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Un changement d’engagement dans le travail ?

Un changement d’engagement dans le travail ?

 

Jean-Philippe Bouilloud et Jean-Michel Saussois, professeurs de management, soulignent, dans une tribune au « Monde », l’ambiguïté du discours sur le travail, à la fois réalisation de soi et acceptation d’une limitation de liberté.

Ils interrogent le phénomène dit de la « grande démission ».

Une grande démission toutefois à relativiser en France car il se confirme que la plupart des diplômés des grandes écoles choisisse finalement les mêmes filières que leurs aînés. Cependant les diplômés comme ceux qui le sont moins subissent les évolutions de la société qui modifient le rapport au travail. La quête d’un emploi demeure cependant encore la préoccupation centrale. Certes, le consentement de l’objectif de l’entreprise n’est pas toujours acquis mais cela n’est pas nouveau. En cause notamment le fait que la participation des salariés à la définition de la stratégie de l’entreprise demeure largement taboue en particulier en France NDLR

Tribune

Après la période du Covid-19, des phénomènes comme la « grande démission » aux Etats-Unis ou les difficultés en France pour recruter dans certains secteurs comme la restauration ou la santé, montrent qu’on peut ne plus consentir, au travail, à ce à quoi on a, trop longtemps peut-être, ou sans y prendre garde, consenti.

Le télétravail, avec ses espoirs de liberté et d’économies de temps de transport, réinterroge bien des consentements préalables, des habitudes de pensée et des systèmes de valeur hérités.

Trente-huit millions de salariés américains ont quitté leur emploi, en 2021. Cela a donné naissance au concept de « grande démission », qui désigne le désenchantement des salariés postérieur à la pandémie. Le confinement et le télétravail ayant « révélé », par contraste, la médiocrité des conditions de travail, voire sa « perte de sens ». Le phé­nomène n’épargne pas la France, avec 400 000 démissions d’un CDI au troisième trimestre 2021. Les entreprises et la fonction publique peinent à attirer des candidats. S’agit-il, en période de reprise économique, du banal rééquilibrage d’un marché jusqu’alors favorable aux employeurs ? Ou d’une véritable « crise du consentement », explorée par les sociologues, gestionnaires, juristes, médecins, économistes et psychologues réunis à l’ESCP Business School, les 9 et 10 juin, pour un colloque intitulé « Consentir ? Pourquoi, comment et à quoi ? »

Chez de nombreux jeunes cadres, la question du travail croise d’autres préoccupations, politiques et environnementales. Nombreux sont les jeunes diplômés de grandes écoles qui, tels ceux de l’Ecole nationale d’agronomie récemment, ne consentent plus à s’investir dans des secteurs dont les modes de fonctionnement ou les finalités leur paraissent contraires à leur engagement citoyen.

On pourra objecter qu’il s’agit d’une poignée d’étudiants rebelles ou en rupture, mais le phénomène entre en résonance avec l’air du temps. Ces jeunes diplômés expriment le fait qu’ils ne veulent plus jouer selon les règles du jeu que les entreprises leur proposent. Ils affirment haut et fort leur choix, et le font savoir.

Cette position radicale met en porte-à-faux le discours managérial qui recherche l’adhésion aux valeurs de l’entreprise. Pour quoi et à quoi consentir quand on s’engage dans un travail ? S’agissant du salarié ayant signé un contrat de travail, la question est difficile puisqu’une clause de subordination est contenue dans le contrat.

Comment peut s’établir un consentement « libre et éclairé » dans une telle relation asymétrique ? Et quand celui qui travaille n’est pas dans une véritable relation contractuelle mais, à des degrés divers, autoentrepreneur dans une organisation ubérisée, de quel consentement parle-t-on ?

Le consentement au travail est donc un écheveau qui mêle souci de soi, autonomie du sujet et contraintes, imaginaires des relations à autrui et réalités des structures hiérarchiques. Déjà, le langage quotidien pointe une première difficulté : travailler pour une entreprise, c’est en accepter les règles ; mais est-ce nécessairement consentir à tout ce que cela implique ?

Les cas des lanceurs d’alerte qui décèlent des malversations, ou de ceux qui ressentent de la souffrance éthique quand ils sont poussés par l’organisation à enfreindre leurs convictions personnelles, nous montrent bien que l’entreprise nous demande un consentement qui ne va pas de soi.

Le « revenu d’engagement jeunes » devient « le contrat »

Le    »revenu d’engagement jeunes » devient « le contrat » mais le champ est plus limité

Un changement de nom qui ne semble pas modifier grand-chose sinon le nombre de personnes intéressées voire même l’éventuel revenu de 500 € par mois.. En fait, il a changer le nom en retenant l’intitulé contrat d’engagement et non pas revenu d’engagement pour ne pas le confondre avec le RSA. Pour des raisons financières on a restreint le champ d’application.

Le scénario désormais privilégié pourrait concerner 500.000 à 600.000 jeunes de 16 à 25 ans par an, depuis un certain temps ni en emploi, ni en formation, ni en étude au lieu du million voire plus envisagé cet été, lorsqu’était évoquée la possibilité d’y inclure aussi des travailleurs précaires et la totalité des jeunes sans emploi ni formation. Des jeunes qui pourraient toucher 500 € par mois mais dont on ne sait pas exactement dans quelles conditions.

Le dispositif comporte aussi un aspect financier pour les jeunes qui signeront ce contrat. « Une allocation pouvant aller jusqu’à 500 euros pourra être versée », écrit Emmanuel Macron. Selon les revenus de la personne, notamment si elle trouve un emploi ou une formation en cours d’accompagnement, le montant de l’allocation pourra diminuer, comme c’est déjà le cas avec la Garantie jeunes (elle tombe à 0 à partir de 1 271,57 euros de revenus).

 Le Contrat d’engagement jeune va finalement « se substituer » à la Garantie jeunes, a précisé Jean Castex mardi.

Là où la Garantie jeunes est uniquement confiée aux missions locales, le Contrat d’engagement jeune pourra en revanche être géré par d’autres acteurs, notamment Pôle emploi, a expliqué le Premier ministre. Il promet également que l’accompagnement sera plus « intensif et personnalisé », et que les bénéficiaires auront un unique référent, qu’ils rencontreront au moins tous les 15 jours. Le chef du gouvernement dit aussi compter sur des partenariats avec des acteurs de terrain comme les associations sportives ou de lutte contre la pauvreté, pour orienter les jeunes vers ce contrat et mieux comprendre leurs besoins.

 Le mot ‘revenu’ a pu interroger. Levons toute ambiguïté, nous sommes dans une logique contractuelle », précisait Jean Castex aux Echos, en septembre. Il insistait alors sur le fait que la mesure n’était pas équivalente à une ouverture du RSA aux moins de 25 ans.

Reste cependant une ambiguïté sur le champ d’application qu’appelle-t-on exactement des jeunes durablement sans emploi ?

La vérité sans doute ce qu’on veut limiter au maximum le nombre de bénéficiaires à 500 000 au lieu d’un million .

Un revenu d’engagement jeunes assez vague

Un revenu d’engagement jeunes assez vague

Emmanuel Macron présentera mardi le «revenu d’engagement» pour les jeunes de 16-25 ans qu’il avait promis en juillet, a appris lundi l’AFP de sources gouvernementales. En fait, il a changer le nom en retenant l’intitulé contrat d’engagement et non pas revenu d’engagement pour ne pas le confondre avec le RSA. Pour des raisons financières on a restreint le champ d’application.

Le scénario désormais privilégié pourrait concerner 500.000 à 600.000 jeunes de 16 à 25 ans par an, depuis un certain temps ni en emploi, ni en formation, ni en étude au lieu du million voire plus envisagé cet été, lorsqu’était évoquée la possibilité d’y inclure aussi des travailleurs précaires et la totalité des jeunes sans emploi ni formation. Des jeunes qui pourraient toucher 500 € par mois mais dont on ne sait pas exactement dans quelles conditions.




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