Archive pour le Tag '« Déficiences'

Ecole française: Toujours les mêmes déficiences

 Ecole française: Toujours les mêmes déficiences 

 

La mixité aurait été plus efficace qu’une diversification de l’offre pédagogique pour promouvoir la réussite de tous, relève le sociologue Pierre Merle dans une tribune au « Monde ».

 

 

Tribune. 

Un bilan de la politique éducative du quinquennat doit porter sur les déficiences cardinales de l’école française. La première, montrée par les enquêtes TIMSS et PISA, est la faiblesse scolaire des élèves. En primaire, la politique ministérielle a été le dédoublement des classes. Plusieurs recherches ont montré son efficacité. Réalisée grâce à une démographie scolaire particulièrement favorable (le nombre d’écoliers a baissé de 255 000 de 2017 à 2021), la politique de dédoublement a manqué d’ambition.

D’une part, elle ne concerne que les 300 000 élèves des CP et CE1 de l’éducation prioritaire, soit moins de 5 % des écoliers. D’autre part, la majorité des élèves en difficulté sont scolarisés hors éducation prioritaire. Ils ne bénéficient donc pas du dédoublement. Enfin, en grande section de maternelle (GS), classe essentielle aux premiers apprentissages, le dédoublement demeure très limité. Selon les sources ministérielles, le nombre d’élèves par classe en GS n’a diminué que de 2,6 élèves en REP + et 1,9 en REP. En 2020, il s’établit à 19,5 élèves par classe en REP + et 20,8 en REP.

 

Par ailleurs, à partir de 2017, le retour de la semaine à quatre jours dans 85 % des écoles aboutit à des rythmes de travail surtout préjudiciables aux élèves en difficulté scolaire. Pour ces raisons, le niveau moyen des écoliers français pourrait, non pas progresser, mais encore baisser.

Au collège, la lutte contre la difficulté scolaire a été limitée. La politique des « devoirs faits » n’a été l’objet d’aucune évaluation. Lorsqu’ils ont été évalués, les dispositifs similaires antérieurs se sont avérés peu efficaces. Le suivi des élèves est le plus souvent assuré par des assistants d’éducation peu ou non formés alors même que ce suivi nécessite une réelle expertise pédagogique. Depuis 2018, les moyens ministériels ont surtout été consacrés à recréer les classes européennes et bilangues ainsi que les options grec et latin dont bénéficient majoritairement les enfants des catégories aisées.

Cette diversification de l’offre pédagogique a favorisé les stratégies de fuite des établissements populaires. Toujours selon les données officielles, en 2020, dans les 20 % des collèges les plus favorisés, 83 % des élèves de 6e ont un niveau satisfaisant en mathématiques. Dans les 20 % des collèges les plus défavorisés, plus de 50 % des 6e ont un niveau faible dans cette discipline. Dans ces collèges, outre une proportion élevée d’enseignants débutants et de contractuels peu qualifiés, les bons élèves, « locomotives » des classes, font trop souvent défaut.

« Déficiences environnementales ailleurs que dans les accords commerciaux »

« Déficiences environnementales ailleurs que dans les accords commerciaux »

Sur les enjeux du commerce et du climat, les deux politistes du Canada Noémie Laurens et Jean-Frédéric Morin invitent, dans une tribune au « Monde », à mieux choisir ses batailles, par exemple, à s’attaquer aux subventions octroyées aux énergies fossiles, plutôt qu’à remettre en cause le CETA.

Tribune.

 

 

 

La convention citoyenne pour le climat résulte d’une expérience participative inédite en France. Un panel de 150 citoyens tirés au sort a reçu la mission de formuler des propositions visant à réduire d’au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Certaines de ces propositions invitent le gouvernement à réfléchir à un nouveau modèle de politique commerciale. Tantôt trop modestes, tantôt trop ambitieuses, ces propositions manquent quelque peu leur cible.

 

La première proposition commerciale de la convention citoyenne est de renégocier l’accord de libre-échange conclu avec le Canada, le Comprehensive Economic and Trade Agreement (CETA) [en français, l’accord économique et commercial global (AECG)]. Or, lorsque l’on compare le CETA à ses homologues, il est loin de faire mauvaise figure. Il inclut un chapitre entièrement consacré à la coopération environnementale, prévoyant des obligations précises sur une série d’enjeux, dont la surpêche, les forêts et les espèces menacées. Les dispositions environnementales du CETA sont parmi les plus avant-gardistes, en comparaison aux centaines d’accords commerciaux en vigueur à travers le monde.

Les dispositions du CETA relatives aux changements climatiques peuvent, à juste titre, sembler insuffisantes. Elles n’en sont pas moins rares et exemplaires dans l’histoire des accords commerciaux

Les dispositions du CETA relatives aux changements climatiques peuvent, à juste titre, sembler insuffisantes. Elles n’en sont pas moins rares et exemplaires dans l’histoire des accords commerciaux. Parmi elles, notons l’engagement d’éliminer les obstacles au commerce de biens et services favorisant l’atténuation des changements climatiques. Bien qu’imparfait, le CETA va donc dans la bonne direction. Cet argument est renforcé par de récentes études qui établissent un lien entre les clauses environnementales des accords commerciaux et des améliorations notables sur le plan environnemental. Ainsi, abandonner le CETA constituerait un recul dans la coopération environnementale.

Un frein aux politiques climatiques

La convention citoyenne propose également de ne pas introduire de mécanisme de règlement des différends investisseurs-Etats (RDIE) dans les futurs accords commerciaux européens. Ces mécanismes permettent aux investisseurs étrangers de réclamer des indemnisations si un Etat adopte des mesures contraires aux règles prévues par l’accord.

L’existence même d’un RDIE peut conduire les Etats à renoncer à des politiques environnementales ambitieuses par crainte, justifiée ou non, de devoir verser des indemnisations élevées

 




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