BCE : rachats d’actifs si !
Draghi a toujours le cul entre deux chaises (l’une allemande, l’autre française aussi multiplie (t- il les déclarations d’éventuels rachats d’actifs (sous entendu dettes d’Etat). Rachats que ne veut pas l’Allemagne et que souhaite la France. En attendant il ne peut que constater la forte dégradation de la croissance en dessous de 1% en 2014 et à peine supérieure en 2015. La faute en incomberait auusi au pétrole (mais on pourrait affirmer le contraire), du coup le rachat de dette souveraine n’est encore pas pour demain et la croissance attendra … sans doute 2016. Les marchés s’y attendaient : jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) a revu à la baisse ses prévisions de croissance et d’inflation. L’institution n’a toutefois pas écarté le scénario d’une « reprise économique modeste ». Son président Mario Draghi a une fois de plus nourri les espoirs d’achat de dette souveraine en affirmant que cela était « compatible » avec le mandat. Mais il s’est refusé à annoncer de nouvelles mesures avant de pouvoir observer les effets de la récente dégringolade des cours du pétrole . La BCE a prévu une croissance de 0,8 % en 2014, 1 % en 2015 et 1,5 % en 2016. Elle a également revu à la baisse son taux d’inflation sur l’année 2015 à 0,7 % contre 1,1 % prévu initialement. En 2016, la BCE prévoit tout de même une augmentation de ce taux à 1,3 %, lui aussi abaissé par rapport aux précédentes prévisions (1,4 %). « Les risques entourant les perspectives économiques pour la zone euro sont orientés à la baisse, a expliqué Mario Draghi. En particulier, la faible dynamique de croissance au sein de la zone euro, couplée à des risques géopolitiques élevés, peut affaiblir la confiance et en particulier l’investissement privé. » Le président du régulateur européen a tout de même insisté sur le fait que ces prévisions confirment la « perspective de reprise économique modeste » bien que « les dernières données et enquêtes disponibles jusqu’à la fin novembre confirment le scénario d’un profil de croissance plus faible dans la période à venir ». D’après les analystes, la chute du pétrole a également assombri les perspectives économiques de la zone euro. « Le point bas d’inflation sera selon nous atteint en février – mars. Si le prix du pétrole se maintient autour de 70 dollars le baril, l’indice des prix devrait être à -0,1 ou -0,2% à ce moment là », estimait l’équipe de Natixis juste avant la conférence. A ce sujet, Mario Draghi a indiqué que c’est justement à cause des fortes variations récentes des cours du pétrole que de nouvelles décisions n’ont pas été prises jeudi. L’institution souhaite attendre d’observer l’effet de la chute des cours et surtout de constater d’éventuels « effets de second tour ». En réponse aux espoirs des marchés que la BCE achètera de la dette souveraine pour soutenir la reprise, Mario Draghi a répondu que « plusieurs options d’assouplissement quantitatif » avaient été étudiées par le conseil des gouverneurs. « Mais il y a encore du travail à faire », a-t-il modéré. Le Conseil des gouverneurs devrait procéder à une nouvelle évaluation générale du « soutien monétaire, de l’expansion du bilan et des perspectives de stabilité et d’évolution des prix » au début de l’an prochain.