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Coronavirus : « le risque irréparable d’une économie au ralenti au-delà d’un mois»

Coronavirus : « le risque irréparable d’une économie au ralenti au-delà d’un mois»

Un ralentissement économique pourrait créer au-delà d’un mois des dommages irréparables d’après Alain Trannoy, économiste, directeur d’Etudes à l’EHESS dans une tribune du Monde. La première conséquence sera la dérive de l’ordre  de 5 % du budget. La seconde,  le plongeon de la croissance. Au total une crise qui pourrait bien être ingérable sur le plan financier si l’économie continue de ralentir au-delà d’un mois environ.

 

Tribune.

 

 » Nous n’avons pas eu le choix de livrer bataille dans cette guerre contre le virus. Mais nous avons encore le choix des armes qui peut avoir un impact considérable sur le coût économique de la lutte contre cette pandémie. La strangulation de l’économie sur une courte période est une réponse au défi épidémiologique qui a du sens et reste encore supportable pour les finances publiques de notre pays. L’Etat va jouer le rôle du prêteur en dernier ressort pour l’ensemble de l’économie.

Si, cette stratégie peut être actionnée pour une courte période, au-delà, on rentrera dans une terra incognita potentiellement très dangereuse pour la stabilité de notre système économique. L’argent ne tombe pas de nulle part. La France peut continuer à s’endetter à bas coût pour un certain temps. Mais, la capacité des marchés financiers à nous faire confiance dans le contexte actuel, les yeux fermés, risque de s’évanouir très vite, quel que soit le soutien de la Banque centrale européenne (BCE).

La strangulation de courte durée de l’économie a du sens pour gagner du temps sur deux plans. D’une part, pour casser la montée très rapide de l’épidémie qui menaçait de déborder notre système hospitalier et d’entraîner des décès simplement par incapacité de prise en charge médicale, comme c’est le cas dans certaines zones du nord de l’Italie. D’autre part, pour trouver un traitement raisonnablement efficace contre le coronavirus. Cette seconde raison n’est pas suffisamment explicitée aux Français.

Un confinement qui fonctionnerait à 100 % pendant une durée égale à la période de contagion d’une personne infectée permettrait d’enrayer totalement l’épidémie sur le territoire national. Les dernières révélations de la recherche médicale indiquent que la charge virale du Covid-19 demeure pendant trois semaines chez l’individu détecté positif. Au bout d’un confinement strict de trois semaines, le nombre de personnes nouvellement atteintes du covid-19 devrait être très réduit mais pas nul.

Du fait qu’un confinement ne marche jamais à 100 %, et qu’on ne peut espérer que toute la population française soit immunisée, en raison justement de la distanciation sociale opérée grâce au confinement. La bonne question est donc de savoir que faire ensuite. Le confinement n’a été envisagé comme une solution de secours qu’en raison de l’absence de traitement à proprement dit pour enrayer la montée de la charge virale du coronavirus chez un patient.

Aujourd’hui, la médecine ne fait qu’aider le patient à contrer les effets du coronavirus sur l’organisme. Ces trois semaines de confinement doivent être mises à profit pour trouver une stratégie post-confinement pour traiter les nouveaux cas de coronavirus et les cas encore pendants. Elle devra être basée sur un traitement curatif qui ne sera pas encore un vaccin. »

 

Politique sanitaire : toujours en retard d’un mois

Politique sanitaire : toujours en retard d’un mois

Si on tente de faire l’historique des orientations de la politique sanitaire du gouvernement on constate une évolution particulièrement contradictoire du discours. On pourrait distinguer quatre phases. Dans un premier temps avec la découverte et la diffusion du virus en Chine, les pouvoirs publics soutenus par les milieux économiques ont adopté une attitude condescendante vis-à-vis de la Chine. Ils ont clairement sous-estimé l’importance de la catastrophe sanitaire qui pourtant se préparait. Notons aussi que certains chapeaux à plumes de la médecine ont complaisamment apportée leur soutien à cette sous-estimation. Quand le virus est sorti de Chine, le pouvoir a consenti à admettre l’existence d’un danger mais a affirmé avec force que la situation était sous contrôle. Une affirmation vite démentie avec la propagation de la maladie. Une stratégie s’est alors mise en place consistant non pas à stopper brutalement la pandémie mais à essayer de l’étaler pour ne pas surcharger le système sanitaire. Une stratégie tout à fait théorique rapidement remise en cause par l’ampleur de l’épidémie. Devant les dégâts sanitaires mais aussi économiques, ce pouvoir déclare dans une quatrième phase une situation de guerre. Mais une situation de guerre sans les moyens. Ainsi alors que l’OMS recommande maintenant le dépistage généralisé, la France,  d’ailleurs comme d’autre pays, est bien incapable de systématiser ce dépistage. Elle n’est même pas capable de fournir des masques en nombre suffisant y compris au corps médical ( déclaration hier du secrétaire de SOS médecins en région parisienne). Dans une situation de guerre, il faudrait évidemment réquisitionner et imposer une reconversion de certains productions pour les mettre au service de la lutte contre la maladie. Comme l’affirment les responsables sanitaires de la région de l’Est en particulier on manque de tout, d’appareils respiratoires, de personnel, de lits équipés et même de masques. Comment dans une pays aussi développé que la France où l’industrie pharmaceutique est aussi forte peut-on constater de telles carences. Même les mesures de confinement annoncées hier par le président de la république sont encore insuffisantes comme sont surtout insuffisantes les moyens et équipements mis à la disposition du système sanitaire. Bref, la France depuis le début a toujours près d’un mois de retard en matière de stratégie contre le Coronavirus.

Ghosn: victime d’un complot japonais …et français

Ghosn: victime d’un complot japonais …et français

 

 

Deux  journalistes du Figaro Bertille Bayart et Emmanuel Egloff qui ont mené une enquête approfondie estiment que Carlos Ghosn a été victime d’un complot japonais. Il apparaît en effet que l’arrestation de l’ancien président visait surtout à écarter Renault de la gérance de Nissan. La France n’est pas non plus innocente dans cette affaire car il y a longtemps que Macon s’oppose à la recomposition capitalistique envisagée pour le groupe Renault. Une recapitalisation qui mécaniquement aurait dilué la participation française. En outre, Macon sous le gouvernement Hollande s’est affronté à Carlos Ghosn à propos de l’affaire des rémunérations des dirigeants du groupe et notamment de son président.. Le Japon a empile  les accusations de Carlos Ghosn pour le maintenir en prison et pour l’empêcher de réunir l’assemblée générale qui permettrait de désigner le nouveau conseil d’administration. de Nissan.  Et pour continuer d’enfoncer Carlos Ghosn et surtout pour écarter Renault, Nissan a mis en place un comité spécial pour juger de la gouvernance de son entreprise.. Or on sait que Renault est l’actionnaire dominant. Nissan cherchait  donc le moyen d’empêcher que Renault ne désigne un président représentant de cet actionnaire. En clair, il fallait  japoniser et Nissan mais aussi l’alliance Renault. Il est évident que la gouvernance de Nissan n’était peut-être pas idéale pour contrôler les rémunérations excessives de ses dirigeants. Reste que cette gouvernance a quand même permis de sauver Nissan grâce à l’intervention de Renault et de Carlos Ghosn.

Notons que depuis l’arrestation de Carlos Ghosn  le directeur général Nissan principal accusateur de Carlos Ghosn a été pris aussi la main dans le sac des combines financières pour améliorer sa rémunération. N’empêche qu’il a été longtemps soutenu par le gouvernement japonais pour exclure Ghosn  de Nissan et même le mettre en prison. Dans l’affaire, il y a deux dimensions sans doute indiscutablement de la part de l’ancien président une confusion entre son portefeuille et les finances de son entreprise ( à sa décharge il n’est pas le seul ! Par exemple à s’attribuer des stock-options injustifiés, des rémunérations excessives ou des retraites chapeaux).

 

. Mais l’enjeu principal était autour de l’évolution capitalistique du groupe Renault ce à quoi s’opposait  le Japon qui voulait au contraire rôle rejaponiser Nissan. Le plus curieux dans l’affaire ,  c’est que la France ( actionnaire à hauteur de 20 %)  était aussi opposée à cette évolution capitalistique et que la mollesse de la France pour soutenir Ghosn en prison s’explique aussi par cette autre opposition. En fait, cette  arrestation a bien sûr été orchestrée par des dirigeants de Nissan et le gouvernement japonais mais la France n’était pas mécontente d’écarter un président un peu trop autonome à ses yeux. D’où la très grande mollesse de Macron pour soutenir Carlos Ghosn. Si son arrestation arrangeait finalement tout le monde, sa fuite-peut-être d’ailleurs facilitée- n’est pas forcément pour déplaire au Japon qui se débarrasse d’un sparadrap très collant qui aurait démontré le caractère archaïque de la justice japonaise et le décalage entre la sanction et l’accusation. La France n’est pas mécontente non plus surtout de n’avoir pas à recevoir Carlos Ghosn pour le juger car cela serait de nature à détériorer un peu plus les relations entre la France et le Japon. Résultat de cette affaire le groupe Renault est actuellement dans une position particulièrement difficile. Pas vraiment un succès diplomatique et économique pour Macron.

Vœux de Macron : confirmation du sermon d’un jeune curé de campagne coincé

Vœux de Macron : confirmation du sermon d’un jeune curé de campagne coincé

Le moins qu’on puisse dire c’est que le discours de Macron n’était hier enthousiasmant, guère novateur encore moins mobilisateur. Un schéma ultra classique d’abord pour se féliciter de l’action menée jusque-là, ensuite la description d’un environnement socio-économique idyllique qui n’existe que dans la tête de Macron, enfin l’affirmation de la poursuite des grandes réformes. À peine une petite ouverture sur les retraites où  Macron était attendu.  Il faudra faire vite a-t-il seulement indiqué renvoyant ainsi la patate chaude à Édouard Philippe.

Macron  se réserve sans doute ainsi une porte de sortie en ne s’impliquant pas trop dans une situation complètement bloquée. Si le climat devait se durcir et si l’opinion , comme ses probable, fait plonger la popularité de Macron, il sera toujours temps de se séparer de ce premier ministre qui il faut bien le dire à créé une véritable pagaille avec son idée d’âge pivot transformant ainsi la réforme d’un système en mesure financière punitive pour tous.

Une bavure qui s’ajoute au manque de préparation d’une réforme qui révèle par exemple tout d’un coup qu’l il faudrait augmenter les enseignants pour un montant de 10 milliards par an, si on ne veut pas les léser en matière de retraite. Si on ajoute à cette somme le coût des exceptions déjà accordées et de celles qui sont prévisibles on doit sans doute atteindre ainsi de 20 milliards. Bref finalement la réforme de retraite de Macron serait comme celle de Sarkozy, elle coûtera plus cher que le système actuel.

Visiblement, Macron paraissait très coincé dans le climat actuel. Sans doute pourquoi il  s’est limité pour les vœux à un exercice ultra traditionnel sans originalité et sans grande dimension. Une sorte de discours évangélique de jeune curé de campagne un peu coincé .

La fin du Franc CFA : le risque d’un écroulement de la monnaie

La fin du Franc CFA : le risque  d’un écroulement de la monnaie

 

 

L e  Franc CFA va sans doute devenir l’Eco. La différence pourrait apparaître minime : simplement un changement de nom pour satisfaire les anticolonialistes. Le problème, c’est que les réserves de change ne seraient plus déposées (pour moitié) à la Banque de France mais dans la nouvelle banque africaine. L’Eco serait toujours amarré à l’euro avec une parité fixe ( au départ!)  . Première observation il n’y a pas vraiment d’indépendance économique et financière avec une parité fixe. Seconde observation de taille celle-là : quelle sera la parité à terme. En effet, le risque est grand que l’ancien Franc CFA appelé désormais éco  soit dévalué rapidement d’au moins 50 % si ce n’est davantage eu égard aux fondamentaux économiques de la région africaine concernée. Un drame évidemment pour les consommateurs dont le pouvoir d’achat serait brutalement affecté. À l’inverse, certains considèrent qu’une monnaie nettement plus faible favoriserait la compétitivité des économies locales. Le problème c’est que les balances commerciales sont très déséquilibrées en partie en raison de la valeur franc CFA mais aussi du manque de production exportée et de la faiblesse de leur valeur ajoutée. Le choc économique et surtout social pourrait être très dur pour les ménages africains déjà affrontés à de dures difficultés sociales. Cette modification est demandée par certains économistes africains. Mais il en est de certains  économistes africains comme de certains économistes français, des sortes de médecins de Molière qui ignorent  un peu tout des réalités sociales les plus défavorisées ( eux connaissent le prix du sac de riz!)et proposent  des saignées en guise de remède pour mieux tuer les malades. Cette affaire de changement de monnaie est à gérer avec la plus grande prudence dans la mesure où on peut faire la comparaison entre le pouvoir d’achat de la zone du CFA et celui des monnaies africaines autonomes. En outre, le changement de monnaie avec inévitablement sa dévaluation va créer un énorme phénomène d’inflation qui va déstabiliser non seulement les ménages mais aussi les entreprises et les investisseurs. L’inflation en zone CFA est de 1% , à comparer à d’autres zones comme le Nigéria entre 10 et  20% . Sans parler du manque de convergences des autres fondamentaux économiques et financiers.  Il y avait sans doute besoin de revoir et d’autonomiser le français CFA. Mais il convient de le faire très progressivement et avec la plus grande prudence. En effet, on sait que certains  partisans de cette réforme espèrent  en réalité obtenir les postes de gouvernance monétaire particulièrement bien rémunérés sans parler aussi des risques de mauvaise gestion voire de détournement de fonds. La culture de corruption n’affecte malheureusement pas seulement certains dirigeants africains mais aussi nombre de responsables des superstructures économiques et financières. Et c’est cette culture de corruption qui constitue sans doute le cancer économique et social d’une grande partie du continent.

 

Macron : portrait d’un « libéral » verbeux……..et monarchique

Macron : portrait d’un  libéral verbeux……..et monarchique

 

Les médias décrivent souvent Macron comme un expert, un intellectuel voire un visionnaire. Par parenthèses ce qu’on disait de Giscard d’Estaing au début de son mandat. Quand on examine un peu de près le parcours de Macron, rien ne se vérifie vraiment. En matière d’économie, Macron n’a aucune expérience ni même aucune formation, aucun diplôme. Son CV se réduit à  son passage chez Rothschild. Un  passage au demeurant très court et qui a surtout consisté à utiliser son carnet d’adresses pour réaliser des opérations financières. Un carnet d’adresses forcément utiles puisque tous les ministères et les cabinets ministériels sont noyautés par les énarques. Bref il a fait un court travail d’avocat d’affaires auxquels surtout pour faciliter  l’évitement réglementaire notamment fiscal.

Cette absence de compétence de l’économie ne l’empêche pas de pérorer sur le futur économique du pays le réduisant à une sorte de start-up de l’informatique : la fameuse formule de start-up nation qui ressemble à un slogan de chez Leclerc. Pour connaître l’économie réelle, il faut évidemment avoir exercé des responsabilités dans le monde de la production d et non dans le monde éthéré de la banque qui se consacre essentiellement aux activités de fusion et de placements spéculatifs. Macron n’est donc pas un expert, il n’en a ni l’expérience ni la formation.

Peut-on affirmer qu’il est cependant un intellectuel ? En réalité son parcours se résume surtout à l’ENA qui est à la pensée ce que McDo est à la gastronomie. Chacun sait qu’on apprend à peu près rien à l’ENA comme dans les instituts politiques qu’à fréquenté aussi Macron. Tout juste un peu de réglementations et surtout du marketing politique sur fond d’idéologie libérale. Bref beaucoup de bla-bla. Notons que Macron a échoué à deux reprises à l’école normale supérieure qui est d’un autre niveau intellectuel que l’ENA dont l’objet est surtout de former à la dialectique administrative pour ne pas répondre aux questions posées. Dans son CV Macron fait apparaître une formation en philosophie et sa proximité avec le philosophe Ricoeur voir d’autres. Des aspects très contestés.

Par contre, il connaît la langue française pour avoir réussi le concours général. Il sait parler, il ne s’en prive pas et inonde ses interlocuteurs; une sorte de diarrhée verbale qui tue en tout cas assomme l’auditeur. En matière de vision, Macron a des difficultés à définir son projet. Pas étonnant , il  limite un principe général de l’ultra libéralisme. En outre, Macron à picoré un peu partout, de gauche à droite. Il a commencé chez Chevènement, a continué au PS, il est devenu un proche de Hollande avant de tourner complètement vers les libéraux proches des républicains dont son premier ministre est toujours membre. C’est là qu’il trouve désormais sa base électorale depuis que la gauche qui a permis son élection l’a complètement abandonné ou presque. Faute de vision, l’ambition de Macron et surtout de s’inscrire dans une démarche monarchique espérant laisser trace  dans histoire comme Napoléon. Alors qu’il finira vraisemblablement comme Giscard. Brillant sur la forme mais  avec une pensée très creuse -finalement en contradiction totale entre une vision libérale- et une démarche théocratique à caractère monarchique. Une sorte d’imposture intellectuelle que le temps se charge de vérifier.

 

 

Edouard Philippe : un exemple d’évolution politique d’un technocrate

Edouard Philippe : un exemple  d’évolution politique d’un technocrate

 

 

Comme la plupart des technocrates Édouard Philippe aborde les enjeux majeurs de manière superficielle, globale et théorique. Certes comme Macron, il donne l’impression d’être intelligent et de posséder ses dossiers. La vérité c’est qu’il a complètement sous-estimé les conséquences de sa réforme et son entêtement correspond surtout à la posture politique qui pourrait lui donner un jour l’occasion de prétendre à la responsabilité de président de la république. De ce point de vue, avant toute décision gouvernementale, avant toute orientation législative, il serait urgent de faire évaluer la fameuse réforme avec toutes ses exceptions et ses modifications par la Cour des Comptes. Il se pourrait en effet que la fameuse retraite à point soit plus coûteuse que l’ancienne même si cette dernière mérite d’être progressivement ajustée pour des raisons d’équité et d’équilibre financier. Édouard Philippe illustre parfaitement la dérive droitière d’une partie de la technocratie française. Certes, Édouard Philippe aime à rappeler que son grand-père était communiste mais rapidement il  a sans doute senti qu’une carrière politique n’était pas assurée  à  gauche. Alors qu’il était encore étudiant à l’institut d’études politiques de Paris et à l’ENA, il a  milité dans les années 90 au  parti socialiste, un passage au demeurant rapide avant de rejoindre les thèses de plus en plus libérales de la droite. Un libéralisme d’autant plus dogmatique qu’il n’a pratiquement jamais travaillé dans le privé sinon comme lobbyiste. Il doit surtout sa carrière politique pour avoir été choisi par Alain Juppé comme membre du cabinet de ce dernier au ministère de l’écologie à partir de 2007 (un Juppé utilisé à contre emploi et qui ne laissa pas un grand souvent!). On pourrait citer nombre d’exemples de ces politiciens de carrière qui commencent  à gauche voire  à l’extrême gauche , qui flirtent ensuite avec la social-démocratie pour virer carrément à droite. Cohn-Bendit par exemple l’ancien révolutionnaire de 68,  devenu adepte de l’ultra libéralisme de Macron en est sans doute l’exemple le plus significatif. Même chose pour Romain Goupil,  le leader lycéen de 68. Avec l’âge, les bons dîners en ville, le patrimoine qui s’arrondit comme le ventre, les convictions s’amollissent !  Mais on pourrait citer nombre d’anciens responsables  du parti socialiste , anciens trotskistes ou maoïstes,  révolutionnaires de papier dans leur jeunesse qui ont ensuite nagé dans les eaux troubles du parti socialiste avant de rejoindre la droite puis  Macron. La vérité, c’est que le Premier ministre- comme nombre des professionnels de la politique -n’entretient qu’un rapport très approximatif avec les réalités économiques et sociales. En outre, il ne peut justifier d’aucun  passé professionnel qui légitime ses connaissances et ses orientations. Ce type de personnalité a besoin de se relégitimer en permanence en rajoutant du libéralisme au libéralisme. Un exercice d’autant plus facile qu’il n’en  mesure pas les conséquences. Dernier exemple en date, évidemment le report idiot et général de la retraite à 64 ans. Une réforme bête et inefficace. Si effectivement les Français doivent travailler davantage pour retrouver la compétitivité qui manque cruellement à l’économie ce n’est pas en retardant l’âge de la retraite 62 à 64 ans mais en augmentant la durée de travail annuelle des actifs puisque la France a la durée la plus faible de l’Europe ( ne parlons pas du monde). Aussi en  améliorant le rapport entre actifs et inactifs. La France est encore là le pays qui détient le record de personnes inactives comparées à ceux qui travaillent. Bref, Édouard Philippe est bien le fils spirituel de Juppé, un exemple de cette élite qui a transformé le mandat politique en métier, qui ne connaît rien aux réalités pour n’avoir pratiquement jamais travaillé dans le monde de la production et qui sans doute comme son mentor finira vraisemblablement au conseil constitutionnel et dans les pages oubliées de l’histoire .

Portrait d’un climatosceptique

Portrait  d’un  climatosceptique 

 

Hier sur la chaîne télé 5, Finkielkraut affichait se réticences de climatosceptique avec des précautions oratoires philosophiques mais en conservant sa dialectique agressive d’ancien membre de l’Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes (UJCml). L’orientation a changé puisque Finkielkraut est passé de l’ultra gauche à  l’ultra droite mais le ton reste. Ce n’est le pire des climatosceptiques. Il y a surtout le caricatural Laurent Alexandre.  Pourfendeur de Greta Thunberg,  intellectuel auto déclaré, Laurent Alexandre qui a fait rapidement fortune dans les affaires est sans doute un des archétypes type du climato- sceptique. C’est aussi un pourfendeur très agressif de Greta Berg à qui il  reproche son pessimisme. A voir la tête de l’intéressé, on ne peut pas dire cependant qu’il respire lui-même un grand optimisme, pour tout dire il est même assez sinistre. En plus, l’intellectuel auto déclaré n’hésite pas à utiliser l’insulte comme argument sans doute pour cacher son incompétence scientifique totale non seulement en matière d’environnement mais aussi concernant les technologies du futur. Exemple de la finesse de l’argumentaire : «Les parents de Greta Thunberg sont des salauds. Sa prestation à l’ONU était terriblement flippante d’un point de vue psychiatrique », souffle le cofondateur du site doctissimo.fr, auteur d’ouvrages sur les conséquences de l’intelligence artificielle (IA) qui participe, samedi 28 septembre à Paris, à la « Convention de la droite », organisée par des proches de Marion Maréchal, après avoir animé une conférence à l’université d’été du Rassemblement national

Au lendemain du discours de l’adolescente de 16 ans aux Nations unies, ce fils de dentistes parisiens est particulièrement remonté. Il multiplie les tweets et est également intervenu à la télévision pour livrer son point de vue sur celle qu’il surnomme « sainte Greta » ou encore « la déesse de la religion collapsologique ».

 

La jeune Suédoise tient un  »discours apocalyptique démoralisant », qui « révulse » profondément cet « intellectuel optimiste ». Mais pour le médiatique millionnaire, qui se revendique anti-Greta Thunberg (jusque dans sa présentation sur Twitter), il y a pire. « Derrière ce discours, il n’y a pas l’amour des petits oiseaux, il y a la fin de l’économie moderne, estime ce farouche libéral, jugeant le programme des jeunes qui marchent pour le climat « chaveziste »« anti-progrès, liberticide, malthusien, suicidaire ». Toutefois, il assure ne pas douter du consensus scientifique sur le dérèglement climatique.

Je n’ai jamais été climatosceptique. Je suis convaincu que l’on est en phase de réchauffement. Laurent Alexandre, homme d’affaires, auteur et essayiste franceinfo

Selon Laurent Alexandre, qui n’a aucune expertise particulière en climatologie, « on ne combat pas comme il faudrait le problème climatique » et certaines solutions résident dans le développement des nouvelles technologies. Il le martèle dans ses tribunes à L’Express, dans le très droitier magazine Valeurs actuelles, lors de ses nombreuses conférences ou innombrables interviews. Ce point de vue technophile, il le défend et le partage également au sein du think tank « The Digital New Deal » présidé par son camarade de l’ENA et ami de trente ans, Olivier Sichel.

 

« L’écologie politique saborde la civilisation occidentale », « le véganisme détruirait la France »« un ouvrier de 2019 vit mieux que Louis XIV »,  »encourageons les femmes douées à avoir plus d’enfants »… Les tribunes qu’il écrit pour L’Express font bondir les lecteurs, les internautes et au sein de la rédaction de l’hebdomadaire. « Depuis deux ans, la SDJ de L’Express s’est indignée à plusieurs reprises auprès de la direction de la rédaction du contenu des chroniques de Laurent Alexandre. Nous avons même clairement posé la question de la pertinence de sa présence dans le journal », a-t-elle indiqué à franceinfo. De droite sans doute Laurent Alexandre  et même d’extrême droite et sans doute atteint de troubles psychiatriques graves pour utiliser de tels arguments et telles injures. En tout cas pas vraiment un profil de scientifique encore moins de philosophe.

 

Franc CFA : le danger d’un écroulement de la monnaie

Franc CFA : le danger d’un écroulement de la monnaie

 

 

Le  Franc CFA va sans doute devenir l’Eco. La différence pourrait apparaître minime : simplement un changement de nom pour satisfaire les anticolonialistes. Le problème, c’est que les réserves de change ne seraient plus déposées (pour moitié) à la Banque de France mais dans la nouvelle banque africaine. L’Eco serait toujours amarré à l’euro avec une parité fixe (au départ!)  . Première observation, il n’y a pas vraiment d’indépendance économique et financière avec une parité fixe. Seconde observation de taille celle-là : quelle sera la parité à terme. En effet, le risque est grand que l’ancien Franc CFA appelé désormais éco  soit dévalué rapidement d’au moins 50 % si ce n’est davantage eu égard aux fondamentaux économiques de la région africaine concernée. Un drame évidemment pour les consommateurs dont le pouvoir d’achat serait brutalement affecté. À l’inverse, certains considèrent qu’une monnaie nettement plus faible favoriserait la compétitivité des économies locales. Le problème c’est que les balances commerciales sont très déséquilibrées en partie en raison de la valeur franc CFA mais aussi du manque de production exportée et de la faiblesse de leur valeur ajoutée. Le choc économique et surtout social pourrait être très dur pour les ménages africains déjà affrontés à de dures difficultés sociales. Cette modification est demandée par certains économistes africains. Mais il en est de certains  économistes africains comme de certains économistes français, , des sortes de médecins de Molière qui ignorent  un peu tout des réalités sociales des plus défavorisés et proposent  des saignées en guise de remède pour mieux tuer les malades. Cette affaire de changement de monnaie est à gérer avec la plus grande prudence dans la mesure où on peut faire la comparaison entre le pouvoir d’achat de la zone du CFA et celui des monnaies africaines autonomes. En outre, le changement de monnaie avec inévitablement sa dévaluation va créer un énorme phénomène d’inflation qui va déstabiliser non seulement les ménages mais aussi les entreprises et les investisseurs. L’inflation en zone CFA est de 1% , à comparer à d’autres zones comme le Nigéria entre 10 et  20% . Sans parler du manque de convergences des autres fondamentaux économiques et financiers.  Il y avait sans doute besoin de revoir et d’autonomiser le français CFA. Mais il convient de le faire très progressivement et avec la plus grande prudence. En effet, on sait que certains  partisans de cette réforme espèrent  en réalité obtenir les postes de gouvernance monétaire particulièrement bien rémunérés sans parler aussi des risques de mauvaise gestion voire de détournement de fonds. La culture de corruption n’affecte malheureusement pas seulement certains dirigeants africains mais aussi nombre de responsables des superstructures économiques et financières. Et c’est cette culture de corruption qui constitue sans doute le cancer économique et social d’une grande partie du continent.

 

La fin du Franc CFA : le danger d’un écroulement de la monnaie

La fin du Franc CFA : le danger d’un écroulement de la monnaie

L e  Franc CFA va sans doute devenir l’Eco. La différence pourrait apparaître minime : simplement un changement de nom pour satisfaire les anticolonialistes. Le problème, c’est que les réserves de change ne seraient plus déposées (pour moitié) à la Banque de France mais dans la nouvelle banque africaine. L’Eco serait toujours amarré à l’euro avec une parité fixe ( au départ!)  . Première observation il n’y a pas vraiment d’indépendance économique et financière avec une parité fixe. Seconde observation de taille celle-là : quelle sera la parité à terme. En effet, le risque est grand que l’ancien Franc CFA appelé désormais éco  soit dévalué rapidement d’au moins 50 % si ce n’est davantage eu égard aux fondamentaux économiques de la région africaine concernée. Un drame évidemment pour les consommateurs dont le pouvoir d’achat serait brutalement affecté. À l’inverse, certains considèrent qu’une monnaie nettement plus faible favoriserait la compétitivité des économies locales. Le problème c’est que les balances commerciales sont très déséquilibrées en partie en raison de la valeur franc CFA mais aussi du manque de production exportée et de la faiblesse de leur valeur ajoutée. Le choc économique et surtout social pourrait être très dur pour les ménages africains déjà affrontés à de dures difficultés sociales. Cette modification est demandée par certains économistes africains. Mais il en est de certains  économistes africains comme de certains économistes français, , des sortes de médecins de Molière qui ignorent  un peu tout des réalités sociales les plus défavorisées et proposent  des saignées en guise de remède pour mieux tuer les malades. Cette affaire de changement de monnaie est à gérer avec la plus grande prudence dans la mesure où on peut faire la comparaison entre le pouvoir d’achat de la zone du CFA et celui des monnaies africaines autonomes. En outre, le changement de monnaie avec inévitablement sa dévaluation va créer un énorme phénomène d’inflation qui va déstabiliser non seulement les ménages mais aussi les entreprises et les investisseurs. L’inflation en zone CFA est de 1% , à comparer à d’autres zones comme le Nigéria entre 10 et  20% . Sans parler du manque de convergences des autres fondamentaux économiques et financiers.  Il y avait sans doute besoin de revoir et d’autonomiser le français CFA. Mais il convient de le faire très progressivement et avec la plus grande prudence. En effet, on sait que certains  partisans de cette réforme espèrent  en réalité obtenir les postes de gouvernance monétaire particulièrement bien rémunérés sans parler aussi des risques de mauvaise gestion voire de détournement de fonds. La culture de corruption n’affecte malheureusement pas seulement certains dirigeants africains mais aussi nombre de responsables des superstructures économiques et financières. Et c’est cette culture de corruption qui constitue sans doute le cancer économique et social d’une grande partie du continent.

Edouard Philippe : de la gauche au parti républicain, l’évolution d’un technocrate

 

Edouard Philippe : de la gauche au parti républicain, l’évolution d’un technocrate

 

 

Comme la plupart des technocrates Édouard Philippe aborde les enjeux majeurs de manière superficielle, globale et théorique. Certes comme Macron, il donne l’impression d’être intelligent et de posséder ses dossiers. La vérité c’est qu’il a complètement sous-estimé les conséquences de sa réforme et son entêtement correspond surtout à la posture politique qui pourrait lui donner un jour l’occasion de prétendre à la responsabilité de président de la république. De ce point de vue, avant toute décision gouvernementale, avant toute orientation législative il serait urgent de faire évaluer la fameuse réforme avec toutes ses exceptions et ses modifications par la Cour des Comptes. Il se pourrait en effet que la fameuse retraite à point soit plus coûteuse que l’ancienne même si cette dernière mérite d’être progressivement ajustée pour des raisons d’équité et d’équilibre financier. Édouard Philippe illustre parfaitement la dérive droitière d’une partie de la technocratie française. Certes, Édouard Philippe aime à rappeler que son grand-père était communiste mais rapidement E.  Philippe  a sans doute senti qu’une carrière politique n’était pas assurée  à  gauche. Alors qu’il était encore étudiant à l’institut d’études politiques de Paris et à l’ENA, il a  milité dans les années 90 au  parti socialiste, un passage au demeurant rapide avant de rejoindre les thèses de plus en plus libérales à de la droite. Un libéralisme d’autant plus dogmatique qu’il n’a pratiquement jamais travaillé dans le privé sinon comme lobbyiste. Il doit surtout sa carrière politique pour avoir été choisi par Alain Juppé comme membre du cabinet de ce dernier au ministère de l’écologie à partir de 2007. On pourrait citer nombre d’exemples de ces politiciens de carrière qui commencent  à gauche voire  à l’extrême gauche , qui flirtent ensuite avec la social-démocratie pour virer carrément à droite. Cohn-Bendit par exemple l’ancien révolutionnaire de 68,  devenu adepte de l’ultra libéralisme de Macron en est sans doute l’exemple le plus significatif. Même chose pour Romain Goupil,  le leader lycéen de 68. Avec l’âge, les bons dîners en ville, le patrimoine qui s’arrondit comme le ventre, les convictions s’amollissent !  Mais on pourrait citer nombre d’anciens responsables  du parti socialiste , anciens trotskistes ou maoïstes,  révolutionnaires de papier dans leur jeunesse qui ont ensuite nagé dans les eaux troubles du parti socialiste avant de rejoindre la droite puis  Macron. La vérité, c’est que le Premier ministre- comme nombre des professionnels de la politique -n’entretient qu’un rapport très approximatif avec les réalités économiques et sociales. En outre, il ne peut justifier d’aucun  passé professionnel qui légitime ses connaissances et ses orientations. Ce type de personnalité a besoin de se relégitimer en permanence en rajoutant du libéralisme au libéralisme. Un exercice d’autant plus facile qu’il n’en  mesure pas les conséquences. Dernier exemple en date, évidemment le report idiot et général de la retraite à 64 ans. Une réforme bête et inefficace. Si effectivement les Français doivent travailler davantage pour retrouver la compétitivité qui manque cruellement à l’économie ce n’est pas en retardant l’âge de la retraite 62 à 64 ans mais en augmentant la durée de travail annuelle des actifs puisque la France a la durée la plus faible de l’Europe ( ne parlons pas du monde). Aussi en  améliorant le rapport entre actifs et inactifs. La France est encore là le pays qui détient le record de personnes inactives comparées à ceux qui travaillent. Bref, Édouard Philippe est bien le fils spirituel de Juppé, un exemple de cette élite qui a transformé le mandat politique en métier, qui ne connaît rien aux réalités pour n’avoir pratiquement jamais travaillé dans le monde de la production et qui sans doute comme son mentor finira vraisemblablement au conseil constitutionnel et dans les pages oubliées de l’histoire .

 

Nouvelles technologies (5G, internet, console etc.): la menace d’un contrôle social généralisé

Nouvelles technologies (5G, internet, console etc.): la menace d’un contrôle social généralisé

 

Les récents aveux de Facebook devant le congrès américain concernant le suivi permanent de ces utilisateurs autant que le système d’évaluation de chaque chinois par le régime communiste permet de nourrir des interrogations sur la menace d’un contrôle social généralisé. On sait que les Chinois ont déjà développé un système d’information qui permet de contrôler la population, ce qu’elle fait et ce qu’elle pense.  Grâce aux nouveaux outils technologiques, la Chine développe des systèmes encore plus sophistiqués pour suivre encore de plus près le comportement de chacun et l’influencer. En partant d’un banal outil de scoring financier, les chinois bâtissent un puissant système pour noter le comportement citoyen tous les habitants du pays. Le contrôle social sera un enjeu majeur des prochaines décennies. Et pas seulement en Chine. On sait que la technologie type G5 notamment ou encore les consoles permettront de recueillir une masse d’informations personnelles sur les activités de chacun ,les déplacements, les goûts, les affinités, les engagements et les personnalités. Il s’agira en retour de nourrir, grâce à la puissance des nouveaux outils, les facteurs qui influencent la personnalité.

 

En clair, s’agira de peser sur les comportements et la pensée des citoyens désormais plus ou moins télécommandés sans même qu’ils en soient très conscients . Déjà avec les études marketing actuelles et les outils d’information commerciale, il est possible d’orienter de manière assez significative le choix des ménages. Les produits qu’ils achètent ne se retrouvent pas par hasard chez les consommateurs. On peut le vérifier à travers la modification  des modes de consommation largement influencés par la publicité, les lobbys et les influenceurs à leur service. Mais demain, il ne s’agira pas simplement d’une intervention de la technologie dans le domaine marchand mais comme en Chine d’intervenir sur les comportements et le contenu même de la pensée. Avec de tels outils, la démocratie pourrait être gravement mise en danger;  si les nouvelles technologies  ne sont pas régulées, de nouvelles formes de dictatures pourraient apparaître. Justement ce que recherche la Chine pour pérenniser son système de domination et d’aliénation par le parti communiste. Mais un risque qui pourrait affecter d’autres pays comme les États-Unis ou même l’Europe. Et ce ne sont pas les opinions révélés par les sondages qui s’y opposeront comme le déclarait déjà Bourdieu en 1972 :

 

« On sait que tout exercice de la force s’accompagne d’un discours visant à légitimer la force de celui qui l’exerce ; on peut même dire que le propre de tout rapport de force, c’est de n’avoir toute sa force que dans la mesure où il se dissimule comme tel. Bref, pour parler simplement, l’homme politique est celui qui dit : « Dieu est avec nous ». L’équivalent de « Dieu est avec nous », c’est aujourd’hui « l’opinion publique est avec nous ». Tel est l’effet fondamental de l’enquête d’opinion : constituer l’idée qu’il existe une opinion publique unanime, donc légitimer une politique et renforcer les rapports de force qui la fondent ou la rendent possible. »

 

«Une Taxe carbone, européenne inefficace » (Tribune d’un collectif au Monde)

«une Taxe carbone, européenne inefficace  » (Tribune d’un collectif au Monde)

 

 

Dans une tribune au « Monde », un économiste et trois syndicalistes  proposent de nouvelles conditions d’échange et critiquent l’utopie d’une taxe carbone européenne des échanges.  Ils estiment que seul un ajustement carbone aux frontières de l’Europe serait une mesure efficace et introduirait durablement la sauvegarde du climat dans le prix des produits de base.

«  Pour faire face aux risques de « fuite carbone », certains préconisent une taxation aux frontières. Le gouvernement français l’a proposé et Ursula Von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission européenne, l’a inscrite dans sa feuille de route…

Mais ce n’est pas en promettant une nouvelle taxe, que personne ne soutiendra (au-delà des discours convenus de ceux qui veulent enterrer toute mesure de protection au nom du dogme du libre-échange), que l’Union européenne (UE) et l’industrie européenne pourront s’en sortir par le haut. Rappelons le parcours chaotique et toujours inachevé de la « taxe sur les transactions financières » qui n’a jamais été acceptée à l’unanimité et qui n’a jamais été appliquée, y compris par ses principaux promoteurs gouvernementaux.

 

S’agissant de l’Europe, la question se pose dans un univers économique structuré, à court et même moyen terme, par deux institutions : le dispositif européen du marché des droits d’émission de CO2 (ETS, pour « Emissions Trading Scheme ») et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les objectifs ou les règles de ces deux institutions peuvent évoluer (et c’est souhaitable), mais il est décisif d’agir intelligemment et sans tarder dans le cadre qu’elles réglementent. 

 

Après une très (trop) longue période où le prix du CO2 sur le marché européen des droits d’émission a été structurellement en deçà des 10 euros/tonne, le prix du carbone décolle enfin en 2019, et le signal prix commence à produire ses effets. Mais dans un contexte où elles sont les seules à payer le CO2 (au fur et à mesure que leurs quotas gratuits s’épuisent), les industries européennes intensives en énergie voient leurs concurrents bénéficier d’un avantage comparatif, issu d’une concurrence que l’on peut qualifier de déloyale.

 

Une telle situation ne peut qu’accentuer la désindustrialisation européenne par la délocalisation (la « fuite carbone ») et ce, en augmentant la quantité de gaz à effet de serre émise planétairement. Ajoutons que demain, grâce aux grands efforts de modernisation de leurs industries de base, les producteurs chinois dans le secteur de l’acier et dans d’autres secteurs industriels seront, sans nul doute, devenus plus propres et plus efficients que leurs concurrents européens qui auront préféré la délocalisation à l’investissement d’avenir… 

Soyons clairs, cette mesure n’a rien à voir avec une taxation ni sur le fond ni sur les modalités de sa réalisation : c’est une mesure d’équité concurrentielle conforme aux directives de l’OMC, s’appuyant sur des outils juridiques existants, des organisations en place et des données d’ores et déjà disponibles, dans le cadre du système d’échange de quotas de CO2, profondément analogue au règlement européen sur les substances chimiques dangereuses (Reach) fondé sur les principes de traçabilité, de transparence et du devoir de vigilance. »

Agribashing: la critique d’un modèle agricole industriel

 Agribashing: la critique d’un modèle agricole industriel

 

Indéniablement le mouvement récent des agriculteurs à connu un certain succès. Restent  cependant des ambiguïtés dans ce qui alimente le mécontentement. Il s’agit en fait d’une double motivation, une de nature économique pour protester  contre des revenus indécents, une autre de nature plus politique quant au rapport de l’agriculture à l’environnement. L’opposition entre la fin du monde et la fin du mois. En réalité, deux  aspects  relativement liés dans la mesure où c’est précisément le modèle agricole industriel qui porte atteinte à la fois au  revenu de nombre d’acteurs et à l’environnement. Ce qu’ explique un collectif d’agriculteurs dont José Bové dans une tribune au Monde.

 

 » Nous, agriculteurs, agricultrices, observons une atmosphère de crispation, d’incompréhension, entre une partie du monde agricole et le reste de la société, principalement focalisé sur l’utilisation des pesticides et sur l’élevage industriel.

Concernant les pesticides, leurs effets néfastes pour la santé humaine et l’environnement sont prouvés par de nombreuses publications scientifiques, tandis que le rejet de l’élevage industriel correspond à la dénonciation d’un système de maltraitance animale à grande échelle qui ne permet pas aux éleveurs et salariés concernés de s’épanouir ni de s’en sortir économiquement.

Ces pratiques portent atteinte à l’environnement ici et ailleurs comme le montrent le problème des algues vertes en Bretagne, la dégradation de nos ressources en eau, ou encore la déforestation générée par la monoculture de soja OGM au Brésil.

Les critiques de ces pratiques, légitimes, sont qualifiées d’« agribashing » par la FNSEA [Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles], formule reprise par le ministre de l’agriculture et le président de la République. Pourtant, la remise en cause du modèle agro-industriel dominant n’est pas de l’agribashing ! Il ne s’agit pas de dire que l’agriculture est mauvaise, maléfique, ou que les urbains n’aiment pas les agriculteurs ! Il s’agit de critiquer un modèle qui entraîne les agriculteurs et notre société dans le mur.

Ce modèle endette dangereusement les agriculteurs, continue de vider les campagnes de leurs paysans, pousse à un gigantisme empêchant les jeunes de reprendre les fermes des retraités, pollue les sols et les eaux, détruit la biodiversité, dégrade la santé des écosystèmes et des humains. Cette agriculture basée sur l’agrochimie, la spécialisation à outrance des territoires et la mondialisation, contribue au réchauffement climatique et est peu résiliente face aux événements extrêmes qui se multiplient.

Pourtant, l’agroécologie paysanne que nous pratiquons, le plus souvent en bio, depuis de nombreuses années, représente une alternative crédible. Cette agriculture, qui lie agronomie et écologie, nous permet de vivre avec dignité et de transmettre nos fermes, tout en fournissant une alimentation saine à nos concitoyens. Nous montrons au quotidien que ce type d’agriculture peut redynamiser les territoires, en créant des emplois, du lien social, du paysage, de la biodiversité et de la résilience. »

 

Gilets jaunes: les derniers feux d’un mouvement irresponsable

Gilets jaunes: les derniers feux d’un mouvement irresponsable

 

Ce samedi donnera sans doute lieu à l’une des dernières commémorations d’un mouvement de plus en plus irresponsable.  Il y ira forcément une participation un peu plus importante que précédemment puisque des dernières semaines, il ne restait plus que quelque centaines de grognards. Aujourd’hui vont se mêler aux manifestations des casseurs qui vont finir de discréditer totalement le gilets jaunes ( on se demande pourquoi il y aura trois défilés alors qu’un seul aura du mal à remplir les rues).  En dépit de l’écroulement de la participation, les gilets jaunes vont continuer  d’épuiser les quelques forces qui leur restent. Cette gestion du mouvement est assez pathétique puisqu’on est passé d’une participation de plusieurs centaines de milliers de manifestants à quelques milliers;  au point qu’il n’y a même pas une ligne dans la plupart des médias pour rendre compte de manifestations de plus en plus anecdotiques ces derniers mois . En cause, évidemment l’incapacité totale à structurer le mouvement par des leaders gauchistes et populistes complètement irresponsables. Une évolution bien connue dans les mouvements sociaux traditionnels. Plus la participation diminue et plus les mots d’ordre gauchiste durcissent  l’action jusqu’à l’épuisement total. On voudrait discréditer l’action qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Il est à craindre cependant que les leaders gauchistes s’enferment un peu plus chaque samedi dans leur entêtement mortifère et le mouvement des gilets jaunes finira  avec quelques dizaines  de protestataires. D’une certaine manière,  l’étiolement de la participation rend service pouvoir qui peut d’autant mieux critiquer un mouvement qui au départ avait un certain  un sens mais qui de dérive en dérive a perdu toute notion d’objectif et de stratégie. Pour parler clair, on est passé de la contestation sociale à la protestation politique sans la moindre perspective d’aboutir. L’objectif annoncé des «gilets jaunes»: obtenir «un automne  noir» traduit bien le ridicule et l’inconséquence des leaders gauchistes et populistes.

Mais ce mouvement imprévisible, qui a bien longtemps pris de court le pouvoir et qui a surpris par son ampleur, reste sous étroite surveillance. Même si on n’est pas aujourd’hui sur des niveaux de mobilisation importants, ces rassemblements peuvent être l’occasion de voir s’agréger les mouvances radicales d’ultragauche, lesquelles souhaitent que tout bascule dans la violence.

 

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