CDI : en baisse de plus de 10% en un an
Baisse générale des embauches en CDI (-10,5% sur un an). Mais le nombre de CDD de plus d’un mois a, lui aussi, reculé 3,4% en un an. À l’inverse, les CDD de moins d’un mois enregistrent une hausse de 7,7%.Grâce ou à cause de cette flambée des contrats très courts, le nombre total d’embauches progresse de 2,6% au quatrième trimestre, par rapport à la même période un an plus tôt. De quoi justifier, a posteriori, la taxation accrue des CDD inscrite dans le tout récent accord sur la sécurisation de l’emploi. Syndicats signataires et patronat espèrent qu’elle contribuera à limiter l’usage abusif des contrats de quelques semaines. Ces données vont aussi dans le sens du rapport de la Cour des comptes qui dénonçait hier un marché du travail divisé en deux. Une «dualité» entre contrats courts et CDI encore aggravée par la crise: non seulement les travailleurs en intérim et en CDD ont de plus en plus de mal à décrocher un contrat à durée indéterminée, mais ils ont été les premiers remerciés face au ralentissement économique, alors que les entreprises des pays voisins ont plutôt réduit le salaire et le temps de travail de leur personnel. Dans son rapport, l’Acoss met également en avant des disparités entre entreprises. Alors que les TPE ont vu leurs embauches reculer de 0,7%, celles de 20 salariés ou plus ont diminué les leurs de 3,0%. Cette baisse s’explique notamment par le recul de leurs embauches en CDI (-4,1%) et de CDD de plus d’un mois (-2,1%). Certains secteurs sont aussi plus touchés que d’autres. L’industrie enregistre au dernier trimestre une baisse de 8,2% des embauches contre -7,1% dans le BTP et -6,5% dans le tertiaire. Autre constat: les embauches de plus d’un mois se réduisent dans la quasi-totalité des régions sur l’année: seuls la Corse, le Limousin et la Guyane affichent une stabilisation.