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Numérique : des champions européens d’ici 5 à 10 ans ?

Numérique : des champions européens d’ici 5 à 10 ans

Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur rêve tout haut : « D’ici 5 à 10 ans, il y aura des champions européens du numérique ». Dans la réalité il en sera sans doute malheureusement autrement. Au cours de la période de douze mois qui s’est terminée en juin 2023, les géants technologiques Alphabet, Apple, Microsoft et Amazon ont généré ensemble 1 544 milliards de dollars de chiffre d’affaires (soit presque l’équivalent du PIB du Brésil) – pour un bénéfice net cumulé de 264 milliards de dollars. Par ailleurs la plupart des nouvelles société de haute technologie sont rapidement rachetées par les Gafam. Enfin concernant les investissements relatifs à l’intelligence artificielle, les sommes investies ou à investir se chiffre en centaines de milliards.Des enjeux financiers bien loin des initiatives pour l’instant surtout confinées  au sein de chaque État de l’union européenne contrairement à ce que dit Thierry Breton dans « la tribune » (extrait):

Y a-t-il, aujourd’hui, un réarmement numérique de l’Europe face aux grandes compagnies technologiques américaines ? Avons-nous mis en place les premières conditions pour organiser une contre-attaque ?

THIERRY BRETON- Nous n’avons pas fait l’IA Act contre, nous l’avons fait pour. Nous avions un espace informationnel fragmenté avec 27 régulations différentes, 27 régulateurs, 27 façons d’appréhender notre espace numérique. Nous avions un marché intérieur pour les personnes et les services mais pas de marché intérieur numérique. Or, ce qui fait la force des Etats-Unis mais aussi de la Chine c’est que, lorsque des jeunes, il y a une vingtaine d’années, ont décidé d’abandonner leurs études après une première année d’université pour aller monter un annuaire appelé Facebook, ils ont pu le faire car il y avait un marché intérieur numérique immédiat et que la profondeur était là, ce qui ne retire en rien la qualité entrepreneuriale ou de marketeur.

Mais nous, alors que nous avons un marché numérique une fois et demie supérieur au marché américain, c’est-à-dire 450 millions de consommateurs contre 330 millions, nous avons raté cette première vague de la révolution numérique, de l’évolution des données personnelles qui a permis la création des Gafam.

N’avez-vous pas l’impression malgré tout, dans la mise en œuvre de ces nouvelles règles, que ces géants numériques ne sont pas toujours de bonne foi ? Il y a des enquêtes qui viennent d’être annoncées par la Commission sur ces grandes entreprises pour dire : « Attention, maintenant, on ne rigole plus, il va falloir vous mettre en conformité ». Qu’en pensez-vous ?

D’abord ce n’est pas « on ne rigole plus ». Nous sommes dans un État de droit. Tout ça prend énormément de temps. C’est le temps de notre démocratie. La Commission a beaucoup consulté avant d’abord de proposer ces règlements, lesquels ont ensuite été votés par nos co-législateurs, le Parlement européen et le Conseil. Par rapport à la démocratie américaine dont le système bicaméral orthogonal bloque toute évolution, la nôtre fonctionne.

Est-ce qu’on cherche à vous contourner ?

Non, personne ne cherche à nous contourner. Nous avons des équipes extrêmement performantes. Nous avons passé beaucoup de temps en amont pour expliquer le DMA et le DSA à l’ensemble des grandes plateformes qui allaient être régulées. C’est vrai qu’il y a eu de la résistance au début. On nous a dit que notre démarche allait contre l’innovation, qu’elle allait isoler l’Europe, que les plateformes n’allaient pas venir. Bien sûr, c’est compliqué d’adapter ses règles, ça coûte un peu d’argent, mais à la fin, toutes les plateformes le feront.

Prenons l’exemple de Google Maps qui n’est plus accessible aujourd’hui directement quand on recherche une adresse sur Google et que d’autres services de localisation ne sont pas proposés, ces réglementations nous contraignent un peu la vie.

Certaines plateformes représentées par un fruit ont eu pendant un moment ce type de réaction. Et puis finalement, récemment, elles ont évolué.

C’est la peur des sanctions ?

Au-delà des sanctions, toutes ces entreprises respectent la loi parce qu’elles n’ont pas envie justement de se mettre en contradiction avec cette loi. Alors bien sûr qu’il y a des sanctions, 10% du chiffre d’affaires, 20% si jamais l’infraction continue. Cela peut même aller jusqu’au démantèlement puisque cette sanction existe. Evidemment, elle est ultime et je souhaite vivement qu’elle ne soit jamais appliquée. A partir du moment où les dommages à l’économie, les dommages aux entreprises, les dommages à nos concitoyens peuvent être très importants voire considérables, si jamais cette loi n’est pas respectée, il faut avoir les moyens de la faire appliquer.

 

Si nous nous projetons, il va y avoir des élections, une nouvelle commission, un nouveau parlement. Que reste-t-il à faire ?

Le marché intérieur devient vraiment un instrument extrêmement important y compris en matière de régulation et de concurrence. Il va devenir plus opérationnel et plus compétitif. Il y a ensuite les infrastructures. Pour pouvoir supporter et bénéficier de tout ce que je viens de décrire, évidemment les données, l’usage des données, il faut avoir les infrastructures. Or celles de télécommunications ne suffisent plus aujourd’hui. L’UE est en retard sur ses réseaux et ses infrastructures.

Ça se dégrade ?

Non seulement ça se dégrade, mais elles ne sont pas adaptées. Maintenant, il faut du « edge computing » partout dans les réseaux. C’est évidemment de l’investissement, du software, de l’intelligence… Or, la régulation des infrastructures datent de la directive de 2000, qui avait été faite pour que les acteurs traditionnels puissent ouvrir leur réseau de cuivre. Tout ça est un peu daté. On a travaillé sur le DNA, Digital Network Act. J’ai fait une large consultation et nous avons commencé à proposer ce qu’il conviendrait de faire. J’espère que ce sera pris en compte par mon successeur. Ce sera peut-être moi, on ne sait jamais. Ou un autre, on verra.

Comment faire pour mettre en place un marché intérieur des capitaux ? Tout le monde dit que nous n’y arrivons pas. Pourrions-nous le faire avec un petit groupe de pays ?

Il se disait aussi qu’il serait impossible de parvenir à une régulation globale sur le numérique. Rien n’est impossible. Il faut de l’énergie. Et vous avez compris qu’il n’est pas obligé d’avoir un président français à la tête de la commission pour le faire.

Impossible n’est pas Breton ?

Quelle que soit place où nous sommes, à partir du moment où l’on a un petit peu de vision, qu’on essaie de mettre un peu d’énergie et peut-être un peu de leadership, on peut y arriver.

Dernier mot sur ce marché européen. Si vous vous projetez à 5-10 ans, vous pensez que des champions européens pourraient émerger ?

Mais évidemment. Nous avons des compétences absolument extraordinaires en Europe, nous avons des infrastructures qui vont être extraordinaires. Je parle en particulier, par exemple, de la mise à disposition de nos puissances de calcul. Ce qui nous manque, je le dis, c’est d’avoir un marché des capitaux qui accompagne les startups, les scale-up, les licornes, et c’est ça qui nous manque. C’est vraiment là-dessus qu’il va falloir aussi mettre le paquet pour le prochain mandat.

Climat : Réchauffement jusqu’à 3 % d’ici la fin du siècle

Climat : Réchauffement jusqu’à 3 % d’ici la fin du siècle

Il est de plus en plus clair que les objectifs visant à ne pas dépasser 1,5° suite à l’accord de Paris sont complètement obsolètes. La plupart des experts y compris de l’ONU prévoit en effet que la perspective serait plus proche des 3°.

La perspective des 1,3° suite à l’accord de Paris paraissent désormais illusoires à la plupart des observateurs. En effet la planète sur une trajectoire de réchauffement bien plus élevée, allant jusqu’à 2,9°C au cours de ce siècle, a alerté lundi l’ONU.

Dans 6 ans, la barre du 1,5°C de réchauffement pourrait être franchie.

Ce rapport de l’ONU intervient alors qu’une nouvelle étude publiée récemment confirmait qu’il reste moins de temps que prévu pour limiter les émissions et le réchauffement climatique. Selon cette analyse parue dans Nature Climate Change, au rythme actuel des émissions de carbone — environ 40 milliards de tonnes (Gt) chaque année — il reste en effet environ 6 ans avant que la barre de 1,5°C de réchauffement ne soit franchie.

Depuis l’ère industrielle, la planète s’est déjà réchauffée de 1,2°C en moyenne. Et les dernières estimations de l’observatoire européen Copernicus montrent que +1,5 °C pourrait intervenir d’ici à 2034, et non au milieu du siècle comme le prévoient les politiques climatiques à travers le monde. D’où des conséquences dramatiqued en cascade comme la fonte des calottes glaciaires, le dépérissement des forêts, l’extinction des coraux etc.

pendant ce temps là, les émissions mondiales de dioxyde de carbone, essentiellement dues à la combustion des énergies fossiles et à l’origine du réchauffement de la planète, devraient augmenter d’environ 1% pour atteindre un nouveau record en 2023, ont annoncé des scientifiques dans une étude préliminaire.

«  »Ne plus ignorer l’Afrique de plus de 2 milliards d’habitants d’ici 2050 »

« Ne plus ignorer l’Afrique de plus de 2 milliards d’habitants d’ici 2050 »


À la veille de la COP28 pour le Climat, le président du Congo, Denis Sassou Nguesso, s’exprime sur l’urgence climatique et sur la nécessité de réformer les institutions internationales, afin de renforcer la voix de l’Afrique dans le concert des nations. Interview dans la Tribune.

À l’issue du Sommet des trois Bassins dédié à la protection des forêts tropicales des bassins du Congo, d’Amazonie et de l’Asie du Sud-Est, quel est le message que vous souhaitez porter lors de la COP28 de Dubaï ?

DENIS SASSOU NGUESSO – Nous n’avons jamais cessé et nous ne cesserons jamais d’alerter l’opinion internationale sur les conséquences du dérèglement climatique. Il faut agir plus vite ! Dans ce combat, nous avons toujours porté l’accent sur la responsabilité historique des pays industrialisés qui doivent faire face à leurs responsabilités.

Les pays africains payent le plus lourd tribut climatique alors qu’ils ne sont responsables que de 4 % des émissions de gaz à effet de serre. Dans un contexte mondial troublé par la Covid 19, puis par la guerre en Ukraine, les pays développés doivent aider les pays en développement, pour accompagner leur transition climatique qui exige des moyens considérables dont ils sont dépourvus. Tel est le principal message que je porterai lors de la prochaine COP28 pour le Climat. Au lendemain du Sommet des trois Bassins, les pays du Sud sont déterminés à se rendre à Dubaï pour parler d’une seule voix.

En 2017, vous lanciez l’initiative du Fonds Bleu, avec le Roi Mohammed VI du Maroc. De quelle façon ce projet a-t-il évolué ?

Effectivement, le Fonds bleu a été formalisé au Congo, à Oyo, en 2017. Un mémorandum d’entente y a été signé par plus d’une dizaine d’États pour financer des projets de lutte contre le dérèglement climatique. C’est le principal instrument financier de la Commission Climat du Bassin du Congo (CCBC, NDLR). L’étude de préfiguration du fonds a été réalisée ainsi que l’appel à projets. Ces projets ont été identifiés et maintenant, nous attendons les investisseurs qui traînent le pas (…).

Globalement, les engagements financiers promis par les pays riches ne sont pas tenus. Si l’on s’en tient aux informations d’organisations internationales indépendantes comme Oxfam, les aides réellement attribuées sont nettement inférieures aux chiffres publiés. Par ailleurs, ces fonds se présentent essentiellement sous forme de prêts, ce qui alourdit encore un peu plus le poids de la dette sur les pays africains.

Précisément, de quelle façon abordez-vous la question de la dette climatique ?

J’observe un certain nombre de contradictions des pays occidentaux sur le sujet de la dette climatique. Je m’interroge en particulier sur l’inadéquation des moyens financiers engagés, avec l’étendue des objectifs climatiques fixés. Il suffit de comparer leur difficulté à mobiliser les 100 milliards de dollars pour aider les pays du Sud à lutter contre le réchauffement climatique, avec la facilité qu’ils ont eue à débloquer des montants astronomiques en un temps record pour le conflit russo-ukrainien.

En septembre dernier, lors du Sommet États-Unis – Afrique, l’Union africaine obtenait un siège au G20. Dans quelle mesure, cela favorisera-t-il le poids de l’Afrique dans le débat mondial ?

Nous réclamions ce siège depuis des années. Il devrait être officialisé l’année prochaine. C’est un premier pas vers une meilleure considération du continent africain par les institutions internationales. Avec ce siège, nous ne serons plus de simples invités aux débats, mais des participants à part entière. Cela permettra à l’Afrique de s’exprimer sans laisser d’autres acteurs le faire à sa place. De toute façon, il n’est plus possible d’ignorer un continent qui abritera plus de 2 milliards d’habitants d’ici 2050.

Notre continent est jeune et notre jeunesse est de plus en plus éduquée. Notre voix dans le concert des nations doit se faire entendre. C’est le message que j’ai porté en septembre auprès de Joe Biden aux États-Unis, en juillet à Saint-Pétersbourg auprès de Vladimir Poutine, et en Chine auprès de Xi Jinping en août dernier (…).

Les rapports de force évoluent, en matière de géopolitique. La montée en puissance des BRICS illustre bien ce phénomène. Les institutions internationales, en particulier le Conseil de sécurité des Nations unies, doivent suivre cette évolution pour une meilleure représentativité des pays du Sud. Actuellement, le Conseil de sécurité est dans l’impossibilité de gérer des crises comme celles qui se déroulent en Ukraine où à Gaza. Ces institutions nées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale sont peut-être devenues obsolètes et doivent être réformées.

Gendarmerie : 238 micros brigades d’ici 2027

Gendarmerie : 238 micros brigades d’ici 2027

238 micros brigade seront implantées notamment en zone rurale d’après le président de la république. Une promesse de coiffeur évidemment si l’on en juge par l’état général de la gendarmerie aujourd’hui. Ce qui la caractérise en effet c’est un sous-équipement en effectif notamment. Du coup nombre de brigades ne sont ouvertes que deux jours par semaine. Du coup il faut s’adresser à d’autre gendarmerie située à 20 km du dommage signalé.

Au rythme actuel de la réduction des effectifs, certaines brigades ne seront ouvertes seulement un jour par semaine.

Pour pallier le sous-équipement les futures brigades plutôt micro brigade seront équipées de camions ! Comme les commerces ambulants

« Il y aura entre une et trois ou quatre brigades par département », en métropole et dans les outre-mer, a expliqué l’Elysée. Il s’agit de répondre à « l’attente très forte d’une proximité de la police et la gendarmerie » et de « renforcer le maillage territorial » de l’Etat.

96 brigades seront fixes et dotées d’une dizaine de gendarmes, mais 142 seront mobiles, avec environ six militaires En faite avec six militaires en tenant compte des périodes de repos, de congé, de formation et de maladie on pourra peut-être ouvrir ou faire circuler ces gendarmeries une demi-journée par semaine.

Mais la « réponse immense » promise par Emmanuel Macron après ces violences se fait encore attendre. Plusieurs mesures doivent être présentées le 9 octobre lors du Comité interministériel des villes.

Avec ces nouvelles brigades, ce sera « 2000 gendarmes de plus dans nos campagnes », s’était félicité Gérald Darmanin au printemps dernier, en précisant que les membres de ces brigades étaient d’ores-et-déjà recrutés.

Au total, ces créations représentent 2144 postes de gendarmes supplémentaires, sur les 8500 créations d’effectifs de forces de l’ordre annoncés par le gouvernement d’ici la fin du quinquennat.

Impôts : une baisse de deux milliards d’euros d’ici la fin du quinquennat, une misère !

Impôts : une baisse de deux milliards d’euros d’ici la fin du quinquennat, une misère !

Une baisse très symbolique des impôts annoncés à 2 milliards d’ici la fin du quinquennat Une misère. En effet la collecte globale de la fiscalité en France rapporte autour de 400 milliards annuellement . Annoncer une baisse d’impôts de 2 milliards, soit 500 millions par an relève de l’anecdotique autant que du ridicule. Il n’est même pas certain que la pression fiscale diminue–y compris concernant l’impôt sur les revenus -en l’état catastrophique des finances publiques

En Nouvelle-Calédonie, Macron a confirmé la baisse d’impôt de deux milliards d’euros pour le contribuable d’ici à la fin du quinquennat mais le chef de l’Etat est également revenu sur la fin du bouclier tarifaire sur l’énergie.

En mai dernier, le président de la République avait en effet annoncé vouloir « concentrer » deux milliards de baisses d’impôts sur « les classes moyennes » d’ici à 2027, précisant néanmoins qu’elles interviendront « quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat »Sans doute à la saint-glinglin !

Par contre il faut s’attendre à une hausse une hausse des prix de l’énergie. Ainsi, selon Emmanuel Macron la fin du bouclier tarifaire sur l’énergie est « une décision proportionnée », affirmant que la France « aura beaucoup moins augmenté l’électricité que dans la plupart de nos pays voisins ». Et de rappeler les projets destinés à faire baisser les prix de l’énergie dans les années à venir : « Nous produirons davantage d’électricité en remettant nos centrales nucléaires en marche qui comme vous le savez ont connu des difficultés » et « nous finalisons une réforme au niveau européen ».

Afrique: Près d’un milliard de personnes concernées par les conflits de l’eau d’ici 2050

Afrique: Près d’un milliard de personnes concernées par les conflits de l’eau d’ici 2050

par
Sophie de Bruin
Researcher in Environmental Change, Vrije Universiteit Amsterdam


L’Afrique compte 66 bassins fluviaux transfrontaliers. Il s’agit notamment du bassin du Nil et des bassins du Juba-Shebelle et du lac Turkana dans la Corne de l’Afrique. Le risque de conflit peut augmenter avec la croissance démographique, l’intensification de l’utilisation de l’eau et les changements climatiques. Il n’existe pas de consensus sur les mécanismes précis qui alimentent les conflits dans ces bassins. Il est toutefois possible d’identifier les bassins où les risques devraient s’aggraver. Pour ce faire, on peut combiner les données sur les conditions de risque de conflit identifiées dans la littérature existante.

Dans une étude récente que j’ai menée avec trois chercheurs en systèmes d’eau de l’IHE Delft, de l’université d’Utrecht et de l’université de Wageningen & Recherche, nous avons proposé trois scénarios possibles concernant les risques de conflit dans les bassins fluviaux transfrontaliers mondiaux.

Notre étude prévoit que si rien ne change de manière substantielle dans la gestion des bassins fluviaux transfrontaliers et si le changement climatique s’aggrave, 920 millions de personnes vivront dans des bassins à risque de conflit très élevé à élevé d’ici 2050.

Si les nations améliorent l’utilisation de l’eau, renforcent la coopération et font davantage pour prévenir ou atténuer les conflits, ce nombre tombera à 536 millions.

Les traités sur l’eau et les organisations de bassin fluvial solides augmentent la probabilité d’une coopération stable et à long terme entre les États.

Notre étude combine des projections sur la construction de méga-barrages et la résilience institutionnelle. Elle a examiné les facteurs de risque hydroclimatiques, de gouvernance et socio-économiques. La combinaison de ces facteurs a permis de se faire une idée du risque global de conflit par bassin fluvial transfrontalier.

Nous avons utilisé une interprétation large des conflits liés aux ressources transfrontalières en eau. Il peut s’agir d’accusations, de tensions diplomatiques, de sanctions économiques ou de conflits violents.

Un manque de coopération entre les pays peut entraîner une perte des avantages qui pourraient découler d’activités communes. Il s’agit notamment de l’adaptation au changement climatique, de la protection de l’environnement et du développement socio-économique. Les tensions entre les États sur ces questions peuvent également s’étendre à d’autres secteurs, compromettant les relations politiques ou économiques régionales.

Nos résultats montrent que dans un scénario de statu quo – où aucun changement majeur n’est apporté – 920 millions de personnes sur les 4,4 milliards de personnes vivant dans des bassins fluviaux transfrontaliers vivront dans des bassins à risque de conflit très élevé à élevé d’ici à 2050. En Afrique, ce nombre inclut les habitants de l’Érythrée, de l’Éthiopie, du Rwanda, de l’Ouganda, du Kenya, de la Somalie, du Burkina Faso, de la Mauritanie et du Niger. Il inclut également les habitants du Mozambique, du Malawi, du Bénin et du Togo.

Dans le scénario “ambition élevée”, qui implique une amélioration des pratiques d’utilisation de l’eau et une plus grande résilience des institutions, ce nombre diminue pour atteindre 536 millions. Le scénario “ambition faible” implique une certaine amélioration de l’efficacité de l’utilisation de l’eau, de la capacité institutionnelle et de la qualité de la gouvernance. Selon ce scénario, 724 millions de personnes vivraient dans des bassins à risque de conflit très élevé à élevé d’ici 2050.

Les bassins d’Afrique et d’Asie en particulier devraient être confrontés à des risques globaux élevés, car plusieurs risques s’y télescopent. En Afrique, plusieurs bassins sont confrontés à des risques supplémentaires tels que la forte variabilité des flux d’eau et la disponibilité limitée de l’eau. Les pays en aval dépendent également des pays en amont.

Les tensions actuelles sur le Nil à propos du grand barrage de la Renaissance de l’Éthiopie, par exemple, pourraient s’aggraver lorsque l’Éthiopie décidera de construire plusieurs nouveaux méga-barrages hydroélectriques. L’Égypte et, dans une moindre mesure, le Soudan sont très dépendants des ressources en eau liées au bassin.

Notre étude montre que 11 autres grands barrages hydroélectriques pourraient être construits dans le bassin du Nil. Ces prévisions sont basées sur la faisabilité physique, le rendement énergétique et les coûts de construction. La projection tient compte de certaines restrictions, telles que les réserves naturelles protégées.

Sept de ces barrages seraient situés en Éthiopie et les quatre autres au Sud-Soudan. La construction de ces barrages se ferait dans un contexte de pénuries d’eau croissantes, de fortes dépendances à l’égard de l’eau et de ressources économiques limitées pour faire face aux risques liés à l’eau.

Ces nouveaux barrages pourraient aggraver les effets du changement climatique régional et les besoins en eau, en particulier lorsque la population et l’économie sont en pleine croissance. Bien que les spécialistes ne puissent pas prédire quand cela se produira, une sécheresse pluriannuelle dans le bassin du Nil est inévitable. Cela aurait de graves conséquences sur la répartition de l’eau.

La perspective d’une sécheresse pluriannuelle dans certaines parties du bassin du Nil exige des préparatifs dès aujourd’hui. Et même si l’impact des nouveaux barrages sera modéré, la perception du risque pourrait affecter la façon dont l’Égypte, par exemple, prend des décisions sur la coopération fluviale partagée.

Deux autres grands bassins – le Juba-Shebelle au Kenya, en Somalie et en Éthiopie, et le bassin du lac Turkana au Kenya et en Éthiopie – devraient être confrontés à des niveaux élevés de risque de conflit. Dans ces deux bassins, de multiples problèmes, tels que les conflits locaux, le faible développement humain et la disponibilité limitée de l’eau, s’y entrechoquent aujourd »hui.

Cette situation pourrait s’aggraver si des efforts supplémentaires ne sont pas déployés d’ici à 2050, en raison d’une croissance démographique relativement élevée et des effets du changement climatique, sans ressources suffisantes pour s’adapter.

Même dans notre scénario très ambitieux, qui implique des améliorations substantielles de la gestion de l’eau, de la gouvernance nationale globale et de la résilience institutionnelle, les bassins du Juba-Shebelle et du lac Turkana sont toujours confrontés à des risques élevés.

Les défis et les risques auxquels ces bassins sont confrontés doivent être explicitement inclus dans des plans plus larges. Par exemple, lorsque de grands barrages hydroélectriques sont construits, leur exploitation ne doit pas entraver les objectifs d’adaptation au climat de l’ensemble de la région.

Réchauffement climatique en France d’ici à 2050: Des conséquences dramatiques

Réchauffement climatique en France d’ici à 2050: Des conséquences dramatiques

D’après une étude d’Axa Climate, filiale de la compagnie d’assurance, les conséquences du réchauffement climatique seront dramatiques en France d’ici 2050; Et la moitié du pays risque d’être impactée.

En 2022, les conséquences du réchauffement climatique leur ont en effet coûté 2,9 milliards d’euros, selon le Haut Conseil pour le climat (PDF). L’étude d’Axe Climate établit des prévisions à l’horizon 2050 (par rapport à la période 1985-2014) en se basant sur le scénario le plus extrême exposé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) dans son dernier rapport.

Sur le plan agricole, l’étude prévoit ainsi une baisse des rendements de maïs d’environ 25% et la perte d’un quart de la production française de sucre blanc issue de la culture de betterave sucrière dans l’Hexagone. « En 2050, la moitié des zones de production fruitière seront impactées par des risques climatiques forts ou extrêmes (sécheresses, inondations, tempêtes…), soit deux fois plus que la normale », ajoute l’étude d’Axa Climate.

Dans le secteur des loisirs, Axa Climate signale par exemple que le niveau marin sera plus élevé de 20 à 25 cm sur la côte d’Opale, située en Picardie. « La promenade des planches de Deauville se trouve à 20 cm en dessous de la ligne de marée haute qui pourrait être atteinte, avec les combinaisons d’élévation du niveau de la mer, de grandes marées et d’ondes de tempête », illustre l’étude. En montagne, la station d’Avoriaz 1800 devrait aussi fermer trois semaines supplémentaires, faute de neige. Quant à la saison à risques des incendies, elle sera « trois fois plus longue qu’aujourd’hui dans les Landes », déjà gravement touchées en 2022, et le nombre de grands incendies dans le sud-est de la France passera de 7 à 12 par an.

Enfin, l’étude s’attarde aussi sur l’habitat. Alors que 40% de la station balnéaire de Lacanau (Gironde) est menacée par la montée des eaux, « la majorité des activités commerciales de la commune, une centaine de locaux professionnels et diverses infrastructures publiques » seraient concernés.

« En 2050, 48% du territoire français métropolitain – représentant près de 10,4 millions de maisons individuelles construites aujourd’hui – est susceptible d’être impacté par le phénomène de retrait-gonflement d’argile entraînant des fissures et dégâts. »

Axa Climate dans son étude
La hausse des températures engendrerait également une hausse de 77% de jours dépassant 24°C à Montpellier, et une baisse de 26% de jours sous 10°C à Strasbourg, réduisant le besoin de chauffage. Face à tous ces risques, « il faut agir maintenant », appelle donc Christelle Castet. Un constat partagé par le Haut Conseil pour le climat, qui réclamait notamment dans son dernier rapport « d’engager les moyens nécessaires au rehaussement de l’action pour l’adaptation ».

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Assurance maladie: suppression jusqu’à 1.700 postes d’ici 2027

Assurance maladie: suppression jusqu’à 1.700 postes d’ici 2027

L’Assurance maladie souhaite atteindre des « gains de productivité », notamment grâce à l’automatisation de certaines procédures. Les départs seront très progressifs les deux prochaines années.

Coup de rabot pour l’Assurance maladie. Son conseil d’administration a donné ce lundi son feu vert à une nouvelle convention avec l’Etat : celle-ci prévoit jusqu’à 1.700 suppressions de postes d’ici 2027, sous réserve de « gains de productivité » et avec une « clause de revoyure » dans deux ans.

Avec 82.000 agents en CDI sur l’ensemble du territoire, ces suppressions de postes atteindront environ 2 % de l’effectif total de l’Assurance maladie. Cet objectif a été confirmé par trois membres du conseil d’administration . .

Ces suppressions de postes vont concerner différents services d’ici fin 2027 grâce à « des gains de productivité » notamment sur l’automatisation des feuilles de soins et des factures, apprend-on dans cette nouvelle convention. Les branches concernées par des départs sont celle de la « liquidation de prestations » et celle de la « gestion des droits ».

Chômage : Malgré une croissance anecdotique, sous la barre des 8% d’ici 2025

Chômage : Malgré une croissance anecdotique, sous la barre des 8% d’ici 2025 ( Banque de France)

Le taux de chômage ne devrait pas repasser au-dessus de la barre des 8%, malgré un environnement international délicat, estiment les experts de la Banque de France. Malgré une croissance relativement modérée, l’emploi devrait mieux résister que prévu, relève la Banque de France. Surpris par la résistance du marché du travail ces derniers mois, les analystes ont revu leurs hypothèses, entraînant un «changement significatif» dans leurs estimations. Une décision qui s’appuie notamment sur des calculs de productivité et sur la réforme des retraites, dont «la montée en charge progressive à partir de septembre 2023 aurait un impact positif sur le nombre d’actifs qui se transmettrait progressivement à l’emploi». La banque de France toutefois n’indique pas que parmi les facteurs explicatifs il y a aussi un très grand nombre d’entrées en apprentissage aussi une baisse de demande d’emploi du fait de l’évolution démographique.

Dans un premier temps, cette année, le marché de l’emploi résisterait, et le taux de chômage se tiendrait à 7,1% en moyenne. Ensuite, le ralentissement de l’activité entraînerait une hausse du taux à 7,4% puis 7,6% sur les deux prochaines années. Un rebond, certes, mais qui devrait rester temporaire et qui est, surtout, bien moins notable que prévu. Le cap des 8% ne devrait donc pas être franchi et le chômage resterait nettement inférieur à son niveau pré-Covid.

«À l’horizon 2025, l’économie française réussirait à concilier sortie de l’inflation et retour progressif de la croissance, sans récession», résume le directeur général des statistiques, études et international à la Banque de France, Olivier Garnier. La croissance, d’abord, repartirait progressivement à la hausse : après le choc engendré par la guerre en Ukraine et la flambée inflationniste, elle atteindrait 0,7% en 2023 en moyenne, un niveau revu légèrement à la hausse. Elle s’établirait ensuite à 1% en 2024 et 1,5% en 2025, des estimations moins élevées que prévu malgré une reprise de la consommation des ménages et des prix du pétrole et du gaz un peu plus faibles qu’anticipé en mars. Une dynamique expliquée par l’environnement international troublé.

Parallèlement, l’inflation semble bel et bien avoir atteint son pic ce semestre. Les prix de l’énergie reculent, et ceux de l’alimentaire commencent à ralentir, notent les experts, avec une nuance : «Historiquement, les hausses des prix des matières premières alimentaires sont partiellement répercutées et leurs replis ne s’accompagnent pas d’une baisse des prix finaux mais d’un arrêt de leur hausse». En d’autres termes, il ne faut pas s’attendre à voir de reculs massifs des prix en rayon dans l’immédiat. Désormais, la hausse des prix est principalement tirée par les services, «sous l’effet notamment des revalorisations salariales». La Banque de France prévoit donc un taux moyen annuel de 5,6% cette année, avant un ralentissement marqué en 2024 – à 2,4% – et en 2025 – à 1,9%.

Malgré une croissance relativement modérée, l’emploi devrait mieux résister que prévu, relève la Banque de France. Surpris par la résistance du marché du travail ces derniers mois, les analystes ont revu leurs hypothèses, entraînant un «changement significatif» dans leurs estimations. Une décision qui s’appuie notamment sur des calculs de productivité et sur la réforme des retraites, dont «la montée en charge progressive à partir de septembre 2023 aurait un impact positif sur le nombre d’actifs qui se transmettrait progressivement à l’emploi».

Inquiets, les ménages devraient toutefois garder une bonne partie de leurs gains au chaud sous leur matelas. Sur ce point, la Banque de France reste prudente : «Nous pensions que le surplus d’épargne pouvait être mobilisé, être un moteur pour l’économie. Mais nous avons été plutôt surpris négativement», les consommateurs étant restés frileux jusqu’ici. L’épargne accumulée depuis des mois ne devrait donc pas être dépensée, sauf surprise – bienvenue pour la consommation, et donc l’économie.

Un avertissement clair est toutefois lancé sur les finances publiques, dont l’amélioration se fait attendre… encore et toujours. La France reste un éternel bonnet d’âne : si, entre 2021 et 2025, les États de la zone euro doivent faire reculer leur ratio d’endettement de huit points en moyenne, celui de l’Hexagone ne reculerait que d’un point, selon l’institution. La divergence entre Paris et les autres capitales devrait donc s’accroître, à politique inchangée. «Le ratio de la dette publique ne diminuerait pas et resterait proche de 111% du PIB sur tout l’horizon de prévision», prévoient les analystes. Un constat inquiétant, qui contredit les promesses de bonne gestion des comptes publics brandies par le gouvernement.

Transport aérien : un doublement de la flotte mondiale d’ici 20 ans

Transport aérien : un doublement de la flotte mondiale d’ici 20 ans


Globalement la flotte mondiale pourrait bien doubler d’ici une vingtaine d’années en raison en particulier de la progression des couches moyennes dans les pays en développement.
Boeing voit la flotte d’avions commerciaux doubler dans les 20 prochaines années, selon des estimations publiées ce dimanche et légèrement supérieures en volume à celles de son concurrent Airbus. Pour l’avionneur américain, 48.575 appareils seront en service en 2042, contre 24.500 l’année dernière. Cela nécessitera de produire, tous constructeurs confondus, 42.595 aéronefs, dont la moitié sera consacrée au remplacement des avions existant aujourd’hui, et l’autre à la croissance nette.

L’Amérique du Nord absorbera 23% de ces nouveaux avions, l’Asie-Pacifique 22%, l’Eurasie 21% et la Chine à elle seule 20%. Ces projections, publiées à la veille de l’ouverture du salon aéronautique du Bourget près de Paris, s’inscrivent dans la lignée de celles de Boeing l’année dernière, quand la firme avait évoqué une flotte mondiale de 47.080 appareils en 2041.

Mercredi, Airbus avait dit tabler sur un besoin de 40.850 avions passagers et cargo neufs d’ici à 2042, portant la flotte mondiale à 46.560 appareils, contre 22.880 début 2020. Pour Darren Hulst, responsable du marketing commercial de Boeing, après la parenthèse du Covid-19 qui a affecté la demande, « nous passons de la période de reprise à un retour aux fondamentaux qui sous-tendent les voyages aériens » depuis 60 ans.

Il a notamment évoqué le lien entre la propension à voyager et la croissance du PIB mondial, qui devrait selon lui atteindre 2,6% par an, soit 70% sur deux décennies, ce qui va faire entrer 500 millions de personnes dans la classe moyenne, davantage susceptible de voyager en avion.

Boeing pense en outre que les compagnies low-cost vont continuer à se développer dans les 20 prochaines années et « plus que doubler de taille » même s’il s’agira d’un rythme plus faible que lors des 20 dernières années, quand leur flotte a été multipliée par six. La demande d’avions cargo devrait également rester forte, de l’ordre de 3,5% par an, dépassant la hausse des échanges commerciaux internationaux, estimée à 3% par an sur 20 ans selon Boeing.

D’ici cinq ans la demande de pétrole va diminuer

D’ici cinq ans la demande de pétrole va diminuer


« Le pic de la demande mondiale de pétrole est en vue avant la fin de la décennie », assure Fatih Birol, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), à l’occasion de la publication ce mercredi du rapport sur les perspectives du marché pétrolier à moyen terme.

Les besoins mondiaux d’or noir devraient augmenter de 6% entre 2022 et 2028 pour atteindre 105,7 millions de barils par jour (mb/j) « soutenue par une demande robuste des secteurs aérien et pétrochimique ». La croissance de la demande mondiale devrait ainsi passer d’une hausse annuelle de 2,5 mb/j cette année à 0,4 mb/j en 2028, année où elle devrait atteindre un pic de consommation (voir graphique).

C’est dans le domaine du transport que la baisse devrait être la plus prononcée à cause de la croissance du parc mondial de véhicules électriques et le recours aux biocarburants. Un mouvement qui s’explique par « les prix élevés et les problèmes de sécurité d’approvisionnement mis en évidence par la crise énergétique mondiale (qui) ont accéléré la transition vers des technologies énergétiques plus propres », explique l’agence. La pandémie du Covid-19 et la guerre en Ukraine ont en effet modifié considérablement les flux commerciaux mondiaux et perturbé le marché mondial de l’or noir.

La composition des besoins est aussi en train d’évoluer. Ainsi « la demande en plein essor de la pétrochimie et la forte croissance de la consommation dans les économies émergentes et en développement vont plus que compenser la contraction de la demande dans les économies développées », souligne l’AIE.

Ce qui nécessite de maintenir les investissements dans l’activité en amont (exploration et extraction) qui devraient atteindre en 2023 leur plus haut niveau depuis 2015 en culminant à 528 milliards de dollars, soit une hausse de 11% sur un an. « Les producteurs de pétrole doivent faire attention au changement de rythme et calibrer leurs décisions d’investissement pour assurer une transition ordonnée », avertit l’agence, qui considère que le niveau d’investissement, s’il reste soutenu, devrait être adéquat d’ici 2028.

Électricité : forte hausse de la demande et des prix d’ici une dizaine d’années

Électricité : forte hausse de la demande et des prix d’ici une dizaine d’années

La transition écologique et la réindustrialisation vont faire bondir la consommation d’électricité et la France doit doubler sa production d’énergies renouvelables d’ici à cette échéance, alors que les nouveaux réacteurs nucléaires annoncés par le gouvernement ne verront pas le jour avant 2035. Un défi que le gestionnaire estime « faisable », malgré le retard pris par le pays dans leur développement.

Pour tenir ses objectifs de décarbonation, la France va devoir baisser significativement sa consommation énergétique, tandis que, dans le même temps, la consommation d’électricité va augmenter considérablement, au détriment des énergies fossiles. Cette double tendance était connue depuis plusieurs années, mais l’augmentation de la demande d’électrons sera encore plus forte que ce qu’avait anticipé jusqu’à présent RTE, le gestionnaire des lignes à haute tension.

Celui-ci vient de mettre à jour ses prévisions pour l’horizon 2035, en tenant compte de deux grandes évolutions : les nouveaux objectifs climatiques européens et les forts enjeux de la réindustrialisation, dans un contexte géopolitique où les questions de souveraineté sont devenues centrales. L’actualisation des prévisions de RTE intègre aussi la revue à la baisse du potentiel de la biomasse ou encore l’évolution des prix du gaz.

« A elle seule, l’industrie pourrait consommer plus de 160 TWh par an à l’horizon 2035, », pointe Thomas Veyrenc, directeur exécutif de RTE en charge du pôle stratégie, prospective et évaluation. Avec une répartition équivalente entre l’électrification directe des procédés et la production d’hydrogène décarboné.

Côté prix, il faut aussi s’attendre à une forte hausse d’ici une dizaine d’années. La facture pourrait doubler. La CRE, Statista, Union Française de l’Électricité, la Cour des Comptes, etc. Tous s’accordent à déclarer que le prix de l’électricité devrait bel et bien augmenter. D’après l’étude réalisée par Statista et le Commissariat général au développement durable (CGDD) du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer en 2020, le prix final de l’électricité en 2030 s’élèvera à 128,3 euros par mégawatts-heures.

Cependant, avant même 2030, la hausse s’annonce abrupte. Selon la Commission d’enquête du Sénat sur le coût réel de l’électricité, d’ici 2023, la hausse cumulée de la facture d’électricité devrait grimper de 100 % de manière à aligner les prix français sur les prix des autres pays européens.

L’Union Française de l’Électricité (UFE) dans une étude parue en 2012 prévoit, de son côté, une hausse de 50 % du prix du kWh d’ici 2030. Si les prévisions varient d’une source à l’autre, la tendance de l’évolution des prix de l’électricité sera sans nul doute à la hausse.

L’augmentation du prix de l’électricité dans les années à venir a plusieurs explications. Parmi elles, nombreuses sont liées à la filière nucléaire. Comme, par exemple, le fait que le coût de la filière nucléaire en France serait plus élevé que prévu et qu’il devrait être réévalué. Aussi, les investissements requis liés au prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires et au déploiement des énergies renouvelables devront fatalement se répercuter sur la facture d’électricité.

Une électrification massive est également attendue dans le secteur des transports avec 8 millions de véhicules électriques ou hybrides visés en 2030. « Ce qui est nouveau, c’est la mobilité lourde, les camions, le fret, le ferroviaire, les bateaux et même les avions de ligne », explique Thomas Veyrenc. Initialement, les constructeurs misaient énormément sur les biocarburants et la biomasse. Ils se tournent désormais aussi vers des carburants de synthèse, dérivés de l’hydrogène et donc produits à partir d’électricité.

Le bâtiment va aussi connaître une électrification importante avec notamment un basculement des chaudières au fioul et au gaz vers des pompes à chaleur électriques, réputées trois fois plus efficaces. Le gouvernement réfléchit d’ailleurs à interdire les chaudières à gaz dès 2026, ce qui provoque la fronde de la filière gazière.

Energie-Électricité : forte hausse de la demande et des prix d’ici une dizaine d’années

Energie-Électricité : forte hausse de la demande et des prix d’ici une dizaine d’années

La transition écologique et la réindustrialisation vont faire bondir la consommation d’électricité et la France doit doubler sa production d’énergies renouvelables d’ici à cette échéance, alors que les nouveaux réacteurs nucléaires annoncés par le gouvernement ne verront pas le jour avant 2035. Un défi que le gestionnaire estime « faisable », malgré le retard pris par le pays dans leur développement.

Pour tenir ses objectifs de décarbonation, la France va devoir baisser significativement sa consommation énergétique, tandis que, dans le même temps, la consommation d’électricité va augmenter considérablement, au détriment des énergies fossiles. Cette double tendance était connue depuis plusieurs années, mais l’augmentation de la demande d’électrons sera encore plus forte que ce qu’avait anticipé jusqu’à présent RTE, le gestionnaire des lignes à haute tension.

Celui-ci vient de mettre à jour ses prévisions pour l’horizon 2035, en tenant compte de deux grandes évolutions : les nouveaux objectifs climatiques européens et les forts enjeux de la réindustrialisation, dans un contexte géopolitique où les questions de souveraineté sont devenues centrales. L’actualisation des prévisions de RTE intègre aussi la revue à la baisse du potentiel de la biomasse ou encore l’évolution des prix du gaz.

« A elle seule, l’industrie pourrait consommer plus de 160 TWh par an à l’horizon 2035, », pointe Thomas Veyrenc, directeur exécutif de RTE en charge du pôle stratégie, prospective et évaluation. Avec une répartition équivalente entre l’électrification directe des procédés et la production d’hydrogène décarboné.

Côté prix, il faut aussi s’attendre à une forte hausse d’ici une dizaine d’années. La facture pourrait doubler. La CRE, Statista, Union Française de l’Électricité, la Cour des Comptes, etc. Tous s’accordent à déclarer que le prix de l’électricité devrait bel et bien augmenter. D’après l’étude réalisée par Statista et le Commissariat général au développement durable (CGDD) du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer en 2020, le prix final de l’électricité en 2030 s’élèvera à 128,3 euros par mégawatts-heures.

Cependant, avant même 2030, la hausse s’annonce abrupte. Selon la Commission d’enquête du Sénat sur le coût réel de l’électricité, d’ici 2023, la hausse cumulée de la facture d’électricité devrait grimper de 100 % de manière à aligner les prix français sur les prix des autres pays européens.

L’Union Française de l’Électricité (UFE) dans une étude parue en 2012 prévoit, de son côté, une hausse de 50 % du prix du kWh d’ici 2030. Si les prévisions varient d’une source à l’autre, la tendance de l’évolution des prix de l’électricité sera sans nul doute à la hausse.

L’augmentation du prix de l’électricité dans les années à venir a plusieurs explications. Parmi elles, nombreuses sont liées à la filière nucléaire. Comme, par exemple, le fait que le coût de la filière nucléaire en France serait plus élevé que prévu et qu’il devrait être réévalué. Aussi, les investissements requis liés au prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires et au déploiement des énergies renouvelables devront fatalement se répercuter sur la facture d’électricité.

Une électrification massive est également attendue dans le secteur des transports avec 8 millions de véhicules électriques ou hybrides visés en 2030. « Ce qui est nouveau, c’est la mobilité lourde, les camions, le fret, le ferroviaire, les bateaux et même les avions de ligne », explique Thomas Veyrenc. Initialement, les constructeurs misaient énormément sur les biocarburants et la biomasse. Ils se tournent désormais aussi vers des carburants de synthèse, dérivés de l’hydrogène et donc produits à partir d’électricité.

Le bâtiment va aussi connaître une électrification importante avec notamment un basculement des chaudières au fioul et au gaz vers des pompes à chaleur électriques, réputées trois fois plus efficaces. Le gouvernement réfléchit d’ailleurs à interdire les chaudières à gaz dès 2026, ce qui provoque la fronde de la filière gazière.

Energie-Électricité : forte hausse de la demande et des prix d’ici une dizaine d’années

Energie-Électricité : forte hausse de la demande et des prix d’ici une dizaine d’années

La transition écologique et la réindustrialisation vont faire bondir la consommation d’électricité et la France doit doubler sa production d’énergies renouvelables d’ici à cette échéance, alors que les nouveaux réacteurs nucléaires annoncés par le gouvernement ne verront pas le jour avant 2035. Un défi que le gestionnaire estime « faisable », malgré le retard pris par le pays dans leur développement.

Pour tenir ses objectifs de décarbonation, la France va devoir baisser significativement sa consommation énergétique, tandis que, dans le même temps, la consommation d’électricité va augmenter considérablement, au détriment des énergies fossiles. Cette double tendance était connue depuis plusieurs années, mais l’augmentation de la demande d’électrons sera encore plus forte que ce qu’avait anticipé jusqu’à présent RTE, le gestionnaire des lignes à haute tension.

Celui-ci vient de mettre à jour ses prévisions pour l’horizon 2035, en tenant compte de deux grandes évolutions : les nouveaux objectifs climatiques européens et les forts enjeux de la réindustrialisation, dans un contexte géopolitique où les questions de souveraineté sont devenues centrales. L’actualisation des prévisions de RTE intègre aussi la revue à la baisse du potentiel de la biomasse ou encore l’évolution des prix du gaz.

« A elle seule, l’industrie pourrait consommer plus de 160 TWh par an à l’horizon 2035, », pointe Thomas Veyrenc, directeur exécutif de RTE en charge du pôle stratégie, prospective et évaluation. Avec une répartition équivalente entre l’électrification directe des procédés et la production d’hydrogène décarboné.

Côté prix, il faut aussi s’attendre à une forte hausse d’ici une dizaine d’années. La facture pourrait doubler. La CRE, Statista, Union Française de l’Électricité, la Cour des Comptes, etc. Tous s’accordent à déclarer que le prix de l’électricité devrait bel et bien augmenter. D’après l’étude réalisée par Statista et le Commissariat général au développement durable (CGDD) du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer en 2020, le prix final de l’électricité en 2030 s’élèvera à 128,3 euros par mégawatts-heures.

Cependant, avant même 2030, la hausse s’annonce abrupte. Selon la Commission d’enquête du Sénat sur le coût réel de l’électricité, d’ici 2023, la hausse cumulée de la facture d’électricité devrait grimper de 100 % de manière à aligner les prix français sur les prix des autres pays européens.

L’Union Française de l’Électricité (UFE) dans une étude parue en 2012 prévoit, de son côté, une hausse de 50 % du prix du kWh d’ici 2030. Si les prévisions varient d’une source à l’autre, la tendance de l’évolution des prix de l’électricité sera sans nul doute à la hausse.

L’augmentation du prix de l’électricité dans les années à venir a plusieurs explications. Parmi elles, nombreuses sont liées à la filière nucléaire. Comme, par exemple, le fait que le coût de la filière nucléaire en France serait plus élevé que prévu et qu’il devrait être réévalué. Aussi, les investissements requis liés au prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires et au déploiement des énergies renouvelables devront fatalement se répercuter sur la facture d’électricité.

Une électrification massive est également attendue dans le secteur des transports avec 8 millions de véhicules électriques ou hybrides visés en 2030. « Ce qui est nouveau, c’est la mobilité lourde, les camions, le fret, le ferroviaire, les bateaux et même les avions de ligne », explique Thomas Veyrenc. Initialement, les constructeurs misaient énormément sur les biocarburants et la biomasse. Ils se tournent désormais aussi vers des carburants de synthèse, dérivés de l’hydrogène et donc produits à partir d’électricité.

Le bâtiment va aussi connaître une électrification importante avec notamment un basculement des chaudières au fioul et au gaz vers des pompes à chaleur électriques, réputées trois fois plus efficaces. Le gouvernement réfléchit d’ailleurs à interdire les chaudières à gaz dès 2026, ce qui provoque la fronde de la filière gazière.

Électricité : forte hausse de la demande et des prix d’ici une dizaine d’années

Électricité : forte hausse de la demande et des prix d’ici une dizaine d’années

La transition écologique et la réindustrialisation vont faire bondir la consommation d’électricité et la France doit doubler sa production d’énergies renouvelables d’ici à cette échéance, alors que les nouveaux réacteurs nucléaires annoncés par le gouvernement ne verront pas le jour avant 2035. Un défi que le gestionnaire estime « faisable », malgré le retard pris par le pays dans leur développement.

Pour tenir ses objectifs de décarbonation, la France va devoir baisser significativement sa consommation énergétique, tandis que, dans le même temps, la consommation d’électricité va augmenter considérablement, au détriment des énergies fossiles. Cette double tendance était connue depuis plusieurs années, mais l’augmentation de la demande d’électrons sera encore plus forte que ce qu’avait anticipé jusqu’à présent RTE, le gestionnaire des lignes à haute tension.

Celui-ci vient de mettre à jour ses prévisions pour l’horizon 2035, en tenant compte de deux grandes évolutions : les nouveaux objectifs climatiques européens et les forts enjeux de la réindustrialisation, dans un contexte géopolitique où les questions de souveraineté sont devenues centrales. L’actualisation des prévisions de RTE intègre aussi la revue à la baisse du potentiel de la biomasse ou encore l’évolution des prix du gaz.

« A elle seule, l’industrie pourrait consommer plus de 160 TWh par an à l’horizon 2035, », pointe Thomas Veyrenc, directeur exécutif de RTE en charge du pôle stratégie, prospective et évaluation. Avec une répartition équivalente entre l’électrification directe des procédés et la production d’hydrogène décarboné.

Côté prix, il faut aussi s’attendre à une forte hausse d’ici une dizaine d’années. La facture pourrait doubler. La CRE, Statista, Union Française de l’Électricité, la Cour des Comptes, etc. Tous s’accordent à déclarer que le prix de l’électricité devrait bel et bien augmenter. D’après l’étude réalisée par Statista et le Commissariat général au développement durable (CGDD) du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer en 2020, le prix final de l’électricité en 2030 s’élèvera à 128,3 euros par mégawatts-heures.

Cependant, avant même 2030, la hausse s’annonce abrupte. Selon la Commission d’enquête du Sénat sur le coût réel de l’électricité, d’ici 2023, la hausse cumulée de la facture d’électricité devrait grimper de 100 % de manière à aligner les prix français sur les prix des autres pays européens.

L’Union Française de l’Électricité (UFE) dans une étude parue en 2012 prévoit, de son côté, une hausse de 50 % du prix du kWh d’ici 2030. Si les prévisions varient d’une source à l’autre, la tendance de l’évolution des prix de l’électricité sera sans nul doute à la hausse.

L’augmentation du prix de l’électricité dans les années à venir a plusieurs explications. Parmi elles, nombreuses sont liées à la filière nucléaire. Comme, par exemple, le fait que le coût de la filière nucléaire en France serait plus élevé que prévu et qu’il devrait être réévalué. Aussi, les investissements requis liés au prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires et au déploiement des énergies renouvelables devront fatalement se répercuter sur la facture d’électricité.

Une électrification massive est également attendue dans le secteur des transports avec 8 millions de véhicules électriques ou hybrides visés en 2030. « Ce qui est nouveau, c’est la mobilité lourde, les camions, le fret, le ferroviaire, les bateaux et même les avions de ligne », explique Thomas Veyrenc. Initialement, les constructeurs misaient énormément sur les biocarburants et la biomasse. Ils se tournent désormais aussi vers des carburants de synthèse, dérivés de l’hydrogène et donc produits à partir d’électricité.

Le bâtiment va aussi connaître une électrification importante avec notamment un basculement des chaudières au fioul et au gaz vers des pompes à chaleur électriques, réputées trois fois plus efficaces. Le gouvernement réfléchit d’ailleurs à interdire les chaudières à gaz dès 2026, ce qui provoque la fronde de la filière gazière.

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