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Politique-Ce qu’il faut retenir de l’interview d’Emmanuel Macron à la télé : rien !

Politique-Ce qu’il faut retenir de l’interview d’Emmanuel Macron à la télé : rien !

Exercice d’auto félicitation, de contrevérités et de promesses illusoires de la part de Macron qui s’étale partout dans les médias

Impôts:Promesse de coiffeur-Le chef de l’Etat a surtout annoncé vouloir affecter « 2 milliards » d’euros des futures baisses très hypothétiques d’impôts aux classes moyennes d’ici à 2027 , en rappelant avoir déjà demandé au gouvernement de lui faire des « propositions » quant à la manière de les réaliser et de les mettre en œuvre, « quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat ». Le chef de l’Etat avait déjà insisté sur les « classes moyennes » dans un entretien interminable au journal L’Opinion dimanche, citant « ceux qui sont trop riches pour être aidés et pas assez riches pour bien vivre », avec des « revenus entre 1 500 et 2 500 euros » par mois.

Borne reconduite-provisoiremet ? Emmanuel Macron a renouvelé sa confiance en la première ministre, Elisabeth Borne, qui fêtera mardi sa première année à Matignon, alors qu’elle se retrouve contestée par les oppositions mais aussi au sein du camp présidentiel. S’il n’a pas souhaité dire si Mme Borne sera encore à son poste dans un an, laissant cela au cours de « la vie des institutions et [de] la vie politique », il s’est dit « très fier d’avoir nommé Elisabeth Borne il y a un an » et a salué le travail qu’elle a effectué depuis qu’elle est à la tête du gouvernement. « On continue d’agir ; et à mes côtés, Elisabeth Borne agit avec force, détermination et courage », a-t-il affirmé en guise de conclusion de l’interview. Une sorte quand même d’éloges politiques funèbres.

Retraite: entêtement. « Cette réforme, je l’assume », martèle Emmanuel Macron en revenant sur les retraites et l’usage du 49.3
« Oui, je fais ce que j’ai dit », lance le président de la République. « On a un problème de déficit et il faut le combler. (…) Cette réforme était nécessaire, elle crée plus de richesses. Cette réforme, je l’assume », défend le chef de l’Etat, qui justifie par ailleurs l’usage du 49.3. « Contrairement à ce qu’on dit, quand on utilise cet article, qui est constitutionnel, il y a un vote, et donc il y a eu un vote sur ce texte. (…) Et ce vote, le gouvernement l’a emporté, ce qui veut dire qu’il n’y a pas eu de majorité pour le faire tomber. »

Mépris-Le président a ensuite chargé la droite : « Tout le monde s’est débiné, y compris des gens qui, au Parlement, avaient fait campagne aux élections présidentielles, bravaches, derrière les 65 ans. Ils avaient tous fait campagne pour ça. Ils ont dit le contraire quand ils étaient au Parlement. Personne n’a voulu prendre ses responsabilités, comme si, en quelque sorte, ils voulaient tous expliquer aux Français qu’ils vivaient dans un autre monde », a lancé le président.

Inflation : rien. Questionné sur la fin du « trimestre anti-inflation », encouragé par le gouvernement mais qui reste à l’initiative des entreprises de la grande distribution, programmée en juin, le chef de l’Etat a affirmé que « si c’est nécessaire de l’allonger, il [le dispositif] pourra l’être », en raison de la hausse des prix de l’alimentaire qui se poursuit. En avril, elle a atteint 15 % sur un an.

Emmanuel Macron a répété, à l’instar de son ministre de l’économie, Bruno Le Maire, que les négociations commerciales pour fixer les prix de l’alimentaire doivent être avancées et réouvertes afin de s’assurer qu’il n’y ait « pas de marges exceptionnelles » faites par la grande distribution ou les industriels dans ce contexte. « On a des grands groupes, sur certains produits, ils ont vite répercuté la hausse, ils ont moins vite répercuté la baisse », a déploré M. Macron.

S’il a constaté que cette « inflation alimentaire touche tous nos compatriotes », en première ligne desquels « les plus précaires », le président de la République a déclaré espérer que l’inflation alimentaire sera « absorbée d’ici à l’automne, pour, j’espère, revenir dans des terres plus connues et plus normales ».Autrement dit :rien

Ce qu’il faut retenir de l’interview d’Emmanuel Macron: rien !

Ce qu’il faut retenir de l’interview d’Emmanuel Macron: rien !

Exercice d’auto félicitation, de contrevérités et de promesses illusoires de la part de Macron qui s’étale partout dans les médias

Impôts:Promesse de coiffeur-Le chef de l’Etat a surtout annoncé vouloir affecter « 2 milliards » d’euros des futures baisses très hypothétiques d’impôts aux classes moyennes d’ici à 2027 , en rappelant avoir déjà demandé au gouvernement de lui faire des « propositions » quant à la manière de les réaliser et de les mettre en œuvre, « quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat ». Le chef de l’Etat avait déjà insisté sur les « classes moyennes » dans un entretien interminable au journal L’Opinion dimanche, citant « ceux qui sont trop riches pour être aidés et pas assez riches pour bien vivre », avec des « revenus entre 1 500 et 2 500 euros » par mois.

Borne reconduite-provisoiremet ? Emmanuel Macron a renouvelé sa confiance en la première ministre, Elisabeth Borne, qui fêtera mardi sa première année à Matignon, alors qu’elle se retrouve contestée par les oppositions mais aussi au sein du camp présidentiel. S’il n’a pas souhaité dire si Mme Borne sera encore à son poste dans un an, laissant cela au cours de « la vie des institutions et [de] la vie politique », il s’est dit « très fier d’avoir nommé Elisabeth Borne il y a un an » et a salué le travail qu’elle a effectué depuis qu’elle est à la tête du gouvernement. « On continue d’agir ; et à mes côtés, Elisabeth Borne agit avec force, détermination et courage », a-t-il affirmé en guise de conclusion de l’interview. Une sorte quand même d’éloges politiques funèbres.

Retraite: entêtement. « Cette réforme, je l’assume », martèle Emmanuel Macron en revenant sur les retraites et l’usage du 49.3
« Oui, je fais ce que j’ai dit », lance le président de la République. « On a un problème de déficit et il faut le combler. (…) Cette réforme était nécessaire, elle crée plus de richesses. Cette réforme, je l’assume », défend le chef de l’Etat, qui justifie par ailleurs l’usage du 49.3. « Contrairement à ce qu’on dit, quand on utilise cet article, qui est constitutionnel, il y a un vote, et donc il y a eu un vote sur ce texte. (…) Et ce vote, le gouvernement l’a emporté, ce qui veut dire qu’il n’y a pas eu de majorité pour le faire tomber. »

Mépris-Le président a ensuite chargé la droite : « Tout le monde s’est débiné, y compris des gens qui, au Parlement, avaient fait campagne aux élections présidentielles, bravaches, derrière les 65 ans. Ils avaient tous fait campagne pour ça. Ils ont dit le contraire quand ils étaient au Parlement. Personne n’a voulu prendre ses responsabilités, comme si, en quelque sorte, ils voulaient tous expliquer aux Français qu’ils vivaient dans un autre monde », a lancé le président.

Inflation : rien. Questionné sur la fin du « trimestre anti-inflation », encouragé par le gouvernement mais qui reste à l’initiative des entreprises de la grande distribution, programmée en juin, le chef de l’Etat a affirmé que « si c’est nécessaire de l’allonger, il [le dispositif] pourra l’être », en raison de la hausse des prix de l’alimentaire qui se poursuit. En avril, elle a atteint 15 % sur un an.

Emmanuel Macron a répété, à l’instar de son ministre de l’économie, Bruno Le Maire, que les négociations commerciales pour fixer les prix de l’alimentaire doivent être avancées et réouvertes afin de s’assurer qu’il n’y ait « pas de marges exceptionnelles » faites par la grande distribution ou les industriels dans ce contexte. « On a des grands groupes, sur certains produits, ils ont vite répercuté la hausse, ils ont moins vite répercuté la baisse », a déploré M. Macron.

S’il a constaté que cette « inflation alimentaire touche tous nos compatriotes », en première ligne desquels « les plus précaires », le président de la République a déclaré espérer que l’inflation alimentaire sera « absorbée d’ici à l’automne, pour, j’espère, revenir dans des terres plus connues et plus normales ».Autrement dit :rien

Economie-Les insuffisances de la stratégie industrielle d’Emmanuel Macron

Economie-Les insuffisances de la stratégie industrielle d’Emmanuel Macron

Par Anaïs Voy-Gillis, Experte en réindustrialisation souligne les insuffisances de la politique de Macron (dans le Figaro, extrait).

Anaïs Voy-Gillis est docteur en géographie de l’Institut Français de Géopolitique et chercheuse associée à l’IAE de Poitiers. Ses recherches portent sur l’industrie et les enjeux de la réindustrialisation de la France, ainsi que sur la montée des nationalismes en Europe. Elle a notamment publié Vers la renaissance industrielle, co-écrit avec Olivier Lluansi, Ed. Marie B, juin 2020.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a accordé lundi dernier, en marge du Mondial de l’automobile 2022, une interview au journal Les Échos où il clarifie en partie sa vision de l’avenir de l’industrie française et européenne. Si l’exercice apporte des éclairages sur la question du véhicule électrique, des questions majeures restent sans réponse surtout dans un contexte d’inflation forte. En premier lieu, il affirme que «la clé pour nous est de mettre en cohérence nos objectifs climatiques, industriels et de souveraineté» et met l’accent sur la transition du véhicule thermique au véhicule électrique. Or, justement dans ce domaine-là, la souveraineté est nécessairement conditionnelle au regard des points de la chaîne de valeur maîtrisée en Europe. Quatre remarques peuvent être réalisées à cet égard:

1. La nécessité de développer des filières d’approvisionnement en matières premières et matières premières critiques en Europe.
À lire aussi«Comment réindustrialiser la France dans une économie mondialisée ?»
2. La nécessité de développer et de renforcer les filières de recyclage de matières premières, tout en trouvant des leviers pour que les matières recyclées soient à un prix aussi compétitif que les matières neuves. Pour qu’il y ait recyclage il convient également de concevoir des produits qui peuvent l’être facilement et qui permettent un usage de la matière recyclée similaire et éviter ainsi un phénomène de sous-cyclage. Enfin, il faut garder à l’esprit que si ce sujet est clé, le volume de produits recyclables disponibles sur le marché est insuffisant pour répondre à la demande croissante sur certaines matières comme le lithium.

3. Le besoin d’inscrire la question de l’automobile dans une approche plus large qu’est celle de la mobilité, en travaillant sur le développement des transports en commun, notamment dans les zones rurales, et la mobilité douce. La préservation de l’environnement appelle à penser des alternatives aux voitures, et cette réflexion est également à porter dans le domaine du fret avec des réflexions autour d’alternatives au transport routier.
4. Le maintien de la recherche d’alternatives aux véhicules électriques où nous aurions le moyen d’être réellement souverain, ce qui n’est pas le cas des batteries actuelles, et d’avoir un bilan environnemental mieux disant par une plus faible consommation de ressources et de matières.
Il est annoncé un accroissement du déploiement des bornes de recharge, mais on peut se questionner sur la capacité du réseau à fournir l’électricité pour accompagner cette montée en puissance.

Enfin pour améliorer le bilan environnemental des véhicules électriques des réflexions sont à porter sur la taille et le poids des véhicules, ainsi que sur le lieu de production. Il est également dit dans cette interview que «la transition vers l’électrique est créatrice de valeur et d’emplois en France». C’est certainement vrai, mais elle nécessite un effort d’anticipation et de planification pour accompagner les sous-traitants pénalisés par cette conversion. En outre, les destructions et les créations d’emplois ne se feront pas forcément dans les mêmes territoires, ce qui fait que si le bilan global est positif, il peut cacher des bilans locaux plus lourds. Si le président aborde la notion de filière, il convient d’insister que la capacité de la filière à faire preuve de solidarité est clé pour assumer cette transition. Or, les cas récents de fermetures de fonderie peuvent questionner sur la solidarité des grands donneurs d’ordre à l’égard de leurs sous-traitants et sur leur volonté de les accompagner dans ces mutations.

D’autres questions se posent sur la partie infrastructure. Ainsi, il est annoncé un accroissement du déploiement des bornes de recharge, mais on peut se questionner sur la capacité du réseau à fournir l’électricité pour accompagner cette montée en puissance.

Sur les batteries, une filière 100 % française autonome ne sera possible que sur les dernières étapes. L’extraction et le raffinage sont des domaines maîtrisés principalement par la Chine et des entreprises chinoises, sans oublier les ressources que le pays a en interne. Sur les cathodes, les anodes et l’électrolyte, les leaders mondiaux ne sont pas français. Si pour la partie cathode, il y a des grands acteurs européens comme BASF ou Umicore, pour les deux autres il s’agit principalement d’acteurs asiatiques.

Il est également nécessaire de s’inquiéter de l’arrivée sur le marché européen de véhicules électriques chinois qui pourront bénéficier des aides à l’achat. De plus, de potentielles acquisitions de marques européennes sont une possibilité non négligeable. Par ailleurs, la Chine dispose d’une avance technologique sur l’ensemble du bloc batterie. Le contrôle des matières premières sur son territoire ou à l’étranger lui permet de venir prendre des positions clés dans les chaînes de valeur industrielles. Ses réserves en graphite et en lithium lui donnent des capacités industrielles pour la production des anodes et de l’électrolyte des batteries. Ce pays ne concentre pas uniquement sur le produit fini, mais recherche l’autonomie sur l’ensemble des filières industrielles. En la matière, la France et les États membres de l’Union européenne ont encore du chemin à parcourir.

Pour soutenir le développement de l’industrie française et d’éventuelles relocalisations, un des leviers pourrait être un soutien à la demande avec un fléchage vers des produits nationaux et/ou européens. Or, l’Union européenne ne le permet pas aujourd’hui car cela reviendrait à fausser le principe de concurrence libre et non faussée. Une autre mesure serait d’envisager de restreindre l’accès au marché européen avec des conditions sociales ou environnementales avec l’idée qu’on ne peut pas mettre des contraintes sur notre territoire et accepter d’importer des produits non soumis aux mêmes contraintes. Les mesures anti-dumping mises en place par la Commission européenne sont efficaces. Elles ont, par exemple, permis de soutenir l’industrie du vélo en Europe. Sans elles, il n’y aurait certainement pas un renouveau de la production de vélos sur le continent, même si les composants continuent à venir de Chine.

Emmanuel Macron rappelle qu’il plaide pour la souveraineté européenne. Or, au-delà du fait que la souveraineté européenne est une fiction, le cas récent du «bouclier anti-aérien européen» montre toute la difficulté des États européens à adopter une stratégie commune. Le couple franco-allemand, s’il a existé un jour, semble battre de l’aile, ce qui n’est pas de nature à renforcer la cohésion entre les États membres. Or, la guerre économique entre la Chine et les États-Unis, avec l’épisode récent des semi-conducteurs, rappelle toute la nécessité pour l’Union européenne d’avoir une vision industrielle commune, pour réduire sa dépendance.

Les insuffisances de la stratégie industrielle d’Emmanuel Macron

Les insuffisances de la stratégie industrielle d’Emmanuel Macron

Par Anaïs Voy-Gillis, Experte en réindustrialisation souligne les insuffisances de la politique de Macron (dans le Figaro, extrait).

Anaïs Voy-Gillis est docteur en géographie de l’Institut Français de Géopolitique et chercheuse associée à l’IAE de Poitiers. Ses recherches portent sur l’industrie et les enjeux de la réindustrialisation de la France, ainsi que sur la montée des nationalismes en Europe. Elle a notamment publié Vers la renaissance industrielle, co-écrit avec Olivier Lluansi, Ed. Marie B, juin 2020.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a accordé lundi dernier, en marge du Mondial de l’automobile 2022, une interview au journal Les Échos où il clarifie en partie sa vision de l’avenir de l’industrie française et européenne. Si l’exercice apporte des éclairages sur la question du véhicule électrique, des questions majeures restent sans réponse surtout dans un contexte d’inflation forte. En premier lieu, il affirme que «la clé pour nous est de mettre en cohérence nos objectifs climatiques, industriels et de souveraineté» et met l’accent sur la transition du véhicule thermique au véhicule électrique. Or, justement dans ce domaine-là, la souveraineté est nécessairement conditionnelle au regard des points de la chaîne de valeur maîtrisée en Europe. Quatre remarques peuvent être réalisées à cet égard:

1. La nécessité de développer des filières d’approvisionnement en matières premières et matières premières critiques en Europe.
À lire aussi«Comment réindustrialiser la France dans une économie mondialisée ?»
2. La nécessité de développer et de renforcer les filières de recyclage de matières premières, tout en trouvant des leviers pour que les matières recyclées soient à un prix aussi compétitif que les matières neuves. Pour qu’il y ait recyclage il convient également de concevoir des produits qui peuvent l’être facilement et qui permettent un usage de la matière recyclée similaire et éviter ainsi un phénomène de sous-cyclage. Enfin, il faut garder à l’esprit que si ce sujet est clé, le volume de produits recyclables disponibles sur le marché est insuffisant pour répondre à la demande croissante sur certaines matières comme le lithium.

3. Le besoin d’inscrire la question de l’automobile dans une approche plus large qu’est celle de la mobilité, en travaillant sur le développement des transports en commun, notamment dans les zones rurales, et la mobilité douce. La préservation de l’environnement appelle à penser des alternatives aux voitures, et cette réflexion est également à porter dans le domaine du fret avec des réflexions autour d’alternatives au transport routier.
4. Le maintien de la recherche d’alternatives aux véhicules électriques où nous aurions le moyen d’être réellement souverain, ce qui n’est pas le cas des batteries actuelles, et d’avoir un bilan environnemental mieux disant par une plus faible consommation de ressources et de matières.
Il est annoncé un accroissement du déploiement des bornes de recharge, mais on peut se questionner sur la capacité du réseau à fournir l’électricité pour accompagner cette montée en puissance.

Enfin pour améliorer le bilan environnemental des véhicules électriques des réflexions sont à porter sur la taille et le poids des véhicules, ainsi que sur le lieu de production. Il est également dit dans cette interview que «la transition vers l’électrique est créatrice de valeur et d’emplois en France». C’est certainement vrai, mais elle nécessite un effort d’anticipation et de planification pour accompagner les sous-traitants pénalisés par cette conversion. En outre, les destructions et les créations d’emplois ne se feront pas forcément dans les mêmes territoires, ce qui fait que si le bilan global est positif, il peut cacher des bilans locaux plus lourds. Si le président aborde la notion de filière, il convient d’insister que la capacité de la filière à faire preuve de solidarité est clé pour assumer cette transition. Or, les cas récents de fermetures de fonderie peuvent questionner sur la solidarité des grands donneurs d’ordre à l’égard de leurs sous-traitants et sur leur volonté de les accompagner dans ces mutations.

D’autres questions se posent sur la partie infrastructure. Ainsi, il est annoncé un accroissement du déploiement des bornes de recharge, mais on peut se questionner sur la capacité du réseau à fournir l’électricité pour accompagner cette montée en puissance.

Sur les batteries, une filière 100 % française autonome ne sera possible que sur les dernières étapes. L’extraction et le raffinage sont des domaines maîtrisés principalement par la Chine et des entreprises chinoises, sans oublier les ressources que le pays a en interne. Sur les cathodes, les anodes et l’électrolyte, les leaders mondiaux ne sont pas français. Si pour la partie cathode, il y a des grands acteurs européens comme BASF ou Umicore, pour les deux autres il s’agit principalement d’acteurs asiatiques.

Il est également nécessaire de s’inquiéter de l’arrivée sur le marché européen de véhicules électriques chinois qui pourront bénéficier des aides à l’achat. De plus, de potentielles acquisitions de marques européennes sont une possibilité non négligeable. Par ailleurs, la Chine dispose d’une avance technologique sur l’ensemble du bloc batterie. Le contrôle des matières premières sur son territoire ou à l’étranger lui permet de venir prendre des positions clés dans les chaînes de valeur industrielles. Ses réserves en graphite et en lithium lui donnent des capacités industrielles pour la production des anodes et de l’électrolyte des batteries. Ce pays ne concentre pas uniquement sur le produit fini, mais recherche l’autonomie sur l’ensemble des filières industrielles. En la matière, la France et les États membres de l’Union européenne ont encore du chemin à parcourir.

Pour soutenir le développement de l’industrie française et d’éventuelles relocalisations, un des leviers pourrait être un soutien à la demande avec un fléchage vers des produits nationaux et/ou européens. Or, l’Union européenne ne le permet pas aujourd’hui car cela reviendrait à fausser le principe de concurrence libre et non faussée. Une autre mesure serait d’envisager de restreindre l’accès au marché européen avec des conditions sociales ou environnementales avec l’idée qu’on ne peut pas mettre des contraintes sur notre territoire et accepter d’importer des produits non soumis aux mêmes contraintes. Les mesures anti-dumping mises en place par la Commission européenne sont efficaces. Elles ont, par exemple, permis de soutenir l’industrie du vélo en Europe. Sans elles, il n’y aurait certainement pas un renouveau de la production de vélos sur le continent, même si les composants continuent à venir de Chine.

Emmanuel Macron rappelle qu’il plaide pour la souveraineté européenne. Or, au-delà du fait que la souveraineté européenne est une fiction, le cas récent du «bouclier anti-aérien européen» montre toute la difficulté des États européens à adopter une stratégie commune. Le couple franco-allemand, s’il a existé un jour, semble battre de l’aile, ce qui n’est pas de nature à renforcer la cohésion entre les États membres. Or, la guerre économique entre la Chine et les États-Unis, avec l’épisode récent des semi-conducteurs, rappelle toute la nécessité pour l’Union européenne d’avoir une vision industrielle commune, pour réduire sa dépendance.

Le centre, l’auberge espagnole d’Emmanuel Macron

Le centre,  l’auberge espagnole d’Emmanuel Macron

La cohérence de la majorité présidentielle se définit de plus en plus par rapport à l’extérieur, tandis qu’elle jongle en interne entre ses différentes chapelles. Par Thomas Frinault, Université Rennes 2

 

Lors d’une interview sur France Culture (18 avril 2022), Emmanuel Macron qualifia son projet politique d’« extrême centre », par opposition aux deux autres blocs politiques. Le macronisme a-t-il trouvé là sa définition ?

Dans L’extrême-centre ou le poison français, 1789-2019, l’historien Pierre Serna, rappelait comment les « matrices des politiques possibles » avaient toutes étés inventées durant la période révolutionnaire. En effet, le centre politique n’existerait pas sans la droite et la gauche, soit des catégorisations politiques nées d’une pratique d’assemblée et d’une topographie parlementaire apparues à la fin du XVIIIe siècle. Le philosophe Marcel Gauchet a quant à lui bien démontré le rôle de l’offre politique et sa structuration historique.

C’est notamment avec le débat sur l’octroi du veto au roi que l’hémicycle s’est départagé entre sa partie gauche (hostile au veto royal) et sa partie droite (favorable au veto).

Si la Révolution refusait alors le clivage droite/gauche au nom de la souveraineté nationale, de l’expression unanimiste d’une Nation tendue vers le gouvernement de la Raison, c’est véritablement sous la Restauration que la géographie gauche-droite a été scellée avec la constitution d’un parti ultra(royaliste), défenseur du caractère sacré de la royauté.

Le début d’un système de positions fixes

C’est alors le début d’un système de positions fixes qui se réunit au gré des élections et des renouvellements au sein de l’espace parlementaire, avant que le clivage droite ne se généralise à l’ensemble du pays, pour se penser et se situer en politique, avec le surgissement de l’affaire Dreyfus à la fin du XIXe siècle.

Il faut également remonter à la période révolutionnaire pour trouver de très de nombreux députés de la Convention siéger au sein de la Plaine (aussi appelé Marais) en référence à sa position au centre et en bas de l’hémicycle, par opposition aux Montagnards assis sur les bancs en haut et à gauche de l’hémicycle. Ces très nombreux députés, le plus souvent issus de la bourgeoisie libérale et républicaine, sont attachés aux conquêtes de 1789 (se démarquant des monarchistes) tout en refusant les excès révolutionnaires des Montagnards.

Considérant ce système de position, l’entreprise politique contemporaine de conquête et d’exercice du pouvoir d’Emmanuel Macron s’apparente bien à l’idée de centre, soit une force politique à la fois centrale et intercalée se présentant sous le jour d’un rassemblement de Républicains modérés.

Le macronisme occupe d’autant mieux cette position centrale qu’il a ressuscité des logiques tripartites observées au cours des précédentes républiques parlementaires, lorsque la formation de blocs centraux visait, entre autres choses, à neutraliser les ailes « indésirables ». On pense ainsi au cabinet de Jules Méline (1896-1898), union de modérés écartant aussi bien les tenants à droite d’un déracinement de la République que les ennemis à l’extrême gauche de l’ordre social libéral ; ou à la coalition de la Troisième force, sous la IVe République, ayant pour dessein d’écarter du pouvoir aussi bien les communistes que les gaullistes.

Cette tripartition contemporaine prend à revers le dualisme institué sous la Ve République, chaque force politique étant ici conduite, par son idéologie et/ou par ses alliances, à s’ancrer dans le camp de la droite ou dans celui de la gauche.

En 2022, plus encore qu’en 2017, cet attelage de sensibilités dites « modérées » aime à se présenter comme le seul rempart efficace face à l’hypothèse d’une gauche radicale rangée derrière Jean-Luc Mélenchon d’un côté et d’une droite nationale de l’autre.

En contribuant à déplacer plus à gauche et plus à droite les alternatives politiques, affaiblissant du même coup le PS, l’UDI et LR (et ralliant leurs dissidents), la majorité présidentielle en vient à les assimiler quant au danger qu’elles constitueraient pour la France. Là où nous étions déjà habitués à la logique anti-cartel du RN, dénonçant l’UMPS sur le registre du bonnet blanc et du blanc bonnet, c’est désormais une majorité modérée qui en vient à endosser le discours des équivalences, justifiant ainsi le refus des consignes de vote au second tour des élections législatives.

C’est de plus en plus ce rapport à l’extérieur qui nourrit la cohérence de la majorité présidentielle tant son accordéon politique interne se déplie, et alimente les candidatures dissidentes se réclamant de la majorité présidentielle aux élections législatives de juin 2022.

Au jeu des comparaisons et des analogies, il a pu être tentant de rapprocher Emmanuel Macron de l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, tous deux énarques, Inspecteurs des Finances, jeunes ministres en charge de l’économie et élus présidents de la République à un âge inhabituellement jeune. Porteurs (ou se présentent comme tels) d’une expertise économique et libérale, ils ont été confrontés durant leur mandat à un choc exogène et perturbateur (l’après-crise pétrolière pour l’un, le Covid pour l’autre). Une analogie supplémentaire concerne leur stratégie de conquête du pouvoir. Dans son discours de Charenton (8 octobre 1972), VGE avait comparé la société française à un « grand groupe central avec des ailes » et déclaré « La France souhaite être gouvernée au centre. » Cela signifiait-il « être gouvernée par les centristes » ?

Représentant d’une droite orléaniste modérée et progressiste, son « centrisme » ressort incertain. Mais il sait en tout état de cause rallier les forces centristes, comme le Centre démocrate fondé par Jean Lecanuet en 1966 (après sa candidature à l’élection présidentielle) pour conquérir le pouvoir au détriment de l’héritier du gaullisme, Jacques Chaban-Delmas. C’est après le scrutin présidentiel de 1974 que le Centre se retrouvera presque systématiquement allié avec la droite.

Emmanuel Macron semble avoir fait le même pari pour sa première élection présidentielle de 2017, prétendant gouverner au centre sans être lui-même une parfaite incarnation centriste. De même, il réussit à mobiliser le centre par l’entremise et grâce au soutien de François Bayrou, celui qui n’a jamais été homme de gauche, mais a su réaffirmer une autonomie centriste au moyen de sa critique du sarkozisme.

Une manière commode de conclure à ce qu’Emmanuel Macron n’est pas un centriste est de rappeler qu’il n’a lui-même jamais revendiqué cette étiquette, pas davantage qu’il n’a convoqué les figures centristes du passé dans la présentation de soi (de Jean Lecanuet à Jacques Delors). Au demeurant, n’a-t-il pas revendiqué son ubiquité politique, tantôt de droite, tantôt de gauche, plutôt qu’un centrisme invariant ?

Étalonner Emmanuel Macron sur l’échelle du centrisme supposerait de pouvoir se doter préalablement d’une définition sans équivoque du centrisme, quand son expression ressort contingente des époques et des configurations historiques, multiple et pluraliste. Elle peut aussi bien déborder au centre gauche (social-démocratie ouverte au marché) qu’au centre droit (droite humaniste et sociale), ou correspondre à un centrisme écologique explicitement revendiqué par l’Union des centristes et des écologistes (UDE), ou « L’Écologie au centre », anciennement Alliance écologiste indépendante. Mais son incarnation la plus forte est à rechercher du côté de la démocratie-chrétienne (du MRP à François Bayrou).

Avec Emmanuel Macron, nous avons ainsi davantage affaire à une juxtaposition – savante ou bricolée ? – d’héritages et d’influences multiples. Si l’écologie politique est quasi-absente, l’identité démocrate-chrétienne apparaît ténue, malgré le compagnonnage intellectuel revendiqué avec le philosophe Paul Ricœur, ancien président du mouvement du christianisme social.

Le social-libéralisme ressort a contrario de manière plus marquée, les inclinaisons libérales d’Emmanuel Macron le portant vers un capitalisme entrepreneurial davantage que d’héritiers. Elles sont également observées du côté de sa vision du secteur public, avec une pensée administrative et des réformes institutionnelles sous influence de l’anglosphère et du New public management. Ce qu’illustrent aussi bien l’extension l’introduction législative des contrats de projet (recrutement d’agents publics en CDD pour réaliser un projet ou une opération en particulier) que sa vision de l’éducation nationale (transformer les directeurs d’établissements scolaires en véritables managers selon le credo let the managers manage, mise en cause des concours nationaux comme porte d’entrée dans le métier d’enseignant).

Autant Emmanuel Macron peut convoquer différentes traditions, toutes congruentes avec l’idée de modération qui sied au centre, autant l’héritage gaullien qu’il revendique prend à revers l’histoire du centre. Au-delà des inimitiés conjoncturelles entre De Gaulle et les notables centristes, les forces politiques du centre répugnent à la dimension centraliste, verticale, voire autoritaire du pouvoir, autant d’attributs qui se retrouvent condensés dans l’expression de « présidence jupitérienne », supposée qualifier un style d’exercice du pouvoir.

Cette verticalité se retrouve dans le fonctionnement politique de sa majorité. Traditionnellement, les forces politiques centristes connaissent un modèle d’autorité politique personnelle et décentralisée, une « démocratie des notables » sans organisation forte pour reprendre la vulgate duvergérienne du parti de cadre, qu’il convient de nuancer. Si l’organisation politique n’est pas massive dans le cas de LREM/Renaissance, l’appareil relève bien en revanche d’une supervision centraliste (et présidentielle) qui joue d’autant plus que les grands notables locaux font et continuent de faire défaut à la suite des échecs électoraux aux scrutins intermédiaires.

C’est finalement sur un soutien indéfectible à la construction européenne que tradition centriste et macronisme se rejoignent de la manière la plus forte.

Au pluralisme de la majorité présidentielle (allant de la social-démocratie jusqu’aux gaullistes modérés) répond l’art du transformisme présidentiel (en référence au performer qui change plusieurs fois de costumes sur scène).

Si les circonstances (Gilets jaunes, Covid) expliquent et commandent des adaptations (report de la réforme des retraites, dépense publique), il n’est pas rare que la stratégie et le calcul politiques l’emportent sur le reste. L’agenda et les prises de parole d’Emmanuel Macron se sont réajustées à mesure que son électorat a glissé vers la droite (ce qui ressortait notamment d’une enquête IFOP-JDD publiée en juillet 2021), allant jusqu’à accorder une interview exclusive au magazine de la droite ultra conservatrice Valeurs actuelles. Son libéralisme culturel sur les questions d’identité, de laïcité, d’immigration ou de dépénalisation des drogues « douces » recule. Mais lorsque le contexte électoral le presse d’envoyer des signes aux électeurs de gauche, il n’hésite pas à promouvoir Pap Ndiaye au poste de ministre de l’Éducation nationale, soit l’exact opposé de son prédécesseur Jean-Michel Blanquer en termes d’image et de symboles (car il faudra attendre pour pouvoir juger des politiques). C’est ainsi un centrisme attrape-tout auquel nous avons affaire.

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Par Thomas Frinault, Maître de conférences en science politique, Université Rennes 2.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Le patriotisme technologique d’Emmanuel Macron est dépassé

 Le patriotisme technologique d’Emmanuel Macron est dépassé

 

 

Jean-Baptiste Fressoz, Historien, chercheur au CNRS, critique dans le monde le patriotisme techno de Macron (extrait)

 

 

A l’issue d’un quinquennat très « Silicon Valley », « French Tech » et « start-up », on en revient aux fondamentaux du patriotisme technologique français : discours le 17 septembre devant les caméras pour célébrer les 40 ans du TGV avec, en arrière-plan, la proue du dernier modèle, flambant neuf. Le 1er septembre, Macron avait confié au magazine Challenges son panthéon technologique : « Le TGV, Ariane, le Concorde et le nucléaire. »

 

Voici donc les techniques « nationales » qu’il admire et auxquelles il faudrait, affirme-t-il, donner « des successeurs ». C’est à cela que doivent servir les milliards d’euros du plan de relance, et certainement pas à financer l’isolation des bâtiments ou la nécessaire mais peu spectaculaire rénovation ferroviaire.

Cet inventaire de machines de pointe, puissantes et rapides – qui paraît tout droit sorti de la scène érotique assez cocasse du dernier OSS 117 – a cela d’étrange qu’il est difficile d’y trouver une technologie qui ait rendu les Français plus prospères.

Le cas le plus évident est celui du Concorde. Si l’on accuse parfois la jalousie américaine d’avoir tué dans l’œuf « le bel oiseau franco-anglais » sous prétexte de nuisances sonores, son histoire est en fait celle d’un désastre économique annoncé. Comme l’ont montré récemment les travaux de Thomas Kelsey au King’s College de Londres, le Treasury (ministère des finances) britannique s’est opposé avec constance à ce projet sans débouché commercial.

Les gouvernements successifs persévérèrent pour diverses raisons – ne pas fâcher les Français qui tenaient la clé de leur entrée à la CEE, ne pas se mettre à dos les syndicats, ne pas froisser le patriotisme des électeurs. Et malgré la propagande pesante sur la « prouesse technologique », le Concorde fut un formidable fiasco. Du fait de sa consommation extravagante, le poids du carburant embarqué était supérieur à celui de l’appareil et égal à dix fois sa charge utile.

Les coûts d’opération étaient si élevés qu’il fallait le vendre un cinquième de son prix de production pour que British Aviation et Air France acceptent de le faire voler ; les autres compagnies s’y refusèrent. Même à 8 000 euros le billet Paris-New York, l’argent du contribuable subventionnait largement les fantasmes de vitesse de quelques fortunés.

« Le climato-cynisme d’Emmanuel Macron »(Greenpeace)

  »Le climato-cynisme d’Emmanuel Macron »(Greenpeace)

 

Jean-François Julliard, le président de Greenpeace France, dénonce dans le JDD,  le climato cynisme du chef de l’État.

Tribune :

 

« Les derniers jours des débats sur la loi Climat et résilience ont été riches d’enseignements sur les ­renoncements d’Emmanuel Macron et de son gouvernement. Si la page du climato-scepticisme semble tournée, le climato-­cynisme est désormais à l’œuvre, cruel aveu du véritable projet présidentiel. Et ce n’est ni une tribune parue la semaine dernière dans Le Monde, et signée par plusieurs ministres et parlementaires, ni la quatrième place de la France dans un classement dont le manque de rigueur méthodologique a été largement dénoncé, qui masqueront la réalité d’une série de promesses présidentielles non tenues.

Tout a commencé, comme souvent avec Emmanuel Macron, par un discours engageant et des punchlines. Ce coup-ci, en avril 2019, il s’agissait d’agir vite pour lutter contre le ­dérèglement climatique en mettant à la tâche 150 citoyennes et citoyens tirés au sort. Un objectif leur était assigné : « définir les mesures structurantes pour parvenir, dans un esprit de justice sociale, à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici 2030 par rapport à 1990″. Leurs propositions seraient toutes reprises « sans filtre ».

 

Et puis les fameuses propositions sont arrivées à maturation. ­Emmanuel Macron en a écarté quelques-unes. Soit ! Les 150 ont froncé le sourcil, mais sont restés optimistes. Puis des ministres ont, à leur tour, ­balayé d’un revers de la main certaines mesures. Pendant ce temps, les 150 ont entamé une série de réunions de concertation qui se sont rapidement avérées être des séances de confrontation face au tribunal des lobbies. Le moratoire sur la 5G, l’interdiction de la publicité pour les produits polluants, l’interdiction de certaines lignes aériennes et l’écotaxe sur les billets d’avion ont été écartés, souvent au micro d’une matinale radio. Adieu le « sans filtre » ! Et puis est arrivée la grande loi climat. Désormais les 146 propositions allaient se dissoudre dans la lessiveuse parlementaire.

Nous nous attendions à peu, nous avons connu le pire.

Le débat qui s’est achevé la ­semaine dernière à l’Assemblée ­nationale, pour la première lecture du projet de loi Climat et résilience, a été vécu comme une double trahison. Celle de l’engagement initial du président de rehausser l’ambition de la France face à son destin climatique, tant le contenu final est faible. Et celle de redonner de la force citoyenne à une démocratie sérieusement malmenée depuis le début du quinquennat.

Le débat parlementaire a été bridé par toute une série de procédés ­réglementaires. Le temps législatif programmé, laissant peu de temps de parole aux différents groupes, a réduit à peau de chagrin les échanges sur des sujets majeurs pour notre société. Et l’irrecevabilité d’amendements au titre de l’article 45, a été utilisée pour rejeter tout ce qui dépassait l’horizon fixé par le gouvernement. Par exemple, toutes les propositions visant à assortir les aides financières publiques pour les entreprises de conditions sociales et écologiques, ou encore le soutien au train, ont ­notamment été évacuées sous ce prétexte.

Finalement, le texte qui s’apprête à être voté en première lecture par l’Assemblée le 4 mai prochain, ne répond pas au mandat de départ et conserve à peine 10 % des mesures sorties de la Convention citoyenne pour le climat. Il ne permettra pas à la France d’atteindre une réduction de 40 % de ses émissions de gaz à effet de serre.

La plupart des mesures qui ­auraient pu permettre aux plus ­démunis de ­bénéficier de cette ­transition ­écologique ont été ­enterrées : chèques alimentaires, baisse de la TVA sur le train, un reste à charge zéro sur la ­rénovation thermique des habitations, etc. Dans la même ligne, les mesures qui avaient pour but de faire participer davantage à l’effort ­collectif les plus favorisés ont, elles aussi, été rejetées : ­instauration d’un ISF climatique, interdiction ou ­taxation des dividendes des ­entreprises les plus polluantes, malus poids pour les véhicules lourds, ­augmentation du prix des billets d’avion, notamment en classes affaires, etc.

Pour le climat, c’est raté. Et pour une transition écologique juste, on ­repassera. L’échec est patent et ­l’inaction se paye déjà comptant. »

Covid: Les nouvelles mesures d’Emmanuel Macron ?

Covid:  Les nouvelles mesures d’Emmanuel Macron ?

 

 

  • Quatre semaines de déplacements limités dans toute la France. Les règles déjà appliquées dans 19 départements s’étendent. Elles comportent la fermeture de certains commerces et l’interdiction de se déplacer à plus de 10 km, sauf dans certaines conditions permettant d’aller jusqu’à 30 km de chez soi. Le couvre-feu à 19 heures est maintenu.
  • Une tolérance pour Pâques.  »Qui souhaite changer de région pour aller s’isoler pourra le faire durant ce week-end de Pâques », a assuré Emmanuel Macron. Cette tolérance « s’achève lundi soir », a ensuite précisé le ministère de l’Intérieur, ajoutant qu’elle « ne concerne que les déplacements en journée ».
  • Le calendrier vaccinal précisé. La vaccination contre le Covid-19 sera élargie à toutes les personnes âgées de plus de 60 ans le 16 avril, puis à toutes celles de plus de 50 ans le 15 mai. « Un numéro spécial sera mis à disposition pour prendre un rendez-vous », a-t-il précisé. « A partir de la mi-juin, les rendez-vous seront ouverts à l’ensemble des Françaises et des Français de moins de 50 ans », a ajouté le chef de l’État.

La solidarité oubliée d’Emmanuel Macron

 La solidarité oubliée d’Emmanuel Macron 

 

Identifié à gauche comme néolibéral, méfiant à l’égard des corps intermédiaires, le président de la République, malgré un bilan non négligeable, cumule les difficultés pour réarticuler le lien entre l’individu et la société, analyse Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.

Chronique.

 

Examinons de près l’alerte que viennent de lancer quinze députés de la majorité. Dans une lettre adressée au premier ministre Jean Castex, ils jugent que le gouvernement ne va pas assez loin sur « l’égalité des chances ». Ils fustigent « les dispositifs sparadraps » adoptés durant le début du quinquennat et mettent le gouvernement au défi de faire vite et mieux.

A l’heure du « quoi qu’il en coûte », leur cri d’alarme peut surprendre dans la mesure où près de 100 milliards d’euros d’aides publiques ont été déboursés depuis le début de la crise sanitaire pour amortir le choc. Vendredi 29 janvier, Jean Castex, était à Grigny (Essonne) pour annoncer 3,3 milliards d’euros à destination de 1 514 quartiers prioritaires.

Pourtant, ces quinze députés ne sont pas les seuls à exprimer leur insatisfaction. Au gouvernement aussi l’aile « sociale » s’agite, frustrée de ne pas réussir à exister davantage. Différents ministres aux noms souvent peu connus se démènent chaque jour pour renforcer la « cohésion », l’« égalité », la « diversité », l’« insertion ». Peine perdue ! Ils ont l’impression d’être écrasés par le pôle régalien qui, jour après jour, se renforce.

Beaucoup parmi les « sociaux » du gouvernement n’ont que le rang de ministres délégués ou de secrétaires d’Etat, ce qui ne favorise guère leur audience. Disséminés dans différents ministères, ils dépendent du bon vouloir du collectif pour avancer et, lorsque l’occasion se présente de porter haut un dossier, ils doivent souvent en rabattre.

A ce jour, Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au logement, n’a toujours pas obtenu de pouvoir défendre devant le Parlement de nouvelles dispositions sur le logement social. C’est Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, qui y tient la vedette autour du projet de loi renforçant les principes républicains.

«Le problème de Macron est le temps déjà perdu»

«Le problème d’Emmanuel Macron est le temps déjà perdu»

 

Professeur de sciences politiques, Benjamin Morel ,maître de conférences en droit public à l’université Paris-II Panthéon-Assas  estime que Macon a perdu trop de temps et qu’il faudrait  5 ans  pour mettre en œuvre le plan annoncé par le premier ministre. ( Avec le programme gargantuesque de Castex serait sans doute plutôt une dizaine d’années NDLR). Interview dans le Figaro

 

- En reportant la réforme des retraites et celle de l’assurance-chômage sous la pression des syndicats, Emmanuel Macron est-il en voie de «chiraquisation», dans la lignée d’un prédécesseur critiqué pour ses atermoiements?

BENJAMIN MOREL. - Tout à fait. Cela se sent aussi à travers la variation autour des «territoires» – mot prononcé vingt-cinq fois mercredi par le premier ministre, Jean Castex, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale. Le Clermontois que je demeure peut vous assurer que ce vocable n’a aucun sens et sonne très parisien dès lors que vous traversez le périphérique…

Il faut avoir en tête trois impératifs pour bien comprendre ce double report. Le premier est le calendrier parlementaire. Il reste au mieux quatorze mois d’agenda législatif, rythmé par des projets de loi budgétaires visant à juguler la crise. Or, pour mettre en place toutes les réformes annoncées, il faudrait cinq ans. Ensuite, le côté néochiraquien implique de jouer la concertation.

G20 :  le pib mondiale en baisse, la pauvreté en hausse

du fait du Coronavirus le G20 se réunit de façon virtuelle en ce moment sous la présidence de l’Arabie Saoudite. On y discute évidemment des perspectives économiques.  L’évolution toujours en hausse de la pandémie hypothèque le redressement de la croissance. Pour le mois de juin le fonds monétaire international a même révisé encore en baisse le pipe mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) a averti que l’économie mondiale, malgré certains signes de reprise, était confrontée à des vents contraires, notamment la possibilité d’une seconde vague de la pandémie. «Nous ne sommes pas encore sortis d’affaire», a prévenu sa directrice générale Kristalina Georgieva dans un message aux ministres des Finances du G20, soulignant que la pandémie risquait d’accroître la pauvreté et les inégalités.

En révisant à la baisse ses prévisions de croissance, le FMI a annoncé en juin qu’il s’attendait à un PIB mondial en baisse de 4,9% en 2020 en raison d’une contraction plus importante que prévu pendant les périodes de confinement.




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