Délais de paiement : une bombe européenne pour la France
L’union européenne envisage de réduire strictement à 30 jours au plus et pour toutes les entreprises les délais de paiement. Ce délai dans la pratique est assez respecté dans les pays du Nord de l’Europe. Par contre en France, il faut compter au moins un mois et demi de délais et souvent même de deux à trois mois. Ce qui facilite la trésorerie des donneurs d’ordre mais enfonce par contre les entreprises sous-traitantes et les fournisseurs.
D’une certaine manière payait un retard en France relève d’une maladie chronique. Reste que de passer à 30 jours va constituer une véritable explosion pour la gestion des trésoreries de nombre d’entreprises qui ont l’habitude de jongler et de profiter des retards de paiement. Rien d’étonnant à ce qu’on trouve d’abord les protestations en France de la grande distribution qui encaisse rapidement et presque immédiatement le paiement des clients mais qui règle beaucoup plus tard ses fournisseurs.
Une «arme de destruction massive pour le commerce français»: c’est ainsi que la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) qualifie le projet de règlement européen rendu public le 12 septembre dernier, et qui vise à lutter contre les retards de paiement entre entreprises. Pour ce faire, la Commission européenne prévoit de raccourcir les délais de paiement à 30 jours pour toutes les entreprises européennes. En France, la plupart des commerces paient actuellement leurs fournisseurs au bout de 45 jours, voire davantage.
Le but de la Commission européenne est louable. Elle constate que les délais de paiement sont trop fréquemment dépassés par les entreprises, le plus souvent au détriment de leurs fournisseurs, au point qu’une partie d’entre eux font faillite faute d’avoir été payés. «Les retards de paiement touchent les entreprises de tous les secteurs et tous les États membres et, dans une mesure disproportionnée, affectent gravement les PME, déplore la Commission.