Campagne électorale : les Français déçus des candidats
Selon une étude réalisée par OpinionWay, les Français sont très déçus de la campagne électorale et des candidats. Ce n’est sans doute pas une surprise si les abstentions pourraient être records lors de l’élection présidentielle avec une perspective de 35 % à ajouter aux non-inscrits de 10 %, soit près de la moitié des Français qui ne iraient pas voter.
« Dans l’ensemble, les Français sont extrêmement critiques envers leur classe politique. Il y a beaucoup d’indifférence vis-à-vis de la campagne, même si on remarque une certaine demande d’espoir et de renouveau. C’est sur ces leviers que les candidats pourraient mobiliser les électeurs », analyse Charlotte Cahuzac, directrice des études qualitatives pour OpinionWay.
L’étude se concentre sur les cinq candidats régulièrement sondés au-dessus des 10 % d’intentions de vote dans le baromètre quotidien OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos » . Pas encore officiellement candidat, Emmanuel Macron s’en sort le mieux et jouit d’une bonne image auprès de 40 % des personnes interrogées. Un chiffre qui tombe à 37 % pour Valérie Pécresse et 35 % pour Marine Le Pen .Dans le détail, les Français sont une grande majorité à percevoir Emmanuel Macron comme le « président des riches » et comme un président de « droite ». Les critiques revenant le plus souvent évoquent une personnalité « arrogante » et « méprisante » ainsi qu’une dimension « monarchique » et « autoritaire » dans sa façon de gouverner.
De son côté, Valérie Pécresse apparaît aux yeux de ses détracteurs comme un « Macron au féminin » qui ne ferait ni mieux ni différemment si elle accédait à l’Elysée. La candidate des Républicains incarne toutefois la compétence mais aussi un certain renouveau du casting politique.
L’irruption d’Eric Zemmour dans la campagne est par ailleurs une des causes principales de la relative « ringardisation » de Marine Le Pen. Beaucoup d’électeurs d’extrême-droite apprécient l’« audace » et la « détermination » de l’ancien polémiste. Mais il est très vivement rejeté par le reste du spectre électoral, et plus particulièrement par les sympathisants de gauche.
Si ses compétences de chef d’Etat potentiel sont largement remises en question, c’est surtout son discours qui inquiète les Français. Pour le définir, les mots « haineux », « intolérant », « raciste », « misogyne » et « homophobe » reviennent régulièrement.
Enfin, Jean-Luc Mélenchon pâtit surtout de sa personnalité. Les sondés le définissent comme « caractériel » ou « hargneux ». Certains le disent aussi « froid » et « mégalomane
(*)L’étude a été réalisée du 4 au 14 février auprès d’un échantillon d’environ 1.500 personnes. La méthodologie qualitative repose sur l’analyse d’une question ouverte posée à l’ensemble de l’échantillon : Quel sentiment vous inspire chacun des candidats suivants ?