Changement de comportement des consommateurs.
La crise sans doute mais aussi la prise de conscience d’un autre type de développement ; en bref, le consommateur cherche à consommer utile et veut limiter les gaspillages. Si certains n’ont pas le choix dans un contexte de tensions sur le pouvoir d’achat, d’autres adhèrent à ces nouveaux comportements d’achat par pure conviction, par exemple pour éviter le gaspillage. Ils entendent ainsi acheter des produits qui durent plus longtemps (à 44%), plus respecteux de l’environnement (36%), fabriqués localement (33%) ou qu’ils jugent «vraiment utiles» (32%). La crise n’est donc pas la seule motivation des adeptes du «consommer mieux» qui sont, par ailleurs, de plus en plus équipés en nouvelles technologies. «Internet permet de connecter l’offre et la demande pour les transactions entre particuliers, sur une échelle sans précédent», souligne l’étude. Pour Philippe Moati, co-président de l’Obsoco (Observatoire consommation et société), ces nouvelles aspirations sont «loin d’être un simple effet de mode ou simplement réservées aux bobos, mais tendent à s’enraciner durablement». C’est ainsi que l’achat de produits d’occasion est «devenu aujourd’hui un geste presque banal», qui concerne 60% des Français, souligne l’étude. Tout aussi répandue, l’emprunt d’objets auprès de proches ou via les réseaux sociaux est une pratique qui touche un consommateur sur deux, en particulier les jeunes. Elle porte le plus souvent sur des produits culturels ou du matériel de bricolage, mais 10% des sondés déclarent également avoir emprunté une voiture. D’autres pratiques, autrefois inexistantes ou marginales, explosent. Le succès de sites Internet comme Groupon ou Livingsocial, ont ainsi encouragé les Français à réaliser des achats groupés. Le concept, qui permet d’obtenir des produits et services à prix avantageux, a séduit 37% des sondés sur les douze derniers mois. Dans un même souci d’économies, les Français n’hésitent plus à mutualiser leurs achats. Ils sont près de 14% à avoir acheté un produit à plusieurs, que ce soit entre amis, collègues ou voisins, pour en partager l’usage. Enfin, l’Obsoco note que les Français sont les champions du «glanage», c’est-à-dire de la «récup» sur le trottoir. Plus d’un tiers (38%) des personnes interrogées admettent en effet récupérer des objets jetés ou déposés dans la rue, notamment lors du ramassage des encombrants. Une manière de chiner gratuitement qui «ne se cantonne manifestement pas aux populations en difficultés économiques».