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Faillite d’entreprises : très forte croissance en 2022

Faillite d’entreprises : très forte croissance en 2022

Les défaillances ont bondi de 49,9% entre 2021 et 2022 pour s’établir à 42.000 (contre 28.000 en 2021, 32.000 en 2020 et 51.000 en 2019), selon les derniers chiffres dévoilés par le cabinet Altares. Les faillites ont grimpé en flèche dans toutes les régions françaises. Le débranchement progressif des aides du « quoi qu’il en coûte », la guerre en Ukraine et le coup de frein de l’économie ont allongé les files d’attente dans les tribunaux de commerce. Les PME et jeunes entreprises, fragilisées par les longues années de pandémie, sont les plus menacées par la poursuite de la crise énergétique en 2023 et les menaces de récession.

 

Selon un bilan d’Altares dévoilé ce mardi 17 janvier, le nombre de faillites d’entreprises s’est envolé de 50% entre 2021 et 2022, mais sans retrouver son niveau d’avant-Covid. Le cabinet a enregistré 42.500 faillites l’année dernière, contre 28.371 en 2021 et 32.280 en 2020, mais encore assez loin des 52.144 de 2019.

« Sur 2022, le nombre de 42.000 reste en deçà de celui d’avant Covid [52.144 en 2019]. Sur le chiffre de 50%, il s’agit d’un record. Cela signifie que sur chaque mois, il y a eu une forte hausse », détaille Thierry Millon, directeur des études chez Altares interrogé par La Tribune.

 « Depuis la fin 2021, il y a eu une amorce des hausses de défauts dans les entreprises. C’est plus difficile depuis le début de l’année 2022. Cette tendance lourde, qui ne s’est pas démentie en fin d’année 2022, nous embarque sur une trajectoire inconfortable en 2023 », a ajouté Thierry Millon.

Les plus grandes entreprises sont loin d’être épargnées avec une hausse de 28%, mais ce chiffre reste très en deçà de la moyenne nationale (+50%). Sur le front de l’emploi, le nombre d’emplois menacés a bondi à plus de 140.000 l’année dernière, contre moins de 100.000 en 2021.

Les entreprises entament 2023 dans un contexte économique particulièrement dégradé. La plupart des économistes et instituts de conjoncture ont révisé à la baisse leurs prévisions de croissance ces derniers mois et le spectre d’une récession en Europe se renforce de jour en jour.

Economie-Forte hausse des défaillances d’entreprises

Economie-Forte hausse des défaillances d’entreprises ( Allianz )

À l’échelle mondiale, Allianz Trade prévoit une hausse des défaillances d’environ 19% en 2023 par rapport à l’année actuelle, contre +10% en 2022. Les défaillances d’entreprises vont nettement décoller l’an prochain à l’échelle internationale après avoir fortement reculé au cours de la pandémie puis lentement repris cette année, prévoit l’assureur Allianz Trade dans une étude publiée ce jeudi. «Après deux années de déclin nous anticipons une accélération générale des défaillances d’entreprises», écrit l’assureur dans un rapport publié jeudi et intitulé «le risque d’entreprise est de retour».

En France, les défaillances d’entreprises ont explosé à l’été 2022. Près de 9.000 pendant entre juillet et septembre, 69% de plus qu’à l’été 2021, selon le cabinet Altares, expert de l’information sur les entreprises.

Selon ce cabinet, de tels taux ne s’étaient jamais vus depuis 25 ans. Les secteurs les plus touchés par ces défaillances sont la restauration, les supérettes et les salons de coiffure et de beauté. Ainsi dans la restauration, les défaillances d’entreprise ont augmenté de 150% cet été, par rapport à la même période que l’an dernier. Les supérettes en comptent +100%, +94% pour les salons de coiffure et les instituts de beauté.

Les trois quarts de ces procédures touchent des TPE de moins de trois salariés et des entreprises de moins de trois ans.
Elles sont «déjà une réalité», constate l’organisation qui souligne la progression à deux chiffres des procédures de faillite déjà en Inde, en Australie, au Canada, en Turquie et en Autriche au premier semestre 2022. La hausse des taux d’intérêt et les hausses de salaires consenties en raison de l’inflation sont deux des facteurs expliquant les difficultés accrues des entreprises, en particulier dans les secteurs de la construction, des transports, des télécoms et du textile.

Forte hausse des défaillances d’entreprises

Forte hausse des défaillances d’entreprises ( Allianz )

À l’échelle mondiale, Allianz Trade prévoit une hausse des défaillances d’environ 19% en 2023 par rapport à l’année actuelle, contre +10% en 2022. Les défaillances d’entreprises vont nettement décoller l’an prochain à l’échelle internationale après avoir fortement reculé au cours de la pandémie puis lentement repris cette année, prévoit l’assureur Allianz Trade dans une étude publiée ce jeudi. «Après deux années de déclin nous anticipons une accélération générale des défaillances d’entreprises», écrit l’assureur dans un rapport publié jeudi et intitulé «le risque d’entreprise est de retour».

En France, les défaillances d’entreprises ont explosé à l’été 2022. Près de 9.000 pendant entre juillet et septembre, 69% de plus qu’à l’été 2021, selon le cabinet Altares, expert de l’information sur les entreprises.

Selon ce cabinet, de tels taux ne s’étaient jamais vus depuis 25 ans. Les secteurs les plus touchés par ces défaillances sont la restauration, les supérettes et les salons de coiffure et de beauté. Ainsi dans la restauration, les défaillances d’entreprise ont augmenté de 150% cet été, par rapport à la même période que l’an dernier. Les supérettes en comptent +100%, +94% pour les salons de coiffure et les instituts de beauté.

Les trois quarts de ces procédures touchent des TPE de moins de trois salariés et des entreprises de moins de trois ans.
Elles sont «déjà une réalité», constate l’organisation qui souligne la progression à deux chiffres des procédures de faillite déjà en Inde, en Australie, au Canada, en Turquie et en Autriche au premier semestre 2022. La hausse des taux d’intérêt et les hausses de salaires consenties en raison de l’inflation sont deux des facteurs expliquant les difficultés accrues des entreprises, en particulier dans les secteurs de la construction, des transports, des télécoms et du textile.

Défaillances d’entreprises : Encore en hausse

Défaillances d’entreprises : Encore en hausse

 

Curieusement alors qu’on se félicite du relatif faible taux de chômage, les défaillances d’entreprises progressent encore. En cause d’abord sans doute la relative stagnation du nombre d’actifs qui mécaniquement fait baisser le chômage, le renoncement à l’emploi de certains aussi l’inflation qui pèse sur la rentabilité de certaines entreprises et sur la consommation des ménages. Les défaillances d’entreprises en France ont donc poursuivi leur lente accélération sur un an au mois de juillet, tout en restant en repli de 32,2% par rapport à la période précédant le Covid-19, a indiqué mercredi la Banque de France.

Les défaillances augmentent progressivement, mois après mois: en juin la hausse sur un an était de 15,9% par rapport à la même période de 2021, selon les données actualisées de la Banque de France, et de 10,0% en mai. La pandémie de Covid-19 a fortement perturbé les chiffres des défaillances, entre le ralentissement de l’activité des tribunaux de commerce et les mesures de soutien à la trésorerie des entreprises qui leur a évité la cessation de paiements. Le nombre de défaillances en France avait chuté à environ 27.000 en 2021, contre plus de 50.000 par an avant la crise sanitaire.

Sur le mois de juillet 2022, «le nombre de défaillances reste un peu supérieur à 3.000, comme globalement depuis le début de l’année», indique le bilan mensuel de la Banque de France publié mercredi. Les très petites entreprises ont nettement contribué aux défaillances d’entreprises sur douze mois par rapport aux douze mois précédents (+44,4%) ainsi que les petites entreprises (+36,4%). Les faillites d’entreprises de taille intermédiaire ont reculé de 39,5%.

L’hébergement et la restauration sont les secteurs les plus représentés (+34,4%), devant le transport et l’entreposage (+32,6%) et l’industrie (+30,2%). À l’inverse, les activités immobilières (-6,5%) et l’agriculture, sylviculture et pêche (-1,8%) ont vu leur nombre de défaillances reculer sur les douze derniers mois par rapport à un an auparavant.

Conjoncture : Les défaillances d’entreprises en forte hausse

Conjoncture : Les défaillances d’entreprises en forte hausse

Deux raisons à la forte hausse des défaillances d’entreprises, d’une part le fait que certaine ont bénéficié du ballon d’oxygène financier pendant la crise sanitaire, d’autre part le ralentissement de l’activité en particulier depuis la crise de l’Ukraine.

Contrairement à ce qu’ont affirmé nombre d’experts, la croissance en général et en France en particulier n’est pas sortie  avec une forte dynamique de la crise structurelle de l’activité. Certes la croissance s’est redressée mais ce n’était qu’une compensation de la chute imputable à la Covid. En réalité, la croissance reprend son rythme de croisière, autour de 2 % qui pourraient même être menacés encore davantage en fonction de l’évolution de la guerre en Ukraine.

Maintenues depuis deux ans à un niveau artificiellement bas en raison des dispositifs d’aide mis en place par Bercy (report de charges, PGE, fonds de solidarité…), les défaillances d’entreprises, supérieures à 28.000 en 2021, contre 51.000 en 2019, étaient appelées à remonter. Si la tendance était amorcée dès novembre 2021, le rythme est en revanche plus fort qu’attendu avec une hausse au premier trimestre 2022 de 34,6 % par rapport à la même période en 2021, selon les données du cabinet Altares publiées ce mardi. «Avec 9972 procédures enregistrées du 1er janvier au 31 mars, nous nous rapprochons des seuils de défauts d’avant-crise (10 902 au premier trimestre 2020), et il faut s’en préserver. Le plan de résilience va dans ce sens et c’est tant mieux», souligne Thierry Millon, le directeur des études d’Altares.

Le manque crucial d’entreprises de taille intermédiaire en France

Le manque crucial d’entreprises de taille intermédiaire en France

 

 Les Entreprises de taille intermédiaire (ETI) ont conquis une place essentielle dans notre économie. Cependant pas assez reconnues, insuffisamment aidées, elles ne jouent pas encore le rôle qui devrait être le leur et qu’elles ont déjà acquis chez nos voisins – et concurrents – européens. Un chantier prioritaire pour le prochain Chef de l’État. Par Pierre Fleck, Président du Groupe Frans Bonhomme ( la Tribune)

 

Ayant eu l’opportunité de diriger des entreprises dans cinq pays européens (Espagne, Italie, Allemagne, Belgique et France), j’ai pu constater à quel point les ETI étaient peu connues et mal aimées dans notre pays. Pour un jeune français, travailler dans une ETI, c’est être un peu un looser alors que c’est l’endroit rêvé pour un jeune européen.

Ce décalage de connaissance et de perception s’explique par ce qui nous différencie : une présence faible de l’économie dans nos cursus scolaires et universitaires et le sentiment que pour réussir il faut intégrer une université parisienne ou encore mieux une grande école. Avec bien évidemment en arrière-plan, la centralisation historique française alors que nos voisins européens « fédéralistes » ou « régionalistes » bénéficient de collectivités territoriales mieux armées économiquement et de réseaux bancaires régionaux ayant le goût du risque.

En 1981, la France et l’Allemagne comptaient chacune 4.500 ETI. Aujourd’hui, elles sont 12.000 outre-Rhin, 10.000 au Royaume-Uni, 8.000 en Italie et seulement 5.500 dans notre pays. Même l’Espagne en compte plus que nous proportionnellement. Trop peu nombreuses et encore trop petites (2/3 d’entre elles ont moins de 500 salariés), les ETI françaises sont pourtant déjà essentielles à notre économie. Peu savent qu’elles représentent 25% de l’emploi, 34% des exportations, 26% de l’investissement et 30% de la valeur ajoutée de notre économie. En février 2020, juste avant la crise de la Covid, une étude* révélait qu’elles avaient créé de 2009 à 2019, 22% d’emplois de plus que les PME et 7,4 fois de plus que les grandes entreprises. Trop méconnues, car en général «discrètes », nombre d’entre elles sont des leaders nationaux ou même mondiaux dans leurs activités.

Quelles qu’elles soient, elles partagent un même atout : une performance supérieure liée à leur grande agilité et flexibilité et à leur forte réactivité, qualités issues d’un esprit entrepreneurial sans limites. Les ETI familiales (la majorité) qui se développent sur plusieurs générations affirment à juste titre que leur performance est liée à la composition de leur capital qui leur confère une plus grande liberté à penser et agir sur le long terme. Les ETI côtées en Bourse ont une performance financière en moyenne supérieure à celles du CAC40 et les ETI détenues par des fonds d’investissement et de dette savent se repositionner et se relancer souvent avec un grand succès.

Toutes partagent une grande capacité de mouvement qui est une de leurs principales qualités. Positionnées souvent sur des marchés de niche dont elles ont une profonde connaissance, elles ont une capacité d’adaptation et une rapidité d’exécution remarquables. L’innovation est quasi systématiquement au centre de leur stratégie. L’esprit entrepreneurial est au cœur de leur ADN leur permettant ainsi de prendre les risques nécessaires pour saisir toute opportunité de développement et de rebond.

Longtemps négligées par les pouvoirs publics, les ETI connaissent enfin un début de reconnaissance initiée en 2019 par une rencontre à l’Élysée avec le Président Macron puis par le lancement en janvier 2020 de « la stratégie Nation ETI » dont l’objectif est clair : transformer de nombreuses PME en ETI avec l’objectif d’avoir 8.000 ETI dans les 15 ans. 8.000, c’est bien… mais encore bien peu comparé à nos concurrents européens.

Des mesures ont suivi avec une première baisse de 10 milliards des impôts de production dont commencent à bénéficier directement les 1.900 ETI industrielles qui payaient encore en 2020 55% de ces impôts. Le prochain Chef de l’État devra continuer à réduire au maximum ces impôts de production qui n’existent pas dans certains pays européens. Plusieurs candidats se sont déjà prononcés dans ce sens.

S’attaquer aux taxes sur la transmission du patrimoine devrait être aussi une priorité des pouvoirs publics afin d’assurer la pérennité et le développement des ETI familiales. Bien que ce dossier soit difficile, car pas forcément populaire, il devrait être pris en compte par notre futur Président.

Enfin, le renforcement des mécanismes d’association des salariés aux bénéfices de l’entreprise permettrait aux ETI d’intensifier le lien privilégié qu’elles ont déjà su tisser avec leurs collaborateurs. Plusieurs candidats se sont engagés aussi sur ce point.

Les ETI ont un potentiel de croissance impressionnant. Au-delà de politiques publiques volontaristes, leur développement questionne la capacité de notre pays à se transformer culturellement. L’esprit entrepreneurial et la prise de risques doivent y être renforcés pour que la France devienne le leader économique de l’Europe.

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(*) Étude réalisée par l’Institut Trendeo.

Créations d’entreprises 2021 : un record surtout des autos entrepreneurs

Créations d’entreprises 2021 : un record surtout des autos entrepreneurs

Un chiffre en apparence très séduisant : celui de la création des entreprises. En réalit,é il s’agit surtout de la progression des micro entreprises de salariés éjectés du marché du travail. Ces micro entreprises représentent en effet près de 65 % du total des entreprises en France. Des chiffres donc à prendre avec des pincettes dans la mesure où nombre de ces micro entreprises se situent  dans une sorte de marais entre des vraies entreprises individuelles et des sociétés classiques avec des taux de rentabilité très relatifx voir même insignifiantx. Le total des créations d’entreprises pour l’ensemble de l’année 2021 s’est élevé à 995.868, en augmentation de 17,4% par rapport à 2020, établissant un nouveau record historique, a rapporté vendredi l’Insee. Le nombre de micro-entreprises créées par des auto-entrepreneurs a augmenté de 17%.

En 2021, les créations d’entreprises qui ont le plus augmenté sont celles de services aux ménages, en hausse 30%, d’activités financières et assurance (+30,6%), d’information et communication (+25,4%) et de transports et entreposage (+24,9%). Cette dernière catégorie comprend notamment les livraisons à domicile, qui ont explosé avec la crise sanitaire.

En décembre, les créations d’entreprises ont progressé de 0,8%, après une baisse de 3,6% en novembre. Le mois dernier, les immatriculations de micro-entrepreneurs, qui représentent 64,4% du total, ont augmenté de 2,7%, tandis que celles d’entreprises individuelles classiques ont fléchi de 2,4%. Les créations ont augmenté fortement en décembre dans le soutien aux entreprises (+5,3%) et dans la construction (+5,6%), détaille encore l’Insee.

Dirigeants d’entreprises: Les 100 premiers jours stratégiques

Dirigeants d’entreprises: Les 100 premiers jours stratégiques

 

Par Florent Chapus, directeur associé d’EIM, et Rémy Boulesteix, associé, responsable des activités Deal Advisory chez KPMG France dans l’Opinion

 

 

Les premières impressions ont la vie dure… Notamment dans la sphère économique. La prise de poste d’un dirigeant a un retentissement particulier qui imprègne toute la durée de son mandat. Une erreur de début de parcours peut se refléter négativement sur l’image publique d’un décideur (1). A ce titre, les trois premiers mois constituent une période clé, qu’il est essentiel de réussir pour assurer un succès sur le long terme, comme le montre l’exemple des lauréats récompensés lors de la sixième édition du Prix des 100 jours EIM-KPMG.

Les 100 premiers jours doivent permettre au dirigeant de tirer parti de son « droit à la naïveté ». Il est essentiel qu’il en profite pour poser des questions et se rendre sur le terrain pour interagir de manière informelle avec les équipes. Par ce biais, il peut faire parler les collaborateurs, écouter leurs demandes et déceler les spécificités de l’organisation — les atouts comme les facteurs de risques — afin de disposer d’une vision exhaustive des besoins décisionnels et des attentes des salariés, actionnaires et clients.

Ce n’est, en tout cas, pas le moment de lancer des projets structurels, souvent prématurés. Il est même recommandé par de nombreux dirigeants de différer ceux déjà lancés avant la prise de poste pour se donner le temps d’en évaluer la pertinence.

Au-delà des enjeux stratégiques de développement, un changement de gouvernance suscite des attentes très fortes en interne comme en externe. Les regards se braquent sur le dirigeant qui doit affirmer sa légitimité sans brusquer et donner à voir l’évidence de sa nomination sans la revendiquer. Cette affirmation de soi passe par différents leviers et souvent quelques actes et prises de décisions symboliques, pour afficher des valeurs, une direction ou une façon de faire (résoudre vite des problèmes récurrents, se séparer de dirigeants non alignés…). L’explicitation d’une vision nouvelle et enthousiasmante, ainsi que l’obtention de premiers succès symboliques (négociation réussie avec les créanciers…) attesteront ensuite d’une capacité à performer.

Sans l’acquisition rapide d’une crédibilité auprès des équipes comme des parties prenantes, l’influence du dirigeant et la confiance dont il peut bénéficier plafonnent rapidement, limitant sa capacité d’action. Et ce, tout particulièrement dans une économie où les défis se multiplient, avec notamment l’importance croissante d’enjeux stratégiques tels que la cybersécurité, l’environnement et la supply chain (2) qui arrivent en tête des préoccupations des dirigeants et qui nécessitent un leadership marqué et une forte capacité d’engagement de la part de la gouvernance d’entreprise.

S’il est évident qu’un faux départ est assez souvent difficile à retourner pour les dirigeants, il convient in fine de souligner que les 100 jours demeurent avant tout un horizon symbolique plutôt qu’une période probatoire stricto sensu.

Pour autant, cette durée a la vertu de fixer un premier cap, une étape clé, qui donne un tempo tant dans le cadre d’une prise de fonction que dans la conduite de nombreux projets stratégiques, comme une intégration post-acquisition, une gestion de crise majeure (type Covid) ou un retournement opérationnel. Des registres dans lesquels se sont respectivement illustrés, dans les derniers mois, Patrick Bléthon chez SAUR, Bertrand Dumazy chez Edenred, Philip Demeulemeester chez Aldi et Gilles Clavié chez Accor, tous récompensés dans le cadre du Prix des 100 jours. À bon entendeur…

Florent Chapus est directeur associé d’EIM, et Rémy Boulesteix, associé, responsable des activités Deal Advisory chez KPMG France.

(1) Cent jours pour réussir (Alisio, 2014), Frédéric Marquette, directeur associé d’EIM

(2) CEO Outlook 2021, KPMG.

Le rachat d’entreprises par les GAFAM a mis en cause

Le rachat d’entreprises par les GAFAM a mis en cause

 

L’appétit d’ogre des GAFAM pour les « petites  » entreprises de la tech suscite l’inquiétude du gouvernement américain. L’autorité américaine de la concurrence (Federal Trade Commission, FTC), a présenté cette semaine un rapport dans lequel elle a décortiqué la stratégie de «petites» acquisitions des cinq grands acteurs de la tech américains. En février 2020, la FTC avait, par des requêtes spéciales, exigé de Facebook, Alphabet (la maison mère de Google), Apple, Amazon et Microsoft qu’ils lui transmettent des informations sur toutes les acquisitions effectuées entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2019. N’y étant pas contraints en l’état actuel de la législation antitrust américaine, les Gafam n’avaient pas eu à faire examiner par la Commission ou le Département de la justice ces achats des sociétés en deçà d’un certain seuil.

Or les autorités antitrust des deux côtés , aux États-Unis comme en Europe estime que la législation n’est plus adaptée par rapport à ces absorptions d’entreprise qui renforce la situation de monopole des GAFAM.

Création d’entreprises : recul de 1 %

Création d’entreprises : recul de 1 %

Les immatriculations enregistrées par les services de l’Insee ont reculé au mois de juillet de 1% pour s’établir à 81.580 contre 82.395 en juin. Au printemps 2020, le nombre de créations d’entreprises avait plongé brutalement au moment du premier confinement avant de repartir en flèche lorsque les barrières sanitaires ont été levées.

Les confinements qui ont suivi n’ont pas eu les mêmes répercussions sur l’évolution des créations de sociétés. Il faut rappeler que la crise sanitaire a considérablement boosté l’essor des micro-entreprises en France dans le secteur de la livraison à domicile notamment. Alors que la plupart des magasins étaient fermés, les géants du commerce en ligne ont également pu profiter de cette aubaine pour développer leur activité

Faillite : 15 % à 20 % d’entreprises zombies

Faillite : 15 % à 20 % d’entreprises zombies

Stéphane Regnier, le directeur général de RCA Consulting, qui ne croit pas au scénario d’une reprise euphorique prévoit la faillite de 15 à 20 % des PME–TPE qui sont des entreprises zombies. Ce spécialiste de la trésorerie des TPE et PME analyse pour La Tribune l’équation particulièrement dangereuse de la sortie de crise.

 

Quelles sont les problématiques financières rencontrées par vos clients dirigeants de TPE et de PME ?

STÉPHANE REGNIER, directeur général de RCA Consulting - Le contexte que nous traversons aujourd’hui est très particulier et pourrait devenir explosif quand le gouvernement donnera un calendrier crédible de sortie de la crise sanitaire et des aides qui vont avec. Beaucoup d’entreprises ne savent tout simplement pas comment elles vont faire pour effectivement redémarrer leur activité ! Leur problématique c’est notamment de savoir comment sortir du PGE (prêt garanti par l’Etat) : est-ce qu’il faut le rembourser ou est-ce qu’il vaut mieux le garder et, si oui, avec quelles modalités ?

Le problème c’est que pour prendre une bonne décision, dans des situations qui peuvent être extrêmement différentes, il faut s’appuyer sur des simulations fiables. Or, les TPME et PME disposent de très peu d’outils de gestion prévisionnelle de la trésorerie. Elles sont donc très nombreuses à se retrouver dans le brouillard à bidouiller des tableaux Excel qui ne leur apportent pas de réponses !

Quels sont les principaux paramètres à prendre en compte avant de décider vis-à-vis du PGE ?

Le PGE concerne 670.000 entreprises, soit environ une entreprise sur six. Nombre d’entre elles sont aujourd’hui en demeure de prendre une position sur le PGE sans avoir les bonnes cartes en main. D’autant que, déjà avant la crise, les entreprises françaises souffraient d’une rentabilité moyenne inférieure à celles constatées dans la plupart des pays européens. Cela peut être lié à la fiscalité importante en France et à des besoins en fonds de roulement élevés à cause de structures lourdes. Mais cela signifie surtout que pour être en mesure de redémarrer leur activité tout en remboursant le PGE, ces entreprises vont devoir afficher une rentabilité plus élevée qu’avant la crise. En d’autres termes, il va leur falloir afficher un chiffre d’affaires équivalent à 120 % ou 130 % de celui enregistré 2019, et ça on se demande bien comment ça pourrait arriver !

Cela pourrait-être le cas avec un scénario optimiste de reprise vigoureuse dès le second semestre…

Je ne crois pas vraiment à un scénario de l’euphorie du jour au lendemain avec la fin de la crise sanitaire. Il va bien sûr y avoir un effet rebond mais, mécaniquement, il ne pourra pas durer très longtemps puisque depuis plusieurs mois les entreprises ont bloqué leurs investissements et leurs embauches tandis que, dans pratiquement tous les secteurs, les tarifs des matières premières ont explosé et que les capacités de transport maritime vont atteindre un plafond si tout le monde redémarre en même temps. Donc, techniquement, le redémarrage à plein régime de l’économie ne sera pas possible en trois mois, voire même en six mois à un an ! Ce n’est évidemment pas vrai pour tous les secteurs mais ce sont les secteurs les plus capitalistiques et industriels qui mettront le plus de temps à retrouver des conditions à peu près normales. Et avec 80 à 90 % du chiffre d’affaires de 2019 et une rentabilité encore plus dégradée qu’elle ne l’était déjà à l’époque, il me semble difficile d’imaginer de pouvoir rembourser un PGE qui représente parfois un quart du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise.

Dans ces conditions, faut-il s’attendre à ce que des reliquats de PGE restent dans le bilan des entreprises pendant encore cinq voire dix ans comme le disait Mikael Hugonnet, le président de l’Ordre des experts-comptables de Nouvelle-Aquitaine ?

Oui, parce que quand l’Etat constatera l’impossibilité de rembourser ces PGE il va les décaler, à mon avis, au moins de trois à cinq ans de plus parce que le calendrier actuel est totalement improbable. Deuxièmement, il y a énormément d’entreprises aujourd’hui qui sont ce qu’on appelle des entreprises zombies, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas les moyens de ressortir de cette crise normalement, elles sont sous perfusion des aides publiques et toujours dans l’attente de l’aide d’après. C’est une réalité ! René Ricol, l’ancien Haut-commissaire à l’investissement, estimait ainsi que pour beaucoup de TPE qui vont se retrouver à la barre du tribunal de commerce l’Etat allait devoir tout simplement subventionner la dette pour éviter la liquidation et les garder en activité !

C’est justement le sens des récentes déclarations de Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des finances, qui évoque des annulations « au cas par cas »

Oui ça va dans le bon sens mais tout dépend de quelle partie de la dette et de quelle entreprise on parle ! Bruno Le Maire connaît mieux les grandes entreprises du CAC 40 que les TPE/PME mais en termes d’emploi et de nombres d’entreprises il vaut mieux s’occuper des millions de TPE. Selon nos estimations, 15 % à 20 % des TPE/PME sont des entreprises zombies qui ne survivront pas à la crise parce qu’elles n’ont la capacité ni de redémarrer sans aides ni de changer leur modèle économique !

Concrètement, de quel type d’entreprises parlez-vous ?

On peut citer l’exemple des sous-traitants de l’aéronautique, nombreux notamment en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie. Ce sont des entreprises qui font vite quelques millions ou dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires mais, quand elles doivent absorber une baisse de -30 % à -40 % de leurs carnets de commandes liés à des donneurs d’ordre comme Airbus, la situation devient très compliquée. Soit elles licencient la moitié de leurs salariés et se vident de leurs compétences, souvent très pointues ; soit elles ne peuvent pas s’en sortir dans un contexte où les perspectives de l’aéronautique ne sont pas riantes même à long terme alors que le coût des matières premières augmente. Ce sont des boîtes dont le modèle est complètement déstabilisé et pour longtemps !

Aurait-il fallu conditionner l’octroi d’un PGE à une réflexion en profondeur sur le modèle économique de l’entreprise, comme le suggéraient certains professionnels, pour éviter que le PGE ne serve qu’à gagner du temps ?

Oui, pourquoi pas. Mais schématiquement, il y a deux cas de figures : des entreprises qui ont souscrit un PGE par précaution et n’y ont pas touché ; et d’autres qui ont déjà consommé quasiment l’intégralité de leur PGE parce qu’elles n’avaient pas le choix et n’ont rien changé. Pour celles-là, la situation est dramatique parce que l’équation est impossible à résoudre en l’état, notamment parce que la transformation numérique est passée par là et s’accélère.

Quelle est la part de ces deux catégories d’entreprises dans votre clientèle parmi celles qui ont effectivement souscrit un PGE ?

Ce n’est pas un chiffre exact, mais selon des observations concordantes, on estime qu’il y a environ 50 % des entreprises qui n’ont pas touché à leur PGE et qui sont donc en capacité de le rembourser instantanément s’il le faut. L’autre moitié l’a consommé soit en partie, soit en totalité. Par ailleurs, lors des crises économiques précédentes, on a observé que 17 à 18 % des entreprises disparaissent à l’issue de la crise entre les faillites, les cessions et les fermetures pures et simples. Avec la crise actuelle, qui est aussi violente qu’inédite, on risque d’avoir plus que 17 % de disparitions. J’ai peur qu’à partir du second semestre 2021, les dégâts se matérialisent durement. Les efforts massifs des pouvoirs publics iront peut-être jusqu’à l’élection présidentielle du printemps 2022 pour des raisons politiques mais pas au-delà.

 

Vous parliez de la faiblesse structurelle de la trésorerie des entreprises françaises. Comment expliquez-vous qu’en mars 2020, lors du 1er confinement, beaucoup d’entreprises n’avaient même pas six semaines de trésorerie dans leurs caisses ?

Cela rejoint la question de la faible rentabilité et celle de la gestion de nos TPE/PME. Ces chefs d’entreprises sont souvent des bons techniciens mais pas forcément des bons gestionnaires. Ensuite, je pense aussi que les experts-comptables ne s’intéressent pas suffisamment aux enjeux de trésorerie parce qu’ils se concentrent sur les obligations légales et la gestion actuelle et passée. Sur ces aspects de pilotage budgétaire, la France est en retard notamment par rapport au monde anglo-saxon. Ensuite, rappelons-nous que 2019 a été une très bonne année pour de très nombreux secteurs ! Personne n’anticipait une mauvaise année 2020 et ne prévoyait donc d’épargne de précaution. Aujourd’hui, on est dans l’exact inverse.

La position d’attentisme de beaucoup d’entreprises se mesure notamment dans le recul – annulation ou report – de leurs investissements. Quelle est l’ampleur de ce phénomène chez vos clients ?

La vitesse de circulation de la monnaie se situe à un niveau historiquement faible ce qui diminue son effet multiplicateur pour l’économie et signifie que les acteurs économiques dépensent globalement moins. Chez les TPE/PME, les dispositifs d’aides en 2020 – reports de charges, chômage partiel, PGE, etc. – ont permis de gagner du temps mais pas d’écarter le danger. Tout l’enjeu est désormais de se projeter dans l’avenir et de gérer au mieux la trésorerie qui est un élément plus important que la rentabilité ou le chiffre d’affaires. Beaucoup de TPE et PME ont arrêté d’embaucher et d’investir par précaution et faute de visibilité.

Outre un effacement de tout ou partie de la dette par l’Etat, quelles sont vos conseils aux chefs d’entreprise qui se trouvent dans les situations que vous décrivez ?

Il faut se faire aider par un spécialiste qui sera capable de simuler plusieurs hypothèses de redémarrage plus ou moins optimistes pour permettre de se projeter et de prendre des décisions fondées. Dans plusieurs scénarios la boîte peut disparaître mais, pour l’instant, le chef d’entreprise ne le sait pas et n’est donc même pas en capacité de prendre des décisions pour éviter ces scénarios en modifiant le modèle économique avec des objectifs de court et moyen terme. L’urgence aujourd’hui est donc d’éviter de rester dans le noir et se contentant de répéter « jusqu’ici tout va bien » ! Sinon, il y aura une casse économique énorme. Les derniers chiffres du mois de mars 2021 esquissent à mon avis un retournement de la tendance sur les disparitions d’entreprises avec en particulier 80 % d’entreprises qui sont directement liquidées au tribunal de commerce ! Ça sent le roussi…

 

RCA Consulting, créé en 2006 et basée à Arès, sur le Bassin d’Arcachon (Gironde), compte parmi ses clients plusieurs centaines de cabinets d’expertise-comptable et plusieurs milliers d’entreprises principalement des PME jusqu’à 200 à 250 salariés. Avec une dizaine de salariés, l’entreprise vise un peu plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires en 2021 principalement grâce à ses prestations de consultants et l’édition de logiciels de suivi et de gestion de la trésorerie, dont Turbopilot.

Remboursement des prêts PGE : une majorité d’entreprises ont demandé un délai supplémentaire

Remboursement des prêts PGE : une majorité d’entreprises ont demandé un délai supplémentaire

comme c’était prévisible une grande partie des entreprises sera dans l’incapacité de rembourser les prêts garantis par l’État dans le délai initial. Pour preuve une majorité ont demandé et obtenu un étalement supplémentaire Plus de la moitié des quelque 670.000 entreprises ayant reçu un prêt garanti par l’État ont opté pour une année supplémentaire avant de commencer à rembourser leur crédit, a fait savoir mardi la Fédération bancaire française.

Ces prêts, lancés en urgence en mars 2020 et distribués à prix coûtant par les banques, ont bénéficié – à la date du 19 mars – à 669.883 entreprises, pour un montant de plus de 135,9 milliards d’euros, a indiqué la fédération dans un communiqué, précisant que l’essentiel avait été contracté entre avril et juillet 2020.

À ce stade, «les entreprises font le choix de la précaution: environ la moitié ont aujourd’hui sur leurs comptes bancaires l’intégralité de leur PGE ; pour autant, la plupart choisissent de rembourser le plus tard possible, et 55% optent pour l’année supplémentaire de décalage du remboursement en capital», est-il ajouté.

Dans le détail, selon les informations reçues au 26 mars et encore susceptibles d’évoluer, environ 12% prévoient de rembourser dès 2021: 5% devraient l’amortir entre 2022 et 2023, 9% entre 2024 et 2025 et 74% choisissent la durée la plus longue possible pour une fin du prêt en 2026.

Les prêts garantis par l’État avaient été lancés en mars 2020 pour soutenir la trésorerie des entreprises face à la crise sanitaire. Dans la plupart des cas, ils sont très majoritairement couverts par l’État, à 90%, et pour 10% à la charge des banques. Il était initialement prévu que les entreprises qui bénéficient de ce prêt garanti n’aient aucun remboursement à effectuer la première année, pour ensuite pouvoir le rembourser dans un délai de 5 ans maximum.

Mais face au prolongement de la crise sanitaire, les banques se sont engagées début janvier à accepter de manière systématique de reporter d’un an supplémentaire le début de remboursement de ces prêts pour les entreprises en faisant la demande. Durant cette année supplémentaire, seuls les intérêts et le coût de la garantie d’État sont alors payés.

Finances- Baisse des taux d’intérêt : une aubaine pour les prédateurs d’entreprises

Finances- Baisse des taux d’intérêt : une aubaine pour les  prédateurs d’entreprises

 

L’économiste Pascal Perez décrit, dans une tribune au « Monde », le mécanisme qui enrichit fabuleusement les actionnaires des entreprises surendettées. Il appelle à moraliser ces pratiques.

 

Tribune.

La presse financière a récemment rapporté le colossal bénéfice que se sont partagé les dirigeants du fonds d’investissement californien Hellman & Friedman, propriétaire de Verisure, une grosse PME européenne connue pour installer des alarmes.

Hellman & Friedman a en effet réussi à soutirer à Verisure 1,6 milliard d’euros en janvier 2021 – il est d’usage que les dirigeants de sociétés financières gardent pour eux les plus-values réalisées. Au total, Hellman & Friedman a extrait depuis 2015 trois milliards d’euros. Et Verisure, notée CCC par les agences de notation comme une entreprise exposée à la faillite, est restée endettée.

Le mécanisme de cette vampirisation est simple. La forte baisse des taux d’intérêt menée depuis des années par la Banque centrale européenne (BCE) pour inciter les entreprises à investir et à relancer l’économie, a créé un fabuleux effet d’aubaine pour les actionnaires d’entreprises endettées. L’économie de frais financiers sur la durée d’un emprunt leur est en effet payée en une seule fois par l’entreprise. Les plus gros versements proviennent d’entreprises surendettées au moment de l’achat par leur nouveau propriétaire.

 

La baisse des taux d’intérêt offre donc une prime aux prédateurs d’entreprises. Ces prédateurs dépendent des banques et des avocats pour remplacer les anciennes dettes par de nouvelles. En échange, ils leur versent des milliards d’euros de commissions.

Chaque année en France, deux cents entreprises sont ainsi rachetées par des financiers qui les accablent de lourdes dettes pour les payer. La toxicité du procédé est connue. La raison d’être de l’entreprise surendettée est alors réduite au remboursement de la dette qui a servi à son acquisition.

L’injection de 100 milliards d’euros par mois dans le système bancaire en 2021 et 2022 par la BCE va encore faire baisser les taux. La vague de faillites qui se forme à l’horizon va finir en centaines de milliers de rééchelonnements de dettes au profit des banques.

Il est temps de moraliser ces pratiques. L’affectation d’un profit financier issu de la baisse des taux d’intérêt ne devrait pas être du seul ressort des actionnaires. Un partage équitable des bénéfices de cette baisse devrait être encouragé. En France, une baisse de 1 % des frais financiers représente 20 milliards d’euros par an qui pourraient être transformés en investissements, en hausse de salaires, en amélioration du service rendu aux clients et en soutien aux partenaires de l’entreprise – écoles, territoires, environnement.

Baisse des taux d’intérêt : une aubaine pour les prédateurs d’entreprises

Baisse des taux d’intérêt : une aubaine pour les  prédateurs d’entreprises 

L’économiste Pascal Perez décrit, dans une tribune au « Monde », le mécanisme qui enrichit fabuleusement les actionnaires des entreprises surendettées. Il appelle à moraliser ces pratiques.

Tribune.

La presse financière a récemment rapporté le colossal bénéfice que se sont partagé les dirigeants du fonds d’investissement californien Hellman & Friedman, propriétaire de Verisure, une grosse PME européenne connue pour installer des alarmes.

Hellman & Friedman a en effet réussi à soutirer à Verisure 1,6 milliard d’euros en janvier 2021 – il est d’usage que les dirigeants de sociétés financières gardent pour eux les plus-values réalisées. Au total, Hellman & Friedman a extrait depuis 2015 trois milliards d’euros. Et Verisure, notée CCC par les agences de notation comme une entreprise exposée à la faillite, est restée endettée.

Le mécanisme de cette vampirisation est simple. La forte baisse des taux d’intérêt menée depuis des années par la Banque centrale européenne (BCE) pour inciter les entreprises à investir et à relancer l’économie, a créé un fabuleux effet d’aubaine pour les actionnaires d’entreprises endettées. L’économie de frais financiers sur la durée d’un emprunt leur est en effet payée en une seule fois par l’entreprise. Les plus gros versements proviennent d’entreprises surendettées au moment de l’achat par leur nouveau propriétaire.

La toxicité du procédé est connue. La raison d’être de l’entreprise surendettée est alors réduite au remboursement de la dette qui a servi à son acquisition

La baisse des taux d’intérêt offre donc une prime aux prédateurs d’entreprises. Ces prédateurs dépendent des banques et des avocats pour remplacer les anciennes dettes par de nouvelles. En échange, ils leur versent des milliards d’euros de commissions.

Chaque année en France, deux cents entreprises sont ainsi rachetées par des financiers qui les accablent de lourdes dettes pour les payer. La toxicité du procédé est connue. La raison d’être de l’entreprise surendettée est alors réduite au remboursement de la dette qui a servi à son acquisition.

L’injection de 100 milliards d’euros par mois dans le système bancaire en 2021 et 2022 par la BCE va encore faire baisser les taux. La vague de faillites qui se forme à l’horizon va finir en centaines de milliers de rééchelonnements de dettes au profit des banques.

Il est temps de moraliser ces pratiques. L’affectation d’un profit financier issu de la baisse des taux d’intérêt ne devrait pas être du seul ressort des actionnaires. Un partage équitable des bénéfices de cette baisse devrait être encouragé. En France, une baisse de 1 % des frais financiers représente 20 milliards d’euros par an qui pourraient être transformés en investissements, en hausse de salaires, en amélioration du service rendu aux clients et en soutien aux partenaires de l’entreprise – écoles, territoires, environnement.

Nouveau record de créations d’entreprises en 2020 : grâce aux livreurs en vélo !

  • Nouveau record de créations d’entreprises en 2020 : grâce aux livreurs en vélo !
  • Évidemment la plupart des grands médias ont repris bêtement le titre et les chiffres de l’INSEE qui se félicite de la croissance du nombre d’entreprises en 2020.
  • Globalement les créations d’entreprises auraient progressé  pendant la crise sanitaire de 2020 de 4 %. La vérité c’est que nombre d’entreprises sont paralysées et que des milliers et des milliers vont disparaître. En fait la progression est surtout le faite des micro entreprises et des autos entrepreneurs en particulier des livreurs en vélo.
  • Il n’y a évidemment pas de secret, la croissance a diminué de plus de 8 % en 2020 et mécaniquement,  c’est presque autant d’entreprises en moins. Pourtant l’INSEE se félicite du dynamisme de création d’entreprise mais en examinant de près le texte de l’institut de statistique on constate évidemment que c’est un leurre:
    • « Selon les données publiées par l’Insee ce vendredi, le nombre d’entreprises créées en 2020 a augmenté de 4% par rapport à 2019. Au total, ce sont 848.164 entreprises qui ont vu le jour l’an dernier dans ce contexte anxiogène. «Les créations d’entreprises individuelles augmentent fortement (+5,6%) tandis que les créations de sociétés sont en léger recul (-0,2 %)», précise l’Insee.Les créations d’entreprises ont enregistré un léger coup de frein au mois de décembre (-4,2%), mais sur l’ensemble du dernier trimestre, la tendance était à la hausse. Le nombre cumulé d’entreprises créées entre octobre et décembre a bondi de 16,3% par rapport aux mêmes mois de l’année 2019. Sur cette période, c’est le secteur «transports et entreposage» qui tire le chiffre vers le haut avec 13.100 créations. «Au sein de ce secteur, c’est dans les autres activités de poste et de courrier que la hausse est la plus importante (+13.600 créations sur les trois derniers mois)», souligne l’Insee. Un essor qui «reflète notamment le développement des services de livraison à domicile», très plébiscités en cette période de pandémie, explique l’institut. Ce secteur affiche une hausse du nombre de créations de près de 22% sur l’ensemble de l’année.
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