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Le danger de la politique étrangère du RN

Le danger de la politique étrangère du RN

 

Le projet électoral du Rassemblement national (RN), en position de force aux élections législatives anticipées de 2024, reste marqué par des positions autoritaires et nationalistes qui soulèvent de nombreuses controverses et inquiètent quant aux possibles conséquences de l’arrivée au pouvoir de ce parti d’extrême droite. Cependant, au cours de cet entre-deux tours, il est surprenant de constater la relative absence de débat autour des positions du parti dans le domaine de la politique étrangère et de sécurité. Comment interpréter ce vide relatif ? Il semble moins résulter d’un consensus réel entre le RN et les autres partis politiques dans le domaine de la politique étrangère que de stratégies électorales concomitantes. Le RN cherche actuellement à se donner une image de parti capable de gouverner afin de convaincre les électeurs de la droite conservatrice et libérale qu’aucun changement radical ne sera mis en œuvre en matière de politique étrangère. De son côté, le camp présidentiel se présente comme garant d’une politique pro-européenne et libérale.

 

par 

Maître de conférences en science politique, Sciences Po Lille dans The Conversation 

L’une des idées reçues sur la politique étrangère française s’appuie sur la présomption de son caractère dépolitisé et consensuel. Selon la coutume constitutionnelle, elle ferait partie du « domaine réservé » de la présidence et serait placée en dehors des jeux électoraux. C’est ce qui aurait permis une grande continuité dans les politiques menées par les différents présidents, de Charles de Gaulle jusqu’à Emmanuel Macron en passant par François Mitterrand.

Dans les années 1970, le ralliement du Parti socialiste et du Parti communiste à la doctrine de la « force de frappe » établie par Charles de Gaulle aurait permis d’établir un « consensus nucléaire » qui transcenderait les clivages idéologiques et sociaux de la vie politique française. Cette doctrine donne au président l’autorité d’autoriser le recours aux armes nucléaires en cas de menace directe contre les intérêts vitaux de la France.

Les changements opérés par rapport aux lignes politiques du président de Gaulle, avant tout le retour dans le commandement intégré de l’OTAN en 2009 et le soutien à une supranationalisation lente au sein de l’Union européenne, autrement dit un partage sélectif et progressif de compétences politiques au niveau européen, sont interprétés plutôt comme un résultat des changements structurels – la fin de la guerre froide et la perte de puissance relative de la France dans le système international – que comme une conséquence de l’évolution des rapports de force électoraux.

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Cependant, même une analyse superficielle des débats politiques en France depuis 1990 révèle que les enjeux de la politique étrangère sont loin d’être entièrement dépolitisés.

Les référendums sur les traités européens ont mobilisé et divisé les différents camps politiques, facilitant ainsi en 2005 le rejet du projet de traité constitutionnel pour l’Europe. Les prises de position concernant les relations avec les anciennes colonies françaises, notamment avec l’Algérie, provoquent régulièrement des controverses.

Enfin, un effet secondaire des décisions présidentielles relatives à la participation à des interventions militaires a souvent été un changement dans leur cote de popularité électorale, par exemple lors du rejet d’une participation française à l’invasion états-unienne de l’Irak en 2003 mais aussi après la décision du président Hollande de « sauver » le Mali d’une offensive djihadiste en 2013.

Dans le passé, le FN/RN a souvent participé à cette politisation de la politique étrangère pour mobiliser son électorat, notamment sur les questions européennes et transatlantiques. Dans les années 1980, le parti se présentait ainsi comme fervent défenseur d’une fédéralisation de l’espace politique européen comme rempart contre le marxisme.

Cette position s’est transformée en opposition contre l’intégration européenne dans les années 1990, à une époque où la plupart des autres partis soutenaient le Traité de Maastricht et l’introduction de la monnaie unique.

Durant les années 2000, le parti se positionnait encore plus comme défenseur d’une conception de la souveraineté nationale en soutenant que les capacités d’action nationales devraient primer sur la coopération bilatérale et multilatérale (à travers les organisations internationales). Cette conception a été symbolisée en 2012 par la proposition d’un « ministère des Souverainetés »).

Prônant une sortie de la monnaie européenne et de l’espace Schengen, mais aussi une potentielle sortie de l’énergie nucléaire qui aurait provoqué un coup d’arrêt à l’ambition de développer des capacités de dissuasion nucléaire françaises indépendantes, le FN cherchait ainsi à faire appel à la fois au nationalisme suprématiste de l’extrême droite « traditionnelle », et aux idées souverainistes de certains représentants gaullistes opposés au Traité de Maastricht.

Au lieu de la continuité de l’alliance transatlantique, le Front national se prononçait en faveur d’un rapprochement avec la Russie. De plus, encore en 2009, Jean-Marie Le Pen était l’un des plus fervents critiques de la politique israélienne envers les territoires palestiniens, jugeant que la bande de Gaza était « un véritable ghetto, un camp de concentration ».

Vingt ans plus tard, la plupart de ces positionnements se sont effacés dans les discours du programme et des leaders du RN.

Dans la période parlementaire qui se termine avec les élections anticipées de 2024, le groupe du RN n’a déposé qu’une seule proposition de loi, celle d’une constitutionnalisation de l’armé nucléaire, mesure largement symbolique et peu discutée dans les médias.

Ni la sortie de l’euro, ni celle de l’espace Schengen, ni même celle du commandement intégré de l’OTAN ne sont plus revendiquées. Le RN condamne publiquement l’invasion russe de l’Ukraine et approuve les mesures de soutien à Kiev, rejetant seulement l’envoi éventuel de troupes françaises sur le sol ukrainien et de missiles de longue portée.

Enfin, dans le conflit à Gaza, Marine Le Pen a positionné son parti en soutien inconditionnel au gouvernement d’Israël, argumentant que « la lutte contre l’hydre islamiste, que ce soit en Israël ou en France, est un enjeu majeur pour notre époque ».

Ces changements de position peuvent être perçus comme une conséquence de la politisation de la politique étrangère par Emmanuel Macron. En effet, le camp présidentiel se focalise justement sur une stratégie de communication électorale mettant l’accent sur l’importance de préserver la politique étrangère française contre la montée « des extrêmes », identifiée à la fois à gauche avec La France insoumise et à droite avec le Rassemblement national.

Plus que la nature raciste et autoritaire du parti, la communication du camp présidentiel met en avant les dangers que ferait peser l’accession du RN au pouvoir sur la stabilité économique et l’influence politique de la France au sein de l’UE.

L’objectif du Rassemblement national est désormais l’unification de deux électorats traditionnellement séparés par le « cordon sanitaire », à savoir celui des soutiens à l’extrême droite et celui de la droite traditionnelle, toujours en faveur d’une politique étrangère pro-occidentale et pro-européenne, mais de plus en plus séduite par le RN par les questions « identitaires ».

Gagner les voix de ce dernier électorat, généralement à l’aise avec les principes du libéralisme commercial et des traités européens, semble ainsi passer par l’effacement des positions radicales en matière de politique étrangère, notamment dans les domaines européen et transatlantique.

Le seul « survivant » des positions radicales du RN est une orientation déjà défendue par d’autres partis de la droite : la volonté de refonder les relations avec l’Algérie en mettant l’accent sur la fin de la « repentance » et la diminution de l’immigration.

Face au constat du caractère opportuniste de l’évolution des positions du FN/RN en matière de politique étrangère, il semble difficile de prédire ses orientations futures. En cas d’accession au pouvoir, on peut s’attendre à ce que son discours superficiellement souverainiste laisse la place à des coalitions, tant que celles-ci permettent de stabiliser sa mainmise politique et médiatique sur la société. Les dirigeants du RN suivraient ainsi les exemples déjà pratiqués en Turquie, en Hongrie ou plus récemment en Italie par le gouvernement Meloni.

BCE: Toujours le danger de l’inflation

BCE:  Toujours le danger de l’inflation

 

La banque centrale a sans doute raison de se montrer toujours prudente face à la menace de l’inflation. En effet les prix continuent d’augmenter en Europe alors que parallèlement la croissance devient anémique ( moins de 1 %) et que par ailleurs la zone enregistre des turbulences politiques qui font naître de sérieuses incertitudes notamment en matière de dérive inflationniste mais aussi d’évolution de la productivité.

La Banque centrale européenne n’a pas encore gagné le match contre l’inflation élevée, la cible de 2% ne devant pas être atteinte avant fin 2025, a prévenu lundi sa présidente Christine Lagarde. L’inflation en zone euro a été ramenée à 2,6% sur un an en mai -après avoir culminé à 10,6% en octobre 2022- ce qui a conduit l’institution monétaire à réduire ses taux en juin pour la première fois depuis cinq ans. Néanmoins, «nous ne nous reposerons pas tant que le match ne sera pas gagné et que l’inflation ne sera pas revenue à 2%», le taux idéal visé à moyen terme, a déclaré Christine Lagarde en ouverture d’un forum annuel de la BCE organisé à Sintra, au Portugal.

salariale. Néanmoins, comme déjà communiqué en juin, l’inflation devrait à nouveau atteindre les 2% «à la fin de l’année prochaine», a-t-elle ajouté. Le resserrement inédit de la politique monétaire de la BCE, qui a augmenté les taux de 450 points de base entre juillet 2022 et septembre 2023, a permis d’éviter un décrochage des attentes d’inflation chez les agents économiques, s’est félicitée Christine Lagarde.

La presse judiciaire en danger ?

 La presse judiciaire en danger ?

 

Marine Babonneau, présidente de l’Association de la presse judiciaire, déplore, dans une tribune au « Monde », l’habitude prise par de nombreux parquets de ne plus révéler certaines informations et de faire ainsi obstacle à la liberté d’informer.

 

Une bonne justice se rend dans les tribunaux, publiquement, au nom du peuple français. Dès lors, elle ne devrait rien avoir à craindre en se découvrant devant les citoyens. On connaît la formule : « Si vous n’avez rien à cacher, vous n’avez rien à craindre. »Depuis plusieurs années, il est pourtant de plus en plus difficile pour la presse judiciaire d’accomplir son travail. Insidieusement, la justice devient un monde opaque, tourné vers lui-même, qui considère en intrus tous ceux qui osent poser des questions sur son fonctionnement. Un journaliste qui n’a pas accès à l’information, c’est un citoyen mal – ou pas – informé. Et un citoyen qui est mal informé, c’est un citoyen abreuvé de fausses informations et qui perd confiance dans les institutions. Nul ne peut se satisfaire de voir la communication confisquée, faute de sources fiables, par les syndicats de policiers, les dirigeants politiques, et les polémistes qui occupent le terrain que la justice leur abandonne.

Or, certains parquets – pas tous, heureusement ! –, dépositaires d’une parole encadrée par la loi, prennent l’habitude de livrer au compte-gouttes des non-informations pour calmer de manière artificielle la curiosité des journalistes et donc des citoyens. De quoi ont-ils peur ? Le premier d’entre eux par le nombre de magistrats, celui de Paris, refuse désormais de simplement confirmer le placement en garde à vue de telle ou telle personnalité, au nom de la présomption d’innocence. Absurde : ce mutisme contribue à encourager les ragots, rumeurs et imprécisions dont se plaignent tant les procureurs.

Par ailleurs, il est aujourd’hui fréquent de donner à la presse consigne de ne pas révéler l’identité des magistrats qui siègent aux procès. Absurde, encore, d’autant plus que tous ne le réclament pas.

Pandémie–Grippe aviaire: Le prochain danger ?

Pandémie–Grippe aviaire: Le prochain danger ?

par Diana Bell, Professor of Conservation Biology, University of East Anglia dans The Conversation

Je suis une biologiste de la conservation et j’étudie les maladies infectieuses émergentes. Quand on me demande quelle sera la prochaine pandémie, je réponds souvent que nous en vivons une en ce moment, mais qu’elle touche d’autres espèces que la nôtre. Je fais référence à la souche hautement pathogène de la grippe aviaire H5N1 (IAHP H5N1) qui a tué des millions d’oiseaux et un nombre indéterminé de mammifères, surtout au cours des trois dernières années.

Cette souche est apparue chez les oies domestiques en Chine en 1997 et s’est rapidement propagée à l’humain en Asie du Sud-Est, avec un taux de mortalité de 40 à 50 %. Mon groupe de recherche a été en contact pour la première fois avec le virus en 2005 lorsqu’il a causé la mort de civettes palmistes d’Owston, un mammifère menacé d’extinction, qui faisaient partie d’un programme d’élevage en captivité dans le parc national de Cuc Phuong, au Viêt Nam.

On ignore comment ces bêtes ont contracté la grippe aviaire. Leur régime alimentaire se compose essentiellement de vers de terre, de sorte qu’elles n’ont pas été infectées par la consommation de volailles malades, comme c’est arrivé pour des tigres en captivité de la région.

Cette découverte nous a incités à compiler tous les cas confirmés de mort par la grippe aviaire afin d’évaluer l’ampleur du péril que ce virus pourrait représenter pour la faune sauvage.
Voici comment un virus récemment détecté dans des élevages de volailles chinoises en est venu à menacer une partie importante de la biodiversité mondiale.

Jusqu’en décembre 2005, la plupart des infections confirmées avaient été trouvées dans quelques zoos et refuges en Thaïlande et au Cambodge. Notre étude de 2006 a montré que près de la moitié (48 %) des différents groupes d’oiseaux (ou « ordres », selon les taxonomistes) comportaient une espèce chez laquelle on avait signalé des cas de mort par la grippe aviaire. Ces 13 ordres représentent 84 % de toutes les espèces d’oiseaux.

Il y a 20 ans, nous avons estimé que les souches de H5N1 en circulation étaient probablement hautement pathogènes pour tous les ordres d’oiseaux. Nous avons également observé que la liste des espèces chez lesquelles on avait confirmé une infection comprenait des espèces menacées à l’échelle mondiale et que des habitats importants, tels que le delta du Mékong au Viêt Nam, se trouvent à proximité de foyers d’éclosion chez les volailles.

Parmi les mammifères qu’on sait avoir été exposés à la grippe aviaire au début des années 2000, on compte des primates, des rongeurs, des porcs et des lapins. De grands carnivores tels que des tigres du Bengale et des panthères nébuleuses en sont morts, ainsi que des chats domestiques.

Des animaux de zoo ayant mangé des volailles infectées figurent parmi les premières victimes de la grippe aviaire.

Notre article de 2006 montrait la facilité avec laquelle ce virus franchit la barrière d’espèce et suggérait qu’il pourrait un jour constituer une menace pandémique pour la biodiversité mondiale.

Malheureusement, nous avions raison.

Près de vingt ans plus tard, la grippe aviaire tue des espèces de l’Extrême-Arctique jusqu’à la péninsule antarctique.

Ces dernières années, la grippe aviaire s’est rapidement propagée en Europe et s’est infiltrée en Amérique du Nord et du Sud, causant la mort de millions de volailles et de diverses espèces d’oiseaux et de mammifères. Selon un récent article, 26 pays ont signalé la mort de mammifères d’au moins 48 espèces différentes des suites du virus depuis 2020, date de la dernière hausse du nombre d’infections.

Même l’océan n’est pas à l’abri. Depuis 2020, 13 espèces de mammifères aquatiques ont été touchées, notamment des otaries, des marsouins et des dauphins, dont certaines meurent par milliers en Amérique du Sud. Il est désormais confirmé qu’un grand nombre de mammifères charognards et prédateurs vivant sur la terre ferme, tels que des cougars, des lynx, et des ours bruns, noirs et polaires, sont également affectés.

Le Royaume-Uni à lui seul a perdu plus de 75 % de ses grands labbes et a connu un déclin de 25 % de ses fous de Bassan. Le déclin récent des sternes caugek (35 %) et des sternes pierregarin (42 %) est aussi causé en grande partie par le virus.

Les scientifiques n’ont pas encore réussi à séquencer complètement le virus chez toutes les espèces touchées. La recherche et une surveillance soutenue pourraient nous indiquer dans quelle mesure il peut s’adapter et s’il peut s’étendre à d’autres espèces. Nous savons qu’il infecte déjà des humains – avec quelques mutations génétiques, il risque de devenir plus contagieux.
Du 1er janvier 2003 au 21 décembre 2023, on a rapporté 882 cas d’infection humaine par le virus H5N1 dans 23 pays, dont 461 (52 %) ont été fatals.

Plus de la moitié des morts se sont produites au Viêt Nam, en Chine, au Cambodge et au Laos. Des infections transmises de volaille à humain ont été enregistrées pour la première fois au Cambodge en décembre 2003. On a signalé des cas sporadiques jusqu’en 2014, puis on a observé une interruption jusqu’en 2023, où il y a eu 41 décès pour 64 cas. On a détecté le sous-type H5N1 chez des volailles au Cambodge depuis 2014.

Au début des années 2000, le virus H5N1 en circulation avait un taux de mortalité élevé chez les humains. Il est donc inquiétant de constater que des gens meurent à nouveau après avoir été en contact avec des volailles.

Les sous-types H5 de la grippe aviaire ne sont pas les seuls à préoccuper les humains. Le virus H10N1 a été isolé à l’origine chez des oiseaux sauvages en Corée du Sud. On a signalé sa présence dans des échantillons provenant de Chine et de Mongolie.

Des recherches récentes ont montré que ces sous-types de virus étaient pathogènes chez des souris et des furets de laboratoire et qu’ils pourraient infecter les humains. La première personne dont l’infection par le virus H10N5 a été confirmée est décédée en Chine le 27 janvier 2024, mais elle était également atteinte d’une grippe saisonnière (H3N2). Elle avait été en contact avec des volailles vivantes qui se sont révélées positives pour le virus H10N5.

Des espèces menacées d’extinction ont connu des morts de la grippe aviaire au cours des trois dernières années. On vient de confirmer que le virus a fait ses premières victimes dans la péninsule antarctique chez les grands labbes, ce qui constitue une menace imminente pour les colonies de pingouins dont les grands labbes mangent les œufs et les poussins. Le virus a déjà tué des manchots de Humboldt au Chili.

Comment peut-on endiguer ce tsunami de H5N1 et d’autres grippes aviaires  ? Il faut revoir complètement la production de volaille à l’échelle mondiale et rendre les exploitations autosuffisantes en matière d’élevage d’œufs et de poussins au lieu d’en faire l’exportation. En outre, la tendance aux mégafermes de plus d’un million d’oiseaux doit être enrayée.

Pour éviter les pires conséquences de ce virus, il faut se pencher sur sa source première : l’incubateur que sont les élevages intensifs de volailles.

Financiarisation de la santé : danger

Financiarisation de la santé :  danger

« Les pharmacies d’officine résistent, mais les prédateurs sont prêts à pousser la porte en contournant les règles installées par la profession pour les patients », préviennent le président et le responsable du pôle Professions libérales de la CPME, François Asselin et Gilles Bonnefond dans « l’Opinion ». 

Les exemples se multiplient : les centres de soins dentaires et d’ophtalmologie, dont 31 ont été fermés en France pour fraude, mais aussi les centres d’audioprothèse et les laboratoires de biologie et bientôt les cabinets de radiologie. Ces secteurs entiers se sont laissés pénétrer par des fonds de pension souvent d’origine étrangère avec des montages financiers opaques.

 Mais la finalité reste la même : faire des profits rapides dans des secteurs solvabilisés par les cotisations sociales tout en dépossédant le professionnel de santé de son outil de travail et de son indépendance. L’étape suivante est la concentration de ces services dans les zones rentables au détriment d’une santé de proximité sur tout le territoire.

Que devient le patient dans cette dérive de l’organisation des soins ?

 L’assurance maladie est de plus en plus inquiète au vu du montant des fraudes détectées et demande depuis un an la création d’un observatoire de ces dérives. Une commission sénatoriale est en train de rédiger un rapport sur les risques de cette financiarisation.

Dans ce marasme, les pharmacies d’officine résistent, mais les prédateurs sont prêts à pousser la porte en contournant les règles installées par la profession pour les patients.

 Cheval de Troie. La manœuvre est simple. Elle consiste à développer la vente de médicaments par Internet par l’intermédiaire de plateformes de type Amazon. Ces plateformes sont « le cheval de Troie » de la financiarisation de la pharmacie et vont fragiliser encore plus les pharmacies des zones rurales.

Les pharmacies françaises sont présentes sur l’ensemble des territoires, ce qui constitue un formidable atout pour l’accès aux soins et pour la qualité de la prise en charge des patients.

 Tout le monde se félicite des règles qui organisent l’offre pharmaceutique en France, un secteur solide et capable de s’adapter comme nous l’avons constaté en pleine crise sanitaire pour protéger et accompagner toute la population.
 Cette dérégulation réduirait le médicament à de la consommation, exactement l’inverse des objectifs de l’assurance-maladie et de tous les professionnels de santé. La politique doit être claire et cohérente pour un secteur de la santé de plus en plus en souffrance et présenté comme la seconde préoccupation des Français.
 Nous demandons, au contraire, des garanties pour que chaque professionnel puisse exercer son métier en toute indépendance, de contrer avec efficacité cette financiarisation rampante de la santé, de renoncer à un projet de texte législatif contribuant à déréguler la pharmacie.
Les patients doivent être protégés et avoir un égal accès aux soins dans tous les territoires.

François Asselin est président de la Confédération des PME (CPME). Gilles Bonnefond est responsable du pôle Professions libérales de la CPME et Vice-président de la CNPL (Chambre nationale des professions libérales).

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Qui sera le premier dirigeant européen à traverser l’Atlantique si Donald Trump était élu président des Etats-Unis en novembre ? Le plus gros danger pour les Vingt-Sept résiderait dans son approche de la guerre entre Kiev et Moscou, s’inquiète dans sa chronique Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».

 

C’est, comme il se doit, Viktor Orban qui a ouvert le défilé à Mar-a-Lago, le 8 mars, premier dirigeant européen à aller saluer le candidat Donald Trump dans sa résidence de Floride, anticipant une possible victoire de l’ex-président républicain à l’élection du 5 novembre. Le premier ministre hongrois n’a pas été déçu du voyage : Donald Trump a offert à ce « grand leader d’Europe, cet homme fort », une vraie fête et une pluie de compliments.

Deux autres politiques ont traversé l’Atlantique depuis pour rencontrer l’adversaire du président Joe Biden : David Cameron, le chef de la diplomatie britannique, puis le président polonais, Andrzej Duda, qui a dîné avec lui à New York. La démarche du Britannique était clairement affichée – plaider en faveur du déblocage de l’aide pour l’Ukraine au Congrès – et il en avait informé la Maison Blanche ; celle du Polonais, en revanche, a été plus ambiguë. Même s’il est favorable à l’aide à l’Ukraine, Andrzej Duda, qui est du parti de la droite nationaliste Droit et justice (PiS) et doit cohabiter avec le premier ministre pro-européen, Donald Tusk, ne cachait pas sa sympathie pour Donald Trump lorsque celui-ci occupait le bureau Ovale, au point de l’inviter à installer une base américaine en Pologne qu’il aurait baptisée « Fort Trump ».

Le prochain visiteur européen n’est pas encore annoncé, mais le vrai trafic transatlantique à surveiller sera celui qui ne manquera pas de s’intensifier si d’aventure Donald Trump est élu le 5 novembre. Cette hypothèse, qui sème la panique dans certaines chancelleries depuis qu’elle est devenue réaliste, peut se révéler un puissant facteur de division de l’Europe.

Le premier dirigeant étranger à venir saluer le président élu viendra-t-il de l’autre côté du Pacifique, comme ce fut le cas en 2016 ? Cette année-là, le premier ministre conservateur japonais Shinzo Abe n’avait même pas attendu dix jours après l’élection pour venir s’entretenir avec le président élu, à la Trump Tower, à New York, le 17 novembre, et ce n’était pas que pour parler golf, leur passion commune. Le premier ministre actuel, Fumio Kishida, vient, lui, de faire une visite très remarquée à Joe Biden et au Congrès et s’est abstenu du détour par Mar-a-Lago ; mais qui dit que la détermination à contrer la menace chinoise dans l’Indo-Pacifique ne l’amènera pas lui aussi à Canossa, si jamais Trump est de nouveau président ?
Pour les Européens, le dilemme serait encore plus déchirant. Viktor Orban a peut-être déjà son billet en poche pour la cérémonie d’investiture, mais d’autres voudront sans doute observer un petit délai de décence.

 

Santé-Le danger des polluants éternels

Santé-Le danger des polluants éternels

Les polluants éternel (PFAS) concernent plusieurs milliers de substances chimiques : les perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés (anciennement perfluorés et polyfluorés). Il s’agit de composés artificiels, synthétisés par l’homme à partir d’hydrocarbures, composés à base d’atomes de carbone et de fluor, reliés par des liaisons chimiques particulièrement stables. Les PFAS comportent une chaîne plus ou moins longue d’atomes de carbone liés à des atomes de fluor. Cette liaison carbone-fluor, très stable, est difficile à casser. Ces composés se dégradent donc très lentement. Un article de l’association « que choisir » fait le point sur leur nature.

Les PFAS présentent de nombreuses qualités intéressantes : antiadhésifs, imperméabilisants, antitaches, résistants aux chaleurs extrêmes et aux agents chimiques et biologiques, isolants, etc. Depuis les années 1950, ils sont largement utilisés dans de nombreux produits du quotidien : cuirs et textiles imperméables ou déperlants, emballages alimentaires, revêtements antiadhésifs des poêles et casseroles en Téflon, semelles de fer à repasser, cosmétiques, mousses anti-incendie, isolants de fils électriques, certains implants médicaux, peintures, détergents, pesticides (lire l’encadré), et jusque dans les fils dentaires et les cordes de guitare !

Utilisés pour leurs qualités antiadhésives, imperméabilisantes ou encore de résistance aux fortes chaleurs, les PFAS se retrouvent dans d’innombrables objets du quotidien.

Les liaisons chimiques entre les atomes de carbone et de fluor sont très stables, difficiles à casser. Ces substances se dégradent donc très lentement : sur des siècles, voire des millénaires pour certains. Conséquence, les PFAS se diffusent dans l’eau, les sols, l’air, jusqu’aux fonds océaniques et aux régions arctiques, et contaminent les organismes vivants, dont l’être humain. Ils font partie de la vaste catégorie des « polluants organiques persistants (POP) ».
Hélas, oui. Les PFAS se retrouvent dans l’environnement via les rejets industriels et domestiques, les déchets pas ou mal recyclés, ou encore les lieux de grands feux (usines, forêts, etc.) contre lesquels ont été utilisées des mousses anti-incendie. Une enquête menée par le quotidien Le Monde et 17 autres médias, dans le cadre du « Forever Pollution Project », a révélé début 2023 l’ampleur de cette pollution en Europe. Les journalistes ont identifié plus de 17 000 sites contaminés à des niveaux inquiétants, dont plus de 2 100 hot spots de contamination pollués à « des niveaux jugés dangereux pour la santé par les experts interrogés », explique Le Monde. Mais aucune cartographie officielle de la part des pouvoirs publics n’existe.

 

En France, la quasi-totalité du territoire métropolitain est concernée, à des taux plus ou moins élevés selon la proximité d’activités industrielles émettrices de PFAS. Cette contamination est « plus marquée » pour les nappes de la Limagne et d’Alsace, puis celles de la région rhodanienne, du Nord, de la vallée de la Seine, de la Meuse et de la Moselle et de leurs affluents, de Bretagne et de la Côte méditerranéenne. L’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (Igedd) constate plus globalement « une contamination générale modérée des eaux souterraines françaises » et ce, bien que « seuls quelques PFAS [soient] suivis », dans un rapport publié en avril 2023.

Parmi les alertes récentes, citons :

La pollution de nappes d’eau souterraines par les rejets du site industriel Arkema de Pierre-Bénite, au sud de Lyon (Rhône) ; l’Igedd établit que les rejets s’élevaient à 3,5 tonnes par an, « une situation préoccupante », admet-elle.
En Haute-Savoie, c’est l’agglomération d’Annecy qui a décidé de mettre à l’arrêt tous les captages de la principale nappe phréatique de l’agglomération en mars 2023, en raison de sa contamination.
Dans ce même département, la commune de Rumilly a annoncé que les poissons pêchés sur son territoire étaient impropres à la consommation.

L’ensemble de la population est contaminé, essentiellement par ingestion via l’eau et les aliments, ou par inhalation. L’étude nationale de santé Esteban (1) de 2014-2016 a détecté des PFAS chez 100 % de la population suivie, enfants comme adultes. En 2019, Que Choisir a effectué des prélèvements de poussière dans 53 maisons et appartements en France : 93 % étaient pollués par le PFOS.

L’organisme les éliminant lentement, ces substances s’accumulent dans le corps. Or, les effets délétères sur la santé sont multiples, et potentiellement graves : certains PFAS sont toxiques pour le foie et le rein, soupçonnés d’être cancérogène, neurotoxiques, reprotoxiques et perturbateurs endocriniens, ou favoriseraient l’obésité et le diabète de type 2… Certains sont particulièrement inquiétants, à l’instar du PFOA (reconnu « cancérogène pour les humains » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) le 30 novembre 2023), du PFOS (reconnu « cancérogène possible »), du PFNA et du PFHxS (2). Et on sait désormais que certains de leurs métabolites (composés issus de leur dégradation) sont encore plus toxiques que les molécules initiales.

 

 

Santé-Le danger des polluants éternels

Santé-Le danger des polluants éternels

Les polluants éternel (PFAS) concernent plusieurs milliers de substances chimiques : les perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés (anciennement perfluorés et polyfluorés). Il s’agit de composés artificiels, synthétisés par l’homme à partir d’hydrocarbures, composés à base d’atomes de carbone et de fluor, reliés par des liaisons chimiques particulièrement stables. Les PFAS comportent une chaîne plus ou moins longue d’atomes de carbone liés à des atomes de fluor. Cette liaison carbone-fluor, très stable, est difficile à casser. Ces composés se dégradent donc très lentement. Un article de l’association « que choisir » fait le point sur leur nature.

Les PFAS présentent de nombreuses qualités intéressantes : antiadhésifs, imperméabilisants, antitaches, résistants aux chaleurs extrêmes et aux agents chimiques et biologiques, isolants, etc. Depuis les années 1950, ils sont largement utilisés dans de nombreux produits du quotidien : cuirs et textiles imperméables ou déperlants, emballages alimentaires, revêtements antiadhésifs des poêles et casseroles en Téflon, semelles de fer à repasser, cosmétiques, mousses anti-incendie, isolants de fils électriques, certains implants médicaux, peintures, détergents, pesticides (lire l’encadré), et jusque dans les fils dentaires et les cordes de guitare !

Utilisés pour leurs qualités antiadhésives, imperméabilisantes ou encore de résistance aux fortes chaleurs, les PFAS se retrouvent dans d’innombrables objets du quotidien.

Les liaisons chimiques entre les atomes de carbone et de fluor sont très stables, difficiles à casser. Ces substances se dégradent donc très lentement : sur des siècles, voire des millénaires pour certains. Conséquence, les PFAS se diffusent dans l’eau, les sols, l’air, jusqu’aux fonds océaniques et aux régions arctiques, et contaminent les organismes vivants, dont l’être humain. Ils font partie de la vaste catégorie des « polluants organiques persistants (POP) ».
Hélas, oui. Les PFAS se retrouvent dans l’environnement via les rejets industriels et domestiques, les déchets pas ou mal recyclés, ou encore les lieux de grands feux (usines, forêts, etc.) contre lesquels ont été utilisées des mousses anti-incendie. Une enquête menée par le quotidien Le Monde et 17 autres médias, dans le cadre du « Forever Pollution Project », a révélé début 2023 l’ampleur de cette pollution en Europe. Les journalistes ont identifié plus de 17 000 sites contaminés à des niveaux inquiétants, dont plus de 2 100 hot spots de contamination pollués à « des niveaux jugés dangereux pour la santé par les experts interrogés », explique Le Monde. Mais aucune cartographie officielle de la part des pouvoirs publics n’existe.

 

En France, la quasi-totalité du territoire métropolitain est concernée, à des taux plus ou moins élevés selon la proximité d’activités industrielles émettrices de PFAS. Cette contamination est « plus marquée » pour les nappes de la Limagne et d’Alsace, puis celles de la région rhodanienne, du Nord, de la vallée de la Seine, de la Meuse et de la Moselle et de leurs affluents, de Bretagne et de la Côte méditerranéenne. L’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (Igedd) constate plus globalement « une contamination générale modérée des eaux souterraines françaises » et ce, bien que « seuls quelques PFAS [soient] suivis », dans un rapport publié en avril 2023.

Parmi les alertes récentes, citons :

La pollution de nappes d’eau souterraines par les rejets du site industriel Arkema de Pierre-Bénite, au sud de Lyon (Rhône) ; l’Igedd établit que les rejets s’élevaient à 3,5 tonnes par an, « une situation préoccupante », admet-elle.
En Haute-Savoie, c’est l’agglomération d’Annecy qui a décidé de mettre à l’arrêt tous les captages de la principale nappe phréatique de l’agglomération en mars 2023, en raison de sa contamination.
Dans ce même département, la commune de Rumilly a annoncé que les poissons pêchés sur son territoire étaient impropres à la consommation.

L’ensemble de la population est contaminé, essentiellement par ingestion via l’eau et les aliments, ou par inhalation. L’étude nationale de santé Esteban (1) de 2014-2016 a détecté des PFAS chez 100 % de la population suivie, enfants comme adultes. En 2019, Que Choisir a effectué des prélèvements de poussière dans 53 maisons et appartements en France : 93 % étaient pollués par le PFOS.

L’organisme les éliminant lentement, ces substances s’accumulent dans le corps. Or, les effets délétères sur la santé sont multiples, et potentiellement graves : certains PFAS sont toxiques pour le foie et le rein, soupçonnés d’être cancérogène, neurotoxiques, reprotoxiques et perturbateurs endocriniens, ou favoriseraient l’obésité et le diabète de type 2… Certains sont particulièrement inquiétants, à l’instar du PFOA (reconnu « cancérogène pour les humains » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) le 30 novembre 2023), du PFOS (reconnu « cancérogène possible »), du PFNA et du PFHxS (2). Et on sait désormais que certains de leurs métabolites (composés issus de leur dégradation) sont encore plus toxiques que les molécules initiales.

 

 

 

Le danger sanitaire des polluants éternels

Le danger sanitaire des polluants éternels

Les polluants éternel (PFAS) concernent plusieurs milliers de substances chimiques : les perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés (anciennement perfluorés et polyfluorés). Il s’agit de composés artificiels, synthétisés par l’homme à partir d’hydrocarbures, composés à base d’atomes de carbone et de fluor, reliés par des liaisons chimiques particulièrement stables. Les PFAS comportent une chaîne plus ou moins longue d’atomes de carbone liés à des atomes de fluor. Cette liaison carbone-fluor, très stable, est difficile à casser. Ces composés se dégradent donc très lentement. Un article de l’association « que choisir » fait le point sur leur nature.

Les PFAS présentent de nombreuses qualités intéressantes : antiadhésifs, imperméabilisants, antitaches, résistants aux chaleurs extrêmes et aux agents chimiques et biologiques, isolants, etc. Depuis les années 1950, ils sont largement utilisés dans de nombreux produits du quotidien : cuirs et textiles imperméables ou déperlants, emballages alimentaires, revêtements antiadhésifs des poêles et casseroles en Téflon, semelles de fer à repasser, cosmétiques, mousses anti-incendie, isolants de fils électriques, certains implants médicaux, peintures, détergents, pesticides (lire l’encadré), et jusque dans les fils dentaires et les cordes de guitare !

Utilisés pour leurs qualités antiadhésives, imperméabilisantes ou encore de résistance aux fortes chaleurs, les PFAS se retrouvent dans d’innombrables objets du quotidien.

Les liaisons chimiques entre les atomes de carbone et de fluor sont très stables, difficiles à casser. Ces substances se dégradent donc très lentement : sur des siècles, voire des millénaires pour certains. Conséquence, les PFAS se diffusent dans l’eau, les sols, l’air, jusqu’aux fonds océaniques et aux régions arctiques, et contaminent les organismes vivants, dont l’être humain. Ils font partie de la vaste catégorie des « polluants organiques persistants (POP) ».
Hélas, oui. Les PFAS se retrouvent dans l’environnement via les rejets industriels et domestiques, les déchets pas ou mal recyclés, ou encore les lieux de grands feux (usines, forêts, etc.) contre lesquels ont été utilisées des mousses anti-incendie. Une enquête menée par le quotidien Le Monde et 17 autres médias, dans le cadre du « Forever Pollution Project », a révélé début 2023 l’ampleur de cette pollution en Europe. Les journalistes ont identifié plus de 17 000 sites contaminés à des niveaux inquiétants, dont plus de 2 100 hot spots de contamination pollués à « des niveaux jugés dangereux pour la santé par les experts interrogés », explique Le Monde. Mais aucune cartographie officielle de la part des pouvoirs publics n’existe.

 

En France, la quasi-totalité du territoire métropolitain est concernée, à des taux plus ou moins élevés selon la proximité d’activités industrielles émettrices de PFAS. Cette contamination est « plus marquée » pour les nappes de la Limagne et d’Alsace, puis celles de la région rhodanienne, du Nord, de la vallée de la Seine, de la Meuse et de la Moselle et de leurs affluents, de Bretagne et de la Côte méditerranéenne. L’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (Igedd) constate plus globalement « une contamination générale modérée des eaux souterraines françaises » et ce, bien que « seuls quelques PFAS [soient] suivis », dans un rapport publié en avril 2023.

Parmi les alertes récentes, citons :

La pollution de nappes d’eau souterraines par les rejets du site industriel Arkema de Pierre-Bénite, au sud de Lyon (Rhône) ; l’Igedd établit que les rejets s’élevaient à 3,5 tonnes par an, « une situation préoccupante », admet-elle.
En Haute-Savoie, c’est l’agglomération d’Annecy qui a décidé de mettre à l’arrêt tous les captages de la principale nappe phréatique de l’agglomération en mars 2023, en raison de sa contamination.
Dans ce même département, la commune de Rumilly a annoncé que les poissons pêchés sur son territoire étaient impropres à la consommation.

L’ensemble de la population est contaminé, essentiellement par ingestion via l’eau et les aliments, ou par inhalation. L’étude nationale de santé Esteban (1) de 2014-2016 a détecté des PFAS chez 100 % de la population suivie, enfants comme adultes. En 2019, Que Choisir a effectué des prélèvements de poussière dans 53 maisons et appartements en France : 93 % étaient pollués par le PFOS.

L’organisme les éliminant lentement, ces substances s’accumulent dans le corps. Or, les effets délétères sur la santé sont multiples, et potentiellement graves : certains PFAS sont toxiques pour le foie et le rein, soupçonnés d’être cancérogène, neurotoxiques, reprotoxiques et perturbateurs endocriniens, ou favoriseraient l’obésité et le diabète de type 2… Certains sont particulièrement inquiétants, à l’instar du PFOA (reconnu « cancérogène pour les humains » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) le 30 novembre 2023), du PFOS (reconnu « cancérogène possible »), du PFNA et du PFHxS (2). Et on sait désormais que certains de leurs métabolites (composés issus de leur dégradation) sont encore plus toxiques que les molécules initiales.

 

 

 

Poutine: Danger pour 61 % des Français mais 51 % frileux

 Poutine: Danger  pour 61 % des Français mais 51 % frileux

L’ accord d’aide à l’Ukraine prévoit une aide militaire de trois milliards d’euros . Un montant auquel 51% des Français sont opposés dans un sondage de BFM . Néanmoins, ils sont 54% à estimer qu’il faut continuer d’aider l’Ukraine face à la Russie comme l’État le fait actuellement, mais qu’il ne faut pas que la France s’engage trop loin dans cette guerre et risque le conflit avec la Russie, même si cela signifie une défaite de l’Ukraine. Bref,  ou quand l’esprit de Munich se manifeste à nouveau non seulement chez des  responsables politiques mais aussi dans la population. Des postures qui ne sont pas sans rappeler la seconde guerre mondiale quand les députés ont offert le pouvoir à Pétain. Et contrairement aux récits naïfs ou hypocrites, les résistants français ont toujours constitué une très petite minorité face à l’Allemagne.

Seulement,  24% veulent une défense sans limite pour éviter que Vladimir Poutine gagne la guerre. Et 21% pensent qu’il faut maintenant laisser l’Ukraine se défendre seule face à la Russie.
D’après le dernier sondage, 57% des Français jugent qu’Emmanuel Macron a eu tort de hausser le ton face à la Russie et d’appeler les alliés à un sursaut, estimant que cela crée des désaccords entre les alliés et fait monter les tensions entre la France et la Russie – même si 70% de son électorat soutient ses prises de position.D ‘après un sondage Elabe pour BFMTV, aucune personnalité politique n’obtient une majorité de confiance pour faire face à la situation internationale concernant la guerre en Ukraine.

Dans ce contexte, aucune personnalité politique ne sort du lot et n’obtient une majorité de confiance pour faire face à la situation internationale concernant la guerre en Ukraine. Marine Le Pen arrive tout de même en tête avec 34%, devant Emmanuel Macron avec 32% et des dirigeants LR avec 31%.

 Les dirigeants du PS arrivent tête des partis de gauche avec 24%, contre 17% pour LFI et EELV.

Guerre et Poutine: Danger pour la France pour 61 % des Français

Guerre et Poutine: Danger pour la France pour 61 % des Français

L’ accord d’aide à l’Ukraine prévoit une aide militaire de trois milliards d’euros . Un montant auquel 51% des Français sont opposés dans un sondage de BFM . Néanmoins, ils sont 54% à estimer qu’il faut continuer d’aider l’Ukraine face à la Russie comme l’État le fait actuellement, mais qu’il ne faut pas que la France s’engage trop loin dans cette guerre et risque le conflit avec la Russie, même si cela signifie une défaite de l’Ukraine. Bref,  ou quand l’esprit de Munich se manifeste à nouveau non seulement chez des  responsables politiques mais aussi dans la population. Des postures qui ne sont pas sans rappeler la seconde guerre mondiale quand les députés ont offert le pouvoir à Pétain. Et contrairement aux récits naïfs ou hypocrites, les résistants français ont toujours constitué une très petite minorité face à l’Allemagne.

Seulement,  24% veulent une défense sans limite pour éviter que Vladimir Poutine gagne la guerre. Et 21% pensent qu’il faut maintenant laisser l’Ukraine se défendre seule face à la Russie.
D’après le dernier sondage, 57% des Français jugent qu’Emmanuel Macron a eu tort de hausser le ton face à la Russie et d’appeler les alliés à un sursaut, estimant que cela crée des désaccords entre les alliés et fait monter les tensions entre la France et la Russie – même si 70% de son électorat soutient ses prises de position.D ‘après un sondage Elabe pour BFMTV, aucune personnalité politique n’obtient une majorité de confiance pour faire face à la situation internationale concernant la guerre en Ukraine.

Dans ce contexte, aucune personnalité politique ne sort du lot et n’obtient une majorité de confiance pour faire face à la situation internationale concernant la guerre en Ukraine. Marine Le Pen arrive tout de même en tête avec 34%, devant Emmanuel Macron avec 32% et des dirigeants LR avec 31%.

 Les dirigeants du PS arrivent tête des partis de gauche avec 24%, contre 17% pour LFI et EELV.

Poutine: Danger pour la France pour 61 % des Français

Poutine: Danger pour la France pour 61 % des Français

L’ accord d’aide à l’Ukraine prévoit une aide militaire de trois milliards d’euros . Un montant auquel 51% des Français sont opposés dans un sondage de BFM . Néanmoins, ils sont 54% à estimer qu’il faut continuer d’aider l’Ukraine face à la Russie comme l’État le fait actuellement, mais qu’il ne faut pas que la France s’engage trop loin dans cette guerre et risque le conflit avec la Russie, même si cela signifie une défaite de l’Ukraine. Bref,  ou quand l’esprit de Munich se manifeste à nouveau non seulement chez des  responsables politiques mais aussi dans la population. Des postures qui ne sont pas sans rappeler la seconde guerre mondiale quand les députés ont offert le pouvoir à Pétain. Et contrairement aux récits naïfs ou hypocrites, les résistants français ont toujours constitué une très petite minorité face à l’Allemagne.

Seulement,  24% veulent une défense sans limite pour éviter que Vladimir Poutine gagne la guerre. Et 21% pensent qu’il faut maintenant laisser l’Ukraine se défendre seule face à la Russie.
D’après le dernier sondage, 57% des Français jugent qu’Emmanuel Macron a eu tort de hausser le ton face à la Russie et d’appeler les alliés à un sursaut, estimant que cela crée des désaccords entre les alliés et fait monter les tensions entre la France et la Russie – même si 70% de son électorat soutient ses prises de position.D ‘après un sondage Elabe pour BFMTV, aucune personnalité politique n’obtient une majorité de confiance pour faire face à la situation internationale concernant la guerre en Ukraine.

Dans ce contexte, aucune personnalité politique ne sort du lot et n’obtient une majorité de confiance pour faire face à la situation internationale concernant la guerre en Ukraine. Marine Le Pen arrive tout de même en tête avec 34%, devant Emmanuel Macron avec 32% et des dirigeants LR avec 31%.

 Les dirigeants du PS arrivent tête des partis de gauche avec 24%, contre 17% pour LFI et EELV.

L’école de la république en grand danger d’après le Sénat

L’école de la république en grand danger d’après le Sénat

Un rapport du Sénat montre que l’école de la république est en grand danger en raison de la faiblesse du niveau mais aussi des pressions et des violences qui s’y déroulent. ( dans le Figaro)

 

 Pour François-Noël Buffet, L’un des rapporteurs la «communauté éducative est prise sous la violence». Il cite de multiples «formes de pressions et d’agressions», de l’«insulte misogyne» à l’agression physique. En sciences naturelles comme en histoire, de nombreux professeurs font le choix de l’autocensure, face à des professeurs et des élèves contestant leur enseignement. «Ils font le choix de ne pas aborder certaines œuvres, certains sujets», abonde le sénateur. Avant la tenue de sorties scolaires programmées, «certains parents téléphonent pour savoir (ce qu’il y sera dit), ce qu’il y aura sur scène, s’il y aura des personnes dénudées.»

Les enseignants ne sont pas les seuls frappés par ces chantages et réprimandes. «Les chefs d’établissement sont pris à partie directement par les parents, qui surgissent de manière inopinée dans leurs bureaux», poursuit François-Noël Buffet. «(Il y a aussi) les Conseillers principaux d’éducation (CPE) face à qui les élèves et de plus en plus leurs parents contestent le bien-fondé des sanctions – certains même viennent en rendez-vous avec leurs avocats.» Surveillants et agents d’accueil sont également «très vulnérables» face aux parents ou personnes extérieures «qui viennent pour s’expliquer avec le personnel» ou «régler des comptes» avec un élève.

Autre point soulevé par les sénateurs, et pas des moindres: l’islam radical, qui «est en train de se banaliser». Ils ont ainsi constaté au gré de leurs auditions la multiplication «de l’usage par certains élèves de la menace proférée à un enseignant de lui “faire une Paty”»«J’ai vu un professeur à la fin de sa journée, (qui s’est réjoui de) “ne pas avoir subi de Paty” aujourd’hui», a assuré le parlementaire LR. «Voilà la situation telle qu’elle existe. La montée des revendications identitaires et communautaires, et la manifestation de l’islam radical et de certaines nouvelles formes de spiritualité ne doit pas être ignorée», a-t-il ajouté, constatant qu’elles étaient favorisées par «l’effet amplificateur des réseaux sociaux, (dont les) rumeurs sont instrumentalisées par des groupes de pression.»

Politique-Le danger du système Poutine sous-estimé

Politique-Le danger du  système  Poutine sous-estimé

Par Nicolas Tenzer, géopolitologue, (enseignant à Sciences Po)

Interview dans « la tribune »
Le 24 février, cela fait  deux ans que la Russie a envahi l’Ukraine. Quel bilan tirez-vous de cette guerre ?

NICOLAS TENZER – En réalité, cela ne fait pas deux ans mais dix ans que dure ce conflit. Dès 2014, la Crimée a été occupée et prétendument annexée – première révision des frontières par la force en Europe, hors Seconde Guerre mondiale, depuis l’annexion des Sudètes par Hitler -, les troupes russes sont entrées dans le Donbass et elles ont fait main basse sur une partie des régions de Donetsk et Louhansk. Déjà, entre 2014 et février 2022, le conflit avait coûté la vie à 14. 000 personnes. Mais la guerre totale lancée par Poutine le 24 février 2022 est un coup de force sans commune mesure, dont le premier bilan – il faut toujours commencer par là – s’établit à partir des quatre catégories de crimes imprescriptibles, massifs et tous documentés commis par les Russes : crimes de guerre, crimes contre l’humanité, crime de génocide et, bien sûr, crime d’agression, qui a permis tous les autres. Toutes les nations civilisées doivent prendre la mesure de ces massacres alors que beaucoup répètent à l’envi, en faisant une moquerie, le « plus jamais ça » entendu après Auschwitz, le Rwanda et Srebrenica… Pour la seule ville de Marioupol, les 50 .000 morts, selon des estimations crédibles, représentent environ 100 fois Oradour-sur-Glane.

Ensuite, nous devons parler sans cesse de l’extraordinaire résistance des Ukrainiens. Leur courage m’a frappé chaque fois que je suis retourné là-bas depuis le 24 février. Ils savent qu’ils ne peuvent pas abandonner, car cela signerait leur arrêt de mort à tous. Cette vaillance et cette conscience historique uniques ne sont pas en contradiction avec un traumatisme profond dont les effets vont perdurer durant des décennies, non seulement pour les combattants, avec les syndromes post-traumatiques classiques, mais aussi pour la population civile qui ne dort plus et dont la possible mort venue du ciel est comme une compagne perpétuelle. Ce qui m’a le plus marqué, ce sont les témoignages d’enfants, parfois d’à peine 6 ans, qui ont vu les horreurs de la guerre, a fortiori ceux qui ont perdu un père ou une mère, un frère ou une sœur, et qui en parlent avec la maturité d’un adulte. C’est un peuple qui n’aura pas eu d’enfance et qui n’aura plus jamais d’innocence. Aujourd’hui, près de 70 % des Ukrainiens comptent parmi leurs très proches un mort ou un mutilé à vie, qui a perdu une partie de son corps ou de son visage. C’est une situation semblable à celle qu’ont vécue en France les familles après la guerre de 14-18.

Enfin, je retiendrai la conviction des Ukrainiens, notamment des autorités, qu’ils devront à l’avenir ne compter que sur eux-mêmes pour assurer leur sécurité. Ils sont reconnaissants envers les États-Unis et les Européens, sans l’aide desquels ils n’auraient pas tenu. Mais outre la situation humiliante de devoir la demander, en particulier pour le président Zelensky, ils ont aussi ressenti une certaine indifférence des Alliés devant ces dizaines de milliers de vies sacrifiées en raison de la lenteur des livraisons d’armes. Je ne pense pas que ce ressentiment, justifié, reste sans conséquence.

Dans votre ouvrage, vous critiquez la cécité des pays européens face aux intentions de Vladimir Poutine en raison de ce que vous appelez « la perte de l’intelligence du monde », et d’un « mauvais réalisme » de notre diplomatie…

Je le dis aussi bien des Européens que des Américains, et ce ne sont pas tous les pays européens. Les pays baltes, la Pologne, la République tchèque avaient compris. Emmanuel Macron a reconnu dans son discours du 31 mai 2023 à Bratislava qu’on aurait dû les écouter. Mais globalement, nos dirigeants et leurs conseillers ont commis une faute intellectuelle dans l’analyse de la politique internationale, en ne percevant pas la signification profonde de la violation par Poutine du droit international et des crimes de guerre massifs qu’il a ordonnés depuis le début de la seconde guerre de Tchétchénie, puis en Géorgie, en Ukraine en 2014 et en Syrie, qui a été un point de bascule. Quand un État commet autant de crimes, cela signifie quelque chose. Le crime était le message et nous n’avons pas voulu l’entendre. Le fait que des dirigeants aient pu s’asseoir à la même table que Poutine, lui sourire, lui donner l’accolade et le tutoyer me paraît inconcevable. Ils ne comprenaient pas qu’ils se trouvaient devant l’un des pires criminels de l’histoire de l’humanité, au même titre qu’Abou Bakr al–Baghdadi, Ben Laden, Omar el-Béchir au Soudan, ou même un criminel de droit commun comme le mafieux Toto Riina. Quand le réel est vu à travers un pseudo-réalisme, pour parler comme Raymond Aron, l’oubli du crime annonce la faute stratégique. L’échelle des crimes commis est indicatrice d’une menace d’une ampleur inédite. Or, ces dirigeants ont fait de la Russie un régime normal, juste un peu plus « autoritaire », et non pas un régime hors norme par sa volonté de destruction radicale et sa nature totalitaire. Ils ont fait de Poutine une sorte de Bismarck alors qu’ils auraient dû y voir Hitler.

Deuxièmement, en ignorant la volonté du président russe de remettre radicalement en cause l’ordre international, les dirigeants occidentaux ont tenté coûte que coûte d’obtenir une paix illusoire sans voir que cela les affaiblissait et préparait une guerre encore plus terrible et plus compliquée à contrer. N’ayant pas perçu la réalité du régime, ils n’ont pas compris que la notion de négociation, d’accord de paix, de compromis perdait son sens. On l’a vu avec le « reset » lancé en 2009 par Barack Obama et Hillary Clinton, secrétaire d’État à l’époque, et avec l’idée fumeuse d’architecture de sécurité et de confiance – l’usage de ce dernier mot synthétise la faute de perception. Emmanuel Macron, victime lors de la campagne présidentielle de 2017 des Macron Leaks, ce qu’il a rappelé à Poutine lorsqu’il l’a reçu à Versailles, a fait preuve jusqu’à récemment d’une tolérance incroyable envers les attaques de la Russie sur le territoire français, sans beaucoup d’attention à l’égard des personnes ciblées par les attaques russes. Comme s’il fallait à tout prix, selon un mot entendu à l’époque, ne pas « endommager la relation franco-russe ». Nous payons ces fautes au prix fort et, aujourd’hui encore, nous ne sommes que moyennement sérieux.

Si Poutine avait été rationnel en valeur, il aurait poursuivi la politique de coopération avec l’Europe, les États-Unis et les institutions internationales

Les dirigeants occidentaux pensent que les régimes dictatoriaux réfléchissent comme nous selon leurs intérêts, avec une rationalité commune. Or, vous expliquez dans votre livre que c’est faux…

C’est un point important, qui suppose de revoir la distinction entre rationalité en valeur et rationalité instrumentale introduite par Max Weber. La rationalité instrumentale de Vladimir Poutine vise avant tout à atteindre ses objectifs. Il saisit avec beaucoup d’intelligence toutes les opportunités et sait profiter de nos faiblesses. Mais cette rationalité instrumentale est orientée vers un but qui n’est pas rationnel en soi. L’intérêt dont il se réclame est purement idéologique – car il y a bien une idéologie poutinienne même s’il n’existe pas de Manifeste du Parti communiste, de Petit Livre rouge ou de Mein Kampf qui l’explicite. Si Poutine avait été rationnel en valeur, il aurait poursuivi la politique de coopération avec l’Europe, les États-Unis et les institutions internationales. L’Otan comme l’UE avaient tendu la main : rappelons-nous l’Acte fondateur en 1997 entre l’Otan et Boris Eltsine, ou la « Russia First policy » de l’UE. Entre 2000 et 2014, on a privilégié la Russie par rapport aux autres pays en matière de coopération. Même l’agression militaire russe contre la Géorgie en 2008 n’a pas interrompu cette coopération. Moscou a pu bénéficier de prêts du FMI et de la Banque mondiale et d’aides de la Banque européenne de reconstruction et de développement (Berd). Si Poutine avait réellement voulu faire le bonheur de son peuple et développer son économie, il aurait saisi ces opportunités, d’autant qu’il bénéficiait à l’époque d’importants revenus dus au cours élevé des matières premières, notamment le pétrole et le gaz. Or, plutôt que d’investir dans l’éducation, la recherche, les infrastructures, la santé, etc., il a préféré consacrer plus de 7 % du PIB au secteur de la défense malgré une économie qui se situe au niveau de celle de l’Espagne. Il a également affecté plus de 3 milliards de dollars par an au développement d’un réseau de propagande pour diffuser sa vision idéologique et légitimer sa politique d’agression hors de Russie, y compris par des actions ciblées de corruption.

Le rôle joué par l’idéologie dans la politique de Poutine vous semble-t-il sous-estimé ?

Beaucoup d’analystes de politique étrangère n’y prêtent pas plus d’attention qu’aux crimes et aux violations du droit international. Pourtant, comme le remarquait Raymond Aron à propos de l’URSS, sans l’idéologie communiste, la politique russe aurait été complètement différente. Faute d’intelligence ou de lectures, ils n’ont pas voulu comprendre les racines idéologiques du poutinisme, mixture assez indigeste d’eurasianisme, de slavophilie, de nationalisme, d’antisémitisme, de paganisme et de culte de la mort. On raisonne encore comme si les intérêts de la Russie s’inscrivaient dans une continuité historique selon laquelle, si les tsars étaient restés à la tête du pays, ils auraient agi de la même manière. Il y a là la persistance d’une forme de romantisme un peu mièvre, comme une image chromo. Considérer ces mythologies d’une grande Russie, comme d’une Perse millénaire ou d’une Chine éternelle, est non seulement une façon d’essentialiser les pays et de fabriquer la légende d’une prétendue âme des peuples, mais revient aussi à dénier à chaque régime une spécificité. Surtout, cela sert les régimes dictatoriaux car cela noie leurs crimes sous un magma historique.

Cette idéologie russe bénéficie également du relais d’acteurs occidentaux influencés par le Kremlin ?

Concrètement, la corruption intellectuelle d’une grande partie des élites de la classe politique, sans parler des milieux entrepreneuriaux, et d’une partie des milieux universitaires a été massive dans de nombreux pays européens, notamment en France. Cette corruption intellectuelle s’accompagne bien sûr de cadeaux matériels, par exemple lorsque des hommes politiques sont rémunérés pour leurs activités de consultant ou de lobbying. Mener un travail de consultant pour la Russie, la Chine, la Turquie, l’Azerbaïdjan ou le Qatar n’est pas nécessairement illégal au regard du droit français. Certes, la rémunération ne viendra pas directement du Kremlin, mais par le biais d’une société russe – aucune grande entreprise n’est vraiment indépendante du pouvoir politique – ou, plus indirectement, par une entité d’un pays tiers par le détour d’une multitude d’intermédiaires. Or, si vous êtes un ancien ministre, un ancien président, un ancien parlementaire ou un ancien haut fonctionnaire civil ou militaire, cela me paraît poser un problème. Je plaide depuis longtemps pour que la loi l’interdise. Je l’avais préconisé lors de mon audition par la commission de l’Assemblée nationale sur les ingérences étrangères. On devrait au moins encadrer ces pratiques en exigeant une totale transparence, car des individus continuent aujourd’hui à diffuser ouvertement la propagande prorusse en France, profitant de l’absence d’un tel cadre juridique. Cette impunité est intolérable en temps de guerre.

Poutine se pose également en défenseur des valeurs conservatrices comme la famille, la patrie, etc., face à ce qu’il nomme la décadence de l’Occident. Cela peut-il trouver un écho auprès d’un public occidental en mal de repères, qui attendrait l’homme ou la femme providentiel qui réglera tous leurs problèmes ?

Des électeurs proches de l’extrême droite ou de la droite conservatrice peuvent être sensibles à un tel discours qui s’oppose à l’idéologie woke ou au mouvement LGBT. En réalité, ce courant s’inscrit dans l’héritage des traditionalistes français du XVIIIe ou du XIXe siècle, comme Joseph de Maistre ou Bonald, mais aussi dans le régime de Vichy. Or, en Russie, ce n’est qu’un discours. Poutine a été furieux lorsqu’ont éclaté le scandale des orgies sexuelles et l’étalement du luxe des élites au pouvoir qui en disaient long sur le comportement des oligarques et des mafieux entourant le président russe. Poutine lui-même n’est pas le parangon de la défense de la famille propre au conservatisme classique.

Aujourd’hui, la Syrie est devenue un narco-État

Dans votre livre, vous considérez que la guerre en Syrie, qui a fait 1 million de victimes, a été un « point de rupture » dans les relations internationales. Pourquoi?

D’abord parce que le refus d’intervenir du président Obama en 2013, après l’attaque chimique sur la Ghouta, a laissé les mains libres à Poutine. Il a vu que ses supposées lignes rouges étaient un tigre de papier. Même si nul ne peut en avoir la certitude absolue, je pense que, s’il n’y avait pas eu 2013, il n’y aurait pas eu 2014, autrement dit Poutine n’aurait pas osé attaquer l’Ukraine. La réaction des Occidentaux, notamment des Américains, mis à part François Hollande, devant ces crimes massifs a été l’indifférence. Leur poursuite en 2015 et 2016, avec la culmination dans l’horreur en direct qu’ont été le siège puis la prise d’Alep, a été permise par le refus de toute intervention alors même que des généraux, notamment américains, plaidaient en faveur d’une zone de non-survol. Nous avons laissé massacrer une population sous nos yeux, sans réagir. Je me souviens d’Emmanuel Macron disant qu’Assad était l’ennemi du peuple syrien, non celui de la France. Or, quand quelqu’un commet des crimes contre l’humanité, il devient l’ennemi de toutes les nations, en particulier de tous les États parties au statut de Rome de la Cour pénale internationale, même s’il n’y a pas eu pour l’instant d’inculpation du leader syrien pour des raisons juridiques. La propagande suggérait qu’il valait mieux avoir Assad que Daech.

C’est le mythe de la stabilité que vous critiquez dans votre ouvrage ?

C’était le dilemme dans lequel Assad voulait enfermer les Occidentaux, en posant qu’entre lui et Daech il n’y avait rien. Or, c’est lui qui a libéré les djihadistes ayant rejoint l’État islamique et qui a emprisonné et massacré tous ses opposants modérés qu’ils soient musulmans, chrétiens, communistes, athées… Aujourd’hui, la Syrie est devenue un narco-État, premier producteur du captagon, une drogue de synthèse qui représente une menace sécuritaire pour l’ensemble de la région.

Dans votre livre, vous introduisez la notion de mal pour juger les massacres commis par Poutine, passant de Raymond Aron à Hannah Arendt. Qu’entendez-vous par là, car elle n’est pas utilisée dans l’analyse des relations internationales ?

Il est vrai que le mal a, disons, mauvaise presse, parce que cette notion est employée à tort et à travers, notamment par les dirigeants américains, qui ont parlé d’ « empire du mal » et d’« axe du mal », désignant indistinctement des États sans nécessairement déterminer la raison profonde pour laquelle la notion était appliquée. D’une part, le mal est lié à la violation massive, continue et délibérée des règles de base du droit international et à la perpétuation systématique de crimes de masse. Certes, c’est une notion philosophique et morale, mais elle permet de distinguer concrètement le bien et le mal, au regard du droit international et surtout de comprendre les intentions de ces régimes caractérisés par le mal absolu. Ils visent à détruire l’être humain en tant que telle, dans ce qu’il a d’unique. Il y a un moment où on ne peut plus relativiser. Toute guerre est certes horrible, mais certaines le sont plus que d’autres en raison de la destruction absolue qui en est le cœur et le principe. Celle menée par Hitler avait mis en son centre la Shoah. Poutine a martelé sa volonté de détruire complètement la nation ukrainienne. Assad, aidé par Poutine et l’Iran, a voulu détruire le peuple syrien avec sa politique de torture massive et d’extermination radicale de ses opposants. Or, nos politiques et stratèges éprouvent des difficultés à comprendre ce qui est radical et finalement nihiliste. Ils préfèrent enfermer le mal absolu dans le relatif – d’où la tentation de faire de la guerre russe contre l’Ukraine une guerre comme une autre, comme si elle était d’abord classique et territoriale.

D’où votre justification de refuser toute négociation avec Moscou. La Russie doit perdre cette guerre ?

Oui, sinon elle continuera à exercer son emprise, non seulement sur l’Ukraine, mais aussi sur la Géorgie, la Biélorussie, la Syrie, certains États d’Afrique, etc. Que signifierait l’ouverture de négociations ? D’abord une trahison de la parole des dirigeants occidentaux, Macron compris, qui ont assuré que l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine n’étaient pas négociables. Négocier signifierait, in fine, admettre la remise en question des frontières par la force. Ce serait un précédent qui encouragerait la Chine à envahir Taïwan. Comment alors obtenir que les criminels de guerre soient jugés et les dommages de guerre payés, comme l’ont exigé nos dirigeants ? En revanche, avec une capitulation, les Occidentaux seront en position de force pour imposer les termes et le contenu d’un accord, comme ce fut le cas avec l’Allemagne et le Japon après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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Nicolas Tenzer « Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée
stratégique », éd. L’Observatoire, 602 pages, 28 euros.

Danger plus important pour les villes face au changement climatique

Danger plus important pour les villes face au changement climatique

La COP 28 a montré que le monde ne prend pas toute la mesure de l’impact futur du changement climatique, notamment sur les villes. À noter par exemple que les différences de température peuvent varier jusqu’à 5° entre la ville ( (Effet radiateur) et son environnement rural immédiat.

Par Yves Bamberger, Christian Deutsch, Laurent Gouzenes, Pierre Haren, Laurent Philonenko dans » La Tribune »(*)

Les villes concentrent progressivement une majorité croissante de la population mondiale, tandis que leur complexité et leur dépendance vis-à-vis de leur environnement les rendent plus particulièrement sensibles aux perturbations engendrées par le changement climatique. Notamment, la résilience face aux événements extrêmes exige une planification à plusieurs dizaines d’années de solutions d’ensemble.

L’impact sur les villes encore plus puissant que sur les campagnes

Quelle que soit la hausse des températures moyennes en 2100, elle engendrera la fonte des glaciers, une hausse du niveau de la mer et des perturbations climatiques nouvelles. Bien pire, la violence des phénomènes extrêmes, comme les très fortes canicules, les sécheresses sévères, les rivières atmosphériques et les inondations, est déjà observable et leur fréquence augmente.

Ces phénomènes impactent directement les écosystèmes naturels et les campagnes agricoles. Mais les villes qui concentrent 80% de la population des pays développés et largement plus de 50% dans les autres pays seront les plus touchées, directement et indirectement.

Quelques exemples
La ville de New York nous donne un exemple du danger. New York a subi en octobre 2012 une tempête extrême (Sandy), causant la mort de 43 personnes, et plus de 19 milliards de dollars de dégâts en seulement 3 jours. La hausse du niveau de la mer (4 m) fut bien au-delà des quelques centimètres attendus pour 2100, et la montée des eaux qui a suivi a inondé les réseaux souterrains (métro, électricité, etc.) et rendus inopérants les égouts et trop-pleins. Neuf ans plus tard, en 2021, les précipitations de l’ouragan Ida y firent 44 morts en paralysant la ville (transports, électricité, eaux, etc.). Un plan de protection de la ville de plus de 50 milliards de $ est toujours en cours de discussion.

Récemment, Acapulco a été quasi détruite en trois heures par l’ouragan Otis et ses vents atteignant 315km/h. Sa reconstruction prendra des années et coûtera plus de 16 milliards de dollars.

En Inde, la perturbation du régime des moussons engendre des séries de vagues de chaleur qui perturbent d’une part les récoltes, mais aussi rend les villes invivables (17.000 morts en 2023) par le niveau très élevé des températures de jour et de nuit. La climatisation ne fait que renforcer la pollution et le manque d’eau, du fait de la génération d’électricité par des centrales au charbon.

Bien d’autres villes comme Jakarta, Lagos, New Orleans, Haïti, Lagos, Oulan-Bator, Marrakech, sont toutes à des degrés divers impactées par la conjonction de phénomènes naturels et humains et voient dès aujourd’hui leur existence même fragilisée.

La France n’est pas épargnée. En 2023, les records de chaleur ont été battus partout, notamment à Carcassonne où la température a atteint 43°C à l’ombre. Les plans ‘canicule’ ont permis de sauver de nombreuses vies, alors qu’en 2003 plus de 15.000 décès ont été imputés aux chaleurs excessives. A l’opposé, des inondations répétées dans le Nord de la France ont récemment conduit les habitants de certaines agglomérations à les déserter.

Les villes : des systèmes hyperorganisés, mais vulnérables

La ville est l’innovation sociale la plus marquante du XXe siècle : le nombre de citadins est passé de moins de 1 milliard en 1950 à plus de 4 milliards aujourd’hui, et devrait atteindre 80% de la population en 2100. L’expansion des villes tient à leur capacité de créer une richesse toujours plus importante, en démultipliant l’efficacité des individus et de leurs échanges, mais aussi au mode de vie qu’elles soutiennent.

Leur fonctionnement repose sur plusieurs piliers vitaux :

L’interaction avec le territoire élargi, pour les échanges de nourriture et d’eau et l’évacuation des déchets non transformables localement
La disponibilité de l’énergie et, de plus en plus, de l’électricité, produite pour l’essentiel en dehors
Les transports des biens et des personnes
La sécurité, qui garantit la confiance et le commerce paisible des habitants
L’activité commerciale et industrielle
La ville est ainsi un système dynamique à la recherche permanente d’équilibre entre les innombrables flux de personnes, de matières et d’informations, afin d’assurer en permanence l’approvisionnement et le bien-être des habitants.

Les logiques d’optimisation budgétaire conduisent à la mutualisation des ressources au détriment de l’autonomie et de la résilience, par exemple pour les réseaux de télécommunications et réseaux électriques.

Nous tenons tous pour acquis l’ensemble des conditions et systèmes qui permettent la vie urbaine alors que son fonctionnement est un exploit quotidien des organisations privées et publiques.

Malgré leur succès, les villes n’ont jamais été aussi fragiles et dépendantes de conditions qui doivent persister pour que la conjoncture leur reste favorable. La montée des contraintes globales évoquées plus haut induit des déséquilibres qui se renforcent mutuellement et en cascade.

Par exemple un déséquilibre, même limité de quelques heures, sur l’un des systèmes, peut avoir des conséquences sur un ou plusieurs autres et créer une boucle d’amplification très sensible à la durée de la perturbation: une panne ou une grève des transports publics de métro a un effet direct immédiat sur le trafic automobile; une pluie majeure impacte le système d’égouts et de retraitement, qui se propage en amont (débordements) et en aval (pollution) ; une coupure d’électricité engendre perte de communications, pannes d’ascenseurs, de réfrigérateurs, etc.

Le retour à l’équilibre initial peut s’avérer laborieux en raison de la complexité des interactions, des conséquences imprévues, et de la disparité des systèmes de pilotage. Quand le retour à la normale est impossible, il s’agit alors de s’adapter, de parvenir à des équilibres nouveaux, acceptables en termes de qualité de vie, d’économie et de durabilité.

Or les évènements extrêmes dus au changement climatique et au dépassement probable des points de bascule créent un risque croissant d’instabilité voire d’effondrement des systèmes vitaux assurant le fonctionnement des villes.

Un défi immense
La probabilité croissante de ces évènements et surtout leurs possibles cascades d’interactions doivent nous interpeller : le défi de la résilience des villes doit être relevé dans sa globalité systémique.

La mise en place des solutions d’adaptation nécessaires va certainement demander de mobiliser de très importants moyens humains, technologiques et financiers. Il faudra gérer plusieurs échelles, spatiales, temporelles, organisationnelles et financières simultanément. En outre, il faudra coordonner les efforts publics et privés, et surmonter les silos décisionnels et les cycles électifs habituels pour construire des politiques stables.

Le défi est immense, d’autant plus que l’échelle de temps se raccourcit. Le long terme n’est plus 2050, mais 2035.

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(*) Signataires :
Pierre Haren, PDG de Causality Link et membre de l’Académie des Technologies.
Laurent Gouzenes, Docteur Ingénieur, expert en Gestion des Connaissances.
Laurent Philonenko, PDG Servion Global Solutions, et Conseiller du Commerce extérieur de la France.
Yves Bamberger, Vice-Président et membre fondateur de l’Académie des Technologies.
Christian Deutsch, Président de l’association Citoyennes, Citoyens Paris14.

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