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La Chine , modèle pour remplacer la démocratie !

 La Chine , modèle pour remplacer la démocratie !

Laurent Malvezin retrace, dans une tribune au « Monde », la permanence de la stratégie du Parti communiste chinois pour s’imposer à sa population comme au monde.

Tribune. La Chine semble avoir réussi à maîtriser la propagation du Covid-19, et propose depuis lors son assistance au reste du monde frappé par la pandémie. Le retournement de situation auquel nous assistons doit être l’occasion de rappeler le fonctionnement de la politique et de la bureaucratie chinoises, pour ne plus être dupe de leur action, et nous poser les bonnes questions sur la réponse collective à apporter, au niveau national comme européen.

La gestion de la crise actuelle par la Chine obéit aux mêmes mécanismes internes depuis la création du Parti communiste en 1921 et la fondation de la République populaire en 1949. La seule différence notable est celle des moyens à sa disposition.

Le Parti voit le monde en trois ensembles : lui-même, ses nationaux, et les autres. L’objectif du Parti est d’étendre au maximum ce premier cercle à l’aide de son appareil, semblable à un corps diplomatique d’élite aux objectifs interne et externe. La logique est simple : plus le nombre de « supporters » est important, plus grandes sont les chances d’atteindre ses objectifs, quels qu’ils soient.

 

Considérant sa propre population comme exogène, son premier objectif, qui devient exacerbé en temps de crise, consiste non seulement à légitimer son maintien au pouvoir, mais aussi à se rendre suffisamment convaincant pour rallier un maximum de nouveaux membres et, parallèlement, affaiblir toutes les oppositions. 

Il doit d’abord tester les loyautés internes : chaque entreprise, publique comme privée, doit être à la disposition de l’exécutif pour remplir toute mission qui lui sera confiée. Pour les dirigeants chinois, les efforts pour juguler la propagation du Covid-19 sont une opportunité pour resserrer les liens – entendre le contrôle – entre le Parti et la société.

Sous peu, les entreprises mobilisées recevront titres et gratifications honorifiques, leur ouvrant des portes jusque-là fermées du Parti, et par là même les subsides de l’Etat. Les recrutements de nouveaux membres du Parti battront leur plein pour renverser la tendance actuelle de raréfaction des jeunes recrues, et ainsi élargir l’entre-soi lequel se mesure au nombre des membres de plein droit et de ses supplétifs. »

Coronavirus :  » faillite de la démocratie sanitaire »( Nicolas Henckes)

Coronavirus :  » faillite de la démocratie sanitaire »( Nicolas Henckes)

Dans une tribune au « Monde », le sociologue Nicolas Henckes constate que les différentes instances censées débattre des enjeux de santé sont inaudibles depuis le début de la pandémie, l’espace étant occupé par un haut commandement placé sous l’autorité directe du président.

Tribune. 

 

Le coronavirus a fait une victime collatérale : la démocratie sanitaire. Depuis une trentaine d’années, nous avions commencé à prendre l’habitude de délibérer collectivement des enjeux de santé. Décisions thérapeutiques, stratégies de prévention et de promotion de la santé, politiques publiques territoriales et stratégie nationale de santé, recherche : sur tous ces enjeux, il était devenu impensable de se fier seulement à l’avis du corps médical et de se passer de l’expertise des personnes concernées elles-mêmes mais aussi de celle d’une variété d’acteurs, chercheurs, notamment en sciences humaines et sociales, politiques ou autres corps professionnels. Leur recrutement dans différentes instances de gouvernement de la santé était l’aspect le plus visible de cette révolution, depuis les conseils d’administration des établissements jusqu’aux comités d’experts et conseils consultatifs des agences et ministères. Mais, plus largement, c’est notre relation à la médecine dans son ensemble qui subissait une profonde transformation.

 

C’est ce mouvement qui a été d’un coup court-circuité depuis une dizaine de jours. Toutes nos instances de délibération et d’expertise sur la santé publique se sont tues ou presque. On n’a pas entendu le Haut Conseil de la santé publique sur l’organisation, l’extension et les limites du confinement. Les instances consultatives locales n’ont rien eu à dire sur sa mise en œuvre sur les territoires. L’ensemble du dispositif d’éducation à la santé, péniblement construit depuis une cinquantaine d’années, a été court-circuité dans l’élaboration et l’application des messages. C’est à une véritable faillite de notre démocratie sanitaire que l’on a assisté en quelques heures. 

A la place, les décisions ont été concentrées dans un haut commandement placé sous l’autorité directe de la présidence. L’expertise a été réorganisée au sein d’un comité ad hoc de vingt personnalités issues des mondes de la médecine et de la recherche, et constitué en quelques heures. Et l’on en est à compter sur les forces de l’ordre pour faire respecter des mesures d’hygiène qu’on nous présente pourtant comme évidentes et élémentaires.

« C’est un véritable parlement du coronavirus qu’il faut instituer »

On dira que l’on fait face à une crise exceptionnelle et qu’il fallait se donner les moyens d’agir en urgence. Mais, outre que l’épidémie était non seulement prévisible, mais prévue – d’ailleurs, où sont nos plans de gestion des épidémies aujourd’hui ? –, il est clair maintenant que nous aurons à gérer dans la durée la présence du coronavirus dans la population. Et, du même coup, que le nombre de questions que soulèvera l’épidémie ne cessera de s’élargir : enjeux juridiques, politiques et éthiques de la gestion du confinement et du dépistage ; conséquences sociales et économiques de l’arrêt de secteurs entiers de la société ; mais aussi, de façon beaucoup plus immédiate et comme nous le montre déjà la crise à laquelle font face les hôpitaux psychiatriques, les Ehpad ou le secteur de la précarité, conséquences sanitaires pour l’ensemble de la population du triage et de la priorisation imposés aux services de santé par l’afflux des malades du coronavirus. »

 

 

Une démocratie non participative ! (Hervé Le Bras )

Une démocratie non participative  !  (Hervé Le Bras )   

Hervé le Bras, chercheur émérite à l’Institut national d’études démographiques, évoque la crise démocratique profonde du pays dans un article du Monde

 

«  A première vue, le contraste est devenu saisissant en France entre les grandes villes et les zones rurales. La fortune des termes « métropole » et « périphérie » le souligne. Certes, les grandes villes, surtout les plus anciennes et les plus puissantes, disposent de toute la gamme des services. Elles jouissent d’un revenu médian plus élevé que la moyenne nationale, elles possèdent une proportion plus importante de cadres, de professions libérales et de diplômés de l’université ou des grandes écoles. Elles abritent aussi une population plus jeune en raison de l’afflux des étudiants.

Il serait faux d’en déduire que tout va mal dès que l’on quitte les métropoles. Les petites villes et les villages ont leurs avantages. Le chômage y est nettement inférieur à celui des grandes agglomérations, le niveau de pauvreté y est plus faible et, en conséquence, les inégalités y sont réduites. Les familles monoparentales et les personnes isolées y sont plus rares.

D’où provient alors le malaise qui règne hors des grandes agglomérations ? C’est paradoxalement la conséquence d’une dynamique positive. En 1968, 94 % des agriculteurs, qui étaient encore majoritaires dans les petites communes, n’avaient pas continué leurs études au-delà du brevet. Aujourd’hui, 75 % sont titulaires au moins d’un CAP, et très souvent d’un bac. Les ouvriers, qui sont maintenant plus fréquents à la campagne que dans les villes et leurs banlieues, ont aussi un bagage éducatif beaucoup plus important qu’il y a cinquante ans, même si le changement est moins spectaculaire que chez les agriculteurs. Tous estiment avoir le droit de connaître les déterminants exacts des mesures décidées par le gouvernement et d’en discuter l’application là où ils résident, puisqu’ils sont éduqués.

La composition sociale a aussi beaucoup changé en milieu rural et dans les petites villes. En 1968, les cadres et professions libérales, qui ne constituaient que 1 % de la population active dans les communes de moins de 1 000 habitants en représentent maintenant 9 %. Dans les communes de 1 000 à 10 000 habitants, leur pourcentage est passé de 3 à 12 %. En conséquence, inattendue, de ces changements, depuis l’année 2000, les revenus disponibles ont augmenté plus vite à la campagne que dans les grands pôles urbains et leurs couronnes.

Tous ces éléments, combinés à une élévation générale du niveau de vie, ont entraîné une plus grande dépendance des services. Depuis le moindre village, il faut pouvoir se rendre chez un médecin spécialiste, à un guichet bancaire, envoyer des colis par la poste, acquérir des objets techniques, les faire réparer. Autrement dit, il faut faciliter la mobilité vers les services situés dans les villes voisines.

Or, depuis leur arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron et la République en marche se sont ingéniés à couper les ponts avec les zones rurales. Ils se sont d’abord attaqués à la mobilité : limitation de vitesse à 80 kilomètres par heure, renforcement du contrôle technique, haro mis sur le diesel, et finalement taxe écologique, qu’on promettait à répétition. La réponse à cette politique systématique a été l’embrasement des « gilets jaunes ». Après la mobilité, c’est l’écoute qui a été attaquée. Le mot « débat » a fait florès, mais il ne s’agissait pas de véritables débats, plutôt de suppliques adressées au prince, qui en tirait avantage pour étaler son érudition. Débattre, c’est échanger sur un pied d’égalité. Dans ces débats, dont celui qui a eu lieu à l’Elysée avec des intellectuels est un bon exemple, l’affaire s’est bornée pour chacun à poser une et une seule question et à obtenir une et une seule réponse présidentielle, en général non suivie d’effet.Le manque d’écoute s’est étendu aux corps intermédiaires, d’abord les politiques, puis les syndicats, enfin les organes centraux de l’Etat. Parmi ceux-là, le Conseil d’Etat vient d’en faire les frais avec son avis sur les retraites, superbement ignoré par le pouvoir, et bientôt la Cour des comptes, dont on doute que ses recommandations soient suivies d’effet. Et pour finir, c’est à l’Assemblée nationale qu’on demande de la boucler à coup de 49.3.

 

Dans ces conditions, il ne faut pas parler de crise des territoires, mais de crise des rapports entre le pouvoir central et l’ensemble de la société. Certains territoires sont en crise, qu’ils soient ruraux ou urbains, et certains sont relativement florissants. Guérande compte 17 000 habitants et Abbeville 22 000. Toutes deux sont au voisinage de la mer et assez loin d’une métropole. A Guérande, 10 % des personnes ont un revenu inférieur à 10 900 euros ; à Abbeville, ces 10 % sont au-dessous de 1 800 euros par an, six fois moins (d’après Filosofi, la base de données communale sur les revenus, pour 2016, dernière année disponible). Il est douteux que les mêmes recettes soient applicables à ces deux villes. Mais un pouvoir aveuglé par des généralités du genre « périphérie » ou « abaissement des charges sociales » ou « baisse des impôts » n’a cure de ces inégalités. Que signifie une baisse des impôts pour les 10 % d’Abbevillois qui gagnent moins de 1 800 euros par an ?Evoquer la démocratie participative relève de l’utopie. D’ailleurs, par définition, toute démocratie est participative. Nous sommes entrés, non dans une démocratie illibérale, pour employer le terme popularisé par Viktor Orban, mais dans un oxymore, la démocratie non participative. »

 

Hervé Le Bras est chercheur émérite à l’Institut national d’études démographiques (INED) et directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). 

Cette tribune a été réalisée à l’occasion du colloque « La France et ses territoires », organisé le 6 mars à Paris par le Cercle des économistes, en partenariat avec Le Monde

La Convention citoyenne: nouvelle forme de démocratie ? une escroquerie !

La Convention citoyenne: nouvelle forme de démocratie ?  une escroquerie !

 

Hélène Landemore, professeure de sciences politiques dans une tribune au Monde non seulement tresse des lauriers  à la fameuse convention citoyenne sur le climat dont pratiquement personne ne parle mais en plus fantasme en imaginant qu’il  pourrait s’agir là d’une nouvelle forme de démocratie non seulement en France mais pour toute la planète!  Il faudrait sans doute en rire si ce n’était pas ridicule. Le pire,  c’est que l’intéressée reconnaît qu’il est bien trop tôt pour parler du contenu et des propositions de cette convention, elle n’en dit pas un mot . Et pour cause, rien de significatif n’est encore sorti ; ce qui n’est guère étonnant compte tenu de la complexité du sujet et des enjeux qui ne sauraient être traités en quelques semaines par des citoyens ignorants de la problématique. La Convention citoyenne est évidemment une manipulation démocratique voulue par le président afin  une nouvelle fois de s’affranchir des organisations intermédiaires qui sur le sujet travaillent  depuis des dizaines d’années et ont forcément acquis compétences et expériences. La lecture de cette tribune vaut quand même le détour pour la légèreté et l’inconsistance de son argumentaire. Une preuve supplémentaire que les sciences politiques sont souvent du bla-bla, en plus parfois très partisan.

« La Convention Citoyenne sur le climat vient de terminer sa cinquième session, avec seulement deux rencontres supplémentaires avant de devoir rendre ses propositions au gouvernement début avril. Cette convention, qui rassemble 150 citoyens français tirés au sort depuis octobre 2019, réfléchit à la meilleure manière de réduire de 40 % (par rapport à leur niveau de 1990) les émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici à 2030, le tout dans un esprit de justice sociale. S’il est encore trop tôt pour parler du contenu et de l’avenir de ces propositions, on peut poser d’autres questions : qu’a accompli cette convention jusqu’à présent et que représente-t-elle, plus largement, dans ce moment de crise de la démocratie que nous traversons ?

La première chose à dire, c’est que cette Convention citoyenne a déjà accompli une tâche historique. Elle fonctionne bien – dans son organisation logistique comme dans ses délibérations – et elle est visible, faisant l’objet d’une couverture médiatique importante en France et, de plus en plus, à l’étranger. Elle fait ainsi la démonstration empirique, symboliquement importante, qu’impliquer des citoyens ordinaires sur des enjeux politiques complexes au niveau national est possible, même dans un pays aussi grand et multiculturel que la France.

Jusqu’ici, les assemblées et processus délibératifs ayant bénéficié d’une visibilité similaire avaient été mis en place au niveau infranational (par exemple, en Colombie-Britannique et dans l’Ontario, au Canada), ou dans des pays considérés comme trop petits ou trop homogènes (l’Islande, l’Irlande) pour que leur exemple puisse être généralisé. Le « grand débat national » lui-même, que cette assemblée vient en un sens compléter, n’avait permis de vraies délibérations qu’au niveau local (notamment dans les 21 assemblées régionales tirées au sort).

Cette convention marque donc une avancée importante pour la démocratie délibérative, à savoir l’ensemble des théories et pratiques qui placent au cœur de la légitimité démocratique l’échange raisonné entre citoyens libres et égaux. La convention citoyenne française est, à cet égard, un jalon sur le plan international. Elle a déjà suscité des ambitions accrues au Royaume-Uni, où a démarré, le 25 janvier, une assemblée citoyenne sur le climat (« UK citizen’s climate assembly »), et en Espagne, qui vient d’annoncer la tenue d’une convention sur le modèle français. Elle va sans doute, aussi, donner plus d’audace à ceux qui aimeraient passer à des échelles supérieures sur les enjeux climatiques ou autres, par exemple ceux de l’Union européenne et, pourquoi pas, de la planète. »

 

 

Démocratie Chine -70 ans de régime communiste : l’envoûtante drogue de la dictature

Démocratie Chine -70 ans de régime communiste : l’envoûtante drogue de la dictature  

 

 

 

On ne peut sans doute pas discuter des progrès économiques, sociaux et technologiques qu’a obtenus la Chine. Mais on ne peut oublier que ce développement économique s’est produit dans un environnement démocratique qui bâillonne les citoyens, étouffe toute liberté individuelle et collective sans parler des millions de morts. C’est le triomphe d’un régime de dictature et d’aliénation. La plupart des morts sont dues aux terribles règnes de Mao.

Une posture dans laquelle s’inscrit malheureusement le président chinois actuel qui vient de se mettre au-dessus du pays et même du parti puisqu’il est devenu président à vie. On compte sans doute sur la technologie type 5G  pour contrôler encore un peu plus fait et gestes et même pensées d’un peuple chinois privé de toute source d’information extérieure et de toute capacité d’expression contraire à celle du parti.

On a vu récemment comment la grande Chine respectait le statut d’autonomie de Hong Kong : En s’asseyant tout simplement sur ces principes et en réclamant le droit de rapatrier en Chine les justiciables. Quand on sait comment fonctionne la justice Chine, on devine qu’elle peut être le sort de ces justiciables dont nombre finissent dans des geôles  digne de celles de Mao. Jusque-là les Chinois ont accepté d’être pratiquement totalement privés de liberté démocratique au profit d’un développement économique indéniable surtout pour les couches moyennes, aussi pour les membres du parti qui sont devenus milliardaires.

Il se pourrait bien toutefois que la donne change un peu car la baisse de croissance de la Chine se traduit par une crise de l’emploi et du pouvoir d’achat. Cela en raison du fait que les pays réceptacles des exportations chinoises n’acceptent plus des exportations aussi inégalitaires vis-à-vis des aspects sociaux, sanitaires ou environnementaux.

C’est  peut-être au moment où la Chine apparaît après 70 ans de régime communiste au mieux de sa forme que pourrait bien s’amorcer les difficultés car aucune idéologie n’a jamais réussi jusqu’alors  à maintenir les hommes sous le joug d’une dictature. Il faudra toutefois se méfier des velléités de la Chine à exporter leur modèle en prenant en particulier le contrôle des informations et de la pensée des citoyens via les nouvelles technologies notamment la 5G.

 

Démocratie: «Soyons sérieux…». ( Vincent Lamkin)

Démocratie: «Soyons sérieux…». ( Vincent Lamkin)

 

 Vincent Lamkin, associé fondateur de l’agence Comfluence, co-Président d’Opinion Valley considère que la société manque de sérieux.

Un  article intéressant mais qui légitime le changement au nom d’ un « sérieux »  dont l’auteur ne définit pas grand chose. des arguments de sociologue  non sans fondement  mais trop mâtinés de philosophie publicitaire au service du matérialisme.  La  référence « littéraire  » à Frédéric Beigbeder hypothèque la pertinence  de la réflexion.  ( tribune dans l’Opinion)

 

Tribune:  

« En 1963, Vladimir Jankélévitch publia une belle réflexion sur le temps et l’action, dans un essai intitulé L’aventure, l’ennui, le sérieux. Trois mots qui sonnent sans doute étrangement aux oreilles de nos contemporains, tant ils résument l’envers des aspirations qui gouvernent nos sociétés occidentales. Des garantiesdes loisirs et du fun : n’est-ce pas là en effet désormais l’essentiel du programme ? Osons voir dans ces trois « états » un utile contrepoids… Matière à formater des vœux pour l’année qui vient.

La société, au nom de la prévention, ne cesse de nous mettre en garde […]. La prudence devient l’autre nom de l’affolement », écrit Pascal Bruckner dans son dernier essai, Une brève éternité.

Peu à peu, avec les meilleures intentions du monde, nos sociétés ont pris en grippe l’inconnu, et avec lui toute forme d’incertitude. Cela ne les rend ni plus heureuses, ni plus sereines. L’avenir, qui n’est jamais écrit, semble en effet n’avoir plus que deux portes de sortie : l’apocalypse ou un futurisme technologique déshumanisé…

Il ne s’agit pas ici de faire l’apologie de l’inconséquence et d’ignorer les dangers quand on les sait, mais de se souvenir que vivre c’est aussi honorer une part d’incertitude et d’inconnu, et de savoir y faire face avec courage et curiosité. La valeur de nos décisions est aussi à ce prix. En ce sens, la vie est une aventure à vivre.

Passant d’une providence extatique hasardeuse à une providence étatique escomptée infaillible, l’Homme moderne veut dormir sur ses deux oreilles. C’est un progrès certes, à la condition que nos responsabilités individuelles et nos libertés fondamentales ne soient pas réduites à quémander des droits et des garanties qui tombent dont on ne sait quel ciel. Que des adolescents se préoccupent de leur retraite, comme si elle était le cap de leur vie, doit nous interroger sur notre société.

Car doit régner désormais la programmation et la sécurisation de nos destinées. Il ne s’agit plus de partir à l’aventure mais de dérouler un programme préétabli dans lequel ne sont bienvenues que les surprises balisées. L’aventure, il y a des bouquets TV et des séries pour ça !

 

Pas plus que l’aventure, l’ennui ne saurait être une fin en soi ou un idéal. Mais c’est, là aussi, en miroir de notre époque qu’il est intéressant d’en méditer la valeur et le sens, face à la montée d’un totalitarisme de la connexion permanente.

L’enfant que je fus a une dette envers l’ennui : une dette de rêve, d’imagination, de créativité, de relation sensible au réel et au temps. Les enfants ne regardent plus beaucoup le paysage en voiture et ils ne s’ennuient plus à table : smartphones et tablettes leur tiennent lieu de réel et de possible.

Les adultes ne sont pas en reste. Les technologies, la société du spectacle et de l’information continue nous sur-sollicitent. Les stimulis sont à la mesure de nos conditionnements et de nos certitudes. Que l’on s’emporte, que l’on s’émeuve, que l’on s’engage, tout cela a le goût programmé d’un jeu de rôles, dans le champ fermé des possibles d’un jeu vidéo.

S’affranchir de ces occupations-réflexes qui banalisent nos émotions, stérilisent notre créativité, formatent nos attitudes, pour reprendre le contrôle d’un temps vierge sans savoir immédiatement qu’en faire et qu’en penser, est salubre. « L’esprit pur de la vie en fuite avec le temps » écrivit jadis Pierre Louÿs…

 On n’aime pas s’ennuyer mais l’on aime rire, peut-être pour ne pas s’ennuyer… Dans son dernier livre, où un smiley tient lieu de titre, Frédéric Beigbeder dénonce ces tribunaux populaires et médiatiques du rire institutionnalisé ainsi que le nihilisme que finit par générer le passage à la toise de la grosse blague qui tâche tout ce qui passe… Il ne s’agit pas non plus ici de condamner le rire libérateur, comme le fait Jorge de Burgos dans Le Nom de la Rose – l’humour et l’ironie sont bien sûr des armes de construction massive de notre esprit critique. Reste que la montée des populismes, la défiance généralisée envers les élites, le dégagisme et la pratique désinvolte d’un cynisme sans horizon sont aussi nourris par cette société-là.

Le sérieux ne s’oppose pas au rire mais à la perte de rationalité, de rigueur et d’intégrité intellectuelle dans l’appréhension du réel – que ce soit par crédulité, par aveuglement, par superstition, par malhonnêteté intellectuelle.

Que des vérités scientifiques soient concurrencées par des âneries qu’on croyaient reléguées dans le bazar des superstitions ou des croyances ancestrales nous invite à penser que le sérieux n’est pas une aventure ennuyeuse !

Vincent Lamkin, associé fondateur de l’agence Comfluence, co-Président d’Opinion Valley.

Démocratie – Chaînes Télés info continue : trop de faux experts et trop de discussions de bistrot

Démocratie  - Chaînes Télés  info continue : trop de faux experts et trop  de discussions  de bistrot

Nouvelle baisse d’audience du fait surtout de la médiocrité des lignes éditoriales.  On a  confirmation tous les jours  de la faiblesse du contenu  de la plupart des chaines d’information en continu. Des chaines qui diffusent des images  avec des commentaires approximatifs, contradictoires voire fantaisistes.  Et quand on invite un gréviste ou un gilet jaune, c’est  encore pire car on tombe alors dans la caricature du tribunal des « élites » forcément légitimistes avec en face un grande gueule en manque d’arguments. En cause   sans doute, le côté répétitif des infos toutes les heures ou les demi-heures. Mais aussi une ligne éditoriale qui s’appuie sur des plateaux télé composés souvent de pseudos experts et  de vieilles barbes qui ont tendance à radoter. On comprend évidemment les difficultés à trouver l’équilibre économique car les bons journalistes, les bons animateurs et les bons intervenants ont un prix. Alors trop souvent on fait appel à des intervenants gratuits, facilement disponibles avec un très fort pourcentage de vieux experts, souvent grassouillets à force de fréquenter les dîners mondains,  qui radotent et où qui n’ont pas produit d’études, de recherche plus généralement de travaux pratiques depuis plusieurs dizaines d’années ( de temps en temps un bouquin écrit en fait par un thésard ou un nègre!). On complète avec un deux personnes  sans aucune compétence, un sociologue, un journaliste, un écrivain, un cinéaste ;   il ne manque plus que Madame Soleil !    Trois chaînes d’info dominent. Il y a BFM, LCI et C news. France Info présentant la particularité d’être un peu trop le copier coller de la radio.  Sur les chaînes généralistes, la fréquentation  peut tourner pour la meilleure autour de 5 millions de téléspectateurs celle de la meilleure chaîne d’info continue atteint 250 000 pour BFM autour de 200 000 pour LCI et encore moins pour C news. BFM domine et de loin en audience et en qualité de programme. En cause sans doute,  les compétences des animateurs comme par exemple Ruth Elkrief  tandis que Poivre d’Arvor sur LCI se montre toujours aussi nonchalant et Laurence Ferrari toujours aussi approximative. Les chaînes d’info peinent donc à trouver leur public car le plus souvent elles ne font que délayer de façon un peu médiocre, BFM excepté mais pas toujours, les grands thèmes traités par les généralistes. Beaucoup de choses méritent d’être revues : les formats, les animateurs et les intervenants. Dommage parce que ces chaînes ont au moins l’avantage de disposer de temps pour traiter de manière approfondie les problématiques. Le pire, c’est pendant les fêtes et les vacances. On va chercher dans les placard un animateur endormi, on sollicite -sans doute dans les EPHAD- des vieillards ,on complète avec un sociologue inconnu ( on n’en manque pas puisque ces diplômes de sociologie se distribuent  comme les poignée de mains). Parfois, on ajoute une vielle gloire médiatique qui s’exprime sur un sujet  qu’il ignore totalement  mais qui meuble le plateau.  Et entre deux « débats de bistrot » , on peut illustrer le propos avec  deux poilus tenant un pancarte ou un feu de poubelle.

 

 

Démocratie sociale : l’impossible débat entre réactionnaires et gauchistes

Démocratie  sociale : l’impossible débat entre réactionnaires et gauchistes

 

En France, le débat social est souvent réduit à une caricature entre le point de vue des gauchistes irresponsables  et celui des  bourgeois méprisants. Les chaînes d’info continue se régalent  de ce spectacle de Guignol parce qu’il hystérise  les positions et participe ainsi au théâtre médiatique en quête de sensationnalisme. Il y a quelque chose de dramatiquement théâtral de part et d’autre. D’un côté,  il y a les positions des gauchistes qui s’appuient sur une idéologie révolutionnaire le plus souvent marxiste et de l’autre la droite la plus bête du monde qu’on trouve notamment au Medef, chez certains républicains et dans  la bourgeoisie journalistique.

Une tendance par ailleurs largement représentée dans le parti en marche, sorte de cocktail qui regroupe d’anciens socialistes mollassons en recherche autant d’idéologies que de carrières, de nombreux arrivistes sortis d’on ne sait où et d’anciens républicains psychorigides comme le Premier ministre par exemple. Des deux côtés, les positions obéissent davantage à des postures idéologiques qu’à une prise en compte de l’intérêt général. Certains leaders gauchistes vont même jusqu’à reconnaître que leur véritable objectif est la révolution ( et sans doute derrière un régime de type communiste comme peut-être en Chine où au Venezuela). De l’autre côté, on affirme sans vergogne, qu’il faut préserver les intérêts financiers des plus favorisés. Ainsi sur la question de l’âge de la retraite, les positions sont inconciliables.

Les républicains ( pourtant contredits par leur électorat dans les sondages) souhaitent un report de cet âge à 65 ans tandis que des gauchistes défendent des départs anticipés autour de 55 ans dans les régimes spéciaux. Deux positions complètement idiotes et injustes. La généralisation de la retraite à 65 ans est en effet complètement impossible pour certaines catégories sociales dont  les conditions de travail sont particulièrement difficiles voire accidentogènes. Pour cette catégorie, un âge de 60 ans est déjà très limite. En outre,  entre 60 et 65 ans, seuls 25 % sont encore actifs, les autres sont soit au chômage, soit en maladie, soit sans ressources autres que les aides sociales.

La posture des gauchistes n’est ni réaliste, ni juste socialement. Les gauchistes  raisonnent par corporation, par statut et souhaitent  le maintien de la retraite autour de 55 ans y compris pour des sédentaires qui ont passé toute leur carrière dans les bureaux et qui n’ont pas été soumis à des contraintes de pénibilité. D’un côté, ces gauchistes veulent ignorer totalement l’environnement économique et financier, de  l’autre, les réactionnaires agitent le chiffon rouge de la faillite budgétaire pour mieux protéger les intérêts des privilégiés. Dans cet affrontement caricatural, il y a peu de place pour les syndicats de salariés réformistes et pour un patronat modéré.

Il faut ajouter à cela le manque de culture économique générale aussi bien des gauchistes que des journalistes et autres experts dont beaucoup se contentent de propos de bistrot. Bref un débat assez lamentable, pas au niveau des enjeux ; un débat qui cumule  la caricature, l’incompétence et l’hypocrisie. Une situation pas tellement étonnante dans la mesure où la France cultive toujours la maladie du centralisme théocratique, les méthodes de l’ancien régime et refuse délibérément un paritarisme qui priverait de leurs pouvoirs les technocrates. De part et d’autre, ont fait ainsi émerger les plus radicaux, les plus forts en gueule et les plus incompétents. Pas étonnant qu’ avec de tels interlocuteurs la France soit presque ingouvernable.

« Refuser la violence, incompatible avec la démocratie sociale » (Catherine Nave-Bekhti, CFDT)

« Refuser la violence, incompatible avec la démocratie sociale  » (Catherine Nave-Bekhti, CFDT)

 

Catherine Nave-Bekhti, Professeure de sciences économiques et sociales ,secrétaire générale de la fédération SGEN-CFDT dénonce la violence come moyen d’action syndicale. Après la violation des locaux de la CFDT, Catherine Nave-Bekhti analyse, dans une tribune au « Monde », la portée symbolique de cet acte et rappelle que démocratie sociale et violence ne font pas bon ménage.

Tribune.

 

«  Le 17 janvier 2020, une nouvelle fois, les locaux de la confédération CFDT ont été l’objet de violences. Ecrire cette phrase, à froid, prendre la mesure de chacun des mots, réaliser que si la façade n’est pas défigurée comme ce fut le cas nuitamment par le passé, l’action a visé directement des personnes. J’écris d’abord « des personnes » car il y a une gradation dans la violence.

Passer de l’atteinte aux biens à l’atteinte aux personnes n’a rien d’anodin. Pour moi, la violence contre autrui comporte une part de négation, dans l’autre, de ce que nous avons tous et toutes en partage : humanité commune, capacité d’écoute et de débat, non pas d’abord pour s’affronter, mais comprendre.

Donc, oui, je suis choquée que des militants aient choisi de venir pour insulter, bousculer, bref, intimider et agresser des salariés et militants CFDT. Ceux qui pensent qu’on s’habitue à la violence, ceux qui pensent que la violence est une option minimisent les faits, minimisent le vécu de celles et ceux qui ont subi ces agissements. Je pense à ces militants et salariés.

Je sais que cela peut laisser des traces. Solidaire d’elles et eux, fière de partager le même engagement. Ils savent le soutien des militants de toute la CFDT. Notre cohésion interne politique mais aussi tissée de nos débats parfois vifs contribuera à la résilience, je l’espère.

Il y a les faits. Et puis, il y a les mots pour en parler, et ceux-là blessent ou inquiètent aussi. Minimisation ou diversion alimentent l’insupportable justification de la violence. A la CFDT, nous serions une bande de naïfs découvrant que la violence existe. Evidemment non. Militants engagés, nous savons que notre société est abîmée par des violences, et en particulier par l’injustice sociale, les inégalités, le poids de leur reproduction.

Notre tendance, par conviction, par volonté d’incarner les valeurs que nous proclamons, est de refuser la violence, de chercher à la faire reculer. Nous ne considérons pas que la violence physique ou verbale est une modalité légitime de débat et d’action syndicale en démocratie (je reviendrai sur l’ajout de cette précision). Le désaccord, pour nous, ne justifie pas le recours à la violence.

Les insultes homophobes, les slogans ou insultes sexistes, le mot de « collabo » craché à la face de militants qu’on ne peut soupçonner de fascisme ou de racisme, les violences contre des lieux en pleine connaissance qu’ils ne sont pas vides, tout cela est inadmissible. Je l’ai parfois subi, j’en ai des témoignages anciens ou récents. Des militants CFDT les subissent depuis plusieurs semaines, je ne m’y résous pas, je ne banalise pas, je ne m’habitue pas. »

 

Social- Conflit des Retraites : la légitimité de la CFDT est celle de la démocratie

Social- Conflit des Retraites : la légitimité de la CFDT est celle de la démocratie

 

Plusieurs responsables  gauchistes (de Sud ou de la CGT notamment), contestent le droit de la CFDT à s’immiscer dans la gestion de la question des retraites. Ils n’hésitent  pas d’ailleurs à utiliser des discours et des moyens de type stalinien pour tenter d’empêcher la CFDT de jouer son rôle.

 

La légitimité de la CFDT pourtant indiscutable. D’abord il faut signaler  à ces militants gauchistes que les organisations réformistes sont majoritaires en France et que la CFDT est devenue le premier syndicat. Le concept même de régime universel des retraites avec concurremment la suppression des régimes spéciaux est une idée de la CFDT qui milite pour davantage de justice sociale.

 

Les discours staliniens et les actions complètement irresponsables aussi bien des militants gauchistes que des organisations radicales sont en train de tuer encore un peu plus le syndicalisme. Un mouvement déjà largement discrédité précisément du fait de l’incompétence et de l’irresponsabilité de dirigeants qui systématiquement conduisent le mouvement social dans le mur.

 

En cause, aussi la personnalité des dirigeants dont beaucoup ignorent tout de la complexité des dossiers et qui masquent leur incompétence par le simplisme et la radicalité de leur position. La médiocrité de certains syndicats ne peut attirer que des militants médiocres , une sorte  de cercle non vertueux infernal.

 

Société-La démocratie à l’ère néandertalienne ( Gaston Bessay, expert en prospective)

Société-La   démocratie à l’ère néandertalienne ( Gaston Bessay, expert en prospective)

 

Il est clair que les démocraties connaissent une crise existentielle relativement inquiétante quand cela  conduit au repli nationaliste sur le plan économique, social et culturel. Tous les conflits, toutes les guerres ont commencé de cette manière. La crise est double, à la fois économique mais aussi identitaire avec une interaction entre ces deux facteurs explicatifs. Le rétrécissement géographique ne peut évidemment constituer une perspective d’évolution sociétale. Pourtant certains prônent un retour au nationalisme et réussissent même à se faire élire sur cette promesse illusoire et dangereuse. En cause sans doute, l’incapacité des citoyens et des populations à comprendre les évolutions économiques, technologiques, sociales et culturelles. Des évolutions d’ordre systémique et qui affectent  l’ensemble de la planète. Malheureusement cette incapacité concerne  aussi une grande partie des classes dirigeantes organisées en oligarchie et dont l’accès au pouvoir prime et de loin sur l’objet même du mandat qui devrait normalement exclusivement viser le service de l’intérêt général. Il faut dire que les transformations de tous ordres constituent des éléments anxiogènes pour une grande partie des populations et nourrissent la mélancolie d’un passé supposé meilleur qu’aujourd’hui voire du déclinisme. La frilosité voire  le refus du changement peut se comprendre dans la mesure où nos sociétés ont connu davantage de changements en une cinquantaine d’années que pendant des siècles et des millénaires. En outre,  le processus d’évolution s’est encore accéléré au cours des 10 à 20 dernières années. Sur le plan économique,  les changements affectent à la fois la nature des biens mais aussi leur mode de production et de distribution. Témoin, l’évolution des populations actives. En 1800 l’agriculture occupée 75 % des Français, en 1900 autour de 40 %, en 1970, 10 %, aujourd’hui moins de 4 %. Pour l’industrie dans les années 50, le secteur occupait  environ 40 % de la population, aujourd’hui en France c’est environ 10 %. Par contre les services se sont considérablement développés pour représenter à peu près 80 % des emplois aujourd’hui. Des mutations qui bouleversent évidemment les activités, les qualifications les emplois aussi leur localisation.- D’une certaine façon, l’économie s’est à la fois dématérialisée et internationalisée avec des processus de production et de distribution de plus en plus complexes à telle enseigne qu’il est bien difficile de savoir quelles sont les produits réellement français tellement sont imbriquées les éléments des modes de production. L’autre facteur explicatif marquant lié aux autres est l’émergence des pays en développement dont beaucoup étaient condamnés à la quasi famine il y a une cinquantaine d’années et qui commencent à accéder à des niveaux de vie plus décents. Des pays qui deviennent parfois concurrents et qui contraignent les anciens pays occidentaux à se  spécialiser  sur des productions à plus forte valeur ajoutée. Des pays concurrents mais aussi clients qui achètent les biens de l’industrie aéronautique, spatiale, navale, automobile, ferroviaire, nucléaire ou encore du BTP et de l’armement. Progressivement, ces pays s’approprient aussi certaines techniques ce qui contraint les pays occidentaux à de nouveaux progrès technologiques. Finalement, ces échanges internationaux participent du progrès économique et social global sous réserve toutefois que les balances commerciales soient équilibrées, ce qui est loin d’être le cas pour la France dont la balance des échanges de biens est dramatiquement dans le rouge. Cela en raison des rigidités structurelles propres au pays. Notons aussi que la financiarisation des économies a largement déplacé les centres de décision et de répartition des richesses. Des mutations qui ont cependant permis un accès beaucoup plus large à des produits et services qui satisfont de nouveaux besoins. Même si on peut –et-on doit- contester l’utilité de certains produits ou de leurs conditions de production et d’utilisation qui portent atteinte à la santé et à l’environnement.  Pour l’avenir, 50 % des  emplois pourraient être supprimés ou transformés dans les 30 ans mais en même temps à peu près la moitié des nouveaux produits et services sont aujourd’hui inconnus. Face à toutes ces mutations, trois  grandes perspectives politiques émergent, soit le laisser aller qui laisse au seul marché le soin de réguler, soit le repli sur les frontières intérieures, soit une régulation qui prenne en compte la dynamique des marchés en même temps que l’intérêt général. Un dernier équilibre particulièrement difficile à trouver qui exige une grande compétence économique, aussi du courage. Il faudrait évidemment développer de manière autrement plus complète les phénomènes décrits précédemment. Du coup faute de compréhension, les populations fragilisées se réfugient  dans les discours démagogiques, simplistes, nationalistes voire xénophobes. Dernier exemple en date en Grande-Bretagne avec le vote du Brexit, celui de l’élection de Trump ou la popularité de Poutine en Russie ,  pays pourtant en pleine crise socio économique. En face de ces changements, la démocratie a peu évolué. Elle se réduit essentiellement au dépôt d’un bulletin de vote tous les quatre à cinq ans. Le plus souvent les prétendants au pouvoir ne peuvent évidemment mettre en œuvre leurs programmes démagogiques , ce qui nourrit la défiance de l’opinion vis-à-vis des systèmes politiques mais une opinion qui se rabat alors sur les candidats les plus protestataires  aux programmes les plus  illusoires engendrant à leur tour de nouvelles désillusions quand ces candidats sont élus. Il est clair qu’une autre forme de démocratie caractérisée par son interactivité reste à mettre en œuvre pour être en adéquation avec l’ampleur des bouleversements en cours et le rythme des changements. Or depuis un siècle les modalités de cette démocratie n’ont pas bougé d’un iota face aux mutations économiques, sociales, environnementales et plus généralement sociétales. La monarchie républicaine constitue le modèle de référence avec sa déclinaison dans les baronnies locales. D’une certaine manière la démocratie demeure à l’ère  néandertalienne.

 

Conflit des Retraites : la légitimité de la CFDT est celle de la démocratie

Conflit des Retraites : la légitimité de la CFDT est celle de la démocratie

 

Plusieurs responsables  gauchistes (de Sud ou de la CGT notamment), contestent le droit de la CFDT à s’immiscer dans la gestion de la question des retraites. Ils n’hésitent  pas d’ailleurs à utiliser des discours et des moyens de type stalinien pour tenter d’empêcher la CFDT de jouer son rôle.

La légitimité de la CFDT pourtant indiscutable. D’abord il faut signaler  à ces militants gauchistes que les organisations réformistes sont majoritaires en France et que la CFDT est devenue le premier syndicat. Le concept même de régime universel des retraites avec concurremment la suppression des régimes spéciaux est une idée de la CFDT qui milite pour davantage de justice sociale.

 

Les discours staliniens et les actions complètement irresponsables aussi bien des militants gauchistes que les organisations radicales sont en train de tuer encore un peu plus le mouvement syndical. Un mouvement déjà largement discrédité précisément du fait de l’incompétence et de l’irresponsabilité de dirigeants qui systématiquement conduisent le mouvement social dans le mur.

 

En cause, aussi la personnalité des dirigeants dont beaucoup ignorent tout de la complexité des dossiers et qui masquent leur incompétence par le simplisme et la radicalité de leur position. La médiocrité de certains syndicats ne peut attirer que des militants médiocres , une sorte  de cercle non vertueux infernal.

 

Société- Violences: une conséquences de la caricature de démocratie

Société- Violences: une conséquences de la caricature de démocratie

 

 

 

Les phénomènes de violence sont pas nouveaux dans la société. Sur  le long terme, le taux de violence a tendance à nettement se réduire avec l’élévation du niveau d’éducation. Toutefois, ces évolutions ne sont pas linéaires, elles subissent  notamment des à-coups avec la montée de contradictions y compris dans les pays développés. C’est le cas depuis quelques décennies. En cause, la complexité et l’intensité de la crise dans les domaines économiques, sociaux et sociétaux dont les aspects systémiques sont mal appréciés voire ignorés. Pour parler simplement, la société est encore trop souvent abordée comme un saucisson par tranche dans l’ignorance ou le mépris des interactions entre les différents champs. La crise est aussi identitaire, une crise culturelle, politique et démocratique. C’est la crise au sens de Gramsci dans la mesure  où les anciens modèles sont condamnés à l’obsolescence alors que  les nouveaux modèles n’ont pas encore émergé de manière significative. En matière de démocratie, il est clair que le modèle collectiviste , socialiste ou communiste est mort. Il n’est en application que dans les pays qui l’imposent par la dictature. De la même manière, l’ultralibéralisme qui répand partout la domination de la financiarisation mondialisée à  toute la société va également droit dans le mur non seulement du fait qu’il met en cause les principes de justice mais aussi parce qu’il  se heurte à la prise en compte de la problématique environnementale. En France depuis quelques années les violences enregistrent une poussée de fièvre, violences physiques et  verbales . Les exemples plus récents concernent les gilets jaunes, les banlieues ou encore certaines actions contre la réforme des retraites.

 

.Selon l’OMS, la violence est l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès. Il y a bien sûr la violence interpersonnelle, violences contre les personnes, mais aussi les violences politiques et économiques. Elles peuvent être physiques, morales encore psychologiques .

 

La responsabilité peut être imputée à des groupes, à l’Etat ou à des individus. Certains grands penseurs comme Marx, Engels plus récemment Bourdieu, et bien d’autres, ont théorisé le contenu de la violence, ses causes et même parfois sa légitimité.

Reste que dans nos sociétés développées, la violence constitue un déni des règles démocratiques. Le problème est cependant de savoir quelles sont les causes de ce déni démocratique. En fait, de nombreux champs de la société ont évolué, l’économie, les technologies, la médecine, l’éducation. Par contre la démocratie, elle ,est restée au stade quasi néandertalien. En gros pour résumer, elle se limite  au  dépôt d’un bulletin de vote dans l’urne une fois tous les cinq ans .

En outre, le choix des candidats est totalement préempté par des groupes de pressions notamment financiers. Pour le vérifier , il suffit de constater l’envolée du coût des campagnes électorales notamment de la principale à savoir: l’élection présidentielle. Théoriquement pour cette élection l’enveloppe est limitée à 10 millions mais les candidats dépensent trois à quatre fois plus. Bref, le marketing politique à l’américaine a gagné la France et bien d’autres pays. La plus grande contradiction de la démocratie, c’est que le plus souvent les électeurs ne votent pas pour un candidat mais contre celui qu’ils ne souhaitent pas. Une sorte d’élection par défaut ; quand ce n’est pas le cas , ces sélections s’appuient sur des programmes démagogiques,  populistes voire xénophobes.

Depuis plusieurs élections présidentielles, les présidents élus en France  le sont par défaut du fait du rejet du Front  national. Chaque président n’a représenté en son temps qu’une base électorale de 20 à 25 %. Ce qui provoque ensuite le  rejet d’orientation qui n’ont nullement été approuvées politiquement lors du vote. Du coup, l’autorité politique- et même l’autorité de l’État -se trouve largement contestée avec des phénomènes de violence récurrents s’attaquant aussi bien aux biens publics, aux biens privés( le rituel d’incendie de voitures dans les banlieues,  les vitrines des commerçants) qu’aux personnes. Les parties politiques et syndicats d’extrême-gauche se sont engouffrés dans cette brèche de la violence depuis quelques années pour tenter de compenser le poids de leurs faiblesses politiques dans les urnes. Par ailleurs parfois des exclus de la transformation  économique plus ou moins manipulés par des leaders irresponsables se livrent aussi à certaines violences . Il y a des raisons objectives qui peuvent permettre comprendre ces violences sans pour autant les admettre. Car fondamentalement ce qui est en cause, c’est un fonctionnement démocratique qui ne permet pas de tendre vers un intérêt général prenant en compte tout autant le concept d’efficacité que  de justice. De ce point de vue, les tares constatées au plan national se produisent aussi au plan local où des  petits barons confondent aussi trop souvent leur intérêt personnel et  l’intérêt collectif. Enfin la démocratie est affectée par le fait que certains technocrates ont transformé le mandat électif en métier. Mais inversement des candidats venus de nulle part, dits de la société civile, n’ont pas fait la preuve de leur compétence et encore moins de leur légitimité politique. Et ce ne sont pas des pseudo conventions citoyennes de personnes choisies au hasard qui vont combler ce déficit et surmonter ces contradictions fondamentales.

Violences: une conséquences de la caricature de démocratie

Violences: une conséquences de la caricature de démocratie

 

 

 

Les phénomènes de violence sont pas nouveaux dans la société. Sur  le long terme, le taux de violence a tendance à nettement se réduire avec l’élévation du niveau d’éducation. Toutefois, ces révolutions ne sont pas linéaires, elles subissent  notamment des à-coups avec la montée de contradictions y compris dans les pays développés. C’est le cas depuis quelques décennies. En cause, la complexité et l’intensité de la crise dans les domaines économiques, sociaux et sociétaux dont les aspects systémiques sont mal appréciés voire ignorés. Pour parler simplement, la société est encore trop souvent abordée comme un saucisson par tranche dans l’ignorance ou le mépris des interactions entre les différents champs. La crise est aussi identitaire, une crise culturelle, politique et démocratique. C’est la crise au sens de Gramsci dans la mesure  où les anciens modèles sont condamnés à l’obsolescence alors que  les nouveaux modèles n’ont pas encore émergé de manière significative. En matière de démocratie, il est clair que le modèle collectiviste , socialiste ou communiste est mort. Il n’est plus en application que dans les pays qui l’imposent par la dictature. De la même manière, l’ultralibéralisme qui répand partout la domination de la financiarisation mondialisée à  toute la société va également droit dans le mur non seulement du fait qu’il met en cause les principes de justice mais aussi parce qu’il  se heurte à la prise en compte de la problématique environnementale. En France depuis quelques années les violences enregistrent une poussée de fièvre, violences physiques et  verbales . Les exemples plus récents concernent les gilets jaunes, les banlieues ou encore certaines actions contre la réforme des retraites.

.Selon l’OMS, la violence est l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès. Il y a bien sûr la violence interpersonnelle, violences contre les personnes, mais aussi les violences politiques et économiques. Elles peuvent être physiques, morales encore psychologiques .

 La responsabilité peut être imputée à des groupes, à l’état ou à des individus. . Certains grands penseurs comme Marx, Engels plus récemment Bourdieu et bien d’autres ont théorisé le contenu de la violence, ses causes et même parfois sa légitimité.

Reste que dans nos sociétés développées, la violence constitue un déni des règles démocratiques. Le problème est cependant de savoir quelles sont les causes de ce déni démocratique. En fait, de nombreux champs de la société ont évolué, l’économie, les technologies, la médecine, l’éducation. par, contre la démocratie, elle ,est restée au stade quasi néandertalien. En gros pour résumer elle se limite  au  dépôt d’un bulletin de vote dans l’urne une fois tous les cinq ans .

En outre, le choix des candidats est totalement préempté par des groupes de pressions notamment financiers. Pour le vérifier , il suffit de constater l’envolée du coût des campagnes électorales notamment de la principale à savoir l’élection présidentielle. Théoriquement pour cette élection l’enveloppe est limitée à 10 millions mais les candidats dépensent trois à quatre fois plus. Bref, le marketing politique à l’américaine a gagné la France et bien d’autres pays. La plus grande contradiction de la démocratie, c’est que le plus souvent les électeurs ne votent pas pour un candidat mais contre celui qu’ils ne souhaitent pas. Une sorte d’élection par défaut ; quand ce n’est pas le cas , ces sélections s’appuient sur des programmes démagogiques,  populistes voire xénophobes.

Depuis plusieurs élections présidentielles, les présidents élus en France  le sont par défaut du fait du rejet du Front  national. Chaque président n’a représenté en son temps qu’une base électorale de 20 à 25 %. Ce qui provoque ensuite le  rejet d’orientation qui n’ont nullement été approuvées politiquement lors du vote. Du coup, l’autorité politique- et même l’autorité de l’État -se trouve largement contestée avec des phénomènes de violence récurrents s’attaquant aussi bien aux bien publics, aux biens privés( le rituel d’incendie de voiture dans les banlieues es vitrines des commerçants)) qu’aux personnes. Les parties politiques et syndicats d’extrême-gauche se sont engouffrés dans cette brèche de la violence depuis quelques années pour tenter de compenser le poids de leurs faiblesses politiques dans les urnes. Par ailleurs parfois des exclus de la transformation  économique plus ou moins manipulés par des leaders irresponsables se livrent aussi à certaines violences . Il y a des raisons objectives qui peuvent permettre comprendre ces violences sans pour autant les admettre. Car fondamentalement ce qui est en cause, c’est un fonctionnement démocratique qui ne permet pas de tendre vers un intérêt général prenant en compte tout autant le concept d’efficacité que  de justice. De ce point de vue, les tares constatées au plan national se produisent aussi au plan local où des  petits barons confondent aussi trop souvent leur intérêt personnel et  l’intérêt collectif. Enfin la démocratie est affectée par le fait que certains technocrates ont transformé le mandat électif en métier. Mais inversement des candidats venus de nulle part, dits de la société civile, n’ont pas fait la preuve de leur compétence et encore moins de leur légitimité politique. Et ce ne sont pas des pseudo conventions citoyennes de personnes choisies au hasard qui vont combler ce déficit et surmonter ces contradictions fondamentales.

La démocratie à l’ère néandertalienne

La   démocratie à l’ère néandertalienne

 

Il est clair que les démocraties connaissent une crise existentielle relativement inquiétante quand cela  conduit au repli nationaliste sur le plan économique, social et culturel. Tous les conflits, toutes les guerres ont commencé de cette manière. La crise est double, à la fois économique mais aussi identitaire avec une interaction entre ces deux facteurs explicatifs. Le rétrécissement géographique ne peut évidemment constituer une perspective d’évolution sociétale. Pourtant certains prônent un retour au nationalisme et réussissent même à se faire élire sur cette promesse illusoire et dangereuse. En cause sans doute, l’incapacité des citoyens et des populations à comprendre les évolutions économiques, technologiques, sociales et culturelles. Des évolutions d’ordre systémique et qui affectent  l’ensemble de la planète. Malheureusement cette incapacité concerne  aussi une grande partie des classes dirigeantes organisées en oligarchie et dont l’accès au pouvoir prime et de loin sur l’objet même du mandat qui devrait normalement exclusivement viser le service de l’intérêt général. Il faut dire que les transformations de tous ordres constituent des éléments anxiogènes pour une grande partie des populations et nourrissent la mélancolie d’un passé supposé meilleur qu’aujourd’hui voire du déclinisme. La frilosité voire  le refus du changement peut se comprendre dans la mesure où nos sociétés ont connu davantage de changements en une cinquantaine d’années que pendant des siècles et des millénaires. En outre,  le processus d’évolution s’est encore accéléré au cours des 10 à 20 dernières années. Sur le plan économique,  les changements affectent à la fois la nature des biens mais aussi leur mode de production et de distribution. Témoin, l’évolution des populations actives. En 1800 l’agriculture occupée 75 % des Français, en 1900 autour de 40 %, en 1970, 10 %, aujourd’hui moins de 4 %. Pour l’industrie dans les années 50, le secteur occupait  environ 40 % de la population, aujourd’hui en France c’est environ 10 %. Par contre les services se sont considérablement développés pour représenter à peu près 80 % des emplois aujourd’hui. Des mutations qui bouleversent évidemment les activités, les qualifications les emplois aussi leur localisation.- D’une certaine façon, l’économie s’est à la fois dématérialisée et internationalisée avec des processus de production et de distribution de plus en plus complexes à telle enseigne qu’il est bien difficile de savoir quelles sont les produits réellement français tellement sont imbriquées les éléments des modes de production. L’autre facteur explicatif marquant lié aux autres est l’émergence des pays en développement dont beaucoup étaient condamnés à la quasi famine il y a une cinquantaine d’années et qui commencent à accéder à des niveaux de vie plus décents. Des pays qui deviennent parfois concurrents et qui contraignent les anciens pays occidentaux à se  spécialiser  sur des productions à plus forte valeur ajoutée. Des pays concurrents mais aussi clients qui achètent les biens de l’industrie aéronautique, spatiale, navale, automobile, ferroviaire, nucléaire ou encore du BTP et de l’armement. Progressivement, ces pays s’approprient aussi certaines techniques ce qui contraint les pays occidentaux à de nouveaux progrès technologiques. Finalement ces échanges internationaux participent du progrès économique et social global sous réserve toutefois que les balances commerciales soient équilibrées, ce qui est loin d’être le cas pour la France dont la balance des échanges de biens est dramatiquement dans le rouge. Cela en raison des rigidités structurelles propres au pays. Notons aussi que la financiarisation des économies a largement déplacé les centres de décision et de répartition des richesses. Des mutations qui ont cependant permis un accès beaucoup plus large à des produits et services qui satisfont de nouveaux besoins. Même si on peut –et-on doit- contester l’utilité de certains produits ou de leurs conditions de production et d’utilisation qui portent atteinte à la santé et à l’environnement.  Pour l’avenir, 50 % des  emplois pourraient être supprimés ou transformés dans les 30 ans mais en même temps à peu près la moitié des nouveaux produits et services sont aujourd’hui inconnus. Face à toutes ces mutations, trois  grandes perspectives politiques émergent, soit le laisser aller qui laisse au seul marché le soin de réguler, soit le repli sur les frontières intérieures, soit une régulation qui prenne en compte la dynamique des marchés en même temps que l’intérêt général. Un dernier équilibre particulièrement difficile à trouver qui exige une grande compétence économique, aussi du courage. Il faudrait évidemment développer de manière autrement plus complète les phénomènes décrits précédemment. Du coup faute de compréhension, les populations fragilisées se réfugient  dans les discours démagogiques, simplistes, nationalistes voire xénophobes. Dernier exemple en date en Grande-Bretagne avec le vote du Brexit, celui de l’élection de Trump ou la popularité de Poutine en Russie ,  pays pourtant en pleine crise socio économique. En face de ces changements, la démocratie a peu évolué. Elle se réduit essentiellement au dépôt d’un bulletin de vote tous les quatre à cinq ans. Le plus souvent les prétendants au pouvoir ne peuvent évidemment mettre en œuvre leurs programmes démagogiques , ce qui nourrit la défiance de l’opinion vis-à-vis des systèmes politiques mais une opinion qui se rabat alors sur les candidats les plus protestataires  aux programmes les plus  illusoires engendrant à leur tour de nouvelles désillusions quand ces candidats sont élus. Il est clair qu’une autre forme de démocratie caractérisée par son interactivité reste à mettre en œuvre pour être en adéquation avec l’ampleur des bouleversements en cours et le rythme des changements. Or depuis un siècle les modalités de cette démocratie n’ont pas bougé d’un iota face aux mutations économiques, sociales, environnementales et plus généralement sociétales. La monarchie républicaine constitue le modèle de référence avec sa déclinaison dans les baronnies locales. D’une certaine manière la démocratie demeure à l’ère  néandertalienne.

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