux, trop payés, ne travaillant pas assez…), les cassiers et caissières (à supprimer), les boulangers, les pharmaciens, sans parler des enseignants (qui ne travailleraient pas durant le confinement…), bref toutes les professions de contact – qui sont aussi devenues les professions au contact – et permettent au pays de se maintenir malgré tout.

Entre 2007 et 2012, l’État avait construit un remarquable dispositif contre les pandémies, qui fort heureusement n’a pas eu à servir. Avec la même détermination, l’État a déconstruit son outil pensant que ce qui ne s’était pas produit ne se reproduirait jamais. Un peu comme si chaque année on demandait le remboursement de son assurance incendie ou de ses cotisations maladie au prétexte qu’on ne s’en serait pas servi. L’État a montré qu’il savait être un vrai stratège mais qu’il avait besoin régulièrement d’être rassuré sur son choix par une confrontation à la réalité.

Chacun peut constater que nous vivons, douloureusement, cette épreuve. Profitons-en pour préparer l’après en portant une parole publique claire, cohérente, simple et directe. Et passons à la pédagogie du déconfinement. Selon les modèles étudiés un peu partout dans le monde, le processus pourrait ressembler à celui-ci.

Après le pic pandémique viendra une période plateau. Le flux de malades hospitalisés se réduira mais le stock restera à un niveau élevé. Lorsque la décrue atteindra les cas sévères, il faudra alors mettre en place un outil de déconfinement chronologique (on revient là où ça a commencé), géographique (on procède sur les territoires cohérents et d’une taille maîtrisable) et sérologique (on ne peut réaliser ces opérations qu’avec les tests d’anticorps permettant d’identifier les immunisés, les asymptomatiques passés, les malades ayant récupéré et enfin les encore vulnérables).

Une fois ces tests réalisés sur toute la population concernée sur le territoire délimité, un déconfinement progressif est possible en maintenant pour longtemps le port des masques, les gestes barrières et en réorganisant l’accueil dans les magasins et autres espaces publics, en réduisant l’occupation des salles et en attendant l’arrivée d’un vaccin. Ces dispositifs auront aussi un aspect très positif pour la grippe saisonnière (qui faisait des milliers de morts dans l’indifférence générale) et qui pourrait enfin être considérée comme une maladie grave et dangereuse.

Les répliques, dès lors qu’une partie importante de la population restera vulnérable nécessiteront des reconfinements localisés et ciblés mais de moindre intensité si l’engagement citoyen est assez fort pour adapter cette nouvelle culture d’un vivre ensemble sans contaminer les autres.

Un vivre-ensemble hors du stable, du constant, du consistant, de l’ordonné, du déterminable. Un vivre ensemble chahuté dans un chaos dynamique qui forcera les citoyens et leurs organisations à sortir des certitudes ordonnées et comptabilisées pour se réinventer. Comme après toutes les guerres, puisqu’on a décidé de dénommer ainsi ce conflit sans ennemi.

La crise totale peut alors devenir l’élément majeur d’une redéfinition des termes du libéralisme pour une meilleure adéquation entre actionnaires et salariés, capitalistes durables et spéculateurs financiers, investisseurs et profiteurs, en garantissant un rééquilibrage majeur vers le long terme et le réinvestissement dans la protection de la planète, la relocalisation des industries stratégiques, une régulation renforcée. Il faut profiter de cet instant tragique pour redonner du sens à l’investissement le plus important : celui pour la vie. »

Incendies monstres en Australie: un déni de réalité climatique (Clive Hamilton)

Incendies monstres en Australie: un déni de réalité climatique (Clive Hamilton)

 

Le philosophe australien Clive Hamilton dit sa colère  face au déni des dirigeants de son pays, qui refusent d’admettre que le réchauffement climatique soit à l’origine des terribles feux de forêt ravageant l’Australie. ( Tribune du Monde)

Tribune

 

« On croirait l’apocalypse. Une catastrophe nationale est en train de se produire, qui, chaque jour, crée de nouveaux chocs. « Le ciel est en feu »« Une telle rapidité et une telle furie »« On dirait une zone de guerre ». Voilà quelques-unes des phrases employées pour saisir la violence des incendies par ceux qui les combattent.

Cela fait maintenant trois mois que le feu ravage des terres déjà grillées par la sécheresse et des arbres assoiffés par des vagues de chaleur précoces [l’été débute en décembre dans l’hémisphère Sud]. La surface de forêt rasée à ce jour est six fois supérieure à celle de la forêt amazonienne détruite pendant toute l’année 2019. Une superficie équivalente à celle de la Belgique a été réduite en cendres.

Le sud du littoral de la Nouvelle-Galles du Sud, à cette période de l’année plein à craquer de familles en vacances, est en train d’être évacué alors qu’une localité après l’autre disparaît sous les flammes. Dans l’Etat de Victoria, des milliers de personnes se sont retrouvées piégées sur une bande de terre coupée du continent par le feu et la marine a été mobilisée pour les secourir par bateau.

Le nombre d’animaux qui ont déjà péri est estimé à 1 milliard. Des colonies entières de koalas ont été réduites à néant. Des renards et des chats errants attendent aux abords des fronts de flammes que de petits mammifères et reptiles en fuite leur courent tout droit dans la gueule. »

 

 

« L’intérêt de la  5G en question » ( Hugues Ferreboeuf, Jean-Marc Jancovici, experts)

 

Deux Experts de la transition énergétique, Hugues Ferreboeuf et Jean-Marc Jancovici s’alarment, dans une tribune au « Monde », de l’absence de réflexion sur le boum de consommation énergétique et les risques économiques que représente le déploiement de la 5G ( sans parler de son intérêt sociétal réel NDLR).

Tribune.

 

« Cela fait maintenant quelques semaines que le processus d’attribution des fréquences nécessaires aux réseaux 5G est lancé. Comme pour beaucoup d’autres sujets « tech », ce déploiement semble aller de soi, sur la seule base de l’affirmation maintes fois entendue qu’il s’agit d’un enjeu stratégique et d’un projet industriel majeur.

Mais, ce faisant, ne sommes-nous pas en train de confondre, comme un gamin excité à la veille de Noël, ce qui est nouveau avec ce qui est utile, ce qui semble urgent avec ce qui est important ? Est-il normal, maintenant que la décarbonation est dans tous les esprits, que la mise en place de la 5G ne s’accompagne en France d’aucune évaluation mettant en balance le supplément de service rendu avec les inconvénients environnementaux additionnels – car il y en a ?

Et, alors que les effets négatifs de la « prolifération numérique » sur le bien-être personnel – notamment des enfants – et le bien vivre collectif commencent à être bien documentés, devons nous en rajouter sans même prendre le temps de savoir dans quoi nous nous lançons ? Parlons énergie, d’abord : 65 % de la consommation énergétique directe d’un opérateur mobile vient du fonctionnement des équipements fournissant la couverture radio.

Or, il y a aujourd’hui un consensus pour dire qu’un équipement 5G consomme trois fois plus qu’un équipement 4G, et qu’ajouter des équipements 5G aux sites existants (2G, 3G, 4G) conduira à doubler la consommation du site (5G Telecom Power Target Network Whitepaper, Huawei, septembre 2019). Par ailleurs, avec la 5G il faudra trois fois plus de sites qu’avec la 4G pour assurer la même couverture, conformément aux souhaits du gouvernement.

Au final, avec ce déploiement la consommation d’énergie des opérateurs mobiles serait multipliée par 2,5 à 3 dans les cinq ans à venir, ce qui est cohérent avec le constat des opérateurs chinois, qui ont déployé 80 000 sites 5G depuis un an. Cet impact n’a rien d’anecdotique puisqu’il représenterait environ 10 TWh supplémentaires, soit une augmentation de 2 % de la consommation d’électricité du pays.

A cela il faudra rajouter l’énergie nécessaire à la fabrication des éléments de réseau, et surtout à la production des milliards de terminaux et d’objets connectés que nous souhaiterons relier via ce réseau, et dont le Consumer Electronics Show 2019, qui se termine le 10 janvier, a fait à nouveau étalage. L’énergie nécessaire à la fabrication des terminaux, serveurs, et éléments de réseau représente trois fois l’énergie de fonctionnement des réseaux, hors data centers. »

Olivier Faure : favori au PS ou le retour de la langue de bois et du déni de réalité

Olivier Faure : favori au PS ou le retour de la langue de bois et du déni de réalité

On se demande si le PS n’a pas décidé, lui aussi comme les Républicains, de se détruire. En effet il apparaîtrait que la candidature d’Olivier Faure tienne la corde pour occuper le poste de premier secrétaire du parti. Un candidat sans doute écouté à l’intérieur mais complètement inaudible dans l’opinion publique tellement il pratique la langue de bois et le déni de réalité. Pas étonnant qu’il soit soutenu notamment par Martine Aubry. Produit de l’oligarchie, sans charisme, sans ligne claire autre que les valeurs refuge très virtuelles du parti socialiste (il est passé de Rocard à Aubry !). , Olivier Faure est sans doute le candidat idéal pour enfoncer définitivement le parti socialiste et le condamner  à une cure d’opposition d’au moins une vingtaine d’années. « Je vais prendre une position qui est de soutenir Olivier Faure […] Il souhaite remettre le parti au travail », a lancé jeudi Martine Aubry depuis son fief de Lille. L’ex-première secrétaire du PS, dont la voix reste écoutée au sein de son parti, est un soutien de poids pour Olivier Faure. Ce dernier connaît bien Martine Aubry, puisqu’il en a été l’un des conseillers au ministère de l’Emploi de 1997 à 2000. Ce soutien vient en tout cas appuyer la dynamique positive que connaît la candidature du patron des députés PS. D’autres proches, comme la présidente de la région Occitanie Carole Delga, l’ancien ministre de l’Intérieur Matthias Fekl, les maires de Rennes et Nantes Nathalie Appéré et Johanna Rolland en ont fait de même. Les discussions sont également bien engagées avec le collectif « Le Manifeste », composé d’une trentaine de cadres dont la députée Valérie Rabault et les patrons des importantes fédérations de Haute-Garonne et de Paris, Sébastien Vincini et Emmanuel Grégoire. Ce collectif, qui n’excluait pas de présenter un candidat, est à l’origine d’une tribune publiée dans le JDD le week-end dernier. « Je me retrouve largement » dans ses propositions, a commenté jeudi sur Facebook Olivier Faure, qui rencontrait ce vendredi à Toulouse Sébastien Vincini.

NDDL-Ayrault : déni de démocratie ou déni de compétence

NDDL-Ayrault : déni de démocratie ou  déni de compétence

Dans une interview rapportée par France Info,  l’ancien premier ministre et ancien maire de Nantes Jean-Marc Ayrault crie au déni de démocratie à propos de la décision du gouvernement de renoncer au nouvel aéroport de Notre-Dame des Landes. On serait tenté de lui demander s’il s’agit d’un déni de démocratie ou bien de sa part un déni de compétence. Faut-il rappeler que Jean-Marc Ayrault a été premier ministre, qu’il avait le dossier en main et qu’il s’est montré incapable de le faire aboutir ; du coup les regrets acerbes de Jean-Marc Ayrault paraissent bien désuetes.

 

: Comment accueillez-vous cette décision du gouvernement ?

 

Jean-Marc Ayrault : Je prends acte de la décision du gouvernement et surtout je la regrette. C’est d’abord un déni de démocratie par rapport à l’État de droit, aux recours, au référendum et puis c’est aussi un mauvais coup pour Nantes, pour le développement du Grand Ouest. C’est une faille dans la relation de confiance entre le gouvernement et notre région. C’est un précédent. Dégager la route, ça c’est facile. Mais ne pas évacuer la ZAD, c’est la victoire des zadistes et ça fera jurisprudence. Il y aura donc des suites et des conséquences. En fait, c’est une non-décision puisque les problèmes de trafic aérien, de survol, de desserte du Grand Ouest et de sa relation avec le reste de l’Europe restent entiers. C’est un mauvais coup, mais il faut aussi se projeter dans l’avenir, continuer à nous battre pour le Grand Ouest, pour Nantes, pour leur développement et puis compter sur nos propres forces.

 

Vous aviez porté ce projet. Est-ce que vous le prenez aussi comme un échec personnel ?

Non, ça n’a jamais été une affaire personnelle. Je me suis toujours battu pour le développement de la métropole nantaise, son attractivité, donc ça reste un sujet d’actualité. Cette bataille continue, ça reste pertinent. Le gouvernement a fait un non-choix parce que les problèmes qui sont là demeurent sans solution. C’est tellement plus facile de ne pas faire que de faire.

Vous en voulez à Emmanuel Macron et Edouard Philippe ?

Je n’en veux à personne. Il faut simplement s’inscrire dans une cohérence politique. Aucun geste constructif n’est fait pour Nantes, pour le développement de l’Ouest. C’est comme ça que ce sera perçu. C’est dommage, c’est regrettable. Il va falloir continuer à se battre pour l’avenir de cette région car on a beaucoup d’atouts, et il ne faut pas les laisser pourrir. Il faut les mobiliser encore plus pour l’avenir de tout un territoire.

La maire de Nantes, Johanna Rolland, parle elle aussi d’un « déni de démocratie ».

J’ai écouté sa déclaration, elle était très forte. Je pense qu’elle est à la mesure de cette déception. C’est pour ça que ce n’était pas la peine d’en faire tant, de faire croire qu’il y avait un débat, une concertation. Certains seront vite tentés de dire que c’était une belle opération de communication et d’enfumage qui se termine comme elle se termine. Ce qu’il y avait à craindre devient malheureusement la réalité.

Islamisme radical : le déni de réalité de la gauche bien-pensante (El Khatmi, PS)

Islamisme radical : le déni de réalité de la gauche bien-pensante (El Khatmi PS)

 

Amine El Khatmi, l’adjoint socialiste au maire d’Avignon dénonce le déni de réalité de la gauche bien-pensante. Il défend une laïcité intransigeante, quitte à agacer dans son propre camp. Les derniers attentats ne font qu’accentuer sa colère. «J’ai confiance en ce que font Manuel Valls et Bernard Cazeneuve. Mais on peut aller plus loin», explique-t-il mercredi à La Provence. «Il faut expulser les imams étrangers qui tiennent des propos antirépublicains», insiste l’élu, qui invite les musulmans «à se prendre en main» et à «faire le ménage chez eux». «Qu’ils commencent par ça. Parce qu’il y a trop de complaisances, de choses qu’on laisse passer», insiste-t-il. Celui qui officie dans le quartier Nord de la cité des papes se désole que «des élus ont assuré leur élection et leur réélection en achetant la paix sociale, en se fourvoyant pour quelques paquets de voix». «Il y a des gens qui expliquaient en tribune qu’ils étaient des républicains et des laïcs et qui, sitôt descendus, allaient s’enfermer dans des caves avec imams salafistes», lance Amine El Khatmi. En janvier dernier, le socialiste âgé de 28 ans avait été menacé et insulté sur les réseaux sociaux pour avoir dénoncé l’interview sur France 2 d’une proche du Parti des indigènes, un mouvement communautariste. «Désormais, dès que vous dites un mot sur l’islam, on vous traite d’islamophobe. L’islamophobie, c’est un concept politique crée pour étouffer toute critique de la religion», avance Amine El Khatmi qui assure qu’il «ne faut pas avoir peur de dénoncer» les dérives observées malgré «cette espèce d’épée de Damoclès». L’élu n’hésite pas à se dire «en guerre contre l’islam politique, «celui des salafistes» avec qui il faut «être plus ferme». Il se dit aussi opposé au droit de vote des étrangers et réclame qu’on soit «plus vigilant vis-à-vis des personnes qu’on accueille dans la communauté nationale». Il fait aussi l’éloge d’un «service civique, obligatoire et universel encadré par des militaires». Des propositions qui ne sont pas partagées par tous rue de Solferino… «Il y a un réel problème à gauche où des gens ne veulent pas accepter la situation telle qu’elle est, qui restent perchés dans des idéaux un peu soixante-huitards», observe-t-il. Il en veut pour preuve le vote à l’Assemblée nationale de la prorogation de l’état d’urgence: «J’entends des gens, comme Cécile Duflot, qui ont voté contre (…) Je me dis “Qu’est-ce-que j’ai encore de commun avec ces camarades là?”» «Quand la gauche est en responsabilité, elle doit assumer ce discours sécuritaire», dit-il, dans la même veine que Malek Boutih qui se désolait vendredi que le Parti socialiste a «beaucoup plus débattu de Macron que de la sécurité nationale». Amine El Khatmi, lui, refuse d’être dans «le déni de réalité» avec ceux «qui ne veulent pas “stigmatiser”». Il somme son camp de prendre conscience de l’attente de fermeté des citoyens: «Même des gens raisonnables, ni extrémistes, ni violents, pas des fachos, commencent à dire “Ça suffit”. Il faut l’entendre».

(Le Figaro)

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