M. Touraine contre le choc de compétitivité de 30 milliards
Marisol Touraine n’est pas ministre de la santé économique, c’est sans doute pourquoi elle s’est prononcée dimanche contre le « choc » de compétitivité de 30 milliards d’euros que Louis Gallois devrait proposer dans le rapport qu’il remettra le 5 novembre à François Hollande. Invitée sur BFM-TV, la ministre de la Santé a estimé que les Français ne pourraient pas supporter dans le contexte actuel « un choc comme celui-là ». « Je ne crois pas qu’il faille, dans l’année qui vient, envisager un transfert de cotisations qui amènerait à un choc pour le pouvoir d’achat de nos concitoyens », a-t-elle dit. Marisol Touraine propose, en revanche, de faire en sorte que les cotisations sociales « n’augmentent pas davantage », ce qui passerait en premier lieu « par des économies de structure ». « Pour le reste, je pense que nous pouvons travailler sur un paquet de mesures fiscales, par exemple les taxes environnementales », a-t-elle ajouté. Le gouvernement parle désormais de « trajectoire » de compétitivité, refusant la notion de « choc ». La ministre de la Santé n’a pas confirmé les fuites sur le contenu du rapport préparé par Louis Gallois. Selon Le Figaro, l’ex-président d’EADS proposera d’étaler son choc de compétitivité sur deux ou trois ans et de le faire porter pour 20 milliards sur les cotisations patronales et pour dix milliards sur des baisses de cotisations salariales. Les réductions de charges concerneraient les salaires jusqu’à 3,5 smic, soit un niveau bien supérieur à celui (2,6 smic) que Nicolas Sarkozy avait prévu lors du vote de la loi sur la TVA sociale abrogée par le nouveau président français.