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Plaidoyer pour l’ Ena (Vincent Dedrie)

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Déplorant l’annonce de la suppression de l’Ecole nationale d’administration par le président de la République, Vincent Dedrie, magistrat à la Cour des comptes et ancien élève, propose dans une tribune au « Monde », de se débarrasser plutôt de tout ce qui ne va pas avec elle.

 

Tribune. Les Allemands disent « Ohrwurm », littéralement « ver d’oreille ». L’image est claire : c’est une musique sans fin, dont on n’arrive pas à se défaire. Cette chanson joue depuis des années, et finit par nous casser les tympans. Son refrain : « il faut supprimer l’ENA ». Comprenez : se débarrasser de celle qu’on appelle l’école du pouvoir, de l’entre-soi et du mépris du peuple. Eh bien supprimez-la, s’il vous plaît. Mais supprimez-la bien. Parce qu’il est bien gentil de vouloir s’en débarrasser ; encore faut-il veiller à bien le faire. Ni aux mêmes maux porter les mêmes remèdes, ni « jeter le bébé avec l’eau du bain ».

Ne nous y trompons pas, il y a du bon dans l’Ecole nationale d’administration (ENA). La diversité d’origine et de parcours y est réelle. D’anciens attachés d’administration, venus de toute la France, côtoient des recrues auparavant architectes ou avocats ; de jeunes étudiants, sortis des bancs des études supérieures, y parlent avec d’anciens professeurs, comme moi, venu du Loir-et-Cher, et qui ai enseigné en Seine-Saint-Denis ; des militaires y nouent des amitiés avec des élèves étrangers. Tout cela fait une promotion, avec un seul nom, rassemblée dans un même lieu, et avec un même objectif : servir les autres, en servant l’Etat.

L’envie d’être utile

Car l’envie d’être utile est bien là. Les futurs « énarques » fourmillent d’idées innovantes pour les citoyens – des applications pour aider les femmes victimes de violences conjugales ou pour « traduire » le jargon administratif. Ils s’engagent, à Strasbourg, dans des associations d’aide aux devoirs ou d’accompagnement de jeunes homosexuels rejetés de leur foyer. Pendant le premier confinement, la moitié des élèves de la promotion « Hannah Arendt » a très vite rejoint les administrations débordées – préfectures, ARS, cellules de crise – pour prêter main-forte.

Ne nous y trompons pas, il y a du bon dans l’Ecole nationale d’administration (ENA). La diversité d’origine et de parcours y est réelle

Le parcours proposé, enfin, est de haute tenue. L’année terrain, soit l’essentiel de la scolarité, est le moment-clé : celui de l’apprentissage des responsabilités, dans des environnements inattendus, auprès de hauts fonctionnaires chevronnés – préfets, ambassadeurs, directeurs d’administration –, mais aussi de chefs d’entreprise. Je garde de mon stage « territoires » à Lyon le souvenir impérissable d’un Etat présent, concret, modeste, au service du département, de son tissu économique et de ses habitants.




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