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Guerre commerciale : Le danger de l’instabilité de Trump

Guerre commerciale : Le danger de l’instabilité de Trump


Du « Liberation Day » à la capitulation. Ainsi va le monde de Donald Trump  : du grand baratin au grand n’importe quoi. La semaine qui s’achève a été marquée par la tempête provoquée par l’offensive du président américain sur les droits de douane… avant l’annonce d’un moratoire de quatre-vingt-dix jours sur leur application. De quoi rendre fous les économistes et les dirigeants politiques les plus aguerris  !

Par Bruno Jeudi dans La Tribune

La versatilité de Trump pourrait prêter à sourire si elle ne paralysait pas l’économie du monde entier et n’engendrait pas une inquiétante volatilité des Bourses. Ainsi, en France, Bercy a abaissé à 0,7 % la prévision de croissance pour 2025 au lieu de 0,9 %.

En transformant le Bureau ovale en table de poker, Trump érige le bluff en mode de gouvernance et le caprice comme ligne de conduite. Ses outrances verbales contrastent singulièrement avec les sages conseils prodigués par un de ses illustres prédécesseurs, Abraham Lincoln, pour qui « mieux vaut rester silencieux et passer pour un imbécile que parler et n’en laisser aucun doute ».

Les incroyables volte-face du leader républicain font de lui un personnage digne des héros de Martin Scorsese. Comment ne pas songer, à la vue de
ses fulminations et de ses décisions hasardeuses, aux titres des films du grand réalisateur  : Casino, Les Affranchis et, bien sûr, Le Loup de Wall Street ? Donald Trump est en effet soupçonné par des élus démocrates d’avoir commis un délit d’initié grâce à ses annonces contradictoires et successives. En tout cas, il met les nerfs à vif de tous et transforme la vie économique en une grotesque valse des pantins ! Hélas, ce tournis permanent n’est pas terminé.

Les excès de Trump offrent en tout cas une leçon édifiante à tous les défenseurs du protectionnisme. Les responsables politiques français qui vantent cette fermeture des frontières à grand renfort de discours populistes depuis tant d’années sont plus mesurés devant les conséquences dévastatrices de la politique trumpiste.

Le « protectionnisme intelligent » prôné par Marine Le Pen ou le « protectionnisme solidaire » défendu par Jean-Luc Mélenchon sont en décalage avec la réalité d’une interdépendance des économies. Certes, une régulation de cette mondialisation s’impose. Mais faire fi du libre-échange, c’est accepter que l’éléphant trumpien brise la porcelaine de Limoges  !

Un cas concret suffit pour éclairer le problème  : l’iPhone, symbole américain par excellence, est un produit « made in monde », huit pays au minimum intervenant dans sa fabrication dont la Chine… Face à des consommateurs et à des salariés victimes des dérives d’un protectionnisme dogmatique, il sera alors difficile aux partis souverainistes de l’Hexagone de se dédouaner de leurs responsabilités.

Lors des prochaines élections, leurs leaders pourraient connaître un déficit de popularité et apparaître… d’un commerce fort peu agréable aux yeux de citoyens floués par la rhétorique de démagogues uniquement soucieux de faire prospérer leur boutique politique.

Politique-Danger de la Russie: Les extrêmes contredits par l’opinion

Politique-Danger de la Russie: Les extrêmes contredits par l’opinion

De façon souvent très alambiquée et même ambiguë, les responsables de l’extrême gauche et de l’extrême droite se rejoignent pour minimiser le risque de danger que représente la Russie pour la France. Aux franges de la droite classique on trouve aussi des avis du même type qui s’abrite derrière le pacifisme pour cacher une certaine matière leur lâcheté qui n’est pas sans rappeler la période de 39–45.

Les arguments des extrêmes ne portent plus car les français sont très lucides et informés de la situation politique internationale. Ils savent que Poutine n’a jamais rien respecté même pas sa parole et encore moins les accords internationaux. Depuis son arrivée qu’il  n’a cessé de développer la guerre et d’envahir de nouveaux territoires.

Ces positions défaitistes qui se cachent derrière le drapeau du pacifisme mettent évidemment en question la légitimité de ces extrêmes et de leurs affidés à diriger un pays qu’ils ne sont pas prêts réellement à défendre. Cette affaire de l’Ukraine risque de rebattre les cartes car le débat sur le positionnement stratégique à l’égard Poutine est incontournable. Évidemment les chars ne sont pas aux portes de Paris, mais cette évidence ne saurait justifier le repli de la France en matière de défense alors qu’au contraire c’est le moment d’unifier les forces européennes face à l’impérialisme russe.

Risque de guerre-Danger de la Russie: Les extrêmes contredits par l’opinion

Risque de guerre-Danger de la Russie: Les extrêmes contredits par l’opinion

De façon souvent très alambiquée et même ambiguë, les responsables de l’extrême gauche et de l’extrême droite se rejoignent pour minimiser le risque de danger que représente la Russie pour la France. Aux franges de la droite classique on trouve aussi des avis du même type qui s’abrite derrière le pacifisme pour cacher une certaine matière leur lâcheté qui n’est pas sans rappeler la période de 39–45.

Les arguments des extrêmes ne portent plus car les français sont très lucides et informés de la situation politique internationale. Ils savent que Poutine n’a jamais rien respecté même pas sa parole et encore moins les accords internationaux. Depuis son arrivée qu’il  n’a cessé de développer la guerre et d’envahir de nouveaux territoires.

Ces positions défaitistes qui se cachent derrière le drapeau du pacifisme mettent évidemment en question la légitimité de ces extrêmes et de leurs affidés à diriger un pays qu’ils ne sont pas prêts réellement à défendre. Cette affaire de l’Ukraine risque de rebattre les cartes car le débat sur le positionnement stratégique à l’égard Poutine est incontournable. Évidemment les chars ne sont pas aux portes de Paris, mais cette évidence ne saurait justifier le repli de la France en matière de défense alors qu’au contraire c’est le moment d’unifier les forces européennes face à l’impérialisme russe.

Danger de la Russie: Les extrêmes contredits par l’opinion

Danger de la Russie: Les extrêmes contredits par l’opinion

De façon souvent très alambiquée et même ambiguë, les responsables de l’extrême gauche et de l’extrême droite se rejoignent pour minimiser le risque de danger que représente la Russie pour la France. Aux franges de la droite classique on trouve aussi des avis du même type qui s’abrite derrière le pacifisme pour cacher une certaine matière leur lâcheté qui n’est pas sans rappeler la période de 39–45.

Les arguments des extrêmes ne portent plus car les français sont très lucides et informés de la situation politique internationale. Ils savent que Poutine n’a jamais rien respecté même pas sa parole et encore moins les accords internationaux. Depuis son arrivée qu’il  n’a cessé de développer la guerre et d’envahir de nouveaux territoires.

Ces positions défaitistes qui se cachent derrière le drapeau du pacifisme mettent évidemment en question la légitimité de ces extrêmes et de leurs affidés à diriger un pays qu’ils ne sont pas prêts réellement à défendre. Cette affaire de l’Ukraine risque de rebattre les cartes car le débat sur le positionnement stratégique à l’égard Poutine est incontournable. Évidemment les chars ne sont pas aux portes de Paris, mais cette évidence ne saurait justifier le repli de la France en matière de défense alors qu’au contraire c’est le moment d’unifier les forces européennes face à l’impérialisme russe.

Un sondage confirme le soutien à la politique de défense décidée avec 75 % qui l’approuvent . Il ne fait aucun doute que les prochains sondages intégrant cette problématique risquent d’être bouleversés par ce « pacifisme » qui dissimule un renoncement. Derrière évidemment un positionnement des intéressés en faveur de Poutine ! Un positionnement qui toutefois ne dédouane pas les autres forces politiques pour leur manque de lucidité et de courage en politique intérieure. D’où cette crise de leadership en matière de projet politique et de leaders crédibles en France.

L’intelligence artificielle : Danger pour l’écologie et la démocratie ?

L’intelligence artificielle : Danger pour l’écologie et la démocratie ?

Plus d’une vingtaine d’organisations réunies au sein de la coalition Hiatus, parmi lesquelles La Quadrature du Net et la Ligue des droits de l’homme, estiment, dans une tribune au « Monde », qu’il faut résister au déploiement massif de l’IA, au nom des droits humains, sociaux et environnementaux.

 

Tout concourt à ériger le déploiement massif de l’intelligence artificielle (IA) en priorité politique. Prolongeant les discours qui ont accompagné l’informatisation depuis plus d’un demi-siècle, les promesses abondent pour conférer à l’IA des vertus révolutionnaires et imposer l’idée que, moyennant la prise en compte de certains risques, elle serait nécessairement vecteur de progrès. C’est donc l’ensemble de la société qui est sommée de s’adapter pour se mettre à la page de ce nouveau mot d’ordre industriel et technocratique.

Partout dans les services publics, l’IA est ainsi conduite à proliférer au prix d’une dépendance technologique accrue. Partout dans les entreprises, les manageurs appellent à recourir à l’IA pour « optimiser » le travail. Partout dans les foyers, au nom de la commodité et d’une course insensée à la productivité, nous sommes poussés à l’adopter.

Pourtant, sans préjuger de certaines applications spécifiques et de la possibilité qu’elles puissent effectivement répondre à l’intérêt général, comment ignorer que ces innovations ont été rendues possible par une formidable accumulation de données, de capitaux et de ressources sous l’égide des multinationales de la tech et du complexe militaro-industriel ? Que pour être menées à bien, elles requièrent, notamment, de multiplier la puissance des puces graphiques et des centres de données, avec une intensification de l’extraction de matières premières, de l’usage des ressources en eau et en énergie ?

Des conséquences désastreuses

Comment ne pas voir qu’en tant que paradigme industriel, l’IA a d’ores et déjà des conséquences désastreuses ? Qu’en pratique, elle se traduit par l’intensification de l’exploitation des travailleurs et travailleuses qui participent au développement et à la maintenance de ses infrastructures, notamment dans les pays du Sud global où elle prolonge des dynamiques néocoloniales ? Qu’en aval, elle est le plus souvent imposée sans réelle prise en compte de ses impacts délétères sur les droits humains et l’exacerbation des discriminations .

Microplastiques, danger pour la santé

Microplastiques, danger pour la santé

 

La taille des microplastiques est comprise entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres, soit 70 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu. Ils sont retrouvés partout dans l’environnement : l’air, les habitations, les cours d’eau, la terre mais aussi les océans.( et même dans l’eau en bouteille plastique).  L’ensemble des espèces vivantes, des plus petites comme le zooplancton, aux plus grandes comme les baleines, peuvent les ingérer.( infos de l’Anses)

­­Les plastiques dans l’environnement, porteurs d’additifs et de bactéries

On estime aujourd’hui que 10 % de l’ensemble des plastiques produits depuis leur invention auraient terminé leur vie dans les océans. Ils peuvent flotter à la surface, être présents à différents niveaux de profondeur voire se déposer dans les fonds marins. À l’heure actuelle, les plastiques les plus retrouvés dans l’environnement sont le polyéthylène (composant des anciens sacs à usage unique par exemple), le polypropylène (composant des boites en plastique alimentaires) et le polystyrène (souvent utilisé comme dispositif de protection dans les emballages).

Les plastiques sont composés non seulement de polymères, mais aussi d’un mélange de différents additifs, qui confèrent des propriétés au plastique : souplesse, rigidité, résistance au feu, etc. Ces additifs sont de potentiels contaminants chimiques. De plus, les bactéries qui se fixent à la surface des plastiques peuvent, elles, être des contaminants biologiques.

Les travaux de l’Anses sur les microplastiques

Compte tenu de leur forte présence dans les cours d’eau, les mers et les océans et de leur impact sur la faune et la flore aquatiques, les produits de la pêche ainsi que l’eau de consommation, les microplastiques sont des sujets d’étude de haute importance.

L’Anses mène donc des travaux afin d’évaluer la quantité et la nature des particules plastiques dans certains aliments, ainsi que le niveau d’exposition et le risque pour la santé de l’Homme. L’Agence s’intéresse également, avec des scientifiques d’autres pays, à harmoniser les méthodes, c’est-à-dire convenir de protocoles communs permettant de comparer les résultats obtenus dans les différents pays.

Elle analyse aussi des additifs présents dans les plastiques pour estimer les niveaux d’exposition des consommateurs.

Par ailleurs, l’Agence contribue à éclairer le débat public par son expertise, en participant à des auditions et à des groupes de travail (AFNOR, ministère de la Transition écologie et solidaire), mais aussi par des rapports de synthèse plus généraux (notamment pour l’OMS).

L’Anses participe à différents projets de recherche sur cette thématique :

  • Nanoplastics, projet de recherche ANR,  qui porte sur l’amélioration des moyens (outils et méthodes) pour identifier les microplastiques les plus petits présents dans les produits de la mer. L’Anses cherche également à savoir si les microplastiques peuvent relarguer certains additifs propres à leur conception dans les aliments ;
  • FISHH, projet franco-hollandais réalisé en collaboration avec le RIVM et le NIOZ qui s’attache à évaluer l’impact des microplastiques sur les cellules immunitaires humaines ;
  • CPER Marco : le site de Boulogne-sur-Mer du laboratoire de sécurité des aliments a participé à ce projet régional, au cours duquel plusieurs équipes ont réalisé des travaux collaboratifs et créé une plateforme dédiée exclusivement à l’analyse des microplastiques.

Récemment, l’Anses a pris part au groupement de recherche (GDR) « Polymères et Océans », qui rassemble la communauté francophone travaillant sur le devenir des plastiques en milieu aquatique dans le but de favoriser l’émergence de nouvelles recherches interdisciplinaires.

Microplastiques, danger pour la santé

Microplastiques, danger pour la santé

La taille des microplastiques est comprise entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres, soit 70 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu. Ils sont retrouvés partout dans l’environnement : l’air, les habitations, les cours d’eau, la terre mais aussi les océans.( et même dans l’eau en bouteille plastique).  L’ensemble des espèces vivantes, des plus petites comme le zooplancton, aux plus grandes comme les baleines, peuvent les ingérer.( infos de l’Anses)

­­Les plastiques dans l’environnement, porteurs d’additifs et de bactéries

On estime aujourd’hui que 10 % de l’ensemble des plastiques produits depuis leur invention auraient terminé leur vie dans les océans. Ils peuvent flotter à la surface, être présents à différents niveaux de profondeur voire se déposer dans les fonds marins. À l’heure actuelle, les plastiques les plus retrouvés dans l’environnement sont le polyéthylène (composant des anciens sacs à usage unique par exemple), le polypropylène (composant des boites en plastique alimentaires) et le polystyrène (souvent utilisé comme dispositif de protection dans les emballages).

Les plastiques sont composés non seulement de polymères, mais aussi d’un mélange de différents additifs, qui confèrent des propriétés au plastique : souplesse, rigidité, résistance au feu, etc. Ces additifs sont de potentiels contaminants chimiques. De plus, les bactéries qui se fixent à la surface des plastiques peuvent, elles, être des contaminants biologiques.

Les travaux de l’Anses sur les microplastiques

Compte tenu de leur forte présence dans les cours d’eau, les mers et les océans et de leur impact sur la faune et la flore aquatiques, les produits de la pêche ainsi que l’eau de consommation, les microplastiques sont des sujets d’étude de haute importance.

L’Anses mène donc des travaux afin d’évaluer la quantité et la nature des particules plastiques dans certains aliments, ainsi que le niveau d’exposition et le risque pour la santé de l’Homme. L’Agence s’intéresse également, avec des scientifiques d’autres pays, à harmoniser les méthodes, c’est-à-dire convenir de protocoles communs permettant de comparer les résultats obtenus dans les différents pays.

Elle analyse aussi des additifs présents dans les plastiques pour estimer les niveaux d’exposition des consommateurs.

Par ailleurs, l’Agence contribue à éclairer le débat public par son expertise, en participant à des auditions et à des groupes de travail (AFNOR, ministère de la Transition écologie et solidaire), mais aussi par des rapports de synthèse plus généraux (notamment pour l’OMS).

L’Anses participe à différents projets de recherche sur cette thématique :

  • Nanoplastics, projet de recherche ANR,  qui porte sur l’amélioration des moyens (outils et méthodes) pour identifier les microplastiques les plus petits présents dans les produits de la mer. L’Anses cherche également à savoir si les microplastiques peuvent relarguer certains additifs propres à leur conception dans les aliments ;
  • FISHH, projet franco-hollandais réalisé en collaboration avec le RIVM et le NIOZ qui s’attache à évaluer l’impact des microplastiques sur les cellules immunitaires humaines ;
  • CPER Marco : le site de Boulogne-sur-Mer du laboratoire de sécurité des aliments a participé à ce projet régional, au cours duquel plusieurs équipes ont réalisé des travaux collaboratifs et créé une plateforme dédiée exclusivement à l’analyse des microplastiques.

Récemment, l’Anses a pris part au groupement de recherche (GDR) « Polymères et Océans », qui rassemble la communauté francophone travaillant sur le devenir des plastiques en milieu aquatique dans le but de favoriser l’émergence de nouvelles recherches interdisciplinaires.

Santé-Pollution: les PFAS, le plus grand danger

Santé-Pollution: les PFAS,  le plus grand danger

Face à l’offensive des industriels des PFAS, il est primordial de distinguer les usages réellement « essentiels » des substances polluantes de ceux qui pourraient être arrêtés dès maintenant, alerte un groupe d’experts indépendants dans une tribune au « Monde ».

La contamination de l’environnement par les substances per- et polyfluoroalkylées [PFAS, issus de la chimie de synthèse] – et l’exposition de centaines de millions de personnes qui en résulte – est un défi majeur. Il n’existe pas de solution facile. En termes de durée et de coûts, la contamination par les PFAS est le problème de pollution le plus grave jamais rencontré. Les PFAS ne se dégradent pas dans l’environnement et contamineront l’eau, le sol et les aliments pendant des décennies, des siècles, voire plus. Les PFAS absorbés par les humains sont toxiques et causent de sérieux problèmes de santé, comme des lésions hépatiques et rénales, un affaiblissement de la réponse immunitaire et certains cancers.

Proposée en 2023 [par l’Agence européenne des produits chimiques], la restriction des usages de PFAS dans l’Union européenne (UE) vise à traiter le problème d’une manière globale et efficace [en interdisant la fabrication, la mise sur le marché et l’utilisation de tous les PFAS au sein de l’UE]. Parce que la restriction aura des répercussions nombreuses et profondes, un processus sociétal complexe de discussion et de négociation se déroule actuellement. Il implique fabricants et utilisateurs de PFAS, organismes de réglementation au niveau national et européen, gouvernements et législateurs, scientifiques, institutions de santé publique, société civile, médias et bien d’autres.

Pollution: les PFAS, le plus grand danger

Pollution: les PFAS,  le plus grand danger

Face à l’offensive des industriels des PFAS, il est primordial de distinguer les usages réellement « essentiels » des substances polluantes de ceux qui pourraient être arrêtés dès maintenant, alerte un groupe d’experts indépendants dans une tribune au « Monde ».

La contamination de l’environnement par les substances per- et polyfluoroalkylées [PFAS, issus de la chimie de synthèse] – et l’exposition de centaines de millions de personnes qui en résulte – est un défi majeur. Il n’existe pas de solution facile. En termes de durée et de coûts, la contamination par les PFAS est le problème de pollution le plus grave jamais rencontré. Les PFAS ne se dégradent pas dans l’environnement et contamineront l’eau, le sol et les aliments pendant des décennies, des siècles, voire plus. Les PFAS absorbés par les humains sont toxiques et causent de sérieux problèmes de santé, comme des lésions hépatiques et rénales, un affaiblissement de la réponse immunitaire et certains cancers.

Proposée en 2023 [par l’Agence européenne des produits chimiques], la restriction des usages de PFAS dans l’Union européenne (UE) vise à traiter le problème d’une manière globale et efficace [en interdisant la fabrication, la mise sur le marché et l’utilisation de tous les PFAS au sein de l’UE]. Parce que la restriction aura des répercussions nombreuses et profondes, un processus sociétal complexe de discussion et de négociation se déroule actuellement. Il implique fabricants et utilisateurs de PFAS, organismes de réglementation au niveau national et européen, gouvernements et législateurs, scientifiques, institutions de santé publique, société civile, médias et bien d’autres.

Cryptomonnaies : opportunité et danger

Cryptomonnaies : opportunité et danger

Vous n’avez jamais entendu parler de meme coin, de MiCA (et non de la célèbre marque de chocolat), de stable coin ou d’ETF ? À l’heure où le règlement européen sur les marchés de cryptoactifs entre progressivement en vigueur le 30 décembre 2024 et que le cours du Bitcoin s’envole, tour d’horizon des enjeux de la cryptomonnaie en 2025.

 

par 

Professor de Comptabilité et Finance, Doyen Associé à la Recherche, ESC Pau dans The Conversation 

L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en novembre 2024 a marqué un tournant pour le Bitcoin. Entre septembre et décembre 2024, le Bitcoin a doublé sa valeur, passant de 52 000$ à plus de 100 000$. Cette année, il affiche une performance de 124 % avec un plus haut historique à 108 000 $. Des performances largement au-dessus de l’indice Nasdaq (30 %), de l’or (27 %) ou du CAC 40 (-2 %), le placent à la 7e position des actifs financiers les mieux valorisés. Le marché des cryptomonnaies dans son ensemble n’est pas en reste avec une performance proche des 100 % sur l’année 2024.

Cette année prolifique pour les investisseurs fait suite à une année 2023 qui avait vu le cours du Bitcoin se redresser après les plus bas atteints en 2022 aux alentours des 15 000$.

La mise sur le marché des premiers ETFs (fonds indiciel coté ou Trackers) après le feu vert début janvier 2024 de la SEC, le gendarme de la bourse aux États-Unis. Ces fonds négociés en bourse suivent la performance d’un actif sous-jacent (de référence) comme le Bitcoin, l’or ou le CAC 40. Ils répliquent la performance de l’actif et ils peuvent être achetés et vendus comme des actions directement, sans avoir à détenir l’actif lui-même. Ce processus facilite les transactions et la détention, car il n’y a pas de stockage physique.
BlackRock, le plus gros gestionnaire d’actifs s’en veut le porte-étendard. IBIT, son ETF, a été particulièrement performant, contribuant de moitié aux 100 milliards de dollars amassés par les 11 ETF Bitcoin approuvés. Larry Fink, le puissant patron de BlackRock, s’étant mué en un ardent promoteur, qualifiant désormais l’actif « d’or numérique ». Ce changement radical de position de la part d’un des plus influents gestionnaires d’actifs a de fait considérablement renforcé la légitimité du Bitcoin auprès des investisseurs institutionnels.

La deuxième ? Le halving. Ce processus de réduction de moitié de la création de nouveaux bitcoins, revient environ tous les quatre ans ou plus exactement tous les 210 000 blocs validés sur sa blockchain par les mineurs. Ces derniers fournissent le service à la blockchain en mettant à disposition la puissance de calcul de leurs ordinateurs pour valider les transactions et sécuriser le réseau. Le halving raréfie automatiquement l’offre sur le marché, créant ainsi les conditions pour une appréciation des cours.

Désormais, ce ne sont plus 900 bitcoins qui seront ainsi émis par jour, mais 450 en moyenne. Le protocole qui régit la reine des cryptomonnaies est en effet une mécanique de précision avec une offre maximale de 21 millions de bitcoins qui ne sera pas atteinte avant 2 140 et dont 90 % ont déjà été minés.

Cette ruée vers l’or digital ne se fait pas sans heurts et, à l’image de la conquête de l’Ouest, les pièges et les embuscades sont nombreux. Les opérations en cryptomonnaies restent exposées aux erreurs techniques – mauvaise adresse de portefeuille ou réseau sélectionné – ou aux arnaques.

L’engouement pour les meme coins s’apparente à un casino géant. Des joueurs galvanisés par la promesse de multiplier par 100 ou 1 000 leur investissement. En hausse de plus de 300 % sur l’année, ce marché représenté notamment par les jetons Dogecoin, Shiba Inu ou Pepe, culmine à plus de 100 milliards de dollars. Ces cryptomonnaies créées initialement comme une référence à un mème Internet, peuvent être des monnaies à but uniquement spéculatif. Et n’importe qui peut en créer. Il suffit d’une simple connexion, d’une image d’illustration et le renseignement du nom du jeton et de son ticker – code unique avec une combinaison de lettres et de chiffres – pour la mettre sur le marché.
Certains projets peuvent présenter une utilité mais, par définition, les meme coins sont au mieux à but humoristique. Au pire, là pour attirer des capitaux et pour mieux les détourner. Et lorsqu’un écolier arrive à escroquer des investisseurs à hauteur de 30 000$, il est légitime de se poser la question de la régulation de ce genre de plateforme pour protéger les investisseurs.
L’Union européenne, avec la réglementation MiCA (Markets in Crypto-Assets Regulation) en vigueur depuis hier, offre désormais un cadre juridique uniforme pour les marchés des cryptoactifs. Ces opérations sont dorénavant tracées de la même manière que les transferts d’argent traditionnels. Les fournisseurs de services en cryptomonnaie sont placés sous autorisation, renforçant la protection des consommateurs. Cette régulation va probablement à contre-courant de la tendance américaine. L’arrivée aux États-Unis de la deuxième administration Trump, en particulier sous l’influence d’Elon Musk, vise à la simplification des normes sur la cryptomonnaie.

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MiCa fait déjà grincer des dents certains acteurs de l’écosystème cryptomonnaie. Tether, l’émetteur du stablecoin USDT a refusé de se plier aux règles d’obtention de l’agrément requis par MiCA. Les stablecoins sont des cryptomonnaies dont la valeur est indexée sur celle d’un actif de référence, généralement le dollar américain. Ils jouent un rôle crucial en offrant une stabilité nécessaire pour les échanges et en servant de refuge lors des périodes de volatilité.

L’USDT de Tether, avec sa capitalisation de plus de 130 milliards de dollars, est devenu un pilier incontournable du marché crypto. Il représente la troisième plus forte capitalisation derrière le bitcoin et l’ethereum. L’USDT a souvent été identifié comme une cause potentielle de risque systémique au vu de sa valorisation actuelle.

De nombreux autres stablecoins ne sont toujours pas délistés et des plates-formes de spéculation effrénée sur les meme coins restent ouvertes. On peut ainsi se poser la question de la pertinence de la régulation européenne et de son impact sur le développement de l’industrie des cryptomonnaies en Europe.

L’année suivant le halving est généralement propice aux cryptomonnaies, surtout lors des trois premiers trimestres. On peut s’attendre à ce que cette année ne fasse pas exception à la règle. En revanche, si le marché venait à corriger fortement comme en 2021, les failles dans l’industrie pourraient avoir des conséquences similaires à celles des subprimes en 2008.

Il est donc important que des règles de bonne gestion, plutôt que des régulations unilatérales, s’imposent aux acteurs de la finance décentralisée et traditionnelle dans les années à venir.

Foot PSG en ligue des champions déjà en danger

Foot PSG en ligue des champions  déjà en danger.

Un match nul  pour les Parisiens qui ont encore brillé par leur maladresse. Avec seulement quatre points en trois matchs, ils sont relativement mal embarqués au classement de la C1, eux qui doivent encore affronter l’Atlético Madrid, le Bayern Munich ou Manchester City.

Le danger de la politique étrangère du RN

Le danger de la politique étrangère du RN

 

Le projet électoral du Rassemblement national (RN), en position de force aux élections législatives anticipées de 2024, reste marqué par des positions autoritaires et nationalistes qui soulèvent de nombreuses controverses et inquiètent quant aux possibles conséquences de l’arrivée au pouvoir de ce parti d’extrême droite. Cependant, au cours de cet entre-deux tours, il est surprenant de constater la relative absence de débat autour des positions du parti dans le domaine de la politique étrangère et de sécurité. Comment interpréter ce vide relatif ? Il semble moins résulter d’un consensus réel entre le RN et les autres partis politiques dans le domaine de la politique étrangère que de stratégies électorales concomitantes. Le RN cherche actuellement à se donner une image de parti capable de gouverner afin de convaincre les électeurs de la droite conservatrice et libérale qu’aucun changement radical ne sera mis en œuvre en matière de politique étrangère. De son côté, le camp présidentiel se présente comme garant d’une politique pro-européenne et libérale.

 

par 

Maître de conférences en science politique, Sciences Po Lille dans The Conversation 

L’une des idées reçues sur la politique étrangère française s’appuie sur la présomption de son caractère dépolitisé et consensuel. Selon la coutume constitutionnelle, elle ferait partie du « domaine réservé » de la présidence et serait placée en dehors des jeux électoraux. C’est ce qui aurait permis une grande continuité dans les politiques menées par les différents présidents, de Charles de Gaulle jusqu’à Emmanuel Macron en passant par François Mitterrand.

Dans les années 1970, le ralliement du Parti socialiste et du Parti communiste à la doctrine de la « force de frappe » établie par Charles de Gaulle aurait permis d’établir un « consensus nucléaire » qui transcenderait les clivages idéologiques et sociaux de la vie politique française. Cette doctrine donne au président l’autorité d’autoriser le recours aux armes nucléaires en cas de menace directe contre les intérêts vitaux de la France.

Les changements opérés par rapport aux lignes politiques du président de Gaulle, avant tout le retour dans le commandement intégré de l’OTAN en 2009 et le soutien à une supranationalisation lente au sein de l’Union européenne, autrement dit un partage sélectif et progressif de compétences politiques au niveau européen, sont interprétés plutôt comme un résultat des changements structurels – la fin de la guerre froide et la perte de puissance relative de la France dans le système international – que comme une conséquence de l’évolution des rapports de force électoraux.

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Cependant, même une analyse superficielle des débats politiques en France depuis 1990 révèle que les enjeux de la politique étrangère sont loin d’être entièrement dépolitisés.

Les référendums sur les traités européens ont mobilisé et divisé les différents camps politiques, facilitant ainsi en 2005 le rejet du projet de traité constitutionnel pour l’Europe. Les prises de position concernant les relations avec les anciennes colonies françaises, notamment avec l’Algérie, provoquent régulièrement des controverses.

Enfin, un effet secondaire des décisions présidentielles relatives à la participation à des interventions militaires a souvent été un changement dans leur cote de popularité électorale, par exemple lors du rejet d’une participation française à l’invasion états-unienne de l’Irak en 2003 mais aussi après la décision du président Hollande de « sauver » le Mali d’une offensive djihadiste en 2013.

Dans le passé, le FN/RN a souvent participé à cette politisation de la politique étrangère pour mobiliser son électorat, notamment sur les questions européennes et transatlantiques. Dans les années 1980, le parti se présentait ainsi comme fervent défenseur d’une fédéralisation de l’espace politique européen comme rempart contre le marxisme.

Cette position s’est transformée en opposition contre l’intégration européenne dans les années 1990, à une époque où la plupart des autres partis soutenaient le Traité de Maastricht et l’introduction de la monnaie unique.

Durant les années 2000, le parti se positionnait encore plus comme défenseur d’une conception de la souveraineté nationale en soutenant que les capacités d’action nationales devraient primer sur la coopération bilatérale et multilatérale (à travers les organisations internationales). Cette conception a été symbolisée en 2012 par la proposition d’un « ministère des Souverainetés »).

Prônant une sortie de la monnaie européenne et de l’espace Schengen, mais aussi une potentielle sortie de l’énergie nucléaire qui aurait provoqué un coup d’arrêt à l’ambition de développer des capacités de dissuasion nucléaire françaises indépendantes, le FN cherchait ainsi à faire appel à la fois au nationalisme suprématiste de l’extrême droite « traditionnelle », et aux idées souverainistes de certains représentants gaullistes opposés au Traité de Maastricht.

Au lieu de la continuité de l’alliance transatlantique, le Front national se prononçait en faveur d’un rapprochement avec la Russie. De plus, encore en 2009, Jean-Marie Le Pen était l’un des plus fervents critiques de la politique israélienne envers les territoires palestiniens, jugeant que la bande de Gaza était « un véritable ghetto, un camp de concentration ».

Vingt ans plus tard, la plupart de ces positionnements se sont effacés dans les discours du programme et des leaders du RN.

Dans la période parlementaire qui se termine avec les élections anticipées de 2024, le groupe du RN n’a déposé qu’une seule proposition de loi, celle d’une constitutionnalisation de l’armé nucléaire, mesure largement symbolique et peu discutée dans les médias.

Ni la sortie de l’euro, ni celle de l’espace Schengen, ni même celle du commandement intégré de l’OTAN ne sont plus revendiquées. Le RN condamne publiquement l’invasion russe de l’Ukraine et approuve les mesures de soutien à Kiev, rejetant seulement l’envoi éventuel de troupes françaises sur le sol ukrainien et de missiles de longue portée.

Enfin, dans le conflit à Gaza, Marine Le Pen a positionné son parti en soutien inconditionnel au gouvernement d’Israël, argumentant que « la lutte contre l’hydre islamiste, que ce soit en Israël ou en France, est un enjeu majeur pour notre époque ».

Ces changements de position peuvent être perçus comme une conséquence de la politisation de la politique étrangère par Emmanuel Macron. En effet, le camp présidentiel se focalise justement sur une stratégie de communication électorale mettant l’accent sur l’importance de préserver la politique étrangère française contre la montée « des extrêmes », identifiée à la fois à gauche avec La France insoumise et à droite avec le Rassemblement national.

Plus que la nature raciste et autoritaire du parti, la communication du camp présidentiel met en avant les dangers que ferait peser l’accession du RN au pouvoir sur la stabilité économique et l’influence politique de la France au sein de l’UE.

L’objectif du Rassemblement national est désormais l’unification de deux électorats traditionnellement séparés par le « cordon sanitaire », à savoir celui des soutiens à l’extrême droite et celui de la droite traditionnelle, toujours en faveur d’une politique étrangère pro-occidentale et pro-européenne, mais de plus en plus séduite par le RN par les questions « identitaires ».

Gagner les voix de ce dernier électorat, généralement à l’aise avec les principes du libéralisme commercial et des traités européens, semble ainsi passer par l’effacement des positions radicales en matière de politique étrangère, notamment dans les domaines européen et transatlantique.

Le seul « survivant » des positions radicales du RN est une orientation déjà défendue par d’autres partis de la droite : la volonté de refonder les relations avec l’Algérie en mettant l’accent sur la fin de la « repentance » et la diminution de l’immigration.

Face au constat du caractère opportuniste de l’évolution des positions du FN/RN en matière de politique étrangère, il semble difficile de prédire ses orientations futures. En cas d’accession au pouvoir, on peut s’attendre à ce que son discours superficiellement souverainiste laisse la place à des coalitions, tant que celles-ci permettent de stabiliser sa mainmise politique et médiatique sur la société. Les dirigeants du RN suivraient ainsi les exemples déjà pratiqués en Turquie, en Hongrie ou plus récemment en Italie par le gouvernement Meloni.

BCE: Toujours le danger de l’inflation

BCE:  Toujours le danger de l’inflation

 

La banque centrale a sans doute raison de se montrer toujours prudente face à la menace de l’inflation. En effet les prix continuent d’augmenter en Europe alors que parallèlement la croissance devient anémique ( moins de 1 %) et que par ailleurs la zone enregistre des turbulences politiques qui font naître de sérieuses incertitudes notamment en matière de dérive inflationniste mais aussi d’évolution de la productivité.

La Banque centrale européenne n’a pas encore gagné le match contre l’inflation élevée, la cible de 2% ne devant pas être atteinte avant fin 2025, a prévenu lundi sa présidente Christine Lagarde. L’inflation en zone euro a été ramenée à 2,6% sur un an en mai -après avoir culminé à 10,6% en octobre 2022- ce qui a conduit l’institution monétaire à réduire ses taux en juin pour la première fois depuis cinq ans. Néanmoins, «nous ne nous reposerons pas tant que le match ne sera pas gagné et que l’inflation ne sera pas revenue à 2%», le taux idéal visé à moyen terme, a déclaré Christine Lagarde en ouverture d’un forum annuel de la BCE organisé à Sintra, au Portugal.

salariale. Néanmoins, comme déjà communiqué en juin, l’inflation devrait à nouveau atteindre les 2% «à la fin de l’année prochaine», a-t-elle ajouté. Le resserrement inédit de la politique monétaire de la BCE, qui a augmenté les taux de 450 points de base entre juillet 2022 et septembre 2023, a permis d’éviter un décrochage des attentes d’inflation chez les agents économiques, s’est félicitée Christine Lagarde.

La presse judiciaire en danger ?

 La presse judiciaire en danger ?

 

Marine Babonneau, présidente de l’Association de la presse judiciaire, déplore, dans une tribune au « Monde », l’habitude prise par de nombreux parquets de ne plus révéler certaines informations et de faire ainsi obstacle à la liberté d’informer.

 

Une bonne justice se rend dans les tribunaux, publiquement, au nom du peuple français. Dès lors, elle ne devrait rien avoir à craindre en se découvrant devant les citoyens. On connaît la formule : « Si vous n’avez rien à cacher, vous n’avez rien à craindre. »Depuis plusieurs années, il est pourtant de plus en plus difficile pour la presse judiciaire d’accomplir son travail. Insidieusement, la justice devient un monde opaque, tourné vers lui-même, qui considère en intrus tous ceux qui osent poser des questions sur son fonctionnement. Un journaliste qui n’a pas accès à l’information, c’est un citoyen mal – ou pas – informé. Et un citoyen qui est mal informé, c’est un citoyen abreuvé de fausses informations et qui perd confiance dans les institutions. Nul ne peut se satisfaire de voir la communication confisquée, faute de sources fiables, par les syndicats de policiers, les dirigeants politiques, et les polémistes qui occupent le terrain que la justice leur abandonne.

Or, certains parquets – pas tous, heureusement ! –, dépositaires d’une parole encadrée par la loi, prennent l’habitude de livrer au compte-gouttes des non-informations pour calmer de manière artificielle la curiosité des journalistes et donc des citoyens. De quoi ont-ils peur ? Le premier d’entre eux par le nombre de magistrats, celui de Paris, refuse désormais de simplement confirmer le placement en garde à vue de telle ou telle personnalité, au nom de la présomption d’innocence. Absurde : ce mutisme contribue à encourager les ragots, rumeurs et imprécisions dont se plaignent tant les procureurs.

Par ailleurs, il est aujourd’hui fréquent de donner à la presse consigne de ne pas révéler l’identité des magistrats qui siègent aux procès. Absurde, encore, d’autant plus que tous ne le réclament pas.

Pandémie–Grippe aviaire: Le prochain danger ?

Pandémie–Grippe aviaire: Le prochain danger ?

par Diana Bell, Professor of Conservation Biology, University of East Anglia dans The Conversation

Je suis une biologiste de la conservation et j’étudie les maladies infectieuses émergentes. Quand on me demande quelle sera la prochaine pandémie, je réponds souvent que nous en vivons une en ce moment, mais qu’elle touche d’autres espèces que la nôtre. Je fais référence à la souche hautement pathogène de la grippe aviaire H5N1 (IAHP H5N1) qui a tué des millions d’oiseaux et un nombre indéterminé de mammifères, surtout au cours des trois dernières années.

Cette souche est apparue chez les oies domestiques en Chine en 1997 et s’est rapidement propagée à l’humain en Asie du Sud-Est, avec un taux de mortalité de 40 à 50 %. Mon groupe de recherche a été en contact pour la première fois avec le virus en 2005 lorsqu’il a causé la mort de civettes palmistes d’Owston, un mammifère menacé d’extinction, qui faisaient partie d’un programme d’élevage en captivité dans le parc national de Cuc Phuong, au Viêt Nam.

On ignore comment ces bêtes ont contracté la grippe aviaire. Leur régime alimentaire se compose essentiellement de vers de terre, de sorte qu’elles n’ont pas été infectées par la consommation de volailles malades, comme c’est arrivé pour des tigres en captivité de la région.

Cette découverte nous a incités à compiler tous les cas confirmés de mort par la grippe aviaire afin d’évaluer l’ampleur du péril que ce virus pourrait représenter pour la faune sauvage.
Voici comment un virus récemment détecté dans des élevages de volailles chinoises en est venu à menacer une partie importante de la biodiversité mondiale.

Jusqu’en décembre 2005, la plupart des infections confirmées avaient été trouvées dans quelques zoos et refuges en Thaïlande et au Cambodge. Notre étude de 2006 a montré que près de la moitié (48 %) des différents groupes d’oiseaux (ou « ordres », selon les taxonomistes) comportaient une espèce chez laquelle on avait signalé des cas de mort par la grippe aviaire. Ces 13 ordres représentent 84 % de toutes les espèces d’oiseaux.

Il y a 20 ans, nous avons estimé que les souches de H5N1 en circulation étaient probablement hautement pathogènes pour tous les ordres d’oiseaux. Nous avons également observé que la liste des espèces chez lesquelles on avait confirmé une infection comprenait des espèces menacées à l’échelle mondiale et que des habitats importants, tels que le delta du Mékong au Viêt Nam, se trouvent à proximité de foyers d’éclosion chez les volailles.

Parmi les mammifères qu’on sait avoir été exposés à la grippe aviaire au début des années 2000, on compte des primates, des rongeurs, des porcs et des lapins. De grands carnivores tels que des tigres du Bengale et des panthères nébuleuses en sont morts, ainsi que des chats domestiques.

Des animaux de zoo ayant mangé des volailles infectées figurent parmi les premières victimes de la grippe aviaire.

Notre article de 2006 montrait la facilité avec laquelle ce virus franchit la barrière d’espèce et suggérait qu’il pourrait un jour constituer une menace pandémique pour la biodiversité mondiale.

Malheureusement, nous avions raison.

Près de vingt ans plus tard, la grippe aviaire tue des espèces de l’Extrême-Arctique jusqu’à la péninsule antarctique.

Ces dernières années, la grippe aviaire s’est rapidement propagée en Europe et s’est infiltrée en Amérique du Nord et du Sud, causant la mort de millions de volailles et de diverses espèces d’oiseaux et de mammifères. Selon un récent article, 26 pays ont signalé la mort de mammifères d’au moins 48 espèces différentes des suites du virus depuis 2020, date de la dernière hausse du nombre d’infections.

Même l’océan n’est pas à l’abri. Depuis 2020, 13 espèces de mammifères aquatiques ont été touchées, notamment des otaries, des marsouins et des dauphins, dont certaines meurent par milliers en Amérique du Sud. Il est désormais confirmé qu’un grand nombre de mammifères charognards et prédateurs vivant sur la terre ferme, tels que des cougars, des lynx, et des ours bruns, noirs et polaires, sont également affectés.

Le Royaume-Uni à lui seul a perdu plus de 75 % de ses grands labbes et a connu un déclin de 25 % de ses fous de Bassan. Le déclin récent des sternes caugek (35 %) et des sternes pierregarin (42 %) est aussi causé en grande partie par le virus.

Les scientifiques n’ont pas encore réussi à séquencer complètement le virus chez toutes les espèces touchées. La recherche et une surveillance soutenue pourraient nous indiquer dans quelle mesure il peut s’adapter et s’il peut s’étendre à d’autres espèces. Nous savons qu’il infecte déjà des humains – avec quelques mutations génétiques, il risque de devenir plus contagieux.
Du 1er janvier 2003 au 21 décembre 2023, on a rapporté 882 cas d’infection humaine par le virus H5N1 dans 23 pays, dont 461 (52 %) ont été fatals.

Plus de la moitié des morts se sont produites au Viêt Nam, en Chine, au Cambodge et au Laos. Des infections transmises de volaille à humain ont été enregistrées pour la première fois au Cambodge en décembre 2003. On a signalé des cas sporadiques jusqu’en 2014, puis on a observé une interruption jusqu’en 2023, où il y a eu 41 décès pour 64 cas. On a détecté le sous-type H5N1 chez des volailles au Cambodge depuis 2014.

Au début des années 2000, le virus H5N1 en circulation avait un taux de mortalité élevé chez les humains. Il est donc inquiétant de constater que des gens meurent à nouveau après avoir été en contact avec des volailles.

Les sous-types H5 de la grippe aviaire ne sont pas les seuls à préoccuper les humains. Le virus H10N1 a été isolé à l’origine chez des oiseaux sauvages en Corée du Sud. On a signalé sa présence dans des échantillons provenant de Chine et de Mongolie.

Des recherches récentes ont montré que ces sous-types de virus étaient pathogènes chez des souris et des furets de laboratoire et qu’ils pourraient infecter les humains. La première personne dont l’infection par le virus H10N5 a été confirmée est décédée en Chine le 27 janvier 2024, mais elle était également atteinte d’une grippe saisonnière (H3N2). Elle avait été en contact avec des volailles vivantes qui se sont révélées positives pour le virus H10N5.

Des espèces menacées d’extinction ont connu des morts de la grippe aviaire au cours des trois dernières années. On vient de confirmer que le virus a fait ses premières victimes dans la péninsule antarctique chez les grands labbes, ce qui constitue une menace imminente pour les colonies de pingouins dont les grands labbes mangent les œufs et les poussins. Le virus a déjà tué des manchots de Humboldt au Chili.

Comment peut-on endiguer ce tsunami de H5N1 et d’autres grippes aviaires  ? Il faut revoir complètement la production de volaille à l’échelle mondiale et rendre les exploitations autosuffisantes en matière d’élevage d’œufs et de poussins au lieu d’en faire l’exportation. En outre, la tendance aux mégafermes de plus d’un million d’oiseaux doit être enrayée.

Pour éviter les pires conséquences de ce virus, il faut se pencher sur sa source première : l’incubateur que sont les élevages intensifs de volailles.

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