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Alimentation : les ruptures d’approvisionnement ont un coût

Alimentation : les ruptures d’approvisionnement ont un coût

Les ventes manquées ont un coût dans la distribution et en amont dans la production. Pour nombre de produits,  il n’y aura pas de rattrapage. Mais il y a aussi un coût nettement sous-estimé pour les clients qui reportent en partie leur demande sur des marques plus  chères. ( Un papier de la Tribune fait le point sur les pertes imputables rupture d’approvisionnement).

 

Plus de 60% des pertes dues à des ventes manquées sont imputables aux produits frais et d’épicerie. Entre mi-mars et mi-juin, les farines ont notamment subi un manque à gagner hebdomadaire de 480.000 euros.

 Huiles, farines, moutardes… depuis le début de l’année, plusieurs produits de grande consommation se raréfient dans les rayons des magasins français. Un phénomène qui ne correspond pas à de véritables pénuries, mais à des ruptures d’approvisionnement, dues à l’inflation ou aux perturbations des chaînes logistiques de certaines matières premières voire d’emballages.

Si les conséquences sur les consommateurs restent très contenues, leur coût en termes de ventes manquées est déjà très important: le 19 juin, le manque à gagner brut s’élevait déjà à 1,9 milliard d’euros, selon une étude publiée le 13 juillet par le cabinet Nielsen IQ. La durée moyenne de ces ruptures était de 4,1 jours.

 En valeur, 33% des pertes sont imputables aux produits d’épicerie, et 29% aux produits frais. Entre mi-mars et mi-juin, les farines ont notamment subi un manque à gagner hebdomadaire de 480.000 euros. Depuis la mi-mai, leur disponibilité augmente lentement. Fin juin, la famille de produits la plus touchée par les ruptures était toutefois celle des moutardes, dont la disponibilité a dégringolé tout au long de l’année et n’a recommencé à s’améliorer que mi-juin.

L’étude de Nielsen IQ montre également qu’en France la disponibilité d’un produit a pu varier significativement selon les régions et les distributeurs. Ainsi, entre mi-mars et mi-juin, le taux de disponibilité des farines dépassait à peine 80% en Ile-de-France, alors qu’il était supérieur à 82% dans le Nord. Sur la même période, entre le meilleur et le moins bon distributeur, le taux de disponibilité a pu s’écarter de 14 points (de 93,2% à 79,2%).

D’importantes différences émergent en outre entre la situation en France et celle à l’étranger.  »La baisse de la disponibilité des farines en France ne s’est pas retrouvée en Amérique du Nord et Grande-Bretagne », note NielsenIQ.

« Concernant les produits à base de blé, nous avons observé une très légère baisse de la disponibilité des pâtes et farines au Royaume-Uni à partir du mois de février, mais la disponibilité y est restée tout de même très robuste, contrairement à la France, touchée par de fortes chutes. Alors que la disponibilité était sensiblement équivalente dans les deux pays en début d’année, fin avril, la disponibilité des pâtes en France était ainsi inférieure de 5,9 points à celle observée en Grande-Bretagne, et de 14,4 points sur les farines », précise Renaud Chanat, Consultant International Senior du cabinet.

Sur la toute dernière période étudiée, Nielsen IQ note aussi  »une baisse de la disponibilité en France, contrairement à ce que l’on observe » au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou au Canada.




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