La politique dans le caniveau, comme l’économie
La sémantique utilisée par nos politiques est révélatrice du niveau actuel ; il y a eu le « casse-toi pauvre con » de Sarkozy, la « finance c’est l’ennemi « de Hollande (tu parles, son trésorier de campagne possède des comptes dans les paradis fiscaux,), la trahison de Cahuzac, les mots doux entre Copé et Fillon, le salopard (Moscovici) de Mélenchon etc. Il ne s’agit que de la forme, pour le fond c’est pire, on tutoie le caniveau. Témoin la grande frayeur des nantis du système oligarchique qui craint d’afficher son patrimoine alors que ce même système n’a aucun scrupule à imposer austérité et misère. On en a confirmation avec les affaires qui ne cessent de se multiplier ; là on parle en millions quand ceux qui subissent l’austérité parlent en termes de salaire moyen mensuel en France de 1600 euros et certains pensionnés en termes de 750 euros par mois. Il y a de plus en plus de riches (et beaucoup de politiques en font partie) et de plus en plus de pauvres en France ; les nantis détiennent le pouvoir, se côtoient, réfléchissent entre eux, et sont bien incapables de comprendre la problématique des couches moyennes encore moins des couches les plus démunies. Comment un député –maire pourrait il comprendre quelque chose avec son revenu d’environ 20 000 euros par mois( plus les autres avantages liés à sa fonction). A l’incompétence, la classe politique ajoute le manque de scrupules et le mépris, le langage employé témoigne de la nullité des personnages. On imagine mal De gaulle employer de telles formules ou s’accoquiner avec les milieux financiers. D’une certaine manière, il y a dévalorisation de la morale publique. Et ce ne sont pas les réformettes de Hollande qui vont changer quelque chose (dans ce domaine comme dans d’autres). La classe politique actuelle est complètement ignorante des réalités économiques et sociales et ne pensent qu’en terme de pouvoir, d’argent, de carrière. Du coup, on s’autorise toutes les promesses, tous les mensonges, c’est la même chose pour eux. Et les médias, aussi en pleine crise existentielle, suivent bêtement la pensée dominante. Ridiculement suiviste, aucun ne pose la question de la légitimité de Hollande et de son gouvernement. Une légitimité démocratique parait-il quand 90% des français rejettent sa politique économique, qu’en cas de nouvelle élection il serait à 19% derrière Le Pen. En fait, une légitimité démocratique formelle. En attendant le pays s’enfonce dans la médiocrité politique mais ce qui est évidemment plus grave le déclin économique avec environ 5 millions de chômeurs mais en réalité entre 7 et 8 millions, l’austérité pour ceux qui ne peuvent placer et cacher leurs revenus à l’étranger. Le drame français, c’est qu’aucun homme politique, aucun parti n’offre actuellement d’alternative économique crédible. La France va dans le mur, on le concède à droite mais aussi à gauche. Par incompétence, malhonnêteté et même mépris pour ce peuple qu’on veut gouverner mais qu’on ne connait même pas. La politique tutoie le caniveau mais l’économie, elle, va y plonger. Le séisme politique, économique et même sociétal est certain mais il est difficile den prévoir le moment et les modalités.