Comptes bancaires : 60% dans le rouge
Les Français ont du mal à boucler leur fin de mois. C’est ce que vient confirmer une étude du comparateur en ligne de frais bancaires Panorabanques.com, dévoilée par le Parisien ce lundi. D’après cette dernière, 65% des personnes interrogées déclarent un dépassement de leur découvert autorisé au moins une fois par an. Ils sont 28% à faire état d’un dépassement chaque mois. Un tiers des sondés seulement affirme ne jamais être dans le rouge. D’après cette étude, les dépassements concernent surtout les Français les plus modestes, dont les revenus nets mensuels n’atteignent pas les 1500 euros. Dans cette catégorie, une personne interrogée sur trois avoue dépasser le découvert imposé par son banquier. À l’inverse, chez les Français gagnant plus de 3000 euros par mois, seule une sur huit franchit la limite. À noter que les femmes sont 32% à admettre toucher la limite du découvert autorisé contre 24% des hommes. Pour les habitués du dépassement de plafond, les frais peuvent parfois atteindre des sommets. Parmi ceux qui sont dans le rouge chaque mois, le surcoût varie entre 180 et 240 euros par an, selon l’étude. Ces frais sont multiples, rappelle Panorabanques.com: commissions d’intervention (appliquée lorsque des opérations de paiement sont effectuées sur un compte dont le découvert est dépassé), facturation de la lettre informant le client de sa situation de dépassement non autorisé et surtout agios (taux d’intérêt appliqué au découvert). Tous ces frais varient fortement d’un réseau à l’autre. C’est dans le but de lutter contre les abus que le projet de loi bancaire, qui sera définitivement adopté jeudi, va instaurer un double plafonnement des frais de commission d’intervention. Le Parisien assure que pour le grand public, le coût sera limité à 8 euros par acte dans la limite de 80 euros par mois. Pour les Français les plus modestes, les frais seront abaissés à 4 euros par intervention pour un montant maximum de 20 euros par mois. Jusqu’ici, les prélèvements moyens par opération étaient compris entre 8 et 12 euros par acte et le plafond moyen fixé à 163 euros par mois. Pour les plus fragiles, les banques fixaient un plafond de 33,14 euros par mois. Les députés espéraient la mise en place d’un plafond unique mais une commission mixte paritaire a validé le double plafonnement défendu par les sénateurs et qui devrait être définitif. Fin juin, le ministre de l’Économie Pierre Moscovici avait en ce sens fait savoir que la gestion du double plafond était «préférable» au plafond unique.