Réforme fiscale : dans 1, 5 ou dix ans ?
Difficile de savoir comment s’inscrira dans le temps la remise à plat de la fiscalité promise par Ayrault. Une annonce subite destinée à atténuer une peu le ralbol général de la surfiscalité qui de toute évidence a été mal préparée. Au point que Bercy n’était pas même au courant. Dan ses premières annonces Ayrault a indiqué que des mesures seraient prises dès 2015. Mais rapidement Moscovici (opposé comme l’administration de Bercy à cette grande réforme) a relativisé ce délai. Hollande de son coté a savonné un peu la planche Ayrault en souhaitant qu’on utilise toute la durée du quinquennat. Du coup Ayrault se rendant peut-être compte de la complexité de l’opération a déclaré qu’il faudrait dix ans pour mettre en œuvre cette grande réforme. Mais pour complexifier un peu plus la question, il a aussi précisé qu’on s’attaquerait d’abord à la fiscalité nationale puis à la fiscalité locale. On voit mal comment on réalité on pourrait dissocier les deux tellement ces prélèvements sont imbriqués. Le champ reste encore à préciser puisqu’Hollande souhait sanctuariser les mesures fiscales déjà prises par lui. En attendant cela ajoute encore un peu plus à l’instabilité fiscale alors qu’il y aurait besoin de donner des assurances de stabilité aux entreprises. Dernière incertitude, l’objet même de cette réforme, faire baisser les impôts ou les augmenter. Ayrault, lui, promet que cela se fera à prélèvements constants. Mais quelles assurances dans ce domaine si la réforme est découpée en rondelles de saucisson, On risque de commencer par des hausses en promettant des baisses dans d’autres domaines qui ne viendront jamais. La réforme fiscale est sans doute nécessaire mais avant d’en parler on ferait mieux de problématiser la question et de dire clairement quels sont les objectifs.