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Santé : les dégâts des micros plastiques

Santé : les dégâts des micros plastiques

Les négociateurs de Busan ont échoué à se mettre d’accord sur un traité contraignant afin de limiter la pollution plastique. Une mauvaise nouvelle, alors que les scientifiques documentent chaque jour l’ampleur des contaminations environnementales et que les preuves des effets délétères du plastique sur la santé des êtres vivants s’accumulent.

 

par 

Chercheuse spécialisée en immunotoxicologie – U1286 INFINITE- Institute for translational research in inflammation – Inserm, CHU Lille, Université de Lille dans The conversation 

Peu coûteux, polyvalent, léger, symbole de modernité… Durant la seconde moitié du XXe siècle, le plastique, ce matériau « miracle », a suscité l’enthousiasme des industriels, des designers ou des consommateurs.

Formica, polypropylènes, polystyrènes et autres polyéthylènes ont envahi notre quotidien, avant d’envahir notre environnement. À la charnière des années 1990 et 2000, la prise de conscience de l’ampleur de la pollution plastique a changé le regard porté sur ce matériau.

Désormais, une question se pose avec insistance : quel sera le coût réel de notre addiction au plastique, non seulement pour la santé de notre planète, mais aussi pour notre santé et celle de nos descendants ? Voici ce que nous en savons aujourd’hui.

On a longtemps cru que le plastique ne se dégradait pas, et donc qu’il ne pouvait pas impacter la santé environnementale et humaine. Autrement dit, que la pollution plastique était avant tout visuelle. Mais, depuis le début des années 2000, notre vision de ces matériaux a changé.

Nous savons aujourd’hui que tous les plastiques se dégradent, même les plus solides d’entre eux, de façon lente, mais irrémédiable. Les plastiques se fragmentent progressivement en microplastiques, des particules de plastique de taille inférieure à 5 mm, qui eux-mêmes se dégradent en nanoplastiques, de taille inférieure à 1 µm (soit moins d’un millième de millimètre). À partir du moment où les scientifiques ont commencé à chercher, ils ont découvert des morceaux de plastiques de plus en plus petits dans de nombreux endroits : dans l’environnement, dans les aliments, dans l’eau, dans les corps des êtres vivants…

Maintenant qu’ils savent détecter des fragments aussi minuscules que les nanoplastiques, ils vont certainement en trouver beaucoup plus, partout. Un nouveau champ de recherche s’ouvre. Grâce à ces avancées technologiques, nous savons par exemple maintenant que l’eau que nous buvons contient, en plus des microplastiques, des nanoplastiques…
La plupart du temps, quand on parle des microplastiques dans la nourriture, on ne parle que de la source de contamination directe : les emballages. Nous savons en effet que des microplastiques peuvent non seulement contaminer les aliments au moment de leur conditionnement, mais aussi lors de leur utilisation.

Les emballages à usage unique sont particulièrement incriminés. Un café chaud ou une boisson fraîche dans la glace vont se charger rapidement en microplastiques libérés du gobelet plastique à usage unique dans lequel ils ont été versés, de même que notre repas chaud se charge en microplastiques entre le moment où il a été déposé dans son emballage plastique et celui où le livreur l’apporte à notre domicile.

Mais il existe une seconde voie de contamination, dont on parle moins alors qu’elle est au moins aussi importante : la source environnementale.

Nous avons collectivement déversé des quantités phénoménales de plastiques dans l’environnement, et nous continuons à le faire. Au fil du temps, ceux-ci se dégradent dans les sols, dans l’eau, dans les océans, dans l’atmosphère… Résultat : aujourd’hui, en Europe comme en Asie, les légumes et les fruits contiennent des microplastiques avant même d’être emballés. Une autre conséquence notable est que l’ensemble des eaux ont été contaminées, l’eau du robinet comme les eaux en bouteille.

Il ne fait donc plus guère de doute que nous ingérons des microplastiques quotidiennement. Mais en quelle quantité ? Un chiffre publié en 2020 estimait que nous ingérerions chaque semaine jusqu’à l’équivalent d’une carte bancaire de plastique, soit environ 5 grammes. Depuis d’autres estimations plus basses ont été publiées, mais en parallèle les chercheurs ont aussi appris à détecter les nanoplastiques, qui commencent seulement à être pris en compte dans les estimations d’exposition…
Les êtres vivants, et les êtres humains sont contaminés par les plastiques soit via leur alimentation, soit par inhalation (car oui, on trouve également des particules de plastique dans l’air ambiant). Après ingestion, les particules se répandent dans l’organisme. Plus leur taille est petite, plus elles vont se diffuser.

Initialement, les constats de contamination humaine avaient concerné les selles. Les premières réactions ont donc été de postuler que l’ingestion n’était peut-être pas si problématique, car les plastiques semblaient être excrétés par les voies naturelles.

Cette vision a changé à partir du moment où les scientifiques ont commencé à retrouver des particules plastiques dans de nombreux tissus du corps humain : d’abord dans le tissu intestinal, puis dans le foie, le sang, les reins, les poumons, le cerveau, les organes génitaux (de l’homme comme de la femme)… Et jusque dans le placenta et le liquide amniotique, ce qui signifie que le fœtus est aussi soumis à cette pollution.

Déterminer la quantité de plastiques que nous ingérons chaque jour n’est pas simple. Connaître les effets de ces matériaux sur notre santé à moyen ou long terme l’est encore moins. L’étude des effets des micro et nanoplastiques sur la santé est en effet extrêmement complexe, et ce pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, il est difficile de déterminer les quantités de microplastiques qui contaminent les tissus humains à large échelle. On ne peut le faire qu’à petite échelle, sur des échantillons de quelques dizaines d’individus, pour des raisons méthodologiques. En effet, il n’existe pas de méthode analytique automatisée pour dénombrer et analyser les microplastiques.

Cela s’explique notamment par le fait qu’il n’existe pas une seule sorte de microplastique, mais d’innombrables types différents, dont les fragments varient non seulement en composition polymérique (polystyrène, polyéthylène, polypropylène, etc.) ou en taille, mais aussi en composition chimique et biologique de surface, ce qui va influencer la façon dont les cellules de l’organisme les reconnaissent et les captent.

Autre problème : les innombrables variétés de microplastiques ne sont jamais composées par des polymères purs. Lesdits polymères sont en effet associés à de nombreux additifs (on évoque généralement le chiffre de 15 000. Au global, les microplastiques constituent des cocktails de contaminants dont les effets sont très complexes à étudier. En outre, à l’heure actuelle, on ignore presque tout de la façon dont ces additifs se comportent une fois que les particules de plastique ont été ingérées. Cette immense variété fait qu’il est impossible d’étudier la toxicité de chaque type de microplastique.

Enfin, ces particules posent aussi un autre problème : lorsqu’elles passent du temps dans l’environnement, elles ont tendance à agir comme des agrégateurs de polluants, en les fixant à leur surface. On ne sait pas non plus ce qu’il advient de ces polluants après ingestion des particules de plastique qui les portent…

L’impossibilité de s’appuyer sur des études épidémiologiques implique d’étudier les effets de l’exposition aux plastiques chez des animaux modèles, tels que la souris ou le rat, dont les chercheurs vont contaminer la nourriture avec un type donné de microplastique, sur des durées parfois très longues.

Jusqu’à présent, la plupart des recherches ont été menées sur une seule sorte de plastique, le polystyrène. Chez les rongeurs, son ingestion provoque de très nombreux problèmes et maladies.

Des recherches ont ainsi établi des liens entre l’exposition au polystyrène et une diminution des capacités reproductives de la femelle et du mâle, une toxicité développementale via des dommages directs sur le placenta et l’utérus, une toxicité cardiovasculaire (en favorisant l’athérosclérose à l’origine des accidents vasculaires) et métabolique (notamment via la survenue de diabète de type 2), une toxicité immunitaire, une toxicité intestinale, une toxicité hépatique, une toxicité pulmonaire. Par ailleurs, les rongeurs exposés ont aussi développé des symptômes comme des pertes de mémoire, des difficultés d’apprentissage, l’anxiété, des symptômes de dépression, d’autisme, de maladie d’Alzheimer et de maladie de Parkinson. Enfin, quelques études isolées ont aussi mis en évidence des effets sur le rein et le muscle.

Le point commun entre toutes ces pathologies est qu’elles débutent par une inflammation et un stress oxydant, quel que soit l’organe touché. Ces deux mécanismes sont en réalité des réactions de défense de l’organisme. Ils se mettent en place lorsqu’un composé étranger pénètre dans l’organisme, qu’il s’agisse d’un virus, d’une bactérie ou d’une particule de plastique.

Étant donné que nous ingérons chroniquement des microplastiques, tout au long de notre vie, on peut craindre que la chronicité de cette exposition n’engendre une inflammation chronique et un stress oxydant persistant, lesquels pourraient mener au développement des pathologies qui ont été constatées chez les rongeurs.

Mais le plus inquiétant est que l’on sait que l’inflammation chronique et le stress oxydant sont des terrains favorables au développement de cancers. Même si pour l’instant aucun lien fort n’a encore été établi entre l’exposition au plastique et un type de cancer donné, il s’agit là d’une source de préoccupation importante…

Soulignons que des études ont aussi montré l’existence de toxicité pour d’autres plastiques que le polystyrène, tels que le polyéthylène, mais également des plastiques « biodégradables » comme l’acide polylactique (PLA)…

L’une des inconnues concerne les doses employées pour ces travaux : comme évoqué précédemment, étant donné qu’il est difficile d’évaluer précisément l’exposition humaine, on ne sait pas si elle est plus ou moins importante que les concentrations utilisées pour les expérimentations sur les rongeurs.

Une autre incertitude concerne le fait que la majorité de ces travaux ne portait que sur un seul type de microplastique. On ne sait pas comment pourraient se traduire les effets cocktails qui résultent de l’exposition simultanée à de multiples sortes de particules. Si l’on est optimiste, on peut espérer que leurs effets toxiques ne s’additionneront pas forcément…

Toutes ces recherches n’en sont encore qu’à leurs balbutiements. Il faudra encore de nombreuses années et beaucoup de moyens humains et financiers pour apporter des preuves scientifiques solides de la dangerosité des microplastiques pour notre santé.

La question de la susceptibilité individuelle, notamment, se pose, ainsi que celle des fenêtres d’exposition : existe-t-il, au cours de l’existence, des moments clés durant lesquels la pollution plastique peut avoir des effets délétères plus importants ?

À l’heure actuelle, les chercheurs soupçonnent déjà qu’il existe une fenêtre critique durant la grossesse et au cours des deux premières années de vie. L’exposition aux microplastiques à ces périodes pourrait avoir des conséquences sur la santé qui se répercuteront sur tout le reste de l’existence. Ainsi, des études d’exposition gestationnelle menées chez la souris ont montré que les souriceaux nés de mères « polluées » ont développé des pathologies à l’âge adulte : problèmes de reproduction, problèmes neurologiques, problèmes immunitaires…

De plus, les scientifiques appréhendent que plusieurs maladies, comme les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ou le diabète de type 2, puissent augmenter la diffusion des microplastiques dans l’organisme des personnes malades et donc les rendre plus susceptibles aux effets néfastes des microplastiques.

Il n’est malheureusement désormais plus vraiment possible d’espérer échapper totalement à l’exposition aux microplastiques. En revanche, nous pouvons tenter de nous préserver quelque peu.

La première des choses à faire est évidemment de limiter l’utilisation d’emballages plastiques, surtout ceux à usage unique. Mieux vaut éviter les contenants en plastique, en particulier lorsqu’il s’agit de stocker des aliments à long terme, et au quotidien, utiliser une tasse en céramique, une gourde en inox, ou un contenant en verre, par exemple.

Second conseil : éviter absolument de chauffer au micro-ondes ou de congeler des aliments dans des contenants en plastique. En effet, les changements de température favorisent la libération de microplastiques.

À ce propos, démontons tout de même une idée reçue qui circule sur les réseaux sociaux : il n’est pas recommandé de jeter les bouteilles plastiques qui ont passé une journée au réfrigérateur. Ce genre d’information est non seulement infondée, mais s’avère de plus contre-productive pour réduire la pollution plastique…

Troisième conseil : mieux vaut remplacer ses ustensiles de cuisine en plastique par d’autres matériaux (planches à découper en bambou, spatules en bois ou en inox…).

Dans la cuisine, mieux vaut privilégier l’inox ou le bois plutôt que le plastique.
Enfin, éviter les liquides contenus dans des bouteilles en plastique. En ce qui concerne l’eau, en particulier, privilégier l’eau du robinet (elle contient moins de particules de microplastique que l’eau en bouteille). Certes, elle peut aussi contenir d’autres contaminants, mais du point de vue des microplastiques, la consommer présente un autre intérêt : moins d’eau en bouteille pourrait à terme signifier moins de production de plastique. Ce sera toujours cela de moins à gérer pour les générations futures…
Il reste encore un travail phénoménal à accomplir pour espérer parvenir à prendre la mesure des conséquences pour la santé de la pollution aux microplastiques. Face à l’abondance de molécules, et étant donné qu’il sera impossible d’établir pour chacune d’entre elles tous ses effets toxiques potentiels, un enjeu crucial sera de parvenir à ce que les autorités réglementaires s’emparent du problème.

En effet, accumuler des résultats est important, mais il est surtout crucial que ces données soient utilisées pour faire évoluer les normes. Cette étape peut prendre des années. On sait par ailleurs qu’elle se heurte souvent à un intense lobbying de la part des industriels, en particulier lorsque les enjeux économiques sont aussi élevés : en Europe, les derniers chiffres publiés montrent que l’industrie du plastique représente 1.5 million d’emplois, 52 000 entreprises, et plus de 400 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

 

Et encore faut-il que les nouvelles normes soient définies de façon efficace. Il faudra en particulier veiller à ne pas reproduire les erreurs faites avec le bisphénol A, un plastifiant dont les scientifiques ont mis en évidence les propriétés de perturbateur endocrinien, et qui a été remplacé par d’autres molécules aux propriétés similaires, mais non encore évaluées réglementairement…

Inondations Espagne : dégâts inestimables et les plus de 150 morts

Inondations Espagne : dégâts inestimables et les plus de 150 morts

 

«Nous avons déjà 155 morts dans la région de Valence, deux en Castille-La Manche et un autre en Andalousie, soit un total de 158 personnes, auquel s’ajoutent des dizaines et des dizaines de disparus», a déclaré le ministre de la Politique territoriale, Ángel Víctor Torres, lors d’une conférence de presse.

 

Le réchauffement climatique en cause. Les scientifiques estiment donc que «le changement climatique est l’explication la plus probable» à la violence des intempéries en Espagne «car une atmosphère plus chaude peut contenir plus d’humidité, ce qui entraîne des averses plus importantes». Des études précédentes ont déjà établi qu’avec 1,3 °C de réchauffement global, l’atmosphère peut contenir environ 9% d’humidité en plus.

Santé: les dégâts de la financiarisation

Santé: les dégâts de la financiarisation

Par François Asselin, Président de la CPME et Gilles Bonnefon, Responsable du pôle Professions libérales de la CPME et Vice-président de la CNPL.( dans la Tribune)

On assiste en effet comme nous avons pu le vivre pour la biologie, certains centres dentaires, ophtalmologues, radiologues, à une concentration rapide et massive aux mains de groupes financiers, avec des capitaux parfois étrangers.

La rentabilité, fonction notamment du lieu d’implantation, devient alors la seule priorité. Ce n’est pas un hasard si les centres dentaires fleurissent dans les métropoles, mais qu’il est de plus en plus difficile de se faire soigner ailleurs. La création de centres de soins non programmés, sans aucune concertation avec les responsables locaux, s’inscrit dans cette logique.

Les professionnels de santé qui travaillent dans ces conditions perdent leur autonomie, tant sur les choix d’implantation que sur leur mode d’exercice de la médecine. Leur activité se concentre sur les actes les plus rémunérateurs et la qualité des soins en pâtit. Dans certains cas, les pouvoirs publics ont même été contraints de lancer des procédures de fermetures.

La téléconsultation vers laquelle se tournent massivement les jeunes diplômés en médecine pose aussi problème. Les plateformes qui les gèrent annoncent elles-mêmes que leur durée est, en moyenne, de 3 minutes. Est-il raisonnable que cet acte soit remboursé au même tarif que la consultation en cabinet médical ? Il doit rester un outil facilitateur intégré dans le parcours de soin du patient et pris en charge sous certaines conditions. Mais il ne peut résoudre la question des déserts médicaux. Si la téléconsultation consiste juste à obtenir des arrêts maladie ou la prescription de médicaments parfois détournés de leur usage, c’est un mauvais investissement tant en termes de santé publique que pour l’équilibre de nos comptes sociaux.

Entendons-nous bien, la recherche de rentabilité n’est pas un gros mot et le secteur de la santé a besoin d’investissement. Mais cela ne doit se faire ni au détriment de la qualité des soins ni à celui de cette médecine de proximité que souhaitent nos concitoyens. Ceux qui essaient de nous faire croire que la véritable question est celle d’un choix entre acteurs publics ou privés nous trompent. On parle ici d’un secteur économique dont les ressources proviennent des cotisations sociales. Il est normal qu’il fasse l’objet d’une régulation.

Le glissement actuel vers la seule logique financière n’est pas acceptable.

Il est donc heureux que la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) en ait pris conscience. Il lui appartient de mettre un terme à ces dérives en garantissant l’indépendance des professionnels de santé.

Les dégâts du streaming sur la création musicale

Les dégâts du streaming sur la création musicale

 

L’économiste Paul Muller souligne, dans une tribune au « Monde », les conséquences néfastes du streaming sur l’état du secteur de la musique enregistrée et de la création musicale, au-delà la récente affaire Rogan.

 

Tribune.

La plate-forme de streaming audio Spotify a récemment défrayé la chronique à la suite d’une lettre ouverte publiée par le chanteur Neil Young. Celui-ci lui reprochait de mettre en avant les podcasts de Joe Rogan, dont le contenu contribue, selon Young, à diffuser de la désinformation au sujet de la pandémie de Covid-19. Au final, Spotify a préféré supprimer l’œuvre de Young plutôt que de sacrifier son podcasteur star. La carrière et l’importance artistique de son œuvre ne semblent donc avoir pesé que bien peu…

Plus globalement, cet épisode récent montre bien la position paradoxale qu’est celle du secteur de la musique enregistrée à l’ère des plates-formes de streaming numérique. Côté pile, l’industrie de la musique s’est rarement portée aussi bien. Le chiffre d’affaires mondial généré avoisinait les 21,6 milliards de dollars en 2020, en bonne voie pour rattraper les niveaux connus à la fin des années 1990. Le streaming y contribue à hauteur de 62 %.

 

Côté face, malgré son omniprésence dans notre vie quotidienne, de la conception d’habillages sonores dans les magasins ou pour des marques (le fameux jingle de la SNCF) aux jeux vidéo, la musique est parvenue à un stade avancé de commodification, ravalée au rang de simple ressource productive et non plus vue comme le résultat d’une démarche artistique.

Pour comprendre cela, il faut se rappeler le fait que, auparavant, la musique était au cœur du modèle économique des artistes, au travers de la perception de droits issus de la commercialisation de leur musique ou des revenus de tournées. A présent, au même titre que la présence sur les réseaux sociaux, la production musicale n’est plus qu’un élément de visibilité permettant de valoriser économiquement l’artiste au travers de la commercialisation de son image publique à des annonceurs.

Le modèle économique des plates-formes de streaming a joué un rôle non négligeable dans cette évolution. Son principe est simple : les revenus du streaming, issus de la publicité ou des abonnements sont rassemblés dans une sorte de cagnotte qui sera ensuite redistribuée aux ayants droit (en général, les auteurs, compositeurs, interprètes).

 

Le mode de répartition privilégié est au prorata du nombre de morceaux écoutés (rémunération market centric). Les revenus générés restent très faibles en comparaison de la vente de musique sur support physique ou à télécharger. Certains artistes estiment les revenus par écoute sur Spotify à 0,00317 dollar, voire moins.

« Les dégâts de la mondialisation sous-estimés « 

« Les dégâts de la mondialisation sous-estimés « 

Pour l’économiste Pierre-Cyrille Hautcoeur, spécialiste de l’histoire monétaire et financière des XIXe et XXe siècles, estime que  la propagation du virus dans les pays pauvres, dépourvus de protection sociale et de systèmes de santé adaptés, pourrait provoquer des dégâts colossaux. Il critique les dégâts de la mondialisation ( interview dans la Tribune)

 

La comparaison de la crise actuelle avec celles de 1929 et de 2008 est-elle pertinente ?

PIERRE-CYRILLE HAUTCOEUR - Comme dans toute crise, il faut distinguer plusieurs temporalités. Dans le court terme, il existe des points communs entre les trois crises. Nous avons assisté à des phénomènes de blocage sur les marchés financiers, à un effondrement sur les différents places boursières, et à un report sur des valeurs considérées comme sûres. Ce sont des phénomènes observés en 1929 ou en 2008.

Avec le recul, nous commençons à comprendre assez bien ces enchaînements financiers de court terme. De ce fait, les réponses des banques centrales et des gouvernements sont rapides. Les bourses se sont stabilisées partout avec environ un tiers de pertes, même si la volatilité est encore élevée. Il peut néanmoins y avoir une rechute.

Sur le long terme, il existe de grandes différences en 1929 et 2008. La crise de 2008 n’a pas changé grand chose. L’économie a continué à fonctionner « normalement », les gouvernements n’ont pas changé de politique à l’exception de quelques régulations bancaires et financières. En 1929, la crise a totalement changé le fonctionnement des économies car beaucoup de gouvernements ont pris des mesures radicales. A ce stade, il est encore difficile de savoir si la crise actuelle est plus proche de celle de 2008 ou celle de 1929.

La grippe espagnole de 1918 a-t-elle paralysé l’économie mondiale ?

La grippe espagnole s’est développée à l’échelle de toute la planète et a fait de nombreux morts (50 à 100 millions à l’échelle de la planète, de l’ordre de 1% de la population dans les pays riches). C’est considérable. En revanche, elle a eu semble-t-il peu d’effets économiques. Comme elle est apparue à la fin de la première guerre mondiale, il est difficile de dissocier les deux. Mais des travaux académiques ont été menés sur des pays neutres comme la Suède, qui suggèrent qu’il y a eu peu d’effets économiques même si le bilan humain était désastreux. Cette grippe montre que si l’Etat ne fait rien, les morts s’accumulent mais l’économie fonctionne. Dans la crise actuelle, l’économie est bloquée pour sauver les gens.

Comment les médias de l’époque ont-ils traité la pandémie espagnole ?

La presse de l’époque en parle avec des termes extrêmement vagues. Les journaux ne veulent pas paniquer la population et affaiblir l’effort militaire au moment de la fin de la guerre. A l’époque, des efforts ont été réalisés en matière de santé publique mais cela n’a rien à voir avec la situation actuelle. Les gens ont continué à travailler et les soldats à se battre. Au sortir du conflit, la reprise économique a eu lieu sans que les économistes soient vraiment capables de discerner un effet négatif de la pandémie. C’est donc difficile d’en tirer un enseignement pour la crise actuelle.

Les conséquences de la pandémie actuelle dans les pays riches et les pays pauvres pourraient diverger

On peut sans doute déduire que dans les pays développés, les Etats peuvent sauver beaucoup de gens en bloquant l’économie pendant un certain temps, même si cette paralysie peut avoir des effets négatifs à court terme et à long terme, tandis que dans les pays pauvres, la situation pourrait être plus critique. Beaucoup d’Etats n’ont pas forcément les capacités médicales pour absorber ce choc. Les décès risquent d’y être beaucoup plus nombreux. La désorganisation de l’économie y sera sans doute importante si on tente d’appliquer un confinement presque impossible sans système développé de protection sociale, et des troubles sociaux importants peuvent en résulter. Dans les pays riches, on peut plutôt penser que ce genre de crise peut provoquer des changements plus qualitatifs sur l’organisation de l’économie, notamment si des changements politiques importants ont lieu du fait de l’expérience de la crise.

Certains observateurs parlent actuellement d’un début de démondialisation. Quel regard portez-vous sur ce concept ?

Cette crise sanitaire résulte directement de la mondialisation. C’est loin d’être nouveau. Les grandes pandémies comme la peste noire ou la grippe espagnole ont aussi été liées à ce phénomène. En revanche il n’y a pas forcément de recul de la mondialisation à cause des pandémies. La mondialisation repose avant tout sur des choix politiques. La mondialisation actuelle a fait l’objet de critiques sévères pour ses effets sur l’environnement, et pour les risques que des chaînes de production mondiales complexes font courir aux populations en cas de guerre, de choc climatique ou d’épidémie. Ces dangers ont été sous-estimés malgré les avis des spécialistes, que l’on appelle maintenant au secours. On peut espérer qu’à l’avenir des plans de protection contre les pandémies seront non seulement élaborés mais aussi mis en oeuvre, y compris des mesures de prévention coûteuses (stocks, relocalisation, etc.). Je pense que la pression politique devrait être assez forte pour mettre en place des plans d’autosuffisance pour certains produits comme les médicaments.

Certains parlent d’un recul de mondialisation. Qu’en pensez-vous ?

Je serais prudent pour dire que la mondialisation va spontanément décliner. Les pays restent malgré tout très interdépendants. Le coût d’une démondialisation brutale serait très élevé. En même temps, la pandémie peut accélérer des processus qui étaient désirés ou jugés souhaitables. Les citoyens vont faire l’expérience inédite de certaines situations que l’on considérait comme impossible, comme l’arrêt de la circulation dans Paris. C’était une décision inimaginable il y a peu. Cela peut permettre une prise de conscience d’un univers des possibles plus large que ce que l’on croyait. Ainsi, une majorité pourrait par exemple se dégager pour accélérer la reconversion de l’industrie automobile vers l’électrique. De manière générale, le défi environnemental, qui était déjà devant nous avant la crise, pourrait se voir mieux pris en compte grâce à l’expérience de la crise, qui montre que l’on peut agir quand on veut, contrairement au refrain « there is no alternative » scandé depuis des années par beaucoup.

Avez-vous des exemples de changements récents ?

Au delà de l’environnement, des actions jugées récemment impossibles ont lieu : beaucoup de banques, qui sont actuellement soutenues et sous pression des banques centrales, renoncent à payer des dividendes. Certains n’osaient pas le faire seules et le font quand elles se rendent compte non seulement de leur fragilité mais aussi que le stigmate pourrait être plus fort pour celles qui ne le feraient pas. De même, les pouvoirs publics peuvent prendre des mesures inédites et être tentés de les poursuivre. Mais cela peut aller dans plusieurs directions, avec des conséquences politiques très différentes : les crises sont des moments de bifurcation, d’accélération des changements, d’irréversibilités. Ainsi, un traçage des personnes imposé et contrôlé par l’Etat constituerait une mesure peut-être efficace mais aussi une menace extrêmement forte pour les libertés. Les gouvernements pourraient être tentés de généraliser ce type de solution, avec le risque, bien connu, que certaines exceptions deviennent la règle même une fois l’urgence passée. Or d’autres solutions existent, moins autoritaires et beaucoup plus décentralisées, par exemple en matière de traçage qui donnent d’abord l’information (y a-t-il des personnes atteintes du virus autour de moi ?) aux citoyens plutôt qu’aux autorités. Le choix entre ces solutions pourrait déboucher sur des débats très violents, car on peut y voir des choix de modèles de société (hiérarchique vs horizontale).

Les choix politiques faits autour de la réaction à l’épidémie peuvent aussi conduire à des divergences voire des conflits entre pays. A très court terme, on voit des pays se réserver leurs stocks de masques ou de médicaments, voire s’approprier ceux des autres, mais ce n’est pas le plus grave: ils peuvent diverger sur la réponse économique à la crise, en particulier sur le degré de prise en charge par les Etats des revenus perdus par les entreprises, les chômeurs ou les travailleurs à temps réduit. Même l’Europe n’est pas à l’abri. Ainsi la question de la mutualisation des dettes suscite de profondes divisions en Europe, qui sont renforcées par la crise dans la mesure où les pays du sud sont, pour l’instant, les plus touchés par la crise.

Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron a déclaré que «le jour d’après, quand nous aurons gagné, ne sera pas un retour au jour d’avant». La pandémie pourrait-elle transformer le modèle économique actuel dominé par l’orthodoxie dans les pays développés ?

A ce stade, rien ne garantit que le modèle économique va être transformé. Des opportunités sont en train de s’ouvrir. Des transformations significatives peuvent avoir lieu s’il y a des forces politiques importantes. Certaines forces politiques pourraient se renforcer. Il y a actuellement des questions importantes sur la redistribution des revenus. Certains sujets ont frappé l’actualité. Les Parisiens aisés sont partis vivre dans leurs maisons de campagne. Ils y vivent de manière confortable et se promènent mais stigmatisent les habitants des grands ensembles de la banlieue parisienne qui sortent de chez eux. Ceux-ci sont choqués qu’on leur reproche de sortir quand ils vivent nombreux dans de petits logements, que la police les interpelle parfois brutalement, et de devoir aller travailler sans protection parce que de mauvais choix ont été faits par les dirigeants en matière de santé publique. On prend conscience peu à peu que les caissiers des supermarchés, les infirmiers et les aides-soignants, les policiers même sont recrutés dans cette population. Pour éviter d’accroître les colères et restaurer un sentiment de justice, les Etats vont devoir reconnaître leur place comme on l’a fait après les deux guerres mondiales, où les plus modestes avaient été beaucoup plus touchés que les autres et qui ont donné lieu à un fort accroissement de la protection sociale et à une forte augmentation de la progressivité des impôts.

Quels seraient les moyens à privilégier pour opérer un rééquilibrage ?

Aujourd’hui, la réaction politique à la crise doit sans doute passer par une redistribution des revenus. Il n’est probablement pas possible, comme le souhaitent certains, de différer la réflexion sur qui va payer pour cette crise. Il apparaît de plus en plus que ceux qui font les efforts face à la pandémie ne sont pas ceux qui ont bénéficié de la mondialisation, et qu’il va donc falloir que ses bénéficiaires assument politiquement et financièrement les conséquences de leurs choix. Tout va dépendre de l’ampleur et de la durée de la crise, et surtout de la perception que le public aura du lien entre les politiques antérieures, les réactions politiques à la crise et sa gravité.

Les idées keynésiennes sont-elles de retour ?

Il est difficile de voir vraiment un retour des idées keynésiennes à ce stade. Le keynésianisme peut se définir comme une politique de relance suite à un choc de demande. Or la crise actuelle est à la fois un choc d’offre et un choc de demande. Pour l’instant, la baisse des revenus des salariés est partielle en Europe. La question est de savoir s’il va falloir relancer l’activité à la fin du confinement. La plupart des mesures annoncées en Europe devrait permettre à une grande partie de la population de retrouver son travail et à la majorité des entreprises de surmonter cette crise. Si les entreprises ont eu des crédits pour régler leurs problèmes de trésorerie et que par ailleurs elles ont été soutenues pour assurer les salaires, il y a de fortes chances pour que beaucoup d’établissements supportent ce choc. A ce moment, il n’est pas sûr que l’économie aura besoin d’un plan de relance par la demande qui aille au delà de l’effort considérable de payer le chômage partiel. En revanche, dans le keynésianisme, il y avait aussi une dose de planification et d’orientation des investissements vers des activités jugées prioritaires. Cette dimension sera importante si l’on veut profiter de la crise pour changer la trajectoire de l’économie, notamment en matière environnementale.

En ce qui concerne l’impact macroéconomique, la durée du confinement va être déterminante. Les finances publiques seront-elles capables de tenir le choc si le confinement se prolonge ? Au delà des dépenses, la soutenabilité de la dette, par exemple en France, impose de se soucier de la question des recettes budgétaires, même si ce sujet divise davantage et si le gouvernement aura donc tendance à le reporter. L’une des pistes est de créer un impôt exceptionnel sur le capital. C’est un outil idéal du point de vue théorique, et qui a déjà été mis en place aux lendemains de guerres. Ces expériences ont été bien étudiées, et montrent notamment qu’il faut faire attention à ne pas imposer la vente soudaine et massive des actifs pour éviter un effondrement de leur prix, mais plutôt transférer de la propriété ou des droits sur la propriété. Cette solution, qui en principe a un effet négligeable sur l’activité, permet de rééquilibrer le bilan de l’Etat et donc d’éviter tout souci de soutenabilité de la dette que la crise va créer. Elle a aussi l’avantage qu’elle conduit à une redistribution « juste » dans la mesure où les détenteurs du capital, notamment financier, ont été depuis trente ans les principaux bénéficiaires de la mondialisation et ont pourtant vu leur fiscalité globalement réduite.

Les banques centrales sont-elles en mesure de répondre à la récession ?

Je suis inquiet de la confiance infinie accordée aux banques centrales. Nous sommes arrivés à un stade où elles sont censées tout faire. Elles ont effectivement une très grande puissance, qui peut d’ailleurs finir par poser des problèmes démocratiques. Elles ont un pouvoir en matière de stabilité financière mais aussi de redistribution. Si elles se mettent à acheter des actifs privés, cela signifie qu’elles peuvent distribuer de l’argent à des activités particulières par rapport à d’autres. C’est périlleux pour leur légitimité et donc pour la stabilité financière et monétaire à moyen terme.

Il est donc préférable de ne pas tout demander aux banques centrales. Ces institutions doivent se concentrer sur la stabilité monétaire et financière. Demander aux banques centrales de s’occuper de la relance, de la transformation de l’économie, de la transition écologique, peut accroître les risques. Il faut que d’autres institutions ayant des légitimités politiques plus fortes soient derrière. Aujourd’hui, les banques centrales agissent, elles ont pour l’instant réussi par une action rapide et concertée à éviter une déstabilisation financière mondiale. La Fed a créé des lignes de swap assurant la liquidité internationale. La Banque centrale européenne a également bien répondu. Tant mieux, mais ce n’est pas une raison pour leur mettre toutes les responsabilités sur les bras.

 

Cette crise peut-elle accélérer la transition écologique ?

Cette crise pourrait accélérer la transition écologique dans certains secteurs très polluants. La baisse de la demande et la multiplication des normes pour les navires de croisière par exemple pourraient favoriser cette transition. Le trafic aérien pourrait aussi sortir transformé. Certaines activités peuvent s’adapter et cela va infléchir la circulation internationale des personnes. En parallèle, il y a une demande importante pour de nouveaux outils. Dans les villes, les restrictions pour le trafic pourraient se prolonger. Beaucoup d’activités peuvent se faire sans circulation de véhicules polluants. Dans l’économie, les mesures de prudence pour assurer les ravitaillements pour une gamme de biens et de services devraient réduire les transports internationaux. Mais cela dépendra beaucoup à la fois des comportements des ménages et des décisions politiques qui seront prises, selon qu’elles privilégieront le « retour à la normale » ou profiteront de l’occasion pour transformer les circuits économiques par des incitations et des régulations nouvelles.

Aux Etats-Unis, Donald Trump profite de cette crise pour procéder à de nouvelles dérégulations en faveur des industries polluantes.

Chaque groupe d’intérêt veut profiter de la crise pour faire passer des nouvelles mesures. Les lobbies tirent dans toutes les directions. Les pétroliers vont chercher à polluer plus en utilisant le prétexte de l’urgence, la nécessité de produire et les risques de faillite. Aux Etats-Unis, un groupe d’économistes libéraux a publié un manifeste pour indiquer qu’il ne fallait pas aider les grandes entreprises, que les grands groupes pouvaient se restructurer s’ils déposaient leur bilan sans que cela arrête leur activité. Il faut donc distinguer les aides qui sont destinées à maintenir à court terme l’emploi et l’activité des aides destinées à sauver des entreprises qui auraient été mal gérées. Si le capitalisme veut garder sa légitimité, il faut que les actionnaires puissent continuer à dire qu’ils assument les risques pour lesquels ils sont rémunérés. En ce moment, cela veut dire assumer des pertes. Souvent, ils préféreraient, comme tout le monde, avoir à la fois le beurre et l’argent du beurre, et vont faire pression sur l’Etat pour les sauver. Leur capacité à obtenir des protections dépendra de la mobilisation du reste de la société, qui pourra y mettre des conditions. En Europe, on peut penser que la pression pro-environnementale est supérieure aux lobbies industriels, et cette opinion publique en faveur de l’environnement va être renforcée par la crise. C’est donc sans doute une occasion unique pour conditionner les aides d’Etat aux transformations environnementales dont nous avons besoin. Mais rien n’est acquis et seule la mobilisation politique déterminera quel chemin empruntera la sortie de crise et quel sera son impact durable.

 

Dégâts sur les Champs-Elysées: la faute au gouvernement qui souhaitait discréditer la manif

Dégâts sur les Champs-Elysées: la faute au gouvernement qui souhaitait discréditer la manif

D’une certaine manière le bras droit d’Hidalgo, maire de Paris accuse les gilets jaunes, d’être responsables des dégradations suite à la manif de samedi dernier. De toute évidence l’adjoint au maire tendance gaucho bobo, comme Hidalgo, n’a pas apprécié pas ce mouvement à caractère un peu trop populo. Ceci étant,  ces dégâts sont réels mais ils sont surtout le fait d’environ 200 extrémistes que la police a délibérément autorisés à rejoindre les gilets jaunes. Le gouvernement a ainsi espéré que les gilets jaunes pourraient  discréditer la manifestation. Les experts de l’ordre public ont pour la plupart reconnu qu’aucun dispositif n’avait été mis en place pour filtrer les casseurs, qu’on a sans doute favorisé leur venue Pavés descellés, abribus détruits, mobilier urbain dégradé… deux jours après la manifestation des gilets jaunes sur les Champs-Elysées, les dégâts des débordements sont encore visibles.   »C’est difficile de chiffrer à ce stade. On sait déjà que ce sera plusieurs centaines de milliers d’euros puisqu’il a fallu mobiliser 200 personnes en urgence, tous les personnels d’astreinte dans la nuit et dans la journée d’hier », explique sur BFM Paris Emmanuel Grégoire, premier-adjoint à la mairie de Paris.  Si le montant exact des dégâts n’est pas encore connu, la facture sera elle bien assumée par les Parisiens. « Ce sont les Parisiens qui vont payer la facture pour tout ce qui concerne les interventions de la ville de Paris », déplore Emmanuel Grégoire, (profession chanteur !) adressant « un message d’agacement » aux manifestants à l’origine des dégradations. Avec de telles déclarations aussi ambiguës on ne donne pas cher de la réélection de la maire  gaucho -bobo à Paris.

« Les dégâts du sarkozysme sur les Républicains « (Gilles Richard)

L’historien Gilles Richard attribue A Sarkozy la responsabilité de l’affaiblissement des Républicains dans une interview  au JDD.

 

Est-on en train d’assister à droite à une recomposition politique?
Nous sommes en train d’assister à une recomposition partisane. Mais la recomposition politique, elle, est déjà bien avancée. Le clivage droites/gauches tel que nous le connaissions remonte à la Révolution : si on était pour la République laïque, on était de gauche ; si on était contre, on était de droite. Puis la France est devenue républicaine et la question sociale s’est alors imposée comme question centrale. Cela permettait encore de classer les familles ­politiques à gauche ou à droite. Mais la crise profonde dans laquelle sont entrées les gauches depuis 1984 – avec le renoncement du PS à l’essentiel de son ­programme, la liquéfaction du PCF et la désyndicalisation – a permis l’émergence d’un nouveau clivage politique : la question nationale s’est substituée à la question sociale. Le clivage essentiel du débat politique oppose aujourd’hui les néolibéraux et les nationalistes. Pour les premiers – héritiers des orléanistes, chers à René Rémond, et des ­républicains modérés –, les règles du capitalisme sont la base de l’organisation de la société. S’y ajoute, depuis les années 1950, la défense d’une Europe conçue comme un vaste ensemble néolibéral. Pour les nationalistes, ce qui prime, c’est l’existence des nations, enracinées, éternelles. La France, grande nation, doit le rester en étant unie, en refusant la lutte des classes ainsi que la dissolution de son identité dans une Europe néolibérale sans âme ni frontières. C’est à partir de ce clivage qu’on peut comprendre la recomposition qui est en cours.

Ce clivage ne recouvre pas les frontières partisanes actuelles.
Non. On l’a bien vu lors du référendum européen de 2005 : le PS comme le RPR étaient coupés en deux. Ce nouveau clivage oblige donc peu à peu les partis à se ­réorganiser.

Dans ce contexte, qu’incarne Emmanuel Macron?
Emmanuel Macron est celui qui veut permettre aux néolibéraux de se réorganiser durablement en réunissant ceux venus du PS – Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, Pascal Lamy, Pierre Moscovici ou Michel Sapin se situent clairement dans cette famille – et ceux venus de l’UDI ou des Républicains. Cette recomposition partisane se fait aujourd’hui autour de lui, mais elle aurait aussi bien pu se faire autour d’Alain Juppé, néolibéral convaincu qui défendait lors de la primaire de droite l’ »identité heureuse ».

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Quel est l’avenir des Républicains dans ce paysage?
Les Républicains paient ­aujourd’hui les dégâts du ­sarkozysme. En 2002, avec sa « maison bleue », Alain Juppé voulait créer un grand parti néolibéral européiste qui aurait rassemblé ­démocrates-chrétiens, radicaux et libéraux, capable d’attirer ­ensuite des socialistes type DSK. Mais c’est Nicolas Sarkozy qui a pris la main sur l’UMP. Lui aussi est néolibéral mais il a fait alors le choix tactique d’ajouter un discours identitaire pour ­capter l’électorat du Front national sans passer ­d’alliance avec lui. Cela lui a ­permis d’être élu en 2007, même s’il a perdu ensuite toutes les élections. Mais il a ainsi remodelé l’UMP rebaptisée LR sur une autre base militante, en partie ­nationaliste celle-là. ­Laurent Wauquiez tente aujourd’hui de faire du Sarkozy : néolibéral européiste de formation (il a été formé par Jacques Barrot), il tient un ­discours identitaire pour ­récupérer les ­électeurs du FN. Mais cela ne marchera pas : on ne peut pas être des deux côtés à la fois, ­attirer les électeurs nationalistes dans un parti ­favorable au ­maintien de la France dans une Europe néolibérale.

 

Y a-t-il un espace, dès lors, pour les Constructifs ou les juppéistes?
Non. Ils seront dans le pôle En marche. Si La République en marche parvient à se structurer en parti qui fonctionne (pour l’instant, cela patine encore un peu), elle pourra constituer une grande fédération néolibérale satellisant le MoDem, l’UDI et les Constructifs.

 

Où se situe Jean-Luc Mélenchon dans ce paysage, selon vous?
Jean-Luc Mélenchon est justement celui qui démontre que le clivage central est bien la question nationale. Il a accepté d’entrer – au moins partiellement – dans ce clivage avec son discours « jacobino-patriotique », d’où son succès, alors qu’un Benoît Hamon n’a obtenu qu’un score très faible à la présidentielle. C’est la première fois que le paysage politique se recompose ainsi autour d’une question centrale qui a été imposée par les nationalistes (le Front national, en l’occurrence), donc par une famille de droite. Jusque-là – que ce soit la République contre le pouvoir personnel au XIXe siècle ou la République sociale au XXe siècle –, c’est la gauche qui avait toujours imposé le clivage.

 

Quid de la « question sociale »? Elle n’a pas disparu…
Une question centrale ne résume pas toute la vie politique, bien sûr. Il y a toujours des luttes sociales aujourd’hui, mais il n’y a plus de force politique capable de porter cela et d’en faire le sujet central du débat politique. Il y a ­toujours des gens de gauche, mais les gauches sont en miettes.

 

* Professeur à l’université de Rennes 2, auteur d’ »Histoire des droites en France — De 1815 à nos jours », 592 p., Perrin, 2017.

Affaire Fillon : « Les dégâts très d’être lourds dans l’opinion »(Le Monde)

Affaire Fillon : « Les dégâts très  d’être lourds dans l’opinion »(Le Monde)

Le  Monde, journal dont on connaît les enquêtes approfondies, répond aux interrogations sur l’affaire Fillon

François Fillon peut-il vraiment être mis en examen avant l’élection présidentielle ? L’enquête préliminaire concerne-t-elle aussi la « Revue des deux mondes » ?

Le rythme de la justice est parfois dur à suivre, mais en l’occurrence le parquet a manifestement décidé d’accélérer. Michel Crépu, qui était rédacteur en chef de la Revue des deux mondes et affirme n’avoir jamais vu Mme Fillon, et Christine Kelly, journaliste et auteure d’une biographie en 2007 de François Fillon qui explique elle aussi n’avoir jamais eu connaissance de l’implication dans la politique de celle-ci, vont être entendus ce vendredi.

Sur la rapidité d’une éventuelle mise en examen, il n’y a pas de règle en la matière. Ça peut aller vite, comme ça peut traîner. Tout dépend de ce que le parquet trouve ou ne trouve pas. Rappelons que nous sommes au stade de l’enquête préliminaire. Si le parquet estime qu’il y a des éléments probants il ouvrira une information judiciaire confiée à un juge d’instruction qui décidera ensuite selon les preuves de mettre en examen ou non. Cela peut prendre trois semaines, trois mois, trois ans…

Concernant votre deuxième question : l’enquête préliminaire a été ouverte pour détournement de fonds publics (cela concerne le volet à l’Assemblée nationale), abus de biens sociaux (pour la partie qui concerne la Revue des deux mondes) et recel de ces délits.

Est-ce déjà arrivé qu’un candidat à l’élection présidentielle se retire à cause d’une mise en examen ?

Sous la Ve République, pas à ma connaissance.

M. Fillon parle du travail fait pour lui, par sa compagne qui l’a naturellement assisté en tant qu’épouse et collaboratrice. Mais la question du travail fait par son épouse pour le compte de son successeur/suppléant reste floue. Sachant qu’en outre c’est à cette période que la rémunération de Mme Fillon a atteint des sommets. Pourra-t-elle prouver une activité réelle en tant qu’assistante de M. Joulaud ? Si le soutien à son mari peut-être plus simple à démontrer, le travail pour le compte de son successeur semble très obscur.

En effet, il faut bien préciser : Mme Fillon a travaillé pour son mari en tant qu’assistante parlementaire entre 1998 et 2002. Puis, quand il est devenu ministre, elle est restée l’assistante de son suppléant, devenu député, M. Joulaud. C’est à ce moment que sa rémunération a atteint 7 900 euros brut, ce qui est très au-dessus du salaire standard des assistants. M. Joulaud est resté pour le moment très discret sur la réalité de ce travail et sur l’importance de la rémunération. C’est l’un des aspects les plus flous de cette affaire, que la justice devra élucider.

Qui pourrait durcir les conditions d’éligibilité en France ?

La loi, et donc ceux qui la font, les parlementaires.

Un retrait de la candidature de François Fillon est-il réaliste ? Qui représenterait le parti LR aux élections dans ce cas ? Peut-on déjà conclure que cette affaire place Macron et Le Pen en tête des intentions de vote ?

Je comprends que vous vous posiez la question, mais c’est s’avancer très loin… Au fond, François Fillon, jeudi soir au « 20 heures » de TF1, n’a fait que répéter ce qu’il avait dit pendant la campagne de la primaire de la droite : en cas de mise en examen, il se retirerait de la course. Cette phrase prend juste plus d’importance désormais qu’un soupçon sérieux pèse sur lui.

Le scénario d’un retrait du candidat n’est pas, à l’heure ou nous parlons, le plus probable. Et le plan B n’est pas clairement établi. Interrogé ce vendredi matin à Bordeaux, Alain Juppé a déjà expliqué qu’il ne serait pas un recours.

Quant aux intentions de vote, j’attendrai de voir la prochaine vague de l’enquête que Le Monde réalise chaque mois en partenariat avec le Cevipof et Ipsos. Mais il est certain que cette affaire aura une influence.

Le statut d’assistant étant assez flou, les Fillon ne vont-ils pas s’en tirer avec une pirouette ? On a entendu certain affirmer que Penelope Fillon avait travaillé en prenant en exemple une simple présence à une inauguration ou commémoration…

Ce qui est certain c’est qu’il est très difficile de prouver « l’absence » de travail. M. Fillon, en décrivant les tâches que sa femme aurait effectuées, jeudi soir lors du journal de « 20 heures », a principalement fait référence à des actions non traçables : présence à des rencontres, remontées des « évolutions de la société », correction de discours, synthèse de la presse… Le dossier risque de reposer sur beaucoup de déclaratif. Mais au-delà du volet judiciaire, les dégâts pour François Fillon risquent d’être surtout lourds dans l’opinion.

La « Revue des deux mondes » est-elle propriété publique ou privée ? Est-ce une faute de payer quelqu’un à ne rien faire ? Qu’est ce qui empêcherait un patron d’avoir des employés qui ne travaillent pas ?

C’est une revue privée, propriété du groupe Fimalac détenu par Marc Ladreit de Lacharrière, un ami de M. Fillon. La qualification judiciaire dans ce cas-là est celle d’abus de biens sociaux.

Est-ce que « Le Canard enchaîné » avançait des preuves qui semblaient irréfutables si vérifiées ? C’est-à-dire pas des on-dit comme « nous n’avons jamais vu Mme Fillon »…

Le Canard enchaîné a apporté à la fois les fiches de paie de Mme Fillon, et a interrogé une série de personnes qui auraient dû théoriquement avoir connaissance du travail de Mme Fillon et qui sont tombées des nues. Michel Crépu, le rédacteur en chef de la Revue des deux mondes, n’a jamais vu Penelope Fillon. Une assistante parlementaire de M. Joulaud déclare elle aussi n’avoir jamais eu connaissance du travail de Mme Fillon, censée pourtant être l’autre collaboratrice du député.

Ce ne sont pas des preuves irréfutables, mais ce qu’on appelle dans la presse « un faisceau de preuves » qui justifie la parution d’un article. Si vous lisez bien Le Canard enchaîné, l’auteur se garde bien d’ailleurs d’employer les mots « d’emploi fictif », il évoque juste une assistante que personne n’a vue.

D’ailleurs, et c’est très intéressant, M. Fillon s’en prend au Canard, mais sur le fond, il ne nie rien : oui, elle a bien été payé les sommes avancées par le journal, et oui personne ne l’a vue, mais ça serait parce qu’elle a effectué un travail de l’ombre.

Avez-vous des pistes quant à la source de ces révélations ? Un autre candidat ? Une personne proche de Fillon ?

Je comprends votre question mais au Monde, nous n’enquêtons pas sur les sources de nos confrères. Le secret des sources est une règle très importante qui permet à la presse de faire son travail. Ce qui n’empêche pas les responsables politiques de chercher l’auteur de la fuite et s’accuser les uns les autres en coulisse depuis trois jours.

Pourquoi, alors que c’est Penelope Fillon qui est mise en cause, c’est son mari qui répond aux questions des journalistes ?

C’est notre métier de poser ces questions, mais Penelope Fillon n’a aucune obligation de répondre à celles des journalistes. Il n’y a qu’à la justice qu’elle se doit de répondre. En revanche, son mari est candidat à la présidence de la République, et il est directement mis en cause dans cette affaire, puisque c’est lui (puis son suppléant) qui embauché sa femme et c’est son ami (Marc Ladreit de Lacharrière), qui possède la Revue des deux mondes. Il est donc logique qu’il vienne s’expliquer devant la presse.

 Au sujet de cette affaire Penelope Fillon, quelles sont les prochaines dates qui vont marquer l’avancée de l’enquête ? Y a-t-il un délai avant l’ouverture d’une information judiciaire ?

Vous êtes nombreux à poser cette question des délais de la justice. La réponse est simple : il n’y en a pas. La justice peut trancher dans quelques jours comme dans quelques mois.

Mme Fillon avait répondu à des interviews il y a quelques mois indiquant qu’elle commençait à s’immiscer dans la vie politique de son mari depuis la primaire de la droite… Ce qui impliquerait donc qu’elle ne l’a jamais fait par le passé. Avez-vous des informations ?

En effet, dans toutes ses interventions, Mme Fillon s’est toujours présentée comme une femme au foyer qui ne s’occupe pas des affaires publiques. Elle est tout de même conseillère municipale de sa ville depuis 2014. En 2016, elle a donné une interview au Bien public, qui résonne aujourd’hui étrangement. Elle y déclare : « Jusqu’à présent, je ne m’étais jamais impliquée dans la vie politique de mon mari. » M. Fillon se justifie aujourd’hui en disant qu’elle voulait signifier qu’elle ne s’impliquait pas au premier rang… Mais la déclaration fait du mal à sa défense.

Sait-on quel est le salaire moyen des assistants parlementaires ?

Les députés ont une enveloppe de 9 561 euros mensuel pour rémunérer jusqu’à cinq collaborateurs. Depuis une loi de 2014 (postérieure à l’affaire Penelope), un collaborateur ne peut pas toucher plus de la moitié de l’enveloppe. Habituellement, le salaire des collaborateurs est beaucoup moins élevé que les sommes touchées par Mme Fillon.

Casseurs : faire payer les dégâts aux organisateurs des manifs (Sarkozy)

Casseurs : faire payer les dégâts aux organisateurs des manifs (Sarkozy)

 

Nicolas Sarkozy était l’invité du JT de 20 heures de TF1 ce dimanche soir. il a notamment proposé que les organisateurs de manifestations assume la responsabilité civile et financière des dégâts causés par les casseurs.  Revenant sur la contestation du projet de loi Travail, la multiplication des manifestations et les incidents ou violences qui en découlent, l’ancien chef de l’Etat a tenu à préciser qu’il était là en tant que «responsable de l’opposition». «La place de la République est occupée on se demande pourquoi », a interrogé Sarkozy, a propos du mouvement citoyen Nuit debout qui occupe la place parisienne depuis le 1er avril. Avant d’enchaîner. «Premièrement je propose le rétablissement de la peine plancher pour toute personne portant atteinte à un représentant de la République.» Puis de demander que cela soit les organisateurs déclarés des manifestations qui assument la responsabilité civile, et donc financière, des dégâts occasionnés lorsque celles-ci dégénèrent. «Il n’y pas de raison que ce soit les contribuables qui paient», insiste le président du parti Les Républicains. Troisième proposition de Nicolas Sarkozy : l’interdiction préventive des « casseurs reconnus et que l’on connaît, comme on a fait avec les hooligans.» Enfin, quatrième de ses solutions à la crise sociale : la dissolution immédiate «de tous ces groupes d’ultra gauche». Et de citer le collectif  « Silence la police assassine» (sic, le collectif luttant contre les violences policières se nomme en réalité Urgence-notre-police-assassine) comme une véritable « injure».»

 

(Le Parisien) 

Grèce : les dégâts de l’austérité dus à une erreur de calcul du FMI bientôt corrigée !

Grèce : les dégâts de l’austérité dus à une erreur de calcul du FMI bientôt corrigée !

 

Le FMI a fait son autocritique, si la croissance est aussi négative depuis 5 ans en Grèce, c’est la faute à un coefficient multiplicateur entre l’austérité et le PIB. Pour parler plus simplement les modèles du FMI ses sont complètement plantés.  Compte tenu que « la troïka (UE-BCE-FMI) a reconnu qu’il y a eu des erreurs » et que « le gouvernement grec fait actuellement un effort sérieux pour rétablir la confiance du pays », « tout cela pourrait conduire à des rectifications » et l’apaisement de la rigueur, a souligné le ministre grec Costis Hadzidakis  Plusieurs hauts responsables de l’UE et du FMI ont critiqué l’impact de l?austérité stricte imposée au pays depuis le début de la crise de la dette en 2010, qui a plongé la Grèce dans une récession profonde. Le débat a rouvert après un récent article des économistes au FMI, Olivier Blanchard et Daniel Leigh, où ils expliquaient que l’utilisation d’un mauvais coefficient de calcul a débouché sur une sous-estimation des effets négatifs de l’austérité en Europe.  Tenant d’une ligne plus souple au sein du FMI, M. Blanchard avait déjà reconnu que les effets de l’austérité sur la croissance avaient été sous-estimés notamment en Grèce, en récession pour la cinquième année consécutive.  En octobre, le ministre adjoint grec aux Finances, Christos Staikouras, avait relevé que le FMI s’était trompé en matière d’impact de la rigueur sur la récession.  Depuis 2009, « le coefficient multiplicateur » des mesures de rigueur sur le recul de croissance a été « d’environ 1, au lieu de 0,5″ qui avait été retenu pour la mise au point par l’UE et le FMI des plans de redressement dictés à la Grèce en échange des prêts internationaux, avait dit M. Staïkouras, soulignant que même le FMI « le reconnaît désormais ».  Interrogé jeudi sur la question lors d’une conférence de presse, le porte-parole du FMI Gerry Rice a rappelé que l’institution a « mis à jour ce multiplicateur » dès qu’elle s’était aperçu « que les conditions en Grèce étaient différentes » que celles prises en compte lors du début de la crise.  Toutefois, M. Rice a souligné que « ce multiplicateur n’était qu’une dimension du problème » et qu’il y avait « d’autre facteurs qui déterminent l’ajustement des finances publiques de chaque pays ». « Et chaque pays est différent », a-t-il conclu.  De son côté, le ministre des Finances Yannis Stournaras a indiqué dimanche dans un entretien publié au quotidien Kathimérini que « l’autocritique du FMI aurait dû être fait plus tôt ».   »Nous avons été contraint de prendre des mesures beaucoup plus nombreuses que celles qu’il faillait pour atteindre les objectifs (…) mais cela peut nous permettre d’arriver à un excédent primaire dès 2013″, a dit M. Stournaras.  Mais pour le chef du principal parti de l’opposition de la Gauche radicale Alexis Tsipras, qui impute au plan de rigueur l’effondrement de l’économie, la voie pour sortir de la crise n’est que « la fin du cercle vicieux des politiques d’austérité ».   »Il faut entrer dans la voie de la croissance » et « la viabilité de la dette dépend de la restructuration (haircut) de la dette », a-t-il dit dans un entretien publié dimanche également à Kathimérini.  Sans exclure l’éventualité « d’une nouvelle restructuration de la dette », M. Stournaras a répondu que « la condition pour une nouvelle décote serait d’arriver à un excédent primaire ».  Les hauts responsables de la troïka sont attendus fin février à Athènes pour le contrôle régulier des comptes grecs en vue de la poursuite des versements des prêts au pays.

 

Nouveau :- site chansons-poèmes de  g.bessay:

http://chansontroisiemeage.unblog.fr/

Brigitte Bardot aime Poutine ! Ou les dégâts de la décrépitude …

Brigitte Bardot aime Poutine !  Ou les dégâts de la  décrépitude …

Bardot,  qui aime davantage les animaux que les hommes, admire Poutine, cet animal sauvage et brutal.BB veut le rejoindre en Russie devenu le zoo des acteurs décatis, fripés mais friqués. Après l’acteur Gérard Depardieu, l’ancienne vedette française Brigitte Bardot a menacé à son tour vendredi de prendre la nationalité russe pour sauver deux éléphantes de l’euthanasie. Le tribunal administratif de Lyon a confirmé le 21 décembre un arrêté préfectoral condamnant Népal et Baby, deux éléphantes de 42 ans malades de la tuberculose, propriété du cirque Pinder mais prêtées à un zoo lyonnais. Malgré l’émotion suscitée chez les défenseurs des animaux -le directeur du cirque Pinder, Gilbert Edelstein, est allé jusqu’à demander une «grâce présidentielle»-, le tribunal a retenu le risque d’une propagation de la maladie à l’homme. Dans un court communiqué publié vendredi, Brigitte Bardot, qui milite depuis plusieurs décennies pour la cause animale, regrette que les propositions de sa fondation pour sauver Baby et Népal soient restées lettre morte. «Si ceux qui ont le pouvoir ont la lâcheté et l’impudence de tuer les deux éléphantes (…), j’ai pris la décision de demander la nationalité russe afin de fuir ce pays, qui n’est plus qu’un cimetière d’animaux», écrit-elle. Dans une interview à paraître samedi dans Nice-Matin, elle affirme qu’elle est «sérieuse». «Ras-le-bol! Je ne supporte plus ce pays. Depuis Sarkozy et ses promesses non tenues, personne ne répond à mes requêtes. Cela me met dans une douleur et une rage folle de voir cette impuissance. Je ne demande rien d’extraordinaire: une ré-pon-se pour sauver ces animaux», dit-elle. Si elle passe à l’acte, l’ancienne égérie du cinéma français des années 1950 et 1960 rejoindra Gérard Depardieu, à qui le président Vladimir Poutine vient d’accorder la nationalité russe à la demande de l’acteur, qui a choisi de s’exiler fiscalement en Belgique pour échapper aux impôts français. Brigitte Bardot professe d’ailleurs la même admiration que Gérard Depardieu pour le président russe. «Je lui trouve beaucoup d’humanité. A chaque fois que je lui demande quelque chose, en principe, il me l’accorde. Il a fait plus pour la protection animale que tous nos présidents successifs», souligne-t-elle dans Nice-Matin. Interrogé dans la cour de Matignon sur la menace de celle que l’on surnommait autrefois «BB», deux membres du gouvernement ont répondu sur le ton de l’humour. «Elle pourrait demander Gérard Depardieu en mariage, ce serait formidable», a commenté le ministre de l’Economie sociale et solidaire, Benoît Hamon. Sa collègue déléguée aux Personnes âgées, Michèle Delaunay a déclaré dans un sourire avoir «une longue liste de personnes que je voudrais voir en Russie, mais je ne la confierai que par l’intermédiaire d’un avocat». «Je ne la connais pas personnellement et je l’avais pas mise en haut de la liste», a-t-elle ajouté à propos de Brigitte Bardot. L’ex-ministre UMP Nora Berra se dit quant à elle dans un communiqué à la fois «heureuse» du combat menée par l’ancienne actrice pour défendre les éléphantes et «consternée» par «cette menace un peu ridicule et indigne qui foule au pied le grand honneur d’être français et fait de notre nationalité un objet de marchandage ou de menace».

 

Dexia aggrave le déficit français ; ou les dégâts d’un ancien fonctionnaire

Dexia aggrave le déficit français ; ou les dégâts d’un ancien fonctionnaire

 

Mariani l’ancien patron de Dexia ne sera pas inquiété, seul un lampiste comme kerviel mérite la pendaison. Pourtant la gestion calamiteuse de Dexia fera déraper le déficit de la France.  Le déficit public atteindra comme prévu 4,5% du PIB fin 2012 sauf si l’institut européen de la statistique juge que la nouvelle recapitalisation de Dexia doit être comptabilisée, ce qui le porterait à 4,6%, a annoncé aujourd’hui le gouvernement français qui présentait une actualisation de son budget 2012. La réponse d’Eurostat est attendue dans un mois. Cette recapitalisation, de près de 2,6 milliards d’euros, sera intégrée dans le déficit de l’Etat en comptabilité budgétaire française, qui atteindra la cible prévue de 83,6 milliards d’euros, plus Dexia, soit 86,1 milliards.   »Les États belge et français se sont engagés à souscrire intégralement à une  augmentation de capital, à concurrence de 53%, soit 2,915 milliards d’euros, pour la Belgique et de 47%, soit 2,585 milliards d’euros, pour la France », a annoncé dans un communiqué le ministre belge des Finances, Steven Vanackere..  L’affaire Dexia est révélatrice des dérives bancaires ; D’un certain point de vue, c’est une caricature ; Pour autant la crise de cette banque présente bien des points communs avec d’autres établissements bancaires. Dexia déjà victime de la crise des subprimes, n’a pu encaisser la crise financière actuelle. Dexia est l’exemple même, extrême sans doute, des dérives bancaires. Dexia dont l’activité essentielle devait être orientée vers les prêts aux collectivités locales s’est aventuré dans des placements à haut risques dans des zones géographiques, dans des secteurs et dans des modalités qui ne correspondant ni à son objet, ni à ses compétences. C’est la seconde fois qu’on sauve ce qui peut l’être. Déjà après la crise de 2008, il a fallu éviter le pire, en 2011, c’est la fin de ce qu’il faut bien considérer comme une aventure malheureuse. A cet égard la plupart des banques européennes et même françaises ont suivi le même chemin. C’est-à-dire qu’elles n’ont tiré aucun enseignement de la crise de 2008 et ont continué, elles aussi à investir dans des placements à risques mal mesurés pour lesquels alors que ce n’est pas leur mission première et qu’elles n’ont en réalité que peu de compétence dans ces domaines. En clair on joue avec l’argent des dépôts et des épargnants pour tenter d’accroitre les profits et satisfaire et les actionnaires et les égos (et les rémunérations)  des dirigeants. Notons que la rémunération de M. Mariani, dirigeant de Dexia était de l’ordre de 2 millions d’euros en 2010  (salaires et bonus), c’est évidemment mieux que son ancien salaire de fonctionnaire inférieur à 100 000 euros. ; En fait M. Mariani est représentatif des dirigeants de banques français, hauts  fonctionnaires, qui ne doivent leur promotion qu’à leur passage dans les cabinets ministériels ; ce qui explique une grande partie de leur incompétence et de leur irresponsabilité. Et pourtant M. Mariani était considéré comme l’un des meilleurs, ce qui en dit long sur la qualité des autres. Nos grandes banques sont en difficultés pour les mêmes raisons. Fondamentalement les banques de déports la plupart dirigées par d’anciens fonctionnaires ne sont compétentes pour intervenir sur les placements à risque. Dexia est un exemple intéressant car il pourrait bien montre le triste chemin de nos banques si la crise continue de s’aggraver.

 




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