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Coup d’État en Afrique : d’abord une affaire d’Africains

Coup d’État en Afrique : d’abord une affaire d’Africains


« Quand sera-t-il possible de considérer que les coups d’Etat africains sont avant tout l’affaire des Africains, et donc leur échec ? »

par
Nathalie Loiseau,Députée européenne (Renew Europe), ancienne ministre des affaires européennes (2017-2019)

Nathalie Loiseau, eurodéputée (Horizons), réfute, dans une tribune au « Monde », les critiques faites contre la politique française en Afrique, car la « Françafrique » est bien morte. Elle regrette que les pays de l’Union européenne y mènent une action en ordre dispersé.

Par une succession de coups d’Etat militaires, entamée au Mali et qui vient de frapper en quelques semaines le Niger et le Gabon, l’Afrique francophone revient tristement sur le devant de l’actualité. Au moins aussi triste est le débat qui s’est ouvert dans plusieurs de ces pays, mais aussi dans le nôtre, sur la responsabilité de la France. Que des putschistes en mal de légitimité fassent de notre pays un bouc émissaire facile, que des puissances animées par un esprit de conquête alimentent un sentiment antifrançais auprès de populations mécontentes de leur sort, tout cela était prévisible. Mais qu’une partie des commentateurs, ici même, hurlent avec les loups interroge.

Plus de six décennies se sont écoulées depuis les indépendances. La « Françafrique » est morte. Comment peut-on encore incriminer de bonne foi l’ancienne puissance coloniale pour les errements politiques de pays souverains ? Par quel néocolonialisme intellectuel plus ou moins inconscient nous croit-on comptables des soubresauts politiques de l’Afrique francophone ? En quoi le renversement du président Mohamed Bazoum, aussi désolant soit-il, signerait-il un échec français, alors que des contingents internationaux stationnaient aussi au Niger ? Aurions-nous dû nous interposer entre ce chef d’Etat démocratiquement élu et hautement respectable et les militaires assoiffés de pouvoir qui ont provoqué sa chute, au risque de pratiquer une ingérence que l’on nous a longtemps reprochée et à laquelle nous avons heureusement renoncé ?

Il n’est pas moins sidérant d’entendre justifier des coups de force militaires au nom de prétendues aspirations populaires. Sommes-nous à ce point déboussolés que nous en viendrions à croire le langage stéréotypé d’officiers sans scrupule qui s’emparent du pouvoir pour les avantages qu’il procure, sans souci pour ce qu’endurent leurs compatriotes ? En quoi la junte malienne assure-t-elle la sécurité de ses concitoyens, elle qui a chassé la France et même les Nations unies pour s’acoquiner avec une milice russe dont nul ne peut plus ignorer la barbarie ? Que nous dit le coup de force en cours à Niamey, si ce n’est qu’aux yeux de ceux qui l’ont perpétré, la menace djihadiste n’est pas une priorité, pas davantage que la lutte contre les trafics ? Comment les militaires de Libreville, au Gabon, entendent-ils incarner un renouveau, eux qui ont servi le régime depuis des décennies ?




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