Pour déblayer le terrain du rapport Delevoye, le gouvernement recule
Cette fois, le terrain a été bien déblayé pour que le rapport Delevoye sorte cette semaine sans trop de problèmes. Il faut se souvenir qu’une opposition entre Delevoye et le gouvernement portait sur l’exigence d’économie dés 2020. Finalement, le gouvernement devrait reculer sérieusement à propos de la retraite. La première chose serait l’abandon de mesures d’économies dès 2020. Ensuite sans doute, une nouvelle concertation pour préparer la mise en place du nouveau régime par points dont l’entrée en vigueur pourrait n’intervenir qu’en 2025 et qui pourrait être étalée sur une vingtaine d’années. On abandonnerait donc les mesures de court terme et on étalerait largement la période de mise en place. Un changement pour des raisons politiques et sociales mais aussi pour des questions de complexité car le futur régime sera loin d’être complètement universel. Subsisteront en effet des régimes spéciaux et il faudra aussi financer ce qui pour l’instant reste un slogan mais dont les modalités restent largement à préciser. Dans l’immédiat en tout cas, le gouvernement n’envisage pas un décalage du départ à la retraite et un allongement de la durée des cotisations. Cependant ces objectifs ne sont pas abandonnés. Plusieurs options sont donc encore sur la table pour l’après 2020 : accélérer la réforme Touraine, votée en 2014, qui prévoit d’allonger les durées de cotisation pour obtenir la retraite à taux plein, ou bien décaler l’âge de départ moyen avec un mécanisme de décote/surcote. Dans les deux cas, l’âge d’équilibre du système, soit l’âge moyen de départ à la retraite qui garantit au régime une pérennité financière, doit se situer autour de 64 ans en 2025.Cette borne d’âge pourra être décalée chaque année pour tenir compte de la hausse de l’espérance de vie de chaque génération. Cette décision de l’exécutif pourrait apaiser la colère des syndicats, très remontés par la perspective d’une réforme paramétrique en amont de la réforme globale du système. «Si l’annonce est doublée d’une mesure applicable dès 2020, par exemple l’augmentation de la durée de cotisation, la discussion sera terminée pour la CFDT», a dit Laurent Berger, secrétaire général du syndicat, au Figaro en début de semaine. «Il ne serait pas difficile d’enclencher une mobilisation sur ce sujet», a-t-il ajouté.