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Politique-Un gouvernement provisoire qui pourrait en cacher d’autres

Politique-Un  gouvernement provisoire qui pourrait en cacher d’autres

 

Consultation ou pas, on voit mal comment pourrait se former rapidement un gouvernement durable en France. Certes le premier ministre sera vraisemblablement désigné mais son gouvernement sera rapidement balayé par une motion de censure car les trois grandes composantes politiques qui s’opposent en France veulent en découdre politiquement. Du coup,  le président pourrait être contraint de désigner encore un gouvernement provisoire après une motion de censure. D’une certaine manière, ce serait alors le retour d’une certaine instabilité comme sous la IVe République.

Sans doute pour donner l’impression d’occuper le terrain politique, Macron  organise à partir de ce vendredi 23 août des consultations des principaux responsables politiques dont aucun n’a vraiment envie d’un compromis pour trouver une majorité parlementaire.

La seule solution possible serait alors de nommer un personnage crédible–type technocrate–qui n’aurait pas d’ambition vis-à-vis de la prochaine élection présidentielle. En effet le véritable enjeu qui s’oppose à une union entre les trois grands courants est la perspective de l’échéance électorale présidentielle. Faire des compromis aujourd’hui , c’est hypothéquer la crédibilité des positions de demain pour la succession de Macron. Pour résumer le Rassemblement national observe et attend. À gauche on fait semblant de vouloir le pouvoir avec un programme inapplicable. À droite et au centre-droit ( les Républicains et les macronistes)  ,on soutient mais sans se mouiller. Comme Vauquiez- ou Attal- qui ne souhaite pas devenir premier ministre d’un gouvernement…… très provisoire.

Un gouvernement provisoire qui pourrait en cacher d’autres

Un  gouvernement provisoire qui pourrait en cacher d’autres

 

Consultation ou pas, on voit mal comment pourrait se former rapidement un gouvernement durable en France. Certes le premier ministre sera vraisemblablement désigné mais son gouvernement sera rapidement balayé par une motion de censure car les trois grandes composantes politiques qui s’opposent en France veulent en découdre politiquement. Du coup,  le président pourrait être contraint de désigner encore un gouvernement provisoire après une motion de censure. D’une certaine manière, ce serait alors le retour d’une certaine instabilité comme sous la IVe République.

Sans doute pour donner l’impression d’occuper le terrain politique, Macron  organise à partir de ce vendredi 23 août des consultations des principaux responsables politiques dont aucun n’a vraiment envie d’un compromis pour trouver une majorité parlementaire.

La seule solution possible serait alors de nommer un personnage crédible–type technocrate–qui n’aurait pas d’ambition vis-à-vis de la prochaine élection présidentielle. En effet le véritable enjeu qui s’oppose à une union entre les trois grands courants est la perspective de l’échéance électorale présidentielle. Faire des compromis aujourd’hui , c’est hypothéquer la crédibilité des positions de demain pour la succession de Macron. Pour résumer le Rassemblement national observe et attend. À gauche on fait semblant de vouloir le pouvoir avec un programme inapplicable. À droite et au centre-droit ( les Républicains et les macronistes)  ,on soutient mais sans se mouiller. Comme Vauqiez- ou Attall- qui ne souhaite pas devenir premier ministre d’un gouvernement très provisoire.

Loi immigration : nouveau revers de Macron… et d’autres

Loi immigration : nouveau revers de Macron… et d’autres

Finalement la loi immigration votée au Parlement a été largement censurée par le conseil constitutionnel officiellement pour des questions de forme mais surtout en raison de la problématique politique caractérisée par les contradictions du pouvoir et de ses différentes composantes d’opposition. Le conseil constitutionnel a refusé d’arbitrer entre les camps mais dans l’opération, il ne s’est guère grandi en même temps. Bref une belle tambouille politique et juridique et cela d’autant plus qu’on aurait pu durcir la politique d’immigration avec les textes existants mais à condition de les appliquer. Exemple il y a de l’ordre 250 000 clandestins nouveaux par an et seulement 20 000 sont renvoyés dans leur pays chaque année.

Les Sages, qui planchaient sur le texte depuis plus d’un mois après avoir été saisis par Emmanuel Macron fin décembre, ont décidé de censurer plusieurs mesures. Parmi elles, le durcissement de l’accès aux prestations sociales et le délit de « séjour irrégulier » pour les étrangers, l’instauration de quotas migratoires fixés par le Parlement, la « caution retour » pour les étudiants étrangers. Ont aussi été censurés les mesures de restriction du regroupement familial et plusieurs mesures restreignant le droit du sol.

Politique- Gouvernement – mini remaniement: Des inconnus pour remplacer d’autres inconnus ?

Politique- Gouvernement – mini remaniement: Des inconnus pour remplacer d’autres inconnus ?

Il ne faut sans doute pas attendre grand-chose du mini remaniement du gouvernement. Pas davantage que celui déjà en place. Certes 66 % des Français souhaitent le départ d’Élisabeth Borne met 70 % n’attendent cependant rien de ce changement. Et pour cause, ce gouvernement pléthorique constitué surtout d’inconnus ne marquera pas l’histoire. Sur 40 ministres, à peine une dizaine peuvent être identifiés. Et le seul qui a un peu émergé de cet anonymat global, c’est Attal.

Il est cependant vraisemblable qu’on va assister assez rapidement à un remaniement du gouvernement. La première mise en cause sera la première ministre Élisabeth Borne qui a été incapable de bâtir une majorité durable comme l’avait demandé le président.

Son remplacement n’est pas aisé car le président ne souhaite aucune concurrence, aucune personnalité qui lui fasse de l’ombre. Des grosses pointures comme Darmanin ou Bayrou n’ont donc aucune chance.

On pourra par contre distribuer à gogo des portefeuilles de débauchage car le gouvernement comprend une quarantaine de ministres dont la plupart ne sert pas grand chose.

Un gouvernement qui ne peut apporter d’éléments très nouveaux puisque la question centrale n’est pas au gouvernement mais dans la majorité. Macro gouverne avec une minorité à l’Assemblée nationale. La seule solution serait de s’allier avec les républicains mais qui vont réclamer alors les postes les plus importants et finalement prendre le pouvoir dans les institutions. Ce que ne souhaitent pas non plus Macron.

Conclusion quelques modifications pour la forme, peut-être une nouvelle promotion pour Attal mais pas d’arrivée de poids lourd susceptible de faire ombrage au monarque républicain.

Après l’accord fiscal , d’autres accords sont nécessaires au plan mondial dans de nombreux domaines

 Après l’accord fiscal , d’autres accords sont nécessaires au plan mondial  dans de nombreux domaines

 

 

L’accord de juillet réformant la fiscalité internationale sur les entreprises doit ouvrir la voie à d’autres actions multilatérales sur l’accès aux vaccins, le climat, la sécurité des données ou les normes technologiques, soulignent, dans une tribune au « Monde », Josep Borrell, vice-président de la Commission européenne, et Paolo Gentiloni, commissaire européen à l’économie.(Extrait)

 

Tribune. 

 

Au cours des dernières années, le multilatéralisme a été placé sur la défensive. Dans un contexte mondial devenu plus multipolaire que multilatéral, la concurrence entre Etats semble l’emporter désormais sur la coopération. L’accord mondial, conclu récemment pour réformer la fiscalité internationale sur les entreprises, montre cependant que le multilatéralisme n’est pas mort.

On ne peut toutefois pas dire non plus qu’il se porte bien. Si la mondialisation s’est poursuivie pendant la pandémie de Covid-19, bien que de manière plus inégale qu’auparavant et malgré un sentiment d’isolement accru au sein des populations, les interdépendances sont devenues plus conflictuelles que jamais. Même le « soft power », la « puissance douce », est utilisé désormais comme une arme : les vaccins, les données et les normes technologiques deviennent à leur tour des instruments de concurrence politique.

Démocratie menacée

Le monde devient également moins libre. La démocratie elle-même est menacée, dans le contexte d’une bataille de communication pour déterminer quels systèmes politiques et économiques sont les mieux à même de produire des résultats pour leurs citoyens.

L’Union européenne (UE) continue, pour sa part, de croire en un monde prévisible fondé sur un multilatéralisme basé sur des règles, sur des marchés ouverts, sur des échanges à somme positive et sur la justice sociale et la solidarité, et elle continuera d’œuvrer à sa mise en place.


Nous demeurons convaincus que seule une coopération mondiale permettra de relever les principaux défis auxquels nous sommes confrontés actuellement, qu’il s’agisse de combattre les pandémies ou de lutter contre le changement climatique. L’UE continuera par conséquent de jouer un rôle moteur pour relancer le multilatéralisme afin de montrer à nos citoyens les avantages concrets d’un concept qui peut sembler aride et technocratique.

En effet, l’alternative à une telle action multilatérale, à savoir faire cavalier seul, aurait pour effet un accès réduit aux vaccins, une action climatique insuffisante, des crises sécuritaires qui s’aggravent, une régulation inadéquate de la mondialisation ainsi qu’un accroissement des inégalités à l’échelle mondiale. Aucun pays, même le plus grand, ne peut réussir seul. C’est pour toutes ces raisons que l’Italie, à juste titre, a placé le multilatéralisme au premier rang des priorités du programme de sa présidence actuelle du G20.

 

Cependant, l’UE ne peut pas se contenter de faire valoir ses antécédents en matière de multilatéralisme. L’Europe doit démontrer qu’une action multilatérale peut produire des résultats pour tous si chaque pays s’investit dans cette action. C’est précisément ce que permet le nouvel accord fiscal mondial.

Numéros d’urgence : un bug géant qui en appelle d’autres

Numéros d’urgence : un bug géant qui en appelle d’autres

Incontestablement la numérisation apporte un progrès considérable dans la gestion de l’information en général et dans celles qui transitent par la téléphonie notamment. Le problème est que cette numérisation rend d’autant plus fragile le système qu’elle se sophistique. Ainsi la panne géante qui a affecté les numéros d’appel d’urgence serait liée en quelque sorte un banal incident de logiciel.

 

En fait un tout petit grain de sable peut gripper le mécanisme moderne de gestion des flux d’information non seulement dans la téléphonie mais d’une façon générale. Les systèmes sont surtout fragilisés car il n’existe pas de solution de secours. Un grave manquement qui pourrait un jour paralyser tout un pan de l’économie, de la vie sociale et même des grandes fonctions régaliennes. Il ne s’agit pas seulement de sauvegarder les données dans le cloud mais de prévoir un basculement automatique sur une organisation de secours.

 

On voit ici les lobbys et les experts à leur service dénoncer les couts d’un système alternatif. Sans doute faudra-t-il attendre quelques grandes catastrophes, quelques grands dérèglements éventuellement provoqués de l’étranger pour qu’on prenne conscience de la nécessité d’un système alternatif en cas de panne géante. Au moins sur les grandes fonctions régaliennes stratégiques il est nécessaire d’envisager un plan ORSEC du numérique.

Une adolescente noyée par d’autres enfants

Une  adolescente noyée par d’autres enfants

L »innommable, l’insupportable se sont encore produits avec cette noyade d’une enfant par d’autres enfants. Tout cela en raison sans doute d’un conflit à propos de la circulation de photos de l’intéressée sur les réseaux sociaux. La victime était l’objet de harcèlement mais du côté du parquet de Pontoise, on indique qu’aucune plainte pour des faits de harcèlement visant les deux mis en cause ou la victime n’était enregistrée, que ce soit au niveau du parquet ou dans un commissariat. Les trois adolescents n’avaient par ailleurs aucun antécédent pénal. Les investigations et les vérifications se poursuivent, notamment afin de déterminer le mobile. La police judiciaire de Cergy-Pontoise a été saisie pour des « faits d’assassinat » par le parquet de Pontoise. Un crime entre jeunes qui vient s’additionner aux autres et qui témoigne que la barbarie devient le mode de régulation des relations sociales.

Formation : d’autres voies que les études longues

Formation : d’autres voies que les études longues

Les études supérieures ne sont pas considérées comme la seule voie à suivre pour « réussir sa vie », analyse Benoît Coquard, chercheur en sociologie. Il démontre qu’il existe dans ces territoires d’autres logiques de valorisation sociale.

Les jeunes des territoires ruraux en déclin, tel est l’objet d’études de Benoit Coquard, sociologue à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et auteur de l’ouvrage Ceux qui restent (La Découverte, 2019). Au cours de longues enquêtes dans le Nord et l’Est de la France, il analysé les aspirations d’une certaine jeunesse, pour qui reconnaissance sociale et valorisation de soi passent par d’autres voies que les études supérieures. Et pour qui faire des études, c’est avant tout quitter sa ville ou son village, opter pour un choix à l’issue incertaine, souvent non approuvé par l’entourage, et par ailleurs en inadéquation avec les besoins du marché de l’emploi local. Comme le montre Benoît Coquard, « ceux qui restent » valorisent avant tout la solidarité territoriale et amicale face aux difficultés. Et cette vision semble se renforcer avec la crise actuelle.

Qu’est-ce qui vous a conduit à vous intéresser aux orientations scolaires des jeunes, et notamment aux différences entre femmes et hommes, dans les campagnes en déclin ?

Les campagnes en déclin, ce sont ces territoires où les jeunes qui partent faire des études ne sont pas revenus. Au départ, je m’étais intéressé au département dont je suis originaire, la Haute-Marne, qui a vu sa population baisser de 20 % depuis les années 1970. Fortement marqués par la désindustrialisation, les milieux ruraux du nord et de l’est de la France sont principalement composés d’enfants d’ouvriers et d’employés. L’emploi local repose beaucoup sur des métiers manuels peu qualifiés, plutôt considérés comme « masculins », et le chômage est encore plus élevé chez les jeunes femmes. Les choix scolaires et de carrière se révèlent donc intrinsèquement liés à la question du genre.

Autrefois très pourvoyeuse d’emplois féminins, l’industrie textile a été presque entièrement démantelée. Dans un contexte de massification de l’accès à l’enseignement supérieur, et alors que les filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que leurs homologues masculins, celles-ci vont miser sur des études plus longues pour accéder à un emploi stable. Première génération à aller à la fac, ces jeunes femmes font souvent des « parcours à l’aveugle ». Une fois diplômées, elles ne trouvent pas de métiers correspondant à leur qualification dans leur commune d’origine. Lors de mon enquête, certaines m’ont dit : « Je ne vais pas faire caissière avec un bac + 5. » Donc elles ne reviennent pas, et c’est ce qui fait que la population décline dans ces zones rurales.

 

 

« S’attendre à d’autres pandémies » (OMS)

« S’attendre à d’autres pandémies » (OMS)

 

 

«L’histoire nous dit que ce ne sera pas la dernière pandémie et les épidémies sont une réalité de la vie», a déclaré Ghebreyesus le directeur général de l’OMS.. «La pandémie a mis en évidence les liens intimes entre la santé des humains, des animaux et de la planète», a-t-il ajouté.

 

Le directeur général de l’OMS a déclaré qu’il était temps de tirer les leçons de la pandémie de Covid-19. «Pendant trop longtemps, le monde a fonctionné selon un cycle de panique et de négligences», a-t-il déclaré. «Nous jetons de l’argent sur une épidémie et quand elle est terminée, nous l’oublions et ne faisons rien pour empêcher la suivante».

 

Un appel aussi au renforcement des moyens pour la prévention sanitaire dont les investissements sont encore très insuffisants.

Des licenciements peuvent en cacher d’autres

Des  licenciements peuvent en cacher d’autres

« Il y a belle lurette que les licenciements pour motif économique ne témoignent plus que de façon très lointaine des suppressions d’emplois en France et que les ajustements d’emplois se font par d’autres canaux », réagissent Frédéric Bruggeman, ex-expert auprès de comités d’entreprise, et Bernard Gazier, professeur émérite à l’université Paris 1, après le titre de Une du « Monde » daté du 3 décembre.

Le gros titre du Monde en date du jeudi 3 décembre 2020 (« La France des licenciements ») et son sous-titre dénonçant la destruction de 35 000 emplois en trois mois dénotent un manque de sérieux surprenant de la part d’un journal comme Le Monde. Il y a belle lurette que les licenciements pour motif économique ne témoignent plus que de façon très lointaine des suppressions d’emplois en France et que les ajustements d’emplois se font par d’autres canaux.

La crise économique déclenchée par les décisions prises en réaction à la crise sanitaire ne fait pas exception. Ce sont d’abord les salariés précaires – travailleurs temporaires et en contrat à durée déterminée (CDD) – qui servent de variable d’ajustement et les suppressions d’emploi se comptent alors en centaines de milliers : de près de 800 000 début février, le nombre d’intérimaires est passé à 470 000 début mars puis à 360 000 début avril. Il était remonté à 710 000 début septembre, mais l’écart avec l’avant-crise est encore de 90 000, soit 2,5 fois le nombre des licenciements annoncés en Une. Et bien sûr le second confinement aura fait croître ce chiffre.

Du côté des contrats courts, la DARES (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du travail) indique que leur nombre a été divisé par deux au second trimestre 2020, passant d’un peu plus de 6 millions à 3 millions en rythme trimestriel. Enfin, si l’on tient à ne s’intéresser qu’à l’emploi sous contrat à durée indéterminée (CDI), rappelons que les ruptures conventionnelles s’établissaient à 37 000 par mois environ avant la crise sanitaire. Elles sont tombées à 15 000 au cours du second semestre, mais elles sont remontées à environ 45 000 par mois au troisième trimestre.

Les licenciements pour motif économique témoignent bien, comme l’illustrent les deux articles de ce numéro, des problèmes économiques et sociaux d’une France engoncée dans une mauvaise spécialisation internationale et handicapée par une absence désastreuse de politique industrielle depuis plusieurs décennies. Ils sont dramatiques pour ceux qui les subissent mais ne constituent que la part émergée et médiatisée de l’iceberg. Ils ne disent vraiment pas grand-chose de l’emploi et occupent une place marginale dans les ajustements sur le marché du travail.

«On ne peut pas blesser sciemment et gravement des fidèles d’autres confessions » Jean-Marc Sauvé encore un catho qui lâche !

«On ne peut pas blesser sciemment et gravement des fidèles d’autres confessions » Jean-Marc Sauvé  encore un catho qui lâche !

 

 

Encore un intellectuel Catho qui lâche  sur le concept de laïcité et sur la liberté de caricature en France. En effet, l’’ancien vice-président du Conseil d’Etat, qui a été secrétaire général du gouvernement sous Jacques Chirac, président  aujourd’hui la commission d’enquête sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique critique la liberté de caricature. .( Interview dans l’Opinion)

La laïcité française est-elle un mystère à l’étranger ?

Elle est mal comprise, c’est un fait. Et pourtant elle est simple : elle implique la neutralité absolue de l’Etat et de toutes les personnes publiques à l’égard des cultes. Rien à voir, par exemple, avec les constitutions irlandaise, polonaise ou hongroise qui se réfèrent à Dieu et au catholicisme, avec la constitution grecque qui reconnaît la primauté de l’Eglise orthodoxe, ni avec le Royaume-Uni où la reine est chef de l’Eglise anglicane, ni même avec l’Allemagne où, par le Kirchensteuer, l’Etat lève l’impôt pour les Eglises. Sans oublier les Etats-Unis où un président, quel qu’il soit, ne peut omettre de parler de Dieu dans ses discours. Jean Lacouture écrivait en 1968 à propos de De Gaulle : « Il est peu question de Dieu dans le discours gaullien. Moins souvent en tout cas que chez Lyndon Johnson, à peine plus souvent que chez Nikita Khrouchtchev ». Et son chapitre « De Dieu » à propos du Général tient en deux pages !

Comment expliquer cette tradition laïque à un public étranger ?

Par la pédagogie. En 2007, nous avons reçu la Cour suprême des Etats-Unis au Conseil d’Etat. Nos collègues américains s’intéressaient à la question de la liberté religieuse en France, car le concept de laïcité (intraduisible en anglais, sauf par secularism) et notre réputation de fermeté dans la lutte contre les sectes nous créaient en Amérique une réputation d’intolérance religieuse, alimentée notamment par l’Eglise de la Scientologie et certains groupes évangéliques. Nous avons expliqué comment la liberté de conscience et de culte était garantie dans notre pays.

Avec nos voisins européens, nos traditions ne sont en réalité pas si éloignées ; leurs systèmes juridiques consacrent aussi la liberté d’opinion et d’expression religieuse. Et le principe de non-discrimination les oblige à respecter l’égalité entre les cultes, même si un seul d’entre eux est inscrit dans leur Constitution. Nous ne sommes pas identiques, mais compatibles. L’universalisme républicain nous distingue, mais il n’est pas en opposition avec le reste du monde.

Avons-nous, depuis 1905, rigidifié la notion de laïcité ?

Le principe de laïcité – c’est-à-dire de liberté de conscience, de religion et de culte – est interprété à tort comme prohibant toute expression publique de sa foi. C’est un contresens que l’on commet en France comme à l’étranger. La laïcité ne conduit pas à interdire l’exercice public des cultes. Dès 1909, par l’arrêt Abbé Olivier, le Conseil d’Etat a annulé un arrêté du maire de Sens qui interdisait les processions sur la voie publique lors des obsèques. Un souvenir personnel, au passage : élève de l’école publique, j’étais aussi enfant de chœur. Quand il avait besoin de mes services pour des enterrements, le curé demandait une autorisation de sortie à l’instituteur qui la lui donnait bien volontiers. Un arrangement typique de la laïcité à la française. Il ne peut être porté atteinte à la liberté de culte que dans les strictes limites de l’ordre public. Il y a eu des controverses sur les processions, les sonneries de cloches des églises et, récemment, les crèches de Noël, mais la jurisprudence reste sur cette ligne.

«Il ne s’agit pas d’en rabattre sur notre liberté d’expression, mais est-il besoin d’afficher les caricatures de Mahomet sur les façades des mairies ?»

N’est-ce pas la confrontation avec l’islam qui renforce les partisans d’une « laïcité de combat » ?

Que l’islam provoque des crispations, et parfois des dérives, est une réalité. Mais qui ne peut conduire à confondre laïcité avec lutte antireligieuse. On ne peut ainsi mettre en cause la présence de rayons halal ou casher dans les supermarchés. Pas plus que la laïcité n’a jamais imposé de manger gras dans les cantines scolaires le vendredi ! Certains ont tendance à rejouer aujourd’hui le combat du début du XXe siècle en pensant que Combes l’avait emporté sur Briand : c’est le contraire qui s’est passé. Briand a très justement insisté sur le fait que le principe de la loi de séparation était la liberté et que les restrictions étaient l’exception. La laïcité, ce n’est pas que le droit de pratiquer sa religion dans la sphère privée. Ce n’est pas non plus l’interdiction par principe des signes religieux extérieurs, comme le voile ou du burkini.

Mais la burqa a été interdite dans l’espace public…

Le législateur a trouvé une position d’équilibre, avec un argument de sécurité publique et l’idée que notre vie sociale implique que l’on soit à visage découvert dans l’espace public. Cette position a été validée par la CEDH.

Comment réagissez-vous aux propos de Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse, qui a assuré, après l’assassinat de Samuel Paty : « On ne se moque pas impunément des religions » ?

Je ne partage en aucun cas le terme « impunément ». La liberté d’expression comprend le droit de faire des caricatures. Y a-t-il pour autant un « droit au blasphème » ? Non. Le blasphème n’est pas un délit et il y a un droit à la liberté d’expression qui peut conduire à des paroles ou dessins qui, pour d’autres, sont des blasphèmes. Après Charlie Hebdo et l’assassinat de Samuel Paty, il est extrêmement difficile de tenir un discours « audible », mais je suis convaincu qu’on ne peut pas blesser sciemment et gravement des fidèles d’autres confessions. Il ne s’agit pas d’en rabattre sur notre liberté d’expression, mais est-il besoin d’afficher les caricatures de Mahomet sur les façades des mairies ? Indépendamment de la religion, nous ne cessons pas dans la vie sociale de nous abstenir de comportements licites, mais qui pourraient choquer inutilement des personnes ou des groupes sociaux. Il faut juste faire la même chose en matière religieuse, ni plus, ni moins.

Pour les tenants d’une stricte laïcité, tenir compte des sensibilités des croyants, c’est déjà renoncer à la liberté d’expression…

Dans le contexte actuel, je suis sensible aux arguments du courant laïc mais on ne peut pas vivre ensemble dans un climat de provocations perpétuelles. Ne tombons pas dans ce panneau ! Il nous faut absolument éviter de donner au monde une image d’intolérance religieuse. A vouloir surinterpréter la laïcité, on ne cesse de se fourvoyer. Et, croyez-moi, il ne s’agit nullement de déroger de manière un peu honteuse au principe de laïcité, ni d’ouvrir la voie à des « accommodements raisonnables », ni de soustraire certains de nos compatriotes à l’application de la loi commune. Là-dessus, il faut être très ferme.

Reconfinement: y a-t-il d’autres stratégies ?

Reconfinement: y a-t-il d’autres stratégies ?

 

Selon l’ancien directeur général des affaires sociales et de la santé, d’autres stratégies étaient possibles, comme celle choisie par la Suède qui a misé sur l’immunité collective. Il faut parer à présent au plus urgent et confiner en priorité les personnes fragiles. (Interview le Figaro)

Roland Moreau est inspecteur général honoraire des affaires sociales, ancien délégué interministériel à l’insertion des jeunes, ancien directeur général des affaires sociales et de la santé – Ville de Paris. Son dernier ouvrage paru dans le domaine de la santé est L’immortalité est pour demain (Ed . François Bourin éditeur, 2010).


Beaucoup d’analystes y voient une forme de lecture complotiste des événements. Existe-t-il des motifs rationnels de s’opposer aux nouvelles mesures décrétées ou étudiées par le gouvernement?

Roland MOREAU.- Les analystes complotistes cherchent à faire croire que les mesures sanitaires ont pour but «d’assujettir» les populations, ce qui n’est pas entièrement faux dans un pays comme la Chine. En fait, une majorité de Français est exaspérée par l’incompétence de l’État dans la gestion erratique et improvisée de la crise sanitaire, mais plus encore par une gouvernance infantilisante, culpabilisatrice et donneuse de leçon qui se traduit dans les «éléments de langage» tels que «on siffle la fin de la récréation» ou «on va serrer la vis».

Pour se forger une opinion sur la pertinence des choix politiques actuels et à venir, l’attitude la plus logique consiste à faire un bilan de la première vague de l’endémie et à analyser les orientations politiques qui s’élaborent face à la deuxième vague. Pour la France, le bilan est particulièrement cruel. Il faudra un jour expliquer pourquoi, de l’autre côté du Rhin, le nombre de décès par Covid-19 est cinq fois moins élevé et pourquoi l’impact de la pandémie sur le PIB et sur le déficit public est deux fois moins important que dans notre pays. En première analyse, l’absence totale d’anticipation, de stratégie et de coordination est à l’origine de la défaite de la bataille de la première vague de la pandémie.

Face à la deuxième vague, les nouvelles mesures mises en œuvre ou en cours d’élaboration par le gouvernement ne sont guère rassurantes. Comme en février, on assiste à une incroyable répétition des erreurs: non seulement le nombre de lits de réanimation n’a pas été augmenté, mais il a même diminué en raison d’une incapacité de l’administration hospitalière (pléthorique) à mettre en œuvre rapidement des formations d’aides soignantes. Les dispositions restrictives empiriques – fermeture totale ou partielle des bars et des restaurants , couvre-feux – ne reposent sur aucune base scientifique et l’opinion publique perçoit parfaitement leur absence de cohérence et de logique.

Comment le gouvernement peut-il expliquer que le SARS-CoV-2 serait plus virulent à partir de 21 heures dans les restaurants et qu’il serait plus contagieux dans les bars que dans le métro ou le RER aux heures de pointe? Avec le couvre- feu, on a quitté le champ de la rationalité scientifique pour celui de la politique dans son aspect le plus déplaisant: un mélange de technocratie bureaucratique et de «com’» avec l’emploi d’une nouvelle métaphore guerrière. Les mesures qui vont s’égrener dans les jours et les semaines à venir relèvent du même processus de navigation à vue: extension du couvre-feu , confinements plus ou moins localisés, en espérant que le virus respectera les horaires et les limites départementales.

En Suède, le contraste est insolent: alors que la population n’est pas confinée et que le port du masque n’est pas particulièrement encouragé, le taux de contamination est très faible. Par quel miracle?

La stratégie mise en œuvre par la Suède est à la fois originale et courageuse et je pense que l’on parlera bientôt du «modèle suédois» pour désigner une politique sanitaire qui repose sur l’immunité collective. Il s’agit d’un processus par lequel la propagation d’une maladie contagieuse peut être interrompue dans une population à partir du moment où un certain pourcentage (50 à 70 %) des individus est immunisé. Le gouvernement suédois n’a pas mis en œuvre de confinement, ni fermé ses écoles et ses collèges. Les autorités invitent les habitants à respecter les gestes barrière et les règles d’hygiène, à pratiquer le télétravail dans la mesure du possible, et elles prescrivent l’isolement uniquement pour les personnes qui présentent des symptômes.

Jusqu’au mois d’août, le bilan de cette politique n’a pas été concluant, avec un nombre de décès pour 100 000 habitants un peu plus élevé que la moyenne européenne. Mais contrairement au confinement massif et non coordonné dont les effets sont relativement rapides mais non durables, l’immunité collective vise le moyen et le long terme. Les statistiques établies entre le 11 et le 24 septembre semblent valider cette stratégie puisque la Suède ne compte que 4 300 cas et 20 décès quand la France recense dans la même période 140 000 cas et 850 décès.

La Suède ne compte que 4300 cas et 20 décès quand la France recense dans la même période 140 000 cas et 850 décès

Depuis le 20 octobre, la Suède n’enregistre plus qu’un décès tous les deux jours alors que le nombre de décès dans notre pays ne cesse d’augmenter et se situe chaque jour entre 150 et 250. Un autre avantage est d’ordre économique: alors que le PIB de la France devrait chuter de 10 % en 2020 , celui de la Suède ne diminuerait que de 4,4 %.

Peut-on encore espérer compter sur l’immunité collective en France?

Le pourcentage de la population immunisée à partir duquel la propagation du SARS-CoV-2 serait interrompue fait l’objet de nombreuses publications discordantes qui vont de 20 à 80 %. Par ailleurs, la fiabilité des tests de dépistage est elle aussi très controversée aussi bien pour leur sensibilité (nombreux résultats faux positifs) que pour leur spécificité (faux négatifs).

Dans ces conditions, il serait un peu hasardeux de se lancer dans une politique reposant sur l’immunité collective. L’exemple de la Suède est certes encourageant, mais il faut attendre quelques semaines pour confirmer le succès de cette stratégie. La politique menée au Royaume-Uni est à l’opposé de celle de la Suède dans la mesure où les objectifs et les méthodes ont varié en fonction des instabilités de Boris Johnson, qui a été lui-même gravement atteint par le virus.

Le confinement est-il selon vous un remède pire que le mal?

Le confinement, lorsqu’il est pratiqué dans un cadre rigoureux – mais intrusif et autoritaire – comme en Chine , ou de façon intelligente , décentralisée et pragmatique comme en Allemagne , est la seule méthode pour endiguer l’épidémie en attendant le vaccin ou le traitement spécifique. Toute la difficulté consiste à bien placer le curseur entre le bénéfice sanitaire et le risque économique. C’est dans cet esprit qu’il me semble essentiel de revenir à ce que l’on enseigne en santé publique , en «ciblant» les mesures de prévention sur les populations les plus vulnérables.

Mettre en place un confinement personnalisé très rigoureux pour les personnes âgées ou fragiles, en laissant vivre la population en bonne santé

Il s’agirait alors de mettre en place un confinement personnalisé très rigoureux pour les personnes âgées ou fragiles, en laissant vivre la population en bonne santé comme en Suède, en respectant les règles d’hygiène et les gestes barrière. Concrètement, il conviendrait de prévoir des portages de repas à domicile et un accompagnement médico-social qui pourraient être mis en place immédiatement par les services sanitaires et sociaux départementaux et communaux qui sont parfaitement compétents dans ce domaine.

Comment expliquez-vous que ce discours ne soit pas écouté par le conseil scientifique et le gouvernement? Le principe de précaution mine-t-il la décision publique en France?

Les membres du gouvernement se livrent à des gesticulations en «allant sur le terrain» mais ne prennent pas en compte les ressources et les compétences décentralisées qui permettraient de mettre en œuvre un confinement personnalisé et humain des personnes les plus fragiles. Il est certain que le principe de précaution tend à inhiber la pensée et la décision politiques en anticipant, souvent à tord, des réactions négatives de la part de la population. Il serait temps de faire désormais appel à l’intelligence des Français.

L’industrie automobile: d’autres plans d’austérité à attendre

L’industrie automobile:  d’autres plans d’austérité à attendre

Dans le journal la tribune, José Baghdad, responsable du secteur automobile chez PwC estime que le secteur automobile va connaître de nouveaux bouleversements liés évidemment à la crise sanitaire mais plus fondamentalement à des causes structurelles qui remettent en cause le rapport de l’automobile à la mobilité. Pour lui , secteur est contraint d’ajuster des surcapacités industrielles, et d’autres fermetures d’usines pourraient suivre celle de Bridgestone à Béthune.

 

- » Nous avons établi un scénario assez conservateur compte tenu de l’aléa autour des conditions sanitaires. Mais globalement, nous n’attendons pas de retour au niveau d’avant crise du marché automobile avant 2022. Avec quelques exceptions, puisque par exemple en Chine, nous observons d’ores et déjà une forte dynamique, similaire à celle enregistrée en 2019. Si bien que nous tablons sur une baisse limitée de 16% sur l’ensemble de l’année pour le marché chinois. Le marché européen, au contraire, devrait être plus marqué, avec une baisse significative de l’ordre de 28%. En Europe, le deuxième semestre a bien démarré, mais nous n’observons pas de phénomène de rattrapage. »

Se préparer à d’autres pandémies »

Se préparer à d’autres pandémies » : Rony Brauman, (ex-président de Médecins sans frontières),

L’inquiétude de Rony Brauman à propos des pandémies (interview France Info)

 

Comment avez-vous traversé cette crise sanitaire inédite ? Comment avez-vous vécu ce confinement ?

Rony Brauman : J’ai la chance d’être correctement logé, en proche banlieue parisienne. Sur le plan matériel, j’ai vécu cette épidémie d’une manière confortable, sans stress. Mais en tant que membre de Médecins sans Frontières, en tant que médecin et citoyen frappé par cette pandémie, j’ai été mobilisé en permanence par cette question. J’ai passé beaucoup de temps à répondre à des questions, à m’en poser, à suivre l’évolution constante de l’épidémie – une évolution qui n’est toujours pas terminée. De ce point de vue-là, cela a été une période très pressante, très intense.

Je l’ai également vécue dans l’inquiétude, une inquiétude qui ne s’est pas levée, liée aux répercussions non-médicales de cette épidémie. Dès que le confinement a été prononcé, nous avons vu que les conséquences économiques seraient très lourdes sur le travail des gens, sur leurs revenus et leur mobilité. Nous les constatons évidemment de façon très forte aujourd’hui. Avec le sort des gens qui étaient frappés, pour certains durement frappés, c’est cela qui en quelque sorte me réveillait la nuit. Cela me rendait très inquiet. Cette période était donc d’un côté confortable, et de l’autre très préoccupante.

Nous avons le sentiment, étant dans cette phase de déconfinement en France, que les choses vont mieux. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a même déclaré la semaine dernière : « La situation s’améliore en Europe ». Et pourtant, parallèlement, « l’épidémie s’aggrave dans le monde ». A quel moment de cette pandémie sommes-nous, selon vous ? Et quelle sera la suite ? 

Je manque de certitudes concernant l’épidémie, sa cinétique et les conditions de son évolution. Cela est lié aux constatations changeantes, aux vérités d’un moment qui, la semaine suivante, sont périmées. Nous avions l’impression d’un déclin global de l’épidémie il y a encore une semaine. Cette impression est aujourd’hui mise en question par des évolutions préoccupantes dans plusieurs pays africains, en Amérique latine, en Amérique du Nord et tout récemment en Asie, en particulier en Chine.

La question de savoir si cette épidémie est saisonnière, si elle va céder avec l’arrivée des beaux jours ; la question de savoir si la masse critique d’immunité collective va être atteinte, et donc permettre d’atteindre un niveau de protection complété par le vaccin… Tout cela reste très incertain.

 

Je vois une progression préoccupante en Afrique en particulier, du fait du voisinage de notre pays avec le continent africain. Cette progression est hétérogène, comme c’était le cas en Europe et comme c’est le cas partout dans le monde. Certains pays sont plus touchés que d’autres, et certaines régions sont plus touchées que d’autres dans un même pays. En Afrique, un quart des cas se situent en Afrique du Sud, et dix pays seulement concentrent l’immense majorité – 80% – des cas recensés. Que va-t-il en être ? Personne ne le sait. Les conditions démographiques et immunologiques, mais aussi les conditions de l’habitat, de l’âge moyen de la population, ou encore de la part de personnes âgées dans la population globale… Tout cela est différent en Afrique. L’accélération que l’on connaît actuellement ne débouchera pas forcément sur une situation épidémique globale. Pour l’instant, cela reste des chiffres, mais qui supposent une surveillance.

Un point important est que cette épidémie peut être jugulée. Plusieurs pays l’ont montré : la Nouvelle-Zélande, Taïwan, la Corée du Sud… Cette épidémie peut être jugulée dans sa phase précoce, quand les premiers cas commencent à se développer. On peut alors diagnostiquer cliniquement ou biologiquement ces cas, tracer des contacts, procéder à l’isolement et imposer – ou proposer plutôt – des mesures barrières, de distance physique et de protection individuelle. Nous ne sommes donc pas totalement démunis. Nous avons des moyens de diagnostic, de surveillance et une stratégie de réaction qui a montré une certaine efficacité, mais dans des circonstances particulières. Quand l’épidémie flambe, nous sommes alors réduits à une position défensive – soigner le mieux possible les malades les plus graves – et, grâce aux mesures de distanciation, espérer un déclin aussi rapide que possible de l’épidémie. Or, le soin aux malades n’est pas toujours possible. Dans de nombreux pays, les systèmes de santé sont insuffisants et le soin ne peut être garanti. Dans ces cas-là, nous pouvons nous attendre à une surmortalité relativement importante.

J’insiste sur le fait que nous savons peu de choses. Prenons l’exemple des porteurs asymptomatiques, vecteurs du virus sans être malades eux-mêmes. Nous avons découvert dans cette maladie l’importance du nombre de porteurs asymptomatiques. Ce n’était pas une révolution : de très nombreuses maladies virales, comme la polio ou la grippe, évoluent de cette manière. Ce qui est surprenant, c’est qu’à certains moments, les porteurs asymptomatiques sont des vecteurs importants puisqu’ils crachent du virus sans en être conscients. Ils peuvent donc contaminer leurs voisins, dans le métro ou chez eux. Et aujourd’hui, nous semblons au contraire reculer là-dessus. Les porteurs asymptomatiques ne seraient pas un danger particulier et ne diffuseraient pas le virus. Cela forge évidemment la façon dont on perçoit le risque global.

De la même manière, on pensait qu’il fallait que 60% de la population soit porteuse d’anticorps, que ce soit par la vaccination ou par la réaction spontanée au contact avec le virus. Aujourd’hui, ce pourcentage pourrait en réalité être beaucoup plus bas. C’est une bonne nouvelle : cela voudrait dire qu’on atteindrait un stade de protection collective plus rapidement. Là encore, les évolutions contradictoires du savoir sont très perturbantes, très déstabilisantes.

Beaucoup de gens résument leurs impressions [sur cette épidémie] en ces quelques mots : on n’y comprend rien.

Crise de la presse : liquidation de Paris Normandie…… en attendant d’autres titres

 Crise de la presse : liquidation de Paris Normandie…… en attendant d’autres titres

Une liquidation du quotidien Paris Normandie qui sera sûrement suivie d’autres. La  presse va subir de lourds dégâts suite à la crise du Coronavirus. En effet, les ventes se  sont complètement écroulées alors que déjà les audiences s’inscrivaient dans une tendance baissière particulièrement dangereuse pour nombre de journaux. Cette crise va toucher des titres nationaux mais aussi régionaux. Des titres régionaux déjà fragilisés par des lignes éditoriales complètement insipides qui se contentent de reprendre intégralement ou presque les dés informations des agences de presse, du gouvernement et des institutions. On y ajoute la chronique des chats écrasés et des associations locales. On évite au maximum les débats susceptibles de fâcher les élus locaux et les personnalités locales  ou de ternir l’image de marque de la zone géographique considérée. Bref une sorte d’autocensure qui explique largement la baisse d’audience de cette presse. Concernant Paris Normandie Le tribunal de commerce de Rouen a prononcé ce mardi la liquidation du quotidien  avec prolongation d’activité de trois mois, selon Jean-Louis Louvel son propriétaire.

Le quotidien, endetté depuis plusieurs années, emploie 216 salariés selon leur avocate Jessy Levy. Selon la direction, la crise sanitaire du coronavirus a interrompu «le lent redressement» du journal. Le journal est détenu à plus de 90% par Jean-Louis Louvel, chef de plusieurs entreprises normandes et candidat soutenu par LREM arrivé troisième au 1er tour des municipales à Rouen le 15 mars.

La direction avait annoncé jeudi demander une liquidation avec prolongation d’activité de la SNIC, société éditrice du journal qui affiche 7 millions d’euros de dette (contre 10 millions en 2017). «Cette situation est la conséquence directe de l’impact du Covid-19 sur le chiffre d’affaires de notre entreprise», avait-elle alors justifié. Le journal fondé en 1944 affiche une chute de 90% des recettes publicitaires.

Les salariés, qui ont connu trois procédures judiciaires depuis 2012, sont bien sûr «inquiets», selon le SNJ. «On suppose qu’il y aura plusieurs repreneurs parce que la fameuse dette sera annulée», si la liquidation est prononcée avec prolongation d’activité, a avancé Anne Bouchet. Reste à savoir si ces offres seront «sérieuses» et si des salariés resteront «sur le carreau». Jean-Louis Louvel a assuré devant le tribunal avoir déjà eu des contacts avec des repreneurs, a-t-il indiqué à l’AFP. «Je ne doute pas que plusieurs offres seront transmises», a-t-il dit au tribunal. Lundi, le candidat malheureux à la reprise du journal en 2017, le groupe belge Rossel (La Voix du Nord), n’a pas souhaité indiquer s’il ferait à nouveau une offre. Le 15 avril, le tribunal avait prononcé la liquidation avec poursuite d’activité pour la RNP, la régie publicitaire du titre qui emploie 25 personnes selon Me Levy.

Implanté uniquement en ex-Haute Normandie, dont il est l’unique quotidien local, Paris Normandie compte 22 500 abonnés papier et 1500 abonnés web, selon la direction. En 2019, le journal diffusait à environ 41 280 exemplaires, soit 6,9% de moins qu’en 2018, selon l’Acpm, organisme de certification de l’audience de la presse.  Il faut espérer évidemment un repreneur pour Paris Normandie comme pour la plupart des autres journaux qui seront liquidés. Cela passe cependant par un changement complet de ligne éditoriale car le lectorat se compose essentiellement de personnes âgées qui progressivement évidemment disparaissent.

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