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Signe de la baisse du pouvoir d’achat, les ventes d’Amazon baissent

Signe de la baisse du pouvoir d’achat, les ventes d’Amazon baissent

Signe de la baisse de du pouvoir d’achat au plan mondial, Amazone constate une baisse des dépenses des consommateurs.

Amazon.com a prévenu jeudi que son bénéfice d’exploitation risquait de continuer à baisser au cours du trimestre en cours, les licenciements massifs n’ayant pas suffi à compenser la baisse des dépenses des consommateurs et des clients de ses services cloud.

Si les revenus d’Amazon pendant la période des fêtes de fin d’année ont dépassé les attentes de Wall Street, la croissance des ventes des très lucratifs services de cloud computing ont ralenti au cours du quatrième trimestre.

Amazon prévoit de réaliser un bénéfice de 0 à 4 milliards de dollars de bénéfice d’exploitation au quatrième trimestre, contre 3,7 milliards de dollars sur la même période il y a un an et 4,04 milliards de dollars attendus par les analystes, selon le cabinet de recherche FactSet.

Les actions du géant du commerce en ligne ont chuté de 5 % dans les échanges après-Bourse, effaçant leur gain de 7 % avant la clôture de Wall Street jeudi.
Face à une inflation élevée et aux incertitudes économiques en 2023, le PDG d’Amazon, Andy Jassy, s’emploie à réduire les coûts et a annoncé le mois dernier plus de 18 000 licenciements dans différents services.

Soldes: le « match truqué d’Amazon » qui lance les soldes avant les dates

  • Soldes: le « match truqué d’Amazon » qui lance les soldes avant les dates

 

  • Des commerçants s’insurgent contre le faite qu’Amazon bien avant les dates des soldes soient autorisés à lancer une campagne de réduction des prix. La campagne promotionnelle d’Amazon se déroulera à partir de la troisième semaine de juillet. «
  • En captant un maximum de clientèle et de pouvoir d’achat avant que les consommateurs ne soient autorisés à profiter des soldes chez leurs commerçants, Amazon brise ce moment attendu par les commerces physiques pour écouler leurs stocks accumulés durant le confinement et refaire leur trésorerie», indique le texte.
  • «La puissance financière d’Amazon lui permet désormais de transgresser les règles établies et les équilibres économiques à son seul avantage» indique le texte qui qualifie l’avancée des dates promotionnelles d’Amazon de «déclaration de guerre économique» à laquelle le gouvernement «doit mettre fin sans délai».
  • Jugeant «urgent» de «rétablir en France une équité de traitement entre toutes les formes de commerce», la tribune pointe notamment «l’assujettissement des entrepôts e-commerce à l’autorisation d’exploitation commerciale qui sera défendue la semaine prochaine au Sénat dans le cadre du projet de loi climat».

Football : la mainmise d’Amazon c’est une nouvelle mort pour Canal+

Football : la mainmise d’Amazon c’est une nouvelle mort pour Canal+

 

Canal+ très mécontent de ses relations avec la ligue française de football se retire, reste seulement en compétition Amazon qui a les plus grandes chances d’emporter le marché de diffusion des matchs français. Une très mauvaise opération pour Canal+ qui avait réussi son redressement après un premier abandon du football. Cette fois le coût pourrait encore être rude. En effet si Canal+ attire pour sa production et sa diffusion cinématographique, le football reste la première motivation est de loin des abonnés. Des abonnés qui ne seront pas prêts à payer d’une part un abonnement relativement cher à Canal+ et un autre à Amazon. Le bilan sera aussi négatif pour la ligne française de football car Amazon offre seulement 250 millions d’euros contre les 800 millions payés  (ou presque  !) avant.

 

Les deux autres victimes seront les clubs de foot qui verront leurs recettes notoirement diminuer. Enfin on permet la mainmise Amazon sur le sport le plus suivi et on offre un boulevard au géant numérique pour distribuer en même temps les produits à bas coût. Un autre mauvais coup pour les producteurs notamment français

Des salariés d’Amazon contre le syndicat, pourquoi ?

Des salariés d’Amazon contre le syndicat, pourquoi ? 

Les employés d’Amazon en Alabama qui se sont prononcés contre la syndicalisation justifient leurs choix par leurs grandes inquiétudes concernant la sécurité de l’emploi et la conviction que leurs salaires et leurs avantages sociaux ne seraient pas améliorés de manière significative avec le soutien d’un syndicat. ( Un article du Wall Street Journal)

La victoire retentissante du géant du e-commerce, deuxième employeur privé du pays, fait suite au succès de l’opération menée au niveau local qui a mis en avant les atouts de l’entreprise tout en contestant l’intérêt à se doter d’un syndicat. A l’échelle nationale, Amazon a multiplié les déclarations pour répondre aux critiques concernant les conditions de travail au sein de l’entreprise, comme en témoignent les échanges entre l’un de ses cadres dirigeants et des membres du Congrès sur Twitter.

Les analystes estiment que l’échec de la tentative de syndicalisation renforcera Amazon, qui vient de connaître, dans le contexte porteur de la pandémie, une année de croissance et de succès spectaculaires. En 2020, son chiffre d’affaires a progressé de 38 % pour atteindre 386 milliards de dollars, et ses bénéfices ont presque doublé, alors que 500 000 personnes ont rejoint ses effectifs au niveau mondial.

Les travailleurs expliquent qu’ils se méfiaient du coût des cotisations syndicales et qu’ils n’étaient pas convaincus de la capacité du syndicat à faire augmenter sensiblement leur salaire ou à améliorer leurs avantages sociaux. En fin de compte, moins de 16 % de l’effectif total du site a voté en faveur de l’adhésion au Retail, Wholesale and Department Store Union

Certains employés affirment qu’Amazon a contribué à orienter leur vote contre la possibilité de se syndiquer. D’autres assurent qu’ils n’ont pas eux besoin d’être influencés par l’entreprise et qu’ils étaient dès le départ opposés à la syndicalisation.

Le géant de Seattle a insisté sur son salaire minimum de 15 dollars de l’heure, soit le double du salaire minimum en vigueur dans l’Etat — 7,25 dollars de l’heure —, qui est également le plancher au niveau fédéral. L’entreprise a également rappelé ses avantages en matière de couverture médicale et de retraite.

Les travailleurs expliquent qu’ils se méfiaient du coût des cotisations syndicales et qu’ils n’étaient pas convaincus de la capacité du syndicat à faire augmenter sensiblement leur salaire ou à améliorer leurs avantages sociaux. En fin de compte, moins de 16 % de l’effectif total du site a voté en faveur de l’adhésion au Retail, Wholesale and Department Store Union (RWDSU).

« Je travaille dur pour gagner mon argent et je ne veux pas que la moindre part aille à un syndicat dont on ne sait pas s’il pourrait nous obtenir un meilleur salaire ou des pauses plus longues », explique Melissa Charlton Myers, une employée de 41 ans de l’usine de Bessemer, en Alabama, qui a participé au scrutin. « Le jeu n’en vaut pas la chandelle ».

Lors des réunions au sein de l’entreprise, qualifiées par certains employés d’obligatoires, Amazon a présenté des informations sur des accords que la RWDSU avait négociés au nom des employés dans d’autres secteurs. Les conventions collectives que le géant du e-commerce a montrées aux employés ne semblaient pas indiquer de différence substantielle avec le régime en vigueur dans l’entreprise, raconte Cori Jennings, 40 ans, qui a voté contre la création du syndicat.

De son côté, ce dernier a avancé des données du Bureau américain des statistiques du travail qui révèlent que les employés syndiqués gagnent en moyenne plus que les non-syndiqués.

Lors d’une conférence de presse organisée par Amazon vendredi, certains employés qui se sont prononcés contre la syndicalisation ont déclaré qu’ils souhaitaient toujours assister à des évolutions sur le lieu de travail, comme une formation plus poussée des managers. Cependant, d’autres ont précisé qu’ils pensaient pouvoir résoudre les problèmes avec l’entreprise sans intervention d’une tierce partie.

La crainte des répercussions possibles de la formation d’un syndicat, notamment la possibilité qu’Amazon ferme le site, a également joué un rôle dans le résultat, selon certains employés. D’autres craignaient que la société n’annule son projet, annoncé l’année dernière, d’ouvrir deux autres entrepôts aux alentours.

Amazon n’a pas souhaité faire de commentaires.

Les employés pro-syndicat ont déclaré qu’ils voulaient avoir davantage leur mot à dire au sujet des temps de pause, de la manière dont ils sont évalués par l’entreprise et du rythme auquel ils sont censés trier et déplacer les colis. Le syndicat devrait d’ailleurs faire appel des résultats.

Iwan Barankay, économiste du travail à l’Université de Pennsylvanie, estime que si les tentatives de syndicalisation peuvent, au départ, être plébiscitées par les employés, les arguments avancés par les entreprises peuvent, au fil du temps, avoir raison de leur volonté, surtout s’ils sentent que cela fait peser un risque sur leur gagne-pain.

« L’emplacement du site a été un facteur important », poursuit M. Barankay. L’Alabama compte de nombreux habitants ayant de faibles revenus, « qui n’ont pas beaucoup d’autres opportunités de travail. Ces personnes ont vraiment pu ressentir les difficultés de la vie en période de pandémie. »

La défaite des pro-syndicats ôte une épine du pied à Amazon, mais d’autres menaces se profilent à l’horizon.

En fin d’année dernière, un comité du Congrès a affirmé qu’Amazon avait acquis un « pouvoir monopolistique » au détriment des vendeurs tiers présents sur sa plateforme, qu’il avait fait pression sur ses revendeurs et qu’il avait utilisé de manière abusive leurs données pour concurrencer ses rivaux. Amazon avait déclaré à l’époque que « les grandes entreprises ne sont pas par définition en position dominante » et que « l’hypothèse selon laquelle le succès ne peut que résulter d’un comportement anticoncurrentiel est tout simplement fausse. »

Le Congrès envisage actuellement de faire les modifications les plus importantes jamais apportées à la législation antitrust depuis des décennies, notamment en proposant des mesures qui permettraient aux pouvoirs publics de contester plus facilement les comportements anticoncurrentiels ou d’obliger les géants de la technologie à scinder leurs activités.

En parallèle, des groupements d’entreprises ont annoncé la semaine dernière la formation d’une alliance au niveau national pour mener une campagne en faveur de lois antitrust plus strictes. Cette initiative vient s’ajouter aux enquêtes et aux procès intentés par les Etats et les autorités fédérales contre Amazon au sujet de son poids et des conditions de travail à l’intérieur de la société. Le géant de Seattle a déclaré que son modèle économique profite à la fois aux consommateurs et aux millions de marchands indépendants qui vendent sur son site.

Par ailleurs, Amazon n’a pas fini d’affronter des batailles syndicales. Alors que les bulletins de vote étaient dépouillés pour l’élection de Bessemer, quelques employés ont manifesté sur un site de l’entreprise à Chicago pour protester contre les conditions de travail. Et en Europe, des employés se sont récemment mis en grève pour des raisons similaires. L’année dernière, le National Labor Relations Board a estimé que l’entreprise s’était, à de multiples reprises, rendue coupable de représailles à l’encontre d’employés qui s’étaient exprimés sur divers sujets. Amazon a affirmé que les mesures disciplinaires prises à l’égard d’employés étaient dues à des violations des règles en vigueur sur le lieu du travail. Quant aux manifestations à Chicago, il a indiqué qu’elles n’avaient pas perturbé ses activités.

« Je dis souvent que nous sommes le Bernie Sanders des employeurs, mais ce n’est pas tout à fait exact, car nous proposons réellement un lieu de travail progressiste »

Néanmoins, la victoire d’Amazon lors du scrutin en Alabama donne à l’entreprise une certaine souplesse dans la gestion de son entrepôt, observe Sucharita Kodali, analyste du commerce électronique chez Forrester Research. « Ils veulent être en mesure d’apporter des changements rapidement et comme ils l’entendent » sans provoquer de perturbations, ajoute-t-elle.

Alors que le vote se terminait à Bessemer, Amazon et ses dirigeants se sont exprimés avec plus de force. Dave Clark, directeur général de la branche Worldwide Consumer, a publié des tweets visant le sénateur indépendant du Vermont, Bernie Sanders, un détracteur régulier d’Amazon qui soutenait la syndicalisation à Bessemer et avait qualifié le PDG Jeff Bezos de personnage cupide.

« Je dis souvent que nous sommes le Bernie Sanders des employeurs, mais ce n’est pas tout à fait exact, car nous proposons réellement un lieu de travail progressiste », a tweeté M. Clark le 24 mars, en faisant référence au fait que le salaire minimum de 15 dollars pratiqué chez Amazon était supérieur au salaire horaire de 11,75 dollars en vigueur dans le Vermont. Le président Biden et des célébrités telles que l’acteur Danny Glover s’étaient joints à M. Sanders pour soutenir les employés d’Amazon en Alabama.

« Tout ce que je veux savoir, c’est pourquoi l’homme le plus riche du monde, Jeff Bezos, dépense des millions pour essayer d’empêcher les travailleurs de se syndiquer », a répondu M. Sanders le jour même sur Twitter.

Le compte d’actualités d’Amazon sur Twitter a également publié des messages défendant l’entreprise. Mais certains d’entre eux se sont retournés contre elle. Le géant du e-commerce a ainsi dû présenter ses excuses après la publication, le 24 mars, d’un tweet sur ce compte qui remettait en cause de manière erronée les récits de certains employés expliquant être parfois obligés d’uriner dans des bouteilles en raison du rythme soutenu de livraison des colis imposé par Amazon.

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Grégoire Arnould

L’automatisation : le grand enjeu d’Amazon

L’automatisation : le grand enjeu d’Amazon

Un article du Wall Street Journal aborde la problématique de l’automatisation pour une entreprise comme Amazon grande utilisatrice de main-d’œuvre.

 

Amazon a bien plus d’employés que ses concurrents, que ce soit Microsoft, Google ou Apple, et nombre d’entre eux sont des travailleurs manuels peu qualifiés, et non des ingénieurs logiciels. L’entreprise est également partenaire avec environ 2,4 millions de vendeurs tiers sur sa marketplace, qui génèrent la majorité des ventes sur sa plateforme de e-commerce. Mais le nouveau directeur général, M. Jassy — un fidèle adjoint et un disciple dévoué du fondateur Jeff Bezos — dispose d’un outil puissant pour manager un tel bataillon d’employés et de partenaires : une infrastructure logicielle en cloud tout aussi étendue qu’il chapeaute depuis sa création.

Si Andy Jassy parvient à faire en sorte que les algorithmes s’occupent des salariés et des partenaires de manière aussi humaine qu’il manage apparemment les individus avec lesquelles il travaille personnellement, cela pourrait constituer son principal legs en tant que directeur général

La manière dont Amazon utilise des logiciels pour tout gérer ne ressemble à aucune autre entreprise ou presque, à l’exception peut-être des géants de la « gig-economy » (économie à la tâche) que sont Uber, Lyft, DoorDash et Instacart. Qu’ils conduisent une camionnette de livraison, qu’ils prélèvent des articles sur des étagères ou qu’ils essaient de faire le suivi de leurs stocks de produits pour éviter d’être déréférencés, les employés, les sous-traitants et les vendeurs tiers d’Amazon sont contrôlés, évalués, récompensés — et font même l’objet de signalements en vue être sanctionnés ou coachés — par des logiciels.

Bien que M. Jassy soit souvent décrit par ceux qui ont travaillé pour lui comme quelqu’un ressemblant beaucoup à Jeff Bezos — mais peut-être en plus doux et chaleureux —, on peut affirmer qu’il existe actuellement un fort contraste entre la façon dont il se comporte dans ses relations quotidiennes et celle dont les algorithmes et l’intelligence artificielle d’Amazon traitent les millions d’employés de terrain et de marchands sur sa marketplace. Si M. Jassy parvient à faire en sorte que les algorithmes s’occupent des salariés et des partenaires de manière aussi humaine qu’il manage apparemment les individus avec lesquelles il travaille personnellement, cela pourrait constituer son principal legs en tant que directeur général.

Ayant fondé Amazon Web Services à partir d’une petite start-up qu’il a dirigée au sein d’Amazon, au début des années 2000, pour en faire le mastodonte du secteur du cloud (qui génère la moitié des bénéfices d’Amazon), M. Jassy a une parfaite compréhension non seulement des arcanes Internet des innombrables entreprises de la tech, de Netflix à Slack, qu’AWS accompagne, mais aussi comment cette unité est connectée à la myriade d’activités exploitées par Amazon lui-même. Aujourd’hui âgé de 53 ans, M. Jassy a rejoint Amazon en 1997, juste après avoir obtenu son diplôme de la Harvard Business School.

L’expérience acquise par M. Jassy dans le domaine du cloud ne l’a peut-être pas préparé à prendre la tête d’un concurrent comme Walmart, dont le modèle est toujours basé sur les magasins physiques. Mais, avec ses vingt-quatre ans passés chez Amazon, il dispose de tous les atouts pour diriger les activités de l’entreprise, que ce soit le e-commerce ou le reste de son empire tentaculaire. (Le cloud computing est une technologie informatique à distance accessible par Internet, centrale dans un nombre incalculable de domaines, de la révolution mobile aux dizaines de services que nous considérons comme allant de soi, comme par exemple le streaming ou l’IA).

L’empire Amazon est aujourd’hui confronté à des défis — technologiques, opérationnels et réglementaires — aussi importants que ceux auxquels il a dû faire face par le passé.

Andy Jassy pourra-t-il trouver un équilibre entre le statut d’Amazon, un des plus grands employeurs américains, et la volonté de la société d’automatiser autant de tâches que possible ?

Primo, une question concerne l’essence même de la société qu’Amazon souhaite être. Ses dirigeants insistent sur leur volonté de préserver la santé de leurs employés et de leur donner des opportunités de carrière et de formation. Mais la façon dont Amazon manage à la fois ses salariés et les vendeurs tiers via des algorithmes est souvent en contradiction avec ces aspirations. Si M. Jassy décidait d’apporter des changements, Amazon parviendra-t-il à concevoir ses logiciels et ses systèmes de manière à ce qu’ils répondent mieux aux besoins de ceux auxquels ils servent et sur lesquels ils exercent leur pouvoir ?

Secundo, l’infrastructure en cloud qu’Amazon utilise pour gérer et conclure des transactions avec ses millions de clients héberge également des systèmes qui, selon de nombreux témoignages, poussent ses employés à travailler encore plus dur, et laissent souvent ses vendeurs tiers dans le flou sur la meilleure manière de naviguer sur sa marketplace — ce qui alimente les plaintes et les enquêtes sur ses pratiques en matière de conditions de conditions de travail et de concurrence. Amazon va-t-il concevoir ses systèmes de manière à améliorer la qualité de vie de ses employés et à promouvoir des relations meilleures et plus transparentes avec ses marchands ?

Tertio, M. Jassy pourra-t-il trouver un équilibre entre le statut d’Amazon, un des plus grands employeurs américains, et la volonté de la société d’automatiser autant de tâches que possible ? Enfin, dans quelle mesure pourra-t-il atteindre ses objectifs alors les enquêtes antitrust et les appels au démantèlement de l’entreprise se multiplient ?

Le départ de M. Bezos de son poste de directeur général donne à l’entreprise l’occasion d’essayer de redorer son image publique, à Washington et dans le monde entier. Beaucoup de ceux qui ont travaillé avec M. Jassy expliquent que, bien qu’il ressemble à M. Bezos à certains égards, il est d’un naturel plus doux et plus réservé.

Vice-président senior de la vente au détail chez Amazon de 1997 à 2002, David Risher a travaillé en étroite collaboration avec M. Jassy. « Si l’on se fie à son passé, il va diriger tout autant avec son cœur qu’avec sa tête, assure M. Risher. Il manage toujours avec une véritable empathie, pas en faisant semblant. » Les deux hommes sont toujours en contact : M. Jassy est membre du conseil consultatif de l’association Worldreader de M. Risher, qui aide les enfants défavorisés à avoir accès aux livres numériques.

Dans les activités de e-commerce d’Amazon, à toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement, les humains intègrent rapidement des emplois qui ne nécessitent presque aucune formation. Cela a été rendu possible par la manière dont ces tâches sont régies et encadrées par les algorithmes et l’automatisation. Dans les centres logistiques les plus sophistiqués d’Amazon, par exemple, les employés collectant des articles sur les rayonnages robotisés sont surveillés par des caméras équipées d’un système d’intelligence artificielle. Un lecteur de code-barres connecté au cloud contrôle la vitesse à laquelle ils choisissent les articles, le nombre et la durée de leurs pauses et s’ils prennent les bons articles et les placent aux bons endroits. Les responsables ne doivent intervenir que si le logiciel signale un problème, par exemple si un employé prend du retard.

Un porte-parole d’Amazon rejette l’idée que, dans les entrepôts, toute personne est « gérée par un algorithme », au motif que tous les collaborateurs ont au-dessus d’eux un manager humain qui en est responsable et les coache s’ils ne répondent pas aux objectifs de rendement. « Nos travailleurs de terrain sont le cœur et l’âme d’Amazon », et reçoivent les mêmes avantages que les autres employés de l’entreprise dès leur premier jour de travail, ajoute le porte-parole. Par le passé, Amazon avait assuré que seul un faible pourcentage de ses collaborateurs étaient licenciés ou quittaient l’entreprise pour manque de performances.

L’entreprise a eu recours à de nombreuses stratégies pour entraver la syndicalisation dans ses locaux, avançant, entre autres, qu’une main-d’œuvre syndiquée réduirait la flexibilité nécessaire pour continuer à s’adapter

Les logiciels, eux, ont déjà remplacé les salariés qui s’occupaient des comptes des partenaires commerciaux. Même les grandes marques qui décident de vendre sur Amazon ont pour la plupart affaire avec les systèmes automatisés de l’entreprise. L’IA régit presque entièrement la façon dont les vendeurs sont traités sur la marketplace d’Amazon, et il n’est pas toujours facile de travailler avec elle, explique Jason Boyce, qui a été pendant dix-sept ans l’un des 200 meilleurs vendeurs sur la plateforme, et a ensuite fondé Avenue7Media, qui aide les entreprises à vendre sur la marketplace d’Amazon.

« Leur IA n’est pas toujours très subtile », estime-t-il. Il arrive que les listings de vendeurs soient réduits sans préavis ou presque : les petites entreprises doivent alors se débrouiller pour payer les salaires, ajoute-t-il.

« Amazon investit lourdement pour épauler ses vendeurs, car nous travaillons ensemble pour servir leurs clients et protéger leurs marques, déclare un porte-parole d’Amazon. Il est dans notre intérêt économique de minimiser les perturbations affectant les ventes de nos partenaires commerciaux, et nous travaillons dur pour éviter les erreurs en matière d’exécution. Nous contactons tous les vendeurs présentant peu de faibles risques ou permanents avant de les suspendre, et nous fournissons des indications claires pour qu’ils puissent faire appel de ces décisions par l’intermédiaire de notre équipe. »

Jeff Bezos, doté d’un indéniable talent de vision à long terme, semble avoir choisi le bon moment pour nommer un nouveau directeur général imperturbable qui a l’opportunité, et peut-être le tempérament, de redorer le blason d’Amazon

M. Jassy pourrait choisir d’améliorer ces systèmes, ou, au contraire, se contenter d’automatiser la plupart des rôles occupés par des employés. Et, si les régulateurs n’interviennent pas, il pourrait faire de même dans les relations avec nombre de ses partenaires et des marchands présents sur sa marketplace.

A l’heure actuelle, Amazon cherche autant d’employés que possible. Mais selon les résultats des actions destinées à renforcer la syndicalisation au sein de l’entreprise, celle-ci pourrait bientôt avoir une autre grande raison d’automatiser le plus rapidement possible des postes. L’entreprise a eu recours à de nombreuses stratégies pour entraver la syndicalisation dans ses locaux, avançant, entre autres, qu’une main-d’œuvre syndiquée réduirait la flexibilité nécessaire pour continuer à s’adapter.

Il est clair qu’Amazon veut utiliser ses infrastructures d’IA et de cloud computing pour mener à bien une automatisation encore plus poussée, comme par exemple sur la livraison autonome, à la fois par drones et véhicules sur roues. Alors qu’au niveau local, Amazon sous-traite à des milliers de franchisés le dernier kilomètre de livraison sur son propre réseau logistique, la société pourrait mettre fin aux contrats avec ces entreprises pratiquement du jour au lendemain, comme elle l’a déjà fait par le passé, sans que cela n’affecte la taille des effectifs qu’elle emploie directement.

M. Bezos, doté d’un indéniable talent de vision à long terme, semble avoir choisi le bon moment pour nommer un nouveau directeur général imperturbable qui a l’opportunité, et peut-être le tempérament, de redorer le blason d’Amazon. Outre la syndicalisation, le plus grand défi qui se profile dans l’immédiat pour l’entreprise pourrait être d’affronter, pendant des années, des séries auditions devant le Congrès et des enquêtes fédérales cherchant à déterminer si Amazon constitue un monopole susceptible d’être démantelé, souligne Paul Armstrong, analyste du secteur et créateur du bulletin d’information What Did Amazon Do This Week.

Sous la direction de M. Jassy, « je pense que vous risquez de vous retrouver avec un Amazon plus ennuyeux », ajoute M. Armstrong. Connu pour son sang-froid et son souci du détail, M. Jassy a aussi l’avantage de ne pas s’identifier à l’entreprise aussi personnellement que M. Bezos, son créateur. Cela pourrait lui être utile, car il sera contraint de comparaître devant le Congrès de manière récurrente et de passer une grande partie de son temps à s’enfermer avec ses avocats, si les actions antitrust contre Amazon se concrétisaient.

Utiliser l’IA, les logiciels et l’automatisation pour alléger les tâches des employés, ou pour les obliger à travailler plus dur afin de suivre le rythme, est un choix auquel toutes les entreprises sont confrontées à l’ère de la numérisation. Mais aucune ne l’est plus qu’Amazon. Il est possible que M. Jassy choisisse de gérer cette transition différemment de M. Bezos, connu pour son exigence. Il est également possible qu’il se sente contraint, à cause de la surveillance des régulateurs, de gérer les choses autrement que son prédécesseur.

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Grégoire Arnould)

Traduit à partir de la version originale en anglais

Droits Télé foot : une offre d’Amazon « intéressante » mais scandaleuse

Droits Télé foot : une offre d’Amazon « intéressante » mais scandaleuse

Il faut vraiment que le football français soit tombé bien bas comme ses dirigeants pour trouver que l’offre d’Amazon est intéressante pour la reprise de diffusion des droits télés. On se demande bien ce que vient faire Amazon dans ce secteur d’activité sinon pour le dévorer comme il a fait d’autres secteurs. Et comme d’habitude Aulas le polémique président de l’OL trouve des vertus à l’appropriation du foot par les Américains.

« Je n’ai pas le droit de parler, mais la situation est intéressante, a estimé le président de l’OL Jean-Michel Aulas à sa sortie du siège de la LFP à Paris. Ça veut dire positive. (Des diffuseurs pourraient répondre à votre attente ?) Bien sûr. »

« On se donne 48h pour trouver la meilleure stratégie, explique un participant à la procédure à la LFP. L’offre d’Amazon est vraiment intéressante via leur plateforme Prime Vidéo. C’est la bonne surprise de la soirée. »

« Les offres étaient inférieures au prix de réserve donc fin de match », a pour sa part lâché le coprésident de l’UNFP Philippe Piat. Un nouvel appel d’offres n’aura pas lieu. « Ça va être probablement du gré à gré », a indiqué Philippe Piat. La suite à donner à ce dossier sera connue d’ici mercredi. « Il y a toujours de l’espoir », a conclu Jean-Pierre Caillot, président du Collège de Ligue 1 à la LFP.




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