Archive pour le Tag 'de gauche'

Rapports ambiguës entre féministes de gauche et antisémitisme

Rapports ambiguës entre féministes de gauche et antisémitisme

Collectif

Se sentant isolées, voire stigmatisées depuis les massacres du 7 octobre, la journaliste Noémie Toledano et l’autrice Lisa Serero, rejointes par l’actrice Agnès Jaoui, lancent, dans une tribune au « Monde », un cri de ralliement contre l’antisémitisme et toutes les discriminations. Si nous prenons aujourd’hui la parole, ce n’est pas pour critiquer gratuitement les féministes de gauche, dont nous faisons fièrement partie. Mais parce que depuis le massacre du 7 octobre 2023, les femmes françaises juives ne se sentent pas assez soutenues par notre camp. Le 7 octobre a accentué un sentiment déjà latent en France, celui de la solitude quand on est juive. Des féministes progressistes et des organisations ont bien pris la parole pour dénoncer les faits, puis la flambée de haine qui a suivi en France, mais ces voix ont été noyées par un discours médiatique et politique réactionnaire.

Lire notre décryptage : Article réservé à nos abonnés Chez les juifs français, la peur et le sentiment d’un grand isolement : « Il n’y a pas beaucoup de monde pour nous soutenir »

Ajouter à vos sélections
Nous remercions celles qui ont dit leur soutien aux Israéliennes dès que les crimes sexuels du Hamas ont été évoqués : les militantes de la Fondation des femmes, la juriste Céline Bardet, fondatrice de l’ONG We are not Weapons of War, actuellement en train de documenter ces crimes pour une prise en compte juridique internationale, la députée écologiste Sandrine Rousseau et toutes les autres, tout comme nous remercions les féministes qui manifestent leur soutien aux femmes palestiniennes, victimes de la guerre et de la déshumanisation.

Contre la binarité dans laquelle nous sommes enfermées, nous encourageons chacun à penser les événements dans leur complexité. On peut être en empathie avec les victimes du 7 octobre et avec les victimes palestiniennes de la guerre, dont un nombre effarant de femmes et d’enfants. On peut se battre pour le droit des Palestiniens à un Etat sans vouloir la destruction d’Israël. On peut condamner la politique coloniale du gouvernement israélien et les actes terroristes du Hamas.

Quoi qu’en disent actuellement la droite, l’extrême droite et ces féministes dont l’universalisme est à géométrie variable, ces voix existent. Elles doivent devenir plus nombreuses. Par ailleurs, nous entendons des féministes juives progressistes dire qu’elles ne se sentent pas assez soutenues par notre mouvement, un sentiment accru depuis le 7 octobre. Certaines témoignent même de propos et d’actes antisémites dans nos espaces. C’est intolérable.

Nous nous félicitons que le féminisme se soit emparé des enjeux décoloniaux et tente de défendre toujours plus de femmes, en France et dans le monde. Pour autant, on ne peut accepter que la guerre entre Israël et le Hamas, venue exacerber l’antisémitisme, exclue les femmes françaises juives de nos combats .

Coalition de gauche en Allemagne: Facteur de division en Europe ?

Coalition de gauche en Allemagne: Facteur de division en Europe  ?

«Dans une Union européenne en proie à des divisions de plus en plus importantes entre Est et Ouest, une coalition de gauche au pouvoir en Allemagne aura tendance à mettre de l’huile sur le feu et à ainsi accentuer les divisions entre les Etats membres» .

Par Manfred Weber est député allemand au Parlement européen, président du groupe Parti populaire européen (PPE) ( Dans l’opinion)

Tribune

Je lis dans la presse internationale beaucoup de commentaires alarmistes au sujet de la situation politique en Allemagne après les élections fédérales du 26 septembre dernier. C’est certain, la fin de l’ère Merkel est marquée par une plus grande fragmentation du paysage politique allemand.

Mais il convient de garder notre calme : malgré le score décevant de ma famille politique chrétienne-démocrate – par ailleurs compréhensible après seize années passées au pouvoir –, je trouve en réalité dans le résultat des élections allemandes plusieurs raisons de se réjouir.

Primo, le fort taux de participation (76,6 %) témoigne d’une grande confiance des électeurs allemands dans leurs institutions et dans la démocratie parlementaire en général, conditions indispensables pour garantir la légitimité et la stabilité du futur gouvernement.

Secundo, et c’est probablement le point le plus réjouissant, les Allemands ont voté massivement pour des partis démocratiques, pro-européens. Les partis d’extrême droite et d’extrême gauche, Alternative für Deutschland et die Linke, font figure de figurants sur une scène politique largement dominée par des partis modérés.

Ce résultat s’explique probablement par la pandémie de coronavirus : les électeurs allemands ont bien compris que dans une telle crise, seuls les partis responsables pouvaient apporter des réponses concrètes et gérer efficacement la situation.

Il démontre aussi que lorsque l’offre politique est riche et variée au centre de l’échiquier politique, les extrêmes et les populistes ne parviennent pas à prospérer.

Passons maintenant aux nouvelles nettement moins réjouissantes.

Alors que les épisodes récents en Afghanistan ont démontré l’urgence d’un renforcement de la Défense européenne, il faut s’attendre en la matière à de nouveaux blocages, la gauche allemande n’étant pas du tout prête

 Selon toute vraisemblance, la prochaine coalition gouvernementale devrait être aux couleurs des « feux tricolores », c’est-à-dire composée des Sociaux-démocrates, des Libéraux et des Verts. La formation d’un gouvernement de gauche en Allemagne aura, à mon sens, deux conséquences importantes pour l’Union européenne.

Premièrement, alors que les épisodes récents en Afghanistan ont démontré l’urgence d’un renforcement de la Défense européenne, il faut s’attendre en la matière à de nouveaux blocages, la gauche allemande n’étant pas du tout prête pour les avancées que ma famille politique appelle de ses vœux depuis longtemps.

Par ailleurs, dans une Union européenne en proie à des divisions de plus en plus importantes entre Est et Ouest, une coalition de gauche au pouvoir en Allemagne aura tendance à mettre de l’huile sur le feu et à ainsi accentuer les divisions entre les Etats membres.

Là où ma famille politique a toujours eu le souci de jeter des ponts et à maintenir le dialogue entre les différentes régions d’Europe, une coalition de gauche, avec un positionnement idéologique très marqué, contribuera au contraire à un raidissement des positions des uns et des autres. C’est là une source de très grande préoccupation pour moi.

Manfred Weber est député allemand au Parlement européen, président du groupe Parti populaire européen (PPE). 




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol