Archive pour le Tag 'décivilisation'

La « decivilisation » de Macron-: un contresens

La « decivilisation » de Macron-: un contresens

Pour Florence Delmotte, universitaire et spécialiste de l’œuvre de Norbert Elias, s’inspirer des concepts forgés par ce sociologue allemand pour décrire certaines formes de violence comme un recul civilisationnel est hasardeux, explique-t-elle dans une tribune au « Monde ».

« Macron lance un appel contre la “décivilisation” », titrait Le Monde du 26 mai. Une double page propose quatre articles revenant sur la mort de trois policiers à Roubaix, celle d’une infirmière à Reims et les suites de l’incendie du domicile du maire de Saint-Brevin-les-Pins. Le même jour, un autre article retient l’attention de celles et ceux qui partagent un intérêt pour l’œuvre du sociologue Norbert Elias (1897-1990). L’article évoque le lien établi par le directeur de l’IFOP, Jérôme Fourquet, lors d’un déjeuner à l’Elysée, entre les trois « faits divers » et un « processus de décivilisation » allant « à l’inverse du processus de civilisation des mœurs » décrit par Elias. Le président aurait acquiescé et les mots qu’on lui prête le confirment.

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Dans certains réseaux de recherche, on est surpris de voir cité sur la place publique le nom d’un sociologue qui a rarement occupé le devant de la scène. On s’inquiète de voir ses analyses déformées et mobilisées dans un contexte marqué par l’émotion. En matière de violences, car c’est de cela qu’il s’agit, on garde en mémoire les diverses mobilisations des cinq dernières années contre la politique du gouvernement, des « gilets jaunes » à la réforme des retraites, en passant par Notre-Dame-des-Landes et Sainte-Soline.

Ces mouvements ont certes été l’occasion, pour certains groupes, de faire usage de la violence contre des biens, voire contre des personnes. Mais ils ont surtout en commun d’avoir été trop souvent réprimés par les forces de l’ordre, voire d’avoir fait l’objet de violences policières. C’est-à-dire d’une violence étatique qui n’est pas légitime au sens défini par la loi, ou acceptée comme telle par la population.

Les lectrices et les lecteurs d’Elias ont aussi à l’esprit l’association de la « décivilisation » au « grand remplacement » lors de la dernière campagne pour l’élection présidentielle. Au-delà des mots, ce thème épouvantail n’en finit pas de miner le débat politique…..

Politique- « Décivilisation »: le flou conceptuel de Macron

Politique- « Décivilisation »: le flou conceptuel de Macron

Histoire d’une notion. Où en est la France, selon son président, Emmanuel Macron ? Ce dernier a déclaré lors du conseil des ministres du 24 mai qu’un « processus de décivilisation » était en cours. Différents événements lui auraient inspiré cette formule : l’agression mortelle d’une infirmière à Reims (Marne), la mort de trois policiers à Villeneuve-d’Ascq (Nord), lors d’un accident causé par un conducteur alcoolisé et drogué, et l’incendie du domicile du maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) par des opposants à un projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile. Papier de marc Olivier Bherer dans le Monde.

spectre des phénomènes qu’Emmanuel Macron cherche à décrire par ce terme est large et installe une forme de confusion d’autant plus grande que la France d’aujourd’hui se trouve réduite à un néologisme. Malléable, mais pas inédit, le terme « décivilisation » se prête pour cette raison à toutes les récupérations.

En 2011, alors qu’il n’avait pas encore théorisé le « grand remplacement », l’écrivain Renaud Camus publiait un essai intitulé Décivilisation (Fayard, désormais republié par l’auteur). « Ce livre est une complainte réactionnaire sur la déliquescence des hiérarchies sociales, la diffusion de l’égalitarisme, explique Jean-Yves Pranchère, vice-président du département de science politique à l’Université libre de Bruxelles. Les classes bourgeoises prescriptrices ont cessé, selon Renaud Camus, de veiller sur ce patrimoine que représentent les bonnes mœurs et la langue française. La corruption des usages aurait entraîné la ruine de la civilisation, le socle culturel sur lequel doivent pouvoir s’épanouir l’art et la littérature. » Le propagandiste d’extrême droite et le président ne parlent donc manifestement pas de la même chose.

D’autant qu’Emmanuel Macron ne fustige pas la « décivilisation », mais un « processus de décivilisation ». Ce syntagme nous rapproche du sociologue et historien Norbert Elias (1897-1990). Le chef de l’Etat ne cite pas l’auteur explicitement, mais c’est bien ce dernier qui fournirait la clé d’interprétation de ses propos, relèvent plusieurs de ses soutiens. De manière quelque peu hâtive cependant…

A travers son œuvre, principalement La Civilisation des mœurs (1939) et La Dynamique de l’Occident (1975), Norbert Elias a en effet étudié la civilisation non comme l’ensemble des traits culturels, religieux, politiques d’une société à son apogée, mais comme un processus, un phénomène de transformation historique, qui a conduit à la pacification progressive de l’Occident. « Observant l’évolution des mœurs sur plusieurs siècles, Norbert Elias constate que des mécanismes d’autocontrôle élaborés dans les sociétés de cour se sont peu à peu diffusés à l’ensemble de la société. Les individus ont fait preuve d’une retenue croissante grâce à l’élévation du seuil de la pudeur, une maîtrise des affects et une réduction du recours à la violence. Le duel est interdit à mesure que l’Etat exerce un monopole grandissant sur la violence légitime », relate l’historien Roger Chartier, qui a préfacé plusieurs ouvrages de Norbert Elias, dont Les Allemands (Seuil, 2017).

« Décivilisation »: le flou conceptuel de Macron

« Décivilisation »: le flou conceptuel de Macron

Histoire d’une notion. Où en est la France, selon son président, Emmanuel Macron ? Ce dernier a déclaré lors du conseil des ministres du 24 mai qu’un « processus de décivilisation » était en cours. Différents événements lui auraient inspiré cette formule : l’agression mortelle d’une infirmière à Reims (Marne), la mort de trois policiers à Villeneuve-d’Ascq (Nord), lors d’un accident causé par un conducteur alcoolisé et drogué, et l’incendie du domicile du maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) par des opposants à un projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile. Papier de marc Olivier Bherer dans le Monde.

spectre des phénomènes qu’Emmanuel Macron cherche à décrire par ce terme est large et installe une forme de confusion d’autant plus grande que la France d’aujourd’hui se trouve réduite à un néologisme. Malléable, mais pas inédit, le terme « décivilisation » se prête pour cette raison à toutes les récupérations.

En 2011, alors qu’il n’avait pas encore théorisé le « grand remplacement », l’écrivain Renaud Camus publiait un essai intitulé Décivilisation (Fayard, désormais republié par l’auteur). « Ce livre est une complainte réactionnaire sur la déliquescence des hiérarchies sociales, la diffusion de l’égalitarisme, explique Jean-Yves Pranchère, vice-président du département de science politique à l’Université libre de Bruxelles. Les classes bourgeoises prescriptrices ont cessé, selon Renaud Camus, de veiller sur ce patrimoine que représentent les bonnes mœurs et la langue française. La corruption des usages aurait entraîné la ruine de la civilisation, le socle culturel sur lequel doivent pouvoir s’épanouir l’art et la littérature. » Le propagandiste d’extrême droite et le président ne parlent donc manifestement pas de la même chose.

D’autant qu’Emmanuel Macron ne fustige pas la « décivilisation », mais un « processus de décivilisation ». Ce syntagme nous rapproche du sociologue et historien Norbert Elias (1897-1990). Le chef de l’Etat ne cite pas l’auteur explicitement, mais c’est bien ce dernier qui fournirait la clé d’interprétation de ses propos, relèvent plusieurs de ses soutiens. De manière quelque peu hâtive cependant…

A travers son œuvre, principalement La Civilisation des mœurs (1939) et La Dynamique de l’Occident (1975), Norbert Elias a en effet étudié la civilisation non comme l’ensemble des traits culturels, religieux, politiques d’une société à son apogée, mais comme un processus, un phénomène de transformation historique, qui a conduit à la pacification progressive de l’Occident. « Observant l’évolution des mœurs sur plusieurs siècles, Norbert Elias constate que des mécanismes d’autocontrôle élaborés dans les sociétés de cour se sont peu à peu diffusés à l’ensemble de la société. Les individus ont fait preuve d’une retenue croissante grâce à l’élévation du seuil de la pudeur, une maîtrise des affects et une réduction du recours à la violence. Le duel est interdit à mesure que l’Etat exerce un monopole grandissant sur la violence légitime », relate l’historien Roger Chartier, qui a préfacé plusieurs ouvrages de Norbert Elias, dont Les Allemands (Seuil, 2017).

« Décivilisation »: constat de l’impuissance de Macron

« Décivilisation »: constat de l’impuissance de Macron

À défaut de faire preuve d’efficacité démocratique et sociétale, Macron se transforme en fabricant de concept avec ce nouveau mot de « décivilisation ». L’objectif est évidemment de cacher l’inefficacité de l’action des pouvoirs publics vis-à-vis des différentes violences par une création sémantique pseudo intellectuelle.

Emmanuel Macron alerte contre le risque d’une « décivilisation ». Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mercredi matin à l’Élysée, le président de la République a mis en garde face à un délitement de la société dans le contexte des actes de violences de ces dernières semaines, notamment marquées par des menaces contre des élus.

Le problème cependant est la conséquence directe de l’affaiblissement considérable de l’État et des services publics et la perte de confiance totale dans le discours politique. Et le président lui-même participe à l’affrontement à la destruction de l’unité du pays avec ses petites phrases irresponsables et méprisantes.

Parmi le phénomène de violence, il faut toutefois signaler l’importance de la conséquence de la véritable vague de drogue qui envahit le pays et qui se traduit aussi par des règlements de compte quotidien entraînant la mort.

« Décivilisation », c’est tout d’abord le titre d’un livre de Renaud Camus, théoricien du concept de « grand remplacement » cher à une partie de l’extrême droite. « Ce livre est une attaque en règle contre une forme de démocratisation de la culture. Dans son livre Renaud Camus attaquait notamment le fait que la culture ne soit plus héréditaire. Il s’attaque aussi au système éducatif, qui selon lui, a partir du moment où l’éducation est « nationale, » n’instruit plus mais nivelle pas le bas », nous éclaire Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite.

Il y a une autre définition du terme, celle du sociologue allemand Norbert Elias et d’autres sociologues qui ont prolongé ses travaux, qui peut davantage correspondre à l’utilisation qu’en a eu Emmanuel Macron, et au contexte auquel le chef de l’État fait référence.

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« Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

« Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

À défaut de faire preuve d’efficacité démocratique et sociétale, Macron se transforme en fabricant de concept avec ce nouveau mot de « décivilisation ». L’objectif est évidemment de cacher l’inefficacité de l’action des pouvoirs publics vis-à-vis des différentes violences par une création sémantique pseudo intellectuelle.

Emmanuel Macron alerte contre le risque d’une « décivilisation ». Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mercredi matin à l’Élysée, le président de la République a mis en garde face à un délitement de la société dans le contexte des actes de violences de ces dernières semaines, notamment marquées par des menaces contre des élus.

Le problème cependant est la conséquence directe de l’affaiblissement considérable de l’État et des services publics et la perte de confiance totale dans le discours politique. Et le président lui-même participe à l’affrontement à la destruction de l’unité du pays avec ses petites phrases irresponsables et méprisantes.

Parmi le phénomène de violence, il faut toutefois signaler l’importance de la conséquence de la véritable vague de drogue qui envahit le pays et qui se traduit aussi par des règlements de compte quotidien entraînant la mort.

« Décivilisation », c’est tout d’abord le titre d’un livre de Renaud Camus, théoricien du concept de « grand remplacement » cher à une partie de l’extrême droite. « Ce livre est une attaque en règle contre une forme de démocratisation de la culture. Dans son livre Renaud Camus attaquait notamment le fait que la culture ne soit plus héréditaire. Il s’attaque aussi au système éducatif, qui selon lui, a partir du moment où l’éducation est « nationale, » n’instruit plus mais nivelle pas le bas », nous éclaire Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite.

Il y a une autre définition du terme, celle du sociologue allemand Norbert Elias et d’autres sociologues qui ont prolongé ses travaux, qui peut davantage correspondre à l’utilisation qu’en a eu Emmanuel Macron, et au contexte auquel le chef de l’État fait référence.

Sémantique politique – « Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

Sémantique politique – « Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

À défaut de faire preuve d’efficacité démocratique et sociétale, Macron se transforme en fabricant de concept avec ce nouveau mot de « décivilisation ». L’objectif est évidemment de cacher l’inefficacité de l’action des pouvoirs publics vis-à-vis des différentes violences par une création sémantique pseudo intellectuelle.

Emmanuel Macron alerte contre le risque d’une « décivilisation ». Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mercredi matin à l’Élysée, le président de la République a mis en garde face à un délitement de la société dans le contexte des actes de violences de ces dernières semaines, notamment marquées par des menaces contre des élus.

Le problème cependant est la conséquence directe de l’affaiblissement considérable de l’État et des services publics et la perte de confiance totale dans le discours politique. Et le président lui-même participe à l’affrontement à la destruction de l’unité du pays avec ses petites phrases irresponsables et méprisantes.

Parmi le phénomène de violence, il faut toutefois signaler l’importance de la conséquence de la véritable vague de drogue qui envahit le pays et qui se traduit aussi par des règlements de compte quotidien entraînant la mort.

« Décivilisation », c’est tout d’abord le titre d’un livre de Renaud Camus, théoricien du concept de « grand remplacement » cher à une partie de l’extrême droite. « Ce livre est une attaque en règle contre une forme de démocratisation de la culture. Dans son livre Renaud Camus attaquait notamment le fait que la culture ne soit plus héréditaire. Il s’attaque aussi au système éducatif, qui selon lui, a partir du moment où l’éducation est « nationale, » n’instruit plus mais nivelle pas le bas », nous éclaire Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite.

Il y a une autre définition du terme, celle du sociologue allemand Norbert Elias et d’autres sociologues qui ont prolongé ses travaux, qui peut davantage correspondre à l’utilisation qu’en a eu Emmanuel Macron, et au contexte auquel le chef de l’État fait référence.

Sémantique- « Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

Sémantique- « Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

À défaut de faire preuve d’efficacité démocratique et sociétale, Macron se transforme en fabricant de concept avec ce nouveau mot de « décivilisation ». L’objectif est évidemment de cacher l’inefficacité de l’action des pouvoirs publics vis-à-vis des différentes violences par une création sémantique pseudo intellectuelle.

Emmanuel Macron alerte contre le risque d’une « décivilisation ». Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mercredi matin à l’Élysée, le président de la République a mis en garde face à un délitement de la société dans le contexte des actes de violences de ces dernières semaines, notamment marquées par des menaces contre des élus.

Le problème cependant est la conséquence directe de l’affaiblissement considérable de l’État et des services publics et la perte de confiance totale dans le discours politique. Et le président lui-même participe à l’affrontement à la destruction de l’unité du pays avec ses petites phrases irresponsables et méprisantes.

Parmi le phénomène de violence, il faut toutefois signaler l’importance de la conséquence de la véritable vague de drogue qui envahit le pays et qui se traduit aussi par des règlements de compte quotidien entraînant la mort.

« Décivilisation », c’est tout d’abord le titre d’un livre de Renaud Camus, théoricien du concept de « grand remplacement » cher à une partie de l’extrême droite. « Ce livre est une attaque en règle contre une forme de démocratisation de la culture. Dans son livre Renaud Camus attaquait notamment le fait que la culture ne soit plus héréditaire. Il s’attaque aussi au système éducatif, qui selon lui, a partir du moment où l’éducation est « nationale, » n’instruit plus mais nivelle pas le bas », nous éclaire Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite.

Il y a une autre définition du terme, celle du sociologue allemand Norbert Elias et d’autres sociologues qui ont prolongé ses travaux, qui peut davantage correspondre à l’utilisation qu’en a eu Emmanuel Macron, et au contexte auquel le chef de l’État fait référence.

Politique- « Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

Politique- « Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

À défaut de faire preuve d’efficacité démocratique et sociétale, Macron se transforme en fabricant de concept avec ce nouveau mot de « décivilisation ». L’objectif est évidemment de cacher l’inefficacité de l’action des pouvoirs publics vis-à-vis des différentes violences par une création sémantique pseudo intellectuelle.

Emmanuel Macron alerte contre le risque d’une « décivilisation ». Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mercredi matin à l’Élysée, le président de la République a mis en garde face à un délitement de la société dans le contexte des actes de violences de ces dernières semaines, notamment marquées par des menaces contre des élus.

Le problème cependant est la conséquence directe de l’affaiblissement considérable de l’État et des services publics et la perte de confiance totale dans le discours politique. Et le président lui-même participe à l’affrontement à la destruction de l’unité du pays avec ses petites phrases irresponsables et méprisantes.

Parmi le phénomène de violence, il faut toutefois signaler l’importance de la conséquence de la véritable vague de drogue qui envahit le pays et qui se traduit aussi par des règlements de compte quotidien entraînant la mort.

« Décivilisation », c’est tout d’abord le titre d’un livre de Renaud Camus, théoricien du concept de « grand remplacement » cher à une partie de l’extrême droite. « Ce livre est une attaque en règle contre une forme de démocratisation de la culture. Dans son livre Renaud Camus attaquait notamment le fait que la culture ne soit plus héréditaire. Il s’attaque aussi au système éducatif, qui selon lui, a partir du moment où l’éducation est « nationale, » n’instruit plus mais nivelle pas le bas », nous éclaire Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite.

Il y a une autre définition du terme, celle du sociologue allemand Norbert Elias et d’autres sociologues qui ont prolongé ses travaux, qui peut davantage correspondre à l’utilisation qu’en a eu Emmanuel Macron, et au contexte auquel le chef de l’État fait référence.

« Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

« Décivilisation »: nouveau concept de l’impuissance de Macron

À défaut de faire preuve d’efficacité démocratique et sociétale, Macron se transforme en fabricant de concept avec ce nouveau mot de « décivilisation ». L’objectif est évidemment de cacher l’inefficacité de l’action des pouvoirs publics vis-à-vis des différentes violences par une création sémantique pseudo intellectuelle.

Emmanuel Macron alerte contre le risque d’une « décivilisation ». Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mercredi matin à l’Élysée, le président de la République a mis en garde face à un délitement de la société dans le contexte des actes de violences de ces dernières semaines, notamment marquées par des menaces contre des élus.

Le problème cependant est la conséquence directe de l’affaiblissement considérable de l’État et des services publics et la perte de confiance totale dans le discours politique. Et le président lui-même participe à l’affrontement à la destruction de l’unité du pays avec ses petites phrases irresponsables et méprisantes.

Parmi le phénomène de violence, il faut toutefois signaler l’importance de la conséquence de la véritable vague de drogue qui envahit le pays et qui se traduit aussi par des règlements de compte quotidien entraînant la mort.

« Décivilisation », c’est tout d’abord le titre d’un livre de Renaud Camus, théoricien du concept de « grand remplacement » cher à une partie de l’extrême droite. « Ce livre est une attaque en règle contre une forme de démocratisation de la culture. Dans son livre Renaud Camus attaquait notamment le fait que la culture ne soit plus héréditaire. Il s’attaque aussi au système éducatif, qui selon lui, a partir du moment où l’éducation est « nationale, » n’instruit plus mais nivelle pas le bas », nous éclaire Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite.

Il y a une autre définition du terme, celle du sociologue allemand Norbert Elias et d’autres sociologues qui ont prolongé ses travaux, qui peut davantage correspondre à l’utilisation qu’en a eu Emmanuel Macron, et au contexte auquel le chef de l’État fait référence.

La décivilisation par les réseaux sociaux

La décivilisation par les réseaux sociaux

TRIBUNE

 

Nathalie Heinich, sociologue dénonce dans le Monde  l’anarchie des réseaux sociaux et leur rôle décivilisateur.

 

 

 

Tribune.

 

L’assassinat islamiste qui nous endeuille confirme l’amplification d’un processus auquel nous assistons jour après jour avec effroi, et que le sociologue Norbert Elias aurait nommé « processus de décivilisation », permettant l’activation à grande échelle de tendances latentes, mais que bride le processus de « civilisation des mœurs ». Celui-ci, fait d’intériorisation des contraintes et d’autocontrôle des pulsions, a mis des siècles à se mettre en place à l’échelle de l’humanité.

Ce processus de civilisation est en train de se retourner en son contraire sous le coup, principalement (même si en matière humaine les causalités sont toujours multiples), des réseaux sociaux, cause si familière qu’on finit par ne plus en repérer les effets. En permettant l’extension dans l’espace et l’accélération dans le temps de la mise en public de tout le spectre des opinions et des comportements, ces technologies produisent des effets que plus personne ne maîtrise, parce qu’à la fois massivement mondialisés et spectaculairement accélérés – comme dans le cas de l’assassin de Samuel Paty, revendiquant son crime sur Twitter en temps réel.

Pointer ainsi le rôle décivilisateur des réseaux ne relève ni d’une peur ringarde de l’innovation ni d’une résistance face à la diffusion de nouvelles formes de communication où les plus âgés ne retrouveraient plus – dans tous les sens du terme – leurs petits. Libre aux « ravis » de la croyance inconditionnelle en les vertus du progrès technique de croire qu’il s’agirait d’un problème générationnel : ils rejoindront ainsi les « ravis » de la croyance inconditionnelle en les capacités d’autorégulation du marché. Il suffit d’observer et de comparer pour repérer ces ravages décivilisateurs, dont nous connaissons isolément chacun des éléments mais dont nous ne réalisons pas à quel point, se cumulant, ils font système, modifiant en profondeur notre monde.

En créant une immense tour de Babel incontrôlée des propos et des images accessibles dans l’espace public d’Internet, les réseaux favorisent une compétition pour l’attention (conceptualisée sous le terme d’« économie de l’attention »), qui induit la surenchère dans la singularisation, par la provocation, l’exagération, le défoulement, voire la jouissance à dire l’indicible, à montrer l’irreprésentable. D’où la publicisation massive d’opinions et de comportements transgressifs.