D ’après Bruxelles les déficits vont se creuser en France
Pari perdu pour le gouvernement français qui avait justifié sa politique d’austérité par la réduction des déficits. Bruxelles revoit à la hausse les prévisions françaises de déficit.
Prévisions pour la France:
Déficit: 4,2% en 2013, 4% en 2014, 3,9% en 2015
Chômage: 10,8% en 2013, 11% en 2014, 11% en 2015
Croissance: 0,3% en 2013, 1% en 2014, 1,7% en 2015
Ce mardi 25 février, Bruxelles a livré ses prévisions économiques pour l’ensemble des 28 pays de l’Union. Concernant la France, si l’exécutif européen fait preuve d’optimisme concernant l’activité, relevant sa prévision de croissance pour 2014 de 0,9 à 1%, soit 0,1% de plus que le gouvernement, elle dresse des prévisions sur le déficit qui sont à rebours de celle de Paris. Que ce soit sur 2013, 2014, ou 2015, la Commission a revu à la hausse ses estimations. Pour l’année dernière, elle table ainsi sur un chiffre de 4,2%, soit 0,1% de plus que le prévoyait le collectif budgétaire de fin 2013. Il est vrai qu’en janvier, Bercy avait annoncé un déficit public de 74,9 milliards pour 2013, qui marquait un dérapage plus lourd que prévu de 2 milliards d’euros, en raison de la faiblesse des recettes fiscales. Le problème avec le déficit est qu’il génère un effet boule de neige. Ainsi, si le chiffre de 2013 est plus fort, il entraîne dans son sillage ceux de 2014 et 2015, la Commission tablant respectivement sur 4% et 3,9% de déficit pour ces deux années. Un fossé sépare ces estimations des objectifs gouvernementaux qui restent à 3,6% pour 2014 et 2,8% pour 2015. Pire, le déficit structurel, un solde budgétaire sur lequel le gouvernement a souligné les efforts accomplis, devrait gonfler, selon la Commission qui le voit passer de 2,8% en 2013 à 2,3% en 2014 pour ensuite remonter à 2,7%. Au chapitre des bonnes nouvelles Bruxelles notent qu’en 2014, la pression fiscale c’est-à-dire le niveau des prélèvements obligatoires, ne va pas augmenter, stagnant à 46% du PIB. Elle indique également que le pacte de responsabilité pourrait « améliorer le climat des affaires, avec un impact positif sur l’investissement ». Mais elle n’a toutefois pas pris en compte ces effets dans ses prévisions en raison du flou entourant les détails du dispositif. De même, elle voit d’un côté la confiance des ménages refluer et de l’autre le rebond de l’investissement se poursuivre. Concernant le chômage, la Commission européenne table sur une légère hausse plutôt que sur une inversion. De 10,8% en 2013, elle voit le chiffre passer à 11% en 2014 et 2015. Ces chiffres ont été légèrement revus à la baisse, la Commission tablant auparavant sur respectivement 11,2% et 11,3%.