Archive pour le Tag 'démocratie'
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Demande de démocratie : Les limites du RIC
Face au foisonnement de revendications parfois contradictoires des gilets jaunes, il semble qu’on ait trouvé la martingale démocratique pour se rassembler sur la proposition de référendum d’initiative citoyenne. Reste que l’objet même de ce référendum demeure lui aussi parfois contradictoire. Ce référendum pourrait en effet avoir des objectifs constitutionnels, d’autres révocatoires, abrogatoires ou législatifs. Certains partis politiques notamment au pouvoir voudraient en « cadrer » la portée à quelques consultations sur des thèmes limités. Les plus radicaux souhaitent un référendum à caractère révocatoire pour virer des élus dont ils sont mécontents, des élus locaux, nationaux voir même le président de la république. Dans la dimension constitutionnelle, certains envisagent une nouvelle constitution ou encore la suppression du Sénat. Il ne paraît pas certain qu’une majorité de Français en dépit des critiques soit prêts à jeter aux orties la constitution de la Ve République. L’abrogation, elle, viserait à supprimer des lois jugées injustes ou inopérantes et la dimension législative au contraire donnerait la possibilité de faire adopter de nouvelles lois. La demande de référendum d’initiative citoyenne caractérise en tout cas une forte demande de nouvelle démocratie, une démocratie ne qui se limite pas à la délégation de mandat. En gros, une fois tous les cinq ans par exemple pour les députés lesquels ensuite sont soumis aux pressions du gouvernement, des lobbys et des groupes financiers voire ont tendance à confondre intérêt personnel et intérêt collectif. Cette question de la médiation politique est au cœur de la problématique de la crise actuelle. Bien entendu des revendications matérielles concrètes sont en cause comme la fiscalité ou le pouvoir d’achat mais au-delà se pose avec autant d’acuité la problématique de la médiation par les corps intermédiaires et notamment par les élus politiques. En clair, cette crise met en évidence le manque de confiance et de représentativité vis-à-vis des élus. De ce point de vue, le référendum peut être intéressant il semble toutefois nécessaire d’élargir le problème à la question des conditions d’exercice du mandat et non de se limiter à la seule question du référendum. En effet, le plus souvent dans les élections nationales comme locales, les engagements, les promesses sont assez approximatives voire contradictoires pour ne pas dire démagogiques. Une fois élus, certains responsables ont un peu trop tendance à se croire investis d’un pouvoir suprême voir monarchique. Se pose surtout le problème des conditions de préparation démocratique des orientations, de leur évaluation scientifique et de leur contrôle démocratique. Cela vaut au plan national, régional, intercommunal ou communal. En outre, la préparation des orientations et les évaluations ne peuvent être le fait de structures qui sont associées à la gestion. Ces structures doivent être indépendantes sur le mode par exemple de la Cour des Comptes pour l’évaluation ou le conseil économique et social et environnemental pour les propositions. Après cette évaluation scientifique, ou en tout cas technique et sur cette base, devrait s’opérer un contrôle démocratique pour vérifier si les orientations sont cohérentes, justes et efficaces et s’il y a une bonne affectation des moyens notamment financiers. Il ne s’agit pas forcément de donner un pouvoir de décision à ces structures de propositions et d’évaluation mais de leur attribuer une mission d’éclairage des conditions d’exercice du mandat politique. Au plan national, la situation de ce point de vue est loin d’être satisfaisante mais au plan local il n’existe à peu prés rien, ni de structures d’évaluation ni de structures de contrôle démocratique réellement représentatives, compétentes et indépendantes. Il est clair qu’on ne pourra pas organiser un référendum tous les trois mois. D’où la nécessité de mettre en place des outils d’évaluation et démocratiques plus permanents. Le référendum est un peu réducteur de la demande de démocratie. En effet pour certaines questions. On se contente de répondre par oui ou par non. Cela ne constitue pas le summum de la démocratie, le vote peut même être assez caricatural. L’évaluation et le contrôle démocratique doivent être autrement plus complexes et plus permanents.
Démocratie : Exclusion d’un député LaREM
Décidément Macron confond vraiment la république et la monarchie. Un pauvre député qui a osé voter contre le projet de budget de 2019 a été immédiatement lu. Évidemment ce député, historien au profil plutôt intellectuel n’a pas compris la logique politique de tous les autres députés passés par des instituts politiques qui ont transformé le mandat électoral en carrière et qui sont prêts à approuver tout ce qu’on leur demande de voter. Les gilets jaunes entretenaient déjà la plus grande méfiance vis-à-vis de la représentation nationale. Cette fois ils seront encore davantage convaincus que les députés ne sont que des pions, souvent carriéristes, qui ne servent à rien, sinon à conforter la politique du monarque. La preuve sans doute que Macron n’a pas encore compris que la revendication essentielle des gilets jaunes porte sur la nécessité d’une démocratie vivante et que ce qui est contesté, c’est la verticalité et l’absolutisme d’un président qui confond république et monarchie. Dans un communiqué intitulé “Pourquoi j’ai voté contre le budget 2019”, Sébastien Nadot explique notamment refuser de s’”inscrire dans la République jacobine des partis politiques, mais dans celle de l’intérêt général et de l’écoute attentive des aspirations des Françaises et des Français.” Il estime que le PLF 2019 ne lui “paraît pas en mesure d’atteindre les objectifs fixés, particulièrement en ce qui concerne le quotidien d’une majorité de Français et la nécessaire transition écologique.”Le chef du groupe LaREM à l’Assemblée nationale, Gilles Legendre, véritable bouledogue de Macron a immédiatement décrété jeudi soir son exclusion. “Voter contre le budget, c’est évidemment s’exclure de cette majorité”, a-t-il déclaré au Palais-Bourbon. Sébastien Nadot – qui s’est fait connaître en interpellant l’exécutif sur les ventes d’armes françaises à l’Arabie saoudite, impliquée dans la guerre au Yémen – reproche notamment au gouvernement un “dirigisme” exempt de concertation, une réduction unilatérale de la dépense publique aux dépens des services à “forte relation humaine” ou encore une insuffisante prise en compte des “grandes difficultés sociales”.
Démocratie : Les limites du RIC
Face au foisonnement de revendications parfois contradictoires des gilets jaunes, il semble qu’on ait trouvé la martingale démocratique pour se rassembler sur la proposition de référendum d’initiative citoyenne. Reste que l’objet même de ce référendum demeure lui aussi parfois contradictoire. Ce référendum pourrait en effet avoir des objectifs constitutionnels, d’autres révocatoires, abrogatoires ou législatifs. Certains partis politiques notamment au pouvoir voudraient en « cadrer » la portée à quelques consultations sur des thèmes limités. Les plus radicaux souhaitent un référendum à caractère révocatoire pour virer des élus dont ils sont mécontents, des élus locaux, nationaux voir même le président de la république. Dans la dimension constitutionnelle, certains envisagent une nouvelle constitution ou encore la suppression du Sénat. Il ne paraît pas certain qu’une majorité de Français en dépit des critiques soit prêts à jeter aux orties la constitution de la Ve République. L’abrogation, elle, viserait à supprimer des lois jugées injustes ou inopérantes et la dimension législative au contraire donnerait la possibilité de faire adopter de nouvelles lois. La demande de référendum d’initiative citoyenne caractérise en tout cas une forte demande de nouvelle démocratie, une démocratie ne qui se limite pas à la délégation de mandat. En gros, une fois tous les cinq ans par exemple pour les députés lesquels ensuite sont soumis aux pressions du gouvernement, des lobbys et des groupes financiers voire ont tendance à confondre intérêt personnel et intérêt collectif. Cette question de la médiation politique est au cœur de la problématique de la crise actuelle. Bien entendu des revendications matérielles concrètes sont en cause comme la fiscalité ou le pouvoir d’achat mais au-delà se pose avec autant d’acuité la problématique de la médiation par les corps intermédiaires et notamment par les élus politiques. En clair, cette crise met en évidence le manque de confiance et de représentativité vis-à-vis des élus. De ce point de vue, le référendum peut être intéressant il semble toutefois nécessaire d’élargir le problème à la question des conditions d’exercice du mandat et non de se limiter à la seule question du référendum. En effet, le plus souvent dans les élections nationales comme locales, les engagements, les promesses sont assez approximatives voire contradictoires pour ne pas dire démagogiques. Une fois élus, certains responsables ont un peu trop tendance à se croire investis d’un pouvoir suprême voir monarchique. Se pose surtout le problème des conditions de préparation démocratique des orientations, de leur évaluation scientifique et de leur contrôle démocratique. Cela vaut au plan national, régional, intercommunal ou communal. En outre, la préparation des orientations et les évaluations ne peuvent être le fait de structures qui sont associées à la gestion. Ces structures doivent être indépendantes sur le mode par exemple de la Cour des Comptes pour l’évaluation ou le conseil économique et social et environnemental pour les propositions. Après cette évaluation scientifique, ou en tout cas technique et sur cette base, devrait s’opérer un contrôle démocratique pour vérifier si les orientations sont cohérentes, justes et efficaces et s’il y a une bonne affectation des moyens notamment financiers. Il ne s’agit pas forcément de donner un pouvoir de décision à ces structures de propositions et d’évaluation mais de leur attribuer une mission d’éclairage des conditions d’exercice du mandat politique. Au plan national, la situation de ce point de vue est loin d’être satisfaisante mais au plan local il n’existe à peu prés rien, ni de structures d’évaluation ni de structures de contrôle démocratique réellement représentatives, compétentes et indépendantes. Il est clair qu’on ne pourra pas organiser un référendum tous les trois mois. D’où la nécessité de mettre en place des outils d’évaluation et démocratiques plus permanents. Le référendum est un peu réducteur de la demande de démocratie. En effet pour certaines questions. On se contente de répondre par oui ou par non. Cela ne constitue pas le summum de la démocratie, le vote peut même être assez caricatural. L’évaluation et le contrôle démocratique doivent être autrement plus complexes et plus permanents.
Gilets jaunes – RIC ou une autre démocratie ?
La demande de référendum d’initiative citoyenne caractérise une forte demande de nouvelle démocratie, une démocratie ne se limite pas à la délégation de mandat. En gros, une fois tous les cinq ans par exemple pour les députés lesquels ensuite sont soumis aux pressions du gouvernement, des lobbys et des groupes financiers. Cette question de la médiation politique est au cœur de la problématique de la crise actuelle. Bien entendu des revendications matérielles concrètes sont en cause comme la fiscalité ou le pouvoir d’achat mais au-delà se pose avec autant d’acuité la problématique de la médiation par les corps intermédiaires et notamment par les élus politiques. En clair, cette crise met en évidence le manque de confiance et de représentativité vis-à-vis des élus. De ce point de vue, le référendum peut-être intéressant il semble toutefois nécessaire d’élargir le problème à la question des conditions d’exercice du mandat et non de se limiter à la seule question du référendum. En effet, le plus souvent dans les élections nationales comme locales, les engagements, les promesses sont assez approximatives voire contradictoires pour ne pas dire démagogiques. Une fois élus, certains responsables ont un peu trop tendance à se croire investis d’un pouvoir suprême voir monarchique. Se pose surtout le problème des conditions de préparation démocratique des orientations, de leur évaluation scientifique et de leur contrôle démocratique. Cela vaut au plan national, régional, intercommunal ou communal. En outre, la préparation des orientations et les évaluations ne peuvent être le fait de structures qui sont associées à la gestion. Ces structures doivent être indépendantes sur le mode par exemple de la Cour des Comptes pour l’évaluation ou le conseil économique et social et environnemental pour les propositions. Après cette évaluation scientifique, ou en tout cas technique et sur cette base, devrait s’opérer un contrôle démocratique pour vérifier si les orientations sont cohérentes, justes et efficaces et s’il y a une bonne affectation des moyens notamment financiers. Il ne s’agit pas forcément de donner un pouvoir de décision à ces structures de propositions et d’évaluation mais de leur attribuer une mission d’éclairage des conditions d’exercice du mandat politique. Au plan national, la situation de ce point de vue est loin d’être satisfaisante mais au plan local il n’existe à peu prés rien, ni de structures d’évaluation ni de structures de contrôle démocratique réellement représentatives, compétentes et indépendantes. Il est clair qu’on ne pourra pas organiser un référendum tous les trois mois. D’où la nécessité de mettre en place des outils d’évaluation et démocratiques plus permanents. Le référendum est un peu réducteur de la demande de démocratie. En effet pour certaines questions. On se contente de répondre par oui ou par non. Cela ne constitue pas le summum de la démocratie, le vote peut même être assez caricatural. L’évaluation et le contrôle démocratique doivent être autrement plus complexes et plus permanents.
Gilets jaunes : Le RIC ou une autre démocratie ?
La demande de référendum d’initiative citoyenne caractérise une forte demande de nouvelle démocratie, une démocratie ne se limite pas à la délégation de mandat. En gros, une fois tous les cinq ans par exemple pour les députés lesquels ensuite sont soumis aux pressions du gouvernement, des lobbys et des groupes financiers. La question des conditions d’élection des élus semble pertinente ; cette question de la médiation politique est au cœur de la problématique de la crise actuelle. Bien entendu des revendications matérielles concrètes sont en cause comme la fiscalité ou le pouvoir d’achat mais au-delà se pose avec autant d’acuité la problématique de la médiation par les corps intermédiaires et notamment par les élus politiques. En clair, cette crise met en évidence le manque de confiance et de représentativité vis-à-vis des élus. De ce point de vue, le référendum peut-être intéressant il semble toutefois nécessaire d’élargir le problème à la question des conditions d’exercice du mandat et non de se limiter à la seule perspective du référendum. En effet le plus souvent dans les élections nationales comme locales, les engagements, les promesses sont assez approximatives voire contradictoires pour ne pas dire démagogiques. Une fois élus, certains responsables ont un peu trop tendance à se croire investis d’un pouvoir suprême voir monarchique. Se pose surtout la question des conditions de préparation démocratique des orientations, de leur évaluation scientifique et de leur contrôle démocratique. Cela vaut au plan national, régional, intercommunal ou communal. En outre, la préparation des orientations et les évaluations ne peuvent être le fait de structures qui sont associées à la gestion. Ces structures doivent être indépendantes sur le mode par exemple de la Cour des Comptes pour l’évaluation ou le conseil économique et social et environnemental pour les propositions. Après cette évaluation scientifique ou en tout cas technique et sur cette base, devrait s’opérer un contrôle démocratique pour vérifier si les orientations sont cohérentes, justes et efficaces et s’il y a une bonne affectation des moyens notamment financiers. Il ne s’agit pas forcément de donner un pouvoir de décision à ces structures de propositions et d’évaluation mais de leur attribuer une mission d’éclairage des conditions d’exercice du mandat politique. Au plan national, la situation de ce point de vue est loin d’être satisfaisante mais au plan local il n’existe à peu prés rien, ni de structures d’évaluation ni de structures de contrôle démocratique réellement représentatives, compétentes et indépendantes. Il est clair qu’on ne pourra pas organiser un référendum tous les trois mois. D’où la nécessité de mettre en place des outils d’évaluation et démocratique plus permanents. Le référendum est un peu réducteur de la demande de démocratie. En effet pour certaines questions. On se contente de répondre par oui ou par non. Cela ne constitue pas le summum de la démocratie, le vote peut même être assez caricatural. L’évaluation et le contrôle démocratique doive être autrement plus complexe et plus permanent.
Le RIC ou une autre démocratie ?
La demande de référendum d’initiative citoyenne caractérise une forte demande de nouvelle démocratie, une démocratie ne se limite pas à la délégation de mandat. En gros, une fois tous les cinq ans par exemple pour les députés lesquels ensuite sont soumis aux pressions du gouvernement, des lobbys des groupes financiers. » La question des conditions d’élection des élus semble pertinente cette question de la médiation politique est au cœur de la problématique de la crise actuelle. Bien entendu des revendications matérielles concrètes sont en cause comme la fiscalité ou le pouvoir d’achat mais au-delà se pose avec autant d’acuité la problématique de la médiation par les corps intermédiaires et notamment par les élus politiques. En clair, cette crise met en évidence le manque de confiance et de représentativité vis-à-vis des élus. De ce point de vue, le référendum peut-être intéressant il semble toutefois nécessaire d’élargir le problème à la question des conditions d’exercice du mandat et non de se limiter à la seule question du référendum en effet, le plus souvent dans les élections nationales comme locales, les engagements, les promesses sont assez approximatives voire contradictoires pour ne pas dire démagogiques. Une fois élus, certains responsables ont un peu trop tendance à se croire investis d’un pouvoir suprême voir monarchique. Se pose surtout la question des conditions de préparation démocratique des orientations, de leur évaluation scientifique et de leur contrôle démocratique. Cela vaut au plan national, régional, intercommunal ou communal. En outre, la préparation des orientations et les évaluations ne peuvent être le fait de structures qui sont associées à la gestion. Ces structures doivent être indépendantes sur le mode par exemple de la Cour des Comptes pour l’évaluation ou le conseil économique et social et environnemental pour les propositions. Après cette évaluation scientifique, ou en tout cas technique et sur cette base, devrait s’opérer un contrôle démocratique pour vérifier si les orientations sont cohérentes, justes et efficaces et s’il y a une bonne affectation des moyens notamment financiers. Il ne s’agit pas forcément de donner un pouvoir de décision à ces structures de propositions et d’évaluation mais de leur attribuer une mission d’éclairage des conditions d’exercice du mandat politique. Au plan national, la situation de ce point de vue est loin d’être satisfaisante mais au plan local il n’existe à peu prés rien, ni de structures d’évaluation ni de structures de contrôle démocratique réellement représentatives, compétentes et indépendantes. Il est clair qu’on ne pourra pas organiser un référendum tous les trois mois. D’où la nécessité de mettre en place des outils d’évaluation et démocratique plus permanent. Le référendum est un peu réducteur de la demande de démocratie. En effet pour certaines questions. On se contente de répondre par oui ou par non. Cela ne constitue pas le summum de la démocratie, le vote peut même être assez caricatural. L’évaluation et le contrôle démocratique doive être autrement plus complexe et plus permanent.
« Gilets jaunes » : une nouvelle forme de démocratie (Bryan Muller)
Bryan Muller , historien, s’efforce d’analyser le mouvement des gilets jaunes de façon un peu approfondie. Il s’interroge s’il n’y a pas là aussi une nouvelle forme d’expression de la démocratie notamment via les réseaux sociaux (la Tribune)
« La vague de blocages et de manifestations inédites animée par les désormais célèbres gilets jaunes n’a cessé d’interpeller gouvernement et citoyens. L’opposition a tenté de se réapproprier (en vain) ce mouvement. Le gouvernement Philippe lui semble vouloir désamorcer les tensions en affichant un recul sur trois mesures (contrôle technique, moratoire sur la taxe carburant, taxe électricité).S’il est bien difficile pour le chercheur de saisir les événements actuels, peut-être plus encore pour l’historien dont le travail nécessite de prendre du recul sur son objet, il est néanmoins possible d’analyser la façon dont les élites se sont appuyées sur une histoire (orientée) des violences sociales en France, du Moyen-âge au poujadisme, pour tenter d’influencer l’opinion publique contre ce soulèvement populaire. Et d’échouer? Une « jacquerie » moderne. C’est l’une évoquées. L’idée n’est pas mauvaise en soi et il existe bien en effet quelques points de similitudes entre les deux mouvements : tous deux s’avèrent être à l’origine des mouvements antifiscaux. Les «jacques» étaient principalement des paysans s’élevant contre la gabelle en 1358 pendant la Grande Jacquerie - impôt sur le sel pour financer la guerre de Cent ans, qui était crucial puisqu’il servait à conserver la nourriture. Leurs voix fait écho à celles qui aujourd’hui s’élève contre la hausse du carburant en 2018, un autre moyen de survie pour de nombreux Français. Ces luttes contestent l’ordre établi et soulignent ce qui est perçu comme une injustice fiscale et sociale. Les manifestants sont la cible d’un mépris social. Enfin, en 1358 comme en 2018, hommes et femmes manifestent violemment contre ce qu’ils estiment être un abandon des autorités à leur endroit (seigneurs qui ne protégeraient plus correctement au Moyen-âge, services publics qui disparaissent de plus en plus dans certains territoires). Cependant, la comparaison s’arrête là. En effet, les Jacqueries étaient des révoltes rurales menées avant tout par des locaux, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui puisque nous assistons à un mouvement rassemblant des individus de tout le pays en de multiples endroits. Le plus souvent, ces derniers se rendent dans les métropoles (Paris, mais aussi Toulouse, Marseille, Montpellier, etc.) pour se faire entendre, là où les Jacqueries se déroulaient aux alentours du lieu de vie. Le système d’imposition est très différent entre les deux époques et bien plus inégal par le passé (ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il serait « juste » aujourd’hui). Les cibles principales des jacqueries sont les bellatores (aristocrates) et oratores(clergé), tandis que les gilets jaunes sont unis contre le pouvoir en place (le président de la République et son gouvernement). Comparer les « gilets jaunes » aux Jacqueries renvoie donc plus souvent, dans l’imaginaire collectif présent, à un groupe d’individus peu cultivés et violents (les « Jacques »), plutôt qu’au peuple que prétendent représenter à eux seuls le gouvernement et la présidence. Certains politiciens et journaux ont également comparé les « gilets jaunes » à des poujadistes, ce mouvement antifiscal des années 1950 qui avait fait grand bruit à l’époque. A l’origine, l’organisation de Pierre Poujade est née à Saint-Céré (Lot) en 1953, sous la IVème République, à la suite d’un refus de contrôle fiscal. Le régime avait cherché à combattre les fraudes fiscales, notamment celles pratiquaient par la grande distribution, s’en prenant occasionnellement aux petites entreprises, aux artisans et aux « petits commerçants » (commerce de proximité dirions-nous aujourd’hui). Les polyvalents - ces nouveaux inspecteurs, symboles de cette lutte menée par l’État – deviennent rapidement le symbole honni des poujadistes. En 1954, la création de la TVA le 10 avril va mobiliser les partisans de Pierre Poujade autour de son mouvement, l’Union de défense des commerçants et artisans (UDCA). Mais, dès 1955, comme le montre Romain Souillac dans ses travaux sur le mouvement Poujade, l’organisation se place définitivement à l’extrême-droite, en soutenant l’Algérie française ou en tenant des propos xénophobes et antisémites, anticommuniste, antiparlementaire… Certes, l’emploi de la violence physique et verbale ainsi que des « montées » vers Paris (1955 pour l’UDCA) rappellent certaines des actions des gilets jaunes, mais les différences sont trop grandes pour pouvoir considérer le mouvement actuel comme un héritage du poujadisme. Déjà par son absence d’appartenance à un courant politique particulier – les gilets jaunes se revendiquent apolitiques et bien souvent abstentionnistes - et son refus de se structurer en une organisation. Ensuite parce que les poujadistes ont amplement joué le jeu des institutions qu’ils combattaient, parvenant à faire élire 52 candidats aux élections législatives de 1956 (dont Jean-Marie Le Pen), contrairement aux gilets jaunes qui n’ont pour l’heure aucune envie de se lancer dans une telle entreprise. Les quelques incidents de nature raciste homophobes commis par des gilets jaunes restent très isolés et ne représentent aucunement le mouvement, alors que les poujadistes adoptaient volontiers ce genre de comportement. Qualifier les gilets jaunes de poujadistes est un moyen de dénigrer le mouvement et le discréditer aux yeux du public. L’intérêt est de donner une image disqualifiant du mouvement pour le désolidariser du reste de la population et mieux le réprimer. C’est exactement ce que semble faire le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, en qualifiant lors d’une émission les « gilets jaunes » présents sur les Champs Elysées de « peste brune »Gérard Darmanin, invité du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI, ce dimanche 25 novembre, évoque la ‘peste brune’ parmi les ‘gilets jaunes’ Ce qualificatif de « peste brune » renvoi en effet au nazisme et était très utilisé à gauche pour dénigrer la droite et plus encore l’extrême-droite. Durant les années 1968, il était courant d’accuser les gaullistes de fascisme, de salazarisme, les groupes d’extrême-droite comme Occident et Ordre Nouveau de nazisme. En qualifiant de « peste brune » les gilets jaunes, le ministre de l’Action et des Comptes publics insulte non seulement violemment certains gilets jaunes mais cantonne le mouvement dans les bas-fonds de l’extrême-droite, compromettant toute tentative de discussion. Les « gilets jaunes » ont été souvent réduits au rang de « casseurs », des personnes motivées par la déprédation et la violence. Ce discours – politique – vise là aussi à décrédibiliser le mouvement de contestation en exacerbant ces aspects les plus condamnables – et pourtant les plus marginaux. Certes, la manifestation du 1er décembre s’est révélée très violente et certains « gilets jaunes » promettent un quatrième acte plus violent encore. Mais il semblerait que les actes en eux-mêmes émanent d’individus d’ultra droite et d’ultra gauche. La préfecture de police de Paris mentionne également quelques individus plus jeunes, franciliens, motivés par une « délinquance d’opportunité ».En parallèle, des personnes qualifiées de plus « ordinaires » se sont également laissées entraînées par la force des événements et la colère. Peut-on, dès lors, évoquer un « mouvement de casseurs ? »Ce discours fait écho à celui du gouvernement gaulliste qui, à la suite des événements de mai-juin 1968, a construit l’image même du « casseur ».S’en est suivie la promulgation de la loi du 8 juin 1970, connue sous le nom de « loi anticasseur ».Désirant « réprimer certaines formes nouvelles de délinquances », elle offrait tout un nouvel attirail juridique pour lutter plus efficacement contre les « organisations gauchistes ».Il était nécessaire pour l’État de présenter ces militants sous des traits peu flatteurs (délinquants, bandits, terroristes) pour justifier la répression d’État. Ce discours disqualifiant n’a jamais disparu depuis, que l’on observe les manifestations des sidérurgistes lorrains en 1979, celles de la Manif pour Tous en 2013, celles contre la loi El-Khomri en 2016 ou encore les actions des Black-Bloc lors du 1er mai 2018.Les gilets jaunes mettent en avant l’apolitisme de leur mouvement, et craignent une récupération par une quelconque organisation politique, ce qui crée des tensions et empêche toute nomination de représentants élus et admis par tous pouvant dialoguer avec le pouvoir. L’absence d’une structuration stable rend toute action constructive (et efficace) difficile, provoquant des divisions. Or, cet apolitisme, ou du moins, apartisanisme (non inféodé à un parti ou une tendance politique ou idéologie spécifique) fragilise. L’histoire récente nous montre qu’au sein des mouvements dits citoyens, en France, si les manifestants affichaient une véritable défiance envers les politiques, beaucoup portaient un véritable projet politique. Le politiste Jean-Marie Donégani a ainsi pu déceler de politique.Dans le mouvement des « Indignés », incluant de possibles visées électorales et actions partisanes. Cinq ans plus tard, Nuit Debout, reproduit similaire. Les participants de « La Manif Pour Tous » et les Femen, se sont eux aussi inscrits dans des cadres solides, facilement identifiables, avec des lieux, des symboles, des leaders et des revendications précises. A l’extrême-gauche de l’échiquier, les zadistes fédèrent un ensemble de groupes aux origines socioprofessionnelles et à l’expérience variée mais ancrés par un ou des territoires sur une durée (plus ou moins longue) autour de projets, d’idéologies et d’aspirations communes. La violence exprimée par les gilets jaunes, qu’elle soit physique comme symbolique, peut-elle être alors considérée comme une forme de violence militante ? Dans le cadre de la violence militante sociétale, il existe une organisation officielle permettant de bien identifier les militants. Rien de tout cela avec les gilets jaunes. S’il est clair que ceux-ci militent – puisqu’ils se battent pour des idées -, il est difficile pour l’instant de déterminer une direction précise. Leur ras-le-bol, source de leur militantisme, ouvre peut-être une réflexion sur une nouvelle forme de participation politique en France (via les réseaux sociaux). Reste à savoir si, en dehors du vêtement fluo, ces Français en colère trouveront un cadre dans lequel inscrire leur révolte.
Par Bryan Muller, Doctorant contractuel chargé d’enseignement en Histoire contemporaine, Université de Lorraine
« Gilets jaunes » : » une crise de la démocratie » (Chevènement)
Au-delà des modifications quantitatives relatives au prix du carburant, de la fiscalité en général ou du pouvoir d’achat, le mouvement de protestation actuel caractérise une crise de la démocratie d’après Jean-Pierre Chevènement. L’ancien ministre, interrogé par Europe 1, estime que « la révolte des classes populaires s’enracine dans des choix vieux de 30 ans ». Jean-Pierre Chevènement insiste sur les défauts de la construction européenne et revient aussi sur ce fameux référendum de 2005 quand les Français ont rejeté le projet de constitution mais un rejet qu’on a contourné trois ans après pour signer le traité de Lisbonne. Le centrage des facteurs explicatifs sur un pouvoir jugé excessif de Bruxelles est un peu excessif car la crise concerne peut-être encore davantage à la coupure entre des élites coupées du réel et des couches moyennes et populaires qui n’attendent plus grand-chose du pouvoir politique. De ce point de vue, la crise est sans doute sociale, économique mais aussi culturel. En effet à tous les échelons de responsabilité dans les partis politiques, chez les élus nationaux surtout, dans les administrations, dans les entreprises s’est constitué une sorte de caste nourrie au même lait l’ultralibéralisme et de la mondialisation qui récite le même catéchisme idéologique pour servir surtout les intérêts des plus favorisés, des plus nantis. En outre une sociologie qui se reproduit entre elle par cooptation. Une sorte de nouveau clergé d’un évangélisme ultralibéral qui se sert de la démocratie pour se remplir les poches. Certes tous ne sont pas des milliardaires mais la horde des courtisans du bas clergé dont les revenus évoluent entre 5000 et 20 1000 € par mois ne veut surtout pas être assimilé à cette populace qui tente de survivre avec un smic à 1150 € par mois et un salaire moyen de 1750 € entre parenthèses avec beaucoup de dispersion autour de cette moyenne). Pour Jean-Pierre Chevènement, le mouvement des « gilets jaunes » symbolise donc une « crise de la démocratie ». « C’est une crise de la démocratie illustrant la coupure entre les élites et les classes populaires. La révolte des classes populaires vient de loin et s’enracine dans des choix vieux de 30 ans, par exemple l’Acte unique européen ou les pleins pouvoirs de la Commission européenne pour, par exemple, libérer les mouvements de capitaux », a estimé l’ancien ministre, interrogé vendredi soir sur Europe 1
« . Jean-Pierre Chevènement date le pic de cette « crise de la démocratie » au référendum de 2005 sur la Constitution européenne. « Cette crise de la démocratie se cristallise en 2005, quand le peuple français rejette le projet de Constitution européenne à 55%. Trois ans après, Nicolas Sarkozy et François Hollande s’entendent pour contourner le vote populaire et signer le Traité de Lisbonne, qui reprenait la substance de cette Constitution. C’est un déni de démocratie », a poursuivi l’ancien candidat à la présidentielle, partisan du « non » au référendum de 2005.L’ancien ministre a listé les réformes à mener pour sortir de cette crise et mis en garde les « gilets jaunes ». « Il faut savoir arrêter une grève quand on a obtenu satisfaction. Ils ont obtenu des satisfactions réelles, notamment sur le prix des carburants », a jugé Jean-Pierre Chevènement. « Sur le problème du pouvoir d’achat, il y a des choses à faire. Mais il y a un chantier : la rénovation de notre démocratie. Il faut en finir avec le quinquennat et déconnecter les mandats du président de l’Assemblée nationale. Il faut revenir à un ‘parlementarisme raisonné’ ».
Réseaux sociaux : danger pour la démocratie et l’intelligence
Facebook admet que son réseau social peut véhiculer de fausses informations. Il s’engage donc à mieux réguler les contenus. Un pari impossible puisqu’il y a 2 milliards d’utilisateurs. Pour les Français c’est un peu comme à la Samaritaine, on n’y trouve un peu tout, le meilleur et le pire. Pour preuve certains sites et autres forums sont considérés comme des vecteurs d’intox. . Les réseaux sociaux sont particulièrement visés par les internautes, une critique justifiée dans la mesure où dominent souvent les avis partisans, les informations approximatives voire la manipulation, aus si surtout des contenus indigents. Pas étonnant dans la mesure les sites constituent un véritable maquis de quelque 5 millions d’émetteurs. Sur ces 5 millions sans doute à peine quelques centaines présentent sans doute un intérêt. Ceci étant les Français considère que globalement Internet constitue une source d’information utile.
Usage d’Internet en France
- 85% des Français ont accès à Internet
- 74% y accèdent tous les jours – 95% des 18-24 ans
- En moyenne, on passe 18 heures par semaine sur Internet
- 93% ont un mobile, 65% un smartphone, 82% un ordinateur, 40% une tablette
- En moyenne, on passe 58 minutes par jour sur l’Internet mobile
- 55% des Français utilisent un navigateur, 48% téléchargent des applications
- 60% des Français ont effectué au moins un achat en ligne en 2016
- 25% utilisent Internet pour leur recherche d’emploi
- 56% sont inscrits sur au moins un réseau social
- En moyenne, on passe 1h16 par jour sur les réseaux sociaux
Selon la 6e édition du baromètre publié lundi par l’Acsel (association de l’économie du numérique) et La Poste, trois Français sur quatre n’ont pas confiance dans les informations qu’ils trouvent sur les réseaux sociaux. Si 75% des Français disent avoir confiance dans les informations des sites de médias en ligne traditionnels, ils ne sont plus que 32% pour celles trouvées sur les forums, et ce chiffre tombe à 25% pour les informations circulant sur les réseaux sociaux. Seule une minorité de personnes estime que les informations trouvées sur Facebook, Twitter ou encore LinkedIn sont neutres (27%) et fiables (29%). Près de neuf Français sur dix (86%) estiment cependant qu’Internet leur permet d’avoir accès à une diversité de points de vue. Au total, 85% des Français utilisent désormais Internet (contre 70% en 2009), et parmi eux, près de 9 sur 10 se connectent quotidiennement.
NDDL-Ayrault : déni de démocratie ou déni de compétence
Dans une interview rapportée par France Info, l’ancien premier ministre et ancien maire de Nantes Jean-Marc Ayrault crie au déni de démocratie à propos de la décision du gouvernement de renoncer au nouvel aéroport de Notre-Dame des Landes. On serait tenté de lui demander s’il s’agit d’un déni de démocratie ou bien de sa part un déni de compétence. Faut-il rappeler que Jean-Marc Ayrault a été premier ministre, qu’il avait le dossier en main et qu’il s’est montré incapable de le faire aboutir ; du coup les regrets acerbes de Jean-Marc Ayrault paraissent bien désuetes.
: Comment accueillez-vous cette décision du gouvernement ?
Jean-Marc Ayrault : Je prends acte de la décision du gouvernement et surtout je la regrette. C’est d’abord un déni de démocratie par rapport à l’État de droit, aux recours, au référendum et puis c’est aussi un mauvais coup pour Nantes, pour le développement du Grand Ouest. C’est une faille dans la relation de confiance entre le gouvernement et notre région. C’est un précédent. Dégager la route, ça c’est facile. Mais ne pas évacuer la ZAD, c’est la victoire des zadistes et ça fera jurisprudence. Il y aura donc des suites et des conséquences. En fait, c’est une non-décision puisque les problèmes de trafic aérien, de survol, de desserte du Grand Ouest et de sa relation avec le reste de l’Europe restent entiers. C’est un mauvais coup, mais il faut aussi se projeter dans l’avenir, continuer à nous battre pour le Grand Ouest, pour Nantes, pour leur développement et puis compter sur nos propres forces.
Vous aviez porté ce projet. Est-ce que vous le prenez aussi comme un échec personnel ?
Non, ça n’a jamais été une affaire personnelle. Je me suis toujours battu pour le développement de la métropole nantaise, son attractivité, donc ça reste un sujet d’actualité. Cette bataille continue, ça reste pertinent. Le gouvernement a fait un non-choix parce que les problèmes qui sont là demeurent sans solution. C’est tellement plus facile de ne pas faire que de faire.
Vous en voulez à Emmanuel Macron et Edouard Philippe ?
Je n’en veux à personne. Il faut simplement s’inscrire dans une cohérence politique. Aucun geste constructif n’est fait pour Nantes, pour le développement de l’Ouest. C’est comme ça que ce sera perçu. C’est dommage, c’est regrettable. Il va falloir continuer à se battre pour l’avenir de cette région car on a beaucoup d’atouts, et il ne faut pas les laisser pourrir. Il faut les mobiliser encore plus pour l’avenir de tout un territoire.
La maire de Nantes, Johanna Rolland, parle elle aussi d’un « déni de démocratie ».
J’ai écouté sa déclaration, elle était très forte. Je pense qu’elle est à la mesure de cette déception. C’est pour ça que ce n’était pas la peine d’en faire tant, de faire croire qu’il y avait un débat, une concertation. Certains seront vite tentés de dire que c’était une belle opération de communication et d’enfumage qui se termine comme elle se termine. Ce qu’il y avait à craindre devient malheureusement la réalité.
Sondages : Quelle réformes pour la démocratie?
Selon une enquête ViaVoice , ils sont 77 % en faveur une mesure obligeant les élus à débattre d’un sujet ou à étudier une proposition de loi si une pétition a recueilli un nombre très important de signatures ». . Les Français interrogés sont aussi massivement nombreux (69 %) à souhaiter qu’une pétition puisse obliger à organiser un référendum si elle obtient un nombre important de signatures. Interrogés sur des mesures qui figurent dans les projets du gouvernement, qui ambitionne de réformer les institutions en 2018, les sondés ont majoritairement approuvé la diminution du nombre de parlementaires (72 %), le non-cumul des mandats dans le temps (69 %) et l’introduction de la proportionnelle dans les assemblées élues (56 %). L’intégration du vote blanc dans les suffrages exprimés est aussi approuvée par les sondés (à 72 %). La confiance des Français dans la démocratie de leur pays s’est nettement améliorée selon cette étude : les sondés étaient 30 % à juger qu’elle fonctionnait bien en avril 2014, puis 36 % en septembre 2016 et 54 % fin décembre 2017. « De minoritaires, ils sont devenus majoritaires », insiste Aurélien Preud’homme, qui souligne que la progression est plus forte chez les 18-34 ans (voir page 10). « C’est le début d’un renversement de la perception des Français de leur démocratie »,
* Etude réalisée par Viavoice et financée par la Fondation Jean Jaurès et La Revue Civique. Interviews effectuées en ligne du 22 au 28 décembre 2017.
LREM, le parti masque l’absence de démocratie avec internet
Pour l’instant, la république en marche se caractérise par le centralisme et la langue de bois. Le parti du président tente de masquer l’absence totale de démocratie avec les outils Internet qui diffusent information, formation et méthode politique mais dans un seul sens du haut vers le bas. D’ailleurs ce bas n’existe pas il n’y a aucune structure locale, départementale ou régionale seulement des référents, sorte de commissaires politiques désignés par des responsables nationaux autoproclamés. Officiellement le parti annonce toujours 388 000 adhérents, en réalité il s’agit de citoyens qui un moment à un autre ont apporté leur soutien à la candidature de Macron par un clic. D’ailleurs il n’y a pas de procédure formelle d’adhésion, pas de renouvellement, ni même de désaffiliation. Pas de cotisation non plus. Du coup, on pourrait même compter tous ceux qui un jour ont cliqué sur le site en marche. Les adhérents et les militants d’en marche ne sont que des lecteurs du site Internet du parti. Pour preuve de cet affaiblissement, le faible succès d’une consultation interne sur le logement en septembre, qui n’a recueilli que 20.000 réponses alors qu’En Marche revendique 388.000 adhérents. Pire : à la veille du congrès qui a couronné samedi dernier Christophe Castaner, seul candidat en lice adoubé par Emmanuel Macron, 100 « marcheurs » de toute la France, qu’il s’agisse d’élus, d’animateurs de comités locaux ou de simples adhérents, ont claqué la porte à grand bruit. Ce geste spectaculaire, très symbolique, a mis en lumière le double discours d’un parti créé en avril 2016 sur la promesse de réinventer l’exercice de la politique, mais qui fonctionnerait en réalité comme une forteresse verrouillée par le haut, au mépris de la liberté d’expression et d’action de la base. Des pratiques que les démissionnaires estiment « issues de l’Ancien monde ». De nombreux témoignages de militants et de cadres, éparpillés dans les médias, ont confirmé le blues des « marcheurs » et la difficulté pour le mouvement d’Emmanuel Macron de s’affranchir d’une organisation pyramidale, voire inféodée… typique d’un parti politique traditionnel. . Cette modernité a cependant séduit Penelope Liot, membre de l’équipe et ancienne de la startup Lima, qui s’engage en politique pour la première fois. La fondatrice du Noël de la French Tech explique : « En Marche est une méta-plateforme composée de plusieurs sous-plateformes qui s’interconnectent. Il y a une sous-plateforme pour gérer les adhérents, une autre pour les initiatives citoyennes, une autre pour la formation, une plateforme dédiée aux idées.. Tout ceci vit séparément et ensemble.» bref le numérique pour cacher l’absence de démocratie.
LREM : démissions, « La démocratie n’est pas En Marche » !
Par « 100 démocrates »
« En Marche ! Mouvement citoyen lancé par Emmanuel Macron en avril 2016, partait d’une conviction : « les Français devaient être au cœur de la vie politique, et non son décor.»En inscrivant cette promesse, dès la première ligne de la Charte des valeurs du mouvement En Marche, Emmanuel Macron a passé le plus formidable des contrats moraux avec les citoyens français. Les marcheurs sincères mus par une vision humaniste de l’engagement politique, se sont sentis compris. Ils allaient enfin pouvoir s’engager derrière un homme, avec la promesse d’en finir avec la politique comme profession réglementée et tout faire pour que les citoyens soient mieux associés aux décisions qui les concernent.
Au- delà de l’action, la déception.
Respecter les lois de la République, ainsi que les règles élémentaires de la courtoisie, respecter d’autrui, l’honnêteté, la probité, s’engager à ne commettre aucune discrimination ou abus de pouvoir, signaler tout conflit d’intérêt, se dresser contre les corporatismes, transcender les intérêts particuliers et croire en l’intérêt général, étaient là les principes de la Charte pour avancer ensemble au sein du mouvement présidentiel.
Comment expliquer que les comités se soient vidés de leurs marcheurs cinq mois seulement après l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron ?Que s’est-il passé pour que certains de ces marcheurs authentiques et loyaux finissent par déposer plainte au cours de l’été contre le mouvement pour lequel ils se sont engagés sans compter ni leurs heures, ni leur temps ?Ces valeurs, des marcheurs ont tenté de les défendre, de les rappeler à la gouvernance de la République en Marche, pour empêcher que des opportunistes puissent entrer dans les arcanes du pouvoir, ce pouvoir si convoité, ce pouvoir qui trop souvent corrompt le libre jugement de la raison, et met sur la scène politique des hommes-
loups qui n’ont guère le souci de leurs semblables.
La République en Marche, une grande muette !
Puisque le choix a été fait de ne contrôler aucune entrée et de permettre un accès libre à tous, il fallait donc dès le départ faciliter le travail de la gouvernance en installant des instances internes pour réguler les dérives et éviter aux vieux comme aux jeunes loups, qui avaient flairé la bonne affaire, de mettre hors-jeu la base militante lanceuse d’alerte sur ces jeux politiques pervers.
Aucune instance de régulation n’a été activée. Pire, les nouveaux statuts avec une représentativité très affaiblie de la base militante ne permettent ni la liberté d’opinion et d’expression, ni une critique interne du pouvoir contre ses propres abus.
Sous le poids des process marketing, des #LoveLaRem, #LoveLaTeamMacron, les piliers de la démocratie se sont effondrés entraînant dans leur chute l’engouement et la motivation des marcheurs.
Le prochain « sacre » de Christophe Castaner, élu à la tête du parti, avant l’heure en l’absence de concurrents, laisse peu d’espoirs aux militants en attente de démocratie.
Et malgré une profession de foi porteuse d’un futur fait de rêves, pour raccrocher la base militante, malgré une profession de foi porteuse d’une nouvelle promesse d’entendre la colère des concitoyens français, le mal est fait.
La République en Marche entend mais n’écoute pas.
La gouvernance de La République en Marche a confondu entendre et écouter. Alors oui La République en Marche a des oreilles qui marchent bien et qui entendent tout, mais elle ne semble pas avoir ni les dispositions affectives ni la structuration psychique qui lui permettent de savoir écouter.
Entendre et écouter, la même différence que voir et regarder. Quand les uns ne concernent que les capacités physiques (le simple fait de posséder des organes sensoriels qui marchent), les autres font appel à des dispositions affectives et psycho-affectives
: J’écoute et je regarde celui auquel je prête de l’attention, celui que je considère comme mon semblable, celui que je considère comme digne d’être écouté et regardé.
La République en Marche est tout sauf bienveillante et empathique.
Ce n’est pas parce qu’elle a su mobiliser ces dispositions affectives comme des concepts marketing pour vendre le produit En Marche que La République en Marche est dotée de ces dispositions. Les marcheurs en colère ont bien tenté d’instaurer un dialogue, de proposer des pistes d’amélioration, d’inviter les acteurs à s’écouter jusqu’à solliciter un tiers pour ouvrir une médiation.
Le mépris et l’arrogance qu’ils ont essuyés, les menaces ou les tentatives d’intimidation ne sont pas des pratiques bienveillantes et laissent à penser que La République en Marche marche désormais sur la tête.
Nous espérons que Monsieur Castaner soit un excellent équilibriste qui pourra se contorsionner pour permettre à La République en Marche de retomber sur ses jambes.
Passer du mythe de «l’Armée de l’An II » au militantisme éclairé.
Entre le jeu des statuts, l’opacité des instances, la loterie du tirage au sort de ceux qui ne représenteront qu’un quart des voix au Conseil National, le jeu du chat et de la souris avec les instances ou les services ou les pôles de La République en Marche, les tirs aux pigeons sur les réseaux sociaux, les balles au prisonnier sur les boucles de communication telegram, nous avons pour notre part suffisamment joué au sein de l’expérimentation politique en Marche.
L’expérimentation est partie d’un postulat, d’une idée, de la volonté de construire un « nouveau monde politique ».Hormis les savants fous, les scientifiques savent en principe poser des limites à l’expérience menée : le cobaye humain volontaire, dont on aura recherché le consentement éclairé, ne sera mobilisé qu’en dernière instance et à la condition que toutes les sécurités aient été prises pour protéger son intégrité.
L’éthique, en tant que limites que l’on se fixe dans son rapport au monde et dans sa relation à autrui, est essentielle en sciences comme en politique si l’on veut chasser les pratiques de
«l’ancien monde ».
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Dommage que le Comité d’éthique de l’expérimentation politique en marche n’existe que sur le papier.
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Dommage que le mouvement de La République en Marche qui refuse l’appellation de parti ne soit pas parvenu à sortir de l’expérimentation des mooc, des laboratoires d’idées, des protocoles, des process.
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Dommage que La République en Marche n’ait pas su s’appuyer sur une démarche éthique responsable qui respecte les principes démocratiques : la liberté de conscience et
d’expression de ses militants.
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Dommage que La République en Marche n’ait pas su mettre en avant une ligne politique affirmée proposant un corpus idéologique et assumant des convictions dans lesquelles les militants puissent se retrouver. Dommage qu’en faisant le choix d’un fonctionnement vertical et d’une gouvernance d’élites, qu’en méprisant les compétences et l’intelligence collective, La République en Marche se soit progressivement coupée de ses forces-vives.
En refusant le principe d’élections démocratiques consacré par la Révolution française de 1789 et par la Constitution de notre pays, pour permettre aux adhérents de la République en Marche de choisir leurs dirigeants, en imposant des directions autocratiques qui demandent aux adhérents de se satisfaire d’un budget dérisoire et indigne de 400 € par mois et par département, en organisant un système opaque et arbitraire de tirage au sort, en imposant un vote à main levée alors même qu’un vote à bulletin secret est sollicité, La République en Marche offense les principes fondamentaux de la démocratie avec un mode d’organisation digne de l’Ancien Régime. Les 100 humanistes que nous sommes, étudiants, ouvriers, universitaires, médecins, juristes, enseignants, travailleurs sociaux, retraités…qui faisaient la force de ce mouvement, partent justement pour ne pas se retrouver en souffrance éthique dans un vide idéologique navrant où seul demeure le jeu pervers de la courtisanerie, censé appartenir à « l’ancien monde politique ».
«Banque de la démocratie» : encore une usine à gaz pour les seuls politiques !
En apparence une bonne mesure pour faciliter le financement des partis et surtout dans une plus grande transparence. Reste que la création d’une banque spécifique pour les partis politiques peut susciter des interrogations. En effet la vie démocratique ne se réduit pas au fonctionnement des partis et nombre d’associations ou d’organisations justifieraient aussi d’un mode de financement spécifique d’autant que le dirigeant de ces associations et de ses organisations sont souvent des bénévoles qui souvent mettent eux-mêmes la main à la poche. On compte plus d’un million d’associations en France qui agissent dans tous les champs : économiques, sociaux sportifs et plus généralement sociétaux. Ces associations emploient aussi près de 2 millions de personnes. Le besoin de financement de certaines de ces associations est sans doute autrement plus urgent que celui des partis politiques. Dans le cadre de la loi de moralisation de la vie publique, présentée ce mercredi en conseil des ministres, le garde des Sceaux a donc proposé la création d’une «banque de la démocratie», qui aurait pour mission de «financer la vie publique» et de permettre aux «formations politiques habilitées» d’exercer leur mission. La banque, adossée à la Caisse des dépôts et consignations, financerait donc le fonctionnement des partis et les campagnes électorales. L’objectif est de permettre «aux partis politiques de se soustraire aux intérêts particuliers, (…) de manière à ce que l’indépendance des formations politiques soit garantie». Pour l’instant, pas de précision technique, mais les montants des prêts consentis pourraient dépendre des sondages: si «les intentions de vote» en faveur d’un parti suffisent, «le prêt va de soi» a ainsi déclaré François Bayrou. Les partis politiques se financent historiquement par les cotisations de leurs adhérents et des dons de personnes physiques, jusqu’à 7500 euros par an et par personne. Dans le cadre d’une campagne électorale, comme la présidentielle, un particulier peut verser en outre 4600 euros au candidat de son choix, mais les partis ont surtout recours à l’emprunt bancaire. Une fois l’élection terminée et en fonction du résultat des votes, l’État verse une somme d’argent et le parti peut donc rembourser sa banque.