Archive pour le Tag 'd’emplois'

Réindustrialisation- Impossible de retrouver les 2, 5 millions d’emplois détruits

Réindustrialisation- Impossible de retrouver les 2, 5 millions d’emplois détruits

Nommé par Bercy à la tête d’une nouvelle mission pour plancher sur la réindustrialisation à l’horizon 2035, l’expert Olivier Lluansi mise beaucoup sur les territoires pour accélérer la transition écologique. A l’occasion de la semaine de l’industrie, le gouvernement veut enclencher la vitesse supérieure sur les investissements et les implantations d’usines. Mais la réindustrialisation pourrait se transformer en parcours du combattant.( dans la « Tribun »e)

Olivier Lluansi est enseignant à l’Ecole des Mines de Paris, senior Fellow ESCP Business School

Les ministères de l’Economie, des Finances et de l’Industrie viennent de vous mandater pour une mission sur l’industrie en 2035. En quoi va-t-elle consister ? Quelle est votre feuille de route ?

OLIVIER LLUANSI – Il y a aujourd’hui une volonté de réindustrialiser la France. La question est de savoir quels sont les objectifs et à quelles échéances. Le chiffre de 15% du PIB a été exprimé, mais sans échéance, tandis que l’industrie manufacturière est aujourd’hui à 10%. D’autres défendent un objectif de 12% à l’horizon 2035, comme le directeur de BpiFrance, Nicolas Dufourcq. Dans un scénario catastrophe, la part de l’industrie dans le PIB pourrait passer à 8%.

Notons aussi que, le PIB est un indicateur contesté, car il ne représente pas les aspects de bien-être ou d’impacts environnementaux. La mission élargit le champ des indicateurs. Elle doit prendre en compte des indicateurs sur la trajectoire carbone, le poids de l’économie circulaire à viser en 2035. L’autre volet important de cette mission est de travailler sur des leviers à renforcer comme le Made in France. Nous devons rendre nos premiers travaux à la fin du premier trimestre 2024.

Allez-vous intégrer l’objectif des 5 points de PIB supplémentaires dans votre feuille de route ?

Oui, nous allons intégrer ce scénario dans l’étude. Cependant, certains économistes soulignent que cet objectif est très ambitieux à l’horizon de 2035. Il faut aussi rappeler que l’objectif de 15% se rapproche de la moyenne européenne (16%). Or, dans une société qui se veut sobre, et dans une industrie avec des gains de productivité, est-ce que la référence européenne va rester à ce même niveau dans les 10 années à venir ?

Comment la politique industrielle devrait-elle se caractériser au cours de la prochaine décennie ?

Ce sujet doit être une réflexion collective avec des points d’accord et de divergence. Les grands axes actuels concernent les filières avec des comités stratégiques, l’innovation de rupture, la capacité de la France à exporter et à attirer des investissements étrangers. Si la France veut réussir le pari de la réindustrialisation, il faudra sans doute avancer sur la question des territoires, le Made in France, les innovations incrémentales et frugales

Quels seraient les secteurs et les filières à privilégier selon vous ?

A partir d’un héritage gaullo-pompidolien, la France a beaucoup mis l’accent sur les filières stratégiques. Mais quand on regarde de près, il y a des éléments stratégiques dans toutes les filières. Si on réfléchit plus en termes de territoires et d’écosystème, on peut même se dire qu’il serait bénéfique de produire en France des produits à moyenne, voire faible valeur ajoutée.

Dans le cadre de la mission, je souhaiterai poser la question de l’élargissement de la notion de filières stratégiques ou pas. Le vélo, le textile ou l’horlogerie ne sont pas des filières stratégiques. Or, ces secteurs ont d’indéniables potentiels, au niveau national ou d’un territoire. Comment réussir la renaissance industrielle au-delà des filières stratégiques ?

Comment réussir la réindustrialisation en limitant l’impact sur l’emploi dans le contexte du réchauffement climatique ?

Il faut avoir un discours de vérité sur l’emploi. Une réindustrialisation même réussie ne recréera pas les 2,5 millions d’emplois détruits depuis 1975. Dans certains scénarios déjà ambitieux, il faudrait s’attendre à une création nette de 300.000 à 400.000 emplois industriels pour un poids de l’industrie dans le PIB à 12% d’ici 2035. Et ce ne sont pas les mêmes emplois que ceux qui ont disparu. Si la France arrive à créer ces emplois dans les 10 ans à venir, ce sera un bon marqueur de la réindustrialisation.

La question est, par exemple, de savoir où vont se situer ces emplois. Est-ce que l’on continue à concentrer la création de valeur ajoutée autour des métropoles, comme on l’a fait en favorisant une économie tertiaire ? Est-ce que la politique industrielle doit comporter un volet sur l’aménagement du territoire ? Il ne faut pas forcément choisir l’un ou l’autre, mais essayer d’être bien équilibré. Si on regarde France 2030, 70% des lauréats sont à proximité des douze principales métropoles françaises. Il y a certes un effet « siège », mais aussi une logique : les start-ups, industrielles ou pas, fondées sur des innovations de rupture s’appuient sur la recherche et l’enseignement supérieur, lesquels sont principalement situés dans les métropoles. Et pourtant, il y a beaucoup de projets qui restent dans les cartons, dans les ETI et les PMI dans les territoires. Comment les activer pour équilibrer notre réindustrialisation ?

L’une des valeurs les plus importantes est la cohésion sociale et territoriale. Les efforts en matière de réindustrialisation ne se feront pas en opposant les filières stratégiques et les autres, les ruraux aux urbains, les villes moyennes aux grandes métropoles. On n’arrivera jamais à répartir l’effort nécessaire face aux défis qui sont les nôtres, avec le poison de la division.

Faut-il mieux parler de réindustrialisation ou de relocalisation ?

Je pense qu’il faut plutôt parler de renaissance industrielle. Nous vivons un changement de paradigme. On vivait auparavant dans un monde de mondialisation et de consommation, voire de consommation de masse. Les chocs géopolitiques récents ont remis en avant le thème de la souveraineté. L’environnement est devenu un thème phare en raison du dépassement des limites planétaires. Nous sommes en train de changer de projet de société. Dans l’histoire récente, un outil productif a toujours servi un projet de société. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, De Gaulle et Pompidou veulent rendre la France indépendante et plus moderne avec des grands groupes internationaux et grands programmes. Notre outil productif s’est calé sur ce projet politique.

A partir des années 1970, l’économie a basculé dans un monde beaucoup plus mondialisé et une société de consommation. La France a basculé dans une société post-industrielle. A l’époque, produire n’est plus une priorité nationale. La préférence est donnée aux services. Pour gagner en pouvoir d’achat, il est logique de délocaliser. La France a restreint son outil productif en répondant à son projet de société. Aujourd’hui, un nouvel outil productif va devoir répondre aux enjeux de souveraineté et d’environnement. Il va falloir faire des choix. La France ne va pas faire revenir l’industrie d’avant.

Comment rendre la réindustrialisation plus socialement acceptable dans les années à venir ?

La réindustrialisation va être une course d’obstacles. Le premier obstacle franchi est d’avoir arrêté d’opposer industrie et environnement. Depuis 2021, on a compris que l’on ne pouvait pas répondre aux enjeux environnementaux sans réindustrialiser pour des questions d’empreinte carbone par exemple. Le deuxième obstacle franchi est de mettre la réindustrialisation comme une priorité dans l’agenda politique. Pendant la campagne présidentielle de 2022, il y a eu un consensus politique sur cette question. En mai 2023, le président de la République Emmanuel Macron a consacré la réindustrialisation comme « la mère des batailles ». Il reste néanmoins quelques grandes barrières à franchir. Par exemple, la question de l’électricité décarbonée et de sa compétitivité : difficile de livrer une telle bataille sans mobiliser un atout maître, notre parc électronucléaire, en faveur de l’industrie. De même, la France est un pays de faible densité d’habitants par km2 : la disponibilité de foncier devrait aussi être un atout.

Par ailleurs, l’industrie a encore une image très négative. Déconstruire un imaginaire collectif est très compliqué. Mon sentiment est que l’on ne peut pas déconstruire l’image négative de l’industrie si on ne lui enlève pas quelques « sacs de plomb » qu’elle porte. Plusieurs enquêtes ont montré que 60% des jeunes ont une mauvaise image de l’industrie à cause des conditions de travail : pénibilité, management vertical, conditions peu compatibles pour assurer un équilibre vie pro-vie perso. Il faut avancer sur ces questions.

En parallèle, il faut un récit plus positif de notre industrie. L’industrie va nous permettre de reconquérir notre souveraineté, de répondre aux défis environnementaux, de faire de la cohésion sociale et territoriale. Il lui faut, peut-être, une nouvelle esthétique, puisqu’elle correspond à un nouveau projet de société. Il lui faut sans doute une autre place dans l’aménagement du territoire.

Enfin, l’acceptabilité doit passer par les territoires. Dans le programme Territoires d’industrie, on a associé les politiques et les industriels. On aurait pu associer les salariés et les habitants. Il est possible d’avoir une discussion collective sur le type d’industrie que les habitants sont prêts à accueillir si le sujet est bien amené. La réindustrialisation doit se faire autour d’un projet de territoire.

Dans le cadre de cette mission, quelles pourraient être les compétences à développer ?

ll est indispensable d’avoir des savoir-faire spécifiques dans l’industrie, des formations aux métiers industriels, et donc, des formations adaptées en quantité et en compétences. Toutefois, l’angle mort des débats est que les Français sont peu mobiles. Les salariés sont très attachés aux territoires sur lesquels ils travaillent. Il faut plus travailler sur les territoires pour les besoins du territoire avec les habitants du territoire. Il faut répondre aux besoins locaux des entreprises. A l’image du succès des écoles de production qui sont liées aux territoires. Les entreprises qui n’arrivaient pas à recruter se sont regroupées pour former des gens dont elles ont besoin.

La valeur la plus importante est la cohésion sociale et territoriale. Les efforts en matière de réindustrialisation ne se feront pas en opposant les ruraux aux urbains, les villes moyennes aux grandes métropoles. On n’arrivera jamais à répartir l’effort avec le poison de la division.

Le projet de loi industrie verte prévoit une simplification et une réduction des délais de procédures pour bâtir des usines. Quel regard portez-vous sur cette mesure ?

La simplification des textes est nécessaire. Mais nous avons eu peu de résultats en la matière jusqu’à présent. Les attentes de la société à l’égard des entreprises deviennent de plus en plus complexes. La société n’attend pas seulement de l’emploi et des résultats économiques. Elle souhaite aussi que les entreprises abordent la question de l’environnement, de l’inclusion, de la diversité et du bien-être au travail. La société imprime sur le monde économique une variété d’attentes parfaitement légitimes via des textes réglementaires.

La question est de savoir comment accompagner les chefs d’entreprise dans ce dédale ? Les fonctionnaires en charge d’appliquer la législation en sont les meilleurs connaisseurs. Nous devons leur faire confiance pour accompagner les porteurs de projets tout en gardant leur indépendance. C’est parfaitement possible, et cela se pratique dans d’autres pays.

La mise en parallèle des procédures prônée par la loi industrie verte exige que les fonctions publiques se fassent confiance, c’est un premier pas. Dans les Hauts-de-France, il y a un accord encore la Préfecture et la Présidence de région pour accorder une priorité aux projets industriels. Le traitement des dossiers industriels dans cette région respecte le droit. Mais cela va plus vite que dans d’autres régions. En se calant sur ces bonnes pratiques, il n’y a pas de raison pour que l’on n’y arrive pas à l’objectif fixé par cette loi.


Quel bilan tirez-vous de la mise en place de France 2030 ?

L’outil est nécessaire, indispensable pour nous repositionner sur les technologies de rupture et ses réalisations sont emblématiques, même s’il y a une lourdeur des procédures administratives dans la sélection des projets, selon une récente évaluation du comité de surveillance.

Le plan France 2030 permettrait d’augmenter la part de l’industrie de 0,5 point dans le PIB et créer de l’ordre de 100.000 emplois industriels, nous en avons aujourd’hui près de 3 millions. Est-ce que ce « seulement » +3% en emplois industriels est en phase avec nos ambitions de réindustrialisation ? Il faudra sans doute d’autres outils, complémentaires, pour une réindustrialisation à la hauteur des attentes.

La réindustrialisation ne recréera pas les 2,5 millions d’emplois détruits

La réindustrialisation ne recréera pas les 2,5 millions d’emplois détruits

Nommé par Bercy à la tête d’une nouvelle mission pour plancher sur la réindustrialisation à l’horizon 2035, l’expert Olivier Lluansi mise beaucoup sur les territoires pour accélérer la transition écologique. A l’occasion de la semaine de l’industrie, le gouvernement veut enclencher la vitesse supérieure sur les investissements et les implantations d’usines. Mais la réindustrialisation pourrait se transformer en parcours du combattant.( dans la « Tribun »e)

Olivier Lluansi est enseignant à l’Ecole des Mines de Paris, senior Fellow ESCP Business School

Les ministères de l’Economie, des Finances et de l’Industrie viennent de vous mandater pour une mission sur l’industrie en 2035. En quoi va-t-elle consister ? Quelle est votre feuille de route ?

OLIVIER LLUANSI – Il y a aujourd’hui une volonté de réindustrialiser la France. La question est de savoir quels sont les objectifs et à quelles échéances. Le chiffre de 15% du PIB a été exprimé, mais sans échéance, tandis que l’industrie manufacturière est aujourd’hui à 10%. D’autres défendent un objectif de 12% à l’horizon 2035, comme le directeur de BpiFrance, Nicolas Dufourcq. Dans un scénario catastrophe, la part de l’industrie dans le PIB pourrait passer à 8%.

Notons aussi que, le PIB est un indicateur contesté, car il ne représente pas les aspects de bien-être ou d’impacts environnementaux. La mission élargit le champ des indicateurs. Elle doit prendre en compte des indicateurs sur la trajectoire carbone, le poids de l’économie circulaire à viser en 2035. L’autre volet important de cette mission est de travailler sur des leviers à renforcer comme le Made in France. Nous devons rendre nos premiers travaux à la fin du premier trimestre 2024.

Allez-vous intégrer l’objectif des 5 points de PIB supplémentaires dans votre feuille de route ?

Oui, nous allons intégrer ce scénario dans l’étude. Cependant, certains économistes soulignent que cet objectif est très ambitieux à l’horizon de 2035. Il faut aussi rappeler que l’objectif de 15% se rapproche de la moyenne européenne (16%). Or, dans une société qui se veut sobre, et dans une industrie avec des gains de productivité, est-ce que la référence européenne va rester à ce même niveau dans les 10 années à venir ?

Comment la politique industrielle devrait-elle se caractériser au cours de la prochaine décennie ?

Ce sujet doit être une réflexion collective avec des points d’accord et de divergence. Les grands axes actuels concernent les filières avec des comités stratégiques, l’innovation de rupture, la capacité de la France à exporter et à attirer des investissements étrangers. Si la France veut réussir le pari de la réindustrialisation, il faudra sans doute avancer sur la question des territoires, le Made in France, les innovations incrémentales et frugales

Quels seraient les secteurs et les filières à privilégier selon vous ?

A partir d’un héritage gaullo-pompidolien, la France a beaucoup mis l’accent sur les filières stratégiques. Mais quand on regarde de près, il y a des éléments stratégiques dans toutes les filières. Si on réfléchit plus en termes de territoires et d’écosystème, on peut même se dire qu’il serait bénéfique de produire en France des produits à moyenne, voire faible valeur ajoutée.

Dans le cadre de la mission, je souhaiterai poser la question de l’élargissement de la notion de filières stratégiques ou pas. Le vélo, le textile ou l’horlogerie ne sont pas des filières stratégiques. Or, ces secteurs ont d’indéniables potentiels, au niveau national ou d’un territoire. Comment réussir la renaissance industrielle au-delà des filières stratégiques ?

Comment réussir la réindustrialisation en limitant l’impact sur l’emploi dans le contexte du réchauffement climatique ?

Il faut avoir un discours de vérité sur l’emploi. Une réindustrialisation même réussie ne recréera pas les 2,5 millions d’emplois détruits depuis 1975. Dans certains scénarios déjà ambitieux, il faudrait s’attendre à une création nette de 300.000 à 400.000 emplois industriels pour un poids de l’industrie dans le PIB à 12% d’ici 2035. Et ce ne sont pas les mêmes emplois que ceux qui ont disparu. Si la France arrive à créer ces emplois dans les 10 ans à venir, ce sera un bon marqueur de la réindustrialisation.

La question est, par exemple, de savoir où vont se situer ces emplois. Est-ce que l’on continue à concentrer la création de valeur ajoutée autour des métropoles, comme on l’a fait en favorisant une économie tertiaire ? Est-ce que la politique industrielle doit comporter un volet sur l’aménagement du territoire ? Il ne faut pas forcément choisir l’un ou l’autre, mais essayer d’être bien équilibré. Si on regarde France 2030, 70% des lauréats sont à proximité des douze principales métropoles françaises. Il y a certes un effet « siège », mais aussi une logique : les start-ups, industrielles ou pas, fondées sur des innovations de rupture s’appuient sur la recherche et l’enseignement supérieur, lesquels sont principalement situés dans les métropoles. Et pourtant, il y a beaucoup de projets qui restent dans les cartons, dans les ETI et les PMI dans les territoires. Comment les activer pour équilibrer notre réindustrialisation ?

L’une des valeurs les plus importantes est la cohésion sociale et territoriale. Les efforts en matière de réindustrialisation ne se feront pas en opposant les filières stratégiques et les autres, les ruraux aux urbains, les villes moyennes aux grandes métropoles. On n’arrivera jamais à répartir l’effort nécessaire face aux défis qui sont les nôtres, avec le poison de la division.

Faut-il mieux parler de réindustrialisation ou de relocalisation ?

Je pense qu’il faut plutôt parler de renaissance industrielle. Nous vivons un changement de paradigme. On vivait auparavant dans un monde de mondialisation et de consommation, voire de consommation de masse. Les chocs géopolitiques récents ont remis en avant le thème de la souveraineté. L’environnement est devenu un thème phare en raison du dépassement des limites planétaires. Nous sommes en train de changer de projet de société. Dans l’histoire récente, un outil productif a toujours servi un projet de société. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, De Gaulle et Pompidou veulent rendre la France indépendante et plus moderne avec des grands groupes internationaux et grands programmes. Notre outil productif s’est calé sur ce projet politique.

A partir des années 1970, l’économie a basculé dans un monde beaucoup plus mondialisé et une société de consommation. La France a basculé dans une société post-industrielle. A l’époque, produire n’est plus une priorité nationale. La préférence est donnée aux services. Pour gagner en pouvoir d’achat, il est logique de délocaliser. La France a restreint son outil productif en répondant à son projet de société. Aujourd’hui, un nouvel outil productif va devoir répondre aux enjeux de souveraineté et d’environnement. Il va falloir faire des choix. La France ne va pas faire revenir l’industrie d’avant.

Comment rendre la réindustrialisation plus socialement acceptable dans les années à venir ?

La réindustrialisation va être une course d’obstacles. Le premier obstacle franchi est d’avoir arrêté d’opposer industrie et environnement. Depuis 2021, on a compris que l’on ne pouvait pas répondre aux enjeux environnementaux sans réindustrialiser pour des questions d’empreinte carbone par exemple. Le deuxième obstacle franchi est de mettre la réindustrialisation comme une priorité dans l’agenda politique. Pendant la campagne présidentielle de 2022, il y a eu un consensus politique sur cette question. En mai 2023, le président de la République Emmanuel Macron a consacré la réindustrialisation comme « la mère des batailles ». Il reste néanmoins quelques grandes barrières à franchir. Par exemple, la question de l’électricité décarbonée et de sa compétitivité : difficile de livrer une telle bataille sans mobiliser un atout maître, notre parc électronucléaire, en faveur de l’industrie. De même, la France est un pays de faible densité d’habitants par km2 : la disponibilité de foncier devrait aussi être un atout.

Par ailleurs, l’industrie a encore une image très négative. Déconstruire un imaginaire collectif est très compliqué. Mon sentiment est que l’on ne peut pas déconstruire l’image négative de l’industrie si on ne lui enlève pas quelques « sacs de plomb » qu’elle porte. Plusieurs enquêtes ont montré que 60% des jeunes ont une mauvaise image de l’industrie à cause des conditions de travail : pénibilité, management vertical, conditions peu compatibles pour assurer un équilibre vie pro-vie perso. Il faut avancer sur ces questions.

En parallèle, il faut un récit plus positif de notre industrie. L’industrie va nous permettre de reconquérir notre souveraineté, de répondre aux défis environnementaux, de faire de la cohésion sociale et territoriale. Il lui faut, peut-être, une nouvelle esthétique, puisqu’elle correspond à un nouveau projet de société. Il lui faut sans doute une autre place dans l’aménagement du territoire.

Enfin, l’acceptabilité doit passer par les territoires. Dans le programme Territoires d’industrie, on a associé les politiques et les industriels. On aurait pu associer les salariés et les habitants. Il est possible d’avoir une discussion collective sur le type d’industrie que les habitants sont prêts à accueillir si le sujet est bien amené. La réindustrialisation doit se faire autour d’un projet de territoire.

Dans le cadre de cette mission, quelles pourraient être les compétences à développer ?

ll est indispensable d’avoir des savoir-faire spécifiques dans l’industrie, des formations aux métiers industriels, et donc, des formations adaptées en quantité et en compétences. Toutefois, l’angle mort des débats est que les Français sont peu mobiles. Les salariés sont très attachés aux territoires sur lesquels ils travaillent. Il faut plus travailler sur les territoires pour les besoins du territoire avec les habitants du territoire. Il faut répondre aux besoins locaux des entreprises. A l’image du succès des écoles de production qui sont liées aux territoires. Les entreprises qui n’arrivaient pas à recruter se sont regroupées pour former des gens dont elles ont besoin.

La valeur la plus importante est la cohésion sociale et territoriale. Les efforts en matière de réindustrialisation ne se feront pas en opposant les ruraux aux urbains, les villes moyennes aux grandes métropoles. On n’arrivera jamais à répartir l’effort avec le poison de la division.

Le projet de loi industrie verte prévoit une simplification et une réduction des délais de procédures pour bâtir des usines. Quel regard portez-vous sur cette mesure ?

La simplification des textes est nécessaire. Mais nous avons eu peu de résultats en la matière jusqu’à présent. Les attentes de la société à l’égard des entreprises deviennent de plus en plus complexes. La société n’attend pas seulement de l’emploi et des résultats économiques. Elle souhaite aussi que les entreprises abordent la question de l’environnement, de l’inclusion, de la diversité et du bien-être au travail. La société imprime sur le monde économique une variété d’attentes parfaitement légitimes via des textes réglementaires.

La question est de savoir comment accompagner les chefs d’entreprise dans ce dédale ? Les fonctionnaires en charge d’appliquer la législation en sont les meilleurs connaisseurs. Nous devons leur faire confiance pour accompagner les porteurs de projets tout en gardant leur indépendance. C’est parfaitement possible, et cela se pratique dans d’autres pays.

La mise en parallèle des procédures prônée par la loi industrie verte exige que les fonctions publiques se fassent confiance, c’est un premier pas. Dans les Hauts-de-France, il y a un accord encore la Préfecture et la Présidence de région pour accorder une priorité aux projets industriels. Le traitement des dossiers industriels dans cette région respecte le droit. Mais cela va plus vite que dans d’autres régions. En se calant sur ces bonnes pratiques, il n’y a pas de raison pour que l’on n’y arrive pas à l’objectif fixé par cette loi.


Quel bilan tirez-vous de la mise en place de France 2030 ?

L’outil est nécessaire, indispensable pour nous repositionner sur les technologies de rupture et ses réalisations sont emblématiques, même s’il y a une lourdeur des procédures administratives dans la sélection des projets, selon une récente évaluation du comité de surveillance.

Le plan France 2030 permettrait d’augmenter la part de l’industrie de 0,5 point dans le PIB et créer de l’ordre de 100.000 emplois industriels, nous en avons aujourd’hui près de 3 millions. Est-ce que ce « seulement » +3% en emplois industriels est en phase avec nos ambitions de réindustrialisation ? Il faudra sans doute d’autres outils, complémentaires, pour une réindustrialisation à la hauteur des attentes.

Grégoire Normand

« L’intelligence artificielle va générer plus d’emplois qu’elle n’en élimine »

« L’intelligence artificielle va générer plus d’emplois qu’elle n’en élimine »

Par
Georges Nahon, Ancien directeur du centre d’innovation d’Orange à San Franciscodans Le Monde

Un article qui mérite la lecture mais dont il faut sans doute relativiser les conclusions. En effet, l’intelligence artificielle n’en est qu’à ses débuts et à terme personne ne peut savoir quelles seront les conséquences notamment quantitatives sur l’emploi car la révolution reste encore à venir. NDLR

L’exceptionnelle accélération des progrès de l’intelligence artificielle (IA) et la rapidité fulgurante de son adoption par des millions de gens en un temps record, grâce notamment à ChatGPT et au lancement de GPT-4, une nouvelle version sortie à la mi-mars avec des améliorations considérables, amènent de nombreux observateurs à poser à nouveau une brûlante question : est-ce que l’IA remplacera, déplacera ou créera de nouveaux emplois ?

Au début 2023, la vague d’environ 200 000 licenciements qui a touché le secteur de la technologie aux Etats-Unis, notamment dans la Silicon Valley, a été attribuée à la crise économique et géopolitique mondiale, et au surrecrutement intervenu pendant et juste après la pandémie du Covid-19. L’IA était donc hors de cause.

Mais, d’ici à 2025, estime le Forum économique mondial, l’IA remplacera quelque 85 millions d’emplois, tandis que 97 millions de nouveaux emplois seraient créés sur la même période grâce à l’IA. Selon le cabinet de conseil PwC, l’IA sera responsable d’une augmentation de 14 % du produit intérieur brut de l’Amérique du Nord d’ici à 2030.

Sam Altman, président d’OpenAI, l’entreprise qui a développé ChatGPT, s’inquiète de la rapidité avec laquelle certains emplois seraient remplacés dans un proche avenir. Une nouvelle étude d’OpenAI publiée en mars estime que ChatGPT et les futurs outils « génératifs » qui en dérivent pourraient avoir un impact sur la moitié des tâches accomplies par environ 19 % des travailleurs aux Etats-Unis. Et 80 % verraient au moins 10 % de leurs tâches affectées par ChatGPT.

De nouvelles compétences
Rappelons toutefois que l’utilisation d’outils logiciels comme Excel a rendu le travail des comptables plus efficace, leur permettant de se concentrer sur des tâches plus complexes qui nécessitent leur expertise spécifique. Excel n’a pas réduit le besoin de comptables, mais a amélioré leur efficience. Et le nombre de comptables a augmenté aux Etats-Unis.

Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés « ChatGPT nous invite à un regain d’intelligence dans tous les domaines, dont l’enseignement »
En réalité, l’adoption généralisée de l’IA exigera de nouvelles compétences techniques et non techniques. L’IA générative a un impact visible dans les domaines créatifs tels que la musique, l’art et l’écriture. Ce qui crée de nouveaux rôles, tels que ceux de spécialiste du contenu généré par l’IA, conservateur d’art IA et producteur de musique IA. Un autre domaine exigeant de nouvelles compétences est celui des services commerciaux, notamment avec les chatbots [robot conversationnel en ligne] et les assistants virtuels alimentés par l’IA.

L’IA générative change aussi la nature des emplois existants. Par exemple, les comptables peuvent maintenant utiliser des systèmes alimentés par l’IA pour automatiser de nombreuses tâches, libérant ainsi du temps pour d’autres tâches plus stratégiques. De même, les médecins peuvent utiliser des systèmes alimentés par l’IA pour analyser les données des patients et identifier les risques potentiels pour la santé. L’impact est aussi très significatif dans le monde du droit.

Des créations d’emplois au rabais ?

Des créations d’emplois au rabais ?

L’économiste Florence Jany-Catrice relativise, dans une tribune au « Monde », les annonces triomphales de l’exécutif sur les créations d’emplois, rappelant que le bilan serait bien différent si l’on raisonnait en équivalent temps plein.

Tribune.

 

L’annonce fait beaucoup de bruit : l’emploi salarié privé au quatrième trimestre aurait augmenté de 0,5 %, portant les créations d’emplois supplémentaires à près de 650 000 pour l’ensemble de l’année 2021, soit 300 000 emplois de plus qu’en 2019, c’est-à-dire avant la crise liée à la pandémie de Covid-19.

Ce résultat est tiré du titre d’un document de l’Insee, une « estimation flash » de l’évolution de l’emploi salarié au quatrième trimestre 2021. Malheureusement, si la note rappelle soigneusement la définition d’un emploi qu’elle a retenue – à savoir des emplois occupés par des personnes « ayant travaillé au moins une heure rémunérée pendant une période donnée », ainsi que les personnes en situation de chômage partiel ou en arrêt maladie –, elle n’en tire pas toutes les conséquences. Pas plus que les médias, qui ont abondamment relayé cette donnée statistique.

En effet, les chiffres mis en avant additionnent des choux et des carottes, sur au moins deux plans. Premier plan : le type de contrat de travail. La croissance de 0,5 % de l’emploi salarié au quatrième trimestre comprend tous les contrats de travail, donc des emplois en contrats à durée indéterminée, en contrats à durée déterminée ou encore en intérim. Il faut noter que l’Insee prend le temps de préciser que les deux tiers des 107 000 emplois nets créés au quatrième trimestre 2021 sont dans l’intérim. La Dares [direction des études du ministère du travail] rapporte par ailleurs que les contrats d’intérim en 2021 ont été d’une durée moyenne de deux semaines. A ce rythme, en moyenne sur un trimestre, il faut huit contrats d’intérim signés pour obtenir un volume d’un seul emploi, en équivalent temps plein.

 

 Ce qui nous amène au deuxième plan : le temps de travail des personnes recrutées. La notion d’emploi retenue par l’Insee recouvre des situations très disparates, qui vont de la personne embauchée à temps complet à celle qui ne décroche qu’un « bout d’emploi ». En effet est considérée en emploi une personne ayant travaillé « au moins une heure rémunérée » sur la période… Or, il existe une manière classique, en statistiques, de tenir compte de ces durées très variables du temps de travail : raisonner en équivalents temps plein (ETP). Ce qui n’est pas fait dans ces récentes annonces de création d’emplois… Tenir compte du temps de travail est donc essentiel pour saisir les évolutions réelles de l’activité. 

De deux choses l’une. Soit l’Insee possède l’information sur le nombre d’heures de travail créées, neutralisant ainsi l’effet de durée du travail. Ce devrait être le cas puisqu’elles sont disponibles dans les « déclarations sociales nominatives » [DSN, déclarations des entreprises sur la situation de chaque salarié]. Le fait que l’Insee ne communique pas sur ce point pose problème à quelques mois de l’élection présidentielle et interroge l’indépendance dont l’Institut se réclame tant. De ce point de vue, l’avertissement sibyllin contenu dans la « note flash » sur la définition d’emploi retenue n’y change rien.

Économie États-Unis : nette baisse des créations d’emplois

  • Économie États-Unis : nette baisse des créations d’emplois
  • 235.000 emplois en août, alors qu’on  attendait plus du triple (750.000). Le coup de frein est pourtant appuyé, après 1,1 million d’emplois créés en juillet et 962.000 en juin. Il est en grande partie attribuée à la résurgence du variant Delta du coronavirus ainsi qu’aux difficultés de recrutement des employeurs américains.
  • Malgré cette déception, le taux de chômage, lui, a continué à reculer, à 5,2%, comme attendu, contre 5,4% le mois dernier. 
  • Le rapport publié vendredi, très attendu par les marchés financiers, pourrait conduire à une révision à la baisse des prévisions de croissance pour le troisième trimestre, un mouvement déjà bien entamé en raison de l’impact du variant Delta du coronavirus et des pénuries de matières premières ou de semi-conducteurs qui pèsent entre autres sur la production automobile et la reconstitution des stocks des entreprises.
  • Les chiffres d’août vont aussi être étudiés de près par les investisseurs pour tenter d’y trouver des indices sur l’évolution à venir de la politique monétaire de la Réserve fédérale, qui devrait annoncer en septembre ou en novembre son intention de réduire ses achats d’obligations sur les marchés, l’un de ses principaux soutiens à l’économie.
  • La banque centrale doit composer à la fois avec le ralentissement de l’emploi et la multiplication des signaux inflationnistes: le mois dernier, le salaire horaire moyen a augmenté de 0,6%, deux fois plus qu’attendu, et il affiche sur un an une progression de 4,3%.

Record d’offres d’emplois en France

 

le nombre d’offres d’emploi dépasse les records en France : presque 1 million par jour. En témoigne le nombre d’offres d’emplois sur le site de Pôle emploi, qu’elles proviennent de ses propres canaux ou de ceux de la centaine de ses partenaires. Le chiffre varie chaque jour mais le sens de la pente ne fait pas de doute : près de 975.000 mercredi dernier, 916.000 jeudi, 952.000 vendredi en milieu de matinée… Le seuil du million a été dépassé plusieurs fois en juin !

Sur les quatre semaines s’étalant du 26 juillet au 22 août, le nombre de nouvelles offres déposées sur le site dépassait de près de 11 % celui de la même période de 2019, avant la crise donc (le marché du travail était alors très bien orienté). La hausse est encore plus forte pour certains métiers, comme ceux de l’hôtellerie-restauration (+12,7 %), du commerce alimentaire et des métiers de bouche (+27,7 %), du transport et de la logistique (+18,8 %), pour ne pas citer la santé (+44,4 %). 60 % de ces emplois seraient des CDI.

Croissance États-Unis : nette baisse des créations d’emplois

  • Croissance États-Unis : nette baisse des créations d’emplois
  • 235.000 emplois en août, alors qu’on  attendait plus du triple (750.000). Le coup de frein est pourtant appuyé, après 1,1 million d’emplois créés en juillet et 962.000 en juin. Il est en grande partie attribuée à la résurgence du variant Delta du coronavirus ainsi qu’aux difficultés de recrutement des employeurs américains.
  • Malgré cette déception, le taux de chômage, lui, a continué à reculer, à 5,2%, comme attendu, contre 5,4% le mois dernier. 
  • Le rapport publié vendredi, très attendu par les marchés financiers, pourrait conduire à une révision à la baisse des prévisions de croissance pour le troisième trimestre, un mouvement déjà bien entamé en raison de l’impact du variant Delta du coronavirus et des pénuries de matières premières ou de semi-conducteurs qui pèsent entre autres sur la production automobile et la reconstitution des stocks des entreprises.
  • Les chiffres d’août vont aussi être étudiés de près par les investisseurs pour tenter d’y trouver des indices sur l’évolution à venir de la politique monétaire de la Réserve fédérale, qui devrait annoncer en septembre ou en novembre son intention de réduire ses achats d’obligations sur les marchés, l’un de ses principaux soutiens à l’économie.
  • La banque centrale doit composer à la fois avec le ralentissement de l’emploi et la multiplication des signaux inflationnistes: le mois dernier, le salaire horaire moyen a augmenté de 0,6%, deux fois plus qu’attendu, et il affiche sur un an une progression de 4,3%.

Création d’emplois : une hausse de 1,2 % au second trimestre

Création d’emplois : une hausse de 1,2 % au second trimestre

 

L’emploi retrouve presque son niveau de fin 2019. En effet, 239.500 créations nettes d’emploi enregistrées entre avril et juin, soit une hausse de 1,2 % par rapport au premier trimestre, l’emploi dans l’Hexagone retrouve quasiment son niveau d’avant-crise. Une véritable surprise tant tous les observateurs de l’économie prédisaient plusieurs années de labeur pour retrouver le niveau de fin 2019.

 

Cette hausse de l’emploi salarié privé intervient après une amélioration déjà nette de 0,5 %, soit la création de 91.400 emplois, au trimestre précédent. À cela s’ajoutent des niveaux de recrutements records, avec quelque 785.000 déclarations d’embauche en mai et 837.000 en juin, dont 400.000 en CDI – et une décrue continue du chômage depuis maintenant un an avec une accélération au deuxième trimestre 2021.Entre avril et juin, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A (sans emploi et en recherche) a diminué de 1,3 %.

L’intérim qu’on considère souvent comme un indicateur avancé de la conjoncture, continue de se redresser. Il progresse ainsi de 2,4 % (+ 17.900) entre avril et juin après une augmentation de 0,7 % au premier trimestre (+ 4 900). Des hausses toutefois plus modérées que lors des trois trimestres précédents.

 

La situation reste cependant contrastée d’un secteur à un autre. Certains dépassent leur niveau d’avant-crise, à l’image de la construction et du tertiaire non marchand, quand d’autres demeurent au-dessous, comme l’industrie ou le tertiaire marchand. Ce rattrapage pourrait cependant être affecté par les conséquences de la quatrième vague sanitaire.

Économie et énergies renouvelables : des créations d’emplois très théoriques ?

Économie et  énergies renouvelables : des créations d’emplois très théoriques ?

Une étude d’un cabinet très spécialisé estime que les énergies renouvelables seraient susceptibles de créer 10 millions d’emplois dans le monde ( Par parenthèse ce qui n’est pas extraordinaire au plan mondial). Ainsi sans doute très approximatif voire douteux. En effet , quand on  procède à une évaluation de l’impact sur l’emploi, il faut prendre en compte à la fois la destruction d’emplois tout autant que la création. Il est certain que les EnR sont susceptibles de favoriser l’emploi par contre elles auront aussi des conséquences négatives sur nombre de filières. ( Par exemple la filière automobile française pourrait enregistrer une perte de 100 000 emplois sur 200 000)

On peut d’autant plus douter des chiffres avancés que l’étude prévoit pour la France, 60.478 emplois . Un chiffre évidemment complètement fantaisiste quand on précise jusqu’à l’unité le nombre très hypothétique d’emplois.La France serait le deuxième pays de l’Union européenne en termes de potentiel de création d’emplois, derrière l’Espagne où le potentiel est estimé à 190.000 emplois pour 691 projets de renouvelables. A l’échelle de l’UE, cela représenterait une réserve de 1,6 million d’emplois. Des études en fait de très influencées  par les différents groupes de pressions qui selon le cas et leur intérêt ont tendance à majorer ou à minorer les effets des politiques qu’ils soutiennent. Aucune étude ne peut présenter le moindre caractère sérieux en matière de création d’emplois si parallèlement elle ne prend pas en compte aussi les destructions d’emplois dans la filière ou d’autres.

Les énergies renouvelables : des créations d’emplois très théoriques ?

Les énergies renouvelables : des créations d’emplois très théoriques ?

Une étude d’un cabinet très spécialisé estime que les énergies renouvelables seraient susceptibles de créer 10 millions d’emplois dans le monde ( Par parenthèse ce qui n’est pas extraordinaire au plan mondial). Ainsi sans doute très approximatif voire douteux. En effet , quand on  procède à une évaluation de l’impact sur l’emploi, il faut prendre en compte à la fois la destruction d’emplois tout autant que la création. Il est certain que les EnR sont susceptibles de favoriser l’emploi par contre elles auront aussi des conséquences négatives sur nombre de filières.

On peut d’autant plus douter des chiffres avancés que l’étude prévoit pour la France, 60.478 emplois . Un chiffre évidemment complètement fantaisiste quand on précise jusqu’à l’unité le nombre très hypothétique d’emplois.La France serait le deuxième pays de l’Union européenne en termes de potentiel de création d’emplois, derrière l’Espagne où le potentiel est estimé à 190.000 emplois pour 691 projets de renouvelables. A l’échelle de l’UE, cela représenterait une réserve de 1,6 million d’emplois. Des études en fait de très influencées  par les différents groupes de pressions qui selon le cas et leur intérêt ont tendance à majorer ou à minorer les effets des politiques qu’ils soutiennent. Aucune étude ne peut présenter le moindre caractère sérieux en matière de création d’emplois si parallèlement elle ne prend pas en compte aussi les destructions d’emplois dans la filière ou d’autres.

Bosch : 700 suppressions d’emplois à Rodez

Bosch : 700 suppressions d’emplois à Rodez

L’usine Bosch de Rodez (Aveyron) prévoit 750 emplois supprimés  sur les 1250 d’ici à 2025 avec une garantie de maintien de l’activité jusqu’en 2027. Une conséquence notamment de la baisse du diesel. Il devrait s’agir de départs volontaires et de départs anticipés à la retraite. Dès la fin de l’année le site, exclusivement dédié aux composants pour moteurs diesel (injecteurs et des bougies), ne comptera plus que 1100 salariés.

. Le déclin s’est accéléré depuis 2015, date à laquelle le «Dieselgate» a éclaté. L’affaire du trucage des émissions polluantes a d’ailleurs valu à l’équipementier allemand une amende de 90 millions d’euros.

Signe de ces difficultés, la production du site aveyronnais a été divisée par trois en quatre ans. Les réflexions sur l’avenir de l’usine ont été lancées il y a plusieurs mois. Bosch étudie  un partenariat avec sa filiale Rexroth, située à Vénissieux, dans les services industriels. L’équipementier évoque également un projet hydrogène pour des conteneurs frigorifiques.

La question est de savoir combien restera d’effectif après une éventuelle reconversion. D’emplois porteront un rude coup à la région car Bosch est le premier employeur privé du département.

 

Commerzbank : 10.000 emplois suppressions d’emplois

Commerzbank : 10.000 emplois suppressions d’emplois

Dans le secteur bancaire,  les plans de suppressions d’emplois succèdent aux plans. La plupart des grandes banques européennes mais aussi mondiales sont engagées dans des plans drastiques de suppression de postes en raison de la crise bien entendue mais pas seulement.

Il y a aussi des motifs structurels à cette évolution comme le changement de comportement des clients qui consultent beaucoup moins les guichets. Par ailleurs, les banques classiques sont très concurrencés par les banques virtuelles enfin il y a la baisse de rentabilité des banques classiques du fait de la très grande faiblesse des taux d’intérêt.

Commerzbank, deuxième banque allemande, a annoncé jeudi un projet de restructuration visant à faire 1,4 milliard d’euros d’économies d’ici 2024 en supprimant 10.000 emplois équivalents temps plein et en fermant 40% de ses filiales allemandes.

En Allemagne, où un tiers du total des emplois seront supprimés, le réseau de filiales doit passer de 790 à 450 en parallèle d’un investissement de 1,7 milliard d’euros dans l’offre numérique.

Lapeyre : 933 suppressions d’emplois ?

Lapeyre : 933 suppressions d’emplois ?  

«Nous craignons 112 suppressions en 2021, 753 en 2022 et 68 en 2023, la fermeture de 19 magasins et de cinq usines de production (sur 10)», a affirmé à l’AFP Hervé Grillon, délégué syndical CGT de Distrilap, filiale de Lapeyre qui détient les 124 magasins du groupe.

 

Interrogée par l’AFP, la direction de Lapeyre n’a pas démenti ces chiffres, jugeant néanmoins «obsolètes» les «éléments» parus dans la presse et notamment mercredi dans Les Echos . Le quotidien parle du «plan de Mutares, repreneur choisi par Saint-Gobain, qui supprimerait 800 emplois», fermerait 19 magasins et quatre des dix usines françaises, un plan «périmé» juge Saint-Gobain.

400 millions d’emplois supprimés selon le BIT

400 millions d’emplois supprimés (selon le  BIT)

 

Suite à la crise sanitaire le bureau international du travail estime que le monde pourrait perdre à peu près 400 millions d’emplois d’ici la fin de l’année

Dans une nouvelle analyse, l’agence spécialisée des Nations unies souligne que le nombre d’heures de travail perdues dans le monde au premier semestre a été “largement supérieur à ce qui avait été prévu”.

Elle estime à 14% la chute du nombre global d’heures travaillées au deuxième trimestre liée à la pandémie, soit l’équivalent de 400 millions d’emplois à temps plein (sur la base de 48 heures par semaine).

Pour le quatrième trimestre, le BIT s’attend à une perte de 4,9% du volume total d’heures travaillées soit 140 millions d’emplois à temps plein. Mais un scénario plus sombre intégrant l’hypothèse d’une deuxième vague de la pandémie porte cette perte potentielle à 11,9% du volume d’heures travaillées, soit 340 millions d’emplois à temps plein.

“Les estimations ont revu en forte hausse les dommages causés par la pandémie à nos marchés du travail”, a déclaré le directeur général du BIT, Guy Ryder, lors d’une conférence de presse.

Industrie : La crise pourrait détruire un demi-million d’emplois dans l’industrie en deux ans

Industrie : La crise pourrait détruire un demi-million d’emplois dans l’industrie en deux ans

Presque un quart des salariés de l’industrie pourrait disparaître dans les deux ans. , selon l’étude réalisée par Strategy& pour l’UIMM (L’entité de conseil en stratégie d’entreprise du cabinet PwC)qui   a en effet mesuré l’impact de la crise économique et sanitaire sur ce secteur qui pèse 10 % du PIB, emploie 2,1 millions de salariés dans l’Hexagone et génère quelque 200 milliards d’euros de valeur ajoutée par an. Les résultats, établis sur la base d’études portant sur les crises sanitaires, des déclarations de dirigeants du secteur et des dernières prévisions économiques publiées, laissent craindre le pire.

Selon le scénario établi (modéré, central ou pessimiste), la crise va en effet conduire à la destruction de 187.000 à 463.000 emplois directs dans l’industrie manufacturière ces deux prochaines années.

123



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol