Archive pour le Tag 'd’euros'

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Un milliard d’euros pour sauver Alstom

Un milliard d’euros pour sauver Alstom

 Alstom ne se remet décidément pas du dépeçage opéré par Macon avec la vente des turbines électriques vendues à général électrique ( et finalement revendues à EDF!); Sans parler des questions de productivité et des aléas du plan de charge. Heureusement la demande est immense mais il faudra faire face à une concurrence très agressive. Pour rétablir sa situation financière, le groupe ferroviaire va lancer une augmentation de capital et une émission obligataire, en plus de la cession d’actifs déjà engagée. L’objectif est de réduire sa dette de deux milliards d’euros.

 

Un autre volet de ce plan, déjà annoncé et engagé, est la cession d’actifs à hauteur de 700 millions d’euros. Cela comprend la vente de sa participation de 20% dans le constructeur ferroviaire russe Transmashholding (TMH) pour 75 millions d’euros, conclue en janvier 2024, et surtout la vente de son activité de signalisation en Amérique du Nord à Knorr-Bremse. Cette seconde transaction, qui doit être finalisée cet été, doit rapporter environ 630 millions d’euros.

Sur le plan des résultats, Alstom affiche un bilan contrasté encore marqué par d’importantes difficultés financières notamment du fait de l’achat du constructeur canadien Bombardier.

Cependant les perspectives restent bonnes avec une forte demande à travers le monde selon le patron du groupe, avec l’identification de projets pour les trois prochaines années à hauteur 190 milliards d’euros, dont plus de la moitié en Europe.

Le résultat opérationnel ajusté atteint près d’un milliard d’euros, soit 17 % de plus que lors de l’exercice précédent. La marge opérationnelle progresse pour atteindre 5,7 %, « en ligne avec nos prévisions » s’est réjoui Henri Poupart-Lafarge.

Les choses se gâtent ensuite. Payant toujours l’intégration de Bombardier – son concurrent canadien racheté en 2021 et pas encore entièrement digéré – mais aussi des coûts de restructuration, Alstom affiche une perte nette de 309 millions d’euros. C’est plus du double de l’an passé.

La situation doit s’améliorer sur l’exercice 2024-2025, tout particulièrement avec la mise en œuvre du plan de désendettement et la fin de l’intégration de Bombardier. Alstom vise ainsi une croissance organique de son chiffre d’affaires d’environ 5 % et la poursuite du renforcement de sa marge opérationnelle ajustée, qui doit atteindre 6,5 % – avec un objectif d’arriver entre 8 et 10 % à moyen terme.

 

UE-« La taxe sur les transactions financières rapporterait chaque année jusqu’à 57 milliards d’euros »

UE-« La taxe sur les transactions financières rapporterait chaque année jusqu’à 57 milliards d’euros »

 

Pour sortir de la crise, il est urgent de combattre la spéculation et d’adopter la taxe européenne sur les transactions financières, rappellent, dans une tribune au « Monde », cinquante-huit députés des groupes Horizons, LIOT, MoDem et Renaissance.

 

La colère exprimée par nos agriculteurs face à l’augmentation prévue des taxes sur le gazole révèle une souffrance largement partagée par la population : faut-il que ce soient toujours les mêmes qui payent ? Faut-il augmenter de 10 % une taxe sur l’électricité, mais ne jamais taxer les marchés financiers qui battent régulièrement de nouveaux records ?Nul ne conteste le besoin de trouver de nouvelles ressources : quand Joe Biden met 400 milliards sur la table pour attirer toute l’industrie verte aux Etats-Unis, nous ne pouvons pas rester sans réagir. Il faut aussi rembourser les aides Covid et dégager de nouveaux moyens pour gagner la bataille du climat : investir dans les transports en commun, financer des aides à l’agriculture, mettre en œuvre enfin un grand plan pluriannuel de rénovation thermique de tous nos bâtiments et alimenter le fonds d’aide aux pays du Sud, créé lors de la COP28.Alors que le secteur du bâtiment annonce jusqu’à 150 000 suppressions d’emplois cette année en France, il serait dramatique qu’on accepte ces licenciements. On se souvient que, en 2007, le Grenelle de l’environnement organisé par Jean-Louis Borloo avait débouché sur un consensus fort conduisant à la volonté de « réhabiliter sur la période 2010-2017 les logements de 300 000 propriétaires occupants modestes en situation de forte précarité énergétique ».Hélas, dix-sept ans plus tard, seules 13 000 rénovations performantes sont réalisées chaque année… Des millions de nos concitoyens sont dans une situation de grande précarité énergétique, la balance commerciale de la France accuse un déficit colossal à cause de nos achats de gaz et de pétrole, et les climatologues sont tétanisés par la concentration de CO2 dans l’atmosphère qui augmente aujourd’hui trois fois plus vite que dans les années 1960 ou 1970.

Pour éviter ces licenciements et pour répondre à l’urgence climatique, il faut immédiatement trouver de nouveaux moyens, en répondant en même temps à la demande de justice fiscale qui émane de tous nos territoires.

 

Réseau Electricité : un besoin de 100 milliards d’euros ( RTE)

Réseau Electricité : un besoin de 100 milliards d’euros ( RTE)

L e gestionnaire des lignes à haute tension, RTE, a dévoilé jeudi son plan de modernisation du réseau, qu’il évalue à 100 milliards d’euros d’ici à 2040, mais la Commission de régulation de l’énergie (CRE) est  critique vis-à-vis des besoins de financement et veut exploiter les « flexibilités », c’est-à-dire la capacité à moduler la puissance de production ou de consommation pendant une période définie, afin de maintenir l’équilibre du réseau électrique. L’objectif : écraser la pointe, c’est-à-dire le pic de demande lors des moments les plus critiques. Avec aussi à la clé une modification et sans doute une augmentation de la tarification.

Côté offre, il s’agirait, par exemple, de mobiliser davantage les batteries électriques pour stocker de l’électricité afin de la réinjecter au bon moment. De fait, ces appareils deviendront cruciaux avec la croissance des énergies renouvelables à la production intermittente, c’est-à-dire variable selon la météo.

Le  régulateur devrait s’attaquer à la question des tarifs heures pleines/heures creuses, auxquels près de la moitié des Français au tarif réglementé de vente d’EDF ont souscrit. Car cette option, dont les horaires sont fixes, ne se soucie pas des creux et les pics réels sur le réseau à chaque instant.

Rémunération du patron de Stellantis : 36,5 millions d’euros

Inégalités-Rémunération du patron de Stellantis : 36,5 millions d’euros avec une augmentation de 56% sur un an

Il n’est pas anormal que les grands patrons très compétents puissent toucher de fortes rémunérations qui récompensent leur travail. Mais lorsque ces rémunérations atteignent et même dépassent les 36 millions comme celle du patron de Stellentis ( ancien groupe Peugeot plus  Fiat) il y a évidemment quelque chose de choquant et même de scandaleux. Certes ce grand patron fait preuve de grande qualité de gestion mais il y a des centaines et des centaines d’autres dirigeants de même valeur qui se contentent de beaucoup moins car surtout préoccupés de l’intérêt général de l’entreprise. Accepter de tels niveaux de rémunération dans une période inflationniste très difficile pour tout le monde relève de l’irresponsabilité tout autant que de la cupidité pathologique . 
Le groupe a en effet annoncé, ce vendredi, que la rémunération globale de son dirigeant pourrait atteindre, à terme, 36,5 millions d’euros pour l’année 2023, soit une augmentation de 56% sur un an.

La  rémunération globale de son dirigeant pourrait atteindre, à terme, 36,5 millions d’euros pour l’année 2023. Soit une augmentation de 56% sur un an. Cette hausse est notamment liée au versement d’une prime de 10 millions d’euros, liée à la « transformation » du groupe créé en 2021, selon le rapport financier de Stellantis. La rémunération intègre des bonus et des pensions de retraite qui seront versés sur le long terme.

En excluant ces éléments de long terme, le salaire de Carlos Tavares est ressorti à près de 23,5 millions d’euros en 2023, contre 14,9 millions d’euros en 2022. Pour rappel, cette rémunération sera soumise au vote des actionnaires du groupe lors de leur assemblée générale, le 16 avril prochain.

Pour rappel, en avril 2022, plus de la moitié des actionnaires du groupe avaient voté contre la rémunération 2021 de Carlos Tavares, compte tenu d’un manque de transparence sur le calcul des primes. Le vote était purement consultatif, mais il avait relancé le débat en France sur la rémunération des dirigeants et surtout terni l’image du groupe, tout juste constitué par la fusion en 2021 de Peugeot-Citroën et de Fiat-Chrysler. D’autant que la rémunération des dirigeants de Stellantis, et ses modalités, fait désormais clairement partie des référentiels pris en compte dans la notation extra-financière ESG.

En 2023, l’état-major du groupe a donc mis les bouchées doubles pour convaincre les actionnaires de la justesse de la rémunération des dirigeants et rendre plus claires les nouvelles conditions de rémunération des dirigeants.

Les bonnes ventes en Europe à des prix rehaussés, notamment, lui ont permis de réaliser un bénéfice net de 18,6 milliards d’euros, en hausse de 11% sur un an, pour un chiffre d’affaires de 189,5 milliards d’euros, record lui aussi, avec une hausse de 6% sur un an.

 

 

 

Michelin : Bénéfices en hausse à 3,6 milliards d’euros

Michelin : Bénéfices en hausse à 3,6 milliards d’euros

Il se confirme évidemment que les grandes société ont finalement profité de l’inflation et cela en dépit du tassement de la croissance. En clair ils ont rajouté des hausses indues à l’évolution de l’inflation générale. Après Total, après d’autres Michelin affiche donc un résultat en progression. Michelin doit aussi son résultat à une certaine diversification et cela dans un champ international.

Un bénéfice opérationnel record en 2023, à 3,6 milliards d’euros, en hausse de plus de 5% par rapport à 2022. L’Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) progresse quant à lui de 4%, à 5,5 milliards d’euros, et la marge opérationnelle augmente légèrement de 0,7 point, à 12,6%. Et ce, malgré une diminution de la vente des pneus de 4,7% et un effet de change négatif de 2,9% de l’euro qui baissent le chiffre d’affaires du groupe de 0,8% cette année, à 28,3 milliards d’euros.

Cette rentabilité s’explique par les autres activités de Michelin, en hausse de 10%, où l’entreprise s’applique davantage de marges.

Pour 2025, Michelin anticipe une hausse plus importante de son résultat grâce aux bénéfices de sa restructuration. En novembre, l’entreprise française a ainsi supprimé deux usines en Allemagne et 1.500 emplois. De plus, le groupe va lancer un programme de rachat d’actions, qui pourrait représenter jusqu’à 1 milliard d’euros sur la période 2024-2026.

Finances-Dividendes CAC 40 : 100 milliards d’euros aux actionnaires en 2023

Finances-Dividendes CAC 40 : 100 milliards d’euros aux actionnaires en 2023


Selon les données compilées par la « Lettre Vernimmen.net », les entreprises du CAC 40 ont versé 97,1 milliards d’euros aux actionnaires en 2023, dont 67,1 milliards sous la forme de dividendes en numéraire et 30,1 milliards sous la forme de rachats d’actions. C’est 17 milliards d’euros de plus que l’an dernier (80,1 milliards), qui était déjà le niveau le plus haut jamais enregistré depuis 2003, date à laquelle débuta cette étude annuelle.

Au total, le taux de distribution des entreprises du CAC 40 (calculé par rapport aux profits) est de 40 % pour les dividendes, un niveau stable par rapport à l’an dernier. Cette fourchette basse s’explique par la rapide progression des profits. En revanche, en prenant en compte les rachats d’actions, le taux de distribution grimpe à 72% contre 55 % en 2022. Ce bond s’explique cependant par deux évènements non récurrents, la forte hausse du prix du pétrole en 2022 et la cession d’une filiale américaine par BNP Paribas. Cerise sur le gâteau, les entreprises du CAC 40 (2.362 milliards de capitalisation) ont mieux performé leurs concurrents britanniques (1.780 milliards d’euros), et allemands (1.560 milliards d’euros).

De quoi alimenter à nouveau la controverse sur un traitement de faveur des actionnaires au détriment de l’investissement productif, de l’emploi et des salariés.

Une controverse que tentent de déminer chaque année les auteurs de l’étude, le professeur de finance Pascal Quiry et le banquier Yann Le Fur, en rappelant que « l’argent est fait pour circuler et qu’il n’y a rien de pire que l’immobilisme en ce domaine qui fige des situations acquises. Et de souligner qu’en théorie financière, « dividendes et rachat d’actions n’ont jamais enrichi les actionnaires » puisque la valeur de leurs actions baisse mécaniquement lors du versement tandis que le rachat d’actions fait baisser la valeur des capitaux propres. Malgré la hausse des dividendes, le CAC 40 a progressé de 16,5% en 2023 et atteint de nouveaux records historiques, alors que l’indice CAC 40 dividendes réinvestis gagne plus de 20 %.

Grande disparité au sein du CAC 40
Le tableau n’est toutefois pas homogène au sein du CAC 40. En 2023, les trois premiers groupes dans le classement des plus gros distributeurs aux actionnaires -TotalEnergies (18,4 milliards d’euros), BNP Paribas (9,7 milliards) et LVMH (7,5 milliards)- concentrent 37% du volume total au sein du CAC 40. En ajoutant trois autres groupes (Stellantis, AXA et Sanofi), la barre des 50% des capitaux distribués est franchie. En 2022, le trio de tête (TotalEnergies, LVMH, Sanofi) représentait 31 % du total, et le trio de 2021 (L’Oréal, TotalEnergies, Sanofi) près de 34%.

« La quasi-totalité de ces redistributions sont le fait d’entreprises à maturité, ce qui est logique puisqu’elles génèrent par leurs résultats de nouveaux capitaux propres important que leur faible croissance rend inutiles », soulignent les auteurs.

L’étude montre surtout que la moitié du CAC 40 ne réalise que 14 % du total des dividendes et des rachats d’actions. Ce qui renvoie à des situations contrastées selon les secteurs d’activité mais aussi au grand écart au sein du CAC 40 de la taille des entreprises. L’indice regroupe en effet six groupes de plus de 100 milliards d’euros de capitalisations et huit groupes de moins de 12 milliards de capitalisation.

Les rachats d’actions sont toujours à la mode. Ils augmentent de près de 30 %, soulignant en creux la vacuité du débat lancé sur une éventuelle taxation des rachats d’action, un temps évoqué, au printemps dernier par le président de la République, Emmanuel Macron. Au final, le gouvernement s’est contenté de retenir l’idée assez vague d’obliger les entreprises rachetant leurs actions à réouvrir des accords d’intéressement avec les salariés, au nom du partage de la valeur.

Des records de versements de dividendes mais aussi, pointent l’étude, des records en matière d’investissement, soit 94,2 milliards d’euros, en hausse de 20 %, soit un montant équivalent à ce qui a été distribué aux actionnaires.

Ces investissements sont même supérieurs à 2019, l’année avant Covid. Et la hausse des investissements est même de 44 % pour les trois premiers distributeurs de capitaux, pointent les auteurs pour souligner l’idée que distribution aux actionnaires et investissements n’est pas antinomique.

Profits et Dividendes CAC 40 : 100 milliards d’euros aux actionnaires en 2023

Profits et Dividendes CAC 40 : 100 milliards d’euros aux actionnaires en 2023


Selon les données compilées par la « Lettre Vernimmen.net », les entreprises du CAC 40 ont versé 97,1 milliards d’euros aux actionnaires en 2023, dont 67,1 milliards sous la forme de dividendes en numéraire et 30,1 milliards sous la forme de rachats d’actions. C’est 17 milliards d’euros de plus que l’an dernier (80,1 milliards), qui était déjà le niveau le plus haut jamais enregistré depuis 2003, date à laquelle débuta cette étude annuelle.

Au total, le taux de distribution des entreprises du CAC 40 (calculé par rapport aux profits) est de 40 % pour les dividendes, un niveau stable par rapport à l’an dernier. Cette fourchette basse s’explique par la rapide progression des profits. En revanche, en prenant en compte les rachats d’actions, le taux de distribution grimpe à 72% contre 55 % en 2022. Ce bond s’explique cependant par deux évènements non récurrents, la forte hausse du prix du pétrole en 2022 et la cession d’une filiale américaine par BNP Paribas. Cerise sur le gâteau, les entreprises du CAC 40 (2.362 milliards de capitalisation) ont mieux performé leurs concurrents britanniques (1.780 milliards d’euros), et allemands (1.560 milliards d’euros).

De quoi alimenter à nouveau la controverse sur un traitement de faveur des actionnaires au détriment de l’investissement productif, de l’emploi et des salariés.

Une controverse que tentent de déminer chaque année les auteurs de l’étude, le professeur de finance Pascal Quiry et le banquier Yann Le Fur, en rappelant que « l’argent est fait pour circuler et qu’il n’y a rien de pire que l’immobilisme en ce domaine qui fige des situations acquises. Et de souligner qu’en théorie financière, « dividendes et rachat d’actions n’ont jamais enrichi les actionnaires » puisque la valeur de leurs actions baisse mécaniquement lors du versement tandis que le rachat d’actions fait baisser la valeur des capitaux propres. Malgré la hausse des dividendes, le CAC 40 a progressé de 16,5% en 2023 et atteint de nouveaux records historiques, alors que l’indice CAC 40 dividendes réinvestis gagne plus de 20 %.

Grande disparité au sein du CAC 40
Le tableau n’est toutefois pas homogène au sein du CAC 40. En 2023, les trois premiers groupes dans le classement des plus gros distributeurs aux actionnaires -TotalEnergies (18,4 milliards d’euros), BNP Paribas (9,7 milliards) et LVMH (7,5 milliards)- concentrent 37% du volume total au sein du CAC 40. En ajoutant trois autres groupes (Stellantis, AXA et Sanofi), la barre des 50% des capitaux distribués est franchie. En 2022, le trio de tête (TotalEnergies, LVMH, Sanofi) représentait 31 % du total, et le trio de 2021 (L’Oréal, TotalEnergies, Sanofi) près de 34%.

« La quasi-totalité de ces redistributions sont le fait d’entreprises à maturité, ce qui est logique puisqu’elles génèrent par leurs résultats de nouveaux capitaux propres important que leur faible croissance rend inutiles », soulignent les auteurs.

L’étude montre surtout que la moitié du CAC 40 ne réalise que 14 % du total des dividendes et des rachats d’actions. Ce qui renvoie à des situations contrastées selon les secteurs d’activité mais aussi au grand écart au sein du CAC 40 de la taille des entreprises. L’indice regroupe en effet six groupes de plus de 100 milliards d’euros de capitalisations et huit groupes de moins de 12 milliards de capitalisation.

Les rachats d’actions sont toujours à la mode. Ils augmentent de près de 30 %, soulignant en creux la vacuité du débat lancé sur une éventuelle taxation des rachats d’action, un temps évoqué, au printemps dernier par le président de la République, Emmanuel Macron. Au final, le gouvernement s’est contenté de retenir l’idée assez vague d’obliger les entreprises rachetant leurs actions à réouvrir des accords d’intéressement avec les salariés, au nom du partage de la valeur.

Des records de versements de dividendes mais aussi, pointent l’étude, des records en matière d’investissement, soit 94,2 milliards d’euros, en hausse de 20 %, soit un montant équivalent à ce qui a été distribué aux actionnaires.

Ces investissements sont même supérieurs à 2019, l’année avant Covid. Et la hausse des investissements est même de 44 % pour les trois premiers distributeurs de capitaux, pointent les auteurs pour souligner l’idée que distribution aux actionnaires et investissements n’est pas antinomique.

Dividendes CAC 40 : 100 milliards d’euros aux actionnaires en 2023

Dividendes CAC 40 : 100 milliards d’euros aux actionnaires en 2023


Selon les données compilées par la « Lettre Vernimmen.net », les entreprises du CAC 40 ont versé 97,1 milliards d’euros aux actionnaires en 2023, dont 67,1 milliards sous la forme de dividendes en numéraire et 30,1 milliards sous la forme de rachats d’actions. C’est 17 milliards d’euros de plus que l’an dernier (80,1 milliards), qui était déjà le niveau le plus haut jamais enregistré depuis 2003, date à laquelle débuta cette étude annuelle.

Au total, le taux de distribution des entreprises du CAC 40 (calculé par rapport aux profits) est de 40 % pour les dividendes, un niveau stable par rapport à l’an dernier. Cette fourchette basse s’explique par la rapide progression des profits. En revanche, en prenant en compte les rachats d’actions, le taux de distribution grimpe à 72% contre 55 % en 2022. Ce bond s’explique cependant par deux évènements non récurrents, la forte hausse du prix du pétrole en 2022 et la cession d’une filiale américaine par BNP Paribas. Cerise sur le gâteau, les entreprises du CAC 40 (2.362 milliards de capitalisation) ont mieux performé leurs concurrents britanniques (1.780 milliards d’euros), et allemands (1.560 milliards d’euros).

De quoi alimenter à nouveau la controverse sur un traitement de faveur des actionnaires au détriment de l’investissement productif, de l’emploi et des salariés.

Une controverse que tentent de déminer chaque année les auteurs de l’étude, le professeur de finance Pascal Quiry et le banquier Yann Le Fur, en rappelant que « l’argent est fait pour circuler et qu’il n’y a rien de pire que l’immobilisme en ce domaine qui fige des situations acquises. Et de souligner qu’en théorie financière, « dividendes et rachat d’actions n’ont jamais enrichi les actionnaires » puisque la valeur de leurs actions baisse mécaniquement lors du versement tandis que le rachat d’actions fait baisser la valeur des capitaux propres. Malgré la hausse des dividendes, le CAC 40 a progressé de 16,5% en 2023 et atteint de nouveaux records historiques, alors que l’indice CAC 40 dividendes réinvestis gagne plus de 20 %.

Grande disparité au sein du CAC 40
Le tableau n’est toutefois pas homogène au sein du CAC 40. En 2023, les trois premiers groupes dans le classement des plus gros distributeurs aux actionnaires -TotalEnergies (18,4 milliards d’euros), BNP Paribas (9,7 milliards) et LVMH (7,5 milliards)- concentrent 37% du volume total au sein du CAC 40. En ajoutant trois autres groupes (Stellantis, AXA et Sanofi), la barre des 50% des capitaux distribués est franchie. En 2022, le trio de tête (TotalEnergies, LVMH, Sanofi) représentait 31 % du total, et le trio de 2021 (L’Oréal, TotalEnergies, Sanofi) près de 34%.

« La quasi-totalité de ces redistributions sont le fait d’entreprises à maturité, ce qui est logique puisqu’elles génèrent par leurs résultats de nouveaux capitaux propres important que leur faible croissance rend inutiles », soulignent les auteurs.

L’étude montre surtout que la moitié du CAC 40 ne réalise que 14 % du total des dividendes et des rachats d’actions. Ce qui renvoie à des situations contrastées selon les secteurs d’activité mais aussi au grand écart au sein du CAC 40 de la taille des entreprises. L’indice regroupe en effet six groupes de plus de 100 milliards d’euros de capitalisations et huit groupes de moins de 12 milliards de capitalisation.

Les rachats d’actions sont toujours à la mode. Ils augmentent de près de 30 %, soulignant en creux la vacuité du débat lancé sur une éventuelle taxation des rachats d’action, un temps évoqué, au printemps dernier par le président de la République, Emmanuel Macron. Au final, le gouvernement s’est contenté de retenir l’idée assez vague d’obliger les entreprises rachetant leurs actions à réouvrir des accords d’intéressement avec les salariés, au nom du partage de la valeur.

Des records de versements de dividendes mais aussi, pointent l’étude, des records en matière d’investissement, soit 94,2 milliards d’euros, en hausse de 20 %, soit un montant équivalent à ce qui a été distribué aux actionnaires.

Ces investissements sont même supérieurs à 2019, l’année avant Covid. Et la hausse des investissements est même de 44 % pour les trois premiers distributeurs de capitaux, pointent les auteurs pour souligner l’idée que distribution aux actionnaires et investissements n’est pas antinomique.

Paiement en ligne : la fraude dépasse 1 milliard d’euros

Paiement en ligne : la fraude dépasse 1 milliard d’euros

La Banque de France a dénombré 7,2 millions de transactions frauduleuses en 2022, pour un montant qui atteint 1,2 milliard d’euros, tous types de fraudes confondus.

La manipulation permet d’obtenir des données personnelles, voire les informations bancaires nécessaires à une transaction à l’insu des victimes, qui appartiennent à «toutes les catégories socio-professionnelles», assure l’institution.

Le plus souvent, la manipulation se traduit par une usurpation d’identité: «le fraudeur se fait passer pour le conseiller bancaire de la personne ciblée et lui demande de communiquer ses identifiants bancaires», explique Julien Lasalle, adjoint d’Alexandre Stervinou. La sécurité apportée par les mécanismes informatiques sophistiqués tels que la double authentification est ainsi contournée. «C’est l’une de nos principales difficultés aujourd’hui», insiste-t-il.

Au global, la Banque de France a dénombré 7,2 millions de transactions frauduleuses en 2022, pour un montant qui atteint 1,2 milliard d’euros, tous types de fraudes confondus.

Transition écologique : Une facture très approximative 100 à 200 milliards d’euros par an

Transition écologique: Une facture très approximative 100 à 200 milliards d’euros par an

À l’occasion des « rendez-vous de Bercy » qui réunissait de nombreuses personnalités mondiales, on a chiffré le coût de la facture de la transition énergétique de 100 à 200 milliards d’euros par an à partir de 2030. Des coûts résultant de la perte de certaines productions, des dégâts à l’environnement et à la santé. Cependant un chiffrage tout à fait approximatif car on est très loin de mesurer avec précision les conséquences négatives mais aussi positives de la mutation écologique de la vie économique et sociale.

Il s’agit aussi vraisemblablement pour le ministre de l’économie de reverdir un peu son image un peu affectée par les nouvelles orientations du très prochain budget de 2025 finalement assez peu écologiques.

Il faut sans doute aussi préparer les esprits à une plus grande rigueur budgétaire et donc un nouvel accroissement de la fiscalité.

« L’écologie n’est pas un choix politique. C’est une obligation humaine [...] Elle peut contrarier notre liberté et contrevient parfois nos habitudes. C’est pourtant avec ces habitudes de consommation et de production qu’il faut rompre. L’écologie amène nécessairement une rupture », a-t-il poursuivi dans le centre de conférences Pierre Mendès France, qui pour l’occasion était bondé.

Lors de son discours, il a fustigé « le déni » sur l’accélération du dérèglement climatique. Mais aussi « le catastrophisme qui confine souvent à l’inaction ». Le locataire de Bercy a plaidé pour « le volontarisme ». Responsable du budget du pays, Bruno Le Maire a également évoqué « les coûts » de cette rupture pour « les finances publiques », « les intérêts privés » et « les ménages ».

Actuellement sous la surveillance des agences de notation, l’exécutif ne cesse de vouloir donner des gages de « sérieux budgétaire ». Mais sa stratégie de rétablissement des finances publiques pourrait bien buter sur les besoins vertigineux d’investissements dans la transition écologique.

L’économiste Jean Pisani-Ferry s’est dit « optimiste » sur les coûts.

« Il n’y a pas de raison de penser que le coût des énergies renouvelables sur le long terme sera plus élevé que le coût des énergies fossiles », a-t-il déclaré. « Comme on est très en retard, il va falloir faire beaucoup d’investissement en très peu de temps », a-t-il prévenu. L’ancien conseiller d’Emmanuel Macron n’a pas écarté les difficultés à court terme. « Il va y a voir des pertes en capacités de production et en capital ».

Outre les destructions d’emplois et les fermetures d’usines, l’expert a également tiré la sonnette d’alarme sur « le capital naturel ».

Les dommages d’un réchauffement planétaire à +3°C sur la France pourraient faire grimper la facture à un niveau stratosphérique. Les économistes de Bercy évoquent notamment un coût de 8 points de produit intérieur brut (PIB), soit plus de 210 milliards d’euros dans un scénario noir.

Climat : Une facture de 100 à 200 milliards d’euros par an à partir de 2030 ?

Climat : Une facture de 100 à 200 milliards d’euros par an à partir de 2030 ?


À l’occasion des « rendez-vous de Bercy » qui réunissait de nombreuses personnalités mondiales, on a chiffré le coût de la facture de la transition énergétique de 100 à 200 milliards d’euros par an à partir de 2030. Des coûts résultant de la perte de certaines productions, des dégâts à l’environnement et à la santé.

Cependant un chiffrage tout à fait approximatif car on est très loin de mesurer avec précision les conséquences négatives mais aussi positives de la mutation écologique de la vie économique et sociale.

Il s’agit aussi vraisemblablement pour le ministre de l’économie de reverdir un peu son image un peu affectée par les nouvelles orientations du très prochain budget de 2025 finalement assez peu écologiques.

Il faut sans doute aussi préparer les esprits à une plus grande rigueur budgétaire et donc un nouvel accroissement de la fiscalité.

« L’écologie n’est pas un choix politique. C’est une obligation humaine [...] Elle peut contrarier notre liberté et contrevient parfois nos habitudes. C’est pourtant avec ces habitudes de consommation et de production qu’il faut rompre. L’écologie amène nécessairement une rupture », a-t-il poursuivi dans le centre de conférences Pierre Mendès France, qui pour l’occasion était bondé.

Lors de son discours, il a fustigé « le déni » sur l’accélération du dérèglement climatique. Mais aussi « le catastrophisme qui confine souvent à l’inaction ». Le locataire de Bercy a plaidé pour « le volontarisme ». Responsable du budget du pays, Bruno Le Maire a également évoqué « les coûts » de cette rupture pour « les finances publiques », « les intérêts privés » et « les ménages ».

Actuellement sous la surveillance des agences de notation, l’exécutif ne cesse de vouloir donner des gages de « sérieux budgétaire ». Mais sa stratégie de rétablissement des finances publiques pourrait bien buter sur les besoins vertigineux d’investissements dans la transition écologique.

L’économiste Jean Pisani-Ferry s’est dit « optimiste » sur les coûts.

« Il n’y a pas de raison de penser que le coût des énergies renouvelables sur le long terme sera plus élevé que le coût des énergies fossiles », a-t-il déclaré. « Comme on est très en retard, il va falloir faire beaucoup d’investissement en très peu de temps », a-t-il prévenu. L’ancien conseiller d’Emmanuel Macron n’a pas écarté les difficultés à court terme. « Il va y a voir des pertes en capacités de production et en capital ».

Outre les destructions d’emplois et les fermetures d’usines, l’expert a également tiré la sonnette d’alarme sur « le capital naturel ».

Les dommages d’un réchauffement planétaire à +3°C sur la France pourraient faire grimper la facture à un niveau stratosphérique. Les économistes de Bercy évoquent notamment un coût de 8 points de produit intérieur brut (PIB), soit plus de 210 milliards d’euros dans un scénario noir.

Les experts, qui citent le Network of Central Banks and Supervisors (un réseau de banques centrales et de superviseurs financiers à l’échelle mondiale), prennent en compte les destructions de capital liées aux événements climatiques extrêmes et les pertes de productivité relatives aux fortes chaleurs.

A cela s’ajoutent les coûts en termes de santé humaine encore difficilement chiffrables. «

Mais d’une manière générale ce sont toutes les conséquences positives comme négatives qui sont difficilement chiffrables. Et cet exercice d’évaluation monétaire est tout à fait hypothétique.

Patrons du CAC : une rémunération moyenne de 6,7 millions d’euros en 2022

Patrons du CAC : une rémunération moyenne de 6,7 millions d’euros en 2022

La rémunération moyenne des dirigeants du CAC 40 au titre de 2022 atteint 6,7 millions d’euros, soit une hausse de 29% par rapport à 2019, année antérieure à la crise sanitaire. C’est près de 90 fois la somme versée à leurs salariés, selon Proxinvest.

Proxinvest rappelle que dans ses calculs, elle intègre toutes les formes de rémunération. Ce qui inclut le fixe, le bonus annuel, les jetons de présence, les avantages en nature, les stock-options et actions gratuites de performance valorisées à leur date d’attribution, l’intéressement en numéraire et les autres formes indirectes de rémunération.

Autre ordre de grandeur qui risque de faire grincer des dents, un dirigeant du CAC 40 gagne, en moyenne, 89 fois plus que ses salariés. « Si ce chiffre s’inscrit en baisse par rapport aux 110 fois de 2021, il reste le plus élevé comparé aux autres années », précise l’AFP.

« Si les rémunérations inférieures ou égales à 0,5 million d’euros, ne sont observées que dans 2 sociétés (dont une contrôlée par l’Etat), les rémunérations supérieures à 5 millions d’euros demeurent nombreuses », précise Proxinvest. La société recense 29 cas dans le SBF 120 en 2022, après 31 en 2021 et 24 en 2019.

Impôts : une baisse de deux milliards d’euros d’ici la fin du quinquennat, une misère !

Impôts : une baisse de deux milliards d’euros d’ici la fin du quinquennat, une misère !

Une baisse très symbolique des impôts annoncés à 2 milliards d’ici la fin du quinquennat Une misère. En effet la collecte globale de la fiscalité en France rapporte autour de 400 milliards annuellement . Annoncer une baisse d’impôts de 2 milliards, soit 500 millions par an relève de l’anecdotique autant que du ridicule. Il n’est même pas certain que la pression fiscale diminue–y compris concernant l’impôt sur les revenus -en l’état catastrophique des finances publiques

En Nouvelle-Calédonie, Macron a confirmé la baisse d’impôt de deux milliards d’euros pour le contribuable d’ici à la fin du quinquennat mais le chef de l’Etat est également revenu sur la fin du bouclier tarifaire sur l’énergie.

En mai dernier, le président de la République avait en effet annoncé vouloir « concentrer » deux milliards de baisses d’impôts sur « les classes moyennes » d’ici à 2027, précisant néanmoins qu’elles interviendront « quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat »Sans doute à la saint-glinglin !

Par contre il faut s’attendre à une hausse une hausse des prix de l’énergie. Ainsi, selon Emmanuel Macron la fin du bouclier tarifaire sur l’énergie est « une décision proportionnée », affirmant que la France « aura beaucoup moins augmenté l’électricité que dans la plupart de nos pays voisins ». Et de rappeler les projets destinés à faire baisser les prix de l’énergie dans les années à venir : « Nous produirons davantage d’électricité en remettant nos centrales nucléaires en marche qui comme vous le savez ont connu des difficultés » et « nous finalisons une réforme au niveau européen ».

Émeutes : au moins un milliard d’euros de dégâts pour les entreprises

Émeutes : au moins un milliard d’euros de dégâts pour les entreprises

Les conséquences financières et économique des émeutes pourrait être considérable et atteindre plusieurs milliards. Rien que pour le secteur économique privé la facture pourrait dépasser 1 milliard. Plus de 200 commerces ont été entièrement pillés, 300 agences bancaires détruites, 250 bureaux de tabac touchés, «avec des modes opératoires d’une violence absolue. Tout a été volé, même des caisses enregistreuses, avant de mettre le feu pour détruire» a déclaré le patron du Medef.

Au sujet des indemnisations qui préoccupent de nombreuses entreprises et notamment les plus petites, Geoffroy Roux de Bézieux assure que «les assureurs sont mobilisés pour aller le plus vite possible, je suis assez confiant sur le fait que les commerces concernés seront indemnisés».

Écartant un retour au «quoi qu’il en coûte», ces dispendieuses mesures de soutien aux entreprises prises face aux crises sanitaire et énergétique, le patron des patrons estime qu’il faut envisager «des avances ponctuelles, car certains ne pourront pas exercer leur activité pendant un certain temps». Samedi, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait exhorté les assureurs à prolonger les délais de déclaration, à indemniser rapidement les victimes et à réduire les franchises.

Une taxe transactions financières à 400 milliards d’euros par an

Une taxe transactions financières à 400 milliards d’euros par an

Par
Gunther Capelle-Blancard
Professeur d’économie (Centre d’Economie de la Sorbonne et Paris School of Business), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne dans The Conversation

Un article intéressant qui quantifie des recettes possibles avec une taxe entre 0,3 et 0, 5 % sur les transactions financières. Mais la question centrale n’est sans doute pas la quantification des recettes mais l’acceptation du principe même de cette fiscalité. NDLR

Aux dires d’Emmanuel Macron, le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial s’est achevé vendredi 23 juin sur « consensus complet » pour « réformer en profondeur » le système financier mondial, trouver des moyens pour mieux accompagner les pays en développement dans la gestion de leur dette et intégrer davantage les enjeux climatiques. Parmi les outils évoqués par le président de la République pour financer lutte contre la pauvreté et transition verte, on retrouve l’idée d’une taxe sur les billets d’avion, sur le transport maritime ou encore sur les transactions financières (TTF)

Cette dernière présente les atouts qui font un bon impôt : la TTF a peu d’impact sur la croissance (peu distorsive), les recettes fiscales sont potentiellement élevées et les frais de recouvrement minimes ; elle a en outre un effet redistributif. La généralisation des taxes française ou britannique existantes aurait ainsi des effets limités sur la finance mondiale. Intégrer dans l’assiette le trading haute fréquence (qui consiste à passer une multitude d’ordres en un temps record à partir d’algorithmes et d’ordinateurs surpuissants), aujourd’hui exclu, pourrait également considérablement augmenter les recettes, tout en améliorant la transparence des marchés.

« Taxe Tobin », « Taxe Robin des bois » ou « TTF », quel que soit le nom qu’on lui donne, l’idée de taxer les transactions financières est très populaire, et son principe est simple : étant donné l’ampleur considérable des transactions réalisées sur les marchés financiers, il suffirait d’appliquer une microtaxe, à taux extrêmement faible, pour lever des recettes fiscales importantes, sans qu’il n’y ait d’incidences fâcheuses sur le fonctionnement des marchés ni sur l’économie. Une assiette large et un taux faible, deux ingrédients généralement attrayants. En outre, les partisans de la TTF y voient un moyen de freiner la spéculation à court terme.

Au Royaume-Uni, les transactions boursières sont taxées depuis le XVIIe siècle. Plus de trois siècles après sa création, le stamp duty (droit de timbre) fait figure de modèle. En pratique, le Trésor britannique prélève une taxe de 0,5 % sur les achats d’actions émises par les sociétés britanniques, ce qui rapporte environ 4 milliards d’euros chaque année – sans que le développement de La City n’ait été entravé. Pratiquement tous les pays développés y ont eu recours, et encore aujourd’hui plus d’une trentaine de pays dans le monde taxent les transactions financières, parmi lesquels la Suisse, Hongkong ou Taïwan, ainsi que la France.

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En France, la TTF a été (ré)introduite en août 2012. Cette taxe vise principalement les échanges d’actions, ou assimilés, des entreprises dont le siège social est situé en France et dont la capitalisation boursière dépasse 1 milliard d’euros. Son taux est de 0,3 % ; le taux était initialement de 0,1 %, mais a été doublé avant sa mise en application en 2012, avant d’être augmenté de nouveau en 2017. Une centaine de sociétés sont assujetties.

Combien pourrait rapporter une TTF au niveau de la zone euro, de l’Europe, voire du monde ? Dans une récente note, nous examinons deux scénarios, selon que la TTF ne porte que sur les transferts de propriété (comme le stamp duty britannique ou la TTF française) ou inclut toutes les transactions (dont le trading haute fréquence), et pour chacun de ces scénarios, nous examinons deux taux : 0,3 % (comme en France) et 0,5 % (comme au Royaume-Uni). On fait par ailleurs l’hypothèse que les deux tiers des transactions sont intrajournalières, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. On suppose également que si la TTF est étendue à ces transactions intrajournalières, alors le volume de transactions sera réduit de moitié. Nous limitons également au cas des actions (les obligations, les dérivés, les changes sont donc exclus).

Scénario 1. Si la TTF française était généralisée (avec un taux de 0,3 %), les recettes fiscales annuelles seraient de 17 milliards d’euros pour l’UE27, 26 milliards pour l’Europe, 86 milliards pour l’Amérique du Nord, 48 milliards pour l’Asie-Pacifique. Au niveau mondial, les recettes totales pourraient s’élever à 162 milliards d’euros par an, dont 65 % pour le G7, 22 % pour les BRICS et 96 % pour le G20. Si le stamp duty britannique était généralisé (avec un taux de 0,5 %), les recettes fiscales annuelles seraient de 29 milliards d’euros pour l’UE-27, 44 milliards pour l’Europe, 143 milliards pour l’Amérique du Nord, 80 milliards pour l’Asie-Pacifique, pour un total au niveau mondial de 270 milliards d’euros. Les estimations sont ici très prudentes et ne posent guère de problème, puisqu’il s’agit juste de connaître le montant des transactions, les autres paramètres étant bien connus.

Scénario 2. Si on étendait la TTF aux transactions intrajournalières, en supposant une baisse des volumes de 50 %, les recettes fiscales pourraient s’élever entre 243 et 405 milliards d’euros par an (pour un taux de 0,3 % et de 0,5 %, respectivement). L’estimation est ici beaucoup plus délicate puisqu’on ignore quel serait l’effet d’une taxe sur le volume du trading haute-fréquence.

Depuis 2012, chaque année ou presque, l’élargissement de la TTF fait l’objet de débats au parlement. Pour rappel, elle ne s’applique qu’au transfert de propriété et les opérations intrajournalières, qui recouvrent notamment les activités de trading haute fréquence, sont exclues de l’assiette. L’entrée en vigueur de cette extension aux transactions intrajournalières avait été adoptée puis reportée, du 1er janvier 2017 au 1er janvier 2018. Entre-temps, le gouvernement issu des élections présidentielles de 2017 a préféré revenir sur cet élargissement autant, semble-t-il, pour favoriser la compétitivité de la place financière de Paris post-Brexit, que pour éviter tout risque juridique.

La TTF a également du mal à s’imposer dans d’autres pays. La Commission européenne avait présenté un ambitieux projet en 2011. Celui-ci avait suscité pas mal d’enthousiasme, mais, après des années d’âpres débats il n’a toujours pas abouti. Ce projet a été conçu pour s’adapter efficacement à la mondialisation financière et limiter les délocalisations, mais il se heurte au manque de coopération des États en matière fiscale.

Dans leur ensemble, les économistes se sont plutôt réticents à l’idée d’imposer une taxe sur les transactions, que ce soit sur les changes ou les actions, la jugeant bien souvent contre-productive. L’argument le plus souvent avancé est qu’en augmentant les coûts de transaction, la TTF pourrait nuire à la liquidité des marchés, et ainsi provoquer une augmentation de la volatilité. Or, les études d’impact menées dans les pays où une TTF existe (ou a existé) révèlent que la taxe est sans conséquence sur la liquidité des actions ou la volatilité ; au mieux, les effets ne sont pas robustes. En France, l’augmentation du taux d’imposition en 2017 (de 0,2 % à 0,3 %) n’a pas eu, non plus, d’impact significatif.

Surtout, la taxe doit être mise en perspective avec l’essor considérable des transactions que l’on observe avec la libéralisation financière depuis la fin des années 1970. Au niveau mondial, tandis que le PIB a été multiplié par 15 et la capitalisation boursière par 50, le montant des transactions boursières a été multiplié par plus de 500 ! En cinquante ans, le rapport du montant total des transactions boursières sur le PIB est passé de 5 % à 200 %. Ces ratios sont des ordres de grandeur car il est devenu très difficile aujourd’hui, avec le développement des multiples plates-formes de trading de mesurer le montant total des transactions.

À l’heure où les gouvernements cherchent à financer la lutte contre le changement climatique ou à l’aide au développement, la TTF apparaît donc comme un levier fiscal de choix. La TTF est aujourd’hui une source de revenus non négligeable pour de nombreux pays : 1,5 milliard d’euros en Suisse, près de 5 milliards d’euros au Royaume-Uni, et plus de 7 milliards d’euros en Corée du Sud, à Hongkong, ou à Taïwan ! En France, les recettes fiscales sont de près de 2 milliards d’euros.

En Europe, les débats sur le projet de TTF portent justement aujourd’hui sur la prise en compte des transactions intrajournalières, qui représentent la très grande majorité des volumes aujourd’hui, mais qui sont exemptées par les taxes en vigueur. Et non sans raison, quand on considère la manne fiscale qu’elles représentent. Toutefois, au-delà de la somme, il s’agit aussi, avec les avancées de la TTF, de réaffirmer la volonté de réformer le système financier, d’abandonner le dogme de l’efficience des marchés, et de donner un nouveau souffle à la fiscalité dans un monde globalisé.

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