Immigration- Léornarda : le gouvernement dans la tourmente
L’écolière, Léornarda, expulsée, as suscité l’émotion et même la réprobation à gauche. Personne ne peut demeurer insensible face au drame vécu par cette petite fille. Pour autant, c’est l’application de la loi puisque la famille originaire du Kossovo est en situation irrégulière. Dès lors, le gouvernement est pris au piège coincé entre les principes de droit et les principes d’ humanité. Il ne s’agit pas seulement d’un drame humain mais d’une question politique. Question politique quant à la mise en œuvre d’une politique d’immigration contrôlée. Question politicienne aussi car dans tous les cas, Vals sortira renforcé de cette affaire. Or précisément Hollande, Ayrault et les autres sont horripilés par l’insolente popularité de Valls alors qu’eux sombrent dans les sondages. Il y a aussi les municipales avec la montée du FN qui complique la problématique ; Du coup Hollande et Ayrault ont décidé d’attendre une enquête qui n’amènera rien de nouveau. Certains voudraient bien la tête de Valls mais sans pour autant perdre les élections. Jean-Marc Ayrault s’est donc efforcé mercredi de gagner du temps et de couper court à une nouvelle polémique dans la majorité après l’expulsion contestée d’une jeune Kosovare et de sa famille en promettant de réparer une éventuelle « faute », alors que Manuel Valls invoque le droit. Après un affrontement avec la ministre du Logement, Cécile Duflot, sur la question des Roms, le ministre de l’Intérieur est de nouveau en butte aux critiques de son camp et de certains de ses collègues pour le renvoi de Leonarda, 15 ans, interpellée le 9 octobre dans le Doubs lors d’une sortie scolaire. La question de la démission du ministre de l’Intérieur a été pour la première fois posée publiquement par des élus socialistes, peu nombreux depuis mardi à soutenir Manuel Valls, en déplacement aux Antilles. « Quand est-ce qu’on prend une mesure d’éloignement du gouvernement à l’encontre de Valls? », a demandé sur twitter Frédéric Hocquard, un membre de la direction du PS. Les faits ont été rapportés mardi par le Réseau éducation sans frontières (RESF). Une enquête administrative a été ouverte mercredi pour vérifier la légalité de la reconduite à la frontière de la collégienne et des siens. Le père de l’adolescente a été expulsé le 8 octobre, la mère et ses six enfants le lendemain. Les conclusions de l’enquête seront connues dans 48 heures. « S’il y a eu faute, l’arrêté de reconduite à la frontière sera annulé, cette famille reviendra pour que sa situation soit réexaminée en fonction de notre droit, de nos principes et de nos valeurs », a assuré Jean-Marc Ayrault à l’Assemblée. Manuel Valls, qui s’est entretenu du dossier mercredi matin avec le Premier ministre, et la préfecture du Doubs défendent la régularité de la décision et des reconduites qui ont suivi. La famille était entrée irrégulièrement sur le territoire français le 26 janvier 2009 et a été déboutée à plusieurs reprises de ses demandes d’asile.