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Défendre l’industrie française contre la bureaucratie

Défendre l’industrie française contre la bureaucratie

Dans une lettre ouverte adressée au ministre de la Transition écologique et publiée par le JDD, des chefs d’entreprise,  appellent à défendre l’industrie française face aux nombreuses menaces qui la fragilise.

Monsieur le Ministre,

Nous avons attentivement noté vos nombreuses déclarations, et le monde patronal dans son ensemble est très déconcerté par vos positions. Vous semblez considérer que les normes européennes doivent être « complétées » par des normes françaises, alors que vous avez dû constater récemment que la sur-transposition de ces normes tuait lentement notre agriculture nationale. Eh bien, il en est de même pour nos entreprises de production et de services. Notre industrie, surtout les petites et moyennes entreprises, est en grande difficulté et n’a nul besoin qu’on leur assène le coup de grâce.

Sur le plan administratif, l’exemple de la CSRD est convaincant. Même nos plus grands fleurons tremblent devant la charge considérable de travail administratif supplémentaire qui en découle. Outre les déclarations, contrôles et remontées des mesures environnementales mises en place par chaque entreprise, ces dernières doivent en plus produire un rapport qui doit être certifié par un cabinet indépendant. Cela conduira une nouvelle fois à la création de nouvelles professions intermédiaires pour répondre aux embûches administratives : de nouvelles charges, et donc une nouvelle perte de compétitivité. En êtes-vous conscient ? Sachant que la CPME, organisme représentatif des PME, avec lequel nous échangeons régulièrement, vous alerte depuis des mois et ne recueille que la plus parfaite indifférence.

Concernant notre industrie, votre philosophie semble être de contraindre nos entreprises à ne plus céder à la demande des consommateurs et à produire des biens « vertueux » de votre point de vue. Mais les clients sont rois et iront chercher et trouver chez nos voisins ce qu’ils désirent ; vous augmenterez ainsi une balance commerciale déjà fortement déficitaire. Ce sont des secteurs entiers qui risquent de disparaître et des territoires largement touchés comme la « Plastics Vallée » autour d’Oyonnax et/ou les Pays de la Loire, deuxième région française en la matière de la plasturgie…

De nombreux secteurs vitaux pour la France n’ont pas grâce à vos yeux, et cela contredit ce que souhaitent, semble-t-il, le Premier ministre et le président de la République : croissance, énergie entrepreneuriale, simplification ! C’est le contraire que vous proposez, est-ce coordonné, ou involontaire ?

Quelques exemples :

• Le plastique est indispensable pour conserver le secteur de la santé, de l’agroalimentaire. Ses propriétés uniques pour l’hygiène le rendent incontournable. Nous ne pouvons pas dépendre de l’étranger pour cela, l’exemple des masques doit nous servir de leçon, et surtout notre plastique est recyclable et en avance sur les autres pays. Encore faut-il que le gouvernement, donc vous-même, s’applique à mettre en place les conditions de recyclage ? Avec le ciment, l’acier et l’urée, le plastique est un des piliers du monde actuel, il n’y a nullement besoin de faire disparaître l’industrie française, c’est une activité qui va doubler, voire tripler dans le monde dans les années à venir.

• Le secteur agricole. Notre souveraineté alimentaire fut la force de la France depuis des siècles. Pour la première fois dans l’histoire du pays, nous sommes importateurs nets hormis pour les vins et les alcools. On a vu la révolte de ces acteurs économiques courageux et désespérés.

• Aucune solution concernant le BTP, de l’emploi jusqu’aux dispositifs de financement pour acheter un appartement.

Maintenant, nous devons importer de la « fast-fashion », aux antipodes de ce que vous souhaitez promouvoir !

• Le textile faisait la fierté de la France, il était en plein redressement grâce à la qualité et au progrès de l’automatisation. Nos grands créateurs, appuyés par des entreprises reconnues, faisaient rayonner l’image de notre pays et de notre savoir-faire. Maintenant, nous devons importer de la « fast-fashion », aux antipodes de ce que vous souhaitez promouvoir ! Pire, vous avez tenté de dissuader les acheteurs avec une campagne publicitaire que les entrepreneurs de tous secteurs ont trouvée honteuse : déconsommer ? C’est fermer des entreprises… cette dernière campagne de « publicité » prônant la déconsommation, habilement déroulée avant les fêtes et la période des soldes, fut d’une redoutable efficacité : les enseignes ferment les petits commerces aussi.

• Sur le même principe, nos élevages bovins sont poussés hors de nos territoires en Europe dans le meilleur des cas, afin de réduire notre production de gaz à effet de serre. Le nuage de Tchernobyl s’était déjà arrêté à nos frontières, nul doute que ce sera le cas du méthane également ! Avec l’exil des coupables vaches françaises, c’est tout le secteur industriel du cuir qui va en pâtir, on importera du cuir pour fabriquer notre maroquinerie dans le secteur du luxe qui fait notre réputation… Arrêtons le massacre !

Ce ne sont que des exemples, mais dans tous les secteurs d’activités, les injonctions contradictoires et les punitions, amplement diffusées, ne correspondent en rien à la réalité du travail accompli et désespèrent ceux qui travaillent. Toutes les entreprises font des efforts incontestables pour satisfaire les principes de défense de l’environnement et pour répondre en la matière à l’attente des consommateurs conscients des enjeux et qui nous font progresser. Il nous faut aussi renforcer nos fonds propres, satisfaire nos clients en termes de qualité et de compétitivité, notre survie est notre préoccupation première comme cela devrait être celle de votre gouvernement, et donc la vôtre ?

Rien n’est acquis, et la disparition de secteurs entiers dans un passé récent, comme celle des principes actifs dans la pharmacie, a eu comme cause principale la fabrication de normes propres à notre pays et la création d’une pénurie inquiétante. Toute l’industrie française a été frappée et beaucoup n’ont dû leur survie qu’à des déménagements de tout ou partie de leur production.

Monsieur le ministre, nous ne comprenons pas votre politique hostile à nos entreprises, surtout à un moment crucial de l’endettement français et du déficit du commerce extérieur. Ne dégoûtez pas nos concitoyens de l’écologie à laquelle nous sommes très attentifs.

Défense : une armée française incapable de se défendre longtemps

Défense : une armée française incapable de se défendre longtemps

Depuis l’agression russe contre l’Ukraine le 22 février 2022, les gouvernements européens touchent du doigt la différence entre les postures et la réalité économique et industrielle en matière de défense de l’Europe. Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, professeurs à l’Essec dans « La Tribune ».

Le mythe des « dividendes de la paix », véhiculé en son temps par Laurent Fabius comme un coup politique populiste, a résulté trente ans plus tard en un large sous-investissement dans le bien public que constitue la défense nationale. Le sous-investissement en infrastructure routière conduit à des routes surchargées et accidentogène. Le sous-investissement dans la santé publique aboutit à des hôpitaux concentrés et surchargés avec des services d’urgence débordés. Le sous-investissement dans la défense nationale conduit à une incapacité à soutenir l’effort de guerre d’un allié tant en termes de munitions qu’en termes de matériels. Selon de nombreux experts, l’armée française, pourtant la plus capable en Europe occidentale, serait incapable de mener une guerre terrestre à haute intensité comme celle qui ébranle le flanc Est de l’Union européenne (UE). Il y a d’abord un problème de stock de munitions disponibles, de matériels roulants et volants disponibles, d’équipements de dernière génération disponibles, et du nombre de militaires. Il y a également une base industrielle sous-développée, sous capitalisée, fragmentée, et en grande difficulté pour produire et livrer munitions et matériels.

Quelle est la situation presque deux ans après le début du conflit ? Au vu des postures martiales de Emmanuel Macron qui parle d’« économie de guerre », on peut penser que bon an mal an, avec du retard à l’allumage, les chaînes de production ont été réactivées via des commandes publiques suffisantes à la fois pour servir le conflit en cours et remplir les stocks.

Les commandes ont un peu augmenté dans la nouvelle mouture de la loi de programmation militaire mais pas assez pour que les lignes de production tournent à pleine capacité. Cette embellie en termes de commandes reste une embellie de court terme. Plus fondamentalement, il ne s’agit pas d’un plan structuré de financement et de soutien des PME et entreprises de la BITD (base industrielle et technologique de défense) française. La perception européenne et française des industries de défense reste négative dans le contexte actuel d’investissement ESG. Les grandes banques françaises ne veulent pas plus financer de forages pétroliers dans l’Arctique ou dans une réserve africaine que de programme d’armement.

Avant le conflit en Ukraine, un rapport parlementaire du 17 février 2021 a alerté sur les difficultés majeures de financement du secteur industriel de la défense française, et notamment des PMEs. Peu de choses ont changé depuis.

Jamais à court de petites solutions improvisées, le gouvernement propose de consacrer une partie de la collecte du livret A au financement des entreprises de défense, qui pourraient alors obtenir des prêts à un taux bonifié. En fléchant une partie des quelques 200 milliards libres vers les PMEs de la défense, cela permettrait de combler une partie de la pénurie de fonds. La mesure permettrait aux banques de se cacher derrière l’obligation réglementaire en faisant valoir qu’elles n’ont pas le choix et qu’elles ne dépassent pas le quota alloué à cette industrie.

Les cris d’orfraie poussés par un certain nombre de syndicats et de partis de gauche illustrent bien la réalité de la difficulté pour les banques de financer le secteur et l’opportunité de se cacher derrière une obligation légale.

Mais les vraies mesures, que le gouvernement ne semble pas avoir le courage de prendre, sont d’une toute autre nature. Si les banques et les investisseurs privés hésitent encore pour investir dans les entreprises françaises de la défense, c’est en raison du risque important qu’ils perçoivent par rapport au secteur et ils ont sûrement raison. Si le gouvernement français et la société française finissent par réaliser l’importance de la défense nationale et de sa base industrielle lorsqu’une guerre à haute intensité est menée aux portes de l’Europe, il sera beaucoup moins risqué d’investir dans l’industrie de la défense et les solutions administratives seront inutiles voire inefficaces.

En premier lieu, il faut en finir avec l’idéologie qui oppose l’industrie de la défense et les objectifs sociaux et sociétaux. La guerre en Ukraine montre à tous ceux qui veulent regarder que seule la défense nationale peut protéger nos valeurs de liberté et nos concitoyens. La soutenabilité de notre modèle démocratique face aux autocraties repose sur la défense nationale ce qui rend moral et responsable son financement.

En second lieu, si le budget des armés est en augmentation, ces augmentations sont modestes au regard de la redéfinition des menaces, de l’inflation et de la hausse du coûts des équipements de plus en plus complexes (conformément à la « loi d’Augustine »). Comme le secteur de l’énergie, le secteur de la défense doit être en mesure de fournir le service attendu en situation de crise. Des stocks importants et des capacités productives doivent être maintenues en réserve pour une réouverture en cas de crise. Il s’agit d’un changement de philosophie dans la production d’armements que la chute des budgets avait réduit au modèle de réduction des coûts de l’industrie privée marchande. Ces deux aspects plaident pour une plus forte augmentation du budget de la défense en termes réels.

Enfin, il est crucial de mettre en place des contrats d’achat d’armes à long terme. Aucune banque ne pourra financer des projets d’investissement à 15 ans lorsque les commandes passées par le gouvernement couvrent une période plus courte. Les prêts à 15 ans doivent faire face à des projets de développement d’armes, d’achat d’armes et munitions d’au moins une même durée. Un tel alignement ferait baisser de manière substantielle le cout du financement, donc le coût unitaire de l’arme au bénéfice du budget des armées.

Il serait avisé pour le gouvernement de ne pas gaspiller cette période où nos concitoyens sont sensibilisés à la menace extérieure pour lancer une réforme. Il serait dommage pour la sécurité à long terme de notre pays de s’en tenir à une petite extension budgétaire sans réforme en profondeur ni ambition de remise en état de nos capacités à nous protéger et protéger nos alliés menacés.

Politique- Afrique : la France bien seule pour défendre la démocratie

Politique- Afrique : la France bien seule pour défendre la démocratie

Au lieu de défendre la démocratie la plupart des pays occidentaux tentent individuellement de renforcer leur pouvoir d’influence sur le continent africain. Du coup la France se trouve bien isolée. Un mois après le coup d’Etat au Niger, la France, bien seule dans sa posture, se pose en défenseuse de la démocratie. Difficile de voir comment elle peut résister à la lame de fond du rejet de sa présence militaire en Afrique subsaharienne, analyse Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.

« On vit chez les fous ! » La formule, très répandue dans la vie de bureau autour de la machine à café, l’est moins de la tribune d’un président de la République française, a fortiori quand elle se rapporte à certaines élites africaines. Le fait qu’elle ait échappé à Emmanuel Macron au cours de son discours devant les ambassadeurs, lundi 28 août à l’Elysée, reflète la frustration de Paris face à l’image d’échec de sa politique africaine que projette le coup d’Etat du 26 juillet au Niger. L’annonce d’un nouveau putsch, au Gabon cette fois, à peine deux jours après ce discours, est venue assombrir un peu plus le panorama.

Les « fous », ce sont, dans le langage macronien, « cette alliance baroque de prétendus panafricains avec des néo-impérialistes » qui rejette la présence française en Afrique subsaharienne. Intéressante description de la dynamique à l’œuvre dans une région où l’ancienne puissance coloniale ne cesse de reculer sous l’effet de ce que M. Macron appelle « une épidémie de putschs ». Le Niger fut son refuge lorsque les militaires basés au Mali ont dû plier bagage. Aujourd’hui, une junte à Niamey demande à son tour aux Français de partir.

Bravache, la France refuse le diktat des putschistes, maintient son ambassadeur au-delà de l’ultimatum posé pour son départ, mise sur les dissensions au sein de la junte et sur l’effet des sanctions. M. Macron tente de sauver l’honneur en se posant en défenseur de la démocratie : la France ne saurait abandonner aux preneurs d’otage un président élu dont « le courage et l’engagement » collent aux valeurs défendues par l’Occident.

Afrique : la France bien seule pour défendre la démocratie

Afrique : la France bien seule pour défendre la démocratie

Au lieu de défendre la démocratie la plupart des pays occidentaux tentent individuellement de renforcer leur pouvoir d’influence sur le continent africain. Du coup la France se trouve bien isolée. Un mois après le coup d’Etat au Niger, la France, bien seule dans sa posture, se pose en défenseuse de la démocratie. Difficile de voir comment elle peut résister à la lame de fond du rejet de sa présence militaire en Afrique subsaharienne, analyse Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.

« On vit chez les fous ! » La formule, très répandue dans la vie de bureau autour de la machine à café, l’est moins de la tribune d’un président de la République française, a fortiori quand elle se rapporte à certaines élites africaines. Le fait qu’elle ait échappé à Emmanuel Macron au cours de son discours devant les ambassadeurs, lundi 28 août à l’Elysée, reflète la frustration de Paris face à l’image d’échec de sa politique africaine que projette le coup d’Etat du 26 juillet au Niger. L’annonce d’un nouveau putsch, au Gabon cette fois, à peine deux jours après ce discours, est venue assombrir un peu plus le panorama.

Les « fous », ce sont, dans le langage macronien, « cette alliance baroque de prétendus panafricains avec des néo-impérialistes » qui rejette la présence française en Afrique subsaharienne. Intéressante description de la dynamique à l’œuvre dans une région où l’ancienne puissance coloniale ne cesse de reculer sous l’effet de ce que M. Macron appelle « une épidémie de putschs ». Le Niger fut son refuge lorsque les militaires basés au Mali ont dû plier bagage. Aujourd’hui, une junte à Niamey demande à son tour aux Français de partir.

Bravache, la France refuse le diktat des putschistes, maintient son ambassadeur au-delà de l’ultimatum posé pour son départ, mise sur les dissensions au sein de la junte et sur l’effet des sanctions. M. Macron tente de sauver l’honneur en se posant en défenseur de la démocratie : la France ne saurait abandonner aux preneurs d’otage un président élu dont « le courage et l’engagement » collent aux valeurs défendues par l’Occident.

Au passage, le président a décoché un coup de patte à ces capitales occidentales qui prônent l’apaisement : Washington, qui se garde bien d’appeler un putsch un putsch à Niamey et que l’on dit prêt au compromis avec la junte pour sauver ses bases militaires, a même eu droit à une mention particulière. Catherine Colonna, la ministre des affaires étrangères, est d’ailleurs revenue mardi sur le sujet avec le même coup de patte : Paris exige le retour au plein ordre constitutionnel au Niger, a-t-elle souligné, « par fidélité à des principes démocratiques », « même si d’autres hésitent ». De toute évidence, la France se sent un peu seule dans cette posture.

Un brin donquichottesque, la position ne manque pas de panache. M. Macron l’assortit d’un argument supplémentaire : le facteur géopolitique. Dans une autre partie de son discours, il évoque le « risque d’affaiblissement de l’Occident…

Défendre les libertés

Défendre les libertés 

Par Monique Canto-Sperber, philosophe, directrice de recherche au CNRS et présidente exécutive de la Fondation Events( dans l’OPINION). Elle est l’auteur de nombreux ouvrages et notamment de La Fin des libertés : ou comment refonder le libéralisme (Robert Laffont, 2019).

 

 

 

Quel est le prix de la liberté ? Et pourquoi la défendre ? Dans la campagne présidentielle qui vient de s’achever, peu nombreux sont les candidats qui ont parlé des libertés. En revanche tous se sont engagés à œuvrer aux biens collectifs que sont la sécurité, la cohésion sociale, l’efficacité économique. Sans doute pensaient-ils que dans une société de prospérité, de justice sociale et de sûreté, la liberté va de soi.

La possibilité d’être libres au sein d’une communauté politique est l’un des défis que la pensée libérale a voulu relever. Les idées de société civile, de démocratie pluraliste, d’initiatives économiques décentralisées et de concurrence au sein d’un marché, comme celle d’une société ouverte où chacun a sa chance et parle librement en sont issues.

Toutefois, ce que nos sociétés deviennent et les types de gouvernement qu’elles se donnent paraissent de moins en moins en phase avec ces exigences. Face aux menaces terroristes, de nombreux Etats libéraux ont adopté des mesures qui vont de la surveillance massive à l’état d’urgence, bien éloignées des idéaux libéraux. Des gouvernements installent peu à peu des pratiques politiques – concentration de la décision et personnalisation du pouvoir – qui affaiblissent les parlements et bousculent les usages du libéralisme politique. En Hongrie, en Pologne, aux Etats-Unis sous Donald Trump, on a vu comment un Etat libéral peut se transformer dès lors que les contre-pouvoirs sont affaiblis, que la presse est moins libre et les moyens d’information contrôlés.

En France, il y a quelques semaines, la candidate du Rassemblement national à la présidence de la République annonçait qu’elle gouvernerait par référendum, ce que la Constitution ne permet pas, tandis que le leader de La France insoumise prône toujours la « désobéissance » à l’égard des traités européens, auxquels pourtant le peuple souverain a consenti. Et lorsqu’il s’agira de rationner des ressources rares en cas de pénurie, et d’imposer des changements de modes de vie pour éviter la catastrophe climatique, les contre-pouvoirs, les consultations et délibérations et autres exigences du libéralisme paraîtront comme autant de délicatesses hors d’usage, peu adaptées au monde qui vient.

Ce n’est pas tout. L’augmentation des inégalités ne permet plus guère de croire que chacun a sa chance dans une société libre. Quant au droit de penser et de dire ce qu’on veut tant qu’on ne viole pas la loi, il paraît bien dépassé face aux pressions et intimidations du progressisme militant. Enfin, les réseaux sociaux feront peu à peu de la protection de la vie privée une valeur qu’on peut changer au gré des cultures, comme le prédisait Mark Zuckerberg.

Défendre l’Ukraine, c’est défendre notre liberté

Défendre l’Ukraine, c’est défendre notre liberté

Le député européen Raphaël Glucksmann appelle, dans une tribune au « Monde », l’Europe à montrer qu’elle est prête « à payer le prix de la liberté » en mettant fin aux importations de gaz et de pétrole russes et en fournissant davantage d’armes aux forces ukrainiennes.

 

Tribune.

 

Depuis le 24 février 2022, les dirigeants européens répètent en boucle que l’histoire est redevenue tragique et que la guerre est de retour dans nos vies. Mais ont-ils vraiment compris ce que cela signifiait ? Et nous ? Avons-nous compris que l’avenir de l’Europe se décidait dans les ruines de Marioupol et de Kharkiv, dans les rues de Kyiv [le nom ukrainien de Kiev] et de Kherson, dans les corridors des chancelleries et les travées des Parlements aussi, en chacun de nous enfin ?

Le dire n’est pas suffisant, il faut se comporter et agir en conséquence, c’est-à-dire tout faire – tout sauf une intervention militaire directe contre la puissance nucléaire russe – pour arrêter Vladimir Poutine en Ukraine. Maintenant. Sans tergiversation ni faux-fuyant.

Mais nos élites biberonnées au mythe de la paix perpétuelle sauront-elles faire face à la tempête qu’elles ont si longtemps refusé de voir venir ? L’Europe trouvera-t-elle la force de naître de ce chaos que les anciens Grecs plaçaient aux origines du monde, ou bien s’y noiera-t-elle par impuissance et apathie ?

A ces questions, nos dirigeants n’ont pas encore apporté de réponse claire. Les Ukrainiens, si. Imprévue à Moscou comme à Washington, leur résistance est la surprise qui ouvre une brèche et place chacun face à ses responsabilités. Sans elle, nos gouvernants auraient une fois de plus consenti à la défaite du droit, de nos principes et de nos intérêts. Ils auraient condamné, puis seraient passés à autre chose. Comme en Géorgie. Comme en Syrie. Comme en Crimée. C’est cette résistance héroïque qui change la donne.

Nous n’enverrons pas d’armée combattre à ses côtés, mais nous pouvons l’aider beaucoup plus qu’actuellement. Face aux hésitations américaines sur les avions de chasse Mig polonais, les Européens doivent assumer de livrer les avions, les missiles sol-air, les batteries antimissiles que les Ukrainiens nous demandent afin d’essayer de fermer ce ciel meurtrier que nous laissons ouvert.

Les démagogues qui confondent les mots « paix » et « soumission » clament qu’agir ainsi nous conférerait le statut de « cobelligérant ». C’est faux. La charte de l’Organisation des Nations unies est claire : lorsqu’une nation souveraine est envahie en violation du droit international, lui fournir des armes ne rend aucunement « cobelligérant ». Affirmer l’inverse revient à accepter que Poutine fixe les termes du débat qu’il suscite et du conflit qu’il impose. C’est ce que nous avons fait depuis son accession au pouvoir en 1999 et c’est ce qui nous a menés là, au bord du gouffre.

Militaires Soudan : plus forts pour faire des coups d’Etat que pour défendre leur pays

  •  Encore un coup d’État initié par les militaires en Afrique. Des militaires qui en général sont plus efficaces pour faire un coup d’État que pour défendre leur pays. On a pu vérifier souvent  que les armées africaines étaient incapables de faire face à un éventuel ennemi. Par contre elles sont présentes sur le terrain pour prélever l’impôt voire  renverser les régimes démocratiques.
  • Dans de nombreux pays d’Afrique les militaires sont rarement dans leur caserne , on les voit aussi rarement s’entraîner. Par contre, ils sont souvent dans la rue où ils sont supposés exercer des tâches de police quand il s’agit en fait surtout de prélever l’impôt et de participer à la corruption. Après le Mali récemment, c’est donc le Soudan qui s’illustre aussi dans ce dévoiement du rôle des militaires. Le Soudan est en effet sous tension depuis une tentative de coup d’Etat le mois dernier, imputée à des partisans de l’ancien président Omar el Béchir, renversé en 2019 par l’armée après plusieurs mois de manifestations.
  • Ces militaires, qui cherchaient à dissoudre le gouvernement civil, l’accusaient de mauvaise gestion et de s’accaparer le pouvoir.
  • Des centaines de milliers de manifestants, dont des ministres, s’étaient déjà rassemblés la semaine dernière dans plusieurs villes pour dénoncer la perspective d’un coup d’Etat militaire, sur fond de tensions croissantes entre l’armée et les autorités civiles de transition.
  • Au-delà de la tension politique, le pays est également confronté à une crise économique profonde, marquée par une inflation record et une pénurie de biens de première nécessité, malgré l’aide internationale.

Soudan : encore des militaires africains plus forts pour faire des coups d’Etat que pour défendre leur pays

  • Soudan : encore des militaires africains  plus forts pour faire des coups d’Etat que pour défendre leur pays
  •  Encore un coup d’État initié par les militaires en Afrique. Des militaires qui en général sont plus efficaces pour faire un coup d’État que pour défendre leur pays. On a pu vérifier souvent  que les armées africaines étaient incapables de faire face à un éventuel ennemi. Par contre elles sont présentes sur le terrain pour prélever l’impôt voire  renverser les régimes démocratiques.
  • Dans de nombreux pays d’Afrique les militaires sont rarement dans leur caserne , on les voit aussi rarement s’entraîner. Par contre, ils sont souvent dans la rue où ils sont supposés exercer des tâches de police quand il s’agit en fait surtout de prélever l’impôt et de participer à la corruption. Après le Mali récemment, c’est donc le Soudan qui s’illustre aussi dans ce dévoiement du rôle des militaires. Le Soudan est en effet sous tension depuis une tentative de coup d’Etat le mois dernier, imputée à des partisans de l’ancien président Omar el Béchir, renversé en 2019 par l’armée après plusieurs mois de manifestations.
  • Ces militaires, qui cherchaient à dissoudre le gouvernement civil, l’accusaient de mauvaise gestion et de s’accaparer le pouvoir.
  • Des centaines de milliers de manifestants, dont des ministres, s’étaient déjà rassemblés la semaine dernière dans plusieurs villes pour dénoncer la perspective d’un coup d’Etat militaire, sur fond de tensions croissantes entre l’armée et les autorités civiles de transition.
  • Au-delà de la tension politique, le pays est également confronté à une crise économique profonde, marquée par une inflation record et une pénurie de biens de première nécessité, malgré l’aide internationale.

« Défendre la liberté en sciences humaines et sociales »

« Défendre la liberté en sciences humaines et sociales »

 

Après le licenciement de la sociologue Christine Fassert, un collectif de chercheurs dénonce, dans une tribune au « Monde », le retour de méthodes autoritaires et de censure dans les organismes nucléaires.( Notons que les méthodes autoritaires affectent aussi le privé par exemple quand l’économiste Élie Cohen est victime de pressions de la part de Veolia pour son opposition au regroupement entre cette société et Suez)

 

Tribune.

 

 Contrôler, surveiller, circonscrire ou contrebalancer toute information et toute recherche interrogeant le fonctionnement de la filière nucléaire a constitué pendant longtemps une sorte de réflexe chez les promoteurs du nucléaire, avant tout soucieux d’acceptabilité sociale de ce secteur à haut risque. Une série de réorganisations au sein des agences d’expertise et de régulation, commencées dans les années 1990 en lien avec les impacts de la catastrophe de Tchernobyl, ont donné lieu, notamment, à la création d’entités « indépendantes », l’Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN) en 2001 et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en 2006.

Ces changements ont pu laisser penser que les principales tensions critiques entre opérateurs du nucléaire et mondes de la recherche appartenaient au passé : des travaux de sciences sociales, menés à la fois en interne et en externe, pouvaient aborder de multiples aspects de l’énergie nucléaire.

En 2012, lorsque la sociologue Christine Fassert a été recrutée par le département des sciences humaines et sociales de l’IRSN, il s’agissait pour l’institut d’ouvrir un nouvel espace de recherches rendues nécessaires par la catastrophe de Fukushima de mars 2011. L’expérience n’a visiblement pas été concluante. En effet, en juin 2020, Christine Fassert a été licenciée pour « comportement inadapté » et « insubordination récurrente avec défiance vis-à-vis de sa hiérarchie », qualifications qui masquent difficilement une reprise de contrôle sur la production des connaissances et des énoncés sur le nucléaire.

Les recherches de Christine Fassert avaient pourtant pour objet d’observer et questionner les vulnérabilités, les actions et les décisions engendrées par la catastrophe nucléaire japonaise. Dans plusieurs secteurs du nucléaire, des témoignages font part de pressions de plus en plus fortes s’exerçant non seulement sur les chercheurs liés au secteur ou les doctorants bénéficiant de financement des agences nucléaires mais également sur les unités de recherche externes liées par des contrats de recherche.

Obstructions hiérarchiques

Pendant plusieurs années, Christine Fassert a fait face à des obstructions de la part de sa hiérarchie pour engager et mener à bien ses projets, difficultés liées à ce que l’IRSN considère sous les catégories sensibles de « gouvernance des risques nucléaires » ou de « gestion post-accidentelle ». Son travail de recherche fut à maintes reprises remis en cause par des interventions directes de sa hiérarchie, laquelle a, dans les derniers temps, dressé des obstacles à la publicisation de ses résultats.

Défendre notre civilisation

Défendre notre civilisation

Olivier Babeau, chroniqueur et essayiste balaye les grandes questions qui ont marqué 2020 et préconisent une défense de notre civilisation dans le Figaro

Chaque semaine, Olivier Babeau décrypte l’air du temps pour FigaroVox. Il est président de l’Institut Sapiens et, par ailleurs, professeur en sciences de gestion à l’université de Bordeaux. Il a récemment publié Le nouveau désordre numérique: Comment le digital fait exploser les inégalités(Buchet Chastel, 2020).


L’année 2020 a bien sûr été marquée par la crise sanitaire, nous y reviendrons, mais à l’exception de cette épidémie hors-normes, quel fait d’actualité marquant retiendrez-vous de cette année, et pourquoi?

Olivier BABEAU. – Comme les mouvements tectoniques, les événements les plus importants se font souvent à bas bruit, jusqu’à ce qu’éclate l’évidence des ruptures qu’ils produisent. Ce sont deux avancées technologiques récentes qui méritent ainsi d’être signalés: tout d’abord l’annonce par des chercheurs de Shanghai d’un progrès vers l’informatique quantique, qui permet une vitesse de calcul 100 000 milliards de fois plus rapide qu’avec les meilleurs ordinateurs actuels. Ensuite, le record battu en matière de fusion nucléaire, avec le maintien d’un plasma de 100 millions de degrés durant 20 secondes par un réacteur sud-coréen. Les deux technologies, quand elles seront au point, sont porteuses de révolutions inouïes.

Il est significatif que ces dernières avancées viennent d’Asie. Car c’est au fond le grand événement de cette année: le basculement indiscutable de l’équilibre du monde vers l’Orient, et l’évidence d’une forme de déclin économique et politique de puissances occidentales marginalisées sur la scène de l’Histoire. Nous ne comprenons pas la tragédie que cela nous prépare: on ne peut pas plus avoir le système social d’un pays développé avec les avantages concurrentiels de pays du tiers-monde qu’il n’est possible de payer une suite de palace avec le budget d’une chambre d’hôtel une étoile.

Comme chroniqueur, vous avez traité de nombreux sujets d’actualité, tous très variés, mais y a-t-il parmi vos chroniques une en particulier qui vous paraît essentielle, au sujet d’un débat qui vous semble déterminant pour les années à venir?

Je vois chacune de mes tribunes comme autant de petites touches qui, ensemble, proposent un tableau de notre époque. J’essaye d’interpréter l’actualité immédiate comme autant de signes de mouvements souterrains dont l’unité n’apparaît pas immédiatement, mais dont il importe de prendre conscience.

Il faut absolument distinguer le parti EELV, avec ses options idéologiques et ses contradictions (…) et la question écologique elle-même

À long terme, les deux grands chocs conjugués des déséquilibres démographiques et des changements climatiques seront bien sûr les problèmes centraux auxquels l’humanité sera confrontée. À moyen terme, les grands enjeux sont ceux que j’ai formulés dans mon interview concernant mon dernier ouvrage.

Nous devrons répondre à une question essentielle au cours de cette décennie: comment empêcher la triple polarisation social, économique et politique dont le résultat serait violences, misère et chaos?

En France, un événement politique majeur a été la montée du parti EELV, dans les médias et dans les urnes. Le débat politique sur l’écologie vous paraît-il mal posé? Comment peut-on parler intelligemment des enjeux climatiques qui préoccupent de plus en plus les Français?

Cette montée du vote vert aux municipales est en réalité l’effet d’une montée de l’abstention, elle demandera à être éventuellement confirmée lors des prochaines échéances électorales. Mais en ce qui concerne la «part de voix» dans les médias, le succès est indéniable, ce qui montre surtout une capacité à les utiliser adroitement. C’est bien le vrai phénomène à lire: comme toujours dans l’histoire, l’affaiblissement des institutions politiques favorise la montée en puissance de minorités actives au programme révolutionnaire plus ou moins assumé.

Les affamés de pouvoir sont attirés et excités par la déliquescence du système en place. Il faut absolument distinguer le parti EELV, avec ses options idéologiques et ses contradictions (notamment en matière de rapport au nucléaire, aux OGM ou à l’agriculture intensive, qui sont des outils objectifs de lutte contre les émissions de CO2), et la question écologique elle-même. Toute la ruse d’EELV est précisément de postuler la confusion entre les deux, suggérant que la seconde ne devrait être envisagée qu’à travers le clergé autoproclamé qu’il incarne. Tout comme la gauche n’avait pas le monopole du cœur, le parti écologiste ne saurait avoir le monopole du vert.

L’écologie est au confluent de nombreuses disciplines complexes. Il faudrait être capable de donner aux discours scientifiquement fondés leur vraie place pour qu’un débat de qualité soit possible et que l’information des citoyens ne soit pas biaisée.

À l’heure actuelle, il est possible de dire à peu près n’importe quoi sur le sujet dans les médias sans être contredit. La science souffre toujours quand elle est mise au service d’un projet politique qui trie, dans ses résultats, les bonnes et les mauvaises nouvelles idéologiques.

Aux États-Unis puis en France, la question de la mémoire de l’esclavage ou de la colonisation a suscité d’importants mouvements sociaux, qui aboutissent à une remise en cause du modèle universaliste des Lumières. Continuerez-vous à le défendre? Pourquoi?

Je continuerai à défendre l’universalisme car il est le seul modèle acceptable à mes yeux, tout simplement. Les nouveaux puritanismes qui cherchent à s’imposer sont de prodigieuses forces d’exclusion et de balkanisation de la société. Ils sont porteurs de tout ce qu’ils dénoncent: essentialisation, classement des gens en groupes sociaux imperméables, spirales d’injustices sociales, promotion de la haine au rang de principe politique fondamental.

La plupart des Français regardent avec hébétude les surenchères des zélotes du progressisme : écriture inclusive, statues déboulonnées…

Il n’y a rien de plus affligeant que de voir avec quel succès ces fantasmagories malfaisantes parviennent à gagner du terrain, grâce essentiellement à des médias qui leur ouvrent leurs portes, par faiblesse, incompétence, peur ou complicité. La réalité est que les spéculations néopuritaines dont il est question sont le fait de tout petits groupes de fanatiques et que l’écrasante majorité en est très éloigné.

La plupart des Français regardent avec hébétude les surenchères des zélotes du progressisme: écriture inclusive, statues déboulonnées, noms hier vénérés et désormais victimes damnatio memoriae, etc. Ce n’est jamais la force des ennemis de la liberté qu’il faut craindre, mais la faiblesse de ses défenseurs.

Venons-en à la crise sanitaire à présent: sans verser dans des supputations chimériques au sujet du monde d’après, retenez-vous malgré tout des leçons positives de cette épidémie?

La crise aura été une apocalypse, au sens étymologique de «dévoilement». Les programmes cachés, les obsessions de maints groupuscules se sont révélés au grand jour. Les masques sont tombés et le jeu est clair: il faudra choisir entre ceux qui croient que l’innovation, comme elle l’a permis depuis des millénaires, va continuer à apporter aux hommes les solutions de leur survie, et ceux qui, d’autre part, plaident pour au retour à un (illusoire) âge d’or de frugalité et de travail non mécanisé.

La pandémie aura vu le triomphe de la mondialisation (pour la première fois, nous avons collectivement affronté le même problème en même temps) et de la recherche scientifique. Elle aura accéléré la détermination des régimes jeunes, sûrs d’eux-mêmes et dominateurs.

Et fait cruellement apparaître la fragilité de démocraties se concevant comme des sortes d’immenses maisons de repos. Nos vieilles sociétés développées ont un rapport problématique au risque: assumé partout ailleurs comme le tremplin du progrès, il est chez nous devenu un scandale, une anomalie que des lois doivent éradiquer.

La question des libertés vous passionne. Pour une fois, les Français se sont intéressés au rôle et au fonctionnement du Conseil d’État, se sont mobilisés pour défendre des libertés constitutionnelles, et ont débattu à table de l’arbitrage entre sécurité et liberté, de la juste place de l’État… Vous vous en réjouissez sûrement?

C’est un autre dévoilement notable qui s’est opéré: si l’on pouvait encore en douter, on a clairement pu voir les manquements de notre appareil bureaucratique, l’incapacité à anticiper, la lourdeur de notre organisation, les incohérences des décisions. Nous aurons raté les trois grandes épreuves de cette pandémie: celle des masques, celle des tests et celle des vaccins.

L’élection d’Emmanuel Macron représentait fondamentalement la prise de pouvoir de la haute administration sur la politique

Les Français ont compris qu’ils n’en avaient pas pour leurs impôts. Je ne suis pas certain pourtant que cela suffise à mettre un terme à ce cercle vicieux par lequel nous réclamons plus d’intervention de l’État à mesure qu’il révèle son incapacité à poursuivre les innombrables tâches dont il prétend se charger. «Si l’État est fort il nous écrase, s’il est faible nous périssons», disait Paul Valéry: nous parvenons à avoir les deux à la fois, cumulant les inconvénients de son absence et de son omniprésence.

L’État, justement, que vous avez plusieurs fois étrillé dans vos chroniques, doit-il être repensé différemment à la lumière des enseignements de cette crise?

L’élection d’Emmanuel Macron représentait fondamentalement la prise de pouvoir de la haute administration sur la politique, discréditée et privée de personnel de valeur. L’administration a donc fait ce qu’elle est programmée pour faire: colmater les brèches, protéger et surtout se protéger elle-même. Elle a entouré les Français de l’ouate confortable qu’ils réclament, et fait fonctionner à plein la machine à produire des normes et des interdits.

Le mandat n’aura vu, c’est significatif, aucune réforme réelle de la machine étatique, toutes les tentatives ayant fait long feu (y compris la pseudo-réforme de l’ENA). C’est toute la différence entre l’opérationnel et la stratégie: le premier gère l’existant, la seconde ouvre les chemins du futur. Nous avons l’un, mais pas l’autre.

 

En l’absence de politiques capables d’affirmer courageusement une vision non contradictoire du projet France (le «en même temps» s’étant révélé, comme on pouvait le craindre, «tout et son contraire»), reste un secteur public métastasé essentiellement concentré sur la façon d’obtenir les moyens de sa pérennité. Dans la pratique, le pouvoir a déserté la rue du Faubourg Saint-Honoré pour s’exercer dans la forteresse des rives de Seine, à Bercy.

Pour finir, que souhaiteriez-vous en priorité à vos lecteurs pour 2021?

Après cette annus horribilis, je souhaite (et espère) malgré tout une annus mirabilis, une année miraculeuse. Si nous vainquons le virus, profitons de ses leçons pour nous moderniser et avons le courage de réaffirmer notre projet de civilisation, nous pouvons être revenus dans quelques mois sur les chemins de la prospérité.

LE MAIRE EELV DE GRENOBLE mal placé pour défendre les maires écolos dingos

LE MAIRE EELV DE GRENOBLE mal placé pour défendre les maires écolos dingos 

Éric Piolle, maire EELV de Grenoble, qui avait déclaré que la 5G servirai surtout à regarder des vidéos pornos dans l’ascenseur se fait l’avocat des maires écolos de Bordeaux et de Lyon qui eux aussi ont largement dérapé avec des propos invraisemblables contre des événements populaires. À noter que l’intéressé a conservé une toute petite partie dans sa société de gestion financière ( aux dimensions mondiales) mais que son épouse assume toujours un poste de directrice. D’après Wikipédia,  en 2001, il a co-fondé l’entreprise Raise Partners avec François Oustry7’, une société spécialisée en gestion de risques financiers.

Le site de Millenium Gobal, société d’investissement, précise que Raise Partner est une société de Technologie financière qui propose des solutions d’analyse de risque et d’optimisation de portefeuille, type Gestion alternative pour des investisseurs et des banques privées dans le monde entier.

La société Raise Partners, basée à Grenoble, dispose de filiales situées à Londres et à Singapour. Les opposants à Éric Piolle lui reprochent d’avoir accepté des clients recourant aux paradis fiscaux. À l’occasion d’une interview, celui-ci indique avoir conservé uniquement 0,5 % du capital2. Selon l’information publiée par le site efinancialcareers publiée en janvier 2016, la société Raise Partner, dirigée désormais par Sophie Echenim, compte toujours comme directrice de la recherche et du conseil, madame Piolle

 

Piolle a donc contre-attaqué ce dimanche, dans une vidéo publiée sur son compte Twitter, après les polémiques épinglant ses homologues de Lyon et de Bordeaux.

Selon l’élu isérois, les attaques répétées à l’encontre des écologistes ne sont qu’une conséquence de l’arrivée au pouvoir d’élus écolos dans les grandes villes, contre le « système ».

« Ce qui déclenche [les attaques, NDLR]« , dit-il, « ce ne sont pas les petites phrases, c’est le cap qui a été porté par les écologistes, un cap qui a été choisi par un grand nombre de Français et Françaises dans les grandes villes et villes moyennes (…) Pour eux, c’est un modèle qui attaque la logique néo-libérale productiviste d’exploitation de la terre et des humains. La meilleure défense c’est l’attaque, donc ils attaquent de tout ce qu’ils peuvent », explique-t-il.

Un appel 200 médecins pour défendre Didier Raoult

Un appel 200 médecins pour défendre Didier Raoult

200 médecins et professionnels de santé exerçant en PACA pour lancer un appel pour soutenir le professeur Raoux attaqué de toutes parts par les caciques de la profession.

 

Au mois de février dernier, les Français découvraient le visage et la voix du Pr Didier Raoult.Sous l’apparence atypique de ce scientifique se révélait alors ce que le monde de la recherche connaissait déjà: un immense chercheur de dimension mondiale, capable de se montrer direct, clair et rassurant. Dans cette première vidéo restée célèbre, Didier Raoult annonçait l’efficacité reconnue de la chloroquine sur le nouveau coronavirus. Nous ne le savions pas, mais c’était le premier des nombreux jalons d’espoir qu’il allait poser tout au long de cette crise.

De l’espoir, il en a beaucoup apporté aux Français pendant ces quelques mois. Et nous en avions tous besoin! Depuis, plus de 200.000 personnes ont été dépistées à l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée infection [dirigé par Didier Raoult, NDLR] et dans les hôpitaux de Marseille, ce qui en fait l’une des populations les plus testées au monde.

Défendre aussi les forêts de plantations

Défendre aussi les forêts de plantations

D’après Hervé Jactel, directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, les forêts créées et gérées par l’homme ne sont pas aussi riches en biodiversité que les forêts primaires, mais seront toujours plus propices au maintien des espèces sauvages qu’un champ cultivé, explique Hervé Jactel, docteur en écologie forestière.

 

Tribune.

 

Autant je suis très admiratif des travaux du botaniste Francis Hallé sur l’architecture des arbres, autant je ne comprends ni ne partage sa diatribe contre les forêts de plantations, publiée dans le journal Le Monde du 16 août (« Ne prenons plus les plantations d’arbres pour des forêts »), car la plupart de ses affirmations vont à l’encontre des derniers travaux scientifiques.

Certes, les forêts de plantations sont créées et gérées par l’homme, mais elles possèdent la plupart des attributs des forêts dites naturelles, avec une forte diversité génétique entre les arbres qui les composent (en France, seules les peupleraies peuvent être des plantations monoclonales), une disparité de leur forme et de leur hauteur qui permet un étagement de mousses, plantes herbacées et arbustes en sous-bois, ainsi que des interactions riches et complexes avec la faune et la flore.

Certes, les forêts de plantations ne sont pas aussi riches en biodiversité que les forêts primaires, mais elles sont loin d’être des déserts biologiques et resteront toujours plus propices au maintien des espèces sauvages qu’un champ de maïs ou de betteraves.

Pour ne reprendre que l’exemple des forêts de plantations de pin maritime dans les Landes, cité par Francis Hallé, plus de trois cents espèces de coléoptères se développant dans le bois y ont été recensées (soit environ 10 % de la faune française et 50 % de plus que dans les forêts boréales).

Certes les forêts de plantations bénéficient d’intrants pour améliorer leur productivité, mais ce sont essentiellement des engrais (la quasi-totalité des herbicides et pesticides de synthèse sont interdits d’usage dans les forêts françaises, y compris dans les plantations).

Ces engrais ne sont épandus qu’une seule fois, au moment de l’installation des plants, soit tous les quarante à quatre-vingts ans selon les essences de production, donc bien moins souvent que les applications annuelles après labour dans les plaines agricoles (ou les dizaines de traitements insecticides et fongicides appliqués chaque année dans les vergers de pommiers).

Caricature manichéenne

Certes, les forêts de plantations sont exploitées assez jeunes (mais là encore rarement avant quarante ou cinquante ans) et leurs arbres coupés, mais c’est pour produire le bois de construction des maisons (et au passage permettre la reconstruction de la charpente de Notre-Dame de Paris), ou le papier dont on a besoin pour imprimer les livres et les journaux (dont, en tant que lecteur quotidien du Monde, j’aurais bien du mal à me passer).

Guerini, Le patron de LREM, contraint de défendre de Rugy

Guerini, Le patron de LREM ,contraint de défendre de Rugy

 

 

 

Alors que la plupart des ténors de la république en marche ont pour le moins pris des distances avec de Rugy (Griveaux  allant même jusqu’à déclarer que de Rugy offrait une image terrible), Stanislas Guerini s’est chargé d’apporter un soutien à de Rugy. Un soutien qui n’engage pas réellement le gouvernement, le Premier ministre ou même la majorité. On sait en effet que Stanislas Guerrini fait de la figuration. Officiellement il est délégué général de la république en marche mais n’influence en rien le gouvernement et a fortiori Macon. Pour preuve Guerini s’est même offusqué de l’extrême centralisation du parti après les nominations par un comité indépendant des candidatures aux municipales. Curieux, on aurait pu penser que le délégué général de la république en marche avait son mot à dire à propos de ces candidatures. Comme de Rugy apparaît lâché par beaucoup de responsables politiques y  compris de la majorité, on a sûrement demandé à Stanislas Guerini d’équilibrer un peu la balance et de soutenir même mollement de Rugy  encore accusé de n’avoir pas payé d’impôts en 2015  «Aucune irrégularité d’aucune sorte dans ce nouvel article.» Dans un tweet publié ce samedi matin, Stanislas Guérini, délégué général de La République en Marche (LREM), défend le ministre François de Rugy après la publication d’un nouvel article embarrassant. Donc aucune irrégularité d’aucune sorte dans ce nouvel article. J’espère que ceux qui se sont fait l’écho des soupçons qui sont donc infondés sur @FdeRugy apporteront autant de soin à rétablir la vérité.  Une seule raison : les dons de 1 200€ que je faisais chaque mois au parti EELV en tant que député du groupe EELV, comme TOUS les autres députés du groupe. La question est de savoir ce que rembourse ensuite le parti politique comme frais ? De toute manière, cette bizarrerie s’ajoute à bien d’autres.

Selon le site, Mediapart,  François de Rugy n’a pas été imposable en 2015 pour ses revenus déclarés de 2014. Conformément à la loi à l’époque, celui qui était alors député n’était pas imposable sur la totalité de son revenu. Il a pu également retrancher de son revenu imposable une partie des dons faits à des «organismes reconnus d’intérêt général», écrit le média en ligne. Il a enfin bénéficié de crédits d’impôt liés à la garde d’enfant.

Benalla : les plus grands avocats pénalistes pour le défendre

Benalla : les plus grands avocats pénalistes pour le défendre

 

Jacqueline Laffont et Pierre Haïk deux avocats célèbres qui sont intervenus  dans les grandes affaires politico-financières des 20 à 30 dernières années vont défendre Benalla. : A eux deux, ils comptent ainsi comme clients les plus prestigieux l’ex-président français Nicolas Sarkozy, l’ex-ministre de l’Intérieur Charles Pasqua, l’ex-industriel Serge Dassault et des hauts dirigeants étrangers comme le président du Gabon Ali Bongo ou l’ex-dirigeant de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo. Ben à la va sans doute va bénéficier de l’appui des plus grands avocats parmi les pénalistes. Des avocats spécialisés notamment dans les affaires politico-financières. Sans doute pas un choix uniquement personnel mais guidé par la main de l’Élysée. On peut légitimement se demander qui paiera la facture car la médiation de ses avocats n’est pas gratuite même s’il revendique de défendre de temps en temps des fiables des justiciables ordinaires. Comme dans toutes les affaires politiques ou financières, on va forcément solliciter le droit pour donner du temps au temps. En clair pour tenter d’enterrer l’affaire comme c’est le cas certains dossiers qui traînent depuis 10 20 ou 30 ans. Par exemple comme dans l’affaire de Richard Ferrand classé sans suite notamment pour dépassement des délais d’instruction ! Pour le bonheur de mobylette évidemment les délais sont plus rapides !Le dossier Benalla, ce couple à la ville le connaît déjà puisqu’il assurait jusque-là la défense de Vincent Crase, le salarié de La République en marche qui se trouvait en compagnie d’Alexandre Benalla le 1er mai. Ils vont se désaisir de son dossier pour prendre en main celui du garde du corps. Ces derniers mois, Jacqueline Laffont a également assuré, dans les tribunaux ou dans les médias, la défense de l’ex-ministre de l’Ecologie Nicolas Hulot, après les révélations du magazine Ebdo portant sur d’anciennes accusations de violences sexuelles, du présentateur vedette de la Chaîne parlementaire (LCP) Frédéric Haziza, qui a fait l’objet d’un rappel à la loi, après des accusations d’agression sexuelle, ou bien encore du milliardaire russe Souleïman Kerimov, dont la mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale a été annulée en juin. Mais ses principaux faits d’armes restent d’avoir obtenu la relaxe en 2015 de Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, et celle de Charles Pasqua en 2013 dans l’affaire Pétrole contre nourriture et celle. Son époux, spécialisé aussi dans les affaires africaines, avait également obtenu la relaxe de Pasqua dans le procès dit de l’Angolagate en 2011.

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