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Le grand shuntage démocratique

Le grand  shuntage démocratique

Le politiste Antoine Vauchez pointe, dans une tribune au « Monde », le paradoxe de la multiplication des strates et des acteurs de la décision publique, voués à contourner un supposé immobilisme de l’appareil d’Etat.

Tribune. Le défi auquel fait face le gouvernement depuis un an est sans précédent en période de paix. Affectant l’ensemble des domaines de l’action publique et la totalité des administrations, la crise due à l’épidémie de Covid-19 met à l’épreuve la capacité de l’Etat à être le lieu où se construit une réponse unitaire, légitime et efficace au croisement d’enjeux sanitaires, économiques, scientifiques, logistiques, sociaux, culturels, éducatifs, etc. Et elle apparaît aujourd’hui comme un test grandeur nature de sa capacité à agir in fine au service du public par la fourniture de soins, de masques, de tests et de vaccins.

 

La tâche, difficile en soi, l’est plus encore dans un contexte où les services publics (santé, éducation, recherche) sont fortement affaiblis par des années de politiques de réduction des coûts. Mais elle est rendue plus ardue encore par le fait que l’Etat s’est considérablement complexifié sous l’effet d’un mouvement d’« agencification » de l’action publique, qui a conduit à multiplier les ilôts bureaucratiques autonomes (Santé publique France, Haute Autorité de santé, Anses, ANSM…), augmentant d’autant les coûts de coordination de l’action publique.

Dans un contexte où les gouvernements peinent à trouver une prise sur des Etats dont ils sont censés être les animateurs, la formule politique macroniste est assurément originale et… disruptive : elle appuie sa marge de manœuvre sur le court-circuitage (ou la mise sous pression) des espaces de coordination, d’évaluation et de contrôle de l’Etat. Elle trouve sa source dans l’éthos antibureaucratique aujourd’hui propre aux fractions les plus néolibérales des grands corps de hauts fonctionnaires, qui voient dans les administrations elles-mêmes un frein et un problème potentiels pour la conduite de l’action publique.

Le risque du tête-à-queue

Et elle se développe dans une politique législative placée sous le sceau de l’efficacité « quoi qu’il en coûte » : le développement massif des ordonnances, le recours de plus en plus fréquent aux cabinets de conseil privés pour échafauder les projets gouvernementaux, l’usage quasi systématique de la procédure accélérée au Parlement et des réformes qui, au nom des « lenteurs » et des « immobilismes » de l’Etat, multiplient les procédures dérogatoires ou accélérées.

Le pilotage gouvernemental de la crise du Covid-19 s’inscrit, au risque du tête-à-queue, dans ce sillage, qui voit toutes les agences et comités précisément créés au nom de l’efficacité de l’action publique aujourd’hui court-circuités par de nouvelles structures au service d’un gouvernement de crise : le conseil scientifique, créé le 11 mars 2020, le comité analyse, recherche et expertise (CARE), formé le 24 mars 2020, ou encore le conseil vaccinal des 35 citoyens tirés au sort, et le conseil de défense, désormais érigé en conseil des ministres bis.

Événement du Capitole : alerte démocratique pour Lemaire

Événement du Capitole : alerte démocratique pour Lemaire

 

«Ce genre d’événement devrait être une sorte d’alarme pour toutes les démocraties européennes et occidentales.»

Pour le ministre de l’économie les événements du capital constituent une alerte démocratique pour le monde moderne. La France tient une élection présidentielle au printemps 2022. Le principal challenger le plus probable du président Emmanuel Macron sera Marine Le Pen, chef du parti d’extrême droite Rassemblement national).

Pendant des années, Le Pen a épousé une marque de nationalisme économique qui est anti-Europe, anti-immigration et anti-mondialisation.

Elle a été durement battue par Macron lors du second tour du scrutin présidentiel de 2017, mais son mandat a été embourbé dans des troubles sociaux, et les sondeurs prévoient un concours plus serré l’année prochaine si les deux se disputaient à nouveau.

Le Pen a vanté la victoire électorale de Trump en 2016 et le Brexit comme un signe avant-coureur de la montée du populisme en France ailleurs en Europe, et n’avait pas reconnu la victoire électorale du président élu Joe Biden avant la prise du Capitole – une scène qu’elle a décrite comme choquant ».

Le Maire a déclaré qu’il faisait pleinement confiance aux institutions démocratiques américaines et à la capacité du pays à surmonter ses difficultés.

«Les démocraties sont fragiles», a-t-il averti. «Nous devons en être conscients.»

Joe Biden : grande alliance démocratique contre la Chine ?

Joe Biden :  grande alliance démocratique contre la Chine ?

Un article du Wall Street Journal évoque l’éventuelle sainte alliance internationale que voudrait Biden s’opposait à l’envahissement de la Chine.

 

 

 

Dans un contexte de tensions croissantes entre Washington et Pékin dans plusieurs domaines, Joe Biden entend, ces quatre prochaines années, persuader les démocraties occidentales de rejoindre les Etats-Unis pour faire pression sur la Chine. Une démarche diamétralement opposée à celle de son prédécesseur, Donald Trump, qui avait décidé de faire cavalier seul.

Xi Jinping, le président chinois, est dans le même état d’esprit, mais avec une longueur d’avance : menant une course évidente au leadership mondial, il a tenté, ces dernières années, d’attirer les alliés traditionnels des Etats-Unis dans l’orbite économique de l’Empire du Milieu.

L’actualité sino-américaine de la semaine a fait remonter le sujet dans la liste des priorités de Joe Biden. Lorsqu’il prendra ses fonctions présidentielles à la fin du mois, il devra choisir de conserver (ou non) les mesures récemment prises par l’administration Trump : sortie de la cote des sociétés télécoms chinoises qui sont cotées à la Bourse de New York, interdiction des transactions réalisées par des applications chinoises (plateforme de paiement Alipay incluse) et placement sur liste noire des principaux fabricants de puces chinois et d’autres entreprises.

Il lui faudra aussi choisir à quel point il fera pression sur Pékin au sujet de Hong Kong et de la répression qui s’y déroule.

Pour Joe Biden, l’Amérique doit s’appuyer sur une pression multilatérale, sans quoi Pékin dressera les pays les uns contre les autres en leur offrant un accès préférentiel à son immense marché

La politique du nouveau président américain vis-à-vis de la Chine repose sur ce qu’il appelle le « sommet pour la démocratie », alternative au fonctionnement autocratique de Pékin, ont expliqué des conseillers de Joe Biden interrogés pendant et après la campagne électorale. Les Etats-Unis chercheront également à constituer des groupes de taille plus modeste pour travailler sur certains sujets précis, notamment les télécoms et l’intelligence artificielle.

Pour Joe Biden, revoir la politique américaine à l’égard de la Chine signifie rejeter l’approche qu’avait adoptée l’administration sortante.

Donald Trump s’était en effet opposé aux alliés des Etats-Unis sur les questions de commerce et de sécurité lorsqu’il s’en était pris à la Chine en lançant des poursuites devant les tribunaux américains, notamment pour obtenir la fermeture ou la cession de l’application chinoise de partage de vidéos TikTok aux Etats-Unis.

Finalement, c’est la teneur même de la relation sino-américaine que le président sortant a bouleversée en attaquant Pékin sur toute une palette de sujets. Il a également fini par convaincre le Congrès et le peuple américain que la Chine n’était pas qu’une concurrente, mais bel et bien une menace pour le statut de leader mondial des Etats-Unis.

Pour Joe Biden, l’Amérique doit s’appuyer sur une pression multilatérale, sans quoi Pékin dressera les pays les uns contre les autres en leur offrant un accès préférentiel à son immense marché.

« La Chine a toujours une porte de sortie : sa relation économique avec les autres pays, résume Jake Sullivan, futur conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden. Ce n’est qu’en fermant ces portes que l’on poussera la Chine à cesser ses pratiques commerciales abusives. »

Mais compte tenu de l’intérêt que présente l’immense marché chinois, il risque d’avoir du mal à convaincre ses alliés de faire front commun contre Pékin. La Chine et l’Union européenne ont d’ailleurs signé un traité d’investissement il y a peu et les alliés des Etats-Unis expliquent qu’après quatre années d’approche unilatérale, ils doutent de la volonté américaine de s’engager dans une alliance multilatérale à long terme.

De leur côté, les dirigeants chinois veulent essayer d’apaiser des tensions qui se sont intensifiées sous la présidence Trump, affirment des responsables. Pékin entend ainsi envoyer Yang Jiechi, directeur du bureau de la commission des affaires étrangères du comité central du Parti communiste chinois, à Washington dès que Joe Biden aura pris ses fonctions pour travailler sur la coopération entre les deux pays, ont rapporté des sources proches du dossier.

A brève échéance, c’est de la guerre commerciale dont il faudra s’occuper. L’un des enjeux est le prix que la Chine serait prête à payer (si tant est qu’elle accepte de le faire) pour que les Etats-Unis mettent fin aux droits de douane qui frappent quelque 370 milliards de dollars de produits chinois. Les conseillers de Joe Biden ont déclaré qu’il ne les suspendrait pas dans l’immédiat et qu’il souhaitait étudier l’impact des tarifs douaniers sur l’économie américaine et consulter ses alliés avant d’agir. Les organisations qui représentent les secteurs d’activité opposés aux droits de douane veulent, elles, que Joe Biden négocie des concessions.

Pékin, de son côté, semble pressée d’attendre. « Joe Biden lancera tôt ou tard une renégociation de l’accord commercial puisque le dispositif actuel n’est pas réaliste, affirme Shi Yihong, conseiller en politique étrangère auprès du gouvernement central. C’est d’ailleurs aussi ce que souhaite la Chine. »

A plus long terme, la stratégie multilatérale de Joe Biden s’appuiera sur une idée qu’il partage avec l’administration Trump : la Chine remet en cause le leadership économique et politique des Etats-Unis au XXIe siècle. Le nouveau président accuse ainsi Pékin de voler les technologies mises au point par des entreprises américaines, de subventionner ses entreprises publiques de façon abusive et de piétiner les droits de l’homme.

Certains conseillers qui avaient travaillé avec lui à l’époque où il était vice-président de Barack Obama, dont l’administration avait coopéré avec Pékin pour enrayer la crise financière et sur d’autres sujets, affirment que l’ère du rapprochement est terminée, même si les Etats-Unis continueront de compter sur Pékin pour avancer sur la lutte contre le changement climatique et d’autres priorités de l’administration Biden.

« La difficulté, c’est de gérer tout cela de façon à avoir tous les outils nécessaires pour remporter ces différentes compétitions contre la Chine, explique Antony Blinken, ancien membre de l’administration Obama nommé secrétaire d’Etat par Joe Biden, tout en gardant les canaux de coopération ouverts quand c’est dans notre intérêt. »

La démocratie avant tout

L’ambition première de Joe Biden sera un « sommet pour la démocratie », un dispositif conçu, a-t-il expliqué l’an passé dans le magazine Foreign Affairs, « pour raviver la flamme et l’objectif commun des nations du monde libre ». Ce projet s’inspire du sommet sur la sécurité nucléaire de 2012 que le président Obama avait organisé pour tenter de limiter la prolifération des matières nucléaires.

Le chef de l’Etat chinois avait été convié. Joe Biden, lui, entend exclure Xi Jinping et les autres dirigeants autoritaires.

Pendant la campagne, il a évoqué la création d’un « front uni d’amis et de partenaires désireux de contrer les pratiques abusives de la Chine ». Même si certains anciens experts de Barack Obama doutent que Joe Biden l’exprime aussi explicitement, le sommet enverra sans conteste un message clair.

Les conseillers du nouveau président ajoutent que l’idée sera aussi de défendre des formes plus spécifiques de multilatéralisme. Jake Sullivan évoque ainsi les accords du Plaza conclus en 1985 comme exemple de coopération économique internationale réussie. Washington et ses alliés avaient alors décidé d’intervenir pour faire baisser le taux de change du dollar.

« Le monde est divisé en deux : les techno-démocraties et les techno-autocraties, explique Antony Blinken. Les techno-démocraties n’ont pas vraiment réussi à s’organiser entre elles »

Il a également salué les pressions exercées par les Etats-Unis, le Japon et l’Australie sur la Chine pour qu’elle renonce à sa mainmise sur les terres rares, des matériaux indispensables à la fabrication des produits high-tech. Katherine Tai, représentante au Commerce de la future administration Biden, avait mené l’offensive américaine sur ce dossier.

L’équipe de Joe Biden voudrait également convaincre les grandes démocraties de forger des alliances sur les questions technologiques, indiquent ses conseillers, notamment pour le développement de nouvelles technologies moins dépendantes des équipements 5G produits par Huawei, les conseillers du nouveau président estimant que les efforts de l’administration Trump pour mettre des bâtons dans les roues de l’équipementier chinois ont échoué parce que les Etats-Unis ne possédaient aucune alternative efficace.

Parmi les pistes envisagées figure l’interdiction de vendre des technologies de fabrication de semiconducteurs de pointe à la Chine (des technologies essentiellement détenues par des entreprises américaines, japonaises et néerlandaises) pour que les fabricants chinois aient plusieurs générations de retard.

« Le monde est divisé en deux : les techno-démocraties et les techno-autocraties, explique Antony Blinken. Les techno-démocraties n’ont pas vraiment réussi à s’organiser entre elles. »

La colère qui monte au sein des alliés des Etats-Unis, agacés par l’agressivité de Pékin, pourrait jouer en faveur de Joe Biden, la reprise en main de Hong Kong et la diplomatie belliqueuse de la Chine ayant encore aggravé les tensions.

Sur le plan rhétorique au moins, l’équipe de Joe Biden a déclaré que les droits de l’homme seraient un sujet prioritaire. « L’administration Biden-Harris sera aux côtés du peuple de Hong Kong et s’opposera à l’assaut de Pékin contre la démocratie », a tweeté mardi soir Antony Blinken après que la police hongkongaise a arrêté des opposants politiques.

En pratique, la marge de manœuvre est limitée. Donald Trump, lui, s’était assez peu intéressé à Hong Kong et aux autres questions de droits de l’homme (notamment la répression contre les musulmans dans la région du Xinjiang), même si, l’an passé, son administration avait fini par sanctionner des dirigeants hongkongais impliqués dans la répression et interdire l’importation de coton du Xinjiang. Le président sortant n’avait pas pris de mesures plus drastiques, qui restent donc à la disposition de son successeur : empêcher les banques chinoises d’accéder au dollar ou chercher à désarrimer le dollar de Hong Kong du dollar américain, une décision qui pénaliserait les établissements financiers américains présents en Chine.

Autre option largement étudiée : faciliter l’émigration aux Etats-Unis des résidents hongkongais ciblés par la répression.

Certains conseillers de Joe Biden pensent néanmoins que la nouvelle administration sera aussi divisée sur la question des droits de l’homme que l’administration Clinton ne l’était à ses débuts. Bill Clinton avait finalement cessé de faire pression sur la Chine et mis l’accent sur les relations économiques.

Enthousiasme très modéré

Après quatre années d’unilatéralisme trumpien, et le risque d’un retour de l’homme d’affaires ou l’arrivée d’un politicien de la même trempe en 2024, les partenaires potentiels risquent de faire preuve d’un enthousiasme très modéré à l’idée de se joindre aux Etats-Unis dans une bataille contre la Chine.

« Vous demanderiez donc aux pays de renoncer à des opportunités dans la seule grande économie mondiale en croissance pour quoi ? Pour s’allier aux Etats-Unis, un partenaire qui n’est pas fiable », s’est insurgé Jorge Guajardo, ancien ambassadeur du Mexique en Chine qui conseille désormais des sociétés qui visent le marché chinois.

La liste des participants au sommet pourrait elle aussi provoquer des remous, l’envoi d’une invitation à Taïwan risquant notamment de mettre Pékin en colère. La présence potentielle de l’Inde, en dépit du sectarisme croissant de son gouvernement, pourrait semer le doute sur les affinités démocratiques des participants. Mais exclure le pays pénaliserait une éventuelle alliance.

« L’Inde n’acceptera ni conditions ni exigences de la part des Etats-Unis en vue d’une union contre la Chine », a déclaré Sreeram Chaulia, doyen de la School of International Affairs de l’université O.P. Jindal Global à Sonipat, en Inde.

L’administration Trump considérait les conclaves économiques internationaux comme des événements inutiles et néfastes aux intérêts américains. Selon un responsable de l’administration Trump, l’équipe de Joe Biden risque de se noyer dans un marathon de pourparlers et de voir la direction des opérations lui échapper.

Pour obtenir le soutien des Européens, Washington devra supprimer les droits de douane sur l’acier imposés par Donald Trump, estiment les experts. Mais au risque de provoquer la colère de certains syndicats industriels et de leurs soutiens démocrates

« L’idée, c’est de prendre les décisions que personne ne veut prendre, puis les autres vous suivent, explique-t-il. Comme ces ressorts magiques qu’ont les enfants, ceux qu’on pousse d’une marche et qui descendent l’escalier tout seuls. »

De leur côté, les pays occidentaux ont peur de voir la Chine et son marché s’éloigner. Fin décembre, après sept longues années de négociation, l’Union européenne a conclu un accord d’investissement avec la Chine, qui place Xi Jinping en position de force vis-à-vis de la nouvelle administration, tout en rappelant que le soutien européen n’est pas acquis d’avance.

Dans un tweet publié le 21 décembre, donc avant la conclusion de l’accord, Jake Sullivan a semblé admettre ce changement de contexte : « l’administration Biden-Harris serait heureuse de mener une concertation avec nos partenaires européens au sujet des inquiétudes communes concernant les pratiques économiques de la Chine ».

Pour obtenir le soutien des Européens, Washington devra supprimer les droits de douane sur l’acier imposés par Donald Trump, estiment les experts. Mais au risque de provoquer la colère de certains syndicats industriels et de leurs soutiens démocrates.

Ambitions chinoises

De son côté, Pékin poursuit ses propres ambitions multilatérales pour attirer les alliés économiques des Etats-Unis dans son orbite. Par le passé, le pays préférait traiter avec chaque partenaire de façon individuelle, partant du principe que son économie lui donnerait un avantage, mais la guerre commerciale avec l’administration Trump l’a fait changer d’avis.

Pour Xi Jinping, les approches multilatérales sont plus productives, ont expliqué des responsables chinois. La Chine a ainsi intensifié ses efforts pour s’inscrire dans le cadre des organisations internationales, notamment l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) et l’Onu. « Si vous maîtrisez les règles, explique un responsable proche du président chinois, vous maîtrisez le jeu. »

Pékin a également proposé de fournir son vaccin contre la Covid aux pays africains pour renforcer son image de puissance mondiale charitable.

En novembre, le pays a conclu un accord commercial régional (le Partenariat régional économique global) avec quatorze pays, dont le Japon, la Corée du Sud et l’Australie. Sa volonté d’y parvenir s’est renforcée au fur et à mesure de l’imposition de nouvelles sanctions par l’administration Trump.

Les dirigeants chinois ont expliqué à leurs homologues japonais qu’un accord leur donnerait du poids vis-à-vis de Washington, puisque Tokyo aurait d’autres débouchés que le marché américain, a raconté un diplomate asiatique proche des négociations. « Aujourd’hui, ils considèrent le Partenariat comme un atout vis-à-vis des Etats-Unis », a précisé cette personne, expliquant que l’accord permettrait une intensification des échanges commerciaux entre la Chine et les autres signataires même si les Etats-Unis décidaient, eux, de s’éloigner.

Plus récemment, Xi Jinping a déclaré que la Chine pourrait « envisager favorablement » une adhésion à l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), qui regroupe onze pays d’Asie et d’Océanie. Pour ce faire, il faudrait que Pékin autorise la libre circulation des données et modifie ses entreprises publiques, des changements que l’administration Trump n’avait jamais réussi à obtenir dans le cadre de négociations bilatérales.

Xi Jinping estime néanmoins qu’il pourrait être intéressant de renouer une relation de travail avec son homologue américain, selon des responsables chinois. Celui qui vise un troisième mandat, fait inédit en Chine, sait qu’il sera jugé, en interne, sur la manière dont il gère le dossier américain, ont-ils ajouté

En 2017, Donald Trump avait annoncé le retrait des Etats-Unis de la première version de l’accord, alors simplement baptisé Partenariat transpacifique, estimant qu’il détruirait des emplois. Le partenariat avait généré tant de colère des syndicats et des démocrates que Joe Biden a déclaré qu’il faudrait une renégociation pour que les Etats-Unis envisagent de le ratifier.

Pékin, de son côté, joue sur l’ironie de la situation : les Etats-Unis refusent en effet d’adhérer à un accord dont les règles ont été fixées par les négociateurs américains mais qui a été retoqué par le président américain. Les sceptiques, eux, se demandent si Pékin veut vraiment apporter les changements nécessaires, affirmant que cela pourrait être une manière de forcer la main des Occidentaux lors des négociations.

Xi Jinping estime néanmoins qu’il pourrait être intéressant de renouer une relation de travail avec son homologue américain, selon des responsables chinois. Celui qui vise un troisième mandat, fait inédit en Chine, sait qu’il sera jugé, en interne, sur la manière dont il gère le dossier américain, ont-ils ajouté.

Pékin se montre toutefois prudente vis-à-vis de la nouvelle administration, estimant que le qualificatif de « voyou » utilisé par Joe Biden pour évoquer Xi Jinping n’est pas de bon augure. Si le président chinois veut améliorer les relations entre les deux pays, il n’a jamais caché sa volonté d’asseoir le pouvoir de la Chine et de moderniser son économie.

Et, de son point de vue, les questions de souveraineté l’emportent sur tout le reste. Malgré les critiques des pays étrangers, il a renforcé l’emprise de Pékin sur Hong Kong et le Xinjiang, deux dossiers que la Chine considère comme des problèmes internes, et autorisé ses diplomates à répliquer avec force aux attaques contre le pays.

Mais le principal point sensible reste Taïwan, que la Chine considère comme une province rebelle. L’an passé, l’armée chinoise a multiplié les entraînements ciblant l’île, même si rien n’indique qu’une invasion soit en préparation.

Tensions tarifaires

Joe Biden devra aussi surmonter l’inextricable problème des droits de douane. Pendant deux ans, l’administration Trump a imposé des droits de douane sur 370 milliards de dollars d’importations chinoises, soit trois quarts de ce que le pays vend chaque année aux Etats-Unis. L’an passé, un accord a été signé ; il prévoyait que Pékin augmente très fortement ses achats de produits américains, même si la promesse ne semble pas encore tenue.

Alliée traditionnelle de Pékin à Washington, Business Roundtable, une association qui regroupe les plus grandes entreprises américaines et des organisations sectorielles, veut que Joe Biden utilise la suppression des droits de douane pour obtenir des concessions de la Chine sur des sujets sur lesquels l’administration Trump n’avait pas eu gain de cause, notamment les subventions aux sociétés chinoises ou les pratiques agressives des entreprises publiques.

L’équipe de Joe Biden n’a pas promis de nouvelles négociations, notamment parce que le sujet fait partie des points dont le nouveau président veut d’abord discuter avec ses alliés, selon Jake Sullivan. « Il ne veut pas s’enfermer dans une seule approche », explique-t-il.

L’une des questions sera notamment de savoir si Joe Biden écoute Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton, et d’autres, qui plaident pour un sommet avancé du G20 consacré à la relance de l’économie mondiale et à la lutte contre la pandémie. Le sommet s’inspirerait de ce qu’avait organisé Barack Obama en 2009, peu après son élection, pour enrayer la crise financière.

Il donnerait un rôle prépondérant à la Chine, permettrait aux présidents Biden et Xi de se rencontrer en amont et pourrait suggérer une autre trajectoire qu’un front commun contre Pékin pour la politique américaine.

Charlene Barshefsky, ancienne représentante au Commerce de Bill Clinton qui avait participé aux négociations pour l’entrée de la Chine dans l’OMC, se montre toutefois réservée : « compte tenu des retombées stratégiques, qu’elles soient bilatérales, régionales ou mondiales, souligne-t-elle, c’est un exercice complexe, pas une opération de communication. »

Rajesh Roy à New Delhi, Laurence Norman à Bruxelles et Jacob M. Schlesinger à Washington ont contribué à cet article

Traduit à partir de la version originale en anglais

Société : Une récession démocratique mondiale ?

Société : Une récession démocratique mondiale ?

Francis Fukuyama , responsable du centre pour la démocratie, s’inquiète des atteintes à la démocratie au plan mondial ( article du Wall Street Journal repris par l’Opinion)

 

Cette année, la Russie de Vladimir Poutine a continué de déstabiliser les démocraties à grand renfort de réseaux sociaux.

 

Sur la décennie écoulée, le monde a connu ce que Larry Diamond, expert de la question, appelle une « récession démocratique », c’est-à-dire une période pendant laquelle les régimes autoritaires ont prospéré et l’Etat de droit a reculé. Une situation qui, selon lui, pourrait mener à une dépression de l’ampleur de celle des années 1930. Sur le plan géopolitique, deux grandes puissances autoritaires (la Chine et la Russie) ont consolidé leur assise et apporté un soutien sans faille aux initiatives antidémocratiques lancées à travers le monde.

La Covid-19 a encore renforcé la position de la Chine : même si c’est là qu’est née la pandémie, les mesures drastiques prises par Pékin pour enrayer sa propagation ont, semble-t-il, permis au pays de vaincre le virus et à l’économie, de renouer avec son niveau d’avant-crise sanitaire. La politique étrangère chinoise s’est considérablement durcie : l’Empire du Milieu s’est querellé avec ses voisins, dont l’Inde, a imposé sa dictature à Hong Kong au mépris de l’engagement qu’il avait pris en 1997, et a envoyé des millions de Ouïghours dans des camps sans que la communauté internationale ne s’en offusque outre mesure.

De son côté, de l’Ukraine et la Géorgie voisines aux lointaines Europe et Amérique, la Russie a continué de déstabiliser les démocraties à grand renfort de réseaux sociaux. Moscou est également soupçonnée d’avoir voulu éliminer certains opposants politiques (dont Alexeï Navalny qui, selon le gouvernement allemand, aurait été empoisonné cet été) et a largement aidé le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko à faire taire les appels à la démocratie.

Le ver est aussi dans le fruit

Mais les menaces les plus insidieuses sont venues de l’intérieur même des démocraties établies, dont les dirigeants ont cherché à fragiliser les constitutions et à miner l’Etat de droit. A ces personnages pourtant démocratiquement élus, la crise du coronavirus a offert l’occasion idéale de renforcer leur autorité. C’est notamment le cas du Premier ministre Viktor Orban, qui a obtenu du Parlement hongrois l’état d’urgence et le droit de légiférer par ordonnances. Philippines, Tanzanie, Salvador, Bolivie : partout, le pouvoir a été détourné et des élections ont été menacées de report. A la faveur de la pandémie, le Premier ministre indien Narendra Modi a poursuivi la mise en œuvre de la politique anti-musulmans lancée en 2019 avec une nouvelle loi sur la citoyenneté qui pourrait limiter leur droit de vote et une réduction de l’autonomie du Cachemire.

Ces six dernières années avaient été marquées par des manifestations populaires contre la dictature en Ukraine, au Nicaragua, en Algérie, au Soudan, en Arménie et en Biélorussie, mais elles ont pour la plupart marqué le pas, la Covid-19 empêchant les forces pro-démocratie de se réunir et de protester. Dans plusieurs de ces pays, les dirigeants autoritaires en place ont laissé la mobilisation s’étioler avant de reprendre les choses en main. En Ethiopie, la libéralisation promise par le Premier ministre Abiy Ahmed, Prix Nobel de la paix l’an passé, s’est transformée en guerre civile dans la région rebelle du Tigré. En Arménie, le mouvement démocratique a lui aussi été stoppé par la guerre avec l’Azerbaïdjan pour la région du Haut-Karabakh.

La terrible récession économique provoquée par la crise sanitaire a également déstabilisé l’équilibre politique de nombreux pays. En Amérique latine, par exemple, une grande partie de la main-d’œuvre n’appartient pas à l’économie formelle ; elle est donc exclue du système de santé et des aides publiques. Les pouvoirs publics n’ont pas réussi à faire respecter le confinement et les polarisations existantes ont miné leur autorité, notamment au Pérou, en Bolivie, en Equateur ou encore en Colombie. Conséquence de cette incapacité à asseoir l’autorité de l’Etat et de la crise budgétaire, la pandémie a été beaucoup plus difficile à maîtriser.

Evoquons enfin les Etats-Unis, qui ont en quelque sorte mené la révolte populiste avec l’élection de Donald Trump en 2016. Comme les autres, le Président a utilisé son mandat pour tenter de fragiliser les contre-pouvoirs, y compris le FBI, la communauté du renseignement, la fonction publique, les juges fédéraux et les médias généralistes, qu’il n’a cessé de désigner comme « des ennemis du peuple américain ». Mais sa principale attaque contre une institution démocratique reste pour l’heure son refus de reconnaître sa défaite après le scrutin de novembre dernier, remporté par Joe Biden, et ses déclarations fallacieuses affirmant que les élections ont été « truquées » ou entachées par une fraude à grande échelle.

L’incapacité de l’Amérique à respecter les règles et les normes de son propre régime a ébranlé la démocratie de façon plus générale. La Russie, qui n’est pas en reste en matière d’élections truquées, s’est rengorgée des accusations lancées par Donald Trump à l’encontre du système américain, tandis que les régimes autoritaires des quatre coins du monde emboîtaient le pas du Président sortant et accusaient la presse de propager de « fausses informations ». En accélérant le transfert du centre de gravité de l’économie mondiale de l’Amérique du Nord et l’Europe vers l’Asie, la pandémie a réduit le poids des Etats-Unis dans la géopolitique.

Des violations patentes du droit aux atteintes discrètes à la norme démocratique, les menaces qui sont apparues en 2020 sont protéiformes : celles et ceux qui défendent les valeurs démocratiques doivent donc s’alarmer de la crise que nous traversons.

Pourtant, des signes montrent que les choses pourraient être en train de s’inverser. Les contre-pouvoirs ont finalement tenu le choc aux Etats-Unis et le peuple américain n’a pas voulu de Donald Trump pour un second mandat. Même si bon nombre de républicains contestent toujours la légitimité du scrutin, il est presque certain que Joe Biden pourra être investi le 20 janvier prochain et qu’il commencera immédiatement à réparer les dégâts infligés par la présidence Trump. Cela passera d’abord par une réaffirmation du statut de fer de lance de la démocratie de l’Amérique puis, espérons-le, par des efforts pour restaurer la confiance envers les institutions.

La crise de la Covid-19 semble avoir démontré que les gouvernements autoritaires savent forcément mieux gérer les pandémies que les formations démocratiques, une méprise tout à fait crédible si l’on compare le bilan des Etats-Unis et de la Chine et qu’on les considère comme des exemples de leur régime politique respectif : un quart de million de décès dans le premier cas, moins de 5 000 dans le deuxième. Mais cette généralisation ne tient pas si l’on prend du recul. Bon nombre de démocraties, dont la Corée du Sud, Taïwan, la Nouvelle-Zélande, le Canada ou encore l’Allemagne, ont fait aussi bien, si ce n’est mieux, que la Chine pour enrayer l’épidémie. Et des dirigeants démocrates (Moon Jae-in en Corée, Angela Merkel en Allemagne, Jacinda Arden en Nouvelle-Zélande) ont été salués, dans les urnes ou dans les sondages, pour leur gestion efficace de la crise.

De la récession à la grogne populaire face aux restrictions liées à la pandémie, des défis attendront la démocratie en 2021. Partout dans le monde, la peur, la précarité et le mécontentement font rage, et ce sont rarement des vecteurs de stabilité politique. Mais n’oublions pas que les crises ont parfois aussi fait naître des changements pour le meilleur en révélant les échecs des mauvais gestionnaires et en créant un besoin de réforme. Si la démocratie est loin d’être parfaite, partout dans le monde, le peuple a toujours pris les urnes ou battu le pavé pour dénoncer l’oppression et la corruption.

Francis Fukuyama est enseignant à l’institut de relations internationales Freeman Spogli et responsable du centre pour la démocratie, le développement et l’Etat de droit de Stanford. Vous pouvez lui écrire à l’adresse reports@wsj.com.

Une récession démocratique mondiale ?

Une récession démocratique mondiale ?

Francis Fukuyama , responsable du centre pour la démocratie, s’inquiète des atteintes à la démocratie au plan mondial ( article du Wall Street Journal repris par l’Opinion)

 

Cette année, la Russie de Vladimir Poutine a continué de déstabiliser les démocraties à grand renfort de réseaux sociaux.

 

Sur la décennie écoulée, le monde a connu ce que Larry Diamond, expert de la question, appelle une « récession démocratique », c’est-à-dire une période pendant laquelle les régimes autoritaires ont prospéré et l’Etat de droit a reculé. Une situation qui, selon lui, pourrait mener à une dépression de l’ampleur de celle des années 1930. Sur le plan géopolitique, deux grandes puissances autoritaires (la Chine et la Russie) ont consolidé leur assise et apporté un soutien sans faille aux initiatives antidémocratiques lancées à travers le monde.

La Covid-19 a encore renforcé la position de la Chine : même si c’est là qu’est née la pandémie, les mesures drastiques prises par Pékin pour enrayer sa propagation ont, semble-t-il, permis au pays de vaincre le virus et à l’économie, de renouer avec son niveau d’avant-crise sanitaire. La politique étrangère chinoise s’est considérablement durcie : l’Empire du Milieu s’est querellé avec ses voisins, dont l’Inde, a imposé sa dictature à Hong Kong au mépris de l’engagement qu’il avait pris en 1997, et a envoyé des millions de Ouïghours dans des camps sans que la communauté internationale ne s’en offusque outre mesure.

De son côté, de l’Ukraine et la Géorgie voisines aux lointaines Europe et Amérique, la Russie a continué de déstabiliser les démocraties à grand renfort de réseaux sociaux. Moscou est également soupçonnée d’avoir voulu éliminer certains opposants politiques (dont Alexeï Navalny qui, selon le gouvernement allemand, aurait été empoisonné cet été) et a largement aidé le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko à faire taire les appels à la démocratie.

Le ver est aussi dans le fruit

Mais les menaces les plus insidieuses sont venues de l’intérieur même des démocraties établies, dont les dirigeants ont cherché à fragiliser les constitutions et à miner l’Etat de droit. A ces personnages pourtant démocratiquement élus, la crise du coronavirus a offert l’occasion idéale de renforcer leur autorité. C’est notamment le cas du Premier ministre Viktor Orban, qui a obtenu du Parlement hongrois l’état d’urgence et le droit de légiférer par ordonnances. Philippines, Tanzanie, Salvador, Bolivie : partout, le pouvoir a été détourné et des élections ont été menacées de report. A la faveur de la pandémie, le Premier ministre indien Narendra Modi a poursuivi la mise en œuvre de la politique anti-musulmans lancée en 2019 avec une nouvelle loi sur la citoyenneté qui pourrait limiter leur droit de vote et une réduction de l’autonomie du Cachemire.

Ces six dernières années avaient été marquées par des manifestations populaires contre la dictature en Ukraine, au Nicaragua, en Algérie, au Soudan, en Arménie et en Biélorussie, mais elles ont pour la plupart marqué le pas, la Covid-19 empêchant les forces pro-démocratie de se réunir et de protester. Dans plusieurs de ces pays, les dirigeants autoritaires en place ont laissé la mobilisation s’étioler avant de reprendre les choses en main. En Ethiopie, la libéralisation promise par le Premier ministre Abiy Ahmed, Prix Nobel de la paix l’an passé, s’est transformée en guerre civile dans la région rebelle du Tigré. En Arménie, le mouvement démocratique a lui aussi été stoppé par la guerre avec l’Azerbaïdjan pour la région du Haut-Karabakh.

La terrible récession économique provoquée par la crise sanitaire a également déstabilisé l’équilibre politique de nombreux pays. En Amérique latine, par exemple, une grande partie de la main-d’œuvre n’appartient pas à l’économie formelle ; elle est donc exclue du système de santé et des aides publiques. Les pouvoirs publics n’ont pas réussi à faire respecter le confinement et les polarisations existantes ont miné leur autorité, notamment au Pérou, en Bolivie, en Equateur ou encore en Colombie. Conséquence de cette incapacité à asseoir l’autorité de l’Etat et de la crise budgétaire, la pandémie a été beaucoup plus difficile à maîtriser.

Evoquons enfin les Etats-Unis, qui ont en quelque sorte mené la révolte populiste avec l’élection de Donald Trump en 2016. Comme les autres, le Président a utilisé son mandat pour tenter de fragiliser les contre-pouvoirs, y compris le FBI, la communauté du renseignement, la fonction publique, les juges fédéraux et les médias généralistes, qu’il n’a cessé de désigner comme « des ennemis du peuple américain ». Mais sa principale attaque contre une institution démocratique reste pour l’heure son refus de reconnaître sa défaite après le scrutin de novembre dernier, remporté par Joe Biden, et ses déclarations fallacieuses affirmant que les élections ont été « truquées » ou entachées par une fraude à grande échelle.

L’incapacité de l’Amérique à respecter les règles et les normes de son propre régime a ébranlé la démocratie de façon plus générale. La Russie, qui n’est pas en reste en matière d’élections truquées, s’est rengorgée des accusations lancées par Donald Trump à l’encontre du système américain, tandis que les régimes autoritaires des quatre coins du monde emboîtaient le pas du Président sortant et accusaient la presse de propager de « fausses informations ». En accélérant le transfert du centre de gravité de l’économie mondiale de l’Amérique du Nord et l’Europe vers l’Asie, la pandémie a réduit le poids des Etats-Unis dans la géopolitique.

Des violations patentes du droit aux atteintes discrètes à la norme démocratique, les menaces qui sont apparues en 2020 sont protéiformes : celles et ceux qui défendent les valeurs démocratiques doivent donc s’alarmer de la crise que nous traversons.

Pourtant, des signes montrent que les choses pourraient être en train de s’inverser. Les contre-pouvoirs ont finalement tenu le choc aux Etats-Unis et le peuple américain n’a pas voulu de Donald Trump pour un second mandat. Même si bon nombre de républicains contestent toujours la légitimité du scrutin, il est presque certain que Joe Biden pourra être investi le 20 janvier prochain et qu’il commencera immédiatement à réparer les dégâts infligés par la présidence Trump. Cela passera d’abord par une réaffirmation du statut de fer de lance de la démocratie de l’Amérique puis, espérons-le, par des efforts pour restaurer la confiance envers les institutions.

La crise de la Covid-19 semble avoir démontré que les gouvernements autoritaires savent forcément mieux gérer les pandémies que les formations démocratiques, une méprise tout à fait crédible si l’on compare le bilan des Etats-Unis et de la Chine et qu’on les considère comme des exemples de leur régime politique respectif : un quart de million de décès dans le premier cas, moins de 5 000 dans le deuxième. Mais cette généralisation ne tient pas si l’on prend du recul. Bon nombre de démocraties, dont la Corée du Sud, Taïwan, la Nouvelle-Zélande, le Canada ou encore l’Allemagne, ont fait aussi bien, si ce n’est mieux, que la Chine pour enrayer l’épidémie. Et des dirigeants démocrates (Moon Jae-in en Corée, Angela Merkel en Allemagne, Jacinda Arden en Nouvelle-Zélande) ont été salués, dans les urnes ou dans les sondages, pour leur gestion efficace de la crise.

De la récession à la grogne populaire face aux restrictions liées à la pandémie, des défis attendront la démocratie en 2021. Partout dans le monde, la peur, la précarité et le mécontentement font rage, et ce sont rarement des vecteurs de stabilité politique. Mais n’oublions pas que les crises ont parfois aussi fait naître des changements pour le meilleur en révélant les échecs des mauvais gestionnaires et en créant un besoin de réforme. Si la démocratie est loin d’être parfaite, partout dans le monde, le peuple a toujours pris les urnes ou battu le pavé pour dénoncer l’oppression et la corruption.

Francis Fukuyama est enseignant à l’institut de relations internationales Freeman Spogli et responsable du centre pour la démocratie, le développement et l’Etat de droit de Stanford. Vous pouvez lui écrire à l’adresse reports@wsj.com.

Vote par correspondance : une urgence démocratique

Vote par correspondance : une urgence démocratique

 

D’une certaine manière,  il y a urgence pour instaurer le vote par correspondance voire le rendre obligatoire. Aujourd’hui en effet les responsables même au plus haut niveau du pays sont élus par une petite minorité. La majorité, elle, est celle des plus abstentionnistes. En cause, évidemment un problème de fond à savoir la perte de crédibilité des organisations politiques et de leurs responsables. Le pays ne pourra pas encore longtemps considérer comme légitimes des élections où les intéressés reconnus comme élus ne le  sont qu’avec 20 % des voix. Le cas lors de la dernière consultation municipale. On comprend que Macron soit préoccupé par cette situation et qu’il soit plutôt favorable à ce vote par correspondance.

Le président (Les Républicains) du Sénat, Gérard Larcher, qui a évoqué le sujet avec Macron le 6 novembre, a appelé dans Le ­Figaro à « travailler » sur ce ­scénario. Lors du débat sur la prorogation de l’état d’urgence sanitaire, la Haute Assemblée, et en particulier le rapporteur LR du texte, Philippe Bas, avaient apporté leur soutien à un amendement du sénateur ­socialiste Éric Kerrouche en faveur de ce dispositif.

 

Au Sénat, le groupe Union centriste (UC) a commandé à l’IFOP un sondage sur ce thème : 58% des Français s’y déclarent favorables à la légalisation du vote par Internet, par un ordinateur ou un smartphone, et 57% à celle du vote par courrier. Mais ils sont 81% pour la prise en compte du vote blanc à gauche comme à droite les avis des responsables politiques sont très partagés sur le sujet. À droite tous ne partagent pas le point de vue du président du Sénat. Même vision à gauche ou certains sont pour les socialistes notamment.. » Chez les Insoumis, Jean-Luc ­Mélenchon, lui, le dit clairement : « Je suis contre. Depuis toujours. »

Le Rassemblement national, dont plusieurs dirigeants avaient exprimé leurs doutes quant à la victoire de Joe Biden, s’y oppose en bloc. « 

Législatives partielles : une participation qui remet en cause le caractère démocratique

Législatives partielles : une participation qui remet en cause le caractère démocratique

 

 

Sur le plan démocratique, les dernières élections municipales ont constitué une sorte de déni de démocratie comte tenu du taux d’abstention. Le même phénomène se produit les sélections législatives partielles où là le taux d’abstention atteint 80 %. On objectera que ces élections sont marginales et confidentielles. Le problème c’est qu’on connaît aussi la faible participation pour les élections européennes et que vraisemblablement les élections départementales et régionales ne vont pas connaître non plus un grand succès. En cause pour ces élections,  le manque de connaissance sur le rôle des élus départementaux et régionaux aussi il faut bien le dire un désintérêt croissant pour la politique.

Pour les législatives partielles on a donc enregistré un véritable fiasco électoral avec une participation moyen de seulement 20 % pour six élections législatives. Cette véritable catastrophe démocratique s’inscrit dans la tendance des élections municipales qui elles avaient aussi enregistré un taux d’abstention de 60 %. Cela confirme la prise de distance de nombre d’électeurs non seulement avec les partis politiques mais aussi avec un processus démocratique qui fait surtout émerger une certaine caste qui vit bien de la politique.

Six élections législatives partielles ont été organisées ce dimanche en Maine-et-Loire, dans le Haut-Rhin, les Yvelines, le Val-de-Marne, la Seine-Maritime et la Réunion. L’abstention a été massive partout :

79% dans la 1re circonscription du Haut-Rhin, 82% dans la 5e de Seine-Maritime et dans la 3e de Maine-et-Loire, et 84% dans la 1ère de la Réunion. En comparaison, le premier tour des municipales 2020, le 15 mars, avait été marqué par une abstention historique à 55,34 %. Le second tour le 28 juin avait enfoncé ce record, avec 58,33 %.

Dans cinq des six circonscriptions, ce premier tour est dû au fait qu’en vertu de la règle du non-cumul des mandats, les ex-titulaires du poste ont préféré occuper un fauteuil de maire, même d’une petite commune, plutôt que conserver leur siège au Palais Bourbon

Municipales: le fiasco démocratique continue

Municipales: le fiasco démocratique continue

 

 

Le pouvoir et le Premier ministre en particulier sont largement responsables du fiasco démocratique qui caractérise les élections municipales. Parmi les contradictions à relever, il faut surtout noter l’incitation  particulièrement contradictoire du Premier ministre à réduire la mobilité pour se protéger du Coronavirus et l’incitation à se rendre dans les urnes. Ce message complètement aberrant n’a pas été compris et le résultat est une abstention historique puisque moins d’un Français sur deux est allé voter. Bilan: la légitimité des maires élus au cours de ce premier tour est largement mise en cause sur le plan politique et juridique. On peut d’ailleurs imaginer qu’il y aura plusieurs recours devant le conseil constitutionnel du fait notamment que certaines populations ont été empêchées y compris physiquement ( dans les EHPAD par exemple de se rendre dans les bureaux de vote et de donner une procuration). S’ajoutent évidemment d’autres facteurs explicatifs à la faiblesse du nombre de votants comme le ras-le-bol général des Français vis-à-vis de la politique en général et de celle de Macron en particulier.

 

 Ce premier tour des élections municipales se révèle donc être un véritable fiasco démocratique. Pendant cinq ans inévitablement- si le conseil constitutionnel n’annule pas ce premier tour- Il sera reproché aux équipes municipales de n’être pas représentatives et de manquer de légitimité politique. Nombre de maires  en effet auront été élus avec autour de 25 % des inscrits. Un second tour dans trois ou six mois déconnectés de l’environnement économique, social et politique aura forcément une signification différente. Ce taux record d’abstention constitue aussi un sérieux avertissement pour Macron quand a ses chances pour 2022.

 

D’ailleurs lors de son allocution de lundi soir il a amorcé sa propre remise en cause y compris celles de ses principales réformes y compris celles des retraites et de l’Unedic. Il a notamment déclaré . « Agissons avec force mais retenons cela : le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d’avant. Nous serons plus forts moralement, nous aurons appris et je saurai aussi avec vous en tirer toutes les conséquences ». Pas vraiment un acte de contrition, ce n’est pas le genre du personnage, mais sans doute la prise en compte que le pays rejette à la fois sa politique et sa personnalité.

 

 

Municipales: Un fiasco démocratique

 Municipales: Un fiasco démocratique

 

 

Le pouvoir et le Premier ministre en particulier sont largement responsables du fiasco démocratique qui caractérise les élections municipales. Parmi les contradictions à relever, il faut surtout noter l’incitation  particulièrement contradictoire du Premier ministre à réduire la mobilité pour se protéger du Coronavirus et l’incitation à se rendre dans les urnes. Ce message complètement aberrant n’a pas été compris et le résultat est une abstention historique puisque moins d’un Français sur deux est allé voter. Bilan la légitimité des maires élus au cours de ce premier tour est largement mise en cause sur le plan politique et juridique. On peut d’ailleurs imaginer qu’il y aura plusieurs recours devant le conseil constitutionnel du fait notamment que certaines populations ont été empêchées y compris physiquement ( dans les EHPAD par exemple de se rendre dans les bureaux de vote et de donner une procuration). S’ajoutent évidemment d’autres facteurs explicatifs à la faiblesse du nombre de votants comme le ras-le-bol général des Français vis-à-vis de la politique en général et de celle de Macron en particulier. Ce premier tour des élections municipales se révèle donc être un véritable fiasco démocratique. Pendant cinq ans inévitablement- si le conseil constitutionnel n’annule pas ce premier tour- Il sera reproché aux équipes municipales de n’être pas représentatives et de manquer de légitimité politique. Nombre de maires  en effet auront été élus avec autour de 25 % des inscrits. Un second tour dans trois ou six mois déconnectés de l’environnement économique, social et politique aura forcément une signification différente. Ce taux record d’abstention constitue aussi un sérieux avertissement pour Macron quand a ses chances pour 2022. D’ailleurs lors de son allocution de lundi soir il a amorcé sa propre remise en cause y compris celles de ses principales réformes y compris celles des retraites et de l’Unedic. Il a notamment déclaré . « Agissons avec force mais retenons cela : le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d’avant. Nous serons plus forts moralement, nous aurons appris et je saurai aussi avec vous en tirer toutes les conséquences ». Pas vraiment un acte de contrition, ce n’est pas le genre du personnage, mais sans doute la prise en compte que le pays rejette à la fois sa politique et sa personnalité.

 

 

Municipales 2020 : un fiasco démocratique et sanitaire

Municipales 2020 : un fiasco démocratique et sanitaire

 

Avec un taux d’abstention de près de 56 %, le scrutin municipal se révèle comme un véritable fiasco démocratique. La plupart des maires élus n’auront donc pas la légitimité démocratique indiscutable. Le bilan politique pour le gouvernement est  assez catastrophique. Le parti du pouvoir la république en marche reçoit une claque retentissante et ne recueille souvent que quelques pour cent des voix dans la plupart des villes. Même le premier ministre est contraint au deuxième tour , il n’est pas même sûr qu’il sera réélu. D’une façon générale , on constate une poussée des écolos qui  pourraient t même emporter quelques villes importantes. Le rassemblement national de son côté maintient ses positions et même la renforce sa représentation en particulier avec la perspective de gagner à Perpignan. Globalement ,il s’agit d’un véritable fiasco démocratique d’autant que nombre de personnes des maisons de retraite m’ont été interdites de vote. La légitimité de ce vote pourrait être contestée au  Conseil constitutionnel. Sur le plan sanitaire, c’est une catastrophe car nombre de votants ont pu  être infectés lors de cette élection.

Encore appelé Front national en 2014, le Rassemblement national avait à l’époque conquis une dizaine de villes, essentiellement dans le sud-est de la France. Dimanche, le parti de Marine Le Pen peut se targuer d’avoir conservé la ville de Fréjus dans le Var (avec David Rachline), celle d’Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais (avec Steeve Briois) et celle de Beaucaire dans le Gard (avec Julien Sanchez).

Le député RN des Pyrénées-Orientales, Louis Aliot, est quant à lui arrivé en tête à Perpignan, une ville aujourd’hui gouvernée par le LR Jean-Marc Pujol. En revanche, le Rassemblement national a échoué à conquérir la mairie de Denain, dans le Nord, que le député et proche de Marine Le Pen Sébastien Chenu briguait.

Et si La République en marche était paradoxalement le parti qui a le plus perdu avec ce premier tour, alors que la formation politique n’était pas née lors des dernières municipales ? Dimanche soir, les candidats LREM n’apparaissaient pas en mesure d’enlever une grande ville. A Paris, ville sur laquelle le parti présidentiel misait beaucoup, l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn est arrivée en troisième position (18%), loin derrière la maire PS sortante Anne Hidalgo (30%) et derrière la candidate LR Rachida Dati (22%).

Dans d’autres grandes villes du pays, La République en marche avait davantage l’allure d’un faiseur de rois que d’un véritable favori. A Lyon, le candidat LREM Yann Cucherat est lui aussi arrivé en troisième position, alors que le sortant Gérard Collomb s’est porté candidat à l’élection de la métropole. Symbole des espoirs douchés du parti, le candidat marseillais Yvon Berland a terminé à la cinquième position, avec 7,6%.

Après son bon score aux européennes de l’année dernière (13,5%), Europe Ecologie-Les Verts confirme sa bonne santé électorale, avec plusieurs résultats positifs dimanche soir. A Grenoble, le seul maire EELV d’une grande ville, Eric Piolle, aborde le second tour en ballotage favorable, avec 44,6% des voix. Dans la ville de Lyon, avec 29%, Grégory Doucet a distancé ses rivaux LR Etienne Blanc et LREM Yann Cucherat.

Mais les écologistes ont aussi enregistré une forte poussée à Bordeaux, Strasbourg ou encore Besançon, où les candidats estampillés EELV sont en tête, créant parfois la surprise. A Rennes (25%), Lille (23,5%) Nantes (19%), ils s’affirment aussi comme davantage que des forces d’appoint pour les maires sortantes .

 

Débat démocratique – Chaînes Télés info continue : trop de faux experts et trop de discussions de bistrot

 

Débat démocratique  - Chaînes Télés  info continue : trop de faux experts et trop  de discussions  de bistrot

Nouvelle baisse d’audience du fait surtout de la médiocrité des lignes éditoriales.  On a  confirmation tous les jours  de la faiblesse du contenu  de la plupart des chaines d’information en continu. Des chaines qui diffusent des images  avec des commentaires approximatifs, contradictoires voire fantaisistes.  Et quand on invite un gréviste ou un gilet jaune, c’est  encore pire car on tombe alors dans la caricature du tribunal des « élites » forcément légitimistes avec en face un grande gueule en manque d’arguments. En cause   sans doute, le côté répétitif des infos toutes les heures ou les demi-heures. Mais aussi une ligne éditoriale qui s’appuie sur des plateaux télé composés souvent de pseudos experts et  de vieilles barbes qui ont tendance à radoter. On comprend évidemment les difficultés à trouver l’équilibre économique car les bons journalistes, les bons animateurs et les bons intervenants ont un prix. Alors trop souvent on fait appel à des intervenants gratuits, facilement disponibles avec un très fort pourcentage de vieux experts, souvent grassouillets à force de fréquenter les dîners mondains,  qui radotent et où qui n’ont pas produit d’études, de recherche plus généralement de travaux pratiques depuis plusieurs dizaines d’années ( de temps en temps un bouquin écrit en fait par un thésard ou un nègre!). On complète avec un deux personnes  sans aucune compétence, un sociologue, un journaliste, un écrivain, un cinéaste ;   il ne manque plus que Madame Soleil !    Trois chaînes d’info dominent. Il y a BFM, LCI et C news. France Info présentant la particularité d’être un peu trop le copier coller de la radio.  Sur les chaînes généralistes, la fréquentation  peut tourner pour la meilleure autour de 5 millions de téléspectateurs celle de la meilleure chaîne d’info continue atteint 250 000 pour BFM autour de 200 000 pour LCI et encore moins pour C news. BFM domine et de loin en audience et en qualité de programme. En cause sans doute,  les compétences des animateurs comme par exemple Ruth Elkrief  tandis que Poivre d’Arvor sur LCI se montre toujours aussi nonchalant et Laurence Ferrari toujours aussi approximative. Les chaînes d’info peinent donc à trouver leur public car le plus souvent elles ne font que délayer de façon un peu médiocre, BFM excepté mais pas toujours, les grands thèmes traités par les généralistes. Beaucoup de choses méritent d’être revues : les formats, les animateurs et les intervenants. Dommage parce que ces chaînes ont au moins l’avantage de disposer de temps pour traiter de manière approfondie les problématiques. Le pire, c’est pendant les fêtes et les vacances. On va chercher dans les placard un animateur endormi, on sollicite -sans doute dans les EPHAD- des vieillards ,on complète avec un sociologue inconnu ( on n’en manque pas puisque ces diplômes de sociologie se distribuent  comme les poignée de mains). Parfois, on ajoute une vielle gloire médiatique qui s’exprime sur un sujet  qu’il ignore totalement  mais qui meuble le plateau.  Et entre deux « débats de bistrot » , on peut illustrer le propos avec  deux poilus tenant un pancarte ou un feu de poubelle.

Modernisation démocratique: le tirage au sort ou la démocratie du caniveau

Face à l’usure indiscutable de la représentation la démocratie représentative, certains comme Macron par exemple expérimentent l’idée du tirage au sort. Et déjà d’envisager une généralisation du système. La vérité c’est sans doute qu’il faut revivifier le concept de mandat des élus et ne pas le réduire au dépôt d’un bulletin -d’ailleurs souvent ambigu- dans une urne. Mais certains voit avec le tirage au sort un système à l’apparence révolutionnaire qui n’a d’autre but que de détruire tous les corps intermédiaires  qui gênent en fait la théocratie qui est en train de s’installer. Pour vivre, la démocratie délibérative ne peut produire de pertinence, d’efficacité et de justice sans un état de l’art préalable.

 

Aucun sujet économique, social, écologique technologique ou sociétal ne peut être abordé de manière un peu sérieuse sans une analyse préalable de la situation. Et sans participation des corps intermédiaires qui ont investi en recherche et expérience depuis des dizaines et des dizaines d’années. Faute de cela,  on aboutit directement à une discussion de bistrot ou à une manipulation des participants par les politiques et les technocrates.  Aujourd’hui, ce qui caractérise la crise, c’est sa complexité et les interactions entre les différents dimensions : économique, technologique, sociale, environnementale et sociétale. Second élément qui caractérise la période : le rythme des changements qui impose tout autant un rythme des d’évolution des connaissances.

 

Le tirage au sort ressemble un peu à ces enquêtes pseudo démocratiques faites  par les médias radio ou télé appelées encore radio trottoir, une forme de démocratie du caniveau qu’on voudrait faire prendre pour une enquête qualitative voire quantitative. Une véritable escroquerie ou plus exactement une caricature méthodologique. Pour répondre à la défiance de plus en plus grande qui les vise, des responsables politiques de tous bords y voient le remède miracle. En 2017, pendant la campagne présidentielle, Benoît Hamon proposait d’introduire au Sénat des citoyens tirés au sort, Jean-Luc Mélenchon voulait ainsi composer une assemblée constituante chargée de réécrire la constitution et Emmanuel Macron proposait qu’un groupe de citoyens puisse chaque année auditionner le président de la République.

 

La dernière expérience concerne la convention citoyenne de 150 personnes tirées au hasard et qui doit en un mois définir une politique environnementale. Une convention bidon évidemment puisqu’elle sera largement noyautée par des politiques et des experts au service du  pouvoir; faute  de connaissance et l’expérience, la convention  approuvera forcément les orientations du gouvernement. sans doute la taxe carbone à l’origine du mouvement des gilets jaunes !  Bref, une belle manipulation démocratique sur fond de discussion de bistrot du coin.

Société- rénovation démocratique: le tirage au sort ou la démocratie du caniveau

Société- rénovation démocratique: le tirage au sort ou la démocratie du caniveau

 

Face à l’usure indiscutable de la représentation la démocratie représentative certains comme Macron par exemple expérimentent l’idée du tirage au sort. Et certains déjà d’envisager une généralisation du système. La vérité c’est sans doute qu’il faut revivifier le concept de mandat des élus et ne pas le réduire au dépôt d’un bulletin -d’ailleurs souvent ambigu- dans une urne. Mais certains voit avec le tirage au sort un système à l’apparence révolutionnaire qui n’a d’autre but que de détruire tous les corps intermédiaires  qui gênent en fait la théocratie qui est en train de s’installer. Pour vivre, la démocratie délibérative ne peut produire de pertinence, d’efficacité et de justice sans un état de l’art préalable.

 

Aucun sujet économique, social, écologique technologique ou sociétal ne peut être abordé de manière un peu sérieuse sans une analyse préalable de la situation. Et sans participation des corps intermédiaires qui ont investi en recherche et expérience depuis des dizaines et des dizaines d’années. Faute de cela,  on aboutit directement à une discussion de bistrot ou à une manipulation des participants par les politiques et les technocrates.  Aujourd’hui, ce qui caractérise la crise, c’est sa complexité et les interactions entre les différents dimensions : économique, technologique, sociale, environnementale et sociétale. Second élément qui caractérise la période : le rythme des changements qui impose tout autant un rythme des d’évolution des connaissances.

 

Le tirage au sort ressemble un peu à ces enquêtes pseudo démocratiques faites  par les médias radio ou télé appelées encore radio trottoir, une forme de démocratie du caniveau qu’on voudrait faire prendre pour une enquête qualitative voire quantitative. Une véritable escroquerie ou plus exactement une caricature méthodologique. Pour répondre à la défiance, de plus en plus grande qui les vise, des responsables politiques de tous bords y voient le remède miracle. En 2017, pendant la campagne présidentielle, Benoît Hamon proposait d’introduire au Sénat des citoyens tirés au sort, Jean-Luc Mélenchon voulait ainsi composer une assemblée constituante chargée de réécrire la constitution et Emmanuel Macron proposait qu’un groupe de citoyens puisse chaque année auditionner le président de la République.

La dernière expérience concerne la convention citoyenne de 150 personnes tirées au hasard et qui doit en un mois définir une politique environnementale. Une convention bidon évidemment puisqu’elle sera largement noyautée par des politiques et des experts au service du  pouvoir; faute  de connaissance et l’expérience, la convention  approuvera forcément les orientations du gouvernement Bref, une belle manipulation démocratique sur fond de discussion de bistrot du coin.

 

Macron: l’imposture démocratique

Macron: l’imposture démocratique

 

Avec Macron mais aussi certains qui l’ont précédé, la France vit une tragique méprise démocratique. Une sorte d’imposture même car ceux qui juridiquement sont indiscutablement élus ne le sont que par rejet du Front National. Néanmoins, il se croient investis d’un mandat pour appliquer des orientations qui n’ont nullement été approuvées lors du vote.  c’est en particulier le cas de Macron élu avec les voix du centre et de la gauche dont il faisait parti par ailleurs. Et de développer une politique ultra libérale ou plus exactement d’une sorte de cocktail assez contradictoire et imbuvable d’ultralibéralisme, de théocratie et d’étatisme.

Les petits députés recrutés sur Internet et sortis d’on ne sait où ont forcément été élu puisqu’ une chèvre l’aurait été. Eux aussi affichent, comme Macron,  cette espèce de morgue pour les réformes gouvernementales alors qu’ils n’ont ni la compétence, ni l’expérience politique et que pour la plupart ils seront renvoyés à leurs chères études dès le prochains scrutins. D’ailleurs la plupart dissimulent  maintenant leur appartenance à la république en marche quand il se présentent aux municipales !

a déception vis-à-vis de Macron est d’autant plus importante ( le dernier sondage IFP-JDD montre qu’une large majorité des Français ne croit plus au réformisme du pouvoir)   que certains espéraient un véritable changement chez celui qui incarnait de fait le dégagisme et la rupture avec l’ancienne classe politique. Macron a été   élu, comme souvent, par effraction, davantage par rejet de François Hollande et de Le Pen que par adhésion au projet macroniste.  On objectera que cette ambiguïté a déjà existé lors d’autres consultations présidentielles. Les élus à la magistrature suprême  se croient  investis pour mettre en œuvre un programme alors qu’ils ne sont réellement soutenus que par 20 à 25 % des électeurs. Macron, lui,   a obtenu 24 % dont 17% des voix de gauche.

Des voix qu’il a vite oubliées en menant une politique pour les riches. Aujourd’hui, c’est le retour à ce score puisqu’autour de 80 % des Français rejettent sa politique. L’atout premier de Macron,  c’était sa jeunesse, son culot et surtout le sentiment d’être sorti de nulle part. De s’être  affranchi des partis et autres groupes de pressions. Macron donnait l’impression de n’être ni à gauche ni à droite, bref ailleurs. On sait maintenant que cette élection n’a été permise que par le soutien des milieux financiers avec la médiation de Juillet, ancien secrétaire général de l’Élysée, d’Alain Minc conseiller des plus grands groupes ou encore de Jacques Attali, lui aussi conseiller des princes. Macron a rapidement oublié qu’il avait été ministre d’un gouvernement socialiste pour mettre en place une politique de droite, se hâtant  de distribuer les cadeaux fiscaux aux plus nantis et maintenant à la recherche de ressources pour boucher les trous.

Malheureusement la fiscalité a tué le pouvoir d’achat et la croissance. Contrairement aux idées reçues, Macron n’a pas de compétences (ni de formation) en matière économique et il est évident qu’il manifeste une certaine distance voire une condescendance avec le champ social. Bref, Macron est un incompétent dangereux doublé d’un personnage arrogant et prétentieux que l’opinion publique ne supporte plus. Le macronisme est une escroquerie intellectuelle, ce n’est que le retour de la vielle droite avec sa horde de courtisans incapables d’autre chose que de ânonner obséquieusement la parole jupitérienne de Macron. «  J’assume,…. on ne lâche rien, ….on  maintient les réformes, ….on applique le programme. »  Autant de formules creuses qui cachent mal le vide idéologique et l’absence de connaissances des réalités. Le macronisme est une imposture et constitue sans doute aujourd’hui la plus grande menace pour le pays. Du point de vue économique, social mais aussi sociétal. Tout cela finira très mal.

 

Une convention citoyenne sur l’avenir de la police…… ou la manipulation démocratique permanente

Une convention citoyenne sur l’avenir de la police…… ou la manipulation démocratique permanente

 

 

Christophe Castaner qui dans sa jeunesse a fréquenté de près la mafia, il  continue avec des méthodes plus que douteuses dans son activité politique. On a vu avec quel manque de professionnalisme et quelle provocation il avait géré l’ordre à l’occasion du mouvement des gilets jaunes. Une politique qui continue avec le mouvement social en cours ; Castaner  surtout en scène les violences pour discréditer  des manifestations pourtant très bien encadrées par les syndicats.

Du coup , Castaner  qui veut sans doute plaire au monarque après de grosses bavures copie le modèle démocratique de Macron. Comme pour l’environnement, il propose une convention citoyenne sur l’avenir de la police. Une initiative particulièrement démagogique qui démontre d’une part que ce gouvernement s’oriente de plus en plus vers un régime théocratique éliminant tous corps intermédiaires y compris et peut-être surtout le parlement. Cette forme de fausse  consultation constitue une arnaque démocratique intolérable surtout quand il s’agit de sujets particulièrement techniques. Sur la lancée on pourrait aussi imaginer le lancement de convention citoyenne dans tous les ministères par exemple dans la santé sur les traitements thérapeutiques, dans les sciences sur l’avenir de l’ordinateur quantique ou dans l’économie sur la croissance exogène.

Il est  Évident  que l’avis des experts être discuté voire contester mais les remplacer par des discussions de bistrot relève de l’escroquerie démocratique d’un régime de plus en plus théocratique

 

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner ouvrira  donc lundi matin place Beauvau la conférence citoyenne dans le cadre du livre blanc de la sécurité intérieure. Un panel représentatif de 100 Français âgés de 18 à 77 ans, sélectionnés par l’institut de sondage Ifop, doit en effet, à l’issue d’une séance de présentation et d’ateliers de réflexions, faire ses propositions le 25 janvier prochain notamment sur les relations police – population ou sur la place du numérique. « Les Français savent ce qu’ils doivent au quotidien aux policiers et gendarmes. Le but de cette conférence est de dépasser les alternatives simplistes », indique le ministre qui « souhaite que cette parole ait autant de valeur que celle des experts ».…

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