Radicalisation islamiste: un terroriste enfin déchu de la nationalité française
Il y a quelques années le débat sur la perspective de déchéance de la nationalité française avait créé beaucoup de remous parmi l’élite très tolérante vis-à-vis des délits et crimes dans les quartiers qu’elle n’habite pas. Une mesure radicale qui devrait pourtant s’imposer aux auteurs de violences et de crimes quand les auteurs ont la double nationalité .
Ce n’est sans doute pas un hasard si la justice vient d’arrêter le frère d’un des terroristes du Bataclan pour le placer en instance d’expulsion.
Condamné pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste»
Karim Mohamed-Aggad, né en juillet 1990 à Wissembourg, est le frère aîné de l’un des terroristes du Bataclan, Foued Mohamed-Aggad. Âgé de 23 ans, celui-ci s’était fait exploser le 13 novembre 2015 lors de l’attaque de la salle de concert, où, avec deux complices, il avait assassiné 90 personnes.
15 novembre dernier, il avait été déchu de la nationalité française par un décret signé par la première ministre Elisabeth Borne et publié dans le Journal officiel le 17 novembre. L’homme est désormais placé en instance d’expulsion.
Cette opération «s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la radicalisation et de l’éloignement des personnes posant un danger à la sécurité de notre pays demandée par le ministre» de l’Intérieur Gérald Darmanin, a commenté pour l’AFP la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier.
Elle a précisé que l’homme avait été envoyé au Centre de rétention administrative (CRA) de Metz en vue de son expulsion, «le plus vite possible on l’espère». Le recours aux gendarmes du GIGN lors de l’interpellation a lieu dans «les cas extrêmement dangereux» afin qu’elle se fasse «en sécurité», a par ailleurs observé Josiane Chevalier.
Condamné pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste»
Karim Mohamed-Aggad, né en juillet 1990 à Wissembourg, est le frère aîné de l’un des terroristes du Bataclan, Foued Mohamed-Aggad. Âgé de 23 ans, celui-ci s’était fait exploser le 13 novembre 2015 lors de l’attaque de la salle de concert, où, avec deux complices, il avait assassiné 90 personnes.
Karim Mohamed-Aggad avait rejoint en décembre 2013 la Syrie en compagnie de son frère et d’un groupe d’amis radicalisés, la plupart issus du quartier de la Meinau à Strasbourg. À son retour, en 2016, il avait écopé de neuf ans de prison pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste», avant d’être libéré en 2022, précise France Info.
Son arrestation a eu lieu un mois et demi après l’attentat d’Arras au cours duquel l’assaillant, Mohammed Mogouchkov, originaire du Caucase russe et ayant grandi en France, a tué un professeur de français, Dominique Bernard, et blessé trois autres personnes. Le soir de l’attentat, Gérald Darmanin avait exprimé sur TF1 son souhait de pouvoir «expulser tous ceux qui, même arrivés à l’âge de deux ou trois ans, sont étrangers et méritent de retourner dans leur pays d’origine parce qu’ils ne respectent pas les règles de la République».
Auditionné lors du procès du «sergent recruteur du djihad»
Le trentenaire avait également été auditionné lors du procès du «sergent recruteur du djihad» Mourad Farès, en janvier 2020. Soupçonné d’avoir poussé plusieurs jeunes à rejoindre la Syrie, Mourad Farès comparaissait alors devant la cour d’assises spéciale de Paris pour «participation à une association de malfaiteurs terroriste», «direction ou organisation d’une association de malfaiteurs terroriste» et «financement d’entreprise terroriste».
En avril dernier, d’après le Journal officiel, les avoirs de Karim Mohamed-Aggad avaient été gelés par un arrêté publié par les ministères de l’Économie et de l’Intérieur.