Le patron de Dassault systèmes veut quitter la France
Un grand exilé fiscal de plus pour la France ? Bernard Charlès, Le directeur général de Dassault Systèmes, spécialiste des logiciels pour l’industrie, réfléchit à quitter la France en raison d’une fiscalité trop lourde. C’est ce qu’il déclare dans un entretien au Monde daté du mardi 12 mars. Le quotidien rappelle à l’homme d’affaires que le conseil d’administration de Dassault Systèmes lui a proposé de quitter la France, puis lui demande où « en est sa réflexion ? ». « Elle avance, mais à ce jour, je n’ai pris aucune décision. J’étudie la question sous tous ses aspects ». Et d’ajouter: « pour être clair, cela ne concerne pas la taxation à 75% des revenus au-delà de 1 million d’euros, même si je pense qu’au-dessus d’un certain seuil, c’est confiscatoire ». Il a expliqué que sa décision de vendre ses actions Dassault Systèmes en décembre dernier pour 28 millions d’euros n’était pas un signe avant-coureur de son départ prochain. « J’ai réalisé cette opération pour payer des impôts liés au rachat d’autres titres qui venaient à échéance. Il m’a fallu d’ailleurs vendre plus de titres que ceux que j’ai acquis. Cela illustre bien le poids de la fiscalité, qui va aller encore en augmentant ». Mais « ma réponse est claire: si je ne peux plus distribuer des ‘lopins de terre’, c’est-à-dire une part de capital de l’entreprise, je partirais », a-t-il menacé. Il a également a indiqué que des dirigeants de Dassault Systèmes sont déjà partis. « Je ne vous dirai pas combien ont quitté la France, pas plus que le nombre de dirigeants qui y songent ». Pour lui, « résider en France devient lourdement handicapant. Plus largement nos embauches du top management vont nécessairement se faire ailleurs qu’en France ». De façon générale, « ma préoccupation concerne l’alourdissement de la fiscalité sur le capital, les stocks-options et les actions gratuites. Permettre aux cadres d’être actionnaires de leur société, c’est leur offrir une part de rêve », pour garder les meilleurs talents et éviter qu’ils rejoignent la concurrence, avance Bernard Charlès. Il s’en prend au gouvernement estimant que « ceux qui arrêtent ces mesures n’ont pas conscience des conséquences sur le secteur de la high-tech (…) Il faut savoir que, du côté de Munich, l’Allemagne favorise les start-up. Et que dire des Etats-Unis ou de la Corée ».